Charge exceptionnelle et charge d`exploitation

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Charge exceptionnelle et charge d`exploitation
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Charge exceptionnelle et charge d’exploitation
Placer produits et charges en éléments exceptionnels ou en éléments d’exploitation est parfois un
vrai dilemme. Un mauvais choix peut impacter le compte de résultat.
Les charges d’exploitation comportent essentiellement des consommations liées :
*à l’approvisionnement en biens (achats de matières premières, de marchandises et autres
composants) et en services (« autres charges externes ») fournis par des tiers ;
*à la consommation de « force de travail » (traitements et salaires + charges sociales) ;
*à la dépréciation du capital fixe (dotations aux amortissements) ;
*à la prise en compte des risques (dotations aux provisions) ;
*aux impôts et taxes liés à l’activité courante (à l’exclusion de l’impôt sur les sociétés, recensé « plus
bas » dans les comptes de résultat) ;
*à la dépréciation des stocks et comptes clients.
En résumé, les charges d’exploitation regroupent donc les éléments suivants :
Consommation de matières premières = Achats de matières premières + Stock final de matières
premières – Stock initial de matières premières (Variation du stock sur la durée de l’exercice) ;
Consommation de marchandises = Achats de marchandises + Stock final de marchandises – Stock
initial de marchandises (Variation de ce stock) ;
Frais de personnel (salaires et traitements + charges sociales) ;
Charges externes et Autres charges externes (transport, énergie, publicité, etc. : comptes 61 et 62
d’un compte de résultat établi selon les normes du Plan comptable) ;
Impôts et taxes (compte 63 d’un compte de résultat)
Dotation aux amortissements et provisions.
Par soustraction des charges d’exploitation aux produits d’exploitation (production vendue +
Variation du Stock de produits finis et en cours) est obtenu le Résultat d’exploitation (bénéfice ou
perte), solde intermédiaire majeur d’un compte de résultat.
Les charges exceptionnelles se répartissent en deux catégories :
*les charges sur opérations de gestion (par exemple sinistre, éventuelle amende fiscale, coût d’une
restructuration décidée par une entreprise) : compte 671 ;
*les charges sur opérations en capital : dans l’écriture de cession d’immobilisation (terrain,
immeuble), la valeur comptable des actifs cédés (valeur résiduelle compte tenu des amortissements
accumulés) est enregistrée comme une charge exceptionnelle au compte 675.
Si le caractère exceptionnel de certaines charges ne se discute pas ou paraît évident, notamment
celles qui ne relèvent pas de l’activité courante de l’entreprise, certaines le sont beaucoup moins. Le
caractère exceptionnel ou non d’une charge s’apprécie au cas par cas. Autrement dit, l’appréciation
reste propre à chaque entreprise. Par exemple : les provisions pour litiges qui peuvent aussi bien
entrer dans les charges d’exploitation que dans les charges exceptionnelles. Tout dépend de la
manière dont le risque est évalué : S’il est logique pour un grand groupe de classer des frais et
provisions de restructuration dans les « autres produits et charges d’exploitation » (et non pas dans
les charges exceptionnelles), tel n’est cependant pas le cas pour une PME. Pour cette même PME, la
cession ou la dépréciation d’actifs immobilisés doit bien sûr aussi être considérée comme une charge
exceptionnelle.
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Le placement d’une charge en éléments d’exploitation ou en éléments exceptionnels peut avoir un
impact considérable sur l’analyse des comptes qui sera faite pas les banquiers et les tiers. Supposons
deux entreprises qui affichent une perte de 1 millions d’euros. La première obtient ce résultat en
déduisant ses produits d’exploitation de + 2 M€ des charges d’exploitation de -3 M€. La seconde en
enregistrant un résultat d’exploitation de -2M€ et des produits exceptionnels de + 1M€. C’est la
seconde entreprise qui suscitera le plus de méfiance des investisseurs car à priori une entreprise
réalise des bénéfices grâce à son cœur de métier et non sur des opérations exceptionnelles.
Les analystes financiers regardent les soldes intermédiaires au plus près, notamment le résultat
d’exploitation qui permet de mesurer la profitabilité des activités de l’entreprise. Les comptes sont
généralement arrêtés tous les douze mois donc quelquefois longtemps après l’opération qui suscite
un doute. Il convient d’analyser les charges bien en amont pour apprécier leur caractère
exceptionnel ou pas.