grand - Revues Lion
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INTERNATIONAL CONVOCATION À LA CONVENTION INTERNATIONALE NATIONAL LA CONVENTION NATIONALE D'ANTIBES - JUAN-LES-PINS ACTIONS DES CLUBS PONT-LA-TOUR : LES LIONS CONTRE LE HANDICAP La Convention nationale Antibes - Juan-les-Pins - Edition française n°690 - Juin 2016 lion-edition-francaise.org Tous les papiers se recyclent, alors trions-les tous. Il y a des gestes simples qui sont des gestes forts. La presse écrite s’engage pour le recyclage des papiers avec Ecofolio. .2 // Lion édition française - N°690 Edito Le rugissement des Lions devrait franchir les frontières Chaque printemps, d’immenses vols d’hirondelles arrivent au Japon. Ces visiteurs saisonniers nous réjouissent. Dans le vêtement japonais, une queue en forme de V représente l’hirondelle, un symbole de chance, la fidélité dans le mariage et la fécondité. D’où viennent-elles ? En vérité, je l’ignore. Peu importe. Le monde est interconnecté ; il est bien d’être ouvert aux nouveaux arrivants et aux étrangers, ils enrichissent nos vies. Cette année, j’encourage les Lions à entreprendre ou à appuyer des opérations mondiales. Elles accroissent l’harmonie entre les nations. Faites un don à la LCIF. Aidez les réfugiés. Soutenez notre action contre la rougeole. Apportez votre participation aux projets qui assistent les enfants dans le besoin. Songez à impliquer votre club dans le programme de jumelage des Lions qui associe les clubs de deux nations. Les Lions du Japon et ceux des Philippines illustrent la coopération internationale. Depuis des années, ils se sont associés, notamment pour l’amélioration des écoles pauvres. Il est merveilleux d’offrir des services à nos propres communautés. Et n’oubliez pas que des régions entières du monde resteraient inchangées, que des gens demeureraient dans le besoin, sans la main secourable de personnes comme les Lions. Être un Lion, c’est faire partie d’une Association internationale, c’est embrasser l’idéal de l’harmonie mondiale. Cela ne peut se produire si des Lions comme vous ne décident pas de s’engager. Parfois, quelques simples mots d’encouragement peuvent combler le gouffre de la distance et des différences de culture et nous unir. Jetez un œil sur Facebook et autres médias sociaux. Il y a peu de temps, les Lions d’Agra Mahan ont posté sur la page Facebook du Lions Clubs International une photo des opérations de la cataracte pour les personnes âgées et les nécessiteux. « Ouah ! C’est merveilleux, écrivit Machelle Davis James du Lions club Gold Canyon en Arizona. Le don de la vue est une véritable bénédiction. Merci, les Lions. » Si le monde est devenu un village global, les Lions sont des promoteurs de l’harmonie et de la compréhension. Soyez un Lion dont le rugissement se fait entendre audelà des frontières, et dont l’amour du service est assez grand pour couvrir un monde de besoins. Dr Yamada Jitsuhiro Président du Lions Clubs International Lion édition française - N°690 // .3 We serve La revue Lion, publication officielle du Lions Clubs International est publiée par le Conseil d’administration international en vingt langues : anglais, espagnol, japonais, français, suédois, italien, allemand, finnois, coréen, portugais, néerlandais, danois, chinois, norvégien, islandais, turc, grec, hindi, indonésien et thaïlandais. SIÈGE CENTRAL : 300, W. 22nd Street, Oak Brook (Illinois), 60523 - 8842 Téléphone : 630 571 5466 - Fax : 630 571 8890 OFFICIELS EXÉCUTIFS : Président, Dr Jitsuhiro Yamada, 2-4-18 Shimacho, Minokamo Gifu 505-0025, Japan- Immédiat past-Président, Joseph Preston, PO Box 1060, Dewey, AZ 86327, USA - Premier vicePrésident, Robert E. Corlew, PO Box 5, Milton TN 37119, USA- Second vice-Président, Naresh Aggarwal, 24/5 Sri Ram Road, Civil Lines, New Delhi 110054, India. DIRECTEURS INTERNATIONAUX : 2e année, Svein Oystein Bernsten, Hetlevik, Norway ; Jorge Andrés Bortolozzi, Coronda, Argentina ; Eric R. Carter, Auckland, New Zealand ; Charlie Chan, Singapore, Singapore ; Jack Epperson, Dayton, Nevada, USA ; Edward Farrington, Milford, New Hampshire, USA ; Karla Harris, South Milwaukee, Wisconsin, USA ; Robert S. Littlefield Ph.D. Moorhead, Minnesota, USA ; Ratnaswamy Murugan, Kerala, India ; Yoshinori Nishikawa, Himeji, Hyogo, Japan ; George Th. Papas, Limassol, Cyprus ; Jouko Ruissalo, Helsinki, Finland ; N.S. Sankar, Chennai, Tamil Nadu, India ; A.D. Don Shove, Everett, Washington, USA ; Kembra L. Smith, Decatur, Georgia, USA ; Joong-Ho Son, Daejeon, Republic of Korea ; Linda L. Tincher, Riley, Indiana, USA 1re année, Melvyn K. Bray, Whiting, New Jersey, USA ; Pierre H. Châtel, Montpellier, France ; Eun-Seouk Chung, Gyeonggi-do, Republic of Korea ; Gurucharan Singh Hora, Siliguri, India ; Howard Hudson, Santa Barbara, California ; Sanjay Khetan, Birganj Nepal ; Robert M. Libin Rego Park New York, USA ; Richard Liebno, Westminster, Maryland, USA ; Helmut Marhauer, Hildesheim, Germany ; Bill Phillipi, Marysville, Kansas, USA ; Lewis Quinn, Anchorage, Alaska, USA ; Yoshiyuki Sato, Oita, Japan ; Gabriele Sabatosanti Scarpelli, Genova, Italy ; H. Jerome Thompson, Moulton, Alabama, USA ; Ramiro Vela Villarreal, Nuevo Leon, Mexico ; Roderick Wright, New Brunswick, Canada ; Katsuyuki Yasui, Asahikawa-shi, Japan ÉDITION FRANÇAISE - Fondateur : Dr J.-J. Herbert Rédacteur en chef honoraire : Jean Maysonnave CONSEIL DES GOUVERNEURS : Roland Chaillot (Annonay Ardèche) ; Mauricette Drouot (Allauch Sabline de Provence) ; Yves Tardy (Lyon Val d’Azergues) ; Michel Bomont (Bains-les-Bains) ; Chantale Bardet (Moulins Anne de France) ; Françoise Degan (Le Mans Aliénor) ; Françoise Hirzel (Paris Concorde) ; Jean-Pierre Arzani (Levens Païs) ; Marcel Benayoun (Marmande Doyen) ; Jacques Dellemotte (La Bassée-les-Weppes) ; Jean-Christophe Delorme (Marly-le-Roi Louveciennes Le Port Marly) Sylvie Dinneweth (Lagny Val-de-Bussy) ; Robert Longein (Déols Abbaye) ; Marie-France Magdziak (Limoges Céladon) ; Jacques Martin (Vimoutiers Vallée d’Auge) ; Philippe Miralles (Castelsarrasin Vallée de la Garonne) Gouverneur de Liaison : Yves Tardy DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Roland Chaillot DIRECTEUR DÉLÉGUÉ : Hervé Vizzolini RÉDACTEUR EN CHEF : Hervé Vizzolini - 14, rue Ferdinand Brunot 88 000 Épinal - Tél. 03 29 35 07 45 - E mail : [email protected] COMITÉ DE LA REVUE : Directeur : Hervé Vizzolini Comité éditorial : Jean Béhar, Claudette Cornet, Georges Placet, Philippe Soustelle, Jacques Garello, Jean Oustrin Comité de rédaction: Pierre Châtel (directeur international 2015-2017) JeanPierre Bottu (iconographie), Sonia Clairemidi, Gérard Dechaudat, Robert Gerbet, Armand Herscovici, François Leduc, Armand Nedjib TRÉSORIER : Armand Nedjib SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Françoise Fontanelle RÉGIE PUBLICITAIRE : Bruno Veillon - 06 86 23 09 76 PRÉ-PRESSE : Agence Vega - Épinal RELECTURE : Roland Mehl CORRESPONDANTS DE DISTRICT : Voir “Actions des clubs” CHRONIQUEURS : Voir les chroniques Maison des Lions de France : 295, rue Saint-Jacques - 75 005 Paris Tél. 01 46 34 14 10 - Fax 01 46 33 92 41 E-mail : [email protected] Sommaire Magazine 48/97 48. Savoir - Réflexion 50. Savoir - Histoire 52. Savoir - Découverte - Le festival de Pâques de Salzbourg 2016 56. Savoir - Découverte - Réouverture du musée de Pont-Aven 58. Vie culturelle - Livres 60. Vie culturelle - Beaux livres 62. Vie culturelle - Expositions 64. Vie culturelle - Musique 68. Vie culturelle - Jazz 70. Vie culturelle - Cinéma 73. Récaptitulatif des dossiers et des Grands Angles 74. Grand Angle - Les animaux de compagnie 76. Moi Lulu, chat de compagnie 78. Le boum des NAC 80. La langue au chat 82. Les animaux de compagnie : un marché prometteur COMMISSION PARITAIRE : N°0119 G 84166 - avril 2014 IMPRIMERIE : BLG - 54200 TOUL Dépôt légal : ISSN 1769-4213 - 2006 84. Les animaux de compagnie célèbres 86. Hors la loi. Même pas peur ABONNEMENTS ANNUELS : Abonnements France : 14 euros Abonnements étranger ordinaire : 29 euros Abonnements étranger par avion : 39 euros PRIX AU NUMÉRO : 1,50 euro - voir page 40 88. Animaux de compagnie et Peintres… animaliers 92. Bête de publicité ! Animal sandwich 94. Feuilleton La revue n’est pas réservée aux seuls membres de l’Association internationale. Les publicités n’engagent pas la responsabilité de la publication mais celle des annonceurs. .04 // Lion édition française - N°690 International National 6/12 12/34 35/47 98 06. 07. 10. Convocation à la Convention internationale Les candidats aux vice-présidences internationales Résumé des résolutions du Board Savannah, Géorgie, États-Unis du 1er au 4 mars 2016 12. Edito du rédacteur en chef 13. La Convention nationale Antibes - Juan-les-Pins 14. Un vendredi studieux 17. 65e Convention Nationale Assemblée générale samedi 4 juin 2016 23. Rapport moral du Conseil des gouverneurs 2014-2015 Actions des clubs 35. Besançon Citadelle (CE) Pour les enfants en situation de handicap 36. Pont-la-Tour (CS) Lions clubs et handicap : il est libre… Max ! 38. Mâcon Alphonse de…, Beaune Côte d’Or, et de nombreux autres Lions du district ! (CE))- L’opération « Sauve Bouchons » pour lutter contre les accidents domestiques 40. Déols Abbaye (C) - Les Lions soutiennent les jeunes pompiers de l’Indre 42. Sète Doyen (S) Rêver en Sète 44. Des clubs d’Île-de-France Ouest (IdFO) avec l’aide d’un club du Centre et des clubs du Sud-Ouest Mobilisation de plusieurs clubs pour changer la vie de notre amie Edith 26.. Un premier bilan de l’année 2015-2016 28. Les concours 29. Résultats des votes 31. Trois gouttes de pluie sur la Convention nationale 32. Appel à candidature pour l’élection du président du Conseil des gouverneurs 2017-2018 Hommages 34. Bienvenue aux nouveaux clubs Jeux 46. Annecy Doyen (CS) Une palette d’actions au profit de la jeunesse 98. Jeux Mots croisés Sudoku 4 encarts - National : supplément Centenaire 92 pages - 4 pages pour le district Est - 4 pages pour le district Île-de-France Est - 8 pages pour le district Sud-Est Lion édition française - N°690 // .5 International Convocation à la Convention internationale Conformément à l’article VI, section 2 des Statuts internationaux, je vous adresse, par la présente, la convocation officielle à la Convention internationale de 2016. Notre 99e Convention internationale aura lieu à Fukuoka, au Japon. Elle débute le 24 juin à 10 heures et se termine le 28 juin. Son but est d’élire un président, un premier, deuxième et troisième vice-président, ainsi que 17 membres du conseil d’administration international, et de traiter de toute autre question pouvant être dûment soumise à l’assemblée générale. Fukuoka est une localité charmante et gracieuse qui allie merveilleusement l’ancien et le moderne. La ville abrite le plus vieux temple zen du Japon et est également renommée pour être à la pointe de la gastronomie. Elle offre une abondance de fruits de mer frais, des fêtes traditionnelles et le plus grand nombre .6 // Lion édition française - N°690 de yatai (échoppes ambulantes) de tout le Japon. Historiquement, elle résulte de la fusion de deux villes : la cité pittoresque du château de Fukuoka, et celle du port si animée de Hakata. Durant les cinq jours, des conférenciers de haut niveau seront en vedette, ainsi que des artistes de classe mondiale, de la musique, de la danse, et de la nourriture autochtones. Les Lions pourront aussi profiter des manifestations traditionnelles de la Convention, tels le grand défilé, la prestation de serment du nouveau président international et trois séances plénières qui démontreront l’incroyable éventail et l’étendue du service Lions. Le lauréat indien du prix Nobel de la paix 2014 et militant des droits de l’homme, Kailash Satyarthai, prononcera le discours d’ouverture. Médecins Sans Frontières recevra le prix humanitaire Lions 2016. La proclamation des résultats du concours de l’affiche de la paix et de celui de dissertation sera un autre point fort. La semaine de la Convention constitue une expérience merveilleuse et remarquable, pleine de fraternité, de plaisir et de découvertes. Les Lions du Japon accueilleront les visiteurs avec omotenashi, l’esprit d’hospitalité. J’engage vivement les Lions à renforcer leur engagement à apporter de la dignité aux autres en se joignant aux dizaines de milliers de vos amis Lions à Fukuoka. Signé par moi à Oak Brook, Illinois, États-Unis d’Amérique, ce 2e jour de mai 2016. Chaleureuses salutations, Dr Jitsuhiro Yamada Président du Lions Clubs International Les candidats aux vice-présidences internationales Au moment de l’édition de ce texte, il y avait trois candidats pour le poste de second viceprésident et six pour celui de troisième vice-président. L’élection est prévue le 28 juin à la 99e Convention internationale à Fukuoka, au Japon. Candidats au poste de deuxième vice-président Salim Moussan Walter R. «Bud» Wahl Gudrun Bjort Yngvadottir Salim Moussan, Beyrouth, au Liban, a servi en tant que directeur international de 1997 à 1999. Membre du Beirut St. Gabriel Lions Club, il a été nommé deux fois appointee et group leader par le conseil d’administration et a présidé plusieurs forums de leadership. Il parle couramment trois langues, a visité 91 pays et participé à 27 conventions internationales consécutives, 62 forums régionaux et plus de 40 conférences régionales. Walter R. « Bud » Wahl, Streator, Illinois, a servi en tant que directeur international de 2003 à 2005. Gestionnaire de risques à la retraite et coordonnateur de fondation dans le domaine des soins de santé, il est membre fondateur du Streator Hardscrabble Lions Club. Détenteur d’un Melvin Jones Progressif, Wahl est également actif dans de nombreuses organisations professionnelles et communautaires. Il a servi en tant que président du forum Leadership Lions 2011 États-Unis/Canada, en tant que coordonnateur national de la Campagne SightFirst, en tant que président du Comité des élections 2012, et a été présentateur dans des séminaires nationaux et internationaux LCI. Gudrun Bjort Yngvadottir, Gardabaer, Islande, a siégé au conseil d’administration international de 2010 à 2012. Membre du Gardabaejar Eik Lions Club, elle est vicedirecteur de l’Institut d’éducation permanente de l’Université d’Islande et a œuvré comme membre du corps enseignant et comme présentatrice à de nombreux Instituts de leadership Lions et conventions internationales. Détentrice d’un Melvin Jones Progressif, elle œuvre dans plusieurs organisations communautaires et professionnelles et a reçu de nombreuses récompenses LCI. Lion édition française - N°690 // .7 International Candidats au poste de troisième vice-président Jung-Yul Choi Patricia “Patti” Hill Rosane Teresinha Jahnke Jung-Yul Choi, Busan, République de Corée, a servi en tant que directeur international de 1996 à 1998. Président d’une société immobilière, il est membre du Busan Jaeil Lions Club depuis 1977 et a été président du host committee de la 95e Convention internationale et président du 39e Forum OSEAL. Il est détenteur d’un Melvin Jones Progressif avec partenariat humanitaire. Il a reçu la récompense d’Ambassadeur de Bonne Volonté. Il a été administrateur de l’association sportive de Busan et vice-président de l’association des Alumni de l’université Dong-A. Patti Hill d’Edmonton, Canada, est psychologue et membre de l’Edmonton Host Lions Club. Directeur international de 2007 à 2009, elle a été membre du comité du Forum des leaders Lions USA/Canada, coordinatrice multinationale pour la campagne SightFirst II, past directeur de l’Institut de recherche Lions Eye of Northern Alberta, et présentatrice à de multiples forums et conventions. Détentrice d’un Melvin Jones Progressif et leader du Global Leadership Team Area 2, elle a reçu le prix Inspiring Woman et œuvre dans de nombreuses organisations professionnelles et communautaires. Rosane Teresinha Jahnke a siégé au conseil d’administration international de 2008 à 2010. Membre du Jaraguá do Sol Lions Club, Brésil, elle était enseignante et avocate. Détentrice d’un Melvin Jones Progressif et récipiendaire d’un « Helen Keller Knight of Sight », elle a participé à 18 conventions internationales et 13 forums FOLAC. Active dans de nombreux groupes communautaires et professionnels, Jahnke promeut les droits des enfants ayant des besoins spéciaux, ainsi que la sensibilisation à la prévention du cancer. .8 // Lion édition française - N°690 Carolyn A. Messier Fabrício Oliveira Steven D. Sherer Carolyn A. Messier, Windsor Locks, Connecticut, a servi en tant que directeur international 2011-2013 et appointee de 2014 à 2015. Elle est le directeur exécutif à la retraite des Low Vision Lions Centers et thérapeute dans le domaine de la basse vision. Elle a rejoint le Windsor Locks Lions club en 1990. Détentrice d’un Melvin Jones Progressif, elle a présenté ou modéré six forums États-Unis/Canada. Elle est active au sein du Lions Council de Nouvelle-Angleterre et a reçu la récompense d’Ambassadeur de Bonne Volonté, ainsi que de nombreuses autres distinctions professionnelles et LCI. Fabrício Oliveira, de Catole do Rocha, Brésil, a servi en tant que directeur international de 2006 à 2008. Il est homme d’affaires, administrateur d’affaires, et a été membre du Catole do Rocha Lions Club depuis 1985. Il est détenteur d’un Melvin Jones Progressif, a reçu la Médaille Global Vision et la récompense d’Ambassadeur de Bonne Volonté, ainsi que 10 International President’s Awards. Deux fois chef de groupe du séminaire des gouverneurs élus, Oliveira est également actif dans de nombreuses organisations professionnelles et communautaires. Steven D. Sherer, New Philadelphia, Ohio, a été un membre du Dover Lions Club depuis 1980. Expert comptable agréé et finance officer/CFO retraité des New Philadelphia Public Schools, il est détenteur d’un Melvin Jones Progressif et a reçu de nombreuses distinctions Lions et professionnelles. Sherer a servi en tant que directeur international de 2006 à 2008, était un coordinateur régional Global Membership Team durant quatre ans. Il est actuellement membre du Quest Advisory Committee LCIF. Lion édition française - N°690 // .9 International Résumé des résolutions du Board Savannah, Géorgie, États-Unis par Pierre Châtel, du 1er au 4 mars 2016 directeur international 2015-2017 Ce résumé ne reprend que les dispositions d’ordre général concernant les lecteurs de la revue Lion édition française. Pour avoir d’autres précisions sur les résolutions, vous pouvez consulter le site Internet du Lions Clubs International www.lionsclubs.org ou prendre contact avec le Siège international au 630-571-5466. Commission de la Constitution et des Statuts 1. A créé le Comité ad hoc pour examiner les critères des candidats au poste de troisième vice-président et de directeur international avec sept membres nommés par les officiels exécutifs et a demandé un examen plus .10 // Lion édition française - N°690 approfondi par notre commission de la Constitution et des Statuts qui nous succède. 2. A donné au Comité exécutif le pouvoir de définir, par contrat, les fonctions, le mandat et la rémunération du trésorier. 3. A révisé le règlement sur la révocation du gouverneur de district au chapitre XV du manuel des Règlements du Conseil, pour exiger une majorité des clubs en règle dans le district pour demander une évaluation selon le règlement. 4. A révisé le chapitre III, paragraphe E.6. du manuel des Règlements du Conseil pour refléter la nouvelle structure du Conseil de la LCIF. 5. A révisé le chapitre XV du manuel des Règlements du Conseil pour qu’il soit conforme aux changements précédents liés au rétablissement du poste de troisième vice-président. 6. A révisé la procédure des élections du gouverneur, premier vice-gouverneur et second vice-gouverneur de district du chapitre XV du manuel des Règlements du Conseil pour permettre plus de souplesse quant à la personne qui peut déposer une plainte et autoriser la transmission par voie électronique des documents formels de la plainte. 7. A révisé la définition de bonne moralité et de bonne réputation dans sa communauté au chapitre XV du manuel des Règlements du Conseil pour permettre aux clubs de déterminer si un membre de leur communauté remplit les critères pour être membre et, dans certains cas, pour sauvegarder l’image de l’Association, d’autoriser la Constitution et les Statuts et le conseil d’administration international à examiner la liste des membres. 8. A adopté une résolution devant être proposée à la Convention internationale de 2016, permettant de changer le nom de la commission des Relations publiques en commission de Marketing et Communications. Commission de la Convention A révisé le règlement de la Convention concernant les appels d’offres pour permettre à l’Association de sélectionner les sites de la Convention sept années à l’avance. A sélectionné la ville de Montréal, Québec, Canada, comme site de la Convention du Lions Clubs International de 2021. Commission des Services aux districts et aux clubs 1. A élargi le district 351 (Liban, Jordanie et Irak) pour inclure l’État palestinien. 2. A approuvé les dirigeants Lions qui ont été recommandés par les Lions locaux des districts provisoires, qui assumeront la fonction de gouverneur du district provisoire pendant l’exercice 2016-2017. 3. A révisé le manuel des Règlements du conseil d’administration en amendant le texte standard de la Constitution et des Statuts de club pour inclure un coordonnateur de la LCIF au niveau du club. 4. A révisé le manuel des Règlements du Conseil afin d’y inclure l’État palestinien et la République du Kosovo comme pays officiels du Lions Clubs International. 5. A révisé le manuel des Règlements du Conseil afin de permettre au Président international de refuser le règlement des frais engagés pour la Convention internationale si un gouverneur élu de district n’assiste pas à toutes les manifestations du séminaire des gouverneurs élus de district. Commission des Finances et des Opérations du siège 1. A approuvé une modification concernant la politique de placement du fonds général pour correspondre à la répartition des actifs du Fonds de réserve d’urgence. 2. La commission a approuvé le budget révisé du troisième trimestre de 2016, qui affiche un déficit. 3. A approuvé l’amendement au règlement du plan de placements du fonds général à condition que la proposition d’amendement soit adoptée à la Convention internationale de 2016 visant à amender la Constitution internationale en ce qui a trait au Fonds de réserve d’urgence. 4. A approuvé l’augmentation des droits d’entrée des nouveaux membres et des droits de charte à 35 $ US chacun à compter du 1er juillet 2017. Commission de la Formation des responsables 1. À condition que le budget propo- sé pour 2016-2017 soit approuvé, - Le programme d’études et un financement limité approuvés pour les deux Instituts de formation pour futurs responsables Lions (IFFRL) seront présentés en 2016-2017 aux Lions qualifiés d’Afrique. La planification et la mise en œuvre seront organisées par l’EML de l’Afrique. - La conception, le développement et la mise en application du nouveau programme d’animateurs Lions diplômés pourront commencer à compter de 2016-2017. Commission chargée du Développement de l’effectif 1. A révisé la section Leo devenu Lion et le Programme d’affiliation pour étudiants pour retirer le texte qui soutient le changement de demandes respectives et qui est considéré comme une dépendance relative à l’accepta- tion des deux types d’adhésion. 2. A révisé le manuel des Règlements du Conseil afin d’inclure le mot « Awards » (récompenses) dont le titre sera « Programmes de récompenses de l’effectif ». 3. A révisé le manuel des Règlements du Conseil concernant les Récompenses de clés de parrainage pour supprimer le texte relatif au rapport sur la récompense et les détails de traitement. 4. Le texte sur la Récompense d’extension destinée au coordonnateur EME de district a été supprimé du manuel des Règlements du Conseil. 5. Le texte sur les critères d’obtention des récompenses chevrons de monarque fondateur et de monarque énumérés au chapitre XVII du manuel des Règlements du Conseil a été supprimé. 6. A révisé le manuel des Règlements du Conseil pour ajouter une nouvelle section associée aux chevrons au chapitre XVII. Commission chargée des Relations publiques 1. A approuvé le programme du deuxième siècle de service en tenant compte des recommandations de l’équipe du marketing et de la commission des Relations publiques qui seront soumises à l’examen du comité exécutif. 2. A proposé un amendement visant à changer le nom de la commission des Relations publiques en « commission des Communications de marketing». Commission chargée des Œuvres sociales 1. A nommé les gagnants de la récompense Dix meilleurs présidents de commission chargés des camps et échanges de Jeunes de 2014-2015. 2. A approuvé la discontinuation, à la fin de 2016-2017, du concours photographique Lions sur l’environnement. 3. A modifié le mandat du comité consultatif du programme des Leo clubs. Lion édition française - N°690 // .11 National 15 ans Il est temps de se dire au revoir ! Ayant été nommé par le Président international 2000-2001, Jean Béhar, à la tête de notre revue nationale lors de la Convention internationale d’Indianapolis, j’en ai assumé la direction depuis le 1er juillet 2001. Avec ce présent numéro, juin 2016 (n° 690), je boucle ma dernière revue. Au moment où j’abandonne volontairement la plume, n’ayant pas souhaité le renouvellement d’un nouveau mandat de trois ans, je voudrais tout d’abord remercier tous les membres du comité de rédaction qui m’ont accompagné tout au long de ces quinze ans et m’ont honoré de leur confiance. La plupart d’entre eux (six sur sept) n’ont pas souhaité prolonger leur collaboration à la revue. Je voudrais ensuite rendre hommage à tous les chroniqueurs ainsi qu’aux correspondants de district à la revue. Tous, nous avons accompli, je l’espère, un bon travail. Je ne peux m’échapper sans un brin de nostalgie sur le temps que nous avons passé ensemble. J’ai dirigé, en quinze ans, cent soixante-cinq numéros et deux suppléments. Une longue marche en commun. Un échange riche en informations, en témoignages et en meilleure connaissance de notre Association. La tâche n’a pas toujours été aisée, car il fallait recueillir ou solliciter l’information, la vérifier, rédiger certains articles, en susciter d’autres. À l’image de la vie, il y a eu quelques tempêtes, bien des erreurs, mais aussi beaucoup de satisfactions. J’ai reçu, parfois encouragements et félicitations, mais aussi remarques et critiques, quelquefois peu tolérantes, ni amicales, si l’on veut bien considérer que tout ce travail a été accompli au titre de bénévole. J’ai toujours encaissé ces chocs avec le sourire car ils m’indiquaient à tout le moins, que vous aviez feuilleté la revue et que vous n’étiez pas insensibles à sa tenue. Le rédacteur en chef ne doit pas oublier qu’un numéro porte en lui le gêne de son inexorable destin… celui de la corbeille à papiers… Je garderai de ces quinze années, le souvenir d’une merveilleuse période qui m’a permis de connaître des amis de qualité et dévoués et de vivre intensément le Lionisme. Tout a une fin et en guise de conclusion, je citerai Louis Aragon : « Un beau jour, l’avenir s’appelle le passé. C’est alors que l’on se retourne et qu’on voit sa jeunesse. » Bonne chance à nos successeurs. Hervé Vizzolini Directeur délégué Rédacteur en chef À quelques mois de la célébration du Centenaire de notre Association, la revue est heureuse de vous offrir, couplé à ce numéro, un supplément dédié aux cent ans du Lions Clubs International. Il a pour but de vous présenter tous les efforts entrepris par les Lions en vue de créer un monde meilleur, plus sain, plus agréable, Toutes ces actions fortifient notre identité exprimée dans notre devise « Nous servons ». C’est aussi un outil de communication externe à la disposition des clubs qui peuvent le diffuser lors de leurs manifestations. Il leur suffit pour ce faire de se le procurer en nombre auprès du secrétariat général du DM. .12 // Lion édition française - N°690 65 CONVENTION e NATIONALE ANTIBES • JUAN-LES-PINS 2, 3 et 4 juin 2016 http://antibes-cnl2016.org District multiple 103 France District 103 Côte d’Azur - Corse Lion édition française - N°690 // .13 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Un vendredi studieux par Jean Oustrin Avant les assemblées générales, il est l’heure pour les conseillers que sont les membres des commissions nationales de faire le bilan de leurs travaux de l’année pour le présenter aux Lions de France. C’est traditionnellement la journée du vendredi qui est consacrée à leurs réunions d’où la dénomination de « Journée des commissions » ou de « Vendredi studieux » pour ce premier jour de la Convention nationale. Ajoutons que les Associations liées aux Lions de France tiennent aussi en ce jour leur assemblée générale et nous aurons bien rempli une journée de travail. Du tour effectué dans les différentes réunions, sans être évidemment exhaustif, nous avons retenu quelques idées et réalisations intéressantes, certaines méritant d’être étendues, certaines porteuses d’idées prometteuses pour l’avenir. C’est ainsi que la commission de la Communication et des Relations publiques a pu faire un bilan très positif de son activité en regrettant toutefois que seul un trop faible pourcentage des 85 000 affiches éditées cette année ait été effectivement utilisé. La commission Jeunesse-Leo s’est réjouie de la participation importante des Leo à la Convention et surtout a applaudi à l’augmentation spectaculaire des effectifs : 25 % sur un an. La commission des Finances, conseillère du Conseil des gouverneurs en matière financière, a tenu à siéger à huis clos... chut ! au nom de la transparence qu’elle prône. Elle n’a laissé paraître que le texte de motions en partie contestées. Les membres de la commission Humanisme, soutien de notre action pour la pleine réalisation de l’être humain, a beaucoup