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SYNOPSIS
Cinq quinquagénaires, un journaliste, Perozzi, un chirurgien, Sassaroli, un noble ruiné, Mascetti, un patron de
café, Necchi, et un architecte, Melandri, font des virées de potaches, remplies de blagues. Lors de la mort de
Perozzi, ils se souviennent de certaines de leurs facéties.
FICHE TECHNIQUE
RÉALISATEUR
MARIO MONICELLI
SCÉNARIO
PIETRO GERMI
PIERO DE BERNARDI
LEO BENVENUTI
TULLIO PINELLI
PHOTOGRAPHIE
LUIGI KUVEILLER
MUSIQUE
CARLO RUSTICHELLI
MONTAGE
RUGGERO MASTROIANNI
PRODUCTION
RIZZOLI FILM
FICHE ARTISTIQUE
GIORGIO PEROZZI
PHILIPPE NOIRET
LELLO MASCETTI
UGO TOGNAZZI
RAMBALDO MELANDRI
GASTONE MOSCHIN
RIGHI
BERNARD BLIER
DOCTEUR SASSAROLI
ADOLFO CELI
NECCHI
DUILIO DEL PRETE
DONATELLA
OLGA KARLATOS
LA FEMME DE MASCETTI
MILENA VUKOTIC
MES CHERS AMIS
Amici Miei
1975 - 1h54 - Italie
DCP - COPIES NEUVES
RESTAURÉES
SORTIE
LE 9 NOVEMBRE 2011
PRESSE
MES CHERS AMIS, CHEF-D’OEUVRE DE LA COMÉDIE ITALIENNE
Les Vitelloni ont pris vingt ans, du poids, des cheveux blancs. Et avec tout ça, un
semblant de respectabilité, de position sociale. Ils sont journaliste, architecte,
médecin… Mais le fond est resté le même, et leur habit ne les fait pas moines. Sans
doute que le jour où ils ont compris qu’il fallait tout de même faire quelque chose
dans la vie, ont-ils aussi compris que tout cela n’était malgré tout pas sérieux, et
qu’il convenait de ne pas prendre ce « quelque chose », et même cette vie, très au
sérieux. La vie étant une connerie, faisons les cons ; la vie étant une folie, faisons
les fous. Telle pourrait être leur devise. Sage, très sage. Elle empêche presque de
vieillir.
Les mousquetaires de La grande bouffe, ces autres Vitelloni quadragénaires,
l’avaient aussi compris. A cette différence près qu’ils jouaient tout sur une partie :
la dernière, pour partir, pour empêcher définitivement de vieillir. Les pauvres héros
quotidiens de Mes chers amis sont plus économes : ils partent à petits pas, à petit
feu, brûlant leur quotidien par les deux bouts. Ils s’inventent un langage, un rite,
de petites virées qui mettent l’existence entre parenthèses, de petites bouffes qui
font digérer tout le reste. Parfois, ils commettent des excès, vivant des passions qui
ne sont (croient-ils) pas petites : passion que l’on vit, à chaque fois, comme la dernière, passions qui font de l’existence un enfer traversé de fulgurants éclairs. C’est
dans ces passions peut-être qu’ils arrivent à prendre un peu de grandeur, même si
pour cela ils doivent ramper, tomber, et abdiquer toute fierté, toute liberté, tout
amour-propre. N’étant plus tout à fait eux-mêmes, et pourtant le meilleur et le pire
d’eux-mêmes, pouvant tout trahir et tout donner… La vie peut donc être encore
bouleversée par quelque chose ? Mais après ces fulgurants éclairs, que de cendres !
Laurence Granec
et Karine Ménard
5 bis rue Kepler
75116 Paris
Tél. + 33 1 47 20 36 66
[email protected]
Pourquoi le cinéma italien sait-il si bien décrire les ratés ? Pourquoi, des Vitelloni à ces Chers amis, et du
Gassman du Fanfaron au Sordi d’Une vie difficile, tant de films parviennent-ils à nous émouvoir avec drôlerie
de destinées si médiocres, si ternes ? Comment Fellini, Risi, Germi, Monicelli, Ferreri, Scola également avec
son trio de Nous nous sommes tant aimés, arrivent-ils à nous intéresser, mieux à nous attacher à des êtres d’une
telle banalité ? Pourquoi et comment ces reflets angoissés de nous-mêmes ont-ils la force d’être bien davantage
que des ombres sur l’écran, eux qui ne sont pas tout à fait réels dans la vie ?
Préparé et écrit par Germi, tourné par Monicelli après la mort de Germi, Mes chers amis rassemble le meilleur
des deux metteurs en scène : le regard noir et désespéré de Germi sur des institutions, des sentiments, des illusions qui ne durent jamais (L’immorale étant, dans ce registre, l’un des plus beaux et des plus terrifiants modèles
de comédie cruelle), et l’ironie plus indulgente de Monicelli qui prend plus volontiers le parti d’en rire puisque
rien, décidément, ne vaut la peine d’être pris au tragique, ni un hold-up raté (Le pigeon), ni même une Grande
guerre… Faire la part des univers, des thèmes des deux auteurs paraît dès lors bien difficile. Sans doute la cruauté de Germi finit-elle par l’emporter, notamment dans le regard porté sur les femmes — encore que, une fois
de plus, la misogynie ne soit que celle sécrétée par cette incapacité au bonheur qui fait que tout vous échappe.
