grand - Revues Lion

Transcription

grand - Revues Lion
INTERNATIONAL
CONVOCATION À LA
CONVENTION INTERNATIONALE
NATIONAL
LA CONVENTION NATIONALE
D'ANTIBES - JUAN-LES-PINS
ACTIONS DES CLUBS
PONT-LA-TOUR : LES LIONS
CONTRE LE HANDICAP
La Convention
nationale
Antibes - Juan-les-Pins
- Edition française n°690 - Juin 2016
lion-edition-francaise.org
Tous les papiers se recyclent,
alors trions-les tous.
Il y a
des gestes simples
qui sont
des gestes forts.
La presse écrite s’engage pour le recyclage
des papiers avec Ecofolio.
.2 // Lion édition française - N°690
Edito
Le rugissement
des Lions
devrait franchir
les frontières
Chaque printemps, d’immenses
vols d’hirondelles arrivent au
Japon. Ces visiteurs saisonniers
nous réjouissent. Dans le vêtement japonais, une queue en
forme de V représente l’hirondelle,
un symbole de chance, la fidélité dans le mariage et la fécondité.
D’où viennent-elles ? En vérité, je
l’ignore. Peu importe. Le monde
est interconnecté ; il est bien d’être
ouvert aux nouveaux arrivants et
aux étrangers, ils enrichissent nos
vies.
Cette année, j’encourage les Lions à
entreprendre ou à appuyer des opérations mondiales. Elles accroissent
l’harmonie entre les nations. Faites
un don à la LCIF. Aidez les réfugiés. Soutenez notre action contre
la rougeole. Apportez votre participation aux projets qui assistent
les enfants dans le besoin. Songez
à impliquer votre club dans le programme de jumelage des Lions qui
associe les clubs de deux nations.
Les Lions du Japon et ceux des
Philippines illustrent la coopération internationale. Depuis des
années, ils se sont associés, notamment pour l’amélioration des écoles
pauvres. Il est merveilleux d’offrir
des services à nos propres communautés. Et n’oubliez pas que des régions entières du monde resteraient
inchangées, que des gens demeureraient dans le besoin, sans la main
secourable de personnes comme les
Lions.
Être un Lion, c’est faire partie
d’une Association internationale,
c’est embrasser l’idéal de l’harmonie mondiale. Cela ne peut se produire si des Lions comme vous ne
décident pas de s’engager.
Parfois, quelques simples mots
d’encouragement peuvent combler le gouffre de la distance et des
différences de culture et nous unir.
Jetez un œil sur Facebook et autres
médias sociaux. Il y a peu de temps,
les Lions d’Agra Mahan ont posté
sur la page Facebook du Lions
Clubs International une photo des
opérations de la cataracte pour les
personnes âgées et les nécessiteux.
« Ouah ! C’est merveilleux, écrivit
Machelle Davis James du Lions
club Gold Canyon en Arizona.
Le don de la vue est une véritable
bénédiction. Merci, les Lions. »
Si le monde est devenu un village
global, les Lions sont des promoteurs de l’harmonie et de la compréhension. Soyez un Lion dont
le rugissement se fait entendre audelà des frontières, et dont l’amour
du service est assez grand pour
couvrir un monde de besoins.
Dr Yamada Jitsuhiro
Président du
Lions Clubs International
Lion édition française - N°690 // .3
We serve
La revue Lion, publication officielle du Lions Clubs International est
publiée par le Conseil d’administration international en vingt langues :
anglais, espagnol, japonais, français, suédois, italien, allemand, finnois,
coréen, portugais, néerlandais, danois, chinois, norvégien, islandais, turc,
grec, hindi, indonésien et thaïlandais.
SIÈGE CENTRAL : 300, W. 22nd Street, Oak Brook (Illinois), 60523 - 8842
Téléphone : 630 571 5466 - Fax : 630 571 8890
OFFICIELS EXÉCUTIFS : Président, Dr Jitsuhiro Yamada, 2-4-18
Shimacho, Minokamo Gifu 505-0025, Japan- Immédiat past-Président,
Joseph Preston, PO Box 1060, Dewey, AZ 86327, USA - Premier vicePrésident, Robert E. Corlew, PO Box 5, Milton TN 37119, USA- Second
vice-Président, Naresh Aggarwal, 24/5 Sri Ram Road, Civil Lines, New Delhi
110054, India.
DIRECTEURS INTERNATIONAUX : 2e année, Svein Oystein
Bernsten, Hetlevik, Norway ; Jorge Andrés Bortolozzi, Coronda, Argentina ;
Eric R. Carter, Auckland, New Zealand ; Charlie Chan, Singapore, Singapore ;
Jack Epperson, Dayton, Nevada, USA ; Edward Farrington, Milford, New
Hampshire, USA ; Karla Harris, South Milwaukee, Wisconsin, USA ;
Robert S. Littlefield Ph.D. Moorhead, Minnesota, USA ; Ratnaswamy
Murugan, Kerala, India ; Yoshinori Nishikawa, Himeji, Hyogo, Japan ;
George Th. Papas, Limassol, Cyprus ; Jouko Ruissalo, Helsinki, Finland ;
N.S. Sankar, Chennai, Tamil Nadu, India ; A.D. Don Shove, Everett,
Washington, USA ; Kembra L. Smith, Decatur, Georgia, USA ; Joong-Ho Son,
Daejeon, Republic of Korea ; Linda L. Tincher, Riley, Indiana, USA
1re année, Melvyn K. Bray, Whiting, New Jersey, USA ; Pierre H. Châtel,
Montpellier, France ; Eun-Seouk Chung, Gyeonggi-do, Republic of Korea ;
Gurucharan Singh Hora, Siliguri, India ; Howard Hudson, Santa Barbara,
California ; Sanjay Khetan, Birganj Nepal ; Robert M. Libin Rego Park New
York, USA ; Richard Liebno, Westminster, Maryland, USA ; Helmut Marhauer,
Hildesheim, Germany ; Bill Phillipi, Marysville, Kansas, USA ; Lewis Quinn,
Anchorage, Alaska, USA ; Yoshiyuki Sato, Oita, Japan ; Gabriele Sabatosanti
Scarpelli, Genova, Italy ; H. Jerome Thompson, Moulton, Alabama, USA ;
Ramiro Vela Villarreal, Nuevo Leon, Mexico ; Roderick Wright, New
Brunswick, Canada ; Katsuyuki Yasui, Asahikawa-shi, Japan
ÉDITION FRANÇAISE - Fondateur : Dr J.-J. Herbert
Rédacteur en chef honoraire : Jean Maysonnave
CONSEIL DES GOUVERNEURS : Roland Chaillot (Annonay
Ardèche) ; Mauricette Drouot (Allauch Sabline de Provence) ; Yves Tardy (Lyon
Val d’Azergues) ; Michel Bomont (Bains-les-Bains) ; Chantale Bardet (Moulins
Anne de France) ; Françoise Degan (Le Mans Aliénor) ; Françoise Hirzel (Paris
Concorde) ; Jean-Pierre Arzani (Levens Païs) ; Marcel Benayoun (Marmande
Doyen) ; Jacques Dellemotte (La Bassée-les-Weppes) ; Jean-Christophe
Delorme (Marly-le-Roi Louveciennes Le Port Marly) Sylvie Dinneweth (Lagny
Val-de-Bussy) ; Robert Longein (Déols Abbaye) ; Marie-France Magdziak
(Limoges Céladon) ; Jacques Martin (Vimoutiers Vallée d’Auge) ; Philippe
Miralles (Castelsarrasin Vallée de la Garonne)
Gouverneur de Liaison : Yves Tardy
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Roland Chaillot
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Comité éditorial : Jean Béhar, Claudette Cornet, Georges Placet, Philippe
Soustelle, Jacques Garello, Jean Oustrin
Comité de rédaction: Pierre Châtel (directeur international 2015-2017) JeanPierre Bottu (iconographie), Sonia Clairemidi, Gérard Dechaudat, Robert
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RELECTURE : Roland Mehl
CORRESPONDANTS DE DISTRICT : Voir “Actions des clubs”
CHRONIQUEURS : Voir les chroniques
Maison des Lions de France :
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Tél. 01 46 34 14 10 - Fax 01 46 33 92 41
E-mail : [email protected]
Sommaire
Magazine
48/97
48. Savoir - Réflexion
50.
Savoir - Histoire
52.
Savoir - Découverte - Le festival de Pâques de Salzbourg 2016
56.
Savoir - Découverte - Réouverture du musée de Pont-Aven
58.
Vie culturelle - Livres
60. Vie culturelle - Beaux livres
62.
Vie culturelle - Expositions
64.
Vie culturelle - Musique
68.
Vie culturelle - Jazz
70.
Vie culturelle - Cinéma
73.
Récaptitulatif des dossiers et des Grands Angles
74.
Grand Angle - Les animaux de compagnie
76.
Moi Lulu, chat de compagnie
78.
Le boum des NAC
80.
La langue au chat
82.
Les animaux de compagnie : un marché prometteur
COMMISSION PARITAIRE : N°0119 G 84166 - avril 2014
IMPRIMERIE : BLG - 54200 TOUL
Dépôt légal : ISSN 1769-4213 - 2006
84.
Les animaux de compagnie célèbres
86.
Hors la loi. Même pas peur
ABONNEMENTS ANNUELS :
Abonnements France : 14 euros
Abonnements étranger ordinaire : 29 euros
Abonnements étranger par avion : 39 euros
PRIX AU NUMÉRO : 1,50 euro - voir page 40
88.
Animaux de compagnie et Peintres… animaliers
92.
Bête de publicité ! Animal sandwich
94. Feuilleton
La revue n’est pas réservée aux seuls membres de l’Association internationale.
Les publicités n’engagent pas la responsabilité de la publication mais celle
des annonceurs.
.04 // Lion édition française - N°690
International
National
6/12
12/34 35/47 98
06. 07. 10.
Convocation
à la Convention
internationale
Les candidats aux
vice-présidences
internationales
Résumé des résolutions
du Board
Savannah, Géorgie, États-Unis
du 1er au 4 mars 2016
12.