travaillé cette année dans la lutte contre l’illettrisme en partenariat avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme : Boîtes à livres, dictées, séances de lecture à haute voix ; les Lions étaient présents. Un public intéressé lors de la table ronde .14 // Lion édition française - N°690 Les actions humanitaires que les délégués spécialistes ont remarquées, soutenues, organisées avant de les soumettre aux responsables ont été nombreuses et une partie non négligeable des débats a permis de délivrer le Cœur d’Or de 2015- 2016. Les délégations amies Les gardiens de la flamme, membres de la commission Éthique-Prospective ont insisté sur la nécessité de placer cette notion au centre de la vie de nos clubs. Ils souhaitent une évocation de l’éthique lors de toutes nos assemblées générales. Et comme toute association doit rester fondée sur des règles précises et mises à jour régulièrement, les Lions, acteurs de la commission des Statuts et Assurances, se sont inquiétés du respect de la Constitution et des Statuts internationaux et, en particulier, sur la mise en place d’une commission des nominations et sa composition. Les réunions des différentes associations plus ou moins liées au DM 103 se sont traduites par une présentation lors de l’A.G. Enfin n’oublions pas que se sont également réunis les délégués de district des équipes mondiales EME et EML et les coordonnateurs du Centenaire. Si les premiers ont fait le point sur les recrutements et les créations de clubs, les seconds se sont préoccupés de la formation des formateurs et de la détection dans nos rangs des futurs leaders. délégations étrangères qui nous ont fait l’honneur de se joindre à notre Convention nationale et qui nous ont tenus au courant des activités remarquables de leur propre district. Ils ont vraiment démontré, dans le cadre d’une chaleureuse amitié, l’unité de notre Association internationale, l’unité de ses buts et de ses actions, l’unité de sa philosophie. Les coordonnateurs du Centenaire recevaient le coordonnateur pour l’aire Europe et le coordonnateur du DM 112 Belgique. Ce fut l’occasion de faire un point plus précis et plus international sur les projets de célébration du Centenaire. Que ce soit le village de la paix des Lions allemands (DM 111), l’accueil des migrants par les Lions italiens (DM 108), celui des réfugiés syriens par les Lions libanais (D 351), le souci de venir en aide aux victimes des conflits armés mobilise beaucoup les clubs. À côté de toutes ces réunions un grand moment de cette journée fut la réception animée par Philippe Legrand, journaliste, des nombreuses Nos voisins belges (DM 112), comme les Lions bulgares (D 130) et les Lions suisses (DM 102) insistent sur la célébration du Centenaire et le Lion édition française - N°690 // .15 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins but de relever les défis que nous nous sommes lancés. L’environnement reste très présent dans les préoccupations des sujets de sa gracieuse Majesté (D 105) ou dans celles des Luxembourgeois (D 113). L’immense DM 403 (30 pays) ne peut avoir que des actions diversifiées mais le premier souci de ses clubs reste l’aide à la jeunesse et le Centenaire sera pour eux l’occasion d’actions de terrain toujours appréciées des pouvoirs publics. Palais des Congrès, un stand L’ensemble de ces interventions a fait ressortir, comme le soulignent nos compatriotes du D 63 la solidarité et la tolérance des Lions et leur courage d’entreprendre, souvent dans un contexte difficile comme le font les Lions tunisiens (D 414). sommes tous citoyens de ce monde qui a tant besoin d’hommes et de femmes d’action. Ce sont ceux-là qui changent le monde au quotidien en aidant les plus fragiles. De ces interventions notre directeur international, Pierre Châtel, devait faire une synthèse et devait souligner que nous avions entendu, avec tous ces témoignages, le langage du cœur. Dans chacun de nos districts nous Il devait conclure en nous rappelant que notre humanisme, né de la Renaissance, représente donc une sortie de l’obscurantisme du Moyen Âge, que notre religion est cet humanisme et que, pour que notre épinglette La commission nationale Éthique-Prospective .16 // Lion édition française - N°690 tienne, elle a besoin d’éthique. Bref, ce vendredi 3 juin a bien mérité son appellation de « Vendredi studieux » ; pas le temps de profiter des charmes du lieu. 65e Convention nationale Assemblée générale samedi 4 juin 2016 par Hervé Vizzolini 1 707 congressistes dont 400 accompagnants. Un absent, le soleil, faisant mentir Tino Rossi et le refrain de sa célèbre chanson Méditerranée : « Méditerranée Aux îles d’or ensoleillées Aux rivages sans nuages Au ciel enchanté… » Devant ce temps le plus souvent gris, une certaine tristesse s’est abattue sur la Convention nationale contraire à l’idée du directeur international Pierre Châtel qui demandait que les Lions fassent la fête… Lion édition française - N°690 // .17 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Les deux Conseils des gouverneurs (2015-2016 et 2016-2017) Comme le veut la tradition, ouverture protocolaire de l’assemblée générale ordinaire par les hymnes puis un moment de recueillement en hommage aux Lions disparus durant cette année écoulée. Place aux mots de bienvenue : Jean-Pierre Arzani, gouverneur du district hôte, Philippe Segond, commissaire général de cette Convention et Monsieur Eric Pauget, premier adjoint de la ville d’Antibes - Juan-les-Pins. Roland Chaillot remercie à son tour les présents d’être si nombreux malgré les aléas dus aux multiples grèves paralysant le pays. Retenons cette phrase d’Eric Pauget : « Vous êtes des éveilleurs de fraternité ». Le président du Conseil des gouverneurs 2015-2016 ouvre officiellement l’AGO de cette 65e Conven- .18 // Lion édition française - N°690 tion nationale. La parole est donnée par le maître de cérémonie, la chef du protocole Françoise Degan, à Jean-Tugdual Reboul, président de la commission nationale ÉthiqueProspective pour la minute de l’éthique : « L’actualité trop souvent nous rappelle nos responsabilités d’hommes et de femmes du monde, des responsabilités qui doivent nous amener à rendre intelligible auprès de nos concitoyens le corpus moral et civique du LCI. Il s’agit d’affirmer clairement nos convictions humanistes porteuses d’une exigence de compréhension entre les peuples et d’espérance pour tous… Prendre position est la marque de l’altruisme et du courage. Notre pays met en exergue l’exercice de ce droit, fondement de la démocratie. Sa devise Liberté-Egalité-Fraternité ne peut que nous interpeller et nous inciter à nous identifier comme des femmes et des hommes humanistes et fiers ». Le secrétaire et le président du Conseil des gouverneurs 2014-2015 présentent en duo le rapport moral. Celui-ci est publié dans sa totalité aux pages 23-24-25 de ce numéro. À la lecture du rapport financier de ce Conseil par son trésorier nous apprenons que l’exercice 2014-2015 s’est clos par un excédent de 11 088,65 € dont 3 581,51 au titre de la revue Lion édition française. En complément aux tableaux parus dans le n° 687, mars 2016, nous retenons que par ordre décroissant des dépenses, la Maison des Lions de France représente 35 %, 19 % pour les Conventions nationale et internationale, 14 % pour le Conseil des gouverneurs, 12 % pour les communication en janvier et Salon du livre à Paris en mars. En prévision de cette semaine de la communication, 85 000 affiches ont été distribuées. D’autres outils sont ou seront proposés aux clubs comme 1 100 emplacements d’abribus par la société JC Decaux à certains moments de l’année. Cerise sur le gâteau, dans le numéro du 1er décembre 2016 de Paris Match, un supplément de 4 pages sur notre Association sera inséré. Petits bémols à cette action : le premier concerne la contribution exceptionnelle de 4 € qui, pour la deuxième fois, n’a pas été utilisée dans sa totalité. Pourquoi alors demander encore 4 € pour l’année 2016-2017 ? Le second a un rapport avec la revue : est-elle pour ces responsables un vecteur de communication ? À les écouter, on peut en douter… commissions nationales, 11 % pour la communication (les 4 € appelés à Deauville n’ont pas été utilisés dans leur totalité) et seulement 9 % de subventions aux associations… Interrogeons-nous sur ce dernier pourcentage ! Notre communication interne et externe est mise à l’honneur. Rappelons que depuis la Convention nationale du Touquet (2014), une participation exceptionnelle de 4 € est demandée aux Lions. Yves Tardy, gouverneur en charge de la commission nationale Communication et son président Alain Potier retracent les temps forts de l’année écoulée : journées de l’illettrisme en septembre, JMV Lions en octobre, Journée nationale de dépistage du diabète des Lions de France en novembre, semaine de la Le président du Conseil, Roland Chaillot, retrace les moments essentiels de cette année Lions (p 26-27). Les gouverneurs responsables de l’EME (Équipe mondiale des effectifs), Mauricette Drouot, et de l’EML (Équipe mondiale du leadership), Philippe Miralles, nous rappellent dans un premier temps les objectifs de ces deux équipes, définis par le siège international. Ils insistent sur le fait que si ces deux groupes sont parallèles et indépendants, ils doivent travailler et œuvrer ensemble. La collaboration dans le travail favorise le développement d’idées et la créativité. Elle permet d’atteindre les buts plus rapidement et elle rehausse l’efficacité de talents individuels. La croissance de l’effectif et la formation des responsables sont toutes les deux d’une importance cruciale si les Lions veulent continuer à avoir les moyens de remplir leur mission de service. Leur intervention se conclut par cette citation de Ryunosuke Satoro : « Individuellement, nous sommes une goutte. Ensemble, nous formons un océan ». Survient la suspension de l’AGO pour l’ouverture d’une AGE consacrée à la modification des Statuts du DM 103. Retour à l’AGO avec la lecture des motions proposées par les commissions nationales des Finances et de l’Éthique-Prospective. La rédaction de la revue juge opportun cette mise au point. « Le budget de la revue est autonome même s’il est consolidé à la fin de l’année Lions dans les comptes du DM 103. Pour l’année 2016-2017, elle a proposé un abonnement à 5,50 € (n° 687, mars 2016). Pourquoi le prochain Conseil 2016-2017 avec l’aide de la commission nationale des Finances garde-t-il la cotisation précédente de 7 € ? Le rôle de la revue n’est pas d’éditer un livre « collector Centenaire » surtout qu’elle sort avec ce numéro un supplément Centenaire. Si le Conseil futur veut éditer un livre, cette somme d’ 1,50 € par Lion aurait dû apparaître dans un autre poste de dépense.» Vient ensuite l’allocution de Michel Isaac, président du Conseil des gouverneurs 2016-2017. Notre Président international 2016-2017, aura pour thème « Gravir de nouvelles montagnes ». Pour nous ce sera : réussir le Centenaire, réussir une avancée nette de notre communication, promouvoir les actions vers la jeunesse, accompagner notre évolution en phase avec la société et nos espaces de vie, réussir une gouvernance d'information. Ensemble tout est possible ! Elle est suivie par la présentation d’un programme-plan de communication par le gouverneur en charge avec quatre chantiers : rajeunir et dynamiser l’image des Lions, médiatiser les événements labellisés Centenaire, accélérer les opportunités numériques et susciter l’intérêt de grands partenaires. Cette séquence se termine par la présentation du prochain budget par le trésorier 2016-2017. Avec la présentation du nouveau Conseil monté sur scène s’achève la première partie de la matinée. Place à la musique ! Lion édition française - N°690 // .19 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins L'orateur officiel international Elisa, jeune chanteuse dont la maman est Lion à Cannes Côte d’Azur, interprète un single et pourtant elle souffre d’une angine. Après cette pause musicale, l’AGO reprend avec la présentation par le directeur international, Pierre Châtel, du candidat de la France à la direction internationale, William Galligani. Laissons la parole à William : « Si je suis là, mes amis, c’est parce que je crois, je sais, que le Lionisme est unique dans sa démarche, spécifique dans son action. Il tire sa force de ses milliers de clubs enracinés chacun dans la vie de la cité, proches des souffrances des uns, et du pouvoir d’agir des autres. Il tire sa force de sa dimension internationale, de cette capacité unique de faire battre le cœur des Lions au même rythme dans le monde entier, pour les mêmes causes : la vue, la jeunesse, le handicap, la maladie, et j’en passe. Je suis là mes amis parce que je crois que notre vocation humanitaire à réparer les misères du monde doit accompagner un humanisme qui prépare les gens à comprendre et à maîtriser les misères du monde.. Car nous les Lions, qui donnons avec notre cœur, on donne aussi de la dignité à celui qui reçoit, et, par là, notre acte donne sens à notre propre vie. Donner m’enrichit. Et me pose en .20 // Lion édition française - N°690 citoyen du monde. Vous l’aurez compris : mon engagement Lion est complet, passionné… Mes amis, chacun de nous est un pilier du pont que nos prédécesseurs ont construit pour permettre au monde de passer, en douceur, du passé vers l’avenir. Pierre Châtel l’a dit : chacun de nous est précieux. J’ai besoin de vous pour accomplir la mission que je vous demande de me confier. » Et le Centenaire ? Le coordonnateur pour le DM, le past-directeur international, Jean Oustrin nous indique que les Lions de France ont des idées, ils savent les faire valoir et les utilisent pour le bien de leur communauté comme pour celui de notre Associa- tion. Nous sommes sur la bonne voie et l’essai doit être transformé. Il cite sans être exhaustif quelques initiatives : le défi 77 lancé par le district IdF Est, l’agenda du Centenaire, le supplément de la revue qui sera un numéro de référence, tiré à 60 000 exemplaires…. Mais l’avenir ne se construit pas que de la continuation du présent. Il faut aussi mettre en place de nouvelles réalisations. N’oublions pas notre propre défi : 100 000 € de dons à la LCIF, 100 000 € de dons à notre propre Fondation et 100 000 € à une œuvre que nous allons choisir… Tous ensemble nous allons réussir ce La présidente des Leo félicitée par Roland Chaillot Centenaire et contredire ce que Michel Galabru disait : « La vie d’un centenaire est difficile. Il ne rencontre que des gens surpris qu’il soit encore en vie. » Les gens que nous rencontrerons ne s’étonneront pas au vu de ce que nous sommes capables de faire pour autrui. Apparaissent sur l’estrade les Leo entourant leur présidente Mélissa Hassini. La fraîcheur, la gaieté, la folie de la jeunesse, la joie de vivre… envahissent l’Azur Arena. C’est la fête, chère à Pierre Châtel. 20152016 a été une année « champagne » : hausse de 25 % des effectifs, passant de 341 à 421, au moins un Leo club par district, création de 4 clubs dont 2 « alpha » (jeunes de moins de 18 ans)… Mélissa clôt son intervention par « En chaque Leo sommeille un Lion ». Le directeur international, Pierre Châtel, représentant officiel du Président international, développe tout d’abord les trois mots essentiels du Président Yamada. Dignité : nous Lions, nous devons l’avoir et la donner. Harmonie entre nous (nos fonctions sont éphémères, l’épinglette est éternelle). Humanité : 1,4 million de Lions dans le monde. Quelle chance ! Il cite le violoniste Renaud Capuçon : « Les violons les meilleurs sont ceux qui ont été les mieux joués ». Puis il développe les quatre défis du Centenaire. Pour Pierre, l’Humanisme, c’est la religion qui met l’Homme au milieu. Le Lion est la vie et la marque ombrelle des Lions est le partage. Nous Lions, jouons tous dans la même équipe mais on peut porter le même maillot sans courir à la même vitesse. On n’est pas seul, on est 1,4 million. C’est magique ! Illustration immédiate des propos de Pierre Châtel, les délégations étrangères montent sur scène : 63 Martinique-Guadeloupe-Guyane, 102 Suisse, 105 Îles britanniques et Irlande, 108 Italie, 111 Allemagne, 112 Belgique, 113 Luxembourg, Monaco, 130 Bulgarie, 414 Tunisie, 351 Liban-Jordanie-Palestine et 403 Togo. Le directeur international dresse une synthèse de la Table ronde organisée la veille (p 16) où il met en valeur les points essentiels développés par les délégations présentes. La compassion pour la Bulgarie, l’investissement pour les Suisses, le mouvement pour les Britanniques, la musique pour les Italiens, l’amour pour les Libanais. Quel plus beau symbole que le drapeau Lions pour les rassembler ! Le Dr Jean Leonetti, député-maire d’Antibes-Juan-les-Pins, nous fait part de ses réflexions sur « Éthique et société moderne ». « Peut-on être efficace sans morale ou être moral sans efficacité ? Cette question est éternelle. Kant ou Machiavel ? L’éthique est-elle une règle ? Ce n’est pas une règle. La base de l’éthique, c’est le doute. Que puis-je faire ? L’éthique, ce n’est pas le combat entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir. Si je nie le collectif, je nie l’éthique. On est dans le monde de l’immédiat, or le monde est la durée, l’éthique est la durée. On transmet dans la durée. Edgar Morin disait : « À force d’oublier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Méfions-nous des morales établies… » puis il développe l’exemple d’Ulysse qui est décrit comme polymorphe. « Il possède des traits de caractère opposés et incarne différents rôles. Tour à tour sensible et cruel, capitaine et mendiant, il incarne la diversité et la complexité. Ulysse est imparfait. Il est menteur et voleur, Le Dr Jean Leonetti, député-maire d’Antibes-Juan-les-Pins Lion édition française - N°690 // .21 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Passage de témoin entre Antibes-Juan-les-Pins et Nantes il travestit son apparence et ses intentions… Ulysse est mortel. Diversité, complexité, imperfection, vulnérabilité, voilà la force d’Ulysse, voilà la force de l’homme. ». Le Dr Jean Leonetti conclut par cette phrase : « La dignité est en nous ». Gérard Masson, président de la Fédération française handisports et Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM, insistent sur la durée du partenariat noué avec nous. Gérard Masson apprend à beaucoup de congressistes qu’il y a plus de trente ans nous étions leur seul partenaire, on ne parlait pas encore des partenaires économiques ou institutionnels. Tous deux évoquent l’avenir, pour l’un les Jeux paralympiques de Rio, pour l’autre les avancées médicales et le 30e Téléthon qui sera un tremplin pour l’avenir. Pour clore cette séquence émotion, citons Laurence Tiennot-Herment : « Aujourd’hui, grâce à vous, tout a changé. Demain, avec vous, la nouvelle génération connaîtra le sens du mot guérir ». La matinée se termine par la remise des prix d’éloquence et de musique et les deux lauréats enchantent le public par leur prestation de haute .22 // Lion édition française - N°690 qualité. Le dernier prix décerné, celui de l’Aglif, est attribué au pasteur Gaston Claudel. Depuis plus de 50 ans, il parcourt les routes des Alpes Maritimes combattant la drogue, la misère et l’exclusion. L’après-midi est consacrée essentiellement aux associations Lions, aux deux Fondations et aux résultats des concours et des votes. La plupart des associations sont présentées par une vidéo. CIF, Lions Amitié Villages, Lions Alzheimer, UDEL, LiSA, SOC, VPA, UDELM, Patrimoine culturel des Lions de France, la toute dernière créée Agir pour la lecture-Vaincre l’illettrisme, L.I.D.E.R. Diabète et Médico Lions clubs de France. Comme d’habitude, Jean-Michel Sol pour la FLDF et Claudette Cornet pour la LCIF se succèdent au pupitre. Jean-Michel indique que 700 000 € ont été alloués et que les deux gagnants du concours Boîtes à livres sont les clubs de Toulon Port la Montagne et Nice Parc Impérial. Après avoir rappelé que la LCIF est le bras humanitaire du LCI, Claudette brosse le bilan de l’année 2014-2015 : 43,7 millions de $US en subventions accordées, 39,8 millions de $US en dons reçus. Le bilan provisoire de cette année 2015-2016 est préoccupant car les besoins augmentent de plus en plus vite et les ressources ne suivent pas. Daniel Castellan, au nom de PPLV, fait le point d’étape : 7 districts, 30 établissements et plus de 1 200 enfants concernés. Puis ce sont les résultats des concours (pages 28-29) mais pas des votes, ne permettant pas au président du Conseil de clore l’AGO de cette 65e Convention nationale, ce qu'il ne pourra faire qu'à 18h30. Les présentations de la 66e Convention nationale de Nantes, du Forum européen de Sofia, des Conventions internationales, Fukuoka en 2016 et celle du Centenaire à Chicago en 2017, terminent cette journée très chargée. Le président Roland Chaillot remercie les responsables de cette 65e Convention nationale. À l’an prochain à Nantes, les 25-26-27 mai 2017. Rapport moral du Conseil des gouverneurs 2014-2015 par la secrétaire du Conseil L’année dernière, notre Président international Joe Preston nous demandait de « renforcer notre fierté d’être Lion ». Aussi, afin de valoriser notre image et l’action de nos membres, nous avons voulu, au-delà de nos tâches quotidiennes d’administration et de gestion, mettre en place un projet ambitieux s’articulant autour de trois thèmes : la transparence, le maintien des effectifs et la communication. La transparence Nous avons innové sur plusieurs points : Publication de toutes les décisions du Conseil dans la revue Lion édition française. Désignation d’un gouverneur chargé des relations avec les conseils suivants. Création de 2 groupes de réflexion constitués pour l’un de Lions de moins de 5 ans, de moins de 10 ans et de moins de 15 ans d’ancienneté et pour le second d’anciens gouverneurs : nous nous sommes souvent inspirés de leurs réflexions portées sur les principaux thèmes traités : les cotisations, les associations subventionnées, l’atelier du leadership, le fonctionnement des commissions et en avons livré, à toutes fins utiles, les conclusions aux Conseils qui suivent. Le maintien des effectifs Nous avons enregistré 2 606 nouveaux membres et créé 12 clubs. Nous enregistrons cependant le même taux de déficit réel que les années précédentes. L’équipe nationale du leadership a travaillé sur l’harmonisation des différents modules de formation et le développement des savoir-faire des formateurs. Toutefois, je voudrais signaler que le district Côte d’Azur Corse a été cité à la Convention internationale de Honolulu pour l’évolution remarquable de son nombre d’adhérents. La communication Il nous a paru nécessaire de raviver et dynamiser aux yeux du public, l’image du Lions Club International en lui donnant du tonus et des couleurs. Avec votre accord, nous nous sommes alors lancés dans un grand projet de communication innovant et motivant afin de rassembler les forces vives du Lionisme derrière une nouvelle identité d’expression. Ainsi les Lions ont pu disposer de nouveaux moyens techniques : charte graphique, trousse à outils, affichage, presse et relations presse, Prezi, réseaux sociaux, etc. Ils ont su avec bonheur les utiliser et de très nombreux clubs nous ont remerciés de leur avoir donné cette visibilité. Le Président international Joe Preston nous a sollicités pour s’inspirer de notre projet et nous a récompensés pour cette initiative. Afin de renforcer et de lisser la représentation de notre District multiple 103 France à l’étranger et auprès du Conseil d’administration international nous avons : participé avec 325 Lions à la Convention internationale de Toronto. accueilli le Président international Joe Preston en février à Paris et à Cannes ainsi que le vice-président Bob Corlew en mars sur la Côte d’Azur. représenté le District multiple 103 France : - à la journée mondiale des Lions à l’ONU dans le cadre des 70 ans de notre partenariat. Première représentation officielle des Lions français depuis longtemps - au siège du LCI à Oak Brook pour rencontrer les responsables de nos institutions internationales - à Montréal et à Beyrouth dans le cadre de la francophonie - au Forum européen de Birmingham et à l’Observatoire de la Méditerranée à Pescara en Italie - aux Conventions nationales de l’Afrique francophone à Douala au Cameroun, des Antilles-Guyane, de la Suisse, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Tunisie, de l’Algérie, du Maroc, de la Grande-Bretagne, du Lion édition française - N°690 // .23 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Luxembourg - au stand international Lion lors de l’exposition universelle de Milan. Nous avons actualisé les chartes d’Amitié qui nous lient avec nos amis du Liban, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, et établi avec le district 403 une nouvelle convention pour l’intervention des associations Lions en Afrique francophone. Réalisations sur le plan national Humanitaire : - La JMV a permis en France à 10 000 personnes de contrôler leur vue dans un des 196 sites proposés. Elle porte désormais, pour plus de visibilité, le nom de JMVL. - Les règlements de l’Action nationale et du Cœur d’Or ont été actualisés. - Une procédure a été mise en place avec la FDLF pour apporter une réponse rapide aux problèmes générés par les grandes catastrophes mondiales. Humanisme - Nous avons vu naître une nouvelle association: « Agir pour la lecture – .24 // Lion édition française - N°689 N°690 Vaincre l’illettrisme ». - Notre stand au Salon Livre Paris a connu un grand succès et nous avons approuvé la création d’une nouvelle manifestation : « La dictée pour les nuls ». Concernant la jeunesse - L’effectif des Leo a progressé de 13 % et nos liens avec ces jeunes Lions ont été renforcés. La présidente des Leo a été récompensée par le Président international. - Les « soirées des jeunes artistes » initiées par le district Est sont étendues à d’autres districts. - Dans le cadre du YEC, 94 jeunes sont partis à l’étranger, 66 sont venus chez nous. - Trois nouveaux districts se sont engagés dans l’action PPLV. - Nous avons signé un avenant avec l’association Sang pour Sang Campus. Téléthon Grâce à de très bonnes relations avec France 2 et l’AFM, et le respect de nos engagements auprès du nouveau producteur, le Lions Clubs International a été particulièrement mis en valeur sur le plateau du Téléthon 2014. Nous avons voulu éviter les discours et montrer les Lions au travail. La nouvelle action de collecte de piles a été une réelle réussite. Fonctionnement Nous avons initié la réalisation du timbre commémoratif du Centenaire et en partenariat avec le Conseil actuel, nous avons désigné le coordinateur national de cette célébration. Nous avons donné notre accord aux gestionnaires de la revue pour organiser un appel d’offres afin de choisir son nouvel éditeur, c’est la société Vega qui a été retenue. Suite à un audit de la commission des Finances, les contrats de travail des cadres de la Maison des Lions de France ont été mis en conformité avec la législation du travail. Nous avons fait réaliser une étude pour l’installation d’un ascenseur à la maison des Lions afin de la mettre en conformité avec les normes Handicap. Les contrats d’assurances ont été renégociés pour une meilleure couverture à un moindre coût. Nous avons reconduit l’annuaire papier symbole d’appartenance fort, en revoyant le tarif à la baisse. La Convention de Deauville la Journée de l’éthique et du Lionisme a rencontré un vif succès sur le thème « Les besoins physiologiques de l’homme ». L’assemblée générale: - Tous les participants garderont en mémoire le duo éblouissant du président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré et de Valérie Bochenek sur le thème « L’épopée de l’émergence des femmes dans la vie active : ces femmes qui ont réveillé la France » - 1 349 Lions et 406 accompagnants ont assisté à l’AG au cours de laquelle le directeur international Robert Retby a fait une intervention très appréciée sur les missions de son poste. - 14 districts étrangers ont largement participé à notre Convention. - Lions Amitié Villages, le Patrimoine culturel des Lions de France et Lions Alzheimer sont devenues Associa- tions filles. - L.I.D.E.R. Diabète a été déclarée association partenaire et pour plus de visibilité nous lui avons proposé d’instaurer la journée nationale du diabète. Remerciements C’est mon dernier rapport de président du Conseil des gouverneurs. Aussi, vous voudrez bien m’autoriser quelques mots sur cette expérience qui fut à la fois éprouvante et belle, un grand honneur et souvent une écrasante responsabilité. Elle s’est révélée au fil du temps fidèle à l’image que je m’en faisais : très exigeante, très mobilisatrice, très formatrice, Je pense avoir fait de mon mieux et espère avoir été, à mon tour et à ma façon, exigeant, mobilisateur et animateur du Conseil des gouverneurs ainsi que des districts. C’est surtout aux Lions et aux Leo que je voudrais rendre hommage, un hommage largement mérité, car j’ai apprécié les Lions motivés, les Lions sensibles. J’ai pu découvrir les Lions optimistes et soli- daires, les Lions acteurs de leur vie, les Lions qui expriment tous les espoirs. Je voudrais aussi féliciter nos gouverneurs français qui ont su créer un esprit d’équipe, équilibrer les interactions entre les Lions et leurs dirigeants, développer leur confiance, les fidéliser sur des critères affectifs d’appartenance. Merci également au directeur et past-directeurs internationaux toujours disponibles pour nous conseiller, aux intervenants, chargés de missions, au personnel de la Maison des Lions et à nos conjoints, merci à toutes et à tous, merci Claude. J’ai apporté ma contribution pleine et entière à l’évolution de notre District multiple et j’espère que le Conseil actuel et ceux à venir sauront poursuivre et mieux faire, c’est en tout cas ce que je leur souhaite, ce que je nous souhaite. Et pour paraphraser Jean d’Ormesson: « Je dirai malgré tout que cette année fut belle » Lion édition