Chapes - Dimension
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Chapes - Dimension
TECHNIQUE • Ciment Les chapes à base de ciment se composent d’un mélange de sable, de ciment, d’eau et éventuellement d’additifs. La consistance de la chape à base de ciment est celle de la terre humide. La chape ainsi réalisée est peu sensible à l’humidité et supporte presque tous les types de finition. Sa pose demande un travail intensif. Pour obtenir une résistance mécanique suffisante, il est essentiel de bien compacter les chapes à base de ciment. Les chapes à base de ciment traditionnelles, lissées à la main, sèchent dans des conditions contrôlées à une vitesse d’environ 1 cm d’épaisseur par semaine. Lors de la pose, il convient de faire particulièrement attention au taux d’humidité résiduel des chapes en appliquant la couche de finition [1]. Les chapes à base de ciment se trouvent sur le marché belge, mais leur utilisation reste actuellement plutôt limitée. Types, applications et recherche Lors de la construction d’un bâtiment, la structure du sol est un aspect important à prendre en considération. Cette publication explique l’utilisation de chapes, et plus précisément les divers types de chapes ainsi que leurs applications. Un état des lieux énumérant les documents de référence et recherches en cours complète l’article. Types et applications Les chapes sont des éléments de construction composées d’un liant, d’additifs, d’eau, etc.; elles sont appliquées sur un sol porteur. Une couche de désolidarisation ou d’isolation peut séparer ce dernier de la chape proprement dite. Les chapes se définissent en fonction de leur liant et de leur mise en oeuvre. Liant On distingue les chapes à base de ciment, d’anhydrite (sulfate de calcium), de magnésie, de bitume ou de résine synthétique. La subdivision par liant est d’ailleurs celle que retient la norme produit sur les chapes NBN EN 13813 (2002): Matériaux de chapes et chapes: Propriétés et exigences. Le terme «chape» repris dans la norme englobe tous les types de chapes, tant les couches à recouvrir à l’aide d’une finition que les couches non couvertes. La norme ne fournit pas d’informations sur les exigences auxquelles la chape doit répondre in situ. • Résine synthétique Les chapes en résine synthétique sont à base d’époxy, de polyuréthane, de polyméthylacrylate ou de résines de polyester. Si, à l’origine, elles étaient uniquement utilisées comme sols d’entreprise, on les intègre de plus en plus souvent, ces dernières années, dans la construction de maisons particulières, hôpitaux, écoles et locaux commerciaux. Ce type de sol est décrit de façon exhaustive dans la NIT 216 « Sols industriels à base de résine réactive » [2]. • Magnésie Il s’agit de chapes à base de magnésie (un minéral) et de sable, de sciure, de fibre de bois ou de colorants. Elles sont relativement sensibles à l’humidité et sont rarement utilisées en Belgique. • Bitume Les chapes en bitume sont fabriquées à l’aide d’un mortier » DIMENSION Chapes • Sulfate de calcium Les chapes à base de sulfate de calcium se composent de sable et d’eau, avec du sulfate de calcium comme liant. Ce type de chape, qui sert surtout pour les planchers de coulée, présente l’avantage de demander moins de travail au niveau de la pose. Les planchers de coulée à base d’anhydrite possèdent une résistance mécanique élevée et, contrairement aux chapes à base de ciment, ils sont peu sensibles à la compression. Toutefois, des altérations de longueur par des gradients thermiques ne sont pas à exclure. Ces chapes sont également sensibles à la montée d’humidité sur une durée prolongée et ne sont compatibles qu’avec certains ciments-colles pour carrelage et présupposent la pose correcte d’un primaire. Ici encore, le taux d’humidité résiduelle sera limité au maximum lors de la pose de la couche de finition [1]. 33 TECHNIQUE bitumineux qui est coulé à chaud sur un sol de support. Elles sont pratiquement étanches et il est rare qu’on y ajoute une finition. Mise en oeuvre Une autre subdivision des chapes concerne la classification par mise en œuvre: l’on parle alors de chapes adhérentes, non-adhérentes et flottantes [1]. • Chapes adhérentes Par définition, une chape adhérente est une chape qui adhère directement, par sa composition et sa mise en oeuvre, au sol porteur. Ce type de chape requiert l’épaisseur minimale la moins importante et convient s’il n’existe aucune exigence en matière d’isolation acoustique ou thermique. Il y a lieu d’éviter l’évacuation d’humidité du sous-sol pour ne pas exposer la chape et/ou à la finition à des risques de dégâts provoqués par l’humidité. En posant ce type de chape, il faut prévoir et garantir une adhésion durable, ce qui présuppose la nécessité de dépoussiérer le support et, au besoin, de prévoir une souschape. S’il est impossible de garantir une bonne adhérence, on optera de préférence pour une chape non-adhérente. Les chapes adhérentes ne requièrent pas d’armature généralisée. A la hauteur des épaisseurs moindres, il faudra toutefois prévoir un treillis d’armature afin d’absorber la tension locale résultant de la différence d’épaisseur. Pour les chapes épaisses, on peut préconiser une armature généralisée afin de répartir les tensions dues à la compression. En l’occurrence, l’armature sera posée dans la moitié supérieure de la chape. 