Edito du rédacteur en chef
13.
La Convention nationale
Antibes - Juan-les-Pins
14. Un vendredi studieux
17.
65e Convention Nationale
Assemblée générale
samedi 4 juin 2016
23.
Rapport moral du Conseil
des gouverneurs 2014-2015
Actions des clubs
35. Besançon Citadelle (CE)
Pour les enfants en situation
de handicap
36. Pont-la-Tour (CS)
Lions clubs et handicap :
il est libre… Max !
38. Mâcon Alphonse de…,
Beaune Côte d’Or, et de
nombreux autres Lions du
district ! (CE))- L’opération
« Sauve Bouchons » pour
lutter contre les accidents
domestiques
40.
Déols Abbaye (C) - Les
Lions soutiennent les jeunes
pompiers de l’Indre
42. Sète Doyen (S)
Rêver en Sète
44.
Des clubs d’Île-de-France
Ouest (IdFO) avec l’aide
d’un club du Centre et des
clubs du Sud-Ouest
Mobilisation de plusieurs clubs
pour changer la vie de notre
amie Edith
26..
Un premier bilan de l’année
2015-2016
28.
Les concours
29. Résultats des votes
31.
Trois gouttes de pluie
sur la Convention nationale
32.
Appel à candidature
pour l’élection du président
du Conseil des gouverneurs
2017-2018
Hommages
34. Bienvenue aux nouveaux
clubs
Jeux
46.
Annecy Doyen (CS)
Une palette d’actions au profit
de la jeunesse
98. Jeux
Mots croisés
Sudoku
4 encarts
- National : supplément
Centenaire 92 pages
- 4 pages pour le district Est
- 4 pages pour le district
Île-de-France Est
- 8 pages pour le district
Sud-Est
Lion édition française - N°690 // .5
International
Convocation
à la Convention
internationale
Conformément à l’article VI, section
2 des Statuts internationaux, je vous
adresse, par la présente, la convocation officielle à la Convention internationale de 2016.
Notre 99e Convention internationale
aura lieu à Fukuoka, au Japon. Elle
débute le 24 juin à 10 heures et se
termine le 28 juin. Son but est d’élire
un président, un premier, deuxième
et troisième vice-président, ainsi que
17 membres du conseil d’administration international, et de traiter
de toute autre question pouvant être
dûment soumise à l’assemblée générale.
Fukuoka est une localité charmante
et gracieuse qui allie merveilleusement l’ancien et le moderne. La
ville abrite le plus vieux temple zen
du Japon et est également renommée pour être à la pointe de la gastronomie. Elle offre une abondance
de fruits de mer frais, des fêtes traditionnelles et le plus grand nombre
.6 // Lion édition française - N°690
de yatai (échoppes ambulantes) de
tout le Japon. Historiquement, elle
résulte de la fusion de deux villes :
la cité pittoresque du château de
Fukuoka, et celle du port si animée
de Hakata.
Durant les cinq jours, des conférenciers de haut niveau seront en vedette, ainsi que des artistes de classe
mondiale, de la musique, de la danse,
et de la nourriture autochtones. Les
Lions pourront aussi profiter des
manifestations traditionnelles de
la Convention, tels le grand défilé,
la prestation de serment du nouveau président international et trois
séances plénières qui démontreront
l’incroyable éventail et l’étendue du
service Lions. Le lauréat indien du
prix Nobel de la paix 2014 et militant des droits de l’homme, Kailash
Satyarthai, prononcera le discours
d’ouverture. Médecins Sans Frontières recevra le prix humanitaire
Lions 2016. La proclamation des
résultats du concours de l’affiche de
la paix et de celui de dissertation sera
un autre point fort.
La semaine de la Convention constitue une expérience merveilleuse et
remarquable, pleine de fraternité, de
plaisir et de découvertes. Les Lions
du Japon accueilleront les visiteurs
avec omotenashi, l’esprit d’hospitalité. J’engage vivement les Lions à renforcer leur engagement à apporter de
la dignité aux autres en se joignant
aux dizaines de milliers de vos amis
Lions à Fukuoka.
Signé par moi à Oak Brook, Illinois,
États-Unis d’Amérique, ce 2e jour de
mai 2016.
Chaleureuses salutations,
Dr Jitsuhiro Yamada
Président du Lions Clubs
International
Les candidats
aux vice-présidences
internationales
Au moment de l’édition de ce texte, il y avait trois candidats pour le poste de second viceprésident et six pour celui de troisième vice-président. L’élection est prévue le 28 juin à la 99e
Convention internationale à Fukuoka, au Japon.
Candidats au poste de deuxième vice-président
Salim Moussan
Walter R. «Bud» Wahl
Gudrun Bjort Yngvadottir
Salim Moussan, Beyrouth, au Liban, a servi
en tant que directeur international de 1997
à 1999. Membre du Beirut St. Gabriel Lions
Club, il a été nommé deux fois appointee et
group leader par le conseil d’administration
et a présidé plusieurs forums de leadership.
Il parle couramment trois langues, a visité 91
pays et participé à 27 conventions internationales consécutives, 62 forums régionaux
et plus de 40 conférences régionales.
Walter R. « Bud » Wahl, Streator, Illinois, a
servi en tant que directeur international de 2003 à
2005. Gestionnaire de risques à la retraite et coordonnateur de fondation dans le domaine des soins
de santé, il est membre fondateur du Streator
Hardscrabble Lions Club. Détenteur d’un Melvin
Jones Progressif, Wahl est également actif dans de
nombreuses organisations professionnelles et communautaires. Il a servi en tant que président du forum Leadership Lions 2011 États-Unis/Canada,
en tant que coordonnateur national de la Campagne SightFirst, en tant que président du Comité des élections 2012, et a été présentateur dans
des séminaires nationaux et internationaux LCI.
Gudrun Bjort Yngvadottir, Gardabaer,
Islande, a siégé au conseil d’administration
international de 2010 à 2012. Membre du
Gardabaejar Eik Lions Club, elle est vicedirecteur de l’Institut d’éducation permanente de l’Université d’Islande et a œuvré
comme membre du corps enseignant et
comme présentatrice à de nombreux Instituts de leadership Lions et conventions
internationales. Détentrice d’un Melvin
Jones Progressif, elle œuvre dans plusieurs
organisations communautaires et professionnelles et a reçu de nombreuses récompenses
LCI.
Lion édition française - N°690 // .7
International
Candidats au poste de troisième vice-président
Jung-Yul Choi
Patricia “Patti” Hill
Rosane Teresinha Jahnke
Jung-Yul Choi, Busan, République de Corée,
a servi en tant que directeur international de
1996 à 1998. Président d’une société immobilière, il est membre du Busan Jaeil Lions
Club depuis 1977 et a été président du host
committee de la 95e Convention internationale et président du 39e Forum OSEAL.
Il est détenteur d’un Melvin Jones Progressif avec partenariat humanitaire. Il a reçu
la récompense d’Ambassadeur de Bonne
Volonté. Il a été administrateur de l’association sportive de Busan et vice-président
de l’association des Alumni de l’université
Dong-A.
Patti Hill d’Edmonton, Canada, est psychologue et membre de l’Edmonton Host Lions
Club. Directeur international de 2007 à
2009, elle a été membre du comité du Forum
des leaders Lions USA/Canada, coordinatrice
multinationale pour la campagne SightFirst
II, past directeur de l’Institut de recherche
Lions Eye of Northern Alberta, et présentatrice à de multiples forums et conventions.
Détentrice d’un Melvin Jones Progressif et
leader du Global Leadership Team Area 2,
elle a reçu le prix Inspiring Woman et œuvre
dans de nombreuses organisations professionnelles et communautaires.
Rosane Teresinha Jahnke a siégé au conseil
d’administration international de 2008 à
2010. Membre du Jaraguá do Sol Lions
Club, Brésil, elle était enseignante et avocate.
Détentrice d’un Melvin Jones Progressif et
récipiendaire d’un « Helen Keller Knight of
Sight », elle a participé à 18 conventions internationales et 13 forums FOLAC. Active
dans de nombreux groupes communautaires
et professionnels, Jahnke promeut les droits
des enfants ayant des besoins spéciaux, ainsi
que la sensibilisation à la prévention du cancer.
.8 // Lion édition française - N°690
Carolyn A. Messier
Fabrício Oliveira
Steven D. Sherer
Carolyn A. Messier, Windsor Locks,
Connecticut, a servi en tant que directeur
international 2011-2013 et appointee de
2014 à 2015. Elle est le directeur exécutif à la
retraite des Low Vision Lions Centers et thérapeute dans le domaine de la basse vision.
Elle a rejoint le Windsor Locks Lions club
en 1990. Détentrice d’un Melvin Jones Progressif, elle a présenté ou modéré six forums
États-Unis/Canada. Elle est active au sein
du Lions Council de Nouvelle-Angleterre
et a reçu la récompense d’Ambassadeur de
Bonne Volonté, ainsi que de nombreuses
autres distinctions professionnelles et LCI.
Fabrício Oliveira, de Catole do Rocha,
Brésil, a servi en tant que directeur international de 2006 à 2008. Il est homme
d’affaires, administrateur d’affaires, et a été
membre du Catole do Rocha Lions Club
depuis 1985. Il est détenteur d’un Melvin
Jones Progressif, a reçu la Médaille Global
Vision et la récompense d’Ambassadeur de
Bonne Volonté, ainsi que 10 International
President’s Awards. Deux fois chef de groupe
du séminaire des gouverneurs élus, Oliveira
est également actif dans de nombreuses
organisations professionnelles et communautaires.
Steven D. Sherer, New Philadelphia, Ohio,
a été un membre du Dover Lions Club
depuis 1980. Expert comptable agréé et
finance officer/CFO retraité des New Philadelphia Public Schools, il est détenteur d’un
Melvin Jones Progressif et a reçu de nombreuses distinctions Lions et professionnelles.
Sherer a servi en tant que directeur international de 2006 à 2008, était un coordinateur
régional Global Membership Team durant
quatre ans. Il est actuellement membre du
Quest Advisory Committee LCIF.