française - N°690 N°689 // .25 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Un premier bilan de l’année 2015-2016 par le président du Conseil des gouverneurs, Roland Chaillot Les gouverneurs m’ont fait l’honneur de me choisir pour orchestrer le Conseil des gouverneurs 2015/2016 et je tiens à les en remercier une nouvelle fois pour le travail que nous avons accompli ensemble dans un climat de confiance, de cohésion, de compréhension, de respect mutuel et d'amitié. Toutes nos actions ont été discutées et nous avons veillé à la transparence, aux économies financières et au rayonnement de notre Association. Vous êtes venus nombreux de toute la France mais aussi de plus loin puisque nous avons le grand plaisir d’accueillir nos amis de Guyane, de Belgique, d’Allemagne, du Luxembourg, de Suisse, d’Italie, de GrandeBretagne, de Tunisie, de Bulgarie, du Liban et du Togo pour ne citer qu’eux. Soyez tous remerciés de l’accueil que vous nous avez réservé lors de vos Conventions nationales et il me plaît de vous rappeler que vous êtes ici chez vous, dans la grande famille que nous formons. .26 // Lion édition française - N°690 Les axes principaux de notre action ont porté sur l’adaptation de nos comportements à l’époque que nous vivons. Cette volonté passait entre autres, par une communication plus offensive, une raisonnable préparation de notre Centenaire, une valorisation de nos Fondations et un souci d’informer nos successeurs des décisions prises. Nous ne pouvons être efficaces qu’à la condition d’assurer la continuité d’un Conseil à l’autre. C’est ce que nous nous sommes efforcés de faire en respectant les engagements pris par nos prédécesseurs. Une communication plus offensive ! Nous avons tenu à être présents à tous les comités de rédaction de la revue et avons veillé à informer régulièrement les lecteurs des décisions, des réflexions de notre Conseil. Nous avons été présents sur plusieurs antennes de radio et de télévision et dans la presse. La société Decaux s’engage à diffuser gracieusement et dans toutes les villes de France où elle est présente, en dehors de ses habituelles campagnes de publicité, nos affiches. Début décembre 2016, un grand magazine national tirant à 1,2 million d’exemplaires diffusera un supplément de 4 pages sur le Lions Clubs International. La commission nationale Communication, le Conseil des gouverneurs, ont modernisé les outils de communication, les ont mis en ligne à la disposition de tous les clubs. Rappelons- nous que la communication est l’affaire de chaque club, de chaque Lion et qu’elle ne saurait se limiter aux seules initiatives nationales. Notre Centenaire ! Là aussi le comité du Centenaire, en concertation avec notre Conseil et avec le comité de rédaction de la revue, a bien avancé et c’est ainsi qu’avec la revue nationale de ce mois-ci, un supplément sera totalement dédié à notre Centenaire et je remercie tout particulièrement la revue et ses rédacteurs pour le travail accompli. Un agenda 2017 est en cours de production et les modalités d’approvisionnement vous seront communiquées prochainement. Ces éditions majeures viennent compléter les autres productions comme le timbre anniversaire, la médaille… Nous avons bien lancé notre anniversaire, il appartient maintenant à nos successeurs de poursuivre avec une même détermination et un même enthousiasme. pagne de dépistage lors de la Journée mondiale du diabète. Plus de 60 000 dépistages ont été réalisés. Nos Fondations ! Nous avons multiplié nos actions vers la jeunesse et vers les Leo que nous invitons à inclure dans leur formation la culture du Lionisme afin de les préparer à rejoindre nos clubs l’âge venu. Il y a là un vrai effort à faire. Je m’arrêterai là car le moment n’est pas venu de brosser notre rapport moral et d’activité. Nous le ferons à Nantes lors de notre prochaine Convention. Dans chaque congrès, dans toutes les allocutions, nous avons rappelé l’importance de soutenir nos Fondations, lesquelles font la reconnaissance universelle de notre Association grâce aux opérations d’assistance d’envergure qu’elles permettent de mener là où c’est nécessaire. Continuons à marquer notre attachement à nos Fondations, suite aux catastrophes successives qui ont marqué notre année. Sans entrer dans le détail, je rappellerai notre fidèle engagement dans le Téléthon, la Journée mondiale de la vue Lions. À noter également que, dans le cadre de notre association avec la Fédération française handisports, nous avons honoré le contrat signé par nos prédécesseurs en participant à la tombola en vue des Jeux de Rio. Nous avons aussi été sensibles au message de L.I.D.E.R. Diabète et, pour la première fois, avons participé activement à la cam- Mes chers amis, je tenais simplement à dire l’état d’esprit qui a présidé au fonctionnement de notre Conseil cette année. Nous avons tenu à agir dans une totale transparence, à valoriser notre engagement universel à l’extérieur de notre Association, à cultiver l’amitié et la compréhension entre Lions. Persuadés que la bonne volonté pouvait raccourcir le chemin, nous nous sommes efforcés d’apaiser les passions en recherchant des compromis là où il y avait des différends. Mais « Vouloir n’est pas toujours Pouvoir » et si nous n’y sommes pas toujours parvenus comme nous l’aurions souhaité, nous avons recherché des solutions en accord avec notre éthique dont nous n’avons cessé de rappeler les fondements et les valeurs. Rien ne passe plus vite que le temps, et aujourd’hui il nous est compté. Aussi permettez-moi de clore mon propos en vous invitant à partager dans l’amitié et la convivialité ce précieux moment qui nous rassemble, à toujours mieux servir, à cultiver notre cohésion, notre détermination à renforcer nos rangs. Lion édition française - N°690 // .27 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Les concours par Sonia Clairemidi Cette année encore on a pu mesurer le rayonnement des concours organisés par le DM 103 France. En effet, les clubs s’investissent tous azimuts pour trouver des candidats, les encourager, les accompagner, les récompenser, et également pour concourir lorsqu’eux-mêmes réalisent une action de remarquable envergure. La Convention nationale est le point d’orgue de la mise en œuvre de toute cette énergie. C’est le moment des applaudissements, le moment des prix. Tout au long de l’année, ces concours constituent aussi un excellent vecteur de communication. Dire que le concours d’éloquence fut exceptionnel cette année ressemble à un copié-collé de nos propos des années dernières. Pourtant, il l’a été. Parce que le lauréat était le plus jeune des candidats ? Parce qu’il y eut des mini-saynètes, des petites histoires et des clins d’œil à l’actualité de la part des candidats ? Peut-être. Mais dans le Palais des Congrès de Juan-lesPins, le vendredi, le choix fut difficile pour le jury qui a sélectionné quatre Camille Souffron, lauréat du concours d'éloquence candidats pour l’épreuve finale portant sur une nouvelle citation. Après avoir décortiqué le matin la phrase de Georges Clémenceau « Il faut d’abord savoir ce que l’on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l’énergie de le faire. », les quatre candidats planchaient l’après-midi sur cette citation de Sir Winston Churchill : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. ». Ce deuxième discours, préparé « au pied levé », départageait les candidats restés en lice. Camille Souffron, très inspiré et présenté par le district Centre-Sud, a remporté le 1er prix (chèque de 1 200 euros) devant Madeline Lagadec (Ouest, 600 euros), Samantha Pecheux (Île-de-France Ouest, 300 euros) et Clément Landeau (CentreEst). Les votes du « Coup de cœur du public », ont désigné Marianne Lewandowski (Côte d’Azur Corse) comme la préférée des Lions : elle a reçu un chèque de 300 euros. Les Lions ont pu entendre, à Juanles-Pins le vendredi et à l’Azur Arena d’Antibes le samedi, Charlotte SalusteBridoux (district Sud), lauréate du Prix d’interprétation musicale Thomas Kuti, interpréter au violon des pièces de Ravel et de Saint-Saëns. Elle a reçu un chèque de 1 500 euros et avait devancé Juliette Beauchamp (Centre-Sud) et Anna Bella (Île-deFrance Paris). Elle représentera le DM 103 France au niveau européen au Forum européen de Sofia (Bulgarie) fin octobre 2016. Le concours d’affiches du développement durable avait pour thème : « Nourrir la planète – Énergie pour la vie ». Chaque lauréat a reçu un chèque de 250 euros. Le Lions club Morez .28 // Lion édition française - N°690 Charlotte Saluste-Bridoux lauréate du Prix d'interprétation musicale Thomas Kuti 2000 (district Centre-Est) avait présenté le lauréat, l’école maternelle du Puits, pour le cycle 1 (Maternelles), les élèves de CE1 de l’école Notre Dame de Caen étaient présentés par le club Caen Léopards (Normandie), pour le cycle 2 (CP, CE1 et CE2), les élèves de CM1 de l’école La Pinède, club Nice Azur (Côte d’Azur Corse) pour le cycle 3 (CM1 et CM2), le collège Saint Colomban de Luxeuil-lesBains, club Vesoul Edwige Feuillère (Centre-Est) pour le cycle 4 (collèges) et l’IME Bois Larris de Lamorlaye, club Chantilly Connétable (Nord) pour le cycle 5 (Instituts Médico Pédagogiques et Centres d’Aide par le Travail). Valoriser la francophonie, développer les valeurs humanistes portées par la langue française : tels sont les objectifs premiers du concours des Jeunes plumes francophones. Les candidats devaient rédiger une lettre en français sur le thème « la Fraternité ». Steven Zhang (Richmond, Canada) reçoit un ordinateur d’une valeur de 700 euros, Vivian Zhang (Vancouver, Canada) un ordinateur d’une valeur de 500 euros, et Ana-Maria Ionel (Focsani, Roumanie) une tablette d’une valeur de 300 euros. d’Ankazondandy. Entre autres, des puits ont été creusés, des classes ont été rénovées. La photographie d’un splendide papillon, prise par Michel Gonon (district Centre-Est), représente le DM 103 France dans le concours international de photographies de l’environnement. Le prix du Cœur d’Or, concrétisé par un chèque de 1 500 euros, a été remporté par le club Poitiers Val de Boivre (district Centre-Ouest). Depuis une quinzaine d’année, l’action « Âge d’Or » du club apporte des distractions dans diverses maisons de retraite de la Vienne. Les Lions musiciens, chanteurs, voire conteurs et clowns, ont déjà réalisé plus de 120 animations chaleureuses pour personnes âgées. Ils entendent bien continuer ! Dans le cadre du concours Arts visuels, la technique de l’année était la peinture et le tableau devait avoir pour thème la « Terre fragile ». Le prix de 500 euros va à Eric Groizeleau présenté par le club Talmont Jard La Tranche (district Centre-Ouest). La Palme d’Or des Relations, Rencontres internationales et Francophonie est allée cette année vers le club Draguignan Saint Hermentaire (district Côte d’Azur Corse) qui reçoit 1 500 euros pour renforcer et poursuivre son action internationale en cours, à savoir une collaboration avec le club Avotia de Madagascar pour les équipements du lycée technique Pour mémoire : Le prix littéraire national de l’audiolecture a été attribué à Céline Lapertot pour son deuxième roman Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre. Paola Pigani a reçu le Grand prix national Lion de littérature 2015 pour son ouvrage N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures. Lion édition française - N°690 // .29 Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins Résultats des votes Assemblée générale Antibes – 4 juin 2016 Procès verbal des votes des motions des commissions Nombre d’inscrits : 541 // Nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494 Finances Éthique- Prospective 1ère motion Approbation des comptes 2014-2015 oui (445) non (30) abstention (19) - motion L’ordre du jour de l’Assemblée générale annuelle du District multiple 103 inclut nécessairement une communication à caractère éthique sur un thème choisi par la commission nationale qui en est en charge et délivrée à la tribune par le gouverneur responsable ou le président de la commission ou tout intervenant proposé par eux et accrédité par le Conseil des gouverneurs. Cette communication est programmée dés que possible après l’ouverture de l’Assemblée générale. oui (405) non (46) abstention (43) 2e motion Quitus pour la gestion 2014-2015 oui (444) non (25) abstention (25) 3e motion Approbation des conventions visées à l’article L 612-5 du Code du commerce et à l’article 4 section 3 du règlement intérieur du DM 103 oui (431) non (32) abstention (31) 4e motion Affectation du résultat oui (443) non (26) abstention (25) 5e motion Cotisation 2016-2017 oui (389) non (74) abstention (31) 6e motion Contribution exceptionnelle oui (324) non (129) abstention (41) Statuts- Assurances - motion Modifications du règlement intérieur du DM 103 oui ( 343) non (103) abstention (48) Validation de la candidature au poste de directeur international de William Galligani Nombre d’inscrits : 541 // Nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494 oui (363) non (109) abstention (21) Assemblée générale extraordinaire Antibes – 4 juin 2016 nombre d’inscrits : 541 // nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494 Modification des Statuts du DM 103 oui ( 342) non (129) abstention (23) .30 // Lion édition française - N°690 Trois gouttes de pluie sur la Convention nationale On m’avait dit : « tu verras, sur la Côte d’Azur à cette époque, il fait toujours beau. » Faux ! La première goutte de pluie tombe sur la traditionnelle soirée des gouverneurs, leurs vestes blanches et les robes de soirée qui les accompagnent ou vice-versa. Cannes, Palm Beach qui n’est plus ce qu’il était, une fine bruine façon bretonne, et je m’y connais, prétend éclaircir le teint des convives vers 21h30 en plein service, teint qui, je dois dire, avait quelque peu rosi à la vue des danseuses brésiliennes venues se trémousser entre les tables, pas forcément au goût de tous. Un peu plus tard la bruine se transforme en gouttes plus respectables et menace notre dessert, repli vers les abris de la boîte de nuit de l’établissement qui ne brillait guère ! La deuxième goutte tombe, mais pas partout, peu avant la soirée de l’Ami- tié. On en venait à redouter l’averse magistrale de Deauville l’an passé ! Il n’en fut rien, les abris ne furent pas utilisés. L’après-midi avait été intense pour les associations filles ou pas qui animaient le Palais des Congrès. Grâce à une pertinente table ronde organisée par le Conseil des gouverneurs, son président Roland Chaillot y tenait particulièrement, les délégations étrangères ont eu du temps pour dire et partager, avec en final une belle synthèse, comme toujours, présentée par le directeur international Pierre Châtel. La troisième goutte de pluie est plus spectaculaire puisque le tonnerre joue aussi son rôle et quel rôle ! Électricité coupée, salle dans le presque noir, vidéos ou diaporamas à l’eau, quelques slides avec fautes donc sans regret ! Mais de l’électricité dans l’air, il y en avait lors de cette AG excen- trée, dans un bâtiment sportif, je ne sais dire lequel, perdu au milieu de nulle part et surtout cerné par des travaux. Comme souvent un déroulé un peu long et surtout une longueur dans la diffusion des résultats des votes enfin proclamés à 18h30 devant les derniers irréductibles qui voulaient savoir si l’action du DM 103 était possible l’an prochain et si le prochain DI français était élu. L’orage aura rafraîchi tout le monde et les esprits aussi. La suite c’est ciel serein ou à peu près car sur Nice dimanche, orage à nouveau. Je vous le dis, ma bonne dame, la Côte d’Azur ce n’est plus ce que c’était. Vivons d’espoir ! Il fera beau à Nantes, l’an prochain… Jocelyne Cacciali, district Ouest Lion édition française - N°690 // .31 National Appel à candidature pour l’élection du président du Conseil des gouverneurs 2017-2018 Article 4 Section 2 des Statuts du District multiple (extrait) Le Conseil entrant désigne, pour la durée de son mandat : un président, un vice-président, un secrétaire et un trésorier. Il pourra coopter, comme le prévoit les textes internationaux, des past-gouverneurs. Sur option préalable des membres du futur Conseil, le président est choisi soit parmi ses membres, soit parmi les anciens gouverneurs de district, soit au sein de ces deux catégories de candidats à cette fonction. Article 2, section 2 du Règlement intérieur du District multiple 103 (extrait) Élection du président du Conseil des gouverneurs Si l’option du futur Conseil s’est portée, soit sur un candidat choisi parmi les anciens gouverneurs de district, soit sur un candidat choisi à la fois parmi les anciens gouverneurs et les 1ers vicegouverneurs élus formant le futur Conseil, les anciens gouverneurs doivent avoir exercé leur fonction depuis au moins deux ans. Dans les deux hypothèses, l’appel à candidature sera fait soit dans la revue Lion édition française, soit dans un autre support. Les candidats devront se faire connaître par lettre recommandée avec accusé de réception sous double enveloppe, adressée au doyen du Conseil des gouverneurs en formation, accompagnée du curriculum vitae ainsi que d’un exposé de leurs motivations, en toute hypothèse, à fin juin. En conséquence, les postulants adresseront leur candidature par lettre recommandée avec accusé de réception à l’attention du doyen du Conseil des gouverneurs en formation – Maison des Lions de France – 295 rue Saint Jacques – 75005 Paris avant le 1er juillet 2016, la candidature elle-même étant insérée dans une seconde enveloppe portant la mention « Élection du président du Conseil 2017-2018 ». Anne Terrible - Doyenne des 1ers vice-gouverneurs élus Roland Chaillot Président du Conseil des gouverneurs 2015-2016 Hommages Jean Seugnot Alors que convergeaient vers Antibes les participants à la Convention nationale, le jeudi 9 juin, le club de Charenton-le-Pont perdait l’un de ses membres emblématiques et le District multiple une figure parmi ses anciens gouverneurs. Jean Seugnot avait intégré le club en 1974. Industriel dans le secteur de la métallurgie, Jean était un homme d’action engagé et généreux. Un homme heureux aussi ! Ce mot « Heureux » il n’hésitait pas à l’afficher sur un badge au revers de son veston, badge qu’il avait dis- .32 // Lion édition française - N°690 tribué à tous dans le club et qui était alors porté aux dîners. Jean était un ami calme bien qu’émotif, souriant, plein de bon sens et d’expérience. Suzy, son épouse, l’accompagnait en toutes circonstances possibles et tenait sans doute une place d’influence à ses côtés. Président du club en 1980-1981, il afficha un dynamisme qui lui permit de mener de nombreux projets avec pour objectif premier de venir en aide à ceux qui étaient momentanément ou durablement dans la nécessité. En particulier Jean était investi dans un projet de scolarisation au Sé- négal. C’est en 1989-1990 que notre ami Jean assuma la responsabilité de gouverneur du district Île-de-France Est. Un gouverneur estimé par ses troupes. Bon sang ne mentant jamais, le fils de notre ami Jean, Guy, prit la relève en tant que gouverneur du district en 2012-2013. À Guy, à son épouse Jocelyne, à leurs enfants et à toute leur famille nous exprimons notre sentiment de tristesse et nous les assurons de notre fidèle amitié. Un ami de son club Richard Baron Richard Baron Nous avions un ami. « Ne pas se servir, ne pas asservir, mais servir. » C’était la devise de Richard Baron, gouverneur du district 103 Ouest 20072008 . À côté de l’action en faveur des traumatisés crâniens, c’est aux orphelins du Bénin et du Togo que Richard a consacré son coup de cœur avec Monique, son « binôme », qui l’a précédée dans la mort en février 2015. Avec Elle, Richard avait initié une branche de club et c’est la création d’un club à part entière qui l’a aidé à survivre après son décès. C’était son dernier projet. Son successeur, Michel Pécoul écrivait en septembre 2008 : « Un grand merci à Richard pour son engagement total au service du Lionisme. Il a été, au plan national, un gouverneur très impliqué et très actif dans l’élaboration et la diffusion de nos supports de communication… et dans le district Ouest, il a réussi à stabiliser nos effectifs après plusieurs années de baisse continue. » Les élans de son cœur faisaient vivre Richard, il lui a fait défaut une fois de plus, une fois de trop, ce 22 avril. Nous avons vécu ses rugissements, nous avons puisé dans son énergie pour l’aider dans les tâches qu’il s’était assignées, au service de l’autre. Nous avions un ami. Christophe Tattevin. Le comité de rédaction de Lion édition française s’associe à ce chaleureux hommage rendu à Richard Baron. Lors de son gouvernorat celui-ci assurait la liaison entre le Conseil des gouverneurs et la revue. Ceux qui ont eu la chance de le fréquenter dans cette fonction gardent de lui un souvenir cordial et souriant. Jacques Dumas Les principes qui guident l’action des Lions constituent par définition une éthique. Et l’on sait à quel point la pratique d’une éthique ne s’enseigne qu’à travers l’exemple. Le club de Nevers doyen vient de perdre deux de ses membres les plus éminents. Jacques Dumas Jacques Dumas entra sur la scène du Lionisme en 1967. Grand capitaine d’industrie, il participa pendant dix ans à la vie d’un autre club, avant de rejoindre Nevers doyen en 1976. Il apporta au club des idées nouvelles et des principes de fonctionnement différents. Cette nouveauté n’était pas forcément du goût de tous les membres, mais les disputes (au sens thomasien) qu’il suscita, amenèrent les membres du club à mieux réfléchir sur leurs propres différences. Le décès de Jacques est intervenu ce mois de mai peu après celui d’un autre membre éminent du club bien que s’en étant éloigné depuis quelques années géographiquement, Jean Yves Debrousse qui fut lui aussi gouverneur il y a plus de 50 ans et avait ouvert la voie de cette exigence éthique. Claude Boscand, gouverneur 2007-2008, district Centre Encouragé par notre président fondateur, il postula à de nombreuses fonctions dans le Lions Clubs International avant de devenir gouverneur en 1994-1995. Ensuite, pendant les vingt ans qui suivirent, il consacra tout son temps à la bibliothèque sonore de Nevers qu’il avait fondée. Avec ce numéro 690 François Leduc cesse à sa collaboration en tant que responsable de cette rubrique. Il remercie les lecteurs. Lion édition française - N°690 // .33 National Bienvenue aux nouveaux clubs LE HAVRE SALAMANDRE Le Havre Salamandre du district 103 Normandie qui a reçu sa charte le 23 avril 2016. Félicitations à son club parrain Vallée d'Or Bolbec Lillebonne, à sa présidente fondatrice Marie-José Delattre et à tous ses membres fondateurs : BAZAUD Michel BAZAUD Christiane BENTOT Gérard BENTOT - RIBOULET Catherine BERG Grégoire CLOUET Véronique DELATTRE Patrice DELATTRE Marie-José DUMESNIL Colette ESPLA Valérie FONTANA Corinne FOUCHE Nicole LAGACHE Isabelle MIGNOT Larissa MIGNOT Jacques PEYCERE Roger QUERTIER Claudine RABILLER Séverine RABILLER Stéphane REBIARD Didier VEAUVY Chantal ORADOUR-SUR-GLANE Oradour-sur-Glane du district 103 Centre- Ouest qui a reçu sa charte le 21 mai 2016. Félicitations à son club parrain Saint Junien, à sa présidente fondatrice Marie-Claude Delmas-Lajoux et à tous ses membres fondateurs : BITAUDEAU Jean-Christophe BULAN Jacques CHAUSSAT Robin COLDEBOEUF Nadine DAVID Jean-Pierre DELMAS LAJOUX Marie Claude DUPLESSY Catherine GUILLET Yannick GUIONNET-SEGUIN Françoise HAMEL Amélie LEREDDE Marie Noelle MARTIN Nathalie MARTIN Jacques MEILLAT Gisèle MEILLAT Pierre-François MERLET Michèle ROUMAGNAC Jacqueline TARNAUD Patric THOMAS Christophe VERRIER Françoise Longue vie aux clubs qui savent évoluer ! On nous signale la récente intronisation de 4 nouveaux membres, à parité femmes-hommes, au club Meylan Belledonne du district 103 Centre-Sud. Ce qui vaut d’être remarqué à propos de ce club, c’est qu’il y a moins d’un an il était une branche de club, filleul de Grenoble Doyen, il a reçu sa charte en mai 2015. Sa moyenne d’âge n’atteint pas les 50 ans, et il continue à assurer son expansion dans un esprit de mixité totale. La mixité, c’est l’avenir ! Avec ce numéro 690 François Leduc cesse à sa collaboration en tant que responsable de cette rubrique. Il remercie les lecteurs. .34 // Lion édition française - N°690 Actions des clubs Besançon Citadelle (CE) Pour les enfants en situation de handicap Sous l’impulsion de son président, le club a récemment fait le point sur les actions qu’il mène auprès des Salins de Brégille, et du CREESDEV, Centre régional d’enseignement et d’éducation spécialisée pour déficients visuels. C’est en effet depuis 2001 que le club a recentré ses efforts financiers sur les enfants polyhandicapés et malvoyants ou aveugles du CREESDEV. À l’époque, le président, feu Jean-François Darces, avait vite convaincu les membres du club de la condition éprouvante des enfants ainsi que du professionnalisme et du dévouement du personnel. La décision avait été prise de diminuer le “saupoudrage” des aides aux demandes diverses, afin de nous consacrer plus particulièrement et dans le temps, aux projets de l’équipe soignante, hors-budget de l’administration. Il faut savoir que certains des jeunes pensionnaires sont paraplégiques, déficients visuels, sourds ou malentendants, cumulent certains de ces handicaps auxquels il faut parfois ajouter des troubles secondaires du comportement comme c’est le cas pour les victimes de maladies génétiques, de prématurité pathologique, de rubéole maternelle, de mauvais traitements (syndrome du bébé secoué) ou d’accidents inopinés. Le but du CREESDEV, est de penser une prise en charge globale, éducative et paramédicale pour permettre aux enfants d’exister et de s’inscrire dans une relation avec l’autre. Pour un enfant sourd et aveugle, le monde s’arrête à ses pieds. Pour un autre, infirme moteur d’origine cérébrale, l’élocution est impossible, mais la pensée peut être préservée. Certains jeunes sont totalement dépendants physiquement et psychiquement. D’autres amorcent la construction de leur identité avec des désirs et des besoins. Nos manifestations, reconduites pendant de nombreuses années, nous ont permis de répondre financièrement à l’appel des éducateurs : pour n’en citer que deux, le trophée Daniel Cart, du nom de notre ancien gouverneur, couronnant un tournoi de basket-ball d’avant-saison, et la vente de sapins de Noël de Jean-Paul Faivre (y compris le débardage, le transport, la livraison, etc.). Nous avons pu assurer l’achat du jeu de balles éducatif du BOCCIA, d’un appareil photos numérique, d’une imprimante, d’une piscine sensorielle, la motorisation de deux fauteuils roulants manuels, la participation à la Maison de Claire, une maison d’éveil conçue et réalisée par des lycéens en BEP. Nous avons également fourni un système de synthèse vocale (OCEHAN : outil de communication pour enfants handica- par Laurent Bloch pés nécessitant l’achat d’un matériel informatique performant dont le logiciel a été mis au point par des étudiants en DU) permettant à l’utilisateur de choisir un pictogramme grâce à une souris spécialement adaptée, d’entendre en retour la phrase correspondante en même temps qu’elle s’affiche à l’écran. Sans oublier le financement de l’atelier Cirque avec l’École du Passe Muraille au Centre omnisport Croppet et la prise en charge des cadeaux de Noël, fidèlement distribués chaque année au cours de la petite fête organisée par le personnel du CREESDEV. Tout cela fait partie de notre histoire commune. Notre club s’est engagé sur les 3 années à venir, à poursuivre ce partenariat dans le même esprit et avec la même volonté, fidèle au maître mot du Lionisme : servir. Lion édition française - N°690 // .35 Actions des clubs Pont-la-Tour (CS) Lions clubs et handicap : il est libre… Max ! par Luc Bassette Maxence, sept ans, est le premier enfant français à avoir bénéficié d’une prothèse de la main réalisée par une imprimante 3D. Le club de Pont-la-Tour (Isère) a financé l’imprimante 3D qui permettra à d’autres enfants de bénéficier de ces prothèses non médicales conçues aux États-Unis. L’histoire du club est un éternel recommencement. Il y a 25 ans, le club avait fait fabriquer vingt mains mécaniques gauches et droites destinées à équiper des amputés de la main. Le succès avait été considérable et l’utilité de cette action baptisée « la main de l’ange » avait été largement saluée. Il y a juste deux petites années, le club a fait connaissance de la famille du petit Maxence. Maxence, sept ans, est né avec une agénésie de la main droite, c’est-à-dire une absence de formation de la main durant la période embryonnaire. S’il s’agit d’un handicap réel, cela n’empêche pas Maxence d’être un enfant comme les autres. Rieur et joueur, il est parfaitement intégré dans sa famille comme à l’école. Maxence est devenu l’année dernière « Super Max », comme se sont amusés à l’appeler proches et journalistes. Il faut dire que l’été dernier, Max a été le premier enfant en France à bénéficier d’une prothèse réalisée par une simple imprimante 3D. Et pas n’importe quelle prothèse : dessinée par Maxence lui-même, colorée, elle porte un grand M sur le dos, façon Superman. La révolution technologique est en effet en marche dans le domaine du .36 // Lion édition française - N°690 handicap. Avec moins de 100 euros et une imprimante 3D, il a été possible de réaliser cette prothèse de main. C’est un début néanmoins, puisque celle-ci assure les simples fonctions de base. En aucun cas, le résultat ne peut être assimilé à une prothèse médicale. 