Le fonctionnalisme (III) eserved@d = *@let@token Ce que penser
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Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 M. Cozic M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 3. Objections au(x) fonctionnalisme(s) M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 Previously on Ce que penser veut dire I nous avons vu ce qu’est le fonctionnalisme en général, et ce qu’est l’une de ses plus célèbres variantes, le fonctionnalisme computationnel I le fonctionnalisme est “taillé” pour la réalisabilité multiple et donc pour fournir une conception de l’esprit non chauvine M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un avant-goût des difficultés I première objection au fonctionnalisme : il semble rester “trop chauvin” puisque deux êtres ne peuvent partager un état mental que si celui-ci joue le même rôle causal au sein du même réseau de généralisations causales I on peut répondre en termes d’approximations: deux êtres ont (approximativement) le même état mental si cet état mental joue (approximativement) le même rôle causal au sein de deux réseaux “proches” de généralisations causales M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un avant-goût des difficultés, suite I cette réponse est trop rapide pour résoudre le problème des entrées et des sorties I rappel: les concepts non-mentaux des généralisations causales sont, comme on dit, les entrées sensorielles et les sorties comportementales I plusieurs possibilités: (i) entrées=propriétés physiques auxquelles notre organisme est sensible, sorties=comportements ; (ii) entrées=acitivités de nos neurones sensoriels; sorties= activités de nos neurones moteurs I on tombe encore dans le chauvinisme ! M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un avant-goût des difficultés, suite . Block (1978) “Le fonctionnaliste dit au physicaliste: “Il est très difficile de voir comment il pourrait y avoir une caractérisation des états internes qui s’applique aux créatures douées de mentalité et seulement à elles.” Je dis au fonctionnaliste: “Il est très difficile de voir comment il pourrait y avoir une caractérisation des entrées et des sorties qui s’applique aux créatures douées de mentalité et seulement à elles.”” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 3.1. L’argument de la chambre chinoise M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 le scénario de la chambre chinoise (Searle, 1980) I Pierre ne sait ni parler ni écrire chinois. Il est enfermé dans une chambre. On lui glisse des questions écrites en chinois. I Pierre dispose d’instructions en français qui lui permettent d’écrire des symboles chinois en fonction de la question qu’on lui a soumis. I les instructions sont telles que pour un locuteur chinois qui ne voit que les réponses de Pierre, ces réponses sont indiscernables de celles d’un autre locuteur chinois. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 le scénario de la chambre chinoise (Searle, 1980) Figure by MIT OCW. Figure: De Byrne (2007) (III) M. Cozic Le fonctionnalisme Ce que penser veut dire séance 8 Chambre Chinoise et IA forte I le scénario de la Chambre Chinoise a été inventé par John Searle dans “Minds, Brains and Programs” (1980) pour réfuter ce qu’il appelle... I “l’intelligence artificielle forte” = l’idée selon laquelle un ordinateur convenablement programmé aurait d’authentiques états mentaux et serait authentiquement doté de mentalité. I pour un tenant de l’IA forte, dans le scénario de la Chambre Chinoise, “il y a” compréhension du chinois. C’est ce que rejette Searle. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 Chambre Chinoise et IA forte, commentaire I notons que l’IA forte n’est pas une position équivalente au fonctionnalisme (en général) I l’IA forte se rapproche à la rigueur de la version du fonctionnalisme computationnel qui attache une importance particulière à l’idée de manipulation (syntaxique) des symboles M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 Searle sur la Chambre Chinoise . Searle, J.R. (1980), “Minds, Brains and Programs”, The Behavioral and Brains Sciences, vol.3 “...il me semble assez évident que, dans l’exemple, je ne comprends pas un mot de ces histoires chinoises. J’ai des entrées et des sorties qui sont indiscernables d’un locuteur chinois, et je peux avoir le programme formel que vous voulez, je ne comprendrai pas plus.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 Searle sur la Chambre Chinoise . Searle, (2001), p. 90 “Et si je ne comprends pas le chinois en réalisant le programme informatique approprié, alors aucun ordinateur ne le comprend non plus en réalisant le programme, parce qu’aucun ordinateur n’a quoique ce soit que je n’aurais pas.