Le grand jeu

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Le grand jeu
Jeux Olympiques
de
PÉKIN
du 8 au 24 août 2008
Pa r t e n a i r e du C O S L
Basket
Natation / Séries du 200 m brasse
Le vent de la révolte
a soufflé
Le grand jeu
de l'un de nos envoyés spéciaux à Pékin, Christophe Nadin
Laurent Carnol a mis à profit
sa longue préparation pour
répondre présent le jour J.
Dans la deuxième série du
200 m brasse, le jeune nageur nordiste a pulvérisé son
record national en claquant
un chrono de 2'15"87. Un
temps qui lui vaut une quarantième place sur cinquante-deux nageurs et les
félicitations de toute la délégation.
■ Il y a les exceptions mondiales
et... les exceptions luxembourgeoises. Il y a Daniel Gyurta et...
Laurent Carnol. Le Hongrois a
dix-neuf ans et a battu le record
olympique du 200 m nage brasse
en 2'08"68. Le second a 18 ans et
a explosé le record national
luxembourgeois en 2'15"87.
Mais les deux jeunes gens
avaient la même mine à la sortie
du bassin pékinois. Un large sourire témoin d'une mission accomplie avec brio. «J'ai tout fait
toute l'année pour en arriver là.
C'est génial.» Laurent Carnol a
géré son 200 m avec beaucoup
d'intelligence. Une bonne coulée, un premier cent assez lent
mais surtout une dernière longueur qui lui a permis de dépasser encore deux adversaires.
«Je n'ai pas voulu me griller trop
tôt», affirmait-il, conscient dès
l'échauffement qu'il pourrait réaliser un grand truc dans le bassin
olympique. «Pourtant, je n'avais
personne à mes côtés au couloir
sept. C'est toujours un handicap
car on manque de repère.» Cette
performance, c'est aussi le fruit
D'un abord réservé, Laurent Carnol s'est lâché hier après une performance pleine d'émotion
d'une préparation minutieuse que
le jeune homme du Preizerdall a
peaufinée depuis le 20 mars, date
de sa qualification aux Championnats d'Europe d'Eindhoven et
de son record national en 2'17"29.
«Si c'était pour améliorer ce temps
de quelques centièmes, ça n'en
valait pas la peine. Je n'ai pas fait
les choses à moitié.» Dans un
grand éclat de rire, Laurent Carnol se lâche alors qu'un peu plus
loin vient de s'élancer Kosuke Kitajima.
Ohk voit plus loin
C'est vrai que depuis un an,
l'élève de Jacqueline Mailliet
brûle les étapes. A Monaco, il
finissait troisième des quatre
longueurs en 2'20"40 à 3"23
d'un certain Jakob Sveinsson.
Hier, il a nagé près de cinq
secondes plus vite qu'au pied du
Rocher alors que l'Islandais a
gagné à peine une demi-seconde.
De quoi ouvrir une brèche
dans laquelle Klaus-Jürgen Ohk
n'hésite pas à s'engouffrer. «Ces
jeunes nageurs ne doivent désormais plus se demander s'ils
sont capables de se qualifier
pour les grands événements
mais voir beaucoup plus loin.
Sans doute pas l'année pro-
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mercredi 13 août 2008
(Photo: Guy Wolff)
chaine mais à moyen terme, il
faut tendre vers des demi-finales
mondiales.»
Laurent Carnol en est aussi
conscient bien qu'il ajoute de
suite un petit bémol à la belle
histoire. «L'année prochaine, je
serai en première. Cela va me
coûter de l'énergie. Mais je sais
que j'ai encore une marge de
progression.» Est-il seulement
raisonnable de voir si loin alors
que le moment qu'il est en train
de vivre est grandiose? «C'est
vrai. C'est génial. Des moments
comme ça...» Laurent Carnol est
ému. Une telle performance, ça
change un homme...
Le champion du monde espagnol
poussé en prolongation par la
Chine, le champion d'Europe
russe battu par la Croatie: le vent
de la révolte a soufflé hier sur le
tournoi masculin mais a épargné
les Etats-Unis, confortables vainqueurs de l'Angola.
Après avoir été surclassé par le
Team USA, la Chine a failli créer
une énorme sensation face à l'Espagne qui avait pris cette rencontre de haut. «On a cru que ce serait
facile, on a été trop confiants,
c'était évidemment une bêtise», a
commenté le sélectionneur Aito
Garcia. Même avec un Yao Ming
en souffrance (11 points) et visiblement insuffisamment rétabli
de sa fracture au pied, les Chinois
ont en effet poussé le champion
du monde en prolongation avant
de s'incliner de dix points (85-75).
Pour l'Espagne, pourtant impressionnante lors de son premier
match face à la Grèce, le boulet
n'est pas passé loin. La Russie n'a,
elle, pas résisté, battue (85-78) par
une Croatie qui, pour avoir dû
passer par le tournoi de qualification en juillet, semble très affûtée.
