1812 campagne de russie

Transcription

1812 campagne de russie
1812
Le
CAMPAGNE DE RUSSIE
traité
de
Tilsit
est
signé ;
Le
mariage
de
Napoléon
avec
l’archiduchesse Marie-Louise, inquiète Alexandre. De plus, le rouble étant malade
par suite de l’application du blocus imposé par Napoléon contre le commerce
britannique, cela gène considérablement le commerce russe.
A l’automne de cette année 1810, un immense convoi de douze cents
bâtiments anglais, navigue à travers la Baltique à la recherche d’un port. Le
Danemark, la Prusse et la Suède ne veulent déplaire à Napoléon, mais le tsar
refuse de fermer ses ports aux bâtiments anglais.
Avisé, Napoléon annexe des villes hanséatiques (association commerciale
entre plusieurs villes de l’Europe septentrionale) et donne l’ordre de saisir le
duché d’Oldenbourg. L’affaire permettra à Alexandre de trouver le grief qu’il
cherchait.
Avant même la fin de l’année 1810, 300.000 hommes se trouvent
massés derrière le Niémen. La Russie se rapproche de l’Angleterre et tend la
main à l’Autriche .
Napoléon ignore encore ce qui se manigance, mais il le devine et fait
accélérer la fabrication des fusils ; parallèlement à cela, l’Empereur écrit au star
pour lui témoigner ses sentiments de confiance et d’amitié, mais le star ne
répond pas. Il est clair qu’Alexandre ne souhaite pas la paix et qu’il veut en finir
une fois pour toutes avec Napoléon. La guerre est inévitable.
La
Grande
Armée
s’organise.
Napoléon
ordonne
des
réserves
d’habillements d’une ampleur encore jamais entreprise. Il commande des millions
de bouteilles de vin et deux millions de litres d’eau-de-vie.
200.000 hommes demeureront en Allemagne et dans le duché de
Varsovie, 400.000 hommes marchent vers la frontière russe. Plus les alliés
forcés ; 20.000 Prussiens, 34.000 Autrichiens et un régiment espagnol.
Alexandre se trouve déjà à Vilna, attendant l’attaque de Napoléon. Le 9
mai 1812, l’Empereur part pour aller faire l’inspection de la Grande Armée réunie
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André Castelot
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CAMPAGNE DE RUSSIE
sur la Vistule . Chaque soldat doit porter une charge de 30 kg, qui contribuera à
l’éreinter.
Il faut des milliers de canons, charrier des milliers de caissons, mais
aussi nourrir et vêtir l’énorme armée, des milliers de voitures et les chevaux
nécessaires à tracter tous ces éléments.
Le mardi 23 juin 1812, l’immense armée où l’on parle douze langues
différentes, s’avance sur le Niémen. Sur un front de 200 kilomètres, plusieurs
corps d’armée vont franchir la frontière russe.
En tenue polonaise, afin de ne pas être reconnu par d’éventuels cavaliers
ennemis, Napoléon se livre lui-même à une reconnaissance : aucune trace
d’armée, à part quelques rares éclaireurs qui disparaissent aussi vite qu’ils sont
venus. L’armée russe, commandée par le général Barclay de Tolly à fait replier
son armée.
Fin juin, l’armée qui marche à allure accélérée, donne un résultat
catastrophique : l’armée souffre déjà de la faim, la nuit est glaciale et le jour, la
chaleur est étouffante ; de plus, la pluie à transformé les chemins en fleuve de
boue. De ce fait, les approvisionnements en vivre et en fourrage sont englués
dans ce bourbier.
Le prince Bragation et Barclay de Tolly se détestent franchement et ne se
le cache pas. Et du fait du repli, Bragation enrage d’être dans l’impossibilité de se
battre.
Jérôme Bonaparte, avec un régiment de 1980 hommes, n’en compte plus
que 210 ; mal ravitaillés ; ils meurent de soif, mais il n’en informe pas son frère.
Une semaine plus tard, Napoléon met donc son frère sous les ordres du maréchal
Davout. En dépit de succès remportés par le maréchal, Jérôme prend la tête de
sa garde royale, fait demi-tour, et met le cap sur son royaume de Wesphalie.
La progression se poursuit.
Au sud, commandant l’aile droite de l’Armée, Davout a plus de chance. A
Minsk, il a trouvé 800.000 litres d’avoine et 300.000 kg de paille. A Borisov, il
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pourra s’emparer de 120.000 kg de poudre et de 600 chevaux de trait. Il n’en est
pas de même pour les autres corps dont les effectifs fondent de 25 à 50%. La
faim, la soif, l’épuisement déciment l’armée française.
En reculant, l’armée moscovite trouve tout en abondance, mais détruit
sur son passage les ressources dont les Français auraient pu s’emparer.
Le samedi 15 août, Napoléon s’arrête devant Smolensk, à 415 km de
Moscou. Le jour même l’attaque est lancée. Le mardi 18, à 4h du matin, musique
en tête, la Grande Armée entre dans la ville aux trois quart brûlée et où les
victimes offrent un hideux spectacle.
Et pourtant, l’armée russe offre toujours le dos à ses ennemis, cédant
ses villes aux mains de l’envahisseur. Cette armée qui ne l’est plus que de nom,
à faim, mais surtout soif, et pourtant, elle avance encore.
Le samedi 5 septembre, les deux armées sont face à face : ce sera la
bataille de Borodino (ou Moskova) qui débute le lendemain par la charge des
escadrons de cavalerie de Murat qui fait reculer la cavalerie russe. C’est au tour
des troupes qui s’élancent au pas de charge et, après ce combat glorieux, enlève
la redoute, mais au prix de 5.000 hommes.
La bataille de la Moskova débute réellement le 7 septembre, canonnades,
charges de cavalerie et d’infanterie. Le combat a duré 12 heures au rythme de
140 coups de canon à la minute. On a brûlé 140.000 cartouches. La route de
Moscou s’ouvre, mais le bilan est tragique ; uniquement du côté de la Grande
Armée, on déplore 50.000 tués ou grièvement blessés, et 58.000 tués ou blessés
du côté russe.
L’armée tsarine quitte le champ de bataille et se replie. Elle continuera
de se replier jusqu’à abandonner Moscou que les civils ont quitté à la suite de
l’armée tsarine.
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