1. Sol porteur 2. Sous-chape 3. Chape Les épaisseurs courantes vont de 30 à 50 mm pour les chapes à base de ciment, ce qui permet d’obtenir une mise en œuvre et une étanchéité correctes. Si des canalisations reposent sur le sol porteur, on veillera éventuellement à accroître l’épaisseur de manière à ce qu’elles soient recouvertes d’au moins 30 mm de chape. L’épaisseur des chapes à base d’anhydrite peut atteindre un maximum de 70 mm. • Chapes non-adhérentes Les chapes non-adhérentes sont des chapes séparées du sol porteur au moyen d’une couche de désolidarisation. Elles n’y adhèrent donc en aucun point. Ce type de chape est utilisé en cas de risque d’humidité ascensionnelle, si le revêtement de sol et/ou sa technique de pose sont sensibles à l’humidité, si le sous-sol est peu cohésif ou si l’on craint qu’il ne se déforme. Pour permettre une construction correcte, il faut que le sol porteur soit plan. Au besoin, on coulera une couche de nivellement qui incorporera de préférence les canalisations et autres gaines. Il est indispensable de prévoir une étanchéité et une armature suffisantes ainsi que les joints de mouvement nécessaires lors de la pose. 1. Sol porteur 2. Couche de désolidarisation 3. Chape 4. Armature Une armature générale est prévue à mi-hauteur de la chape afin d’obtenir une bonne répartition de la compression thermique et hydraulique et de limiter la formation de crevasses. L’épaisseur minimale est de 50 mm pour les chapes à base de ciment et de 40 mm pour les chapes à base d’anhydrite. Pour éviter tout contact entre la chape et les éléments de construction fixes, on prévoira des joints de pourtour et de dilatation à la hauteur des portes et pour les grandes surfaces (supérieures à 40 m² pour les sols chauffés ou à 50 m² pour les sols non-chauffés) ou les longueurs importantes (plus de 8m). • Chapes flottantes On parle de chape flottante lorsque la chape est coulée sur une couche d’isolation (acoustique et/ou thermique) plus ou moins compressible, de préférence avec pose d’une couche de désolidarisation. Ce type de chape est beaucoup utilisé dans la construction d’appartements. 1. Sol porteur DIMENSION L’adhérence de la chape au support rend la pose de joints de dilatation superflue, voire parfois contreproductive. Des joints de pourtour ne sont pas strictement indispensables, mais on en prévoit généralement pour compenser les mouvements différentiels entre sol et murs. 34 2. Couche de désolidarisation 3. Couche isolante 4. Couche de désolidarisation 5. Treillis d’armature 6. Chape » TECHNIQUE Avant de poser la chape flottante, il faut veiller à ce que la couche d’isolation soit plane et ne comporte pas de bords saillants susceptibles de gêner les mouvements de la chape sur le film de désolidarisation posé par-dessus la couche isolante. On ajoutera un treillis d’armature à la partie inférieure de la chape flottante (entre le tiers inférieur et la moitié de l’épaisseur). Bien que la partie inférieure de la chape ne puisse pas toujours être étanchéifiée impeccablement, l’armature compensera tout de même une partie des sollicitations de flexion. Pour les chapes flottantes non chauffantes, on prévoira une épaisseur minimale de 50 mm pour les chapes à base de ciment et 45 mm pour celles à base d’anhydrite. Pour les chapes flottantes chauffantes, on comptera 55 mm si la chape contient des résistances électriques intégrées et 75 mm si elle renferme des tuyaux de chauffage qui ne sont pas noyés dans l’isolation. L’épaisseur de la chape au-dessus des canalisations ou tuyaux sera d’au moins 50 mm. Pour les chapes flottantes, on évitera tout contact avec les éléments fixes de la construction en apposant des joints de pourtour souples. Le matériel utilisé doit aller suffisamment haut, c.-à-d. jusqu’au-dessus du niveau de finition du revêtement de sol. Les joints seront découpés à la bonne hauteur au moment de la finition du revêtement de sol. Les joints de pourtour doivent être appliqués à la hauteur des ouvertures des portes, des seuils, des éléments chauffants et autres obstacles. Pour les grandes superficies (plus de 40 m² pour les sols chauffés ou plus de 50 m² pour les sols non chauffés) ou les longueurs importantes (plus de 8 m), on prévoira des joints de mouvement. Documents de référence DIMENSION Avec la norme produit pour chapes NBN EN 13813 et les normes d’essai qui s’y rapportent (série NBN EN 13892) pour la définition des diverses caractéristiques des chapes (résistance à la flexion et à la compression, résistance à l’usure, dureté de la surface et force d’adhérence), STS 44, les Notes d’information technique 189 et 193, la brochure « Chapes 36 fluides à base de ciment » (CSTC, SBR, NeMO) [5] et le Manuel du Carreleur [6] constituent