Lion édition française - N°690 // .9
International
Résumé des résolutions
du Board
Savannah, Géorgie, États-Unis
par Pierre Châtel,
du 1er au 4 mars 2016
directeur international 2015-2017
Ce résumé ne reprend que les dispositions d’ordre général concernant les
lecteurs de la revue Lion édition française. Pour avoir d’autres précisions sur
les résolutions, vous pouvez consulter
le site Internet du Lions Clubs International www.lionsclubs.org ou prendre
contact avec le Siège international au
630-571-5466.
Commission
de la Constitution et
des Statuts
1. A créé le Comité ad hoc pour
examiner les critères des candidats au
poste de troisième vice-président et
de directeur international avec sept
membres nommés par les officiels exécutifs et a demandé un examen plus
.10 // Lion édition française - N°690
approfondi par notre commission de
la Constitution et des Statuts qui nous
succède.
2. A donné au Comité exécutif le
pouvoir de définir, par contrat, les
fonctions, le mandat et la rémunération du trésorier.
3. A révisé le règlement sur la révocation du gouverneur de district au chapitre XV du manuel des
Règlements du Conseil, pour exiger
une majorité des clubs en règle dans
le district pour demander une évaluation selon le règlement.
4. A révisé le chapitre III, paragraphe E.6. du manuel des Règlements du Conseil pour refléter la nouvelle structure du Conseil de la LCIF.
5. A révisé le chapitre XV du manuel des Règlements du Conseil pour
qu’il soit conforme aux changements
précédents liés au rétablissement du
poste de troisième vice-président.
6. A révisé la procédure des élections
du gouverneur, premier vice-gouverneur et second vice-gouverneur de
district du chapitre XV du manuel
des Règlements du Conseil pour
permettre plus de souplesse quant
à la personne qui peut déposer une
plainte et autoriser la transmission
par voie électronique des documents
formels de la plainte.
7. A révisé la définition de bonne
moralité et de bonne réputation dans
sa communauté au chapitre XV du
manuel des Règlements du Conseil
pour permettre aux clubs de déterminer si un membre de leur communauté remplit les critères pour être
membre et, dans certains cas, pour
sauvegarder l’image de l’Association,
d’autoriser la Constitution et les
Statuts et le conseil d’administration
international à examiner la liste des
membres.
8. A adopté une résolution devant
être proposée à la Convention internationale de 2016, permettant de
changer le nom de la commission des
Relations publiques en commission
de Marketing et Communications.
Commission
de la Convention
A révisé le règlement de la Convention concernant les appels d’offres
pour permettre à l’Association de sélectionner les sites de la Convention
sept années à l’avance.
A sélectionné la ville de Montréal,
Québec, Canada, comme site de la
Convention du Lions Clubs International de 2021.
Commission
des Services aux
districts et aux clubs
1. A élargi le district 351 (Liban,
Jordanie et Irak) pour inclure l’État
palestinien.
2. A approuvé les dirigeants Lions
qui ont été recommandés par les Lions
locaux des districts provisoires, qui assumeront la fonction de gouverneur
du district provisoire pendant l’exercice 2016-2017.
3. A révisé le manuel des Règlements
du conseil d’administration en amendant le texte standard de la Constitution et des Statuts de club pour inclure
un coordonnateur de la LCIF au niveau du club.
4. A révisé le manuel des Règlements
du Conseil afin d’y inclure l’État palestinien et la République du Kosovo
comme pays officiels du Lions Clubs
International.
5. A révisé le manuel des Règlements du Conseil afin de permettre
au Président international de refuser
le règlement des frais engagés pour la
Convention internationale si un gouverneur élu de district n’assiste pas à
toutes les manifestations du séminaire
des gouverneurs élus de district.
Commission
des Finances et des
Opérations du siège
1. A approuvé une modification
concernant la politique de placement
du fonds général pour correspondre à
la répartition des actifs du Fonds de
réserve d’urgence.
2. La commission a approuvé le
budget révisé du troisième trimestre
de 2016, qui affiche un déficit.
3. A approuvé l’amendement au
règlement du plan de placements du
fonds général à condition que la proposition d’amendement soit adoptée
à la Convention internationale de
2016 visant à amender la Constitution internationale en ce qui a trait au
Fonds de réserve d’urgence.
4. A approuvé l’augmentation des
droits d’entrée des nouveaux membres
et des droits de charte à 35 $ US chacun à compter du 1er juillet 2017.
Commission
de la Formation
des responsables
1. À condition que le budget propo-
sé pour 2016-2017 soit approuvé,
- Le programme d’études et un financement limité approuvés pour les deux
Instituts de formation pour futurs
responsables Lions (IFFRL) seront
présentés en 2016-2017 aux Lions
qualifiés d’Afrique. La planification et
la mise en œuvre seront organisées par
l’EML de l’Afrique.
- La conception, le développement et
la mise en application du nouveau programme d’animateurs Lions diplômés
pourront commencer à compter de
2016-2017.
Commission chargée
du Développement
de l’effectif
1. A révisé la section Leo devenu
Lion et le Programme d’affiliation
pour étudiants pour retirer le texte qui
soutient le changement de demandes
respectives et qui est considéré comme
une dépendance relative à l’accepta-
tion des deux types d’adhésion.
2. A révisé le manuel des Règlements du Conseil afin d’inclure le mot
« Awards » (récompenses) dont le titre
sera « Programmes de récompenses de
l’effectif ».
3. A révisé le manuel des Règlements
du Conseil concernant les Récompenses de clés de parrainage pour supprimer le texte relatif au rapport sur la
récompense et les détails de traitement.
4. Le texte sur la Récompense
d’extension destinée au coordonnateur
EME de district a été supprimé du manuel des Règlements du Conseil.
5. Le texte sur les critères d’obtention des récompenses chevrons de monarque fondateur et de monarque énumérés au chapitre XVII du manuel des
Règlements du Conseil a été supprimé.
6. A révisé le manuel des Règlements
du Conseil pour ajouter une nouvelle
section associée aux chevrons au chapitre XVII.
Commission chargée
des Relations
publiques
1. A approuvé le programme du
deuxième siècle de service en tenant
compte des recommandations de
l’équipe du marketing et de la commission des Relations publiques qui
seront soumises à l’examen du comité
exécutif.
2. A proposé un amendement visant à changer le nom de la commission des Relations publiques en
« commission des Communications de
marketing».
Commission chargée
des Œuvres sociales
1. A nommé les gagnants de la récompense Dix meilleurs présidents
de commission chargés des camps et
échanges de Jeunes de 2014-2015.
2. A approuvé la discontinuation,
à la fin de 2016-2017, du concours
photographique Lions sur l’environnement.
3. A modifié le mandat du comité
consultatif du programme des Leo
clubs.
Lion édition française - N°690 // .11
National
15 ans
Il est temps de
se dire au revoir !
Ayant été nommé par le Président international 2000-2001, Jean Béhar,
à la tête de notre revue nationale
lors de la Convention internationale
d’Indianapolis, j’en ai assumé la direction depuis le 1er juillet 2001.
Avec ce présent numéro, juin 2016
(n° 690), je boucle ma dernière revue.
Au moment où j’abandonne volontairement la plume, n’ayant pas
souhaité le renouvellement d’un
nouveau mandat de trois ans, je voudrais tout d’abord remercier tous les
membres du comité de rédaction
qui m’ont accompagné tout au long
de ces quinze ans et m’ont honoré de
leur confiance. La plupart d’entre
eux (six sur sept) n’ont pas souhaité
prolonger leur collaboration à la revue. Je voudrais ensuite rendre hommage à tous les chroniqueurs ainsi
qu’aux correspondants de district à
la revue. Tous, nous avons accompli,
je l’espère, un bon travail.
Je ne peux m’échapper sans un brin
de nostalgie sur le temps que nous
avons passé ensemble. J’ai dirigé, en
quinze ans, cent soixante-cinq numéros et deux suppléments. Une longue
marche en commun. Un échange
riche en informations, en témoignages et en meilleure connaissance
de notre Association.
La tâche n’a pas toujours été aisée,
car il fallait recueillir ou solliciter l’information, la vérifier, rédiger certains
articles, en susciter d’autres.
À l’image de la vie, il y a eu quelques
tempêtes, bien des erreurs, mais aussi
beaucoup de satisfactions. J’ai reçu,
parfois encouragements et félicitations, mais aussi remarques et critiques, quelquefois peu tolérantes, ni
amicales, si l’on veut bien considérer
que tout ce travail a été accompli au
titre de bénévole. J’ai toujours encaissé ces chocs avec le sourire car ils
m’indiquaient à tout le moins, que
vous aviez feuilleté la revue et que
vous n’étiez pas insensibles à sa tenue. Le rédacteur en chef ne doit pas
oublier qu’un numéro porte en lui le
gêne de son inexorable destin… celui
de la corbeille à papiers…
Je garderai de ces quinze années, le
souvenir d’une merveilleuse période
qui m’a permis de connaître des amis
de qualité et dévoués et de vivre intensément le Lionisme.
Tout a une fin et en guise de conclusion, je citerai Louis Aragon : « Un
beau jour, l’avenir s’appelle le passé.
C’est alors que l’on se retourne et qu’on
voit sa jeunesse. »
Bonne chance à nos successeurs.
Hervé Vizzolini
Directeur délégué
Rédacteur en chef
À quelques mois de la célébration du Centenaire de notre Association, la revue est
heureuse de vous offrir, couplé à ce numéro, un supplément dédié aux cent ans du
Lions Clubs International. Il a pour but de vous présenter tous les efforts entrepris
par les Lions en vue de créer un monde meilleur, plus sain, plus agréable, Toutes
ces actions fortifient notre identité exprimée dans notre devise « Nous servons ».
C’est aussi un outil de communication externe à la disposition des clubs qui peuvent
le diffuser lors de leurs manifestations. Il leur suffit pour ce faire de se le procurer en
nombre auprès du secrétariat général du DM.