100 participants et dont les bénéfices avaient été versés à l’Assédea dont Virginie Contegal, la maman de Max, est la représentante régionale. Une participation modeste, mais elle fut le point de départ d’une relation qui devait décidément s’inscrire dans la durée. Sa main, Maxence la doit au travail d’une ONG américaine, Enabling the future, dont le but est de concevoir des plans de prothèse de mains et de les mettre à disposition des particuliers afin que, d’un simple clic, la main soit produite par une imprimante 3D. L’association – qui a été créée pour répondre aux besoins des pays en développement et pour accompagner les adultes amputés – a mis à disposition plus de 2 000 mains dans 37 pays. Et les besoins sont nombreux ! En France chaque année, on compte 360 enfants qui naissent avec la malformation d’un membre. Une association, l’Assédea, regroupe depuis 40 ans les familles pour les accompagner dans les démarches de la vie. De l’aide à la prise en charge médicale du handicap de leur enfant, à l’appareillage, de nombreuses activités associatives, sportives ou de loisir sont proposées. L’arrivée très médiatisée de la main de Maxence a ravivé l’envie d’accompagner Assédea car un nouveau besoin s’est révélé évident : il fallait que de nombreux « petit Max » puissent bientôt bénéficier de cette technologie. Notre club voulait que Max, notre super héro local, rejoigne très vite d’autres super héros, façon « The Avengers » ! L’histoire de Maxence qui habite à Cessieu, une petite commune proche de la Tour-du-Pin, siège du club, nous a évidemment émus. Dès 2014, avant même que Maxence soit équipé de sa nouvelle main magique (ou même qu’il en soit encore question), nous avions organisé une matinée Zumba regroupant plus de Avec une adhésion unanime de nos trente membres, nous nous sommes mobilisés pour cette belle action : vide-greniers local et recettes de la soupe des chefs (une soupe préparée par les chefs restaurateurs locaux et servie par les Lions à l’occasion des fêtes en décembre) ont permis de remettre dès le mois de novembre 2015, une imprimante 3D à l’association Assédea pour une valeur de 3 500 euros comprenant imprimante et matière plastique. Un beau geste salué par la presse, une fierté pour notre club, un espoir nouveau pour les familles ! En savoir plus : ASSEDEA/Pierre Rey 2 rue du lavoir 42580 LA TOUR EN JAREZ (www.assedea.fr) Maxence équipé de sa main réalisée avec une imprimante 3D Lion édition française - N°690 // .37 Actions des clubs Mâcon Alphonse de…, Beaune Côte d’Or, et de nombreux autres Lions du district ! (CE) L’opération « Sauve Bouchons » pour lutter contre les accidents domestiques par Éric Bosredon Le club de Mâcon Alphonse de… et le club de Beaune Côte d’Or ont réalisé un véritable tour de force : mobiliser la plupart des clubs du district Centre Est autour de la grande opération « Sauve Bouchons ». Ce titre a fait sourire plus d’un ami Lion ! Certes, il est drôle, un brin ringard et mystérieux, mais il a été le symbole moteur de cette opération qui a duré plus de quatre années et qui nous a permis de collecter pas moins de 13 tonnes de bouchons de liège, soit plusieurs millions de bouchons. Cela s’est fait chez les particuliers, auprès de restaurateurs, de viticulteurs, sur les salons professionnels de la vigne et du vin. Ce furent des milliers de kilomètres parcourus dans nos véhicules transformés en breaks, avec remorques attelées, pour enlever ces bouchons en petits sacs poubelles, en petits emballages divers, afin de les apporter jusqu’à notre lieu de stockage. Et puis, s’ajoutent des centaines d’heures de travail pour assurer un tri et un contrôle rigoureux, bouchon par bouchon, afin de n’avoir que du .38 // Lion édition française - N°690 liège, rien que du liège ! Et enfin, c’est la mise en cartons adéquats sur palettes homologuées aux normes européennes, et l’acheminement vers une entreprise basée au Portugal. Cette société recycle les bouchons qui deviendront panneaux d’isolation, matériaux de bio-constructions, éléments de décoration. Pourquoi toute cette peine ? Nous avions deux objectifs. Tout d’abord, mener une action en faveur de l’environnement. C’est mission accomplie, en évitant des déboisements inutiles. Ensuite, développer une action de prévention contre les accidents domestiques. C’est maintenant une opération aboutie. En attendant que collecte et livraisons nous aient permis de financer et réaliser l’édition d’une brochure consacrée à la vigilance nécessaire face aux accidents domestiques (près de 19 000 décès par an en France), nous avons entrepris de sensibiliser la jeunesse sur les risques domestiques et les accidents de la vie en organisant des conférences dans les éta- blissements secondaires. Une belle action de don de soi qui a rencontré écoute et intérêt ! Pour réaliser le document « quadri » détaillé et illustré sur les accidents domestiques (inventaire des risques dans le jardin et dans chaque pièce de la maison, réflexes pour les éviter, contacts en cas d’urgence, risques encourus par les tout-petits de la naissance à 6 ans, etc.), il nous fallait dégager des bénéfices. La tonne de bouchons nous rapportait 300 euros et nous avons par ailleurs établi un partenariat avec AXA Prévention. Bouchon par bouchon, on trie… Celui-ci s’est concrétisé par un soutien de 5 000 euros de la part de ce groupe spécialisé dans l’assurance. Lors de notre congrès de printemps, en ce début avril à Chalon-surSaône, nous avons pu fournir 80 000 exemplaires de cette plaquette de 16 pages aux clubs demandeurs du Centre-Est, charge à eux de les distribuer dans leur environnement. Ils pourront ainsi en faire profiter les familles de leur connaissance, les écoles, les collectivités territoriales et autres établissements publics. Merci à Michel Gonon (Mâcon Alphonse de…) et à Jean-Luc Molin (Beaune Côte d’Or) qui nous ont embarqués et accompagnés dans cette belle aventure. Merci à notre regretté Bernard Jacquin (Lure-Luxeuil) pour son implication joyeuse. Merci à tous ceux qui, mois après mois, nous faisaient parvenir des bouchons. « Face aux accidents de la vie, restez vigilants », c’est le titre de la plaquette. Les conseils, la prévention, cela aussi, c’est « Servir ». Lion édition française - N°690 // .39 Actions des clubs Déols Abbaye (C) Les Lions soutiennent les jeunes pompiers de l’Indre par Pierre Duris Le partenariat entre le club et la Fondation des Lions de France d’une part, avec l’union départementale des sapeurs-pompiers de l’Indre d’autre part, est le fruit d’une rencontre entre les responsables de ces entités. Il s’est avéré que répondre au besoin en termes de tenues – à savoir uniformes, casques, et équipements de sécurité – était indispensable à la formation des jeunes sapeurs-pompiers, et qu’une aide financière serait tout à fait bienvenue pour ces jeunes. Cette opération a été formalisée par une convention tripartite, entre les associations précitées. Elle définit les objectifs : acquérir et propager l’esprit civique, faciliter l’insertion des jeunes issus de zones défavorisées, sensibiliser à l’environnement, aux secours, à la prévention incendie et aux actions citoyennes en impliquant des jeunes de 13 à 18 ans. Les jeunes sapeurs-pompiers sont des garçons et des filles dont la motivation et l’engagement sont des éléments importants et d’avenir pour le recrutement des sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels. Depuis 2013, la Fondation des Lions de France et le club sont donc partenaires dans cette opération qui a pour objectif d’équiper les jeunes sapeurs-pompiers de l’Indre. Chaque année une remise de chèques permet à une structure d’améliorer son équi- .40 // Lion édition française - N°690 pement. C’est ainsi que la première année du partenariat 9 626 euros (dont 8 000 abondés par la Fondation) furent attribués à la section de Châteauroux. L’année suivante, le président Thierry Champagne de l’Union départementale des sapeurs-pompiers de l’Indre, bénéficiait pour la section d’Aigurande, d’un chèque de 5 600 euros (dont 3 600 de la Fondation). L’aide pour les années 2015-2016 fut attribuée aux sections de Déols et de Valençay pour un montant respectif de 3 755 euros (dont 2 800 de la Fondation) et 5 630 euros (dont 4 200 euros de la Fondation). C’est une somme totale de 24 611 euros qui a été débloquée pour assurer un soutien en faveur de la jeunesse et permettre d’obtenir des tenues nécessaires à la formation des jeunes sapeurs-pompiers. Par ces aides, la Fondation des Lions de France et le club souhaitent poursuivre une démarche de soutien en faveur de la jeunesse d’une manière générale et, dans le cas précis, promouvoir l’éducation et l’insertion des jeunes à travers des projets porteurs de valeurs citoyennes et respectueuses des institutions, de l’environnement et des personnes. En effet, c’est bien parce que la corporation des sapeurs-pompiers est porteuse de valeurs d’engagement de solidarité, de courage et de dignité, valeurs partagées par le Lions Clubs International, que la Fondation des Lions de France et le club ont décidé de soutenir l’USP36 dans son action. Parmi les manifestations du club qui permettent cette action, citons l’organisation, chaque année, de l’élection de Miss Centre Val de Loire qualificative pour la grande finale de Miss France. Les bénéfices sont répartis entre diverses actions dont une réservée aux jeunes pompiers. Bulletin d’abonnement à la revue Lion édition française Je soussigné Nom : ........................................................................................................................................................................................ Prénom : ................................................................................................................................................................................ Adresse : .................................................................................................................................................................................. Coordonnées du destinataire (si différent du souscripteur) Nom : ........................................................................................................................................................................................ Prénom : ................................................................................................................................................................................ Adresse : .................................................................................................................................................................................. ............................................................................................................................................................................................................. ............................................................................................................................................................................................................. Souhaite souscrire un abonnement (Tarifs annuels) Durée : 1 an 2 ans Ci-joint règlement par chèque de ..................................... euros à l’ordre de : Lions Clubs International DM 103 - Revue nationale À adresser : Maison des Lions de France - Abonnements 295 rue Saint-Jacques - 75 005 Paris Abonnements France: 14 euros/an Abonnements étranger ordinaire: 29 euros/an Abonnements étranger par avion: 39 euros/an Retrouvez votre revue en ligne sur : lion-edition-francaise.org Date :.............................................................. Signature : Lion édition française - N°690 // .41 Actions des clubs Sète Doyen (S) Rêver en Sète Notre action consiste à faire visiter les canaux de Sète et l’île Singulière ; d’une part à des enfants handicapés dont l’accès aux bateaux de croisières classiques est rendu difficile par le stationnement compliqué dans notre ville de par sa spécificité et la présence obligatoire d’un accompagnateur pour chaque enfant, d’autre part à des personnes isolées et âgées qui n’ont pas la possibilité d’accéder aux promenades payantes. Sète, cette belle île Singulière comme disait Paul Valery, est très attrayante par la spécificité de sa situation entre mer et étang de Thau, couronnée par le mont St-Clair. Les visiteurs ou les .42 // Lion édition française - N°690 résidents de Sète ont la possibilité de profiter des bateaux de croisières qui permettent de découvrir notre ville sous toutes ses facettes, visiter ses canaux célèbres et admirer les nombreux bâtiments à l’architecture riche et variée. Une ville où l’on ne pénètre que par des ponts et dont les canaux sont difficiles à visiter car les stationnements sont éloignés et les bateaux de croisière pratiquement inaccessibles pour la population ciblée par cette action. Enfin, les Lions ont constaté – lors de leurs conversations avec voisins et amis de cette petite cité où tout le monde se connaît – que beaucoup de personnes isolées ou démunies n’avaient pas non plus par Jean-René Vincent accès à ces mêmes plaisirs. En réponse, tous les membres du club et leurs épouses participent à l’organisation et mettent gratuitement à disposition leurs bateaux personnels. Le matin du jour J, tout est prêt pour recevoir nos invités, les bateaux ayant été préparés la veille afin d’assurer leur sécurité. Les épouses sont particulièrement chargées d’aider les enfants et d’assurer les précautions de sécurité avant l’embarquement (boisson, gilets, crème solaire et couverture de survie). L’enthousiasme est à la hauteur de l’engagement nécessaire pour accueillir, contrôler la sécurité, embarquer enfants, adultes et accompagnants ; sachant que deux ou plusieurs Lions sont requis sur chaque bateau. Impact dans la cité Comme vous pouvez le constater cette action réunit toutes les composantes des valeurs du Lionisme : - la jeunesse et les plus démunis, - les handicapés, - le don de soi, - le bénévolat, - faire connaître notre Association. Nous sollicitons tous les moyens médiatiques locaux qui peuvent faire état des détails des visites. Le Midi Libre couvre cet événement et, cette année 2016, FR3 Montpellier viendra faire un reportage filmé de ce grand moment de solidarité et d’implication du club. Le sénateur maire de Sète, Monsieur François Commeinhes, participe à la remise des diplômes et médailles à chaque participant. Portée morale et affective auprès des bénéficiaires et du club À ce jour, sur trois années et avant l’édition de 2016 qui a lieu ce mois de juin nous avons embarqué : 120 enfants ou personnes démunies et autant d’accompagnants chaque année 30 personnes du club (membres, épouses et amis) participent à l’organisation chaque année 6 bateaux sont mis gracieusement à la disposition de l’action, plus le bateau de la SNSM l’organisation annuelle nécessite un nombre d’heures important et la disponibilité de tous : - contacts et échanges avec les associations = 35 heures - contacts et rendez-vous avec les médias = 15 heures - préparation, mise en condition des bateaux, équipements et heures de navigation pour les 7 équipages = 56 heures - préparation, confection et organisation du pot de clôture = 12 heures - diplômes, médailles = 6 heures. Soit un total d’heures de bénévolat et don de soi de : 110 heures. Nous avons donc distribué autant de diplômes et médailles offerts par le club pendant l’apéritif organisé pour clore cette journée. est plus que bénéfique. En effet elle permet de mieux se faire connaître et de démontrer toutes les facettes et aspects des actions des Lions. C’est aussi une bonne manière de mesurer le ciment et la cohésion du club, l’engagement des membres pour une action, qui ne rapporte rien sur le plan financier mais tellement sur le plan humain et nous savons que l’amitié est le moteur nécessaire de l’altruisme et pour agir d’une façon désintéressée. Parlons maintenant du bénéfice réel et moral de l’action : les sourires des participants, la joie des parents et accompagnants, la satisfaction des organisateurs et membres du club. Sur le plan “impact” de notre Association et de son engagement dans la cité cette opération Lion édition française - N°690 // .43 Actions des clubs Des clubs d’Île-de-France Ouest (IdFO) avec l’aide d’un club du Centre et des clubs du Sud-Ouest Mobilisation de plusieurs clubs pour changer la vie de notre amie Edith Le Genny d’Edith par Régis Abad La vie est, dit-on, une histoire de rencontres. Aujourd’hui, les rencontres se font aussi sur les réseaux sociaux, mais elles n’ont de sens que si elles débouchent sur des histoires moins virtuelles. Si cette action a pu se réaliser, c’est grâce à un génie sorti, non pas de la lampe d’Aladin, mais du cerveau d’un concepteur de fauteuil pour handicapés. Il y a quelques semaines, un message sur la page Facebook de notre amie Édith Peille, du club de Bordeaux Saint Augustin et ancienne membre du club de Rambouillet, m’a interpellé et je me suis dit : « Elle est paraplégique, se déplace en fauteuil roulant et, pour plus d’autonomie, rêve d’un fauteuil électrique pour être plus mobile avec moins d’effort ». Nous avons gardé contact via Facebook et puis elle a eu connaissance du fauteuil « Genny » commercialisé par une entreprise bordelaise pour un montant de 17 500 euros. Il faut bien dire que les clubs Lions sont capables de financer des actions pour les personnes extérieures à leur mouvement mais qu’ils restent timides lorsqu’il s’agit de Lions en difficulté. J’ai contacté des amis dans plusieurs districts (Île-de-France Ouest, Centre, Sud-Ouest) pour leur demander de participer à un élan de solidarité et pouvoir présenter un .44 // Lion édition française - N°690 dossier auprès de la Fondation des Lions de France par l’intermédiaire de Franklin Marc Simon, président de région de son district et correspondant de notre Fondation. Nous avions l’intime conviction qu’avec une telle action, nous pouvions : changer le quotidien d’un Lion généreux en souffrance modifier le comportement des Lions qui ignorent souvent les Lions dans le besoin ou la détresse montrer notre solidarité à travers notre « réseau ». Dès lors, après des visites de clubs et avec l’utilisation des réseaux sociaux, nous avons pu donner corps à cette action en recevant des réponses favorables de : plusieurs clubs d’Île-de-France Ouest plusieurs Lions d’Île-de-France Ouest, à titre personnel un club du Centre et bien entendu plusieurs clubs du Sud-Ouest, et aussi des non-Lions. Ce sont donc plus de 17 500 euros qui ont été réunis grâce à eux et grâce à l’aide de l’importateur, la société A.C.A, basée à Bordeaux et, bien entendu, avec une aide substantielle de la Fondation des Lions de France, votre Fondation, d’un montant de 4 500 euros. Plus en détail, on obtient pour le financement de ce fauteuil : 1 620 € de remise de la part de l’importateur, 3 350 € des Lions IDFO 5 450 € des Lions SO 500 € des Lions Centre 3 150 € d’Édith et autres 4 500 € de la FLDF. Tout cela fait plus de 17 500 € et la différence sera affectée à une action dans le Sud-Ouest. Avant de conclure, j’aimerais vous citer quelques vers d’Édith : Remise du fauteuil à Édith à Libourne, au congrès de printemps du Sud-Ouest. Ni pauvres, ni soumis Nous choisissons la vie Ni pauvres, ni soumis Nous choisissons l’envie De nous tenir toujours droits De faire entendre notre voix. Pour vous ça roule, pour moi aussi ; Il y a juste un petit souci Ce n’est pas la même roue qui tourne Et c’est le regard qu’on détourne. Nous avons su ne pas détourner notre regard. Si la vie est une histoire de rencontres, je vous remercie de nous avoir donné l’occasion de nous rencontrer et d’avoir écrit, ensemble, une si belle histoire. Comme nous le disait Augustin Soliva (ancien Président international du LCI 1996-1997), nous devons construire des ponts entre les peuples. Merci, Édith, de nous avoir permis de le faire. Nous tenons à remercier les clubs : Centre : Chartres doyen Ile-de-France Ouest : Cergy Axe Le fauteuil Majeur – Elancourt Aqualina Eragny Boucle de l’Oise – Piscop Saint Brice sous Forêt – Vallée de Chevreuse. Sud-Ouest : Agen Val de Garonne – Arcachon Nord Noroit – Argelès Sept Vallées - Bastides du Périgord – Bergerac Terre de vignes - Biganos le Delta – Biscarrosse Pays de Born – Bordeaux Doyen – Bordeaux Graves – Bordeaux Lafayette - Bordeaux Mascaret – Bordeaux Mérignac - Bordeaux Saint Augustin – Eauze Armagnac - Hossegor Côte sud des Landes - Lescar Gave de Pau - Libourne Bastide - Libourne Doyen - Marmande Pomme d’Amour – Saint Médard en Jalles. … et aussi toutes les personnes, Lions ou non-Lions, qui ont soutenu financièrement cette action et qui ont souhaité garder l’anonymat. Lion édition française - N°690 // .45 Actions des clubs Annecy Doyen (CS) Une palette d’actions au profit de la jeunesse par Éric Mariat « La jeunesse » ! Inscrit dans le Projet de club, l’engagement en faveur de la jeunesse est développé par les membres de la commission dédiée et se décline en actions durables. Une première au niveau des collèges Depuis 24 ans le club, qui a participé à la création du RAP (Rencontres de l’avenir professionnel), contribue au développement de cette association et assure un soutien financier annuel. Certains membres du club participent au Forum en présentant leurs métiers et leurs professions grâce aux 150 stands mis à disposition. .46 // Lion édition française - N°690 Plus de 3 000 collégiens viennent des villes avoisinantes pour leur premier contact avec le monde professionnel. L’entrée est gratuite, l’échange direct est facilité et les coûts sont cofinancés par des subventions et par une douzaine de grandes entreprises locales. Une seconde au niveau de l’enseignement supérieur Le club a été partie prenante pour le lancement de l’association Alptitude, orientée vers l’accompagnement des étudiants de classes préparatoires HEC du lycée Berthollet, avec un soutien financier de 8 000 euros sur les deux premières années. Certains membres du club participent aux actions de parrainage et au jury d’entraînement à l’épreuve d’entretien oral des concours HEC. L’association compte aujourd’hui 250 adhérents Pour paraître dans la rubrique « Actions des clubs », s’adresser à : Centre (C) Guy Mulier ................................................................................ 06 48 48 80 68 [email protected] Centre-Est (CE) Rachel Deschamps ........................................................... 07 86 96 99 63 [email protected] Centre-Ouest (CO) Jacques Bruniau ................................................................... 06 64 00 91 75 [email protected] Centre-Sud (CS) Michel Grare ............................................................................ 06 87 80 39 25 [email protected] Autour de Pierre Mondolini, proviseur du lycée français de Madrid (cravate verte), diverses personnalités dont Jean-Luc Manceau, président d’Alptitude et les Lions Jean-Marc Dusserre et Olivier Berthet. dont beaucoup de chefs d’entreprises locaux. L’objectif de l’association pour 2016 est d’élargir son action aux classes préparatoires scientifiques, d’organiser des stages en entreprise, de développer les bourses d’études et d’ouvrir le recrutement des élèves aux lycées français à l’étranger. Pour ces deux actions, le club s’est également investi dans la gouvernance par sa présence au conseil d’administration, l’animation, le développement du site Web, les parrainages, la recherche de partenaires entreprises et de professionnels, l’organisation de rencontres Métiers. Enfin, l’action phare du club Tremplin pour jeunes talents est une soirée musicale qui fonctionne depuis plus de vingt ans et qui a permis de collecter au total 390 000 euros au profit des associations locales. Dans le même esprit, le club se sensibilise à l’action PPLV (Prêt pour la vie) soutenue par les Lions après la présentation faite aux membres en décembre 2015. Cette action est destinée aux jeunes qui ont du mal à mûrir et qui ne sont pas préparés à la vie professionnelle, sociale voire familiale. Cela peut se traduire par la violence scolaire, les harcèlements, les rackets, et la criminalité des mineurs qui, hélas, ne cesse de croître. C’est pour lutter contre ces déviances et permettre aux jeunes de s’épanouir que nous soutenons cet accompagnement. Contacts auprès du Lions club Annecy Doyen pour Alptitude : Olivier Berthet 06 29 84 16 51 pour le RAP : Jean-Marc Dusserre 06 85 52 27 91 Côte d’Azur - Corse (CC) Alain Rigaud ............................................................................ 06 78 66 37 26 [email protected] Est (E) Robert Cosson ....................................................................... 06 98 42 48 22 [email protected] Île-de-France Est (IdFE) Philippe Banget-Mossaz ............................................ 06 25 64 73 69 [email protected] Île-de-France Ouest (IdFO) Hubert Thierry ...................................................................... 06 14 46 00 49 [email protected] Île-de-France Paris (IdFP) Jean-Pierre Bottu ............................................................... 06 17 28 11 49 [email protected] Nord (N) Francis Barrois ........................................................................ 06 45 65 89 04 [email protected] Normandie (Nie) Anne Pellerin ........................................................................... 06 14 02 81 44 [email protected] Ouest (O) Gaëtan Lahaie ......................................................................... 06 50 63 55 12 [email protected] Sud (S) Jeanne Gast Brune ............................................................ 06 71 41 18 14 [email protected] Sud-Est (SE) Alain Laurent .......................................................................... 06 07 38 88 36 [email protected] Avec ce numéro prend fin la collaboration de Sonia Clairemidi, responsable de cette rubrique Actions des clubs, avec la revue. Sud-Ouest (SO) Dinah Achour ........................................................................ 