La réaction des marchés au résultat des élections américaines

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La réaction des marchés au résultat des élections américaines
9 novembre 2016
Le message suivant est envoyé au nom de Brent Joyce, CFA, chef des stratégies de placement de
GLC Groupe de gestion d’actifs Ltée.
La réaction des marchés au résultat des élections américaines –
Encore un vote contre l’establishment.
Les Américains ont parlé et...
... M. Donald Trump entrera en fonction le 20 janvier 2017 en tant que 45e président des États-Unis,
devenant ainsi le premier président qui n’est ni politicien ni vétéran. Après une vague d’insatisfaction quant
au statu quo, de désenchantement au sujet des bénéfices de la mondialisation (ou de leur distribution) et de
craintes relativement aux menaces économiques, sociales et politiques posées par l’immigration, les
Américains ont décidé de rejeter l’establishment de Washington, personnifié par Hillary Clinton et le parti
démocrate. Viennent s’ajouter à l’élection de M. Trump les victoires des républicains dans les deux
chambres du Congrès. Les années d’impasse décisionnelle sont terminées, puisque les républicains sont
majoritaires tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants.
Les marchés n’aiment pas l’incertitude, mais s’y font avec le temps.
Les réactions initiales des marchés des capitaux au cours des premières heures suivant l’élection, des
mouvements de l’ordre de 4 % à 5 % pour certains avoirs importants, se sont atténuées le matin venu. À
l’heure actuelle, les fluctuations tournent plutôt autour d’une fourchette plus modeste, de +/-2 %. On
remarque que les marchés obligataires sont partagés. Les taux allemands et japonais ont chuté, tout comme
les obligations du Trésor américain à court terme. De leur côté, les obligations du Trésor américain à long
terme ont vu leur taux croître en réponse à la plateforme économique proposée par Trump, intégrant ainsi
aux cours la perspective d’une hausse du déficit américain et de l’impact inflationniste d’un programme de
dépenses budgétaires.
À court terme, les marchés financiers rajusteront leurs cours en fonction de ce résultat électoral surprise et
de l’incertitude accrue associée à la présidence de Trump. Les marchés boursiers avaient reculé pendant les
dernières semaines, et les valeurs refuges traditionnelles ont affiché des flux de trésorerie positifs, mais la
victoire de Trump et la mainmise du Parti républicain n’avaient pas été entièrement intégrées aux cours.
À court terme, nous ne serions pas surpris de constater des mouvements dans les fourchettes suivantes :
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Appréciation du yen (2 %), de l’euro (1 à 2 %) et du franc suisse (1 à 2 %)
Hausse du prix au comptant de l’or, de +2 % à +3 %
Dépréciation du $ CA à 0,74 $ US, une baisse d’environ 2 %
Recul des actions canadiennes, de -1 % à -3 %
Recul des actions américaines, de -2 % à -5 %
Recul des actions européennes, de -2 % à -4 %
Recul des actions japonaises, de -5 % à -7 %
Hausse du taux des obligations du Trésor américain de 10 ans, pour se situer vers les 2 %
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Hausse des taux des obligations du Canada de 10 ans, pour se situer entre 1,30 % et 1,35 %
Diminution des taux des obligations allemandes de 10 ans, de 5 à 8 points de base
Diminution des taux des obligations japonaises de 10 ans, de 2 à 6 points de base
Même si nous nous attendons à observer de la volatilité sur les marchés à court terme, la composition du
gouvernement américain n’est pas le principal facteur expliquant les rendements des marchés financiers.
Les données fondamentales de ces derniers (p. ex. les taux obligataires, la croissance des bénéfices et la
rentabilité) traceront ultimement la voie pour les actions et les obligations. Il faut souligner que M. Trump a
hérité d’une économie américaine qui a récemment enregistré une embellie, l’emploi, les salaires, les
exportations, la productivité, les dépenses de consommation, la confiance des consommateurs et la
croissance du PIB affichant tous une inflexion positive. Les perspectives économiques à long terme avec
Trump pour président ne sont pas clairement négatives. La croissance économique dépendra de la façon
dont les répercussions positives de la réduction des taux d’imposition (tant pour les particuliers que pour les
sociétés), des dépenses accrues en infrastructures et d’une plateforme axée sur la croissance s’opposeront
aux répercussions négatives des changements éventuels aux échanges commerciaux et à la politique
d’immigration. Du point de vue sectoriel, les secteurs de la finance et de la santé (qui représentent ensemble
27 % de l’indice S&P 500) ont tous deux connu une contreperformance devant la perspective d’une victoire
de Clinton, et tous deux sont susceptibles d’être avantagés par une administration républicaine.
Bien que des frictions soient possibles relativement aux échanges commerciaux, les perspectives pour le
Canada ne sont pas toutes négatives non plus. Une impulsion positive de la croissance économique de
notre principal partenaire commercial alimentée par les dépenses budgétaires serait positive pour le Canada,
tout comme les progrès apportés aux infrastructures énergétiques nord-américaines (c’est-à-dire les
pipelines). La proposition de Trump de réduire le taux d’imposition des sociétés américaines ne ferait que le
rapprocher du déjà très concurrentiel taux canadien.
Quand les marchés se stabiliseront-ils?
