Francis Hallé

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■ Montpellier
Un salon pour
tout savoir sur
les champignons
Midi Libre midilibre.fr
DIMANCHE 13 OCTOBRE 2013
Plongée au cœur de la forêt
tropicale avec Francis Hallé
Cinéma ❘ Le botaniste montpelliérain s’est associé avec le réalisateur Luc Jacquet
pour un film qui sortira partout en France le 13 novembre. Avant-première.
■ Entrée libre aujourd’hui, dans
le hall de la fac de pharmacie.
Le 33e salon Champignons et
plantes d’automne de Montpellier, organisé par la Société d’horticulture et d’histoire
naturelle de l’Hérault (SHHNH), en partenariat avec
l’UM I,
a
lieu
encore
aujourd’hui, de 10 h à 18 h,
dans le hall d’entrée du bâtiment administratif de la faculté de pharmacie.
Ce salon comprend des expositions de champignons frais,
de baies ainsi que de plantes
d’automne. En outre, un espace permanent d’identification
des récoltes accueillera le public désireux d’être sûr de sa
récolte.
Seront proposées également
la vente d’ouvrages récents et
la présentation de la toxicité
des champignons et des plantes. L’amphithéâtre C de la faculté de pharmacie accueillera une conférence suivie de
discussions, à 16 h, sur la problématique “La domestication
des plantes”. À noter cet
après-midi, de 14 h à 16 h, un
atelier sur les champignons
comestibles et toxiques.
Notons qu’au cours du salon,
une visite du musée de pharmacie sera organisée pour un
nombre limité de visiteurs qui
pourront s’y inscrire à l’accueil. Entrée libre.
◗ Contact : SHHNH, 125 rue
du Moulin-de-Sémalen (bât. A)
à Montpellier, 04 67 99 05 36.
Faculté de pharmacie : 15 avenue
Charles-Flahault. Plus de
renseignements: 04 67 54 80 00.
I
l était une forêt. Voici le titre et le
programme du nouveau film de
Luc Jacquet, documentariste accompli, internationalement reconnu depuis l’Oscar décerné à La Marche de l’empereur, en 2006.
Après le périple des manchots de
l’Antarctique, sept ans plus tard, c’est
la naissance, l’épanouissement et la
beauté luxuriante d’une forêt tropicale qu’il a choisi de filmer. Mais cette
fois, l’idée n’est pas venue de lui. À
l’origine de ce documentaire, à découvrir dans toutes les salles de France
dès le 13 novembre, on trouve Francis Hallé, botaniste et universitaire
montpelliérain, grand spécialiste des
forêts tropicales humides, ardent défenseur des forêts primaires.
« L’enfer vert, ce vieux
poncif jamais corrigé »
Francis Hallé
Et brillant porte-parole d’ll était une
forêt, dont il a accepté de nous raconter la genèse la semaine dernière :
« Ça fait vingt-cinq ans que j’essaye
de monter ce projet ! Et puis, j’ai
fait la connaissance de Luc il y a
trois ans. Il l’a trouvé intéressant.
Nous sommes partis ensemble en
Guyane, parce qu’il ignorait tout de
ces forêts. Et ça lui a plu aussitôt ! »
À partir de là, le film peut se monter :
« Je voulais exclusivement traiter
les forêts équatoriales primaires, les
plus riches en diversité biologique.
Elles
ont
presque
disparu
aujourd’hui, sont ravagées. Que voulez-vous, les bois tropicaux coûtent
moins
chers
que
les
bois
d’Europe… », soupire-t-il.
Et l’ampleur des dégâts lui a fourni le
sujet du film : « De primaires, elles
deviennent secondaires. Pour qu’elles reviennent au stade initial, il
leur faut sept siècles et ne plus les exploiter pendant cette période ! C’est
l’idée du scénario : montrer le suivi
de ces sept siècles. » Ce script, il l’a
écrit avec Luc Jacquet ; idem pour le
texte de la voix off du narrateur. Suivront un an de tournage dans les réserves du Gabon et en Amazonie et
encore un an de montage.
■ Francis Hallé apparaît à l’écran : « Oui, Luc Jacquet est parvenu à me convaincre », nous a-t-il confié.
simuler une réalité. Car nous étions
obligés d’en user : pour montrer l’évolution de la canopée ou comment
pousse un arbre sur trois cents ans,
il faut un effet spécial ! »
Avec ce film, il espère faire œuvre utile, au moins susciter une prise de
conscience. Ce à quoi il s’attelle depuis des décennies, jadis dans les amphithéâtres en tant que (très populaire)
professeur
d’université,
aujourd’hui lors d’innombrables
conférences. Changer le cours des
choses, il y croit moins : « L’espoir
est très ténu de sauver ce qu’il reste
de ces forêts. Il y a tellement de fric à
s’y faire, facilement et rapidement. »
Et le résultat le comble. Par son propos notamment : « On ne voulait pas
évoquer la déforestation, l’abattage.
Ça, tout le monde en parle. Par
contre, personne ne dit la beauté de
ce que l’on est en train de perdre. Ces
forêts ont mauvaise réputation : l’enfer vert, ce vieux poncif qui date de
l’époque coloniale, n’a jamais été corrigé. Alors qu’il s’agit, au contraire,
d’un environnement très pacifiant.
Et je souhaitais montrer les aspects
positifs, émouvants et excitants de
ces forêts. »
Pour y parvenir, un budget de
4,5 millions d’euros a été alloué :
« Un petit budget pour ce type d’entreprise, il aurait fallu le double. Ça
nous aurait permis de filmer en
Asie, mais nous n’avions pas les
moyens d’aller à Sumatra ou Bornéo. » Il vante aussi la qualité des effets spéciaux « qui n’essaient pas de
VINCENT COSTE
[email protected]
◗ Avant-première au Gaumont multiplexe
jeudi 24 octobre, à 20 h, suivie d’un débat
avec Luc Jacquet et Francis Hallé.
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Chercheurs de
l’UM II impliqués
Trois enseignants chercheurs
de l’université de Montpellier II ont
également contribué à l’aventure
de ce film : Marc-André Sélosse,
président de la Société botanique
de France et enseignant, « nous a
beaucoup aidés », confiait Francis
Hallé. Doyle McKey, professeur
de génétique évolutive et Martin
Hossaert, biochimiste, ont,
eux aussi, participé à l’entreprise
Il était une forêt.
Enfin, Francis Hallé tenait
à souligner « le rôle important dans
notre connaissance des forêts
tropicales » qu’un autre
universitaire, Pierre-Charles
Dominique, a également joué.
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