the grangettes building shows that natural ventilation
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the grangettes building shows that natural ventilation
THE GRANGETTES BUILDING SHOWS THAT NATURAL VENTILATION AND COOLING MAY BRING EQUAL OR BETTER PERFORMANCES THAN AIR CONDITIONING IN GENEVA? Flourentzos FLOURENTZOU, Dr ès Sciences, Estia SA, Science Park – EPFL – Lausanne Eric Dunant, Architecte, Geneva ABSTRACT Low energy buildings are often imagined as efficient machines with lots of ducts, cables, micriprocessors and high tech look. This article shows that, for the climate of central Europe, high-energy performances and high comfort standards may be obtained also with technical sobriety, using passive techniques. One m2 of the Grangettes Medical Centre dissipates only 100 kWh to offer a comfortable ambiance and hot water to its occupants, due to its well-insulated envelope (16/20 cm of insulation, window U value 1.3 W/m2K). It finds 52 kWh in the sky in the form of passive solar heat and in the emitted heat by its occupants. Remain 48 kWh to find elsewhere. The 31 kWh are found in the earth through geothermal heat pumping. Remain only 17 kWh to find from external sources. 30% of this energy is covered by 35 m2 of translucent photovoltaic panels used also as solar protection and light filter. Indoor environment quality and energy efficiency were optimised using mainly the LESO software (lesocool for natural ventilation and passive cooling, lesosai for the envelope performance, lesokai for the wall humidity behaviour, DIALeurope for natural lighting optimisation). Very good envelope well dimensioned and positioned windows, high thermal mass, correctly dimensioned and positioned openings, make the building behaviour compatible with its local climatic environment. Instead of the building fighting against climatic conditions, it is adapted to them and takes profit from its immediate environment. A 1-year monitoring shows that energy performance, summer thermal comfort, light, quality and air quality correspond to the predicted ones. This realisation shows that for Geneva climate it is possible to build naturally conditioned buildings also for the requirements of prestigious buildings like a private clinic. During the extrement temperatures of June 2006, whet outside it was 34, in the Grangettes medical center temperature did not excided 27°C while in standard buildings it was at 32. The article shows the steps of integrated design procedure, showing the appropriate software for each step and the obtained results after one year of use. LE BATIMENT RESPECTE LES PRINCIPES DU DEVELOPPEMENT DURABLE PARCE QUE : Il offre un confort hivernal et estival doux et naturel, flattant la physiologie humaine. En hiver, température maximale d’une surface intérieure de 25°C, minimale 19°C; en été, température intérieure inférieure de 2°C en moyenne et de 5°-7°C pendant les heures de canicule; absence de courants froids. Lumière naturelle est douce et suffisante. La protection acoustique des nuisances de la route de Chêne est optimale. Il consomme moins de 40 kWh d’énergie pour chauffer, refroidir et produire l’eau chaude sanitaire par m² de surface. Une pompe à chaleur puise la chaleur à 180 m de profondeur pour l’amplifier et chauffer le bâtiment. En été, une petite pompe de circulation fait circuler dans les dalles du sol de l’eau rafraîchie dans les sondes géothermiques. 