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 diagnostic I pourquoi l’ordinateur, même convenablement programmé, ne comprend-il pas le chinois? I la réponse repose sur la distinction entre la syntaxe et la sémantique d’un langage . Searle, (2001), p. 90 “...l’ordinateur fonctionne en manipulant des symboles. Ses processus sont définis de manière purement syntaxique, tandis que l’esprit humain contient plus que des symboles non interprétés, il attache de la signification aux symboles. ” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 reconstruction de l’argument par Crane 1 les programmes info. ne sont sensibles qu’à la forme ou syntaxe des symboles 2 la compréhension (et, par extension, la pensée) est sensible à la signification ou sémantique des symboles 3 la forme ne peut suffire à la signification 4 executer un programme info. ne peut être suffisant pour comprendre (et, par extension, penser) M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 la réponse par le système I 1ère réponse possible: L’IA forte ne soutient pas que Pierre comprend le chinois ; elle soutient que le système constitué de Pierre et des instructions comprend le chinois. I réplique de Searle: pourquoi le “système” aurait-il plus accès aux significations du chinois que Pierre? I imaginons que Pierre soit capable d’internaliser la Chambre Chinoise: il apprend par coeur les instructions, calcule sans intermédiaire physique et répond directement. Pierre ne comprendrait toujours pas le chinois ! M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 la réponse par le robot I on introduit désormais un robot qui interagit avec le monde extérieur, et qui est commandé par un programme informatique très compliqué. Ce programme est toujours mis en oeuvre par Pierre dans sa Chambre. I pour Searle, cela ne confère les états intentionnels pertinents ni au robot, ni à Pierre I un nombre important de philosophes de l’esprit pensent, au contraire, que le fait que le robot aient des interactions causales avec le monde extérieur permet l’apparition d’états intentionnels (et notamment de la compréhension du chinois) M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 pour terminer plus légèrement... Figure: M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 3.2. L’argument des qualia absents M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 le scénario de Block (1) un corps artificiel identique en apparence au nôtre, avec des organes sensoriels et des organes moteurs. Ce corps artificiel a des neurones sensoriels qui proviennent des organes sensoriels et des neurones moteurs qui vont vers les organes moteurs (2) chaque chinois dispose d’un émetteur/récepteur (3) un ensemble de satellites est capables de représenter des symboles dans le ciel, symboles que tous les Chinois peuvent voir (4) chaque chinois doit suivre une instruction qui est déclenchée par la réception d’un certain input neuronal et d’un certain symbole écrit par satellite ; en retour, il ordonne que les satellites représentent un nouveau symbole et déclenche un certain output neuronal M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 le scénario de Block M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 doubles fonctionnels I Supposons qu’il soit possible de faire en sorte que le système S formé par (a) le peuple chinois, (b) le corps articiel et (c) les satellites aient globalement la même organisation fonctionnelle (réalise la même machine de Turing) qu’une certaine personne, Pierre. I S est alors un double fonctionnel de Pierre. I si le fonctionnalisme est vrai, alors toute la psychologie de Pierre est capturée par son organisation fonctionnelle: Pierre et son double fonctionnel S ont la même psychologie du point de vue fonctionnaliste. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un contre-exemple au fonctionnalisme ? I pour Block, la situation constitue un contre-exemple au fonctionnalisme : (P1) si le fonctionnalisme est vrai, Pierre et S ont la même psychologie (et notamment les mêmes états mentaux) (P2) (il est vraisemblable que) Pierre et S n’ont pas la même psychologie I (par contraposition) le fonctionnalisme est faux M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un contre-exemple au fonctionnalisme ? I (P1) ne pose pas de difficulté; tout l’argument repose sur (P2) I L’argument de Block est destiné à montrer que le fonctionnalisme est trop libéral : il accorde la mentalité à des systèmes qui, selon lui, en sont dépourvus I on montrerait (P2) si par exemple on montrait que S n’a pas de croyances ou n’a pas de désirs, bref n’a pas d’attitudes propositionnelles. Ce n’est pas quelque chose d’évident. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 ce qui manque à S selon Block . N. Block, "Troubles with Functionalism", 1978 “Ce qui fait du système avec une tête d’homoncules qui vient d’être décrit un contre-exemple prima facie au fonctionnalisme (des machines) et qu’il existe un doute prima facie quant à la question de savoir s’il a un quelconque état mental - en particulier s’il a ce que les philosophes appellent des “états qualitatifs”, des “sentiments bruts” ou des “qualités phénoménologiques immédiates”.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 ce qui manque à S selon Block, suite . N. Block, "Troubles with Functionalism", 1978 “Je ne prétends pas qu’aucune sorte de chose qui vous simule fonctionnellement ne peut avoir de qualia... J’affirme plutôt que toute sorte de chose qui vous simule fonctionnellement avec une tête à homoncules n’a pas nécessairement des qualia. S’il existe ne serait-ce qu’une chose qui puisse vous simuler fonctionnellement sans avoir de qualia, le fonctionnalisme est faux.