Il pourrait s’écouler un certain temps avant que le battage médiatique sur les élections s’atténue et que les
marchés boursiers reflètent à nouveau les perspectives fondamentales pour les sociétés prises
individuellement, mais cela finit toujours par arriver. À mesure que nous nous éloignons de la période de
choc initial, nous nous attendons à voir les actions et les secteurs réagir selon leurs perspectives
fondamentales. Il se pourrait aussi que la réaction initiale soit de courte durée. On n’a qu’à penser à certains
exemples récents où les marchés avaient réagi prestement à des événements inattendus pour ensuite se
ressaisir après mûre réflexion. À elle seule, l’année 2016 nous avait déjà fait vivre deux tels événements.
D’une part, après le vote pour le Brexit, l’indice mondial MSCI a reculé de 7 % en deux jours pour ensuite
regagner tout le terrain perdu en trois semaines. D’autre part, en raison d’une dévaluation de la monnaie
chinoise en janvier, ce même indice a chuté de 12 % au cours des six premières semaines de l’année pour
ensuite récupérer ses pertes au cours des sept semaines suivantes.
Entre aujourd’hui et le jour de l’investiture, des plans de transition seront mis en œuvre et des nominations
seront faites au sein du cabinet. Un programme électoral est une chose, sa mise à exécution en est une
autre. La plateforme de M. Trump ne s’harmonise pas nécessairement bien avec les opinions de la majeure
partie des républicains. La réalité du système politique américain est qu’il comporte divers contrôles destinés
à limiter la concentration du pouvoir. Même la mainsmise des républicains doit être vue dans ce contexte.
Nombre de sénateurs et de représentants républicains sont conservateurs sur le plan budgétaire et ont été
élus comme tels, et les républicains sont traditionnellement favorables aux échanges commerciaux et à la
mondialisation.
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Certains ont avancé que l’« impasse décisionnelle » entre les deux partis était bonne pour les affaires,
puisqu’elle constitue un frein aux interventions de l’État. Toutefois, elle s’est également soldée par plusieurs
années sans grand progrès dans la réforme budgétaire, les dépenses en infrastructures et la réforme fiscale.
Elle a aussi rendu difficile l’adoption d’un budget cohérent. En effet, le nouveau Congrès n’est pas si
nouveau, et ses leaders, le président de la Chambre des représentants Paul Ryan et le leader de la majorité
au Sénat Mitch McConnell, sont résolus à faire en sorte que la branche législative de l’État redevienne aussi
importante que sa branche exécutive (ce que stipule la Constitution selon eux). Le nouveau Congrès
républicain sera soumis à d’autres élections en 2018 (visant 33 sièges sur 100 au Sénat et l’ensemble des
435 sièges à la Chambre des représentants) et hésitera à simplement donner le feu vert à la plupart des
idées les plus controversées de Trump. Cela pourrait donc mener à une présidence plus pragmatique de la
part de ce dernier, puisque le Congrès interdit au président de promouvoir ses propres intérêts. Nous
pourrions avoir vu les premiers signes de cette transformation dans le discours de victoire de Trump, où il a
tenu les propos les plus cohérents et les plus dignes d’un président qu’on ait jamais entendus de sa part et
où les références aux échanges commerciaux, aux murs et à l’immigration brillaient par leur absence.
Que faisons-nous?
Nous comprenons que la volatilité des marchés et les manchettes ont inquiété certains investisseurs au sujet
de leur portefeuille de placement. Chez GLC, nous avons des processus d’investissement définis clairement,
ce qui nous aide à appliquer une approche rigoureuse malgré le battage médiatique et le bruit sur les
marchés. Nous comptons évaluer les nouvelles réalités et les circonstances influant sur les actions et les
obligations que nous détenons, ainsi que mettre à jour et saisir les occasions de placement au fur et à
mesure qu’elles se présentent.
Pendant les périodes de volatilité des marchés, où il peut s’avérer difficile de faire abstraction des sentiments
humains et d’éliminer les biais liés aux impressions personnelles au moment de prendre des décisions, les
avantages des processus d’investissement disciplinés de GLC apparaissent très clairement.
Que devriez-vous faire?
Comme investisseur à long terme, vous mettez toutes les chances de votre côté en continuant à suivre votre
programme de placement à long terme. Détenir un portefeuille bien diversifié représente la meilleure
approche, peu importe la conjoncture des marchés.
Les conséquences possibles des résultats des élections américaines sont nombreuses. À l’heure qu’il est,
beaucoup des répercussions économiques et financières reposent sur des spéculations puisqu’il est trop tôt
pour savoir quelle proportion des propositions du nouveau président se concrétiseront. Comme beaucoup de
questions restent encore sans réponse – notamment au sujet de l’ampleur des changements possibles dans
les politiques de l’État, voire de leur orientation –, il serait très dangereux de sauter aux conclusions quant à
l’impact des élections sur l’économie et les marchés. Il n’est pas rare que les marchés se montrent excessifs
dans leurs mouvements tant à la hausse qu’à la baisse pour des questions de confiance des investisseurs.
C’est pourquoi il faut se garder d’agir impulsivement quand il est question de programmes de placements à
long terme. Les décisions prises sous le coup de l’émotion et de façon trop précipitée peuvent donner lieu à
bien des regrets.
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changer sans préavis. Ce commentaire n’est présenté qu’à titre d’information générale et n’a pas pour but d’inciter le lecteur à acheter ou à vendre des produits de placement précis,
ni de fournir des conseils juridiques ou fiscaux. Tout investisseur potentiel devrait étudier avec soin les documents de placement avant de prendre la décision d’investir et s’adresser à
son conseiller pour obtenir des conseils en fonction de sa situation particulière.
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