.12 // Lion édition française - N°690
65
CONVENTION
e
NATIONALE
ANTIBES • JUAN-LES-PINS
2, 3 et 4 juin 2016
http://antibes-cnl2016.org
District multiple 103 France
District 103 Côte d’Azur - Corse
Lion édition française - N°690 // .13
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Un vendredi
studieux
par Jean Oustrin
Avant les assemblées générales, il est l’heure pour les conseillers que sont les membres des
commissions nationales de faire le bilan de leurs travaux de l’année pour le présenter aux
Lions de France. C’est traditionnellement la journée du vendredi qui est consacrée à leurs
réunions d’où la dénomination de « Journée des commissions » ou de « Vendredi studieux »
pour ce premier jour de la Convention nationale.
Ajoutons que les Associations liées aux Lions de France tiennent aussi en ce jour leur assemblée
générale et nous aurons bien rempli une journée de travail.
Du tour effectué dans les différentes
réunions, sans être évidemment exhaustif, nous avons retenu quelques
idées et réalisations intéressantes,
certaines méritant d’être étendues,
certaines porteuses d’idées prometteuses pour l’avenir.
C’est ainsi que la commission de la
Communication et des Relations
publiques a pu faire un bilan très
positif de son activité en regrettant
toutefois que seul un trop faible
pourcentage des 85 000 affiches éditées cette année ait été effectivement
utilisé.
La commission Jeunesse-Leo s’est
réjouie de la participation importante des Leo à la Convention et
surtout a applaudi à l’augmentation
spectaculaire des effectifs : 25 % sur
un an.
La commission des Finances,
conseillère du Conseil des gouverneurs en matière financière, a tenu à
siéger à huis clos... chut ! au nom de
la transparence qu’elle prône. Elle n’a
laissé paraître que le texte de motions
en partie contestées.
Les membres de la commission
Humanisme, soutien de notre action
pour la pleine réalisation de l’être humain, a beaucoup travaillé cette année dans la lutte contre l’illettrisme
en partenariat avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme :
Boîtes à livres, dictées, séances de lecture à haute voix ; les Lions étaient
présents.
Un public intéressé lors de la table ronde
.14 // Lion édition française - N°690
Les actions humanitaires que les
délégués spécialistes ont remarquées,
soutenues, organisées avant de les
soumettre aux responsables ont été
nombreuses et une partie non négligeable des débats a permis de délivrer
le Cœur d’Or de 2015- 2016.
Les délégations amies
Les gardiens de la flamme, membres
de la commission Éthique-Prospective ont insisté sur la nécessité de
placer cette notion au centre de la
vie de nos clubs. Ils souhaitent une
évocation de l’éthique lors de toutes
nos assemblées générales.
Et comme toute association doit rester fondée sur des règles précises et
mises à jour régulièrement, les Lions,
acteurs de la commission des Statuts
et Assurances, se sont inquiétés du
respect de la Constitution et des Statuts internationaux et, en particulier,
sur la mise en place d’une commission des nominations et sa composition.
Les réunions des différentes associations plus ou moins liées au DM
103 se sont traduites par une présentation lors de l’A.G.
Enfin n’oublions pas que se sont
également réunis les délégués de
district des équipes mondiales EME
et EML et les coordonnateurs du
Centenaire.
Si les premiers ont fait le point sur
les recrutements et les créations de
clubs, les seconds se sont préoccupés
de la formation des formateurs et de
la détection dans nos rangs des futurs
leaders.
délégations étrangères qui nous ont
fait l’honneur de se joindre à notre
Convention nationale et qui nous
ont tenus au courant des activités
remarquables de leur propre district.
Ils ont vraiment démontré, dans
le cadre d’une chaleureuse amitié,
l’unité de notre Association internationale, l’unité de ses buts et de ses
actions, l’unité de sa philosophie.
Les coordonnateurs du Centenaire
recevaient le coordonnateur pour
l’aire Europe et le coordonnateur du
DM 112 Belgique. Ce fut l’occasion
de faire un point plus précis et plus
international sur les projets de célébration du Centenaire.
Que ce soit le village de la paix des
Lions allemands (DM 111), l’accueil
des migrants par les Lions italiens
(DM 108), celui des réfugiés syriens
par les Lions libanais (D 351), le
souci de venir en aide aux victimes
des conflits armés mobilise beaucoup les clubs.
À côté de toutes ces réunions un
grand moment de cette journée fut
la réception animée par Philippe
Legrand, journaliste, des nombreuses
Nos voisins belges (DM 112),
comme les Lions bulgares (D 130) et
les Lions suisses (DM 102) insistent
sur la célébration du Centenaire et le
Lion édition française - N°690 // .15
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
but de relever les défis que nous nous
sommes lancés.
L’environnement reste très présent
dans les préoccupations des sujets de
sa gracieuse Majesté (D 105) ou dans
celles des Luxembourgeois (D 113).
L’immense DM 403 (30 pays) ne
peut avoir que des actions diversifiées mais le premier souci de ses
clubs reste l’aide à la jeunesse et le
Centenaire sera pour eux l’occasion
d’actions de terrain toujours appréciées des pouvoirs publics.
Palais des Congrès, un stand
L’ensemble de ces interventions a fait
ressortir, comme le soulignent nos
compatriotes du D 63 la solidarité et
la tolérance des Lions et leur courage
d’entreprendre, souvent dans un
contexte difficile comme le font les
Lions tunisiens (D 414).
sommes tous citoyens de ce monde
qui a tant besoin d’hommes et de
femmes d’action. Ce sont ceux-là qui
changent le monde au quotidien en
aidant les plus fragiles.
De ces interventions notre directeur
international, Pierre Châtel, devait
faire une synthèse et devait souligner
que nous avions entendu, avec tous
ces témoignages, le langage du cœur.
Dans chacun de nos districts nous
Il devait conclure en nous rappelant
que notre humanisme, né de la Renaissance, représente donc une sortie
de l’obscurantisme du Moyen Âge,
que notre religion est cet humanisme
et que, pour que notre épinglette
La commission nationale Éthique-Prospective
.16 // Lion édition française - N°690
tienne, elle a besoin d’éthique.
Bref, ce vendredi 3 juin a bien mérité
son appellation de « Vendredi studieux » ; pas le temps de profiter des
charmes du lieu.
65e Convention
nationale
Assemblée générale
samedi 4 juin 2016
par Hervé Vizzolini
1 707 congressistes dont 400 accompagnants. Un absent, le soleil, faisant mentir Tino Rossi et
le refrain de sa célèbre chanson Méditerranée :
« Méditerranée
Aux îles d’or ensoleillées
Aux rivages sans nuages
Au ciel enchanté… »
Devant ce temps le plus souvent gris, une certaine tristesse s’est abattue sur la Convention
nationale contraire à l’idée du directeur international Pierre Châtel qui demandait que les
Lions fassent la fête…
Lion édition française - N°690 // .17
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Les deux Conseils des gouverneurs (2015-2016 et 2016-2017)
Comme le veut la tradition, ouverture protocolaire de l’assemblée
générale ordinaire par les hymnes
puis un moment de recueillement en
hommage aux Lions disparus durant
cette année écoulée. Place aux mots
de bienvenue : Jean-Pierre Arzani,
gouverneur du district hôte, Philippe
Segond, commissaire général de
cette Convention et Monsieur Eric
Pauget, premier adjoint de la ville
d’Antibes - Juan-les-Pins. Roland
Chaillot remercie à son tour les présents d’être si nombreux malgré les
aléas dus aux multiples grèves paralysant le pays. Retenons cette phrase
d’Eric Pauget : « Vous êtes des éveilleurs
de fraternité ».
Le président du Conseil des gouverneurs 2015-2016 ouvre officiellement l’AGO de cette 65e Conven-
.18 // Lion édition française - N°690
tion nationale. La parole est donnée
par le maître de cérémonie, la chef
du protocole Françoise Degan, à
Jean-Tugdual Reboul, président de
la commission nationale ÉthiqueProspective pour la minute de
l’éthique : « L’actualité trop souvent nous rappelle nos responsabilités
d’hommes et de femmes du monde, des
responsabilités qui doivent nous amener
à rendre intelligible auprès de nos
concitoyens le corpus moral et civique
du LCI. Il s’agit d’affirmer clairement
nos convictions humanistes porteuses
d’une exigence de compréhension entre
les peuples et d’espérance pour tous…
Prendre position est la marque de
l’altruisme et du courage. Notre pays
met en exergue l’exercice de ce droit,
fondement de la démocratie. Sa devise
Liberté-Egalité-Fraternité ne peut que
nous interpeller et nous inciter à nous
identifier comme des femmes et des
hommes humanistes et fiers ».
Le secrétaire et le président du
Conseil des gouverneurs 2014-2015
présentent en duo le rapport moral.
Celui-ci est publié dans sa totalité
aux pages 23-24-25 de ce numéro. À
la lecture du rapport financier de ce
Conseil par son trésorier nous apprenons que l’exercice 2014-2015 s’est
clos par un excédent de 11 088,65 €
dont 3 581,51 au titre de la revue
Lion édition française. En complément aux tableaux parus dans
le n° 687, mars 2016, nous retenons que par ordre décroissant des
dépenses, la Maison des Lions de
France représente 35 %, 19 % pour
les Conventions nationale et internationale, 14 % pour le Conseil
des gouverneurs, 12 % pour les
communication en janvier et Salon
du livre à Paris en mars. En prévision
de cette semaine de la communication, 85 000 affiches ont été distribuées. D’autres outils sont ou seront
proposés aux clubs comme 1 100
emplacements d’abribus par la société JC Decaux à certains moments
de l’année. Cerise sur le gâteau, dans
le numéro du 1er décembre 2016
de Paris Match, un supplément de
4 pages sur notre Association sera
inséré. Petits bémols à cette action
: le premier concerne la contribution exceptionnelle de 4 € qui,
pour la deuxième fois, n’a pas
été utilisée dans sa totalité. Pourquoi alors demander encore 4 €
pour l’année 2016-2017 ? Le second a un rapport avec la revue :
est-elle pour ces responsables un
vecteur de communication ? À les
écouter, on peut en douter…
commissions nationales, 11 % pour
la communication (les 4 € appelés à Deauville n’ont pas été utilisés
dans leur totalité) et seulement 9 %
de subventions aux associations…
Interrogeons-nous sur ce dernier
pourcentage !
