Le prix des pommes de terre
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Le prix des pommes de terre
11 h poitiers en 1916 Jeudi 7 avril 2016 Le prix des pommes de terre flambe Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous font vivre Poitiers en 1916. L’augmentation du prix des pommes de terre est préoccupante. Jour de marché à Chaunay, en 1911, sur un cliché du commerçant local Désiré. S ur le marché NotreDame, le prix des pommes de terre a considérablement augmenté. Les enquêtes menées par le gouvernement ont démontré que les causes réelles de leur cherté soudaine sont multiples. La crise des transports et la priorité accordée aux objectifs militaires entravent les expéditions. La période de carême pendant laquelle les catholiques pratiquants ne consomment pas de viande entraîne une augmentation de la consommation des féculents. Les stocks chez les expéditeurs sont très faibles et l’importance des ressources encore disponibles en culture est difficile à évaluer. Une hausse de dix francs par sac de 75 kg en une semaine On accuse en outre, à tort ou à raison, certains intermédiaires de retenir la marchandise dans le but de provoquer une hausse artificielle des prix dont ils se- L’entrée sud des Halles Notre-Dame et la rue de Mexico sur la droite, vers 1903. Jour de marché à Vivonne juste avant la Première Guerre mondiale. raient les seuls à bénéficier. Dans cet ordre d’idée, une correspondance de Pau adressée à L’Avenir de la Vienne, signale que le prix des pommes de terre, ayant haussé, en une semaine de 10 francs par sac de 75 kg, le préfet des Basses-Pyrénées a prévenu les maires qu’il réquisitionnerait les stocks, si les cours ne revenaient pas à un prix normal. Le gouvernement s’est préoccupé de cette situation, car la pomme de terre est devenue un produit de première nécessité du fait de la cherté de la viande. Des négociations sont engagées avec des pays alliés susceptibles de fournir des quantités importantes. Ce sont les services de l’intendance militaire qui importeront les légumes, comme ils le font déjà pour la viande congelée, et qui rétrocéderont au commerce, sans faire de bénéfice. Les marchands devront vendre ensuite les pommes de terre au prix fixé par l’intendance. L’Avenir de la Vienne conclut, le 3 avril, en écrivant : « On espère que ces mesures suffiront, non seulement à enrayer la hausse, mais à faire fléchir les cours. » Les Halles Notre-Dame en 1911, sur un cliché du photographe nantais Vassellier.