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 les qualia (absent ou non) I l’idée est donc qu’un double fonctionnel comme le système S ne semble pas avoir de qualia. D’où l’expression argument des qualia absents. Qu’est-ce que les qualia ? . Shoemaker, S. (1982) “The Inverted Spectrum”, The Journal of Philosophy, vol.79, pp. 357-81 “les propriétés qualitatives ou phénomènales des expériences sensorielles, en vertu desquelles elles se ressemblent et diffèrent les unes par rapport aux autres, qualitativement, de la façon dont elles le font” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 les qualia Figure: De Byrne (2006) I l’effet que fait la vision du carré rouge diffère de l’effet que fait la vision du carré mauve qui diffère de l’effet que fait la vision du carré turquoise I si un second carré rouge était ajouté, on dirait que l’effet que fait le premier carré rouge est semblable à celui que fait le second carré rouge I on dirait aussi probablement que l’effet que fait le carré rouge est plus semblable à l’effet que fait le carré mauve qu’à l’effet que fait le carré turquoise M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 les qualia Figure: De Byrne (2006) I les qualia désignent ces effets en question. Ce sont des propriétés d’états mentaux : la vision du carré rouge a le qualia Qr , celle du carré mauve le qualia Qm et celle du carré turquoise le qualia Qt . M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 retour à l’argument I considérons la douleur. Ce que Block soutient, c’est que lorsque S est dans l’état fonctionnel qui correspond à la douleur - fd - il ne ressent probablement pas ce que nous ressentons de manière caractéristique quand nous ressentons de la douleur. I un événement qui cause chez nous de la douleur causera fd chez S ; le même genre de réaction que la douleur cause chez nous sera causé chez S par fd . I mais il manquera vraisemblablement à S l’aspect qualitatif caractéristique de la douleur. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 réponses à l’argument des qualia absents I 2 réponses radicales à cette façon de soutenir (P2) (donc à cette façon de soutenir l’argument anti-fonctionnaliste des qualia absents) : (i) libéralisme des qualia: malgré les apparences, un système comme S a des qualia. (ii) scepticisme des qualia : il n’existe rien de tel que les qualia M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 3.3. L’argument des qualia inversés M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un scénario de qualia inversés simple I Invert et Nonvert ont le rouge et le vert inversés : l’effet que fait une fraise (mûre) à Invert est le même que celui que fait une herbe (bien grasse) à Nonvert. I Invert et Nonvert utilisent le langage de manière indiscernable : quand Invert voit une fraise mûre, il dit “la fraise est rouge", exactement comme Nonvert. I Bien plus, il semble que l’état mental dans lequel se trouve Invert et celui dans lequel se trouve Nonvert quand ils voient la fraise mûre puisse être fonctionnellement identiques : ce sont les mêmes stimuli qui les causent, ils engendrent les mêmes réponses, les mêmes états mentaux, etc. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 complications . Shoemaker, S. (1982) “The Inverted Spectrum”, The Journal of Philosophy, vol.79, pp. 357-81 “J’ai considéré pour le moment que nous aurions un cas de spectre inversé si les choses bleues vous paraissaient comme les choses jaunes me paraissent, et vice versa. Mais il suffit de réfléchir un peu pour voir que ce n’est pas assez. Si vous et moi différions seulement de cette manière, et si les autres couleurs nous paraissaient identiques, il est évident que la différence se manifesterait dans le comportement, qu’il soit linguistique ou non-linguistic. L’un de nous trouverait les choses jaunes plus semblables aux choses oranges, et moins semblables aux choses violettes, que les choses bleues ne le sont, tandis que l’autre aurait des jugements opposés.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 complications, suite I Il faudrait que l’espace qualitatif d’Invert et Nonvert ait la même structure de manière notamment à ce que tous les jugements de similitude entre couleurs soient préservés. I En fait, il faudrait une rotation du cercle des couleurs, et toute rotation ne fait pas l’affaire ; il n’est pas trivial de trouver exactement quel genre de modification conviendrait (voir Byrne 2006). M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un scénario de qualia inversés plus sophistiqué Figure: De Byrne (2006) M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un problème pour le fonctionnalisme? I argument identique au cas des qualia absents: deux individus fonctionnellement équivalents auraient des états mentaux différents par certains aspects. Il y a donc des aspects de la mentalité qui échappent au fonctionnalisme. . Shoemaker, S. (1982) “The Inverted Spectrum”, The Journal of Philosophy, vol.79, pp. 357-81 “...la possibilité d’inversion intersubjective du spectre est incompatible avec ce que beaucoup considèrent comme le plus respectable descendant du behaviorisme, le fonctionnalisme, quand on le conçoit comme affirmant que les états mentaux sont définissables à partir de leurs relations cauales aux entrées sensorielles, aux sorties comportementales et aux autres états mentaux... M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un problème pour le fonctionnalisme? . Shoemaker, S. (1982) “The Inverted