Notre communication interne et externe est mise à l’honneur. Rappelons
que depuis la Convention nationale
du Touquet (2014), une participation
exceptionnelle de 4 € est demandée
aux Lions. Yves Tardy, gouverneur en
charge de la commission nationale
Communication et son président
Alain Potier retracent les temps forts
de l’année écoulée : journées de l’illettrisme en septembre, JMV Lions
en octobre, Journée nationale de
dépistage du diabète des Lions de
France en novembre, semaine de la
Le président du Conseil, Roland
Chaillot, retrace les moments essentiels de cette année Lions (p 26-27).
Les gouverneurs responsables de
l’EME (Équipe mondiale des effectifs), Mauricette Drouot, et de
l’EML (Équipe mondiale du leadership), Philippe Miralles, nous
rappellent dans un premier temps
les objectifs de ces deux équipes,
définis par le siège international. Ils
insistent sur le fait que si ces deux
groupes sont parallèles et indépendants, ils doivent travailler et œuvrer
ensemble. La collaboration dans le
travail favorise le développement
d’idées et la créativité. Elle permet
d’atteindre les buts plus rapidement
et elle rehausse l’efficacité de talents
individuels. La croissance de l’effectif
et la formation des responsables sont
toutes les deux d’une importance
cruciale si les Lions veulent continuer
à avoir les moyens de remplir leur
mission de service. Leur intervention se conclut par cette citation de
Ryunosuke Satoro : « Individuellement, nous sommes une goutte. Ensemble, nous formons un océan ».
Survient la suspension de l’AGO
pour l’ouverture d’une AGE consacrée à la modification des Statuts du
DM 103. Retour à l’AGO avec la
lecture des motions proposées par les
commissions nationales des Finances
et de l’Éthique-Prospective. La rédaction de la revue juge opportun cette
mise au point.
« Le budget de la revue est autonome
même s’il est consolidé à la fin de l’année Lions dans les comptes du DM
103. Pour l’année 2016-2017, elle
a proposé un abonnement à 5,50 €
(n° 687, mars 2016). Pourquoi le
prochain Conseil 2016-2017 avec
l’aide de la commission nationale des
Finances garde-t-il la cotisation précédente de 7 € ? Le rôle de la revue
n’est pas d’éditer un livre « collector
Centenaire » surtout qu’elle sort avec
ce numéro un supplément Centenaire.
Si le Conseil futur veut éditer un livre,
cette somme d’ 1,50 € par Lion aurait
dû apparaître dans un autre poste de
dépense.»
Vient ensuite l’allocution de Michel
Isaac, président du Conseil des
gouverneurs 2016-2017. Notre
Président international 2016-2017,
aura pour thème « Gravir de nouvelles montagnes ».
Pour nous ce sera : réussir le Centenaire, réussir une avancée nette de
notre communication, promouvoir
les actions vers la jeunesse, accompagner notre évolution en phase avec la
société et nos espaces de vie, réussir
une gouvernance d'information.
Ensemble tout est possible !
Elle est suivie par la présentation
d’un programme-plan de communication par le gouverneur en charge
avec quatre chantiers : rajeunir et
dynamiser l’image des Lions, médiatiser les événements labellisés Centenaire, accélérer les opportunités
numériques et susciter l’intérêt de
grands partenaires.
Cette séquence se termine par la présentation du prochain budget par le
trésorier 2016-2017. Avec la présentation du nouveau Conseil monté
sur scène s’achève la première partie
de la matinée. Place à la musique !
Lion édition française - N°690 // .19
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
L'orateur officiel international
Elisa, jeune chanteuse dont la maman est Lion à Cannes Côte d’Azur,
interprète un single et pourtant elle
souffre d’une angine.
Après cette pause musicale, l’AGO
reprend avec la présentation par le directeur international, Pierre Châtel,
du candidat de la France à la direction
internationale, William Galligani.
Laissons la parole à William : « Si
je suis là, mes amis, c’est parce que je
crois, je sais, que le Lionisme est unique
dans sa démarche, spécifique dans son
action. Il tire sa force de ses milliers de
clubs enracinés chacun dans la vie de
la cité, proches des souffrances des uns,
et du pouvoir d’agir des autres. Il tire
sa force de sa dimension internationale,
de cette capacité unique de faire battre
le cœur des Lions au même rythme
dans le monde entier, pour les mêmes
causes : la vue, la jeunesse, le handicap, la maladie, et j’en passe. Je suis là
mes amis parce que je crois que notre
vocation humanitaire à réparer les
misères du monde doit accompagner
un humanisme qui prépare les gens à
comprendre et à maîtriser les misères du
monde.. Car nous les Lions, qui donnons avec notre cœur, on donne aussi
de la dignité à celui qui reçoit, et, par
là, notre acte donne sens à notre propre
vie. Donner m’enrichit. Et me pose en
.20 // Lion édition française - N°690
citoyen du monde. Vous l’aurez compris :
mon engagement Lion est complet, passionné… Mes amis, chacun de nous est
un pilier du pont que nos prédécesseurs
ont construit pour permettre au monde
de passer, en douceur, du passé vers
l’avenir. Pierre Châtel l’a dit : chacun
de nous est précieux. J’ai besoin de vous
pour accomplir la mission que je vous
demande de me confier. »
Et le Centenaire ? Le coordonnateur
pour le DM, le past-directeur international, Jean Oustrin nous indique
que les Lions de France ont des idées,
ils savent les faire valoir et les utilisent
pour le bien de leur communauté
comme pour celui de notre Associa-
tion. Nous sommes sur la bonne voie
et l’essai doit être transformé. Il cite
sans être exhaustif quelques initiatives : le défi 77 lancé par le district
IdF Est, l’agenda du Centenaire, le
supplément de la revue qui sera un
numéro de référence, tiré à 60 000
exemplaires…. Mais l’avenir ne se
construit pas que de la continuation du présent. Il faut aussi mettre
en place de nouvelles réalisations.
N’oublions pas notre propre défi :
100 000 € de dons à la LCIF,
100 000 € de dons à notre propre
Fondation et 100 000 € à une
œuvre que nous allons choisir…
Tous ensemble nous allons réussir ce
La présidente des Leo félicitée par Roland Chaillot
Centenaire et contredire ce que
Michel Galabru disait : « La vie d’un
centenaire est difficile. Il ne rencontre que
des gens surpris qu’il soit encore en vie. »
Les gens que nous rencontrerons
ne s’étonneront pas au vu de ce que
nous sommes capables de faire pour
autrui.
Apparaissent sur l’estrade les Leo
entourant leur présidente Mélissa
Hassini. La fraîcheur, la gaieté, la folie de la jeunesse, la joie de vivre…
envahissent l’Azur Arena. C’est la
fête, chère à Pierre Châtel. 20152016 a été une année « champagne » :
hausse de 25 % des effectifs, passant
de 341 à 421, au moins un Leo club
par district, création de 4 clubs dont
2 « alpha » (jeunes de moins de 18
ans)… Mélissa clôt son intervention
par « En chaque Leo sommeille un
Lion ».
Le directeur international, Pierre
Châtel, représentant officiel du Président international, développe tout
d’abord les trois mots essentiels du
Président Yamada. Dignité : nous
Lions, nous devons l’avoir et la donner. Harmonie entre nous (nos fonctions sont éphémères, l’épinglette est
éternelle). Humanité : 1,4 million de
Lions dans le monde. Quelle chance !
Il cite le violoniste Renaud Capuçon :
« Les violons les meilleurs sont ceux qui
ont été les mieux joués ». Puis il développe les quatre défis du Centenaire.
Pour Pierre, l’Humanisme, c’est la religion qui met l’Homme au milieu. Le
Lion est la vie et la marque ombrelle
des Lions est le partage. Nous Lions,
jouons tous dans la même équipe
mais on peut porter le même maillot sans courir à la même vitesse.
On n’est pas seul, on est 1,4 million.
C’est magique !
Illustration immédiate des propos
de Pierre Châtel, les délégations
étrangères montent sur scène : 63
Martinique-Guadeloupe-Guyane,
102 Suisse, 105 Îles britanniques et
Irlande, 108 Italie, 111 Allemagne,
112 Belgique, 113 Luxembourg,
Monaco, 130 Bulgarie, 414 Tunisie, 351 Liban-Jordanie-Palestine et
403 Togo. Le directeur international
dresse une synthèse de la Table ronde
organisée la veille (p 16) où il met en
valeur les points essentiels développés
par les délégations présentes. La compassion pour la Bulgarie, l’investissement pour les Suisses, le mouvement
pour les Britanniques, la musique
pour les Italiens, l’amour pour les
Libanais. Quel plus beau symbole
que le drapeau Lions pour les rassembler !
Le Dr Jean Leonetti, député-maire
d’Antibes-Juan-les-Pins, nous fait part
de ses réflexions sur « Éthique et
société moderne ». « Peut-on être efficace sans morale ou être moral sans
efficacité ? Cette question est éternelle.
Kant ou Machiavel ? L’éthique est-elle
une règle ? Ce n’est pas une règle. La
base de l’éthique, c’est le doute. Que
puis-je faire ? L’éthique, ce n’est pas le
combat entre le bien et le mal, entre le
blanc et le noir. Si je nie le collectif, je
nie l’éthique. On est dans le monde de
l’immédiat, or le monde est la durée,
l’éthique est la durée. On transmet
dans la durée. Edgar Morin disait :
« À force d’oublier l’essentiel pour
l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Méfions-nous
des morales établies… » puis il développe l’exemple d’Ulysse qui est décrit comme polymorphe. « Il possède
des traits de caractère opposés et incarne
différents rôles. Tour à tour sensible et
cruel, capitaine et mendiant, il incarne
la diversité et la complexité. Ulysse est
imparfait. Il est menteur et voleur,
Le Dr Jean Leonetti, député-maire d’Antibes-Juan-les-Pins
Lion édition française - N°690 // .21
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Passage de témoin entre Antibes-Juan-les-Pins et Nantes
il travestit son apparence et ses intentions… Ulysse est mortel. Diversité,
complexité, imperfection, vulnérabilité, voilà la force d’Ulysse, voilà la force
de l’homme. ». Le Dr Jean Leonetti
conclut par cette phrase : « La dignité
est en nous ».