A l'image du futur meneur du
CSKA Moscou, Zoran Planinic,
auteur de 20 points et décisif en
fin de match. Lituanie s'est imposée logiquement contre l'Iran (9967) et Le Team USA n'a pas forcé
son talent pour dominer l'Angola
(97-76) avec 19 points de Dwyane
Wade. La Grèce a bien réagi après
sa défaite en ouverture face à l'Espagne en dominant largement
l'Allemagne (87-64). Avoir limité
Dirk Nowitzki à 13 points a été la
clé d'un duel dont Vassilis Spanoulis a été l'acteur principal (23
points). En soirée, l'Argentine,
championne olympique, s'est rebiffée après sa défaite face à la
Lituanie en ouverture, en battant
nettement (85-68) une faible Australie.
(AFP)
Handball
Finales de jeudi
La course-reine à 100 à l'heure
Le «Cube» de Pékin va connaître
ses quarante-sept secondes les
plus chaudes de l'été avec la finale
du 100 m nage libre des JO 2008
demain, une course-reine qui
s'annonce brûlante après le nouveau record du monde établi
lundi par l'Australien Eamon Sullivan.
En bouclant à toute vitesse
(47"24) le première portion du
relais australien, le frêle Sullivan a
joué un mauvais tour au solide
Alain Bernard, le Français ancien
recordman (47"50).
Un nouvel épisode dans la rivalité à distance opposant les deux
hommes qui ont disputé cette année une partie de ping-pong aquatique acharnée, l'un dérobant le
record de l'autre, avant que l'Aussie ne s'accapare le 100 m nage
libre et le 50 nage libre. Mais à
l'heure du grand règlement de
compte pékinois, c'est donc bien
le nom de Sullivan qui est inscrit
tout en haut des tablettes du
sprint, alors que l'Américain Jason
Lezak devrait être également un
des hommes forts de la finale.
Attention aussi au double tenant du titre, le Néerlandais Pieter
Van der Hoogenband, qui compte
se mêler au bal des prétendants
pour s'offrir un triplé historique.
Si Sullivan est l'actuel maître du
sprint,
Kosuke
Kitajima
a
confirmé qu'il était bien celui de
la brasse. Le double champion
olympique à Athènes (100 m et
200 m brasse) est attendu sur la
plus haute marche du podium du
200 m de la spécialité, trois jours
après son sacre sur 100 m.
Les Européens sont ses plus sérieux adversaires, à commencer
par l'Italien Paolo Bossini et le
Hongrois Daniel Gyutra. Le Français Hugues Duboscq, médaillé de
bronze sur 100 m brasse devrait
être également à la lutte.
La finale comptera un absent de
marque, l'Américain Brendan
Hansen, double médaillé sur la
brasse aux JO 2004 mais qui n'a
pas franchi le cap de ses sélections
olympiques début juillet.
La finale du 200 m papillon dames s'annonce beaucoup plus ouverte. Si l'Australienne Jessicah
Schipper, détentrice du record du
monde, ou encore l'Américaine
Kathleen Hersey sont prétendantes au podium, elle affronteront
de nombreuses concurrentes
parmi lesquelles la Japonaise
Yuko Nakanishi ou bien la Française Aurore Mongel.
(AFP)
C’est pas chinois
«Je vais courir,
sauf si
mes jambes
ne me portent
pas».
La Britannique Paula Radcliffe,
détentrice du record du monde
du marathon.
«Quand
on s'appelle
Manaudou,
on n'a pas
le droit
de se sauver.»
Philippe Lucas,
ex-coach de Manaudou.
L'Allemagne et
le Danemark chutent
L'Allemagne et le Danemark,
champions du monde et d'Europe
en titre, ont chuté hier lors de la
deuxième journée du tournoi
masculin. Les Allemands ont été
nettement dominés (29-33) par
l'Islande, une nation qui compte
dans le handball malgré sa faible
population, comme en témoigne
sa présence aux jeux Olympiques
pour la cinquième fois. C'est également dans le groupe B, décidément complètement fou, que s'est
produit la deuxième sensation, la
défaite du Danemark face à la
Corée du Sud (30-31).
Les Scandinaves, qui étaient
privés d'un de leurs joueurs-clé,
Michael Knudsen, forfait, sont en
position délicate après avoir été
aussi tenus en échec par l'Egypte.
Les champions d'Afrique sont passés à deux doigts d'une nouvelle
performance face aux Russes, qui
ont marqué le but de la victoire
(28-27) à la dernière minute. L'Islande est seule en tête devant
l'Allemagne, la Russie et la Corée.
Dans le groupe A, l'Espagne a
conservé un but d'avance sur la
Pologne (30-29) grâce à un arrêt
du gardien à la dernière seconde.
La Chine et le Brésil, écrasés par la
France (33-19) et par la Croatie
(33-14) sont condamnés à l'élimination au premier tour.

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