l’ensemble des ouvrages de référence sur les chapes. Si les normes (2002) et le Manuel (2011) sont relativement récents, les STS datent de 1973 et les Notes d’information technique de 1993 et 1994. Fin 2012, le CSTC instaurera un groupe de travail chargé de mettre à jour les informations de ces documents. Les résultats des recherches sur les chapes qui ont eu lieu ces dernières années dans diverses institutions (KHBO, Université de Gand, Haute École de Gand et CSTC) constitueront une précieuse source d’informations pour la mise à jour des Notes d’information technique. Le Manuel du carreleur, édité par la FVB-FFC, constitue le matériel didactique le plus actuel pour les diverses formations à la construction destinées aux entrepreneurs-carreleurs. Recherche En matière de recherche sur les chapes, plusieurs études sont à mentionner ces dernières années. Voici un bref aperçu des études belges les plus récentes: • Actuellement, la Haute École de Gand, l’Université de Gand et le CSTC poursuivent des recherches concernant le moment de pose idéal pour les couches de finition sur les chapes à base de ciment. La pratique demande une méthode étayée scientifiquement qui permette de définir le meilleur moment pour apposer la couche de finition d’un sol. C’est pourquoi l’on s’efforce, durant ce projet, d’établir un modèle pratique susceptible de prédire en situation réelle le comportement hygrothermique et mécanique d’un sol. Le fait que le secteur attende impatiemment les conclusions de cette étude s’est clairement manifesté avec l’assemblée nombreuse ayant pris part aux moments d’étude organisés dans ce cadre. Ainsi, on a compté 250 participants à la première soirée d’étude à Gand. Un public au moins aussi nombreux était présent pour la lecture durant le salon Stone-Expo à Gand, organisé par la fédération d’architectes NAV. Le signal du secteur a été clairement entendu par les exécutants du projet: ses besoins ont été décrits dans une étude de suivi. www.aco.be REPORTAGE La bible du drainage online! Sélectionnez le produit souhaité à l’aide des dessins en 3D! Les infos produits, textes de cahier des charges, dessins techniques et suggestions de pose de tous nos produits sont visualisés dans 3 domaines: Habitation, terrasse et voie d’accès Construction industrielle, non résidentielle et bâtiments publics Aménagement extérieur, construction de routes et parkings publics s.a. ACO Passavant, Preenakker 8, 1785 Merchtem, Tél. 052 38 17 70, Fax. 052 38 17 71, www.aco.be, [email protected] • Étant donné que le secteur des chapes comprend beaucoup de petites PME qui ressentiraient fortement l’impact économique d’une pénurie en sable de construction, l’étude Recyscreed (mise en œuvre: KHBO, parrainage scientifique CSTC) s’est penchée sur une application potentielle dans laquelle les granulats naturels seraient partiellement remplacés par des matières premières secondaires. • Le projet Recyflowscreed (mise en œuvre KHBO, parrainage scientifique CSTC) s’est voué au développement d’une chape à base de ciment afin d’apporter une solution aux prestations techniquement plus faibles des chapes sable-ciment lissées à la main, à la lourde contrainte physique de la pose traditionnelle et aux problèmes inhérents aux chapes à base d’anhydrite. • L’étude Chap-Yt (mise en œuvre: KHBO) visait l’utilisation de béton cellulaire recyclé dans les chapes où la lixiviation ne joue aucun rôle et permettant de valoriser les caractéristiques intrinsèques du matériel. Les résultats obtenus et l’expérience acquise dans le cadre de ces études fourniront une contribution utile pour la propagation des connaissances dans le secteur du carrelage et de la finition. REFERENCES [1] Note d’information technique 189 Chapes, 1993, CSTC [2] Note d’information technique 216 Sols industriels à base de résine réactive, 2000, CSTC [3] NBN EN 13813 (2002): Matériaux de chapes et chapes: Propriétés et exigences. [4] Note d’information technique 193 Chapes, Partie 2 Mise en oeuvre, 1994, CSTC [5] Chapes fluides à base de ciment, 2005, CSTC-SBR-NeMO [6] Le Manuel du Carreleur, 2011, FVB-FFC Auteurs: Tanja Gryspeert, Veerle Boel, Peter De Pauw, Tinne Vangheel, Peter Goegebeur DIMENSION • Il n’est pas rare que les calendriers de construction de plus en plus serrés se traduisent par une limitation des délais d’exécution pour les finitions et par conséquent pour le temps de séchage des chapes (et le béton en général). Une quantité trop importante d’eau résiduelle dans la chape peut toutefois provoquer des dommages aux matériaux de finition (revêtements de sol souples, parquets, revêtements à base de résine…). Dans le cadre d’une étude prénormative l’humidité dans le béton (mise en œuvre: CSTC), plusieurs techniques de mesure de l’humidité ont été étudiées et comparées. • Une étude prénormative sur les chapes (mise en œuvre: CSTC) s’est notamment efforcée de décrire le comportement à l’état fluide et au séchage de ce type de chapes, et s’est également penchée sur la compatibilité avec les produits de placement. 37