Gérard Masson, président de la
Fédération française handisports et
Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM, insistent sur la durée du partenariat noué avec nous.
Gérard Masson apprend à beaucoup de congressistes qu’il y a plus
de trente ans nous étions leur seul
partenaire, on ne parlait pas encore
des partenaires économiques ou
institutionnels. Tous deux évoquent
l’avenir, pour l’un les Jeux paralympiques de Rio, pour l’autre les avancées médicales et le 30e Téléthon qui
sera un tremplin pour l’avenir. Pour
clore cette séquence émotion, citons
Laurence Tiennot-Herment : « Aujourd’hui, grâce à vous, tout a changé.
Demain, avec vous, la nouvelle génération connaîtra le sens du mot guérir ».
La matinée se termine par la remise
des prix d’éloquence et de musique
et les deux lauréats enchantent le
public par leur prestation de haute
.22 // Lion édition française - N°690
qualité. Le dernier prix décerné, celui de l’Aglif, est attribué au pasteur
Gaston Claudel. Depuis plus de 50
ans, il parcourt les routes des Alpes
Maritimes combattant la drogue, la
misère et l’exclusion.
L’après-midi est consacrée essentiellement aux associations Lions, aux
deux Fondations et aux résultats des
concours et des votes. La plupart des
associations sont présentées par une
vidéo. CIF, Lions Amitié Villages,
Lions Alzheimer, UDEL, LiSA,
SOC, VPA, UDELM, Patrimoine
culturel des Lions de France, la
toute dernière créée Agir pour la lecture-Vaincre l’illettrisme, L.I.D.E.R.
Diabète et Médico Lions clubs de
France.
Comme d’habitude, Jean-Michel
Sol pour la FLDF et Claudette
Cornet pour la LCIF se succèdent
au pupitre. Jean-Michel indique que
700 000 € ont été alloués et que les
deux gagnants du concours Boîtes à
livres sont les clubs de Toulon Port
la Montagne et Nice Parc Impérial.
Après avoir rappelé que la LCIF
est le bras humanitaire du LCI,
Claudette brosse le bilan de l’année
2014-2015 : 43,7 millions de $US
en subventions accordées, 39,8 millions de $US en dons reçus. Le bilan
provisoire de cette année 2015-2016
est préoccupant car les besoins augmentent de plus en plus vite et les
ressources ne suivent pas. Daniel
Castellan, au nom de PPLV, fait le
point d’étape : 7 districts, 30 établissements et plus de 1 200 enfants
concernés.
Puis ce sont les résultats des concours
(pages 28-29) mais pas des votes,
ne permettant pas au président du
Conseil de clore l’AGO de cette 65e
Convention nationale, ce qu'il ne
pourra faire qu'à 18h30.
Les présentations de la 66e Convention nationale de Nantes, du Forum
européen de Sofia, des Conventions
internationales, Fukuoka en 2016
et celle du Centenaire à Chicago en
2017, terminent cette journée très
chargée.
Le président Roland Chaillot remercie les responsables de cette 65e
Convention nationale. À l’an prochain à Nantes, les 25-26-27 mai
2017.
Rapport moral du
Conseil des gouverneurs
2014-2015
par la secrétaire du Conseil
L’année dernière, notre Président international Joe Preston nous demandait de « renforcer notre
fierté d’être Lion ». Aussi, afin de valoriser notre image et l’action de nos membres, nous avons
voulu, au-delà de nos tâches quotidiennes d’administration et de gestion, mettre en place un
projet ambitieux s’articulant autour de trois thèmes : la transparence, le maintien des effectifs
et la communication.
La transparence
Nous avons innové sur plusieurs
points :
Publication de toutes les décisions
du Conseil dans la revue Lion édition
française.
Désignation d’un gouverneur chargé
des relations avec les conseils suivants.
Création de 2 groupes de réflexion
constitués pour l’un de Lions de
moins de 5 ans, de moins de 10 ans
et de moins de 15 ans d’ancienneté et
pour le second d’anciens gouverneurs :
nous nous sommes souvent inspirés de
leurs réflexions portées sur les principaux thèmes traités : les cotisations, les
associations subventionnées, l’atelier
du leadership, le fonctionnement des
commissions et en avons livré, à toutes
fins utiles, les conclusions aux Conseils
qui suivent.
Le maintien
des effectifs
Nous avons enregistré 2 606 nouveaux
membres et créé 12 clubs. Nous enregistrons cependant le même taux de
déficit réel que les années précédentes.
L’équipe nationale du leadership a travaillé sur l’harmonisation des différents
modules de formation et le développement des savoir-faire des formateurs.
Toutefois, je voudrais signaler que le
district Côte d’Azur Corse a été cité
à la Convention internationale de
Honolulu pour l’évolution remarquable de son nombre d’adhérents.
La communication
Il nous a paru nécessaire de raviver et
dynamiser aux yeux du public, l’image
du Lions Club International en lui
donnant du tonus et des couleurs.
Avec votre accord, nous nous sommes
alors lancés dans un grand projet de
communication innovant et motivant
afin de rassembler les forces vives du
Lionisme derrière une nouvelle identité d’expression.
Ainsi les Lions ont pu disposer de
nouveaux moyens techniques : charte
graphique, trousse à outils, affichage,
presse et relations presse, Prezi, réseaux
sociaux, etc. Ils ont su avec bonheur les
utiliser et de très nombreux clubs nous
ont remerciés de leur avoir donné cette
visibilité. Le Président international
Joe Preston nous a sollicités pour s’inspirer de notre projet et nous a récompensés pour cette initiative.
Afin de renforcer et de lisser la représentation de notre District multiple
103 France à l’étranger et auprès du
Conseil d’administration international
nous avons :
participé avec 325 Lions à la
Convention internationale de Toronto.
accueilli le Président international Joe Preston en février à Paris et à
Cannes ainsi que le vice-président Bob
Corlew en mars sur la Côte d’Azur.
représenté le District multiple 103
France :
- à la journée mondiale des Lions à
l’ONU dans le cadre des 70 ans de
notre partenariat. Première représentation officielle des Lions français
depuis longtemps
- au siège du LCI à Oak Brook pour
rencontrer les responsables de nos
institutions internationales
- à Montréal et à Beyrouth dans le
cadre de la francophonie
- au Forum européen de Birmingham
et à l’Observatoire de la Méditerranée à Pescara en Italie
- aux Conventions nationales de
l’Afrique francophone à Douala au
Cameroun, des Antilles-Guyane, de
la Suisse, de l’Italie, de l’Allemagne, de
la Belgique, de la Tunisie, de l’Algérie,
du Maroc, de la Grande-Bretagne, du
Lion édition française - N°690 // .23
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Luxembourg
- au stand international Lion lors de
l’exposition universelle de Milan.
Nous avons actualisé les chartes
d’Amitié qui nous lient avec nos amis
du Liban, du Maroc, de l’Algérie et de
la Tunisie, et établi avec le district 403
une nouvelle convention pour l’intervention des associations Lions en
Afrique francophone.
Réalisations
sur le plan national
Humanitaire :
- La JMV a permis en France à 10 000
personnes de contrôler leur vue dans
un des 196 sites proposés. Elle porte
désormais, pour plus de visibilité, le
nom de JMVL.
- Les règlements de l’Action nationale
et du Cœur d’Or ont été actualisés.
- Une procédure a été mise en place
avec la FDLF pour apporter une réponse rapide aux problèmes générés
par les grandes catastrophes mondiales.
Humanisme
- Nous avons vu naître une nouvelle
association: « Agir pour la lecture –
.24 // Lion édition française - N°689
N°690
Vaincre l’illettrisme ».
- Notre stand au Salon Livre Paris a
connu un grand succès et nous
avons approuvé la création d’une
nouvelle manifestation : « La dictée
pour les nuls ».
Concernant la jeunesse
- L’effectif des Leo a progressé de 13 %
et nos liens avec ces jeunes Lions ont
été renforcés. La présidente des Leo
a été récompensée par le Président
international.
- Les « soirées des jeunes artistes » initiées par le district Est sont étendues
à d’autres districts.
- Dans le cadre du YEC, 94 jeunes sont
partis à l’étranger, 66 sont venus chez
nous.
- Trois nouveaux districts se sont engagés dans l’action PPLV.
- Nous avons signé un avenant avec l’association Sang pour Sang Campus.
Téléthon
Grâce à de très bonnes relations avec
France 2 et l’AFM, et le respect de nos
engagements auprès du nouveau producteur, le Lions Clubs International a
été particulièrement mis en valeur sur
le plateau du Téléthon 2014.
Nous avons voulu éviter les discours et
montrer les Lions au travail.
La nouvelle action de collecte de piles a
été une réelle réussite.
Fonctionnement
Nous avons initié la réalisation du
timbre commémoratif du Centenaire
et en partenariat avec le Conseil actuel,
nous avons désigné le coordinateur national de cette célébration.
Nous avons donné notre accord aux
gestionnaires de la revue pour organiser un appel d’offres afin de choisir son
nouvel éditeur, c’est la société Vega qui
a été retenue.
Suite à un audit de la commission
des Finances, les contrats de travail
des cadres de la Maison des Lions de
France ont été mis en conformité avec
la législation du travail.
Nous avons fait réaliser une étude
pour l’installation d’un ascenseur à la
maison des Lions afin de la mettre en
conformité avec les normes Handicap.
Les contrats d’assurances ont été
renégociés pour une meilleure couverture à un moindre coût.
Nous avons reconduit l’annuaire papier symbole d’appartenance fort, en
revoyant le tarif à la baisse.
La Convention de
Deauville
la Journée de l’éthique et du Lionisme a rencontré un vif succès sur le
thème « Les besoins physiologiques de
l’homme ».