06 61 47 77 55 [email protected] Lion édition française - N°690 // .47 Savoir - Réflexion La société civile : l’Arlésienne ou la fée Mélusine ? par Jacques Garello Tout le monde en parle. Elle est partout mais on ne sait où la trouver. A-t-elle une existence, une consistance ? Insaisissable ou mystérieuse, on lui prête cependant des dons magiques : ne peut-elle sauver les sociétés en péril ? Pour faire toute la lumière Il n’y a en réalité aucun doute à propos du nom, ni du concept, ni de ses vertus. Le nom est en général attribué à Tocqueville dans son essai sur La démocratie en Amérique (1832). Le concept est simple : la société civile est le négatif de la société politique. Celle-ci a pour caractéristique de disposer du pouvoir, c’est-à-dire de la coercition : forcer les individus à agir contre leur volonté. Elle est indispensable pour garantir liberté et propriété, il faut un pouvoir pour faire respecter les règles du jeu social, pour assurer un état de droit. Par contraste la société civile n’a pas besoin de coercition, elle recourt à des modes de relation où personne ne force quiconque : tout est fait par accord entre individus, que ce soit à travers un contrat passé (ordre marchand) ou à travers l’adhésion à une cause commune (ordre communautaire). Aux yeux de Tocqueville, les Américains avaient pour qualité, pour vertu, d’essayer de régler la plupart des problèmes de la vie en société au niveau le plus modeste, celui de la paroisse ou du comté. Ils évitaient autant que possible d’appeler la société .48 // Lion édition française - N°690 politique au secours. En France tout problème, même mineur, appelait à cette époque l’intervention de la force publique. Visiblement les choses n’ont guère évolué, sauf à préciser que la société américaine s’est, à son tour, « politisée » (Tocqueville l’avait d’ailleurs prédit, à cause du jeu électoral). L’État Providence est le symbole de l’écrasement de la société civile par le jeu politique. C’est au niveau des ministères et des parlements (plus rarement) que se règlent les débats et les conflits sociaux, économiques, voire familiaux et personnels. La société civile entre en politique Les erreurs et les tensions nées de l’ingérence permanente des pouvoirs publics ont déclenché, un peu partout, des réactions hostiles à la société politique. Si la société civile est le contraire de la société politique, alors l’hostilité à la société politique s’appellerait société civile. Cette irruption en politique s’accentue au cours des années récentes. Hors de tout processus électoral réputé démocratique, hors de toute classe de dirigeants et de partis, de multiples manifestations se sont généralisées. Les « indignados » font la loi en Espagne contre le gouvernement Rajoy, la « manif pour tous » rassemble des millions d’opposants à la loi Taubira, cinq millions de manifestants défilent aux cris de “Je suis Charlie”, enfin " Nuit Debout” réussit à perturber la classe politique et la démocratie représentative. Vous comprenez qu’il est peut-être déplacé de parler de « société civile » pour embrasser d’un seul nom des personnes sans attache partisane inquiètes pour leur famille et leur sécurité et désireuses d’être enfin entendues par une classe politique qui d’après eux ne les entend pas, et d’autres personnes dont l’action n’a rien de « civile» et qui sont devenues des professionnels du défilé, de la grève et finalement de la violence. Où est la petite maison dans la prairie ? Pour autant, il serait tout aussi exagéré de ne pas voir la signification de ce « réveil de la société civile » : c’est l’hostilité que provoque l’extension permanente de la société politique, qui a débordé de ses frontières naturelles, de ses missions « régaliennes » pour s’inviter dans la conclusion des contrats et dans l’intimité de la maison. © Nicolas Vigier Jacques Lusseyran, cet aveugle qui fut un héros de la résistance Rassemblement ”Nuit Debout” à Paris avril 2016 Ce que fait la vraie société civile J’ose à peine parler de « vraie » société civile, ce qui laisse penser que l’autre a tout faux. Ce que je veux exprimer, c’est simplement l’admiration et la gratitude pour des millions d’hommes et de femmes qui essaient de semer l’harmonie, la solidarité et de la cultiver. Cela désigne par exemple ceux qui sont au service de la clientèle, qui produisent et échangent pour permettre de mieux satisfaire plus de gens avec qui ils partagent le progrès, l’innovation, la technique. Des millions de personnes « travaillent », c’està-dire œuvrent au service des autres : le contrat et l’échange sont fondés sur l’empathie, on ne peut y réussir sans comprendre les besoins et les attentes. La société civile, c’est aussi celle qui se dévoue et se destine au service des malades, des pauvres, des handicapés, des personnes dépendantes et isolées. La société civile, c’est encore celle qui accompagne la jeunesse, non seulement pour l’instruire mais pour l’éduquer, lui faire découvrir les valeurs qui leur serviront de repères dans la vie : respect de soi, des autres, responsabilité, charité, solidarité. La société civile, c’est aussi celle qui franchit les frontières, qui croit à la liberté et à la dignité de toute personne humaine. Tout cela se fait sans bruit, mais avec efficacité. Il n’y a pas d’écho dans les JT, ni dans la presse people, il y a le geste et le sourire. Quelle perspective pour la société civile ? Mais la société civile va-t-elle se tenir à l’écart de la chose publique pour autant ? La remarque de Tocqueville est toujours justifiée : on peut améliorer les relations humaines sans nécessairement recourir à la puissance publique. Mais comment imaginer un retrait spontané de la classe politique : va-telle cesser de s’occuper de ce qui ne la regarde pas, ou de ce qu’elle ne voit qu’à travers les échéances électorales et la distribution de privilèges et de prébendes ? En réalité, dans beaucoup de pays la démocratie a réveillé les consciences des citoyens qui ont donné la préférence à des candidats capables de redessiner le périmètre de l’État. Une nouvelle classe peut ainsi émerger, et rompre avec le monopole des hiérarques, issus des grandes écoles, de la fonction publique, ou du syndicalisme. Mais, une fois de plus, c’est l’éducation d’une jeunesse généreuse, c’est l’exemple du dévouement et du service qui devraient permettre de rompre avec une logique de l’affrontement, avec la lutte pour le pouvoir. Le chemin est long, il est difficile, ce qui exige de s’y mettre au plus tôt. On devrait réfléchir au temps perdu en vaines querelles, en loisirs éphémères, en vacances prolongées et se dire qu’il y a des moments propices à la rencontre, à la réflexion, à la promotion des idées et des hommes, de nature à rendre à la société civile sa place et sa dignité. Soyons entrepreneurs en société civile. Lion édition française - N°690 // .49 Savoir - Histoire La Charte des Nations unies San Francisco, 26 juin 1945 par Gustave Émile Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’URSS réfléchissent aux moyens à mettre en place pour éviter à l’avenir une nouvelle guerre. Il faut remplacer la Société des Nations (SDN) qui n’a pas pu empêcher ce conflit. La Charte de l’Atlantique – signée à bord du Potomac dans l’océan Atlantique au large de Terre-Neuve, le 14 août 1941, entre Roosevelt et Churchill – définit les principes de base de la paix future en condamnant le recours à la force. « Le président des États-Unis et le Premier ministre du RU croient que toutes les nations du monde, pour des raisons réalistes aussi bien que spirituelles, devront en venir à renoncer à l’emploi de la force, étant donné qu’il ne pourra pas y avoir de paix durable si les armements continuent d’être utilisés sur terre, sur mer et dans les airs par des nations qui menacent ou peuvent menacer de se livrer à des agressions au-delà de leurs frontières. ». Elle est formulée comme un compte-rendu destiné à la presse et non comme un traité qui aurait besoin de l’approbation du Sénat étatsunien. La déclaration des Nations unies est signée, le 1er janvier 1942, à Washington, par 26 nations qui s’engagent à poursuivre la guerre contre les puissances de l’Axe et réaffirment les principes de la Charte de l’Atlantique. La France, la France libre du général de Gaulle n’étant pas reconnue officiellement par les EU, n’est pas signataire de cette déclaration. Dans la déclaration de Moscou, signée le 30 octobre 1943, à l’occasion de la 3e conférence de Moscou, par les ministres des Affaires étrangères, Hull pour EU, Eden pour RU, Molotov pour URSS et par l’ambassadeur de Chine à Moscou, .50 // Lion édition française - N°690 Foo Ping Shen, les quatre signataires reconnaissent la nécessité d’établir, aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationale, une organisation internationale fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous les États pacifiques et ouverte à tous les États, grands et petits. Le 1er décembre 1943, Roosevelt, Churchill et Staline, réunis pour la première fois, à Téhéran, réaffirment cet objectif. À la conférence de Dumbarton Oaks (hôtel particulier dans Washington DC), du 21 août au 7 octobre 1944, les quatre Grands (EU, GB, Chine et URSS) posent les bases de la future Organisation des Nations unies : Conseil de sécurité, Assemblée générale, Secrétariat, Conseil économique et social et Cour internationale de justice. Le RU et l’URSS, très réticents à l’ouverture de cette conférence, acceptent le projet étatsunien. La conférence de Yalta (février 1945) règle les derniers points litigieux. L’URSS qui a peur d’être en situation de faiblesse vis-à-vis des puissances occidentales, réclame que chacune des seize républiques soviétiques fédérées dispose d’un siège. Elle n’obtient que l’adhésion de deux républiques fédérées (Biélorussie et Ukraine), elle aura donc trois voix contre une seule pour les EU avec pourtant 48 États fédérés. La France obtient un siège de membre permanent au Conseil de sécurité à la demande de Churchill, même si de Gaulle est absent à cette conférence. Les membres permanents du Conseil de sécurité disposeront d’un droit de veto. Ce privilège va pendant longtemps, surtout pendant la Guerre froide, paralyser le fonctionnement de cette instance. Dès le 26 avril 1945, Le Monde publiait l’article suivant : « On a protesté contre l’hégémonie des « Cinq Grands », contre le rôle par trop effacé laissé aux petites nations. Mais on n’a pas parlé – comme si c’était chose naturelle – du rôle quasi nul laissé aux vaincus de la guerre, parmi lesquels figurent non seulement l’Allemagne et le Japon, mais l’Italie. Il va de soi que ces pays, les deux premiers tout au moins, doivent être écartés de la communauté des Nations unies. Mais ce fait nous rappelle qu’à son origine elle n’est pas et ne pourra être une société égalitaire : elle n’existe que par la volonté des grandes puissances victorieuses, elle ne sera maintenue, pendant une certaine période que par leur contrôle […]. Ce plan général de paix repose avant tout sur l’entente des grandes puissances. Elle ne sera pas assurée par l’adoption de telle ou telle clause, tel ou tel système de vote au Conseil de sécurité ou ailleurs. Elle demandera un effort de conciliation continu. ». La conférence de San Francisco se réunit du 25 avril au 26 juin 1945. La Charte de l’ONU est signée par les représentants des 50 États fondateurs dont la Biélorussie et l’Ukraine, le 26 juin 1945. Un 51e État, la Pologne, aurait dû parapher cette Charte. Elle est absente car son gouvernement n’est pas encore constitué. Elle la signera le 15 octobre et fera partie des États membres originels. Ces 51 États avaient lutté contre les puissances de l’Axe. L’article 1 de l’Acte de fondation de l’ONU développe les objectifs de cette future organisation : «1. Maintenir la paix et la sécurité internationale et, à cette fin, prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces sur la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix et réaliser par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix. 2. Développer entre les Nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et de prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix dans le monde. 3. Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. 4. Être un centre où s’harmonisent les efforts des Nations vers ces fins communes. » En décembre 1945, le Congrès des EU, à l’unanimité, invite l’Organisation des Nations unies à venir établir son siège permanent aux États-Unis. L’Organisation répond favorablement à cette demande lors de la première Assemblée générale qui s’ouvre à Londres le 10 février 1946. En 1952, l’ONU s’installe définitivement à New York dans Manhattan sur les bords de l’East River grâce à un don conséquent (8,5 millions de $ US) de Rockefeller. Les structures actuelles sont inadaptées aux défis que l’ONU doit relever chaque jour, 71 ans après sa création. Durant Les débuts de l’ONU avec ses 55 États membres, fin 1946. Affiche de 1947 son mandat de secrétaire général (19972006), Kofi Annan a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l’Organisation mais n’ayant pas obtenu de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont restées lettre morte. Les membres permanents ont préféré changer de secrétaire général, le 1er janvier 2007, en proposant à l’Assemblée générale, Ban Ki-moon. Avec ce numéro prend fin la collaboration de Gustave Émile avec la revue. Ce dernier vous remercie de l’avoir suivi depuis le n° 601, mai 2008. Lion édition française - N°690 // .51 Savoir - Découverte Festival de Pâques de Salzbourg 2016 par Claude Lamarque C’est avec une grande émotion que j’ai retrouvé Salzbourg à Pâques pour mon 46e festival (sur 49). J’avais en effet décidé, après l’assassinat de Parsifal en 2013, de faire l’impasse sur les éditions suivantes (2014 et 2015). J’ai donc revu cette année la grande salle du Festspielhaus, avec au programme la nouvelle production d’Otello de Verdi dans la mise en scène de Vincent Boussard et les superbes costumes de Christian Lacroix, l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde étant dirigé par Christian Thielemann. .52 // Lion édition française - N°690 © Forster Otello Sofia Pintzou (Un angelo). Depuis sa création en 1967, le Festival de Pâques associe tous les ans une soirée d’opéra, un concert avec chœurs et deux concerts d’orchestre. Pour le concert avec chœurs, nous avons eu le privilège d’écouter le Chœur de la Radiodiffusion bavaroise, l’un des meilleurs à l’heure actuelle, dans la Missa Solemnis de Beethoven dirigée par Christian Thielemann, lequel a repris avec son Orchestre de Dresde la direction du festival il y a quatre ans. Je dois avouer que j’ai redécouvert un chef transfiguré qui nous a donné une bouleversante version de cette œuvre si complexe du maître de Bonn, avec pour solistes Krassimira Stoyanova (soprano), Christa Mayer (mezzosoprano), Daniel Behle (ténor) et Georg Zeppenfeld (basse). Le long silence qui suivit cette interprétation de grande beauté en disait long sur l’état d’esprit des spectateurs saisis d’une intense émotion. Suivant la tradition établie du chef invité, Thielemann avait prié Vladimir Jurowski de venir diriger le concert de mi-festival, avec l’excellent pianiste autrichien Rudolf Buchbinder dans le 1er Concerto pour piano et orchestre de Beethoven. Ce pianiste peu connu en France est pourtant l’un des plus remarquables du mo- ment, tout au moins pour Beethoven. Admirable interprétation, pleine de sensibilité, du premier des cinq concertos pour piano du compositeur, malheureusement peu donné en concert. Au programme de cette même soirée, une fort belle exécution de l’ouverture d’Obéron de Weber nous avait aussi mis en joie avant l’entracte, avant que tout se gâte à la reprise avec la 8e Symphonie de Hans Werner Henze. Cette œuvre contemporaine n’a rien à faire dans un festival de ce type, d’autant plus que l’excellent chef Vladimir Jurowski s’est cru obligé d’asséner des explications pendant dix minutes et en allemand à l’auditoire, ce qui nous Lion édition française - N°690 // .53 Savoir - Découverte a donné l’impression d’être pris pour des demeurés. Je n’ai rien contre cette musique qui bien sûr a le droit d’exister, mais pas à cet endroit. Grossière erreur donc, et accueil froid du public, trop bien élevé pour manifester son mécontentement. Dans l’autre concert, Thielemann et son Orchestre de Dresde nous donnèrent le Triple Concerto pour piano, violon et violoncelle de Beethoven avec – excusez du peu – AnneSophie Mutter (violon), Lynn Harrell (violoncelle) et Yefim Bronfman (piano). Fantastique interprétation, avec une vision très chambriste de l’œuvre et un admirable accompagnement orchestral d’un Thielemann métamorphosé. À l’écoute de cette version qui devrait rester dans les annales, on comprend pourquoi nos trois solistes forment désormais un trio de musique de chambre. Pour conclure cette soirée grandiose, l’ouverture-fantaisie Roméo et Juliette de Tchaïkovski et Les Préludes de Liszt trouvèrent avec l’orchestre et son chef des interprètes d’exception. Otello Dorothea Röschmann (Desdemona), Sofia Pintzou (Un angelo), José Cura (Otello). .54 // Lion édition française - N°690 En clôture de ce 49e festival, c’est donc Otello de Verdi qui était programmé. Jouant de malchance, deux des protagonistes, Johan Botha (Otello) et Dmitri Hvorostovsky (Iago) avaient annoncé leur forfait pour raisons de santé quelque temps auparavant. Ils furent remplacés au mieux par les fort connus José Cura et Carlos Álvarez, qui ne firent cependant pas l’unanimité. Nous étions bien loin, hélas, du port de Chypre où se déroule l’action, les décors de Vincent Boussard n’ayant rien à voir avec Otello, sans être foncièrement laids. Mais comme je le répète souvent, si le visuel nous empêche de jouir de la musique, alors c’est raté ! Malgré la réputation de l’homme, la mise en scène du même Boussard est totalement fade et achève de gâcher le spectacle. Une fois de plus, le snobisme incompréhensible des metteurs en scène et décorateurs actuels est catastrophique pour l’opéra. Le public désapprouve, mais continue pourtant partout de se déplacer en masse dans les salles lyriques. C’est d’autant plus dommage pour cet Otello que Thiele- mann avait sans doute beaucoup de choses à nous dire avec sa direction d’orchestre. L’année prochaine, pour le cinquantenaire du Festival de Pâques, reprise de La Walkyrie telle que l’avait conçue le regretté Günther Schneider-Siemssen avec Herbert von Karajan en 1967. J’y étais ! Cette 50e édition s’annonce d’ores et déjà incontournable : outre l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde, seront en effet présents à Salzbourg le Philharmonique de Berlin et le Philharmonique de Vienne. © Forster Lion édition française - N°690 // .55 Savoir - Découverte Le 26 mars 2016, le nouveau musée de Pont-Aven a ouvert ses portes en invitant les publics à une découverte inédite. La visite du parcours permanent et de l’exposition temporaire se fait dans des espaces totalement reconfigurés et agrandis. Le nouveau musée de Pont-Aven s’est voulu vivant, accessible et résolument contemporain. Le musée métamorphosé fait pleinement revivre les œuvres des peintres illustres qui ont révolutionné l’histoire de l’art et ouvert la voie aux artistes du XXe siècle, dotant Pont-Aven d’une renommée internationale. « Écrin idéal, majestueux entre les collines qui ont inspiré les artistes, le nouveau musée de Pont-Aven est pensé pour les œuvres qu’il conserve et les paysages extérieurs, source d’inspiration des peintres. » Estelle Guille des Buttes-Fresneau, conservatrice en chef du musée de Pont-Aven. L’objectif du musée de Pont-Aven, créé en 1985, est de faire connaître la vie artistique de Pont-Aven depuis les années 1860 et l’établissement de la première colonie d’artistes américains, jusqu’à la peinture bretonne du milieu du XXe siècle, et de développer un travail d’étude la concernant. Créé sans collection, il rassemble aujourd’hui plus de 4 500 œuvres et documents d’archives. La collection actuelle est essentiellement consacrée aux artistes de l’École de Pont-Aven mais présente aussi des artistes héritiers du style initié par Paul Gauguin et ses amis. .56 // Lion édition française - N°690 par Yllen Inaurut L’histoire du musée et de son nouveau bâtiment, l’annexe de l’Hôtel Julia Julia Guillou (1848-1927), fille d’un meunier originaire de Quimperlé et d’une crêpière de Baye, a donné son nom à l’hôtel qu’elle dirige durant de nombreuses années, faisant de ce lieu un incontournable de Pont-Aven. Née à Pont-Aven, elle fréquente l’école des religieuses de Riec où elle apprend à lire et à écrire. Le « Grand Hôtel » de Concarneau l’emploie pendant 10 ans, ce qui lui permet d’apprendre son métier de serveuse. En 1870, elle remplace la propriétaire de « l’Hôtel des voyageurs » à Pont-Aven. À son retour de voyage, cette dernière met fin à ses jours et les pensionnaires demandent à Julia de prendre la suite. Grâce à un emprunt, elle acquiert l’hôtel. Sa clientèle se constitue en grande partie de peintres américains et anglais qui fréquentent Pont-Aven depuis les années 1850. La réputation du lieu, de sa table et de son hôtesse se répand… « De multiples panneaux de bois, peints par les artistes séjournant à l’hôtel, recouvrent les murs. La clientèle est présente toute l’année et y descend pendant plusieurs semaines, accompagnée de domestiques. Des soirées, des concerts et des bals pour distraire les pensionnaires sont organisés par Mademoiselle Julia, « la bonne hôtesse ». L’hôtel offre de nombreux emplois aux habitants : laveuses et repasseuses, location de voitures avec chauffeurs, etc. » En 1881, l’acquisition d’une maison en toit de chaume sur la place © Dominique Leroux Réouverture du musée de Pont-Aven principale de Pont-Aven lui permet d’envisager la première partie de l’annexe de son « Hôtel Julia ». En 1900, une seconde partie attenante à la première est construite et accueille la salle à manger (Salle Julia), les cuisines et le bar. Chambres et ateliers occupent les étages. L’ensemble devient officiellement « l’Annexe de l’Hôtel Julia ». En 1905, un voyageur anglais, Francis Miltoun, fournit cette description de l’Annexe : « La modeste petite pension campagnarde qui constituait l’hôtel initial a maintenant un voisin magnifique construit avec une armature d’acier comme un gratte-ciel de Chicago et resplendissant de mobilier moderne avec chaises, fauteuils de cuir, électricité, sonnettes électriques, eau glacée, thé dans l’après-midi, whisky écossais et tous les super raffinements de la civilisation du XXe siècle. » Après 1915, la santé de Julia se dégrade, sa nièce reprend l’affaire à partir de 1917 mais l’hôtel sera contraint de fermer ses portes en 1938. Après plusieurs « occupations », l’établissement devient bâtiment communal en 1946. L’idée d’un musée municipal née en 1953, cinquantenaire de la mort de Paul Gauguin, fait son chemin et le premier musée est inauguré en 1985. Lieu de mémoire et de réappropriation de l’histoire des peintres de l’École de Pont-Aven, le musée, dans son ancienne configuration, était devenu trop petit et manquait de visibilité. Après trois années de travaux, il ouvre à nouveau ses portes. Le projet retenu comprend la réhabilitation de l’ancienne Annexe de l’Hôtel Julia, d’une partie de l’ancien musée ainsi que la création d’une aile contemporaine. L’Hôtel Julia, très imposant sur la place principale, constitue un lieu historique puisqu’il s’agit du site où résidaient les peintres venant à Pont-Aven à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il a donc bénéficié d’une revalorisation devenue nécessaire et le parti pris architectural préserve l’esprit des lieux. L’une des particularités du nouveau musée est la réalisation d’un jardin dont la composition est inspirée de l’œuvre de Charles Filiger Paysage rocheux le Pouldre exposée dans le parcours permanent. Les espaces du musée ont été doublés et offrent des services plus étendus : salles d’expositions permanente et temporaire agrandies, librairie-boutique, point café et détente, salle de conférences, de concerts et de réceptions, salle pédagogique, centre de ressources, espace paysager… Avec ce numéro prend fin la collaboration de Yllen Inaurut avec la revue. Cette dernière vous remercie de l’avoir suivie depuis le n° 601, mai 2008. Lion édition française - N°690 // .57 Vie culturelle - Livres Livres par Pierre Schavey Dispersez-vous, ralliez-vous ! Philippe Djian - Gallimard Dans ce quinzième roman (chez Gallimard) depuis Sots (1993) Philippe Djian, utilise ses épices habituelles : sexe, drogue et alcool pour assaisonner un portrait de femme. Nous suivons sa narratrice, Myriam, de l’adolescence à la trentaine. Élevée par un père seul, éloignée de sa mère et de son frère aîné, à dix-huit ans elle épouse son voisin Yann, quadragénaire. Indolente et passive elle semble n’éprouver aucune .58 // Lion édition française - N°690 N°686 affection conjugale, maternelle pour sa petite Caroline, filiale ou fraternelle pour sa mère et son frère aux activités douteuses réapparus dans sa vie. Une vie jalonnée de rencontres et d’aventures purement sensuelles, de drogue, de participation épisodique à l’activité théâtrale de Yann, et de visites au zoo proche où elle accorde aux gnous et autres bestioles plus d’intérêt qu’à l’humanité qui l’entoure. Un parcours chaotique parsemé de sentiments complexes ou d’absence de sentiment. Pour l’écrire Djian pratique souvent l’ellipse qui sollicite l’attention et la participation du lecteur. Des phrases courtes pour une écriture épurée, sobre, vive et incisive. Histoire d’une femme ambiguë dont on ne sait si elle doit susciter antipathie ou compassion mais dont la lecture ne peut laisser indifférent. Trop rouge Gustavo Dessal Actes Sud Né à Buenos Aires en 1952, vivant à Madrid depuis 1982, Gustavo Dessal, dont ce livre est le premier traduit en France, est un psychanalyste de réputation internationale, auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles publiés en Amérique latine et en Espagne. Ce recueil comporte douze nouvelles dont les personnages sont confrontés avec des événements difficiles et souvent funestes. Un homme souffrant depuis deux jours est pris d’un malaise dans le métro. Tentatives d’infanticide d’une mère devant sa fille trisomique et boulimique. Une Anglaise attend son mari de retour de mission en Afrique pendant qu’il est assassiné par des preneurs d’otage. Une belle danseuse de tango fait une mauvaise rencontre. Un jeune homme amoureux silencieux d’une fille de fleuristes. Violences antisémites dans un collège. Les déboires tragiques d’un peintre de figurines de plomb. Gustavo Dessal ne psychanalyse pas ses personnages mais il les place dans des situations qui mériteraient une analyse qu’il laisse au lecteur le soin de formuler. Une inquiétante rencontre entre la normalité de l’homme banal et l’étrangeté de son destin. Histoire réversible Lydia Davis Christian Bourgois Née dans le Massachusetts en 1947, Lydia Davis a enseigné l’écriture créative en université. Traductrice de Proust, Blanchot et Flaubert (ce qui lui a valu d’être nommée Chevalier des Arts et des Lettres), elle a écrit six recueils de nouvelles (dont deux traduits chez Phébus) et un seul roman (C’est fini - Phébus). Elle a reçu de nombreux prix littéraires dont l’international Man Booker Prize en 2013. Ce recueil réunit en 334 pages environ cent trente textes de deux lignes à quarante pages. Récits, lettres, histoires inspirées par Flaubert, notes, pensées, réflexions, aphorismes sur les sujets les plus variés. Tous sont marqués par une percutante perspicacité et acuité du regard, une causticité de l’humour et une fausse légèreté qui masque la profondeur réelle du propos. Le tout servi par une écriture concise, pointue, qui touche le lecteur comme la flèche de l’archer atteint le cœur de sa cible. Une œuvre d’une exemplaire originalité pour un vivifiant bonheur de lecture. Le club des miracles relatifs Nancy Huston - Actes Sud La composition et le mode de narration du nouveau roman de Nancy Huston découragent toute tentative de résumé. Le fil conducteur du récit c’est Varian Mc Leod, fils de marin pêcheur, surdoué mais fragile et victime des brimades de ses camarades d’école. Plus tard, diplômé, en quête de son père parti à la recherche de travail, il est engagé comme infirmier dans une station sanitaire près d’un site d’exploitation pétrolière. Suspecté de militer avec un groupe écologiste contestataire, il est arrêté et interné. Sur cette trame chronologiquement déconstruite se greffent de nombreux personnages secondaires empruntant des chemins de traverse. Ces voies divergentes ouvrent les fenêtres du pays imaginaire de Varian sur d’autres bien réels comme Israël, le Moyen-Orient et ses conflits, l’Irlande, l’Écosse, la Chine et l’Ukraine. Finalement, ce nouvel opus, assez différent de ses romans précédents, est une sorte de fable où l’imaginaire débouche sur des horizons qui offrent bien des similitudes avec les problèmes et travers de notre monde contemporain. Lion édition française - N°690 // .59 Vie culturelle - Livres Beaux livres par Gustave Émile Ferrarissime Brian Laban - Éditions Atlas – Glénat livres 256 pages – 263 x 340 mm Voici l’histoire des plus belles voitures de tourisme créées par Ferrari. Elles sont présentées ici dans le détail, depuis l’élégante 166M Barchetta, jusqu’aux dernières nées : la LaFerrari, la 458 Spéciale, la FXX-K ou encore la 488 GTB. En tout, une quarantaine de modèles, choisis en raison de leur importance chronologique dans la vie du maître italien, de leur singulière beauté et de leur technique éblouissante. Toutes .60 // Lion édition française - N°690 appartiennent à la catégorie Grand Tourisme, même si certaines n’y entrent qu’à grand peine : la tradition chez Ferrari ne perd jamais ses droits ! Toutes développent les qualités nées de la course, conservant une longueur d’avance sur leurs rivales. Malgré de nombreux bouleversements technologiques et économiques, malgré la disparition du Commendatore en 1988 et malgré une crise aiguë dans les années 1980, Ferrari est aujourd’hui une entreprise dynamique qui a su aborder le nouveau millénaire avec pragmatisme sans sacrifier son héritage : une Ferrari reste et restera une automobile de haute technologie mais assemblée selon des méthodes artisanales. C’est cette histoire, qui oscille sans cesse entre passé et futur que ce livre raconte. 100 ans de motos Collectif Éditions Atlas Glénat livres L’aventure automobile en France Christian Choupin Éditions Larousse Des hommes d’exception… et des voitures de légende ! Un superbe album à offrir à tous les amoureux et passionnés d’automobile. Depuis son invention il y a plus d’un siècle, l’automobile a révolutionné notre mode de vie. Symbole de voyage et de liberté, elle n’a eu cesse d’évoluer et de proposer toujours plus d’innovations technologiques pour répondre au désir de chacun : se déplacer toujours plus vite, toujours plus loin et sans contraintes. Des premières machines à vapeur aux tout derniers concept cars, revivez la fabuleuse aventure de l’automobile en France et retrouvez les modèles emblématiques qui ont marqué son histoire et bien des générations, telles la mythique De Dion Bouton, la célèbre « 4 pattes », l’élégante Dauphine, la flamboyante DS, l’éternelle 2CV, les petites Renault 5 et Peugeot 205, ou encore l’originale CX… Découvrez le parcours d’inventeurs de génie (Louis Renault, les frères Peugeot, André Citroën, Ettore Bugatti…), pionniers hors du commun aux destins exceptionnels, et qui ont consacré leur vie à réaliser leurs rêves. Retrouvez également l’ambiance des premiers Salons de l’Automobile, l’excitation des courses légendaires et vibrez aux exploits des pilotes les plus audacieux. Plus de 300 illustrations, des documents inédits et des fac-similés… Le génie des hommes, la créativité renouvelée, les avancées technologiques, l’histoire des constructeurs… vous saurez tout sur l’aventure automobile en France. 