1/3 de l’énergie nécessaire pour faire fonctionner la pompe à chaleur est fournie par le soleil à travers 33 m² de cellules photovoltaïques. Il respecte et valorise le patrimoine bâti existant ainsi que son environnement naturel et urbain proche, revalorise les bâtiments existants pour cadrer l’accueil des visiteurs, crée une relation intérieure directe entre bâtiments anciens et bâtiments nouveaux, rend l’élément végétal du parc arrière visuellement accessible depuis la route de Chêne, retient la pluie d’orage et favorise la biodiversité avec son toit bio végétalisé et favorise l’infiltration de eaux par ses parkings perméables. Il a utilisé une quantité minimale de matériaux, locaux et non agressifs à l’environnement, soit, du béton pour la structure et les dalles, du bois faiblement élaboré pour la structure et le bardage de la façade, du bois et du verre pour les portes et les fenêtres, du plâtre pour les galandages, de la laine de roche pour l’isolation. -Il fait appel à des techniques sobres et robustes pour les éléments architecturaux. Les installations techniques sont simples. Un local technique unique de 8 m² contenant les installations, une pompe à chaleur d’une durée de vie de plus de 25 ans, 2 sondes géothermiques enterrées d’une durée de vie de 100 ans, l’onduleur pour les 33 m² de cellules photovoltaïques d’une durée de vie de plus de 25 ans, une quinzaine de moteurs pour ouvrir automatiquement quelques fenêtres. Pas de matière en acier ou en pvc, ni de "volume habitable" pour les canaux de ventilation, pas de couches supplémentaires pour de faux plafonds etc. CARTE D’IDENTITE DU BATIMENT Centre médical des Grangettes Construction du bâtiment d'accueil Maître de l'ouvrage Architecte Physique du bâtiment Projet Réalisation Adresse Coût de construction Centre médical des Grangettes SA Chemin des Grangettes 1224 Chêne-Bougeries Eric Dunant Pont-de-Ville 13 1224 Chêne-Bougeries Estia SA Parc scientifique EPFL 1015 Lausanne 2003 2004-2005 Route de Chêne 110 1224 Chêne-Bougeries Fr. 3'100'000. QUELQUES PRINCIPES REALISES Intégration : reprise de tons de caractère végétal de l’environnement naturel et minéral de l’environnement construit. La couleur claire des façades ensoleillées et des protections solaires, combinés avec une matérialisation végétale du sol extérieur réduit la température estivale des environs. L’utilisation du bois réduit l’énergie grise des matériaux de la façade. Le traitement des surfaces extérieures favorise l’infiltration des eaux de pluie. Le toit bio végétalisé favorise la retenue des pluies d’orage et l’installation d’une flore indigène qui aime les prairies maigres. Flexibilité / pérennité fonctionnelle: Un plan ouvert laisse la liberté totale pour les transformations futures. Le traitement différencié des zones de passage permet de faire des économies pour le niveau de finition et de limiter les surfaces chauffées. Qualité thermique de l’enveloppe : Techniquement, tout commence avec une enveloppe de bonne qualité (16 cm d’isolation pour les murs et 20 cm pour le toit) réalisée sans techniques de pose spéciales, avec comme surcoût uniquement le prix de l’isolant supplémentaire. Les ponts thermiques des raccords avec le sol et des pourtours des fenêtres sont optimisés avec soin car un bâtiment basse consommation peut perdre autant par les murs que par les ponts thermiques. ancien rénové SIA 380/1 (2001) MINERGIE® (2005) Estia Dans le parc des Grangettes existent plusieurs bâtiments construits ou rénovés à des époques différentes. Nous pouvons comparer la performance thermique de 2 autres bâtiments avec le bâtiment Minergie : Ancien rénové :T mur: 2-5°C, T pont thermique sol: 1.2°C, T vitrage 5.5°C, T pont thermique fenêtre : 6.8°C, Mur non isolé, fenêtre récente, consommation typique ~150 kWh/m²a. Récent SIA 380/1 (2001) : T mur: 0.2°C, T pont thermique sol: 4.3°C, T vitrage 2.3°C, T pont thermique fenêtre:4.2°C : Mur isolé 12cm, vitrage 1.5W/m²K, consom. typique ~77 kWh/m²a Récent MINERGIE® (2005) :T mur: -2°C, T pont thermique sol: -1°C, T vitrage 0.7°C, T pont thermique fenêtre:1.8°C. Mur isolé 16cm, vitrage 1.2 W/m²K, ponts thermiques optimisés, consommation 15 kWh/m²a sorties d’air entrées d’air Ventilation naturelle et températion estivale : Toutes les fenêtres en façade sont ouvrables. Leur forme avec grande hauteur (280cm) favorise la ventilation naturelle. Deux ouvrants par étage en façade et six en haut de la