Spectrum”, The Journal of Philosophy, vol.79, pp. 357-81 “...Si l’inversion du spectre est une possibilité logique, alors le quale mobilisé dans ma perception d’une chose bleue ne peut pas être défini par le rôle fonctionnel qu’il joue chez les gens comme moi, puisque chez quelqu’un dont le spectre serait inversé par rapport au mien, un quale différent...jouerait ce rôle fonctionnel and this quale would play a different role.” M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 . D. Braddon-Mitchell et F. Jackson, Philosophy of Mind and Cognition, Blackwell, 1996, p. 124 “Intuitively, phenomenal nature is intrinsic. The perceived redness of a sunset is a feature of how the experience is here and now ; you cannot capture its nature fully by talking of its similarities and difference, of what causes it, and of what it causes. It is as intrinsic as squareness. But then perceived redness in particular, and colour experience in general, cannot be captured in functional terms of causal relations." M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 quelques réponses (r1) pas d’identité fonctionnelle (Harman, 1990) entre Invert et Nonvert I le fonctionnement normal d’une perception visuelle est de nous informer sur certaines caractéristiques de notre environnement. Une perception visuelle induit donc de manière caractéristique des croyances sur l’environnement. I Si une fraise cause des impressions visuelles différentes à Invert et Nonvert (par hypothèse), alors elle induit des croyances différentes chez Invert et Nonvert. M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 quelques réponses, suite (r1) pas d’identité fonctionnelle (Harman, 1990) entre Invert et Nonvert I Si des croyances différentes sont induites, alors cela implique que l’impression visuelle causée par la fraise n’est pas identique du point de vue fonctionnelle chez Invert et Nonvert.Quand Invert et Nonvert voient une fraise mûre, ils ont différentes croyances sur la couleur de la fraise - même si, par exemple, ils disent tous les deux : “la fraise est rouge". I question: quelles sont exactement ces croyances ? M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 quelques réponses, suite (r2) une sage retraite ("containment response", Block 1990) : le fonctionnalisme est capable de rendre compte de certains aspects de l’esprit, pas de ses aspects qualitatifs I cela n’oblige pas à abandonner le physicalisme : il se peut que des différences systématiques d’expériences ne soient associées à aucune différence fonctionnelle mais à des différences neurophysiologiques • exemple : Invert et Nonvert ont des activités neuronales systématiquement différentes quand ils “voient du rouge”, et que cette différence systématique se retrouve pour toute paire de personnes telle que la première a le genre d’expérience visuelle d’Invert tandis que la seconde a le genre d’expérience visuelle de Nonvert (Braddon-Mitchell & Jackson 1996) M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 quelques réponses, suite (r2) ("containment response", Block 1990) : le fonctionnalisme est capable de rendre compte de certains aspects de l’esprit, pas de ses aspects qualitatifs. I selon cette conception, le meilleur physicalisme est hybride entre fonctionnalisme et une théorie de l’identité M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 3.4. Le problème de l’exclusion M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un dernier (problème) pour la route I on a vu quelles difficultés soulevaient la causalité mentale pour le dualisme I on a vu également que l’un des principaux avantages de la théorie de l’identité est qu’elle semblait échapper à ces difficultés I qu’en est-il du fonctionnalisme ? M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un dernier (problème) pour la route, suite I rappels: • pour un fonctionnaliste physicaliste, il faut distinguer entre une propriété mentale M et la (ou les) propriété(s) physique(s) P qui réalisent M • on peut voir les propriétés mentales comme des propriétés de second ordre par rapport aux propriétés physiques qui seraient de premier ordre I si l’on accepte Complétude de la Physique, alors les lois physiques déterminent les rapports causaux entre exemplifications de propriétés physiques • exemple: le cri que Paul a émis à la suite de la douleur très forte qu’il a ressentie (M) était déterminé à advenir par les propriétés physiologiques qui réalisaient M M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un dernier (problème) pour la route, suite • exemple: le cri que Paul a émis à la suite de la douleur très forte qu’il a ressentie (M) était déterminé à advenir par les propriétés physiologiques P qui réalisaient M I question: quel est l’impact causal propre de M ? Il semble que toute la force causale soit portée par le réalisateur P. I problème de l’exclusion: que reste-t-il comme pouvoir causal à un état mental au-delà du pouvoir causal de son réalisateur ? M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8 un dernier (problème) pour la route, suite I le problème de l’exclusion diffère du problème de la causalité mentale pour le dualiste (cartésien, par exemple): c’est un problème pour toutes les propriétés qui sont réalisables de manière multiple M. Cozic Le fonctionnalisme (III) Ce que penser veut dire séance 8