128 pages – 300 x 252 mm L’histoire de la moto à travers un siècle, de l’âge d’or aux temps modernes. Les premières motocyclettes sont essentiellement des bicyclettes auxquelles on a greffé un moteur à explosion. Après une période de tâtonnements, la moto s’affirme à l’issue de la Première Guerre mondiale comme un engin incontournable. Motobécane, Terrot ou Peugeot en France, NSU en Allemagne, Moto-Guzzi en Italie, Triumph et BSA en Grande Bretagne contribuent à populariser le deux-roues à moteur. La moto fait la Une des magazines et son industrie est prospère. La Seconde Guerre mondiale mettra un terme à son expansion et, dès 1945, la moto européenne sera complètement transfigurée. Les constructeurs se lancent alors dans la motocyclette légère et utilitaire. En France, c’est la Mobylette de Motobécane qui prend son envol, de l’autre côté des Alpes, le scooter Vespa fait une entrée remarquée dans toute l‘Europe. Au milieu des années 60, le Japon commence lui aussi à produire des motos. Malgré la concurrence des motos italiennes de Ducati et de Guzzi, ou des allemandes de BMW, les quatre grands Japonais sont toujours, cinquante ans plus tard, les leaders incontestables du monde de la moto. 432 pages – 210 x 285 mm Avec ce numéro prend fin la collaboration de Gustave Emile avec la revue. Ce dernier vous remercie de l’avoir suivi depuis le n° 578, avril 2006. Lion édition française - N°690 // .61 Vie culturelle - Expositions Rosa Bonheur et sa famille par Gustave Émile © Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux. Cliché F. DEVAL Trois générations d’artistes Musée national de Port-Royal des Champs Magny-les-Hameaux (Yvelines) Jusqu’au 25 juillet 2016 Auguste Bonheur Portrait de Rosa Bonheur 1848 - Huile sur toile, 130,5 x 98,5 cm Bordeaux, musée des Beaux-Arts Entre 1860 et 1930, le village de Magny-les-Hameaux fut habité par de nombreux artistes, parmi lesquels les membres de la famille Bonheur. Arthur Bonheur (1824-1884), avait racheté l’ancien presbytère de Magny-les-Hameaux, aménagé quelques années auparavant en atelier par le peintre Brascassat. C’est là que les frères et sœurs de Rosa Bonheur, Auguste, Isidore et Juliette, travaillant en étroite collaboration, produisirent une œuvre importante, tant peinte que sculptée. Rosa, installée en forêt de Fontainebleau, avait été primée au Salon de 1848, lancée par la commande du .62 // Lion édition française - N°690 Labourage nivernais (1849) et le succès de son Marché aux chevaux (1853). Elle accompagna son frère Isidore, sculpteur, dans plusieurs commandes et sa sœur Juliette utilisa plusieurs de ses dessins pour ses propres œuvres. « L’entreprise Bonheur » prit une place singulière en fournissant les modèles de pièces commercialisées par leur beaufrère Hippolyte Peyrol et permettant la diffusion de leurs œuvres peintes par l’éditeur d’estampes Goupil. Raymond Bonheur (1856-1939), musicien aujourd’hui oublié, réunit autour de lui à Magny un cénacle d’écrivains, dont André Gide, et de musiciens, dont Claude Debussy, contribuant à faire de l’endroit un pôle important de la vie artistique à l’ouest de Paris. Présentée pour la première fois au musée national de Port-Royal des Champs, l’œuvre peinte et sculptée des différents membres de la famille Bonheur fait revivre la colonie d’artistes de Magny au XIXe siècle, en marge des écoles de Barbizon et de Cernay. Avec ce numéro prend fin la collaboration de Gustave Emile avec la revue. Ce dernier vous remercie de l’avoir suivi depuis le n° 578, avril 2006 Courbet et l’impressionnisme Gustave Courbet est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme. Faire comprendre les liens personnels et artistiques qui l’unirent à cette jeune génération d’artistes, tel est l’enjeu que s’est donné le musée Courbet. Pour cela, il réunit une cinquantaine d’œuvres des principaux acteurs du mouvement impressionniste. L’impressionnisme est né de la rencontre d’artistes, épris de peinture en plein air et en quête de renouveau esthétique. Gustave Courbet est au centre de ces échanges ainsi que les peintres paysagistes de l’École de Barbizon. Ils puisent leur inspiration dans l’observation directe. Jusqu’au 17 octobre 2016 En 1840, Courbet découvre la côte normande qui devient alors un lieu privilégié pour affirmer son art et rencontrer les futurs impressionnistes. Forêt de Fontainebleau, paysages normands, mer, Paris et bords de Seine…, l’exposition présente tous ces lieux emblématiques dans sa première partie. La seconde partie montre les résonances picturales existant entre les créations de Courbet et celles des impressionnistes. Chaque fois qu’il aborde une thématique, Courbet révolutionne les codes esthétiques en vigueur par la vision qu’il donne et par la technique qu’il utilise. Jean Geoffroy © Valentine Pedoussat Un engagement républicain Jean Geoffroy (1853-1924) dit « Géo », était considéré par ses contemporains comme « le peintre de l’enfance ». Il bénéficie au musée Anne-de-Beaujeu de la première rétrospective de son œuvre. Produite par le musée de l’Échevinage à Saintes, l’exposition est reprise en très grande partie à Moulins. Inédite par le regard qu’elle porte sur l’œuvre de l’artiste, l’exposition permet de découvrir la carrière de Jean Geoffroy. Artiste singulier, il a consacré sa carrière à représenter les plus humbles. Par une peinture touchante et pleine d’émotion, il dénonce la misère, affirme les enjeux de la santé publique et prône l’instruction comme idéal républicain. Peintre prisé, notamment de l’État, il se distingue également comme illustrateur de manuels scolaires et d’ouvrages destinés à la jeunesse. Musée Gustave Courbet Ornans (25) L’exposition de Moulins rassemble plus d’une centaine d’œuvres, pour la plupart inédites : peintures, dessins, estampes, livres illustrés… Présentée à la suite de récentes recherches menées notamment par l’his- Musée Anne-de-Beaujeu Moulins (03) Jusqu’au 18 septembre 2016 Jean Geoffroy En classe le travail des petits, 1889 Paris, ministère de l’Éducation nationale torien de l’art, Dominique Lobstein, cette exposition d’envergure concrétise un travail de longue haleine. Un programme interactif a été spécialement conçu pour le jeune public. Lion édition française - N°690 // .63 Vie culturelle - Musique La sélection CD par Claude Lamarque Vertigo Œuvres de Rameau et Royer - Jean Rondeau, clavecin 1 CD Erato (distribution Warner) Si Jean-Philippe Rameau est tenu pour l’un des grands compositeurs du 18e siècle, Pancrace Royer demeure presque inconnu de tous, notamment de votre serviteur. Contemporain de Rameau, il fut un musicien de haute volée qui laissa en particulier de nombreuses pièces pour le clavecin. Fils d’un officier bourguignon, il est élevé à la cour de Savoie et étudie la musique .64 // Lion édition française - N°690 à Turin. C’est en 1725 qu’il s’installe à Paris, où il est reconnu comme un claveciniste hors pair doté d’un grand talent pour la composition. De 1730 à 1734, il est le chef d’orchestre de l’Opéra. Il compose l’opéra Zaïde, qui restera plus de trente ans à l’affiche avec un succès considérable. C’est lui qui assure la création du chef-d’œuvre de Pergolèse, le Stabat Mater. Dans ce CD, Jean Rondeau nous emmène dans un monde magique où musique et opéra sont intimement liés. Écoutez les emportements vertigineux du Vertigo de Royer ou le Tambourin endiablé de Rameau, et vous serez convaincus. Exceptionnel ! La Victoire de la musique remportée par le claveciniste en 2015 fut largement méritée. Très jolie présentation de l’album. Dutilleux Mendelssohn Rachmaninov Stravinsky/Satie Tout un monde lointain (a) 3 Symphonie « Écossaise » et 4e Symphonie « Italienne » Freiburger Barockorchester, direction Pablo Heras-Casado 1 CD Harmonia Mundi Rhapsodie sur un thème de Paganini, Variations sur un thème de Chopin, Variations sur un thème de Corelli Daniil Trifonov, piano Orchestre de Philadelphie, direction Yannick NézetSéguin 1 CD DGG (distribution Universal) Paris joyeux & triste Piano Duets Alexei Lubimov et Slava Poprugin, pianos 1 CD Outhere Lutosławski Concerto pour violoncelle (b) Mstislav Rostropovitch, violoncelle Orchestre de Paris, direction Serge Baudo (a) et Witold Lutoslawski (b) Réédition Warner (enregistré en 1974) Il y a de temps à autre des rééditions qui rappellent des moments privilégiés. Au moment où EMI enregistrait ce programme à la salle Wagram à Paris, il était donné en concert au théâtre des Champs-Élysées, tout au moins pour le Dutilleux, et j’y étais. Ce fut un immense moment que la création de cette œuvre majeure du 20e siècle qu’est Tout un monde lointain. Il n’est pas exagéré de dire que ce sont deux monuments de la musique du siècle dernier qui nous sont proposés ici. Le soliste pour les deux œuvres est Mstislav Rostropovitch, et personne n’a joué et ne jouera plus du violoncelle comme cela. C’est Lutoslawski qui dirige sa propre composition avec une science de la direction qui ne peut que nous étonner. À la fin de l’enregistrement, l’épouse de Rostropovitch, Galena Vichnevskaïa, déclara : « C’est une histoire de Don Quichotte au 20e siècle. » Un grand moment de pure musique. e Décidément, Mendelssohn convient admirablement au jeune chef espagnol Pablo HerasCasado. Après la fort belle réussite de la 2e Symphonie, ou « symphonie-cantate » Lobgesang, avec l’Orchestre de la Radiodiffusion bavaroise, formation traditionnelle s’il en est, il nous offre maintenant les deux symphonies les plus connues du compositeur avec un orchestre baroque et donc sur instruments anciens. Ici encore, la réussite est totale et c’est d’autant plus remarquable que la comparaison entre les deux types de formations orchestrales pourrait être un handicap. Loin de là, dès les premières mesures Pablo Heras-Casado nous emporte dans un tourbillon peu commun, en particulier dans la 3e Symphonie. Les deux célèbres symphonies « Écossaise » et « Italienne » sont de la même qualité et nous réconcilient avec un nouveau Mendelssohn trop souvent malmené. Ce CD rejoint les grandes interprétations de John Eliot Gardiner. À noter une exceptionnelle prise de son. (distribution Alpha) Fait assez rare pour être mentionné, Daniil Trifonov est reconnu de tous comme un artiste à la forte personnalité, et Dieu sait si entre eux les artistes ont souvent la dent dure. Ce qui frappe ici dans toutes les pièces jouées, c’est le sens de la construction de la phrase. Cette qualité se faisant de plus en plus rare de nos jours parmi la grande quantité de CD de piano proposée aux critiques, il est important de le signaler. Toutes les Variations se déroulent ici avec bonheur. Notre pianiste a incontestablement de grandes affinités avec le compositeur. La remarquable direction du bel Orchestre de Philadelphie par Yannick Nézet-Séguin ajoute à notre plaisir. Un bien beau CD dans un programme original. Voilà un CD qui sort des sentiers battus. Quelle heureuse idée de mêler sur la même galette Stravinsky et Satie ! Idée bien venue, certes, mais somme toute assez logique lorsque l’on sait que vers 1915 les deux compositeurs se côtoyèrent beaucoup à Paris. Il est bon de relire les souvenirs de Francis Poulenc pour se rappeler que Satie, admiratif de l’écriture de son jeune confrère Stravinsky, alla jusqu’à faire une étude poussée de la musique de son cadet. Pianiste peu connu chez nous, Alexei Lubimov est pourtant un immense interprète en recherche permanente de pièces à redécouvrir. Il s’est associé ici avec Slava Poprugin pour les œuvres à quatre mains et pour le Concerto pour deux pianos de Stravinsky. À noter le choix des pianos : un Gaveau de 1906, un Bechstein de 1909 et un Pleyel de 1920. Une remarquable interprétation de Cinéma de Satie clôt ce bien beau CD. Lion édition française - N°690 // .65 Vie culturelle - Musique La sélection DVD & Blu-ray par Claude Lamarque Live at the Théâtre antique d’Orange Œuvres de Berlioz, Poulenc, Saint-Saëns Martha Argerich et Nicholas Angelich, pianos Orchestre philharmonique de Radio-France, direction Myung-Whun Chung Chez Bel Air Classiques (distribution Harmonia Mundi) En guise d’hommage à Myung-Whun Chung, leur directeur musical sur le départ après quinze saisons, l’Orchestre philharmonique de Radio-France nous offre un programme de choix en juillet 2015 à Orange. Après une éclatante ouverture du Carnaval romain de Berlioz, c’est Martha Argerich et .66 // Lion édition française - N°690 Nicholas Angelich qui nous transportent dans le monde de Poulenc avec son Concerto pour deux pianos et orchestre dans une interprétation en tous points remarquable, d’autant plus que les aléas du « plein air » sont ici parfaitement maîtrisés grâce au savoir-faire des opérateurs de la télé- vision. Puis c’est la 3e Symphonie avec orgue de Saint-Saëns qui prend encore une nouvelle dimension dans ce cadre unique. En bis, la Romance à six mains de Rachmaninov et l’ouverture de Carmen de Bizet concluent en apothéose ce concert exceptionnel. Une belle et grande soirée. Bellini Les Capulets et les Montaigus Nicole Cabell, Joyce DiDonato, Saimir Pirgu, Eric Owens, Ao Li Chœur et Orchestre de l’Opéra de San Francisco, direction Riccardo Frizza Mise en scène Vincent Boussard (costumes de Christian Lacroix) Chez Euro Arts (distribution Harmonia Mundi) (Blu-ray) Ce n’est pas tous les jours que Les Capulets et les Montaigus de Bellini bénéficient d’une captation vidéo, et en plus regardable. Si musicalement l’œuvre ne nous transporte pas, cette captation de San Francisco rappelle à notre souvenir la présence vocale des deux grandes stars de l’opéra italien que sont naturellement Nicole Cabell et Joyce DiDonato, absolument sublime en Roméo. L’Opéra de San Francisco ne se fait pas souvent remarquer pour ses productions, aussi ne pouvons-nous que nous réjouir de celle-ci. La direction d’orchestre de Riccardo Frizza est intéressante, le spectacle est bon et solide malgré, une fois de plus, une mise en scène et des décors inesthétiques. Mozart Don Giovanni Peter Mattei, Bryn Terfel, Anna Netrebko, Barbara Frittoli, Giuseppe Filianoti Chœur et Orchestre de la Scala de Milan, direction Daniel Barenboim Mise en scène Robert Carsen (2011) Chez DGG (distribution Universal) On ne peut que rêver en découvrant la distribution de ce Don Giovanni, sûrement l’une des plus convaincantes que l’on puisse trouver à l’heure actuelle. Alors pourquoi ne se passe-t-il absolument rien ? La faute en revient à Robert Carsen, qui oublie que son travail est de diriger des chanteurs. Comme d’habitude, Carsen joue le théâtre dans le théâtre, mais cela ne passe plus du tout là. Il n’y a aucune direction d’acteurs, ce qui est catastrophique à l’opéra. Chacun chante son rôle au mieux, en se souvenant d’autres mises en scène. Les voix sont belles, mais la lassitude gagne à la longue. Daniel Barenboim connaît parfaitement son Mozart, mais on peut se poser la question de savoir s’il y croit. Une immense déception. Beethoven Europakonzert 2015 Concerto pour violon, 6e Symphonie « Pastorale » Isabelle Faust, violon Orchestre philharmonique de Berlin, direction Bernard Haitink Chez Euro Arts (distribution Harmonia Mundi) Enregistré à Pâques 2015 à Baden-Baden, ce concert me laisse un peu sur ma faim même si Isabelle Faust est la belle et merveilleuse violoniste que nous aimons. Son violon ici est indéniablement détendu et même joyeux, alors que la direction de Bernard Haitink est sombre et tourmentée. L’alchimie n’opère pas entre les deux conceptions, on ne peut que regretter qu’autant de beauté et de talent de part et d’autre ne trouvent pas un réel terrain d’entente. Seul maître de la situation dans la Pastorale, Haitink y retrouve toute sa liberté en nous proposant une grande et belle interprétation dans laquelle l’orchestre peut déployer ses qualités d’exception. À 87 ans, Haitink reste un des chefs les plus marquants de ces cinquante dernières années. Rossini : Ouverture de Sémiramis Sibelius : Concerto pour violon Schumann : 3e Symphonie « Rhénane » Leonidas Kavakos, violon Orchestre philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle (filmé à Athènes le 1er mai 2015) Chez Euro Arts (distribution Harmonia Mundi) (Blu-ray) Bien que l’association des œuvres jouées y soit souvent inattendue voire bizarre, le « concert de l’Europe » donné chaque année le 1er mai dans une grande ville européenne ne manque pas d’intérêt. Les mélomanes découvrent en ce moment un nouveau violoniste de talent en la personne de Leonidas Kavakos, qui nous livre ici une bien belle interprétation du Concerto de Sibelius, que je considère comme l’un des plus grands de toute l’histoire de la musique. La 3e Symphonie de Schumann, trop rarement donnée, trouve avec Rattle un ardent défenseur. Le concert est complété par une belle ouverture de Sémiramis de Rossini. Un bien beau programme que rien ne vient troubler. Lion édition française - N°690 // .67 Vie culturelle - Jazz Le blues, élément fondamental du jazz par Laurent Verdeaux Jacques Morgantini Mémoire de blues 2xDVD, Jazz Hot-Club de Pau Produit et commercialisé par le Hot-Club de Pau : paujazz.fr .68 // Lion édition française - N°690 En un mot comme en cent, le concepteur, acteur et documentaliste de ce double DVD est le connaisseur-ès-blues n°1 en France et dans les espaces circonvoisins : beaucoup pensent même que, à part les musiciens eux-mêmes, et encore, personne ne connaît aussi bien cette musique-là, à fond et jusque dans les coins. Et ce depuis longtemps… car cet increvable prosélyte de la musique noire américaine est en passe de devenir nonagénaire avec une énergie et un discernement qui laisseraient pantois un régiment de gérontologues et Saint Aloysius réunis. C’est juste après la guerre que le jeune Jacques Morgantini découvre la musique qui sera présente à tous les rendez-vous de son existence : « je me suis passionné, dit-il, pour cette forme musicale due au génie des Noirs des U.S.A., les descendants des esclaves. Bouleversé par ce que j’entendais, j’ai voulu connaître, questionner, enregistrer les hommes qui jouaient cette musique. Musique d’abord d’observation du monde qui les entoure, de ce qui les choque, les amuse ou les indigne. Et tout cela traité avec une exceptionnelle dignité, avec humour, avec dérision et débouchant souvent sur l’espoir d’une vie meilleure ». Mais il ne reste pas seul dans son parcours : à peine marié, il y entraîne sa jeune femme, et c’est bientôt elle qui pousse à aller plus loin. Ce n’est pas tout d’aimer, d’entendre et de faire venir en France les plus grands bluesmen de l’époque, encore fautil joindre l’action à la parole, y aller voir et faire quelque chose ! Les voilà partis pour Chicago, où il reviendront souvent : les amis bluesmen les piloteront dans le Southside ou le Westside, sortes de capitales du blues – et qui le sont toujours. Le genre d’endroit où l’homme blanc ne met jamais les pieds, et où règnent les formidables musiciens que nous avons connus au hasard de tournées européennes… mais aussi quelques autres, alors complètement inconnus hors de leur quartier et que Jacques et Marcelle Morgantini, aidés de leur fils Luc, vont enregistrer in situ et faire sortir de leur anonymat : eux aussi connaîtront l’Europe, ses salles de concert et ses publics, bénéficiant aussi d’un label de disques, créé pour eux, qui a pour nom MCM… disques qui sont maintenant très recherchés par les collectionneurs. C’est donc aussi une aventure familiale que raconte ce double DVD, une aventure placée sous le signe d’amitiés profondes tissées par-dessus l’Atlantique et les Grands Lacs. La première de ces deux galettes, titrée The Genesis raconte le début de cette expérience unique, les premières rencontres – avec Big Bill Broonzy, pour commencer ! – et celles qui suivront, tout au long des années. Éloquent contrepoint des images (extraits de films aussi privés qu’inédits, photos) et des commentaires d’un homme véritablement habité par son sujet. On reconnaît au passage tellement de grands noms de la musique noire américaine que je renonce à vous en faire l’inventaire… mais ceux qui ont eu le bonheur de fréquen- ter Fred Below, « Sister » Rosetta Tharpe, Willie Mabon ou d’autres sont promis à de belles émotions en les voyant revivre à l’écran. L’autre DVD, The French Connection est plus particulièrement consacré à la partie chicagoane de l’itinéraire, souvent mise en regard avec des séquences françaises : là aussi, le contrepoint imagescommentaires est pertinent, mais le « plus » de ce second volet est vraiment une série de plongées dans le quotidien de musiciens qui, jusqu’à être un peu mieux mis en lumière par ces improbables Blancs venus d’ailleurs, étaient alors aussi pendant la journée chauffeurs, mécanos, coursiers ou balayeurs. Tout cela est naturellement accompagné d’une musique aussi exceptionnelle qu’irréprochable, exécutée en pleine liberté et spontanéité par des artistes de toutes générations et très bien enregistrée. Quant aux extraits de films, tournés en 8 mm avec les moyens du bord, ils sont présentés sur une sorte d’écran blanc virtuel qui gomme leur côté « amateur » et les met en valeur ; idée du réalisateur technique de ces documents, Jacques Gasser, dont le montage est d’une habileté telle que, en deux fois deux heures plus quelques bonus bienvenus, vous ne verrez pas le temps passer. Mémoire de blues est un document sans aucun équivalent et, que vous soyez juste curieux des choses ou acharné mélomane, vous n’en sortirez pas indemne. French blues all stars Live in Paris AHEAD AH 825.2 Distribution SOCADISC On n’en parle pas beaucoup en dehors d’un milieu assez compact d’amateurs et de musiciens, mais le blues français existe et il ne se porte pas trop mal. Beaucoup de bluesmen français sont également connus dans le jazz à proprement parler, et c’est le cas ici pour le leader du groupe, le batteur Simon Boyer, dont la pulsation et l’énergie sont pour beaucoup dans son rendement. Le groupe comporte en Julien Brunetaud un musicien horspair, tombé dans la marmite quand il était petit. On l’entend très à son avantage au piano dans My eyes on you (de Willie Dixon et Buddy Guy) et à l’orgue dans Look like twins (de Muddy Waters). La première chose à laquelle on pense d’ailleurs à l’écoute des French Blues All Stars, c’est à l’orchestre Muddy Waters, à sa puissance et à sa tonicité. Chez les bluesmen français ou européens, tout le monde connaît Thibaut Chopin, contrebassiste efficace et qui semble avoir une sorte de don d’ubiquité – on le voit partout. S’y ajoutent un harmoniciste, Youssef Remadna, et deux guitaristes : Anthony Stelmaszach, superbe soliste dans la lignée BB King (A man and the blues, de Buddy Guy) et Stan Noubard-Pacha, au style très différent et mis en valeur dans Can’t hold out much longer (du fameux Little Walter). La plupart jouent de plusieurs instruments et presque tout le monde chante… dans Who’s been talking, blues en mineur de Howling Wolf, Youssef Remadna a même des accents de Ray Charles. Enregistré en public lors d’une série de concerts parisiens, cet excellent album a reçu le prix du Hot-Club de France 2015, et c’est bien mérité. Sa musique rejoint par bien des points celle qui se trouve dans les DVD de Jacques Morgantini évoqués par ailleurs : vous aurez compris qu’on est en plein dans le blues façon Chicago… et bien franchement, on s’y croirait ! Lion édition française - N°690 // .69 Vie culturelle - Cinéma La sélection cinéma par René Quinson Retour chez ma mère Elle Savoureuse comédie familiale Un drame au vitriol Privée de ressources après la faillite de son cabinet d’architecte et peu aidée par sa sœur et son frère, Stéphanie revient vivre chez sa mère Jacqueline la soixantaine épanouie, bonne vivante, généreuse qui organise un succulent déjeuner de famille. Car elle a un secret à révéler, son intrigue sentimentale et sexuelle avec le voisin du dessous. Hélas le repas tourne au règlement de comptes entre ses enfants qui remuent des souvenirs et se déchirent à propos d’un passé qu’il aurait mieux valu ne pas évoquer. Que l’on se rassure, l’auteur-réalisateur Eric Lavaine ne nous fait pas un remake de Festen où une réunion de ce genre tourne au tragique. On est dans la comédie avec des chamailleries sans importance, dont la drôlerie appuyée sur des dialogues spirituels débouche parfois sur un peu de cruauté. Alexandra Lamy, la fille sans emploi, dynamique à souhait, Mathilde Seigner, « grande gueule » évidemment mais non sans sensibilité, Josiane Balasko mêlant allègrement truculence, générosité et même sensualité, mènent le jeu avec complicité .70 // Lion édition française - N°690 Michèle est violée chez elle par un homme masqué. Elle ne porte pas plainte, reprenant sa vie comme si de rien n’était ou presque et, refusant de se laisser dévorer par ce qu’elle a subi, va tenter de deviner l’identité de son agresseur. Paul Verhoeven fait son grand retour dix ans après Black Book avec un film qui risque de faire jaser par son propos osé, enrichissant si on l’apprécie pour ce qu’il est : le portrait intime et complexe d’une femme qui ne représente qu’elle-même jusque dans son rapport au désir et à la brutalité. Le Hollandais violent pousse le curseur encore plus loin que Philippe Djian dans son livre Oh...! déjà très audacieux. La liberté de caractère de Michèle rappelle la Catherine Martell de Basic Instinct dans un cadre plus réaliste. Isabelle Huppert est redoutable dans la peau de cette femme fière et forte, souvent cruelle. La construction du scénario est complexe, avec un rare sens de l’ellipse et des dialogues aussi méchants et caustiques que ses personnages presque tous monstrueux (mention spéciale aux voisins Virginie Efira et Laurent Laffitte dans leurs meilleurs rôles au cinéma) mais désespérément humains. Elle n’est pas aisément aimable, nous heurte même, mais sa maestria nous emporte implacablement. Alice de l’autre côté du miroir Retour au Pays des Merveilles Après une longue absence, Alice (Mia Wasikowska toujours) revient au Pays des Merveilles. Elle retrouve le Chapelier Fou déprimé car personne ne le croit lorsqu’il affirme que sa famille, qu’il croyait disparue, est encore vivante. Alice remonte le temps dans l’espoir de guérir son ami. James Bobin reprend le flambeau de Tim Burton et signe une suite plus plaisante que l’original, certains personnages gagnant en profondeur. Johnny Depp est ici plus mesuré, toujours un peu fou certes mais moins épuisant, moins grimaçant, plus fin et par conséquent plus attachant. Il trouve un adversaire à sa (dé) mesure en la personne de Sacha Baron Cohen lors d’une pause thé qui tape sur les nerfs de ce dernier à force de jeu de mots sur le temps, dont il est le Maître, contrarié par l’initiative d’Alice de modifier l’Histoire. L’on découvre également les traumatismes profonds de la méchante Reine Rouge. Ses échanges avec sa sœur La Reine Blanche sont presque émouvants, notamment grâce à des interprétations nuancées, malgré les épais maquillages de Helena Bonham Carter et Anne Hathaway. Tout le monde pourra se reconnaître dans la morale finale, certes naïve, de tirer les leçons du passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs dans le futur. A war Les ravages d’une guerre Claus Michael Pedersen (Pilou Asbæk, vu dans Le Trône de fer) est à la tête d’un régiment de soldats danois affectés en Afghanistan. Après la mort de l’un de ses hommes, le moral des troupes est au plus bas, la tension est à son comble. Lorsque sa patrouille est prise sous des tirs croisés, il prend une décision dramatique pour assurer leur évacuation. Nommé à l’Oscar du meilleur film étranger cette année, ce drame minimaliste de Tobias Lindholm privilégie, tout comme American Sniper de Clint Eastwood, les ravages intimes de la guerre plutôt qu’une critique argumentée des origines du conflit et de ses conséquences. Dans la première partie, la tension permanente face à la menace d’ennemis invisibles est dépeinte avec retenue, de l’ennui du quotidien des militaires en mission à la mort qui soudain peut frapper. Un procès est au cœur du retour au Danemark et là enfin les manquements aux règles de l’engagement sont exprimés avec notamment une réflexion troublante sur les responsabilités. Le dénouement n’est pas satisfaisant pour l’ensemble des parties, défense et accusation. Le voyage de Fanny Des enfants en exode Juin 1943. Dénoncés par une bonne âme du village où ils étaient cachés, huit enfants juifs s’enfuient vers la Suisse, aidés courageusement par Madame Forman qui dirigeait la pension où ils se trouvaient. Lorsqu’ils perdent sa trace, Fanny, douze ans, doit prendre la tête de la troupe, consciente qu’ils devront se débrouiller seuls pour survivre. L’idée d’enfants livrés à eux-mêmes dans un contexte troublé aurait pu mener à un drame fort. Hélas, en adaptant le roman semi-autobiographique de Fanny Ben Ami, Lola Doillon signe un film sans âme. Raconté volontairement à hauteur de ses jeunes protagonistes, le contexte historique est comme absent, les soldats allemands ne faisant que des apparitions sporadiques pour relancer l’intrigue. La jeune interprète Léonie Souchaud s’impose sans trop d’effort, démontrant une assurance plaisante. Les personnages de Cécile de France (Madame Forman) et Stéphane de Groodt (le gentil fermier) sont eux sous-employés. Les dialogues lourdement explicatifs, les décors et les costumes trop neufs ainsi que la musique envahissante nuisent à toute émotion. Lion édition française - N°690 // .71 Vie culturelle - Cinéma Le professeur de violon Un film musical et généreux Le film du cinéaste brésilien Sergio Machado est basé sur des faits réels à partir de l’histoire de l’Institut Baccarelli qui a créé un conservatoire de musique classique et même un orchestre symphonique dans la plus grande favela de Sao Paulo gangrenée par la violence, la criminalité et la misère. Le personnage principal, héros généreux des temps modernes, est un Brésilien, grand violoniste ne craignant pas d’aider les autres pour faire partager son amour de la musique et le sens de la discipline et du beau. Travail éducatif et caritatif d’autant plus méri- .72 // Lion édition française - N°690 toire qu’il est dangereux car les dealers et les gangs ne l’entendent pas de cette oreille. Le film montre, au-delà de l’aspect musical, un combat contre l’inégalité sociale car il établit un constat de la réalité dure et violente du Brésil où pourtant l’éducation et la culture sont des armes efficaces réussissant des progrès, voire des miracles. Double miracle : le professeur intégrera lui-même le prestigieux orchestre national comme premier violon et les jeunes élèves obtiendront succès et reconnaissance. GRAND ANGLE Dossiers et Grands Angles Mai 2011 / N°634 Sept. 2011 / N°637 Dec 2011 / N°640 Mars 2012 / N°643 Juin 2012 / N°646 Sept. 2012 / N°648 Dec 2012 / N°651 Mars 2013 / N°654 Juin 2013 / N°657 Sept. 2013 / N°659 Dossier spécial : Livres Dossier spécial : Le tourisme Dossier spécial : La Corée Dossier spécial : Autour de la musique Dossier spécial : La mer Dossier spécial : Jeu Dossier spécial : La République fédérale d'Allemagne Dossier spécial : Train Dossier spécial : Amour Dossier spécial : Boissons de-ci de-là Dec 2013 / N°662 Mars 2014 / N°665 Juin 2014 / N°668 Sept. 2014 / N°670 Dec 2014 / N°673 Mars 2015 / N°676 Juin 2015 / N°679 Sept. 2015 / N°681 Dec 2015 / N°684 Mars 2016 / N°687 Grand Angle : Le Canada Grand Angle : Il était une fois… Grand Angle : Femme Grand Angle : Bateaux Grand Angle : Hawaï Océanie Grand Angle : L'or Grand Angle : La gourmandise Grand Angle : L'espace Grand Angle : Le Japon Grand Angle : Collections et collectionneurs Lion édition française - N°690 // .73 GRAND ANGLE .74 // Lion édition française - N°690 les animaux de compagnie Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, J'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. Maurice Carême Conception Armand Herscovici p 76. p 78. p 80. p 82 p 84. p 86. p 88. p 91. Moi Lulu chat de compagnie Le boom des NAC La langue au chat Les animaux de compagnie : un marché prometteur Animaux de compagnie célèbres Hors la loi. Même pas peur Animaux de compagnie et Peintres … animaliers Bêtes de publicité ! Animal sandwich ����������������������������������������������������������������������������������� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������� �������������������� ����������������������������������������������������������������������� ���������������������������������������������������������������������������������������� ��������������������������� ������������������������������������������������������������ Lion édition française - N°690 // .75 GRAND ANGLE Moi Lulu, chat de compagnie Chalut, je m’appelle Lulu. Enfin, quand mes humains ne m’appellent pas minou, chaton, boubou, mon trésor,… ou sale chat, voleur, vilain… Je ne suis pas de race comme 5 % des chats, mais européen noir, avec des yeux verts magnifiques. J’ai 6 ans (je peux vivre jusqu’à 16 ans). Je pèse 4 kg pour 50 cm sans la queue (elle, 25 cm) : dans la moyenne. J’ai été adopté à l’orphelinat et je suis chanceux : j’ai à ma disposition des lits et des canapés confortables, un frigo bien rempli, des repas réguliers et bons que je peux bouder, des humains aimants et compréhensifs, et un jardin sympa. En dehors de manger et de dormir, soit environ 20 heures par jour, je me lave soigneusement, puis je sors dans la nature regarder les oiseaux, profiter du soleil et, en bon carnassier, chasser les mulots. Mon humaine adore que je les dépose dans ses chaussures, au pied de son lit ou au milieu du salon. Quelquefois, je les laisse en vie plusieurs heures, histoire de les torturer ; ce n’est pas trop bon à manger, je préfère le filet de bœuf ! Je suis très gourmand : haricots verts, asperges, cœur de palmier… viande rouge, poulet, pas trop le poisson, mais les bonnes croquettes, le beurre, les croissants et tout ce qu’il y a dans les assiettes des humains… Vers 17 h j’exige mon repas. Satisfait, je me lave et je vais m’installer pour mes quartiers du soir : coussin, fauteuil… J’aime beaucoup jouer avec des plumes, des balles, des souris peluches. Les esclaves doivent me faire plaisir quand je le veux, sinon je gratte les tapis, je tire la nappe, je me vautre sur le linge repassé, je mange la plante verte… j’ai plein d’idées. J’ai aussi de redoutables griffes rétractiles et bien aiguisées. Parmi la gente animale, je suis très agile. Je peux sauter ou tomber du 5e étage sans me faire mal, grâce On compte près de 80 races différentes ; en tête les persans, les norvégiens, les birmans. La robe d’un chat est composée d’une ou plusieurs couleurs : noir ou seal chez les colourpoint, bleu grisardoise, chocolat, lilas, cannelle, faon, roux, crème, blanc, qui forment diverses combinaisons. Exception : le sphinx est nu et rose ! .76 // Lion édition française - N°690 à mon organe vestibulaire (oreille) super développé et qui me confère un excellent sens de l’équilibre. Ma colonne vertébrale est très souple et j’ai plein de muscles. Je peux sauter 5 fois ma taille, courir jusqu’à 40 km/h mais je me fatigue vite. Je sais nager mais je n’aime pas l’eau, sauf sous le robinet pour boire. D’une ouïe vraiment sensible, je peux entendre plusieurs sources de bruits simultanément, détecter leur distance. Ma vue ? Je vois mieux que vous : angle de 287° en binoculaire (vous 130°) ; je suis nyctalope : ma pupille s’accommode à la lumière : fente étroite en pleine lumière, cercle parfait à la pénombre. Mon odorat a une grande importance dans ma vie sociale pour délimiter mon territoire (avec une goutte d’urine) ; il est de 50 à 70 fois mieux développé que chez l’homme. En revanche, mon goût est moins développé que celui de l’homme ou du chien. Pour toucher, j’ai des coussinets par Catherine Chenel très doux, et mes vibrisses : mes moustaches et des touffes de poils bien placées, qui m’indiquent la proximité d’obstacles, même dans l’obscurité. Je communique principalement par des phéromones (hormones d’adaptation) ou des positions corporelles : position générale du corps, mimiques faciales ou mouvements de la queue, des yeux et des oreilles. Je m’exprime en vocalisant, miaulant, feulant, ronronnant, grognant. Je peux souffler très fort. Mon caractère ? Indépendant, territorial, possessif, jaloux, malin, rusé, curieux, explorateur, aimant, dédaigneux, calme, silencieux, bavard, joueur, acrobate, entêté, exigeant, délicat, attentif, cruel, égocentrique, gourmand, exclusif, rancunier, diabolique, paresseux, paisible, nerveux, fou, agité, sentimental, démonstratif … J’aime les gentils enfants à qui je peux apporter beaucoup sur les Les motifs, appelés patrons : solide : uni, tabby : rayé ou tacheté, colourpoint : coloration spécifique sur le bout des pattes, la queue et le visage, bicolore ou colourpoint « ganté », avec des taches de blanc, tricolores écaille de tortue ou calico mink et sépia entre le colourpoint et le solide. Les animaux de compagnie plans affectif, émotionnel et psychologique. On prend un chat à 50 % pour tenir compagnie, 33 % pour les enfants, 21 % pour chasser les souris et 3 % pour l’esthétique. Cher à entretenir : les Français dépensent plus de 3 milliards d’euros par an pour les chats, entre soins, vaccins, nourriture, jeux. Un foyer sur deux a un pet, dont 26 % de chats. Sur les 9 millions de chats français, il y a seulement 8 % de chats de race, parmi lesquels 25 % de persans. Je suis un membre de la famille à part entière ! Je partage tout : les vacances, les repas, les repos, les peines, les joies et la maison, les imprimantes et les claviers, les lavabos, les valises, les oreillers. Je suis irremplaçable et tellement modeste ! Lion édition française - N°690 // .77 GRAND ANGLE Le boom des NAC par Roland Mehl À côté des animaux de compagnie traditionnels, il existe depuis un certain temps une course vers les NAC (acronyme de “nouveaux animaux de compagnie”) qui n’a de cesse de se développer. Un marché comparable à celui des chats et des chiens. Il s’agit d’espèces non conventionnelles qui sont entrées il y a quelques années dans le cercle des animaux de compagnie. Certains sont domestiqués depuis longtemps, mais destinés à un autre usage. D’autres sont plus exotiques, considérés comme domestiques dans leur pays d’origine, tandis que chez nous, ce sont des individus sauvages qu’il est possible de garder en captivité, mais sous certaines conditions. C’est en 1980, qu’un vétérinaire lyonnais, Michel Ballageon, devant l’accroissement des consultations pour ce type d’animaux, a l’idée de créer une nouvelle spécialité permettant leur thérapeutique et leur chirurgie. Il propose pour eux ce nom de “nouveaux animaux de compagnie” (NAC). L’engouement pour ces bestioles est tel que l’on peut se poser des questions sur les motifs de leur adoption. Peut-être est-ce l’envie de répondre à un besoin affectif, celui de veiller sur quelqu’un qui a besoin de vous, ou le bonheur de trouver une maison vivante et chaleureuse et parler à qui sait être une oreille attentive sans jamais vous interrompre. Ce marché poursuit son ascension : on en compte près de 4 millions au niveau national, c’est-à-dire que plus de 6 % des foyers possèdent au moins un NAC. Leur liste est assez longue. Elle comporte des animaux connus comme divers rongeurs, mais aussi des espèces plus exotiques telles que les reptiles (iguanes, serpents), ou des arachnides (mygales, scorpions). Cependant, les proportions ne sont pas égales. Une demi-douzaine d’espèces constitue la grande majorité de ce marché, dont les rongeurs les deux tiers. Voyons d’abord quels rongeurs sont les plus demandés. Le hamster Cette boule de poils est adorée par les enfants. Facile à manipuler, sa marche est lente et il ne demande pas grandchose : juste une petite niche, car il a un rythme crépusculaire, vit la nuit et dort le jour. Particulièrement si- lencieux, il n’émet que peu de sons. Omnivore, il mange aussi bien des végétaux que des aliments d’origine animale qu’il conserve dans ses abajoues. Le cobaye Appelé aussi « cochon d’Inde », bien qu’il soit originaire d’Amérique du Sud et qu’il n’ait rien à voir avec le porc. C’est Christophe Colomb qui, le découvrant chez les Incas, le baptisa « cochon » en raison de son cri aigu, et .78 // Lion édition française - N°690 « d’Inde » , car il pensait y débarquer. Avec le hamster, il est l’animal préféré des enfants. Grégaire, aimant la solitude et peu agressif, il est herbivore et possède l’un des plus larges répertoires vocaux chez les rongeurs. Les animaux de compagnie Parmi les mammifères, on possède surtout : Le furet Difficile de résister à son petit museau, d’autant plus qu’il s’habitue facilement à vivre avec l’homme. Il est docile comme un chien et éveillé comme un chat. Il aime cacher dans un endroit secret tous les objets qu’il trouve. Il peut dormir les trois quarts de la journée. La curiosité est sa caractéristique la plus évidente ; intelligent et vif, il a tou- jours envie de s’amuser. Petit inconvénient : sa peau dégage une odeur désagréable. Carnivore, parmi les aliments qu’il préfère citons en tête la viande, suivie des œufs durs et du fromage. Il aime aussi les fruits et les légumes, crus ou cuits. Il affectionne aussi des croquettes spécialement conçues pour lui. Surtout, il boit beaucoup et l’eau ne doit jamais manquer. Le lapin Il ronge bel et bien tout ce qu’il trouve, mais ce n’est pas un rongeur. Curieux, son rythme est crépusculaire et il est actif surtout le matin et au coucher du soleil. Câlin, il s’adapte très bien à la vie en appartement et on peut le laisser gambader dans la maison. Il est vif, intelligent et affectueux, mais n’aime pas la solitude. Il est compliqué de le garder en ville car il est exclusivement herbivore. Son alimentation est composée essentiellement de foin, fibres contenues dans les végétaux, qu’il doit mâcher assez longtemps car, pour rester saines, ses dents ont besoin de ronger toute la journée des aliments bruts. Coprophage, les petites boules molles qu’il recycle en les mangeant dès qu’elles sortent de son intestin est une façon de récupérer certaines substances nutritives présentes, en particulier vitamines et protéines. On peut rajouter dans cette série : l’écureuil, le chinchilla et la souris. Les NAC exotiques Cette catégorie (environ 15 % du total des NAC) comporte des espèces aussi rares que variées. Pour nos compatriotes, suivant en cela l’exemple des Américains, avoir un fauve est légal et leur possession est un phénomène de mode recherché. Cela va de mignonnes bestioles comme la tortue, l’iguane, la grenouille et le perroquet, en passant par des sujets apparemment moins sympathiques, mais qui ont pourtant quelques amateurs (on en connaît !), tels le scorpion, le boa ou l’alligator. Acheter un python ou une mygale est très « new fashion » ! Mais la législation oblige leur propriétaire à avoir : un certificat d’origine pour justifier la provenance licite afin d’éviter la collecte illégale un autre document dit de « capacité » pour l’élevage d’espèces non domestiques une autorisation préfectorale pour leur détention afin de valider le principe de «terrariophilie» – à savoir imiter leur biotope dans un milieu confiné – leur soit appliqué. Alors, posséder un nouvel animal de compagnie ? Pourquoi ? Besoin d’exotisme, désir de meubler sa solitude, ou véritable amour des bêtes, Dans tous les cas, la passion pour les NAC est un phénomène qui ne pourra que s’amplifier. Lion édition française - N°690 // .79 GRAND ANGLE La langue au chat Les animaux de compagnie sont, leur nom l’indique, nos compagnons. Ils réchauffent la vie de leurs maîtres. Depuis des lustres, ils investissent nos demeures. Attention, ils ne s’en sont pas contentés ! Le langage a lui aussi subi un assaut en règle, et les sympathiques bébêtes figurent dans de multiples expressions aussi savoureuses que comiques ou colorées. Toutes ont une histoire. En voici quelques échantillons, à la gribouillette. Donner sa langue au chat. Autrefois, on disait « jeter sa langue au chien ». C’était péjoratif, car, à l’époque, on ne « jetait » aux toutous que les restes. Leur jeter sa langue, c’était renoncer à trouver la réponse à une devinette. Petit à petit, l’expression est devenue « donner sa langue au chat ». En effet, à partir du XIXe siècle, le minou fut considéré comme un gardien de secrets. Il connaissait donc la réponse à la devinette. En lui donnant sa langue, on lui prêtait la parole pour qu’il nous la communique. Il n’y a pas un chat. Nos charmants minets se trouvent en général là où il y a des hommes. Car s’ils sont très indépendants, ils adorent qu’on s’occupe d’eux, notamment pour les nourrir. Aussi, un endroit sans chat est probablement aussi sans homme. Autrement dit, il est désert. Il fait un temps de chien Le pauvre meilleur ami de l’homme a longtemps été considéré comme une sale bête. En Palestine, au Ier siècle, l’expression « chien de païen » était couramment utilisée. Dans l’Évangile selon Matthieu, Jésus dit : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens » et « Il n’est pas juste de prendre le pain des .80 // Lion édition française - N°690 enfants et de le jeter aux chiens ». Madame de Sévigné, Molière ou Voltaire parlaient de « chienne de vie ». Bref, évitez de sortir s’il fait un temps de chien. Avoir du chien Hors de son usage habituel, le mot chien peut être soit une insulte, soit un adjectif ayant un sens proche de “coquin” ou “canaille”. C’est probablement ce deuxième sens qui est à l’origine de l’expression apparue dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Pour qu’une femme ait « du chien », il ne suffit pas qu’elle soit belle, ah non ; il lui faut aussi ce petit « truc en plus », ce charme mystérieux qui la rend irrésistible. Et alors… L’oiseau rare L’expression est apparue au XIXe siècle. Il pourrait s’agir d’une référence au Phénix, oiseau légendaire en Égypte et ailleurs, lié au culte du soleil, et renaissant à chaque fois de ses cendres. On peut supposer que c’est en référence à ce volatile d’exception que l’expression a pris le sens de « personne n’ayant que des qualités », donc personne rare. Exemple : une femme ayant du chien est un oiseau rare? Avoir d’autres chats à fouetter Au XVIIe siècle, lorsque l’on voulait indiquer que quelque chose était sans importance, on disait « qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat ». C’est de cette expression que provient « avoir d’autres chats à fouetter » signifiant que l’on a des préoccupations beaucoup plus importantes. Rien à voir avec le chat à neuf queues. Se regarder en chiens de faïence Au temps où les gens se chauffaient au bois, il était d’usage d’orner la cheminée de bricoles diverses, notamment de paires de chiens en faïence. Posés l’un en face de l’autre, ils se regardaient fixement – forcément –, et, semblait-il, avec hostilité. D’où la naissance de l’expression vers fin du XVIIe siècle. Arriver comme un chien dans un jeu de quilles Cette expression date du XVIIIe siècle, époque où le jeu de quilles atteignait le sommet de sa popularité. Les quilles s’affalant au moindre geste brusque, on comprend comment un chien voulant jouer viendrait chambouler un tel jeu. Être comme chien et chat Dans la croyance populaire, les chiens et les chats ne peuvent se supporter. Cette conviction ne date pas d’hier. On disait Les animaux de compagnie en effet dès le XVIe siècle « être amis comme le chien et le chat ». La forme actuelle « être comme chien et chat » date du XVIIe siècle et signifie que deux personnes ne peuvent s’entendre. Donner des noms d’oiseau Ne traite-t-on pas de bécasse une femme peu intelligente, et de buse un homme sot ? Et que dire de l’autruche qui désigne celui qui ne veut rien voir, de la vieille chouette, une femme si méchante, de la grue qui… – enfin, vous savez –, de la poule, qui lorsqu’elle est mouillée, évoque un poltron. Étonnez-vous après ça qu’affubler quelqu’un de noms d’oiseaux équivaille à l’abreuver d’insultes. Et cela depuis la fin du XIXe siècle, qui décidément semble avoir été propice à la naissance des expressions animalières. Le premier chien coiffé Équivalent à « le premier venu ». L’expression date du XVIe siècle. Elle désignait l’époux d’une femme restée longtemps seule qui s’empressait de se marier avec le premier venu, plus ou moins présentable. Les mauvaises langues disaient qu’en cas de nécessité extrême, elle se serait même mariée avec un chien, pourvu qu’il soit coiffé. Il ne faut pas réveiller le chat qui dort. cienne, qui signifie « Il faut laisser les choses comme elles sont », remonte au XVe siècle sous cette version. Auparavant, elle existait sous la forme « il ne faut pas réveiller le chien qui dort ». Chat-chien, chien-chat, on n’en sort pas. « Plus je vois les hommes, plus j’admire les chiens », disait Mme de Sévigné. Jean Cocteau, lui, déclarait : « Si je préfère les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a pas de chat policier. » Laissons le dernier mot à Fénelon : « L’homme seul, malgré sa raison, fait ce que les animaux sans raison ne firent jamais. » Cette expression proverbiale très anLion édition française - N°690 // .81 GRAND ANGLE Les animaux de compagnie un marché prometteur par Roland Mehl Un foyer sur deux en France possède au moins un animal de compagnie. Et il y en a autant que d’habitants : 63 millions. C’est le plus grand nombre en Europe, générant un marché de près de 4,5 milliards € par an, soit une dépense moyenne de 700 € pour chacun de nos compatriotes. .82 // Lion édition française - N°690 Les animaux de compagnie En fait, 26,3 % des foyers possèdent au moins un chien, 25,9 % un chat, 11,6 % un poisson, 5,2 % un oiseau. main coon, le Sacré de Birmanie, le persan et le bengale. Le marché des ADC (animaux de compagnie) comprend plusieurs secteurs : Au total, un million de chats et chiens naissent chaque année. La nourriture (aliments, friandises, croquettes : 3 milliards € par an) L’hygiène (brossage, bain, toilettage) et la santé (médicaments) : 580 millions €) Les accessoires (manteaux, pa- niers, niches) : 405 millions €, sans compter les assurances (4 % du total), les services de garde et le commerce des animaleries. Il est en pleine expansion, et n’a cessé d’augmenter (4 % en moyenne par an depuis 5 ans). Mais l’évolution est variable suivant le type d’animal. Ainsi, on trouve une croissance de 24 % en 5 ans concernant les chats, et 12 % pour les chiens, mais une baisse conséquente pour les poissons et les oiseaux. Les circuits de distribution qui engendrent ces dépenses sont les grandes surfaces pour plus de la moitié, puis viennent les jardineries (14 %), les vétérinaires (12 %), les coopératives (10 %), les animaleries (5 %), les pharmacies (3 %) et le e-commerce (2 %), ce dernier ayant tendance à un fort développement. Revue de détail Les chiens, on en compte 8,5 millions en France. Bâtards (23,7 %) ou de race, on constate une augmentation significative de multipossesseurs (21,3 %). L’an dernier, 218 320 chiens de race pure ont été enregistrés au LOF (Livre des origines français), dans l’ordre : les bergers allemand et belge, le labrador et le king-charles. Et parmi les races préférées par leurs propriétaires, on trouve respectivement : le caniche, le labrador, le yorkshire et le l’épagneul. Pour les chats (11,5 millions), les Français préfèrent : le siamois, le persan et le chartreux. Parmi ceux possédant un pedigree, citons le Concernant la nourriture, elle est évidemment liée au niveau de vie de leur propriétaire. En fait, ce marché est quatre fois supérieur à celui de l’alimentation infantile, deux fois plus que les soins personnels, et progresse de 3 à 4 fois chaque année. Les chats consomment en moyenne le tiers de ce que mangent les chiens, avec 47 % d’aliments humides. Les chiens absorbent 48,6 % du marché total de 3 milliards €, les chats 35,3 %, le reste est consommé par les 36 millions de poissons et les 3,8 millions d’oiseaux qui constituent les autres animaux de compagnie. La santé : un marché porteur La France est le premier fabricant de médicaments pour chiens et chats avec le quart du marché européen. Il est constitué pour moitié par les produits de prévention (vaccins : 20 %, antiparasitaires : 17 %, insecticides : 12 %), et pour l’autre moitié par la thérapeutique (18 % d’antibiotiques, 9 % de topiques, 8 % d’antiinfectieux, le reste ce sont des médicaments destinés à des affections organiques. Les accessoires Le marché de 4 milliards comprend une vaste panoplie depuis, pour les chiens, les laisses et les niches jusqu’aux bijoux et vêtements, en passant par les jouets et les parfums ou, pour les chats, les litières, les paniers et les gamelles. Mais, le progrès ne s’arrête pas là et le business des toutous et des minets génère des services de plus en plus sophistiqués. Ainsi, une start up californienne commercialise des colliers connectés qui permettent de mesurer les activités des chiens et de renvoyer ces données directement sur les smartphones de leurs maîtres. Une autre a conçu un distributeur de nourriture relié à un mobile afin de doser et de contrôler leurs repas et éviter l’obésité. Une troisième, grâce à un tracteur GPS, permet de localiser et de tracer sur son mobile les déplacements de son compagnon. Et doit-on rappeler cette retraitée américaine, Gail Posner, qui a légué à ses trois chihuahas l’usufruit de sa propriété de Miami évaluée à 6 millions $, assortis d’une assurance vie de 2 millions $ ? La France n’en est pas encore là, mais il existe déjà chez nous des comportementalistes pour chiens déprimés, des chirurgiens esthéticiens, des hydrothérapeutes, des dogsitters pour les promener, des sites de rencontres et des hôtels de luxe pour nos petits chéris lorsque les propriétaires veulent s’absenter. Dépenses supplémentaires pour les accros à leur compagnon ! Pour les deux autres catégories d’ADC, pas de grosses dépenses. Les 36 millions de poissons se regroupent par 6 en moyenne dans les bacs des particuliers. Omnivores, ils se nourrissent de composants nutritionnels peu coûteux ; certains peuvent vivre plus de 20 ans. Une fois acheté l’aquarium, quelques plantes, des cailloux, c’est tout ! Les préférés des aquariophiles sont évidemment le poisson rouge, suivi du scalaire, du guppy, du discus et du koï. Les oiseaux peuvent être classés en trois catégories : les passereaux (canaris, mainates, verdiers), les psittacés (perroquet, perruche, cacatoès) et les colombidés (colombes, tourterelle, biset). Il leur faut juste une cage, des perchoirs, quelques jouets… et de la patience ! Plaisir à bon compte. À développer. En résumé, le marché des animaux de compagnie est séduisant et florissant… pour le plus grand bonheur de ceux qui les possèdent. Lion édition française - N°690 // .83 GRAND ANGLE Animaux de compagnie célèbres par Armand Herscovici .84 // Lion édition française - N°690 Les animaux de compagnie Un animal de compagnie reçoit la protection de l’Homme en échange de sa présence, de sa beauté, de sa jovialité, ou encore de ses talents. C’est un objet d’attachement, il rassure. Il rompt la solitude et l’isolement. C’est une aide précieuse pour certains. Ce rôle éminent lui confère une place à part dans l’imaginaire, et le fait même parfois accéder à un statut historique. Le dessin animé a largement fait appel aux animaux de compagnie. La BD aussi. Qui ne connaît les 101 dalmatiens, Pluto, la Belle et le Clochard, Milou, Idéfix, Snoopy, Rantanplan, et d'autres encore. Les chats ne sont pas en reste. Et voilà Félix, Gros Minet – le partenaire de Titi, le plus célèbre des canaris –, les Aristochats, pour ne citer que ceux-là. En plus des chiens et des chats, Donald Duck, Daffy Duck, Némo – le poisson clown –, Mickey Mouse, Bernard et Bianca, Jerry – la complice de Tom –, Bugs Bunny, enrichissent le bestiaire. La littérature n’oublie pas nos amis les bêtes. Ah… le fidèle Argos, le chien d’Ulysse. Méfiez-vous du Chien des Baskerville, tant que Holmes ne l’a pas identifié. À Croc-Blanc, fier et puissant, Jack London fait subir la méchanceté des hommes blancs. Crockdur est en adoration devant Harry Potter, il aime poser sa tête sur ses genoux pour lui baver dessus. Que pensez-vous de l’insupportable Montmorency, le chien de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome ? Quant au terrifiant Cujo de Stephen King, soyez prudent, il donne des cauchemars. Les chats se manifestent eux aussi dans les livres. Voyez Saha la fascinante, dans La chatte, de Colette. Doué pour les conversations philosophiques, Chafouin, le chat de Chester imaginé par Lewis Caroll, apparaît et disparaît selon sa volonté, et use parfois d’une rhétorique débri- dée qui trouble Alice. Aimez-vous la chair de poule ? Dévorez l’horrifique mais magnifique Chat noir d’Edgar Allan Poe. Pattenrond est le chat plutôt quelconque d’Hermione Granger, l’amie d’Harry Potter. Haruki Murakami, chez qui le réalisme se mêle au fantastique, est un passionné de chats. On les rencontre dans toute son œuvre, notamment dans Chroniques de l’oiseau à ressort – un chat disparaît –, Kafka sur le rivage – un matou cogite, un benêt errant devise avec les chats sauvages, ou 1Q84 – on se promène dans une ville uniquement habitée par des chats. Le Chat botté de Charles Perrault parle lui aussi, dans Les contes de la mère l’oye. La patte du chat fait partie des Contes du chat perché, de Marcel Aymé. Alphonse le chat y possède le pouvoir de faire pleuvoir en passant sa patte derrière son oreille. Quatorze fables de La Fontaine mettent en scène des chats, comme Le Chat et le Rat, ou encore Le vieux chat et la jeune souris. Lorsque j’étais chat chantait Juliette Gréco en 1971. C’est un cas assez rare. Si des animaux apparaissent dans la musique, ils ne sont guère de compagnie. L’idée court que si le chien est le meilleur ami de l’homme, le chat a la faveur de l’écrivain. La réalité n’est pas aussi tranchée. Parmi les écrivains à chats, citons du Bellay (Belaud), Montaigne (Madame Vanity), Chateaubriand (Micetto1), Théophile Gautier (Gavroche, Éponine, Séraphita), Victor Hugo (Chanoine), Byron (Beppo), Charlotte et Emily Brontë (Tiger), Walter Scott (Hinse), Edgar Poe (Catarina), Dickens (Williamina), Mark Twain (Zoroaster), Francis Scott Fitzgerald (Chopin), H. G. Wells (M. Peter Wells), Borges (Beppo). D’autres peuvent avoir du chien. Ainsi en fut-il d’Émile Zola (Fanfan), Gide (Toby), George Sand (Badinguet), Stephen King (Bangor), Alexandre Dumas (une quinzaine de chiens dont Mouton le griffon), ou encore Virginia Woolf (Pinka). Des grands de ce monde ont adoré les animaux de compagnie, les faisant passer à la postérité. Limitons-nous à quelques exemples nationaux. Louis XI ne porte pas les humains dans son cœur, mais il aime les chiens. Il a des lévriers, des « allans » d’Espagne, des épagneuls, des « petites levrettes de Bretagne » qu’il paie très cher. Pour Cherami, son chouchou, il fait faire des colliers en pierres précieuses. Pour les autres, gros coussins rembourrés sont au programme. Il donne des messes pour eux. Henri III, grand amateur d’amusettes peu viriles, fond pour les petits chienchiens, ses bichons. Il se promène, un panier autour du cou plein de ces bestioles. Coût : 100 000 écus par an. Liline, Titi, Mimi, chiennes délicieuses venues de Smyrne, sont ses favorites. Louis XIV adore les toutous. Rien n’est trop beau pour eux. Chaque jour, son pâtissier leur confectionne des biscuits, le « capitaine des levrettes de la chambre du Roi » y veille ! La bande compte les levrettes Malice et Zette, mais aussi les braques Diane, Lise, Tane, les épagneules Blonde, Folle, Ponne, Nonette et Nonne… Louis XV a une meute impressionnante. Il connaît chaque membre par leur nom. Comme Louis XIV avant lui, il crée pour ses chiens un « capitaine des levrettes ». Il craque pour une bête en particulier, Filou, un king-charles. Mme de Sévigné, Ninon de Lenclos aimaient aussi les chiens. Richelieu, lui, préféra les chats. Quatorze petits félins partagèrent sa vie, angoras et persans. Son médecin personnel veillait sur leur santé. Deux domestiques étaient chargés de les nourrir et de s’assurer qu’ils ne manquaient de rien. Au fait, z’avez pas vu Mirza ? Je le cherche partout. Lion édition française - N°690 // .85 GRAND ANGLE Hors la loi Même pas peur L’on croise un homme et son python dans la rue. L’on s’en étonne. Mais des araignées et autres bizarreries, sont devenues animaux de compagnie. Pour certains... 2015, la douane a saisi 1 400 animaux vivants protégés et 269 naturalisés. Début 2016, les pythons géants abandonnés envahissent les Everglades américaines, un crocodile vivant est retrouvé dans le canal Saint-Martin à Paris. Des animaux pas vraiment de compagnie mais assurément atypiques, voire interdits, ne manquent pas dans les domiciles. Les douaniers font la chasse aux indélicats qui aiment les .86 // Lion édition française - N°690 poissons rares. À l’aéroport de Roissy, ils font des découvertes. Pour éviter que des espèces ne disparaissent, la communauté internationale a la convention de Washington ou convention CITES, pour Convention on International Trade in Endangered Species. Ratifiée en 1978, elle est en vigueur dans 150 pays. Les espèces sont classées en fonction de la gravité des menaces d’extinction. Ces dispositions s’appliquent aussi aux produits issus de ces espèces, plumes, coquillages, bois, fourrures, peaux, ivoire et animaux naturalisés. Avec son implantation, ports, aéroports, axes routiers et ferroviaires, centres de tri postal et fret express, la par Philippe Colombet douane occupe une position stratégique. Ses agents bénéficient d’une formation pour un contrôle global des réglementations fiscales, phytosanitaires, et des conditions de transports. Les espèces protégées sont considérées comme produits sensibles, au même titre que les stupéfiants ou contrefaçons. Leur importation en contrebande est considérée comme délit entraînant confiscation et amende. Les infractions sont réalisées en majorité dans les aéroports franciliens et magasins spécialisés. Contre ces trafics internationaux, la douane participe aux réunions internationales, pôle d’expertise créé à Roissy pour l’identification d’espèces, proto- Les animaux de compagnie Muséum national d’Histoire naturelle, des lionceaux viennent de voir le jour, bonne nouvelle pour les effectifs ! cole conclu avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage en 2011. NAC différents Ainsi est né le terme NAC, pour nouveaux animaux de compagnie. Il regroupe plusieurs espèces. 