verrière de circulation sont commandés automatiquement pour créer un effet de cheminée. En hiver, les fenêtres automatiques s’ouvrent pendant quelques minutes en dehors des heures d’occupation, pour garantir une ventilation minimale de sécurité indépendamment du comportement des utilisateurs. En été, les fenêtres automatiques s’ouvrent de minuit à 11h du matin pour déstocker la chaleur accumulée dans la masse thermique des dalles apparentes au sol et au plafond. En été, l’eau continue à circuler dans les sondes géothermiques pour rafraîchir les dalles sans passer par la pompe à chaleur (free cooling). Tem pérature dans les cabinets de consultation du 17 au 25 juin 36 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 Salle de conférence au R ez 14 C abinet de consultation 1er C abinet de consultation 2èm e 12 10 17.juin Extérieur 19.juin 21.juin 23.juin 25.juin Confort estival : L’ensemble des techniques douces, protection solaire, masse thermique, ventilation nocturne, rafraîchissement géothermique offrent un confort estival naturel, sans allergies, sans chocs thermiques, sans refroidissements et rhumes. Le bâtiment a été conçu et dimensionné avec la météo des 10 ans 1990–2000. En 2003 il y a eu la canicule la plus longue et en en 2006 la semaine de juillet le plus chaude jamais vues à Genève. Le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment supporteraient même des canicules plus fortes que celles vécues les 3 dernières années. Si le changement climatique s’accentue ou s’installe durablement, il se peut qu’au 2ème étage, soumis à la stratification de l’air, des ajustements soient entrepris pour garantir le confort pendant les jours jadis hors du commun. Pour les bâtiments standard, dans ces conditions climatiques, le seul ajustement possible sera l’installation d’une climatisation. Géothermie : Après avoir d’abord minimisé les déperditions de chaleur en hiver et les gains solaires en été, le bâtiment va chercher l’énergie qui lui manque dans la terre avec un système géothermique, à travers une pompe à chaleur de 12 kW pour le chaud et un système géocooling avec une simple pompe de circulation de quelques Watt en été. Deux sondes géothermiques pénètrent à 180 m de profondeur dans la terre. Les techniques de forages sont homologuées avec une durée de vie espérée de 100 ans. La pompe à chaleur est de quelques milliers de francs plus chère à l’achat, mais l’investissement est vite rentabilisé par l’absence d’abonnement (comparé au gaz), l’absence de citerne, l’absence de systèmes de protection incendie et par la faible quantité de kWh consommée. Les faibles besoins de chaleur et la distribution dense du chauffage au sol permettent une autorégulation du bâtiment. La température du sol ne monte jamais à plus de 22°C-25°C. S’il y a des gains solaires, la température de l’air s’égalise à la température du sol et le système de chauffage arrête automatiquement de fournir de l’énergie dans l’espace. C’est la régulation sans régulateur. CONCLUSION Le bâtiment d’accueil du Centre des Soins des Grangettes émet 0.7 tonnes de CO2 par année au lieu de 9 si elle était construite de manière conventionnelle. Il consomme 15 kWh/m² d’énergie électrique au lieu de 77 kWh/m² de mazout ou de gaz d’un bâtiment standard. La Suisse aujourd’hui est une société de 5.8 kW par tête d’habitant (la société américaine de 11.2). Selon les calculs des scientifiques de l’EPFZ, une société de 2kW serait durable. L’environnement peut fournir cette énergie à chaque être humain né sur terre et la géosphère peut assimiler les déchets qui en résultent. D’aucuns estiment qu’il est possible d’atteindre l’objectif 2000W pour 2050. D’autres le jugent comme de la pure utopie. Avec la réalisation de son nouveau bâtiment, la Clinique des Grangettes a fait le pas que la Suisse devra faire avant 2050. L’utopie de certains dans un avenir lointain est réalisée en 2005 pour la Clinique des Grangettes.