Canadian Council of Professional Fish Harvesters Conseil

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Canadian Council of Professional Fish Harvesters Conseil
Canadian Council of Professional Fish Harvesters
Conseil Canadien des pêcheurs professionnels
99, rue Bank, Ottawa (Ontario) K1P 6B9
COMMUNIQUÉ
11 MARS 1996
JEUX POLITIQUES
“Ce qui nous inquiète, c’est l’avenir de la pêche du saumon et l’intégrité territoriale du pays”,
affirme François Poulin, président du Conseil canadien des pêcheurs professionnels (CCPP), un
regroupement d’associations de pêcheurs de partout au Canada. M. Poulin faisait part de sa
réaction devant le dernier coup porté par les États-Unis dans la soi-disant “guerre du saumon” qui
se livrent les deux pays. Prenant les Canadiens et même les hauts diplomates américains au
dépourvu, les États-Unis ont annoncé qu’ils avaient adopté il y a trois mois un amendement à la
loi sur la protection des pêches. Cet amendement réfute explicitement la souveraineté
canadienne sur l’Inside Passage, l’étendue d’eau qui sépare l’île de Vancouver de la partie
continentale de la Colombie-Britannique. En vertu de cet amendement, le département d’état
américain doit récupérer l’argent versé au Canada en1994 à la suite de l’imposition par le
ministre des Pêches et des Océans, Brian Tobin, d’un droit de passage de 1 500 dollars dans le
but de forcer les États-Unis à reprendre les négociations.
“Cela ne fait que prouver le manque de sérieux des États-Unis dans leur volonté de préserver les
stocks de saumons”, déclare Dennis Brown, vice-président de la United Fishermen and Allied
Workers Union et commissaire du Canada dans les négociations entourant le Traité sur le saumon
du Pacifique. “Tandis que les États-Unis font un jeu politique de l’intégrité d’un autre pays, les
vrais perdants, ce sont les stocks de saumons et ceux qui en dépendent pour subsister”, poursuit
M. Brown.
Le Canada et les États-Unis sont sans traité depuis 1992, alors que certaines parties du traité
ardemment défendu de 1985 sur le saumon du Pacifique sont venues à échéance. M. Brown
soutient qu’il est impossible de reconstituer les stocks de la Colombie-Britannique en l’absence
de traité. En 1995, les États-Unis ont nommé l’ambassadeur James Pipken pour aider au
règlement du différend, mais aucune entente n’est intervenue. Toute juste la semaine dernières,
l’ambassadeur de la Nouvelle-Zélande désigné comme médiateur, Christopher Beebe, a quitté la
table de négociations, frustré de ne voir aucun terrain de compromis dans la position des ÉtatsUnis.
Depuis 1992, les États-Unis ont capturé annuellement jusqu’à six millions de saumons d’origine
canadienne, ce qui n’aurait pas été toléré dans le cadre du traité. “Alors qu’en 1995 les pêcheurs
canadiens réduisaient volontairement de moitié leurs prises de saumons du Pacifique à l’île de
Vancouver et qu’ils demandent, cette année, la fermeture totale du fleuve Fraser, les États-Unis,
et en particulier l’Alaska, refusent d’apporter quelque changement que ce soit à leur nombre de
captures. Évidemment, les remontes de saumons coho, steelhead et du Pacifique sont à un niveau
critique, alors que les quantités prises par l’Alaska sont cinq fois plus élevées que les moyennes
antérieures.”
“L’adoption de l’amendement à la loi américaine sur les pêches est un affront à la souveraineté
du Canada qui est dépourvu de fondement en droit international et qu’aucun pays indépendant ne
peut tolérer”, déclare François Poulin, “Le plus dramatique, dit-il, c’est que, pendant que les
politiciens débattent de droit international, les stocks de saumons continuent de diminuer et les
pêcheurs voient leurs moyens de subsistance compromis.”
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Pour renseignements :
François Poulin
Dennis Brown
Daniel Bernier
(418) 692-1148
(604) 255-1336
(613) 566-7031

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