2016, ce sont des reptiles, tortues de terre du bassin méditerranéen ou Madagascar. Hier, les douaniers ont intercepté des serpents, dendrobates, grenouilles venimeuses aux couleurs vives, lézards, caméléons, mygales, singes, perroquets et rapaces. Le 22 septembre 2015, les agents de Roissy ont saisi 69 scorpions vivants en provenance du Cameroun vers les États-Unis. La marchandise déclarée destinée à la recherche alors que le destinataire annonçait la vente de NAC sur les réseaux sociaux, animaux confiés à la Ferme tropicale du 13e à Paris. 14 décembre, les douaniers de Roissy ont saisi 170 tortues de Madagascar, Astrochelys radiata, protégées. Les animaux étaient dissimulés sous des concombres. Une exportation dans le pays d’origine est privilégiée, réintroduction dans le milieu naturel. Mars 2015, les douaniers de Montpellier ont interpellé deux personnes avec 100 rossignols du Japon, Leiothrix Lutea, protégés ; véhicule et oiseaux saisis, déshydratés, confiés à un centre dans les Landes. 9 février 2015, Roissy, 18 688 hippocampes déshydratés depuis Madagascar vers Hong-Kong, 200 000 euros, ils devaient être utilisés dans des bouillons pour bébé. Adoptez la poule Vous voulez un animal de compagnie différent, adoptez une poubelle à plumes pour famille. C’est tendance. Chaque volatile est capable d’ingurgiter 150 kilos de déchets alimentaires par an. Des familles adoptent des poules, animaux de compagnie qui mangent les déchets et fournissent des œufs frais. Deux poules pour dix euros en ce dimanche d’avril dans la cour de l’hôtel de ville de Versailles. Avec une estimation de 70 kilos de déchets organiques par habitant chaque année, le calcul a séduit l’agglomération. Elle organise la distribution de 400 poules. Objectif, 60 tonnes de déchets détournées des poubelles de 270 000 habitants. Démarche écologique pour certains, pédagogie envers les enfants pour d’autres, sans oublier des œufs frais, l’on veut se retrouver avec le vivant. Les volatiles n’ont pas besoin de grand-chose, un poulailler, un endroit calme pour pondre, un perchoir, à boire et à manger. « Au début je pensais que ça allait être du boulot, et en fait ça me détend », raconte ce jeune père de famille. Lion édition française - N°690 // .87 GRAND ANGLE Animaux de compagnie et Peintres… animaliers par Jean-Claude Chalançon Si l’on considère que l’urus et le cheval, entre autres, étaient les animaux de compagnie de nos ancêtres, on sait déjà que leur représentation picturale fait partie de l’art rupestre, au Magdalénien en particulier. Puis viennent les Égyptiens qui vénèrent le chat au point d’en faire une affaire religieuse et de le représenter sous toutes ses formes, sans parler des Étrusques avec le portrait de leurs chevaux au flan de leurs fameux vases, et des Grecs, qui eux non plus n’étaient pas mauvais dans le genre. Paulus Potter .88 // Lion édition française - N°690 Pompéi n’est pas en reste, avec plusieurs fresques et autres mosaïques représentant des animaux domestiques. Au cours de la Renaissance (XVe et XVIe siècles), on trouve des animaux ici et là dans les tableaux des maîtres, mais il faut dépasser la période pour rencontrer des peintres, des graveurs et des sculpteurs spécialisés, consacrant leur talent exclusivement à la cause animale. Parmi les peintres, une majorité se dégage pour illustrer des scènes de chasse, de chevaux. Les plus représentatifs sont sans doute le Flamand Snyders (15791657), les Français Alexandre-François Desportes (1546-1606) et Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). Le XVIIIe siècle est à nouveau dominé par les animaux de la chasse avec les équidés de Carle Vernet (1758-1836), puis les bovins de Brascassat (1804-1867), les moutons et les poules de Charles Jacques. Et même Rosa Bonheur (1822-1899), qui exécute nombre de sujets animaliers, s’intéresse peu à nos animaux de compagnie. Les Les animaux de compagnie adeptes des chiens et des chats sont donc en minorité. On trouve cependant deux artistes qui vont se faire connaître pour leurs gravures et leurs peintures de nos compagnons familiers. Il s’agit de Louis Godefroy Jadin (1805-1882) et, plus proche de nous, de Léon Huber (1858-1928). Jadin, après avoir célébré les chasses de Napoléon III, se spécialise dans la représentation des chiens appartenant aux nobles et aux bourgeois. Il est ami intime d’Alexandre Dumas et reçoit au fil des années les louanges des « people » de l’époque : - En 1857 Edmond About écrit : « Avec les dogues, Jadin est le premier de nos peintres animaliers. Sans rivaliser avec Snyders ou Desportes pour le dessin, il manie puissamment les attitudes et les mouvements de la bête… ». - Au Salon de 1859, Charles Baudelaire dit de lui « Monsieur Jadin a trop modestement limité sa gloire au chenil et à l’écurie… » - Cinq ans plus tard au même Salon, Louis Auvray le qualifie de « peintre par excellence de la race canine » Léon Huber, quant à lui, aura consacré toute son œuvre exclusivement aux chats. Formé à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, ce Montmartrois bon vivant et philanthrope peint ses matous dans les situations les plus cocasses, et aussi les plus tendres. Encore aujourd’hui les reproductions de ses toiles connaissent un succès qui ne s’est jamais démenti plus de 80 ans après sa disparition. Il fut de son vivant récompensé par de nombreuses distinctions, prix et honneurs en France. En 1906, il est décoré du Nichan Iftikhar par le bey de Tunis ! Parmi nos contemporains, un peintre qui ne se veut ni « animalier » ni « naturaliste », nous interpelle par l’originalité de ses toiles. Inspiré par Andy Warhol et Gilbert&George, Thierry Bisch introduit le pop’art chez les chiens et les chats, mais pas seulement, car son œuvre est à elle seule un bestiaire assez complet. Thierry Bisch - Marmotte Né en 1953 à Strasbourg, c’est à l’École des Beaux-Arts de Toulouse en 1978 qu’il étudie la peinture. Dans les années 80, il devient l’assistant de Thierry Mugler pour différents projets qui vont le conduire en Chine et en Russie, en Afrique et aux USA. Poussé par son ami, il devient peintre à temps complet et jusqu’en 1995 il vivra de commandes, des portraits d’enfants notamment. Mais à partir de 2004 il se consacre à la peinture animalière dans un style bien à lui. Ses animaux connaissent aujourd’hui le succès dans le monde entier. Son Pink Rabbit en particulier fait l’objet d’une exposition à l’hôtel Lutétia en 2011 en compagnie de chats et d’un bouledogue déclinés sous différents angles à la façon de Warhol. En 2007 il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres ; en 2008, c’est l’opération « delete » et en 2012, création du projet « Blaye, ville galerie »… Nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui ! La peinture animalière possède son Salon, le Salon national des artistes animaliers (SNAA), dont la dernière session a eu lieu en novembre 2015 à l’hippodrome d’Auteuil. Cette manifestation trouve ses origines dans l’ « École de Barbizon » créée en 1830 par Charles Jaque, le peintre de l’« École de la Nature ». Rosa Bonheur et ses frères en font partie, ainsi que Émile van Marcke de Lumen, Ferdinand Chaigneau, Eugène Lambert, autre peintre des chats, Hippolyte Lalaisse, Jacques-Raymond Brascassat, Constant Troyon, célèbre pour ses bovidés, et bien d’autres… On y retrouve Jadin sous le Second Lion édition française - N°690 // .89 GRAND ANGLE Empire et le salon arrive à son apogée à la veille de la Grande Guerre. Il fait alors des émules avec, entre autres, le Salon des peintres et sculpteurs de chasse et de vénerie, lancé par le prince de Wagram, président de la Société centrale canine. En 2011, le SNAA accueille 29 artistes et attire 3 000 visiteurs ; la soirée de gala est présidée par le président Giscard d’Estaing qui remet des médailles à six lauréats. C’est en 1912 que le Salon s’installe enfin à l’hippodrome d’Auteuil avec 36 artistes et 4 000 visiteurs. L’année suivante 48 artistes sont là et 1 600 invités participent au vernissage avant les 4 700 visiteurs de l’exposition qui dure quatre jours. Une année encore et le cap des 5 500 visiteurs est atteint. Enfin pour la quatrième année, à Auteuil 14 nouveaux artistes rejoignent le Salon. Dans une atmosphère de fanfares et de trompes de chasse les médailles sont remises aux lauréats par Olivier Dassault ! Pour l’anecdote, il est précisé dans le Frans Snyders- Chiens .90 // Lion édition française - N°690 règlement intérieur du Salon que « Les scènes qui évoquent la violence humaine envers les animaux (chasse, tauromachie, course de lévriers, combats de coqs, etc.) ne seront pas retenues. » Ainsi en un peu plus d’un siècle, les artistes animaliers se sont organisés, entraidés et forment aujourd’hui une solide corporation. Après de nombreuses péripéties à la recherche d’un lieu d’exposition ou encore pour survivre à l’interruption des guerres, ils sont aujourd’hui reconnus et fêtés. Au fil des années, on trouve parmi eux certains grands noms de la peinture comme Jadin, Derain, Dufy, Dunoyer de Segonzac pour n’en citer que quelques-uns, ainsi que des sculpteurs comme Alfred Barye, Rembrand, Bugatti, Pierre Jules Mène et, plus près de nous, Pompon, fondateur du « Groupe des Douze » qui a disparu en 1933. Tous ont consacré une grande partie, parfois la totalité de leur œuvre à la célé- bration des animaux dont ils aimaient… la compagnie. Ce court survol serait encore plus incomplet si l’univers de la BD et du dessin animé n’était pas évoqué. Nous venons de parcourir plusieurs siècles avec les peintres animaliers auteurs de centaines d’œuvres ; en seulement quelques décennies, BD et dessin animé ont généré des millions d’illustrations, mettant en scène nos compagnons favoris. Qui ne se souvient de Félix le Chat, (créé par Otto Messmer aux USA), des personnages de Walt Disney, de Titi et Grosminet, (Tweety and Sylvester aux USA), ou encore du Milou de Tintin du grand Hergé ? Les planches originales de toutes ces créations connaissent aujourd’hui des cotes faramineuses dans les salles de vente. Faut-il encadrer Mickey ou Jadin pour avoir dans son salon l’image de votre animal préféré ? Les animaux de compagnie Bête de publicité ! Animal sandwich par Philippe Colombet Il y avait l’homme sandwich, en voie de disparition ou d’évolution, l’animal sandwich est quant à lui toujours bien présent, et les grandes marques lui disent merci ! Si, aux yeux de la loi, ils ne sont plus considérés comme des meubles, ils sont devenus des « Objets » publicitaires, du chat de centres d’entretien automobile au chien de souliers en passant par un écureuil devenu l’une des toutes premières banques du pays... Les animaux de compagnie sont les stars de publicités. Concernant le chat, celui de Feu Vert n’est pas une première. Puisque dès 1924, à l’ouverture de leur usine à Courbevoie, les phares Marchal utilisaient ce félin. Chez Feu Vert, le chat se nomme Ramsès, son « Papa », Pascal Fraumont, il est directeur marketing et communication... Du mammouth au chat Flash-back, leçon de communication, le slogan était en 1987 « Chez Feu Vert, tout est clair ». La marque faisait à l’époque référence à la transparence nécessaire entre un automobiliste et son garagiste. 1990, le contrôle technique devient obligatoire, le slogan devient « Longue vie à votre auto ». 2005, la marque se concentre sur le plus important, l’automobiliste, avec comme slogan « En route vers le bien-être ». C’est à ce moment que l’idée d’avoir un chat est apparue. Le slogan est devenu « La patte de l’expert ». Répondant à la question d’un confrère souhaitant savoir comment est venue l’idée d’avoir un chat pour mascotte, le « Papa » du chat répond : « Le chat est un animal très apprécié en France, surtout auprès des femmes. Ils sont plus de 10 millions dans nos foyers d’après une enquête TNS Sofres. Lorsque j’ai proposé cet animal, nous nous sommes tous posé la question de sa légitimité. Mettre en avant un sportif de haut niveau pour présenter nos produits et services tel qu’Alain Prost ou Sébastien Loeb ne pose pas de problème. En revanche, quand nous avons lancé le concept du chat, nous étions dans l’incertitude. Afin de réduire ces doutes, nous avons réalisé des tests consommateurs qui se sont révélés concluants. Ce qui est intéressant avec le chat que nous avons créé est que celui-ci ne représente pas l’enseigne directement ». Il représente à la fois un consommateur et un témoin, un tiers de confiance. Notons que ce directeur de la communication a aussi travaillé pour l’enseigne Mammouth dans la grande distribution en tant que directeur de publicité. Il est passé du mammouth au chat... Les premières apparitions de Ramsès datent de 2005. La griffe d’un expert, n’est-ce pas quand le chat blanc de Feu Vert déclare la guerre aux constructeurs automobiles ? Lion édition française - N°690 // .91 GRAND ANGLE Fort heureusement les souliers Hush Puppies ne sont pas réalisés avec le cuir de ce fort sympathique basset ! À cette époque, il s’agissait d’un vrai chat. Mais animer un vrai chat était coûteux. Feu Vert a donc eu une période de transition de deux ans avant de passer à un chat virtuel en 2007. À l’origine graphique du chat, l’équipe de créatifs n’a pas changé depuis 2005. Il s’agit de deux « freelance », Bernard Serf et Philippe Rouby. Le blanc est sa couleur. Il symbolise deux choses essentielles, la propreté et la qualité. Et nous ne parlerons pas de la superstition liée au chat noir que les automobilistes croisent... Quant aux yeux, l’idée est naturellement liée au « Vert » de Feu Vert. Si vous voulez .92 // Lion édition française - N°690 l’adopter, vous pouvez retrouver ses publicités sur la chaîne Youtube de Feu Vert. Et terminons cet hommage aux chats en notant que l’un des plus exceptionnels palaces parisiens, le Bristol, l’a aussi pris pour mascotte. Il doit y avoir de bonnes raisons à cela ! Par un fox Bien sûr, aux côtés de ces chats, les publicitaires se sont aussi emparés des chiens. À commencer par le Whisky « Black and white ». Mais le Fox de la marque Pathé Marconi ne nous est-il pas plus proche ? Plus connue sous son ancienne appellation « La voix de son maître », elle est symbolisée depuis le début du siècle dernier par le tableau du peintre Francis Barraud, un petit fox face au pavillon du gramophone. La petite histoire raconte qu’à la mort de son frère, le décorateur de théâtre Marc Barraud, le peintre recueille son petit fox Nipper et hérite de son gramophone. Un jour qu’il faisait marcher ce phonographe, il remarqua l’intérêt du chien qui semblait reconnaître l’appareil. Il a peint cette scène touchante et intitulé son tableau His master's voice. Puis délaisse cette toile qu’il se décide à terminer en 1899. Afin de la mettre au goût du jour, il emprunte à la « Gramophon Company » de Londres, dirigée par William Barry Owen, un gramophone d’un modèle plus moderne. Pour le remercier, il montre son tableau terminé à Owen, qui décide de le lui acheter avec tous ses droits pour 100 Livres. Le petit fox va remplacer la marque de fabrique précédente de la firme, un petit ange gravant un disque avec une plume. La scène et la marque « His master’s voice » seront adoptées comme image de marque en 1900 aux ÉtatsUnis, puis progressivement dans toute l’Europe. Le tableau est aujourd’hui au siège de la compagnie EMI à Hayes, dans le Middlesex. 1985, la marque Pathé Marconi ne sert plus sur le marché de la télévision et de la hifi. Mais la renaissance récente de Schneider pourrait changer la donne. Si le chien n’apparaît plus en affichage ou sur les écrans, la marque existe toujours. 1990, Pathé Marconi est baptisée EMI, pour « Electronical and Musical Industries France ». Il faut se souvenir qu’il y a un siècle, Émile Berliner inventait le disque tandis qu’Alexander Graham Bell et Charles Summer Trainer inventaient le gramophone à cylindres. De leur association naquit EMI. 1992, le cabinet anglais Wolff Ollins Les animaux de compagnie décline le logo du groupe Pathé. Sur fond jaune, un coq bleu à crête rouge est dressé sur ses ergots. L’optique du travail graphique est de « Rendre le logo contemporain, lui redonner une modernité et une énergie perdue au cours des années ». 1994, le centre Georges Pompidou, avec Chargeurs, organise une exposition consacrée à la firme cinématographique Pathé. La manifestation est conçue pour le premier siècle du cinéma. Un coffret, cube noir de quinze centimètres de côté, présente sur chaque face un drôle de petit chien noir et blanc, Nipper, le nez dans le pavillon doré d’un phonographe. Il semble intrigué par ce qu’il entend et écoute depuis 1900. À l’intérieur de la boîte, dix CD, un siècle de grande musique enregistrée. dompteurs de cirques, nous est cher, le lion ! À moins que ce soit le lion sochalien d’un constructeur automobile qui sort ses griffes ? Toujours bien présente en mémoire, la petite histoire du fox Nipper de Pathé Marconi a bien effectué le tour du monde. Et un cochon Si, bêtes de publicité ces animaux deviennent bien souvent tout simplement des logos, n’oublions pas ceux qui le sont devenus sans être nécessairement animaux de compagnie. Ainsi le lapin du groupe Bonduelle, qui comprend aussi Cassegrain, a toujours soigné sa communication. Entre 1926 et aujourd’hui, son logo a accompagné le quotidien de ses clients sous huit formes différentes. 2008, son identité visuelle franchit un cap en capitalisant sur des valeurs fondatrices comme la nature et la joie de vivre. Ailleurs, reconnaissons que la célèbre marque de prêt à porter féminin Naf Naf a fait fort avec son cochon mascotte. Et, finalement, celui qui nous est le plus cher, n’est-il pas ce palmipède symbole d’un hebdomadaire, le Canard Enchaîné ? Le plus amusant, ici, c’est qu’il est un des rares médias exempts de toute publicité. Enfin, n’oublions pas en guise de conclusion, celui qui, animal de compagnie pour certains, notamment quelques Lion édition française - N°690 // .93 Feuilleton Le labyrinthe de dame Murasaki par Vasco de Charmirin Sixième et dernier épisode Résumé des épisodes précédents : Sophie traverse une expérience de mort imminente. Elle doit choisir entre le retour dans son enveloppe terrestre ou le départ vers l’éternité. À cet effet, elle se trouve dans le labyrinthe des femmes sublimes, en présence de la merveilleuse Murasaki Shikibu, l’auteur du « Dit du Gengi », premier roman psychologique de l’histoire. Dame Murasaki raconte des épisodes de sa vie. — Dame Murasaki, racontez-moi comment vous avez fini par écrire en japonais, alors que vous aimiez tant la littérature chinoise. — Je vais vous l'expliquer, Sophie, dit l’écrivaine, car cela enrichira mon message. « Mon père, longtemps résigné à mon attirance pour les œuvres de l’Empire du Milieu, commençait à s’en troubler. Il se rendait compte du handicap qu’elle représentait pour une fille plus qu’en âge de se marier. La plupart de mes amies avaient déjà convolé, et, à attendre encore, je risquais de ne plus intéresser personne. « Un jour du septième mois, celui de la composition des poèmes, Tametoki m’offrit un exemplaire magnifique du Kokin-waka-shû. C’était un livre précieux, à la couverture revêtue d’une merveilleuse soie rouge et au papier jaune pâle de la plus haute qualité. J’étais éblouie. « Sans doute ne connaissez-vous pas cette .94 // Lion édition française - N°690 œuvre majeure de notre littérature. Elle compte mille cent onze waka répartis en vingt volumes, tous écrits par de grands auteurs comme Tsurayuki, Mitsune, Tomonori ou Tadamine. Dame Murasaki lut dans les yeux de Sophie la question qu’elle n’osait poser. — Les waka sont de délicats petits poèmes de trente et une syllabes rédigés en japonais, expliqua-t-elle. Les sujets ne changent jamais : saisons, amour, félicitations, condoléances et voyages. Rien d’autre. Les waka ne comportent pas de rimes, et présentent une grande fluidité. À cette époque où la culture japonaise rayonnait, tout du moins à la cour, les nobles s’adonnaient à la calligraphie et à la versification, notamment sous forme de waka. Il y avait des concours de ces poèmes où des équipes s’affrontaient. Dame Murasaki lui avait déjà parlé des joutes littéraires qu’organisait Michinaga. Leur importance lui avait échappé. — Oui, déclara dame Murasaki, de véritables confrontations poétiques se tenaient. Il existait un wakadokoro — un bureau de la poésie — en charge d’orchestrer ces manifestations auxquelles les plus hautes personnalités participaient. L’empereur lui-même y prenait parfois part. Bien sûr, il utilisait alors un pseudonyme. « Mais je reviens au somptueux Kokin-wakashû de mon père, et à son papier luxueux. Les nobles écrivaient leurs waka sur des feuillets magnifiques. Mais celui-là dépassait tout ce que j’avais connu. Ce support sublime devait valoir une fortune, et Tametoki s’était certainement saigné pour acquérir un tel ouvrage. « Il me laissa le temps de le compulser. Un matin, il vint vers moi, la mine faussement sereine. Je le revois, naïf, dissimulant mal ses intentions : — Quels poèmes superbes, n’est-ce pas ? dit-il. Je parie que tu les as adorés. Mais j’y pense, pourquoi ne composerais-tu pas toi aussi un waka ? À mon avis, tu possèdes du talent pour ce genre d’exercice. « J’avais compris ce qu’il avait en tête : il espérait qu’en m’intéressant à l’écriture en japonais, je délaisserais le chinois. — Avez-vous accepté ? demanda le visage muet de Sophie. — Je tenais à lui faire plaisir, continua dame Murasaki, car je l’aimais. C’était un homme bon et affectueux. Je décidai de donner suite à sa suggestion. « Oh, Sophie… Je me souviens encore de ce premier waka. Je l’écrivis le soir même, regardant les chrysanthèmes du jardin, bercée par la douceur de l’air. Jamais l’idée ne m’était venue de m’atteler à cette sorte de composition. Pourtant, à peine m’étais-je mise à la tâche que les mots jaillirent de mon esprit, aussi simples et fluides que l’eau d’une source de montagne : Champs au printemps Couverts d’herbes tendres Comme aux jeunes filles L’amour vient Aisément « Cette première expérience fut une révélation. J’éprouvai tant de plaisir à rédiger ce poème — je l’utilisai plus tard dans Le Dit du Genji — que bientôt, je me mis à dévorer tous les waka que je trouvais. Je les savourais longuement, délicatement, m’en imprégnai, et entrepris d’en imaginer de nouveaux. Très vite, je me sentis à l’aise dans cet exercice. Je notai tous ces textes avec amour. « Voilà comment j’acquis la connaissance des classiques japonais, et commençai à écrire dans ma langue. Le petit stratagème de mon père avait fonctionné. Il était ravi. Je ne revins jamais en arrière. « Et voilà comment les premières histoires du prince Genji, que j’avais rédigées en chinois, eurent une suite en japonais. Ainsi, songea Sophie, ce n’est pas en se rebellant contre un homme, mais au contraire en cherchant à le satisfaire que, finalement, elle s’est mise à l’écriture en japonais. Est-ce là son message ? — Je comprends, dit-elle. Mais par quel… Elle s’interrompit brusquement. Captivée par le récit de dame Murasaki, elle n’avait pu retenir une nouvelle question, violant la consigne du silence. C’était trop tard. La Japonaise esquissa un léger geste d’adieu de la main, son sourire indéfinissable sur le visage. Sophie regardait son image, à la fois présente et absente, qui se dissolvait doucement en un flou brumeux. Bientôt, dame Murasaki ne fut plus qu’une ombre translucide aux contours tremblotants. Encore quelques instants, et elle disparut. Sophie se sentit emportée à une vitesse folle… * Elle n’entendait plus rien. Que se passait-il ? Un brouillard — elle ne trouvait pas d’autre vocable pour nommer l’effluve diaphane jailli de nulle part — un brouillard envahit l’espace. Elle ferma les yeux. Combien de temps dura le tournoiement qui l’emportait à une allure insensée ? Celui d’un éclair, à peine. Ou Lion édition française - N°690 // .95 Feuilleton peut-être une éternité. Maintenant, elle avait quitté l’immense étendue aux hexagones. La rivière suave serpentait devant elle. C’en était fini des labyrinthes de labyrinthes, des dédales de femmes sublimes. Le temps était venu de décider. La voix de sa mère s’éleva, légère, feutrée, comme issue d’une paroi de coton. — Traverser ou non, tu hésites encore, Sophie. Veux-tu que nous parlions ? — Non, maman. Je préfère réfléchir. Ces errances labyrinthiennes m’y incitent. — C’est bien. Tu peux choisir seule, je le sais à présent. Sophie flottait au-dessus de la berge. Elle se laissait aller, elle n’était pas pressée. Ses pensées coulaient, paisibles. Elle contemplait le paysage. De l’autre côté, une brume duveteuse cachait la vue. Parfois, elle se déchirait un bref instant, et… quelles visions ! L’éternité s’entreouvrait… Oui l’éternité… C’était… nul mot pour la décrire, nulle image pour la dépeindre… L’immensité des hexagones était banalité, à côté… « Dans les labyrinthes de labyrinthes, j’ai entrevu l’antichambre de l’au-delà, songeait-elle. À présent, sur l’autre rive, le rideau s’est entrebâillé, et je l’ai aperçu lui-même, dans la plénitude de sa splendeur. La tentation de le rejoindre me tenaille. Comment renoncer à cet infini sublime, à cette permanence bienheureuse ? Et d’ailleurs, pourquoi ? Retourner sur Terre serait une épreuve affreuse, pleine de la médiocrité des parcours terrestres. Ah… Franchir la rivière délicieuse, me dissoudre dans ces espaces sans limites, tranquilles, pérennes, si proches, si accueillants. Les voilà, presque à portée de main, accessibles sans effort, ouverts, sans qu’ils m’inspirent un seul instant la peur irraisonnée qu’en éprouvent les humains… Au contraire… » Alors, pourquoi hésitait-elle ? « Ceci étant, poursuivait-elle en son for .96 // Lion édition française - N°690 intérieur, ces étendues entraperçues sont éternelles. Elles seront encore présentes après un détour terrestre, aussi long soit-il. J’y aurai toujours ma place. Peut-être y serai-je plus heureuse si ma vie a été pleinement réussie. Cette idée n’était-elle pas inscrite dans le message de dame Murasaki ? Elle se vautrait avec délice dans sa valse-hésitation. Elle planait, pleine de doutes et d’hésitations confortables. Ondoyer dans l’incertitude sans se presser était doux, paisible. Mais cela ne pouvait durer. Ô énigmes de l’éternité... En vérité, sa longue indécision avait un sens, elle allait le découvrir. Un reflet argenté scintilla sur la rivière. Une idée lui vint soudain : — Mère, pourrais-je plonger quelques instants dans ces flots paisibles ? Ils semblent si voluptueux… — Bravo, Sophie, mais prudence. Je t’ai parlé de deux possibilités. En réalité, te baigner dans ce courant en constitue une troisième, qu’il t’appartenait de débusquer. Tu viens de le faire. Elle te paraît agréable, sans conséquence, prometteuse d’un plaisir instantané. Ne t’y fie pas. Une fois dans le fluide tentateur, tu ne peux plus en sortir, et le courant t’entraîne vers des espaces inconnus. — Se pourrait-il qu’on y soit très bien ? Mieux encore que de l’autre côté de la rivière ? — Oui, mille ou dix mille fois mieux, c’est tout à fait possible. Mais rien n’est sûr dans cette eau sibylline. Le danger existe que tu te retrouves au contraire au plus profond d’un territoire infernal. Sache que dans cet autre infini, tout est amplifié dans d’immenses proportions, et nul ne peut dire s’il s’agit d’un lieu mirifique ou effroyable. À toi de peser le risque. — Je suis sidérée, maman. Pourquoi m’astu dissimulé une option si lourde ? — C’est le secret ultime. Il fallait que tu en découvres l’existence par toi-même. — Mais… pourquoi ? Le Tout Puissant serait-il… — Sophie, tu te trouves outre-monde, tout ne t’est pas accessible. Je ne suis pas autorisée à répondre à ton interrogation. L’explication, inconcevable, dépasse de toute façon les capacités de compréhension de ceux qui ne sont pas entrés dans l’éternité. — Ah… Eh bien soit. Mais à présent, je n’ai plus deux possibilités, mais trois. — C’est cela. Le Créateur — à moins que ce ne soit un autre, je ne peux t’en dire plus — offre trois voies aux hommes au bord de la mort : l’assurance du sublime, l’espoir d’une splendeur plus grande encore au risque d’un désastre éternel, en quelque sorte l’éternité sur un coup de dé, ou le retour sur terre pour préparer une immortalité plus somptueuse. En somme la certitude, le risque, ou la remise en cause. Un peu comme dans la vie… À chacun de choisir selon son tempérament. — Que ferais-tu, maman ? La mère sourit. — C’est ton éternité, Sophie. La décision te revient. Mais attention ! Si tu renonces à ton enveloppe terrestre, ne te trompe pas d’infini. Ton choix est irrévocable. Et il restera inconnu de tous. Sophie laissa le temps s’écouler, des jours, des semaines, peut-être plus. Puis elle dit : — Mère, j’ai tranché. * Électroencéphalogramme plat, nota le jeune interne. Coma dépassé. Tests standards négatifs. Patiente décédée ce jour à 12 h 37. FIN Lion édition française - N°690 // .97 Jeux Solutions Jeux Mots croisés n°129 par Jean d’Imbrand Sudoku n°104 par Jean-Pierre Gabriel Chers cruciverbistes, De la grille de mots croisés n° 1 parue dans le n° 561 de la revue The Lion en français d’octobre 2004 à la grille n° 129 de la revue Lion édition française éditée en mai 2016, j’ai eu beaucoup de plaisir à les concevoir et à vous les soumettre. Toute chose a une fin et avec la solution ci-dessus voit se terminer ma collaboration à notre revue. Merci au comité de rédaction de m’avoir soutenu. Merci à tous ceux qui m’ont suivi, en permanence ou intermittence. Avec ce numéro prend fin la collaboration de Jean Gabriel avec la revue Lion édition française. Il vous remercie de l’avoir suivi depuis le n° 586, janvier 2007. L’amitié Lions est toujours là. Jean d’Imbrand La petite phrase du mois “ Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. ” Isaac Newton .98 // Lion édition française - N°690 RETROUVEZ LE MEILLEUR DU TERROIR VOSGIEN EN UN SEUL CLIC ! Boutique en ligne www.le-vosgien-gourmet.fr FUMÉ VOSGIEN - CHARCUTERIE - ÉPICERIE FINE - FROMAGE FERMIER Toute la gastronomie des Hautes-Vosges chez vous en 24h Lion édition française - N°688 // .99