Sans doute la pirouette finale sur l’enterrement prend-elle une dimension rendue bien plus grinçante par la
mort de Germi, et l’on n’est peut-être jamais allé aussi loin dans le renversement du tabou mortuaire… Mais
peu importe en fin de compte à qui est dû quoi dans ce petit chef-d’œuvre d’une comédie italienne qui n’en
finit pas de nous étonner ; de nous ravir, de nous bouleverser… Mes chers amis, je crois que nous vieillirons
bien ensemble.
Guy BRAUCOURT
LA RESTAURATION DU FILM
Film restauré par Filmauro SRL, au laboratoire Cinecittà Digital Factory de Rome à partir des négatifs originaux image et son du film. Les négatifs ont été numérisés en 4K pour la restauration de l’image, la correction
de la couleur et du son. Du master numérique ont été créées des nouvelles copies 35 mm pour la conservation
et la circulation.
PIETRO GERMI, MON AMI par MARIO MONICELLI
Je ne voyais plus Pietro Germi depuis deux mois quand je suis entré dans son bureau : il était encore plus
maigre, comme transformé. Je compris que je ne pouvais pas lui refuser ce qu’il me demandait comme je
l’avais fait dix ans auparavant pour Ces messieurs dames. Il traversait alors une grave crise personnelle,
mais devant ma perplexité, il accepta d’en repousser le tournage jusqu’au jour où il aurait été en mesure
de le réaliser lui-même, ce qui arriva.
Cette fois c’était différent, je pressentais qu’il s’était rendu compte que son état physique ne lui permettrait
pas d’affronter les fatigues du tournage et j’acceptai avec émotion sa décision de me confier Mes chers amis
qu’il avait pensé, rêvé et qu’il aimait profondément.(...) J’avais déjà travaillé avec lui, il avait confiance
en moi et son film était un film sur l’amitié, la seule chose en laquelle il ait toujours cru. Je me souviens
que dans une de ses rarissimes interviews il avait ainsi défini Mes chers amis : « un message désespéré ;
comique oui, mais désespéré, parce que ces amis sont des quinquagénaires à la recherche angoissée d’une
manière de vivre qui leur permette de s’évader de l’emprise d’une existence monotone troublée pas les frustrations professionnelles et les douleurs familiales ». (...)
Je répète que j’acceptai non seulement parce que nous étions amis depuis trente ans, depuis l’époque où il
tint à m’avoir comme assistant pour son premier film Il testimone mais aussi parce qu’il m’aidait à approfondir encore une fois le thème de l’amitié qui est, je crois, l’une des constantes de mes films. Par ailleurs
l’histoire de Mes chers amis s’inscrivait dans ce filon de la comédie de mœurs, qui est mon genre, et dans
laquelle Germi avait débuté avec Divorce à l’italienne, Oscar pour le meilleur scénario. Pour moi, l’un de
ses films les plus réussis, peut-être parce que je suis convaincu qu’il faut se servir de l’humour comme d’un
instrument pour pénétrer dans la conscience du public qui s’amuse et réfléchit en même temps.(...)
Maintenant que Germi est disparu, Mes chers amis peut apparaître comme un triste souvenir. Au-delà du
film lui-même, du ton, du scénario, Germi y est tout entier.
Mario MONICELLI - Écran 76
Plusieurs gags, comme celui des gifles
appliquées aux voyageurs d’un train se
penchant à la fenêtre juste après le départ
du convoi, sont resté anthologiques. En
ce qui concerne l’interprétation, s’il faut
louer le talent des cinq amis (Tognazzi,
Moschin, Noiret, Celi et Duilio del
Prete), dirigés de main de maître par un
Monicelli toujours à son affaire quand il
s’agit de faire vivre des groupes, on se
gardera d’oublier leurs victimes, sans lesquelles le film n’existerait pas. Elles se
recrutent aussi bien parmi leurs proches
(et là, le ton cruel du film prend toute son ampleur), comme en témoigne l’excellente composition de Milena
Vukotic jouant la malheureuse épouse de Tognazzi, que parmi des inconnus n’ayant avec eux que des relations
épisodiques : ainsi l’inénarrable Righi, petit retraité de l’administration, auquel les cinq compères font croire
qu’il se livre à un trafic de drogue. Le rôle est interprété par un Bernard Blier au mieux de sa forme, paraissant
ici dans l’une des plus extraordinaires compositions de sa riche carrière italienne. A noter que le film épouse
parfaitement son époque. Sa dureté, sa noirceur étaient en phases avec ce qu’attendait le public. Mes chers amis
fut le n°1 de l’année en Italie et remporta aussi un grand succès en France.
Jacques LOURCELLES - Dictionnaire du cinéma
Retrouvez Mes chers amis sur www.acaciasfilms.com et www.tamasadiffusion.com