L’assemblée générale:
- Tous les participants garderont en
mémoire le duo éblouissant du
président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré et de Valérie
Bochenek sur le thème « L’épopée de
l’émergence des femmes dans la vie
active : ces femmes qui ont réveillé
la France »
- 1 349 Lions et 406 accompagnants
ont assisté à l’AG au cours de laquelle
le directeur international Robert
Retby a fait une intervention très appréciée sur les missions de son poste.
- 14 districts étrangers ont largement
participé à notre Convention.
- Lions Amitié Villages, le Patrimoine
culturel des Lions de France et Lions
Alzheimer sont devenues Associa-
tions filles.
- L.I.D.E.R. Diabète a été déclarée
association partenaire et pour plus
de visibilité nous lui avons proposé
d’instaurer la journée nationale du
diabète.
Remerciements
C’est mon dernier rapport de président du Conseil des gouverneurs.
Aussi, vous voudrez bien m’autoriser
quelques mots sur cette expérience
qui fut à la fois éprouvante et belle, un
grand honneur et souvent une écrasante responsabilité.
Elle s’est révélée au fil du temps fidèle
à l’image que je m’en faisais : très exigeante, très mobilisatrice, très formatrice, Je pense avoir fait de mon mieux
et espère avoir été, à mon tour et à ma
façon, exigeant, mobilisateur et animateur du Conseil des gouverneurs
ainsi que des districts. C’est surtout
aux Lions et aux Leo que je voudrais
rendre hommage, un hommage largement mérité, car j’ai apprécié les Lions
motivés, les Lions sensibles. J’ai pu
découvrir les Lions optimistes et soli-
daires, les Lions acteurs de leur vie, les
Lions qui expriment tous les espoirs. Je
voudrais aussi féliciter nos gouverneurs
français qui ont su créer un esprit
d’équipe, équilibrer les interactions
entre les Lions et leurs dirigeants, développer leur confiance, les fidéliser sur
des critères affectifs d’appartenance.
Merci également au directeur et
past-directeurs internationaux toujours disponibles pour nous conseiller,
aux intervenants, chargés de missions,
au personnel de la Maison des Lions
et à nos conjoints, merci à toutes et à
tous, merci Claude. J’ai apporté ma
contribution pleine et entière à l’évolution de notre District multiple et
j’espère que le Conseil actuel et ceux
à venir sauront poursuivre et mieux
faire, c’est en tout cas ce que je leur
souhaite, ce que je nous souhaite.
Et pour paraphraser Jean d’Ormesson:
« Je dirai malgré tout que cette année
fut belle »
Lion édition française - N°690
N°689 // .25
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Un premier bilan
de l’année
2015-2016
par le président
du Conseil des gouverneurs,
Roland Chaillot
Les gouverneurs m’ont fait l’honneur de me choisir pour orchestrer le
Conseil des gouverneurs 2015/2016
et je tiens à les en remercier une nouvelle fois pour le travail que nous
avons accompli ensemble dans un
climat de confiance, de cohésion,
de compréhension, de respect mutuel et d'amitié. Toutes nos actions
ont été discutées et nous avons veillé à la transparence, aux économies
financières et au rayonnement de
notre Association.
Vous êtes venus nombreux de toute
la France mais aussi de plus loin
puisque nous avons le grand plaisir
d’accueillir nos amis de Guyane, de
Belgique, d’Allemagne, du Luxembourg, de Suisse, d’Italie, de GrandeBretagne, de Tunisie, de Bulgarie,
du Liban et du Togo pour ne citer
qu’eux. Soyez tous remerciés de l’accueil que vous nous avez réservé lors
de vos Conventions nationales et il
me plaît de vous rappeler que vous
êtes ici chez vous, dans la grande famille que nous formons.
.26 // Lion édition française - N°690
Les axes principaux de notre action
ont porté sur l’adaptation de nos
comportements à l’époque que nous
vivons. Cette volonté passait entre
autres, par une communication
plus offensive, une raisonnable
préparation de notre Centenaire,
une valorisation de nos Fondations et un souci d’informer nos
successeurs des décisions prises.
Nous ne pouvons être efficaces qu’à
la condition d’assurer la continuité
d’un Conseil à l’autre. C’est ce que
nous nous sommes efforcés de faire
en respectant les engagements pris
par nos prédécesseurs.
Une communication
plus offensive !
Nous avons tenu à être présents à
tous les comités de rédaction de la
revue et avons veillé à informer régulièrement les lecteurs des décisions,
des réflexions de notre Conseil.
Nous avons été présents sur plusieurs
antennes de radio et de télévision et
dans la presse. La société Decaux
s’engage à diffuser gracieusement et
dans toutes les villes de France où
elle est présente, en dehors de ses
habituelles campagnes de publicité,
nos affiches. Début décembre 2016,
un grand magazine national tirant
à 1,2 million d’exemplaires diffusera un supplément de 4 pages sur le
Lions Clubs International. La commission nationale Communication,
le Conseil des gouverneurs, ont modernisé les outils de communication,
les ont mis en ligne à la disposition
de tous les clubs. Rappelons- nous
que la communication est l’affaire
de chaque club, de chaque Lion et
qu’elle ne saurait se limiter aux seules
initiatives nationales.
Notre Centenaire !
Là aussi le comité du Centenaire,
en concertation avec notre Conseil
et avec le comité de rédaction de
la revue, a bien avancé et c’est ainsi qu’avec la revue nationale de ce
mois-ci, un supplément sera totalement dédié à notre Centenaire et
je remercie tout particulièrement la
revue et ses rédacteurs pour le travail
accompli. Un agenda 2017 est en
cours de production et les modalités
d’approvisionnement vous seront
communiquées prochainement. Ces
éditions majeures viennent compléter les autres productions comme le
timbre anniversaire, la médaille…
Nous avons bien lancé notre anniversaire, il appartient maintenant à
nos successeurs de poursuivre avec
une même détermination et un
même enthousiasme.
pagne de dépistage lors de la Journée
mondiale du diabète. Plus de 60 000
dépistages ont été réalisés.
Nos Fondations !
Nous avons multiplié nos actions
vers la jeunesse et vers les Leo que
nous invitons à inclure dans leur formation la culture du Lionisme afin
de les préparer à rejoindre nos clubs
l’âge venu. Il y a là un vrai effort à
faire. Je m’arrêterai là car le moment
n’est pas venu de brosser notre rapport moral et d’activité. Nous le
ferons à Nantes lors de notre prochaine Convention.
Dans chaque congrès, dans toutes les
allocutions, nous avons rappelé l’importance de soutenir nos Fondations,
lesquelles font la reconnaissance universelle de notre Association grâce
aux opérations d’assistance d’envergure qu’elles permettent de mener
là où c’est nécessaire. Continuons
à marquer notre attachement à nos
Fondations, suite aux catastrophes
successives qui ont marqué notre
année. Sans entrer dans le détail, je
rappellerai notre fidèle engagement
dans le Téléthon, la Journée mondiale de la vue Lions. À noter également que, dans le cadre de notre association avec la Fédération française
handisports, nous avons honoré le
contrat signé par nos prédécesseurs
en participant à la tombola en vue
des Jeux de Rio. Nous avons aussi été
sensibles au message de L.I.D.E.R.
Diabète et, pour la première fois,
avons participé activement à la cam-
Mes chers amis, je tenais simplement
à dire l’état d’esprit qui a présidé au
fonctionnement de notre Conseil
cette année. Nous avons tenu à agir
dans une totale transparence, à valoriser notre engagement universel
à l’extérieur de notre Association, à
cultiver l’amitié et la compréhension entre Lions. Persuadés que la
bonne volonté pouvait raccourcir le
chemin, nous nous sommes efforcés
d’apaiser les passions en recherchant des compromis là où il y avait
des différends. Mais « Vouloir n’est
pas toujours Pouvoir » et si nous
n’y sommes pas toujours parvenus
comme nous l’aurions souhaité,
nous avons recherché des solutions
en accord avec notre éthique dont
nous n’avons cessé de rappeler les
fondements et les valeurs.
Rien ne passe plus vite que le temps,
et aujourd’hui il nous est compté.
Aussi permettez-moi de clore mon
propos en vous invitant à partager
dans l’amitié et la convivialité ce précieux moment qui nous rassemble,
à toujours mieux servir, à cultiver
notre cohésion, notre détermination
à renforcer nos rangs.
Lion édition française - N°690 // .27
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Les concours
par Sonia Clairemidi
Cette année encore on a pu mesurer le rayonnement des concours organisés par le DM 103
France.
En effet, les clubs s’investissent tous azimuts pour trouver des candidats, les encourager, les
accompagner, les récompenser, et également pour concourir lorsqu’eux-mêmes réalisent une
action de remarquable envergure. La Convention nationale est le point d’orgue de la mise en
œuvre de toute cette énergie. C’est le moment des applaudissements, le moment des prix. Tout
au long de l’année, ces concours constituent aussi un excellent vecteur de communication.
Dire que le concours d’éloquence fut exceptionnel cette année ressemble à un copié-collé de nos propos
des années dernières. Pourtant, il l’a
été. Parce que le lauréat était le plus
jeune des candidats ? Parce qu’il y eut
des mini-saynètes, des petites histoires
et des clins d’œil à l’actualité de la
part des candidats ? Peut-être. Mais
dans le Palais des Congrès de Juan-lesPins, le vendredi, le choix fut difficile
pour le jury qui a sélectionné quatre
Camille Souffron,
lauréat du concours
d'éloquence
candidats pour l’épreuve finale portant sur une nouvelle citation. Après
avoir décortiqué le matin la phrase de
Georges Clémenceau « Il faut d’abord
savoir ce que l’on veut, il faut ensuite
avoir le courage de le dire, il faut ensuite
l’énergie de le faire. », les quatre candidats planchaient l’après-midi sur cette
citation de Sir Winston Churchill :
« Un pessimiste voit la difficulté dans
chaque opportunité, un optimiste voit
l’opportunité dans chaque difficulté. ».
Ce deuxième discours, préparé « au
pied levé », départageait les candidats
restés en lice.
Camille Souffron, très inspiré et
présenté par le district Centre-Sud,
a remporté le 1er prix (chèque de
1 200 euros) devant Madeline Lagadec
(Ouest, 600 euros), Samantha
Pecheux (Île-de-France Ouest, 300
euros) et Clément Landeau (CentreEst). Les votes du « Coup de cœur
du public », ont désigné Marianne
Lewandowski (Côte d’Azur Corse)
comme la préférée des Lions : elle a
reçu un chèque de 300 euros.
Les Lions ont pu entendre, à Juanles-Pins le vendredi et à l’Azur Arena
d’Antibes le samedi, Charlotte SalusteBridoux (district Sud), lauréate du
Prix d’interprétation musicale
Thomas Kuti, interpréter au violon
des pièces de Ravel et de Saint-Saëns.
Elle a reçu un chèque de 1 500 euros
et avait devancé Juliette Beauchamp
(Centre-Sud) et Anna Bella (Île-deFrance Paris). Elle représentera le
DM 103 France au niveau européen
au Forum européen de Sofia (Bulgarie) fin octobre 2016.
Le concours d’affiches du développement durable avait pour thème :
« Nourrir la planète – Énergie pour la
vie ». Chaque lauréat a reçu un chèque
de 250 euros. Le Lions club Morez
.28 // Lion édition française - N°690
Charlotte Saluste-Bridoux
lauréate du Prix d'interprétation musicale
Thomas Kuti
2000 (district Centre-Est) avait présenté le lauréat, l’école maternelle du
Puits, pour le cycle 1 (Maternelles), les
élèves de CE1 de l’école Notre Dame
de Caen étaient présentés par le club
Caen Léopards (Normandie), pour le
cycle 2 (CP, CE1 et CE2), les élèves de
CM1 de l’école La Pinède, club Nice
Azur (Côte d’Azur Corse) pour le
cycle 3 (CM1 et CM2), le collège
Saint Colomban de Luxeuil-lesBains, club Vesoul Edwige Feuillère
(Centre-Est) pour le cycle 4 (collèges)
et l’IME Bois Larris de Lamorlaye,
club Chantilly Connétable (Nord)
pour le cycle 5 (Instituts Médico
Pédagogiques et Centres d’Aide par le
Travail).
Valoriser la francophonie, développer
les valeurs humanistes portées par la
langue française : tels sont les objectifs premiers du concours des Jeunes
plumes francophones. Les candidats
devaient rédiger une lettre en français
sur le thème « la Fraternité ». Steven
Zhang (Richmond, Canada) reçoit
un ordinateur d’une valeur de 700
euros, Vivian Zhang (Vancouver,
Canada) un ordinateur d’une valeur
de 500 euros, et Ana-Maria Ionel
(Focsani, Roumanie) une tablette
d’une valeur de 300 euros.
d’Ankazondandy. Entre autres, des
puits ont été creusés, des classes ont
été rénovées.
La photographie d’un splendide papillon, prise par Michel Gonon (district Centre-Est), représente le DM
103 France dans le concours international de photographies de l’environnement.
Le prix du Cœur d’Or, concrétisé
par un chèque de 1 500 euros, a été
remporté par le club Poitiers Val de
Boivre (district Centre-Ouest). Depuis une quinzaine d’année, l’action
« Âge d’Or » du club apporte des
distractions dans diverses maisons
de retraite de la Vienne. Les Lions
musiciens, chanteurs, voire conteurs
et clowns, ont déjà réalisé plus de
120 animations chaleureuses pour
personnes âgées. Ils entendent bien
continuer !
Dans le cadre du concours Arts
visuels, la technique de l’année était
la peinture et le tableau devait avoir
pour thème la « Terre fragile ». Le
prix de 500 euros va à Eric Groizeleau
présenté par le club Talmont Jard La
Tranche (district Centre-Ouest).
La Palme d’Or des Relations, Rencontres internationales et Francophonie est allée cette année vers le
club Draguignan Saint Hermentaire
(district Côte d’Azur Corse) qui reçoit
1 500 euros pour renforcer et poursuivre son action internationale en
cours, à savoir une collaboration avec
le club Avotia de Madagascar pour
les équipements du lycée technique
Pour mémoire :
Le prix littéraire national
de l’audiolecture a été attribué à
Céline Lapertot pour son deuxième
roman Et je prendrai tout ce qu’il y a
à prendre.
Paola Pigani a reçu le Grand prix
national Lion de littérature 2015
pour son ouvrage N'entre pas dans
mon âme avec tes chaussures.
Lion édition française - N°690 // .29
Convention nationale Antibes • Juan-les-Pins
Résultats des votes
Assemblée générale
Antibes – 4 juin 2016
Procès verbal des votes des motions des commissions
Nombre d’inscrits : 541 // Nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494
Finances
Éthique- Prospective
1ère motion Approbation des comptes 2014-2015
oui (445)
non (30)
abstention (19)
- motion L’ordre du jour de l’Assemblée générale annuelle du District multiple 103 inclut nécessairement
une communication à caractère éthique sur un thème
choisi par la commission nationale qui en est en charge
et délivrée à la tribune par le gouverneur responsable
ou le président de la commission ou tout intervenant
proposé par eux et accrédité par le Conseil des gouverneurs.
Cette communication est programmée dés que possible après l’ouverture de l’Assemblée générale.
oui (405) non (46) abstention (43)
2e motion Quitus pour la gestion 2014-2015
oui (444)
non (25)
abstention (25)
3e motion Approbation des conventions visées à l’article L 612-5 du Code du commerce et à l’article 4 section 3 du règlement intérieur du DM 103
oui (431)
non (32)
abstention (31)
4e motion Affectation du résultat
oui (443)
non (26)
abstention (25)
5e motion Cotisation 2016-2017
oui (389)
non (74)
abstention (31)
6e motion Contribution exceptionnelle
oui (324)
non (129)
abstention (41)
Statuts- Assurances
- motion Modifications du règlement intérieur du DM
103
oui ( 343)
non (103)
abstention (48)
Validation de la candidature
au poste de directeur international de William Galligani
Nombre d’inscrits : 541 // Nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494
oui (363)
non (109)
abstention (21)
Assemblée générale extraordinaire
Antibes – 4 juin 2016
nombre d’inscrits : 541 // nombre de bulletins de vote déposés dans les urnes : 494
Modification des Statuts du DM 103
oui ( 342)
non (129)
abstention (23)
.30 // Lion édition française - N°690
Trois gouttes de pluie
sur la Convention
nationale
On m’avait dit : « tu verras, sur la
Côte d’Azur à cette époque, il fait toujours beau. » Faux !
La première goutte de pluie tombe
sur la traditionnelle soirée des gouverneurs, leurs vestes blanches et les
robes de soirée qui les accompagnent
ou vice-versa. Cannes, Palm Beach
qui n’est plus ce qu’il était, une fine
bruine façon bretonne, et je m’y
connais, prétend éclaircir le teint des
convives vers 21h30 en plein service,
teint qui, je dois dire, avait quelque
peu rosi à la vue des danseuses brésiliennes venues se trémousser entre
les tables, pas forcément au goût de
tous. Un peu plus tard la bruine se
transforme en gouttes plus respectables et menace notre dessert, repli
vers les abris de la boîte de nuit de
l’établissement qui ne brillait guère !
La deuxième goutte tombe, mais pas
partout, peu avant la soirée de l’Ami-
tié. On en venait à redouter l’averse
magistrale de Deauville l’an passé ! Il
n’en fut rien, les abris ne furent pas
utilisés. L’après-midi avait été intense
pour les associations filles ou pas
qui animaient le Palais des Congrès.
Grâce à une pertinente table ronde
organisée par le Conseil des gouverneurs, son président Roland Chaillot
y tenait particulièrement, les délégations étrangères ont eu du temps
pour dire et partager, avec en final
une belle synthèse, comme toujours,
présentée par le directeur international Pierre Châtel.
La troisième goutte de pluie est plus
spectaculaire puisque le tonnerre
joue aussi son rôle et quel rôle ! Électricité coupée, salle dans le presque
noir, vidéos ou diaporamas à l’eau,
quelques slides avec fautes donc sans
regret ! Mais de l’électricité dans l’air,
il y en avait lors de cette AG excen-
trée, dans un bâtiment sportif, je ne
sais dire lequel, perdu au milieu de
nulle part et surtout cerné par des
travaux. Comme souvent un déroulé un peu long et surtout une longueur dans la diffusion des résultats
des votes enfin proclamés à 18h30
devant les derniers irréductibles qui
voulaient savoir si l’action du DM
103 était possible l’an prochain et
si le prochain DI français était élu.
L’orage aura rafraîchi tout le monde
et les esprits aussi. La suite c’est ciel
serein ou à peu près car sur Nice dimanche, orage à nouveau. Je vous le
dis, ma bonne dame, la Côte d’Azur
ce n’est plus ce que c’était. Vivons
d’espoir ! Il fera beau à Nantes, l’an
prochain…
Jocelyne Cacciali,
district Ouest
Lion édition française - N°690 // .31
National
Appel à candidature
pour l’élection du président du Conseil
des gouverneurs 2017-2018
Article 4 Section 2 des Statuts du
District multiple (extrait)
Le Conseil entrant désigne, pour la
durée de son mandat : un président,
un vice-président, un secrétaire et un
trésorier. Il pourra coopter, comme le
prévoit les textes internationaux, des
past-gouverneurs.
Sur option préalable des membres du
futur Conseil, le président est choisi
soit parmi ses membres, soit parmi les
anciens gouverneurs de district, soit au
sein de ces deux catégories de candidats
à cette fonction.
Article 2, section 2 du Règlement
intérieur du District multiple 103
(extrait)
Élection du président du Conseil des
gouverneurs
Si l’option du futur Conseil s’est portée, soit sur un candidat choisi parmi
les anciens gouverneurs de district, soit
sur un candidat choisi à la fois parmi
les anciens gouverneurs et les 1ers vicegouverneurs élus formant le futur
Conseil, les anciens gouverneurs
doivent avoir exercé leur fonction depuis au moins deux ans.
Dans les deux hypothèses, l’appel à
candidature sera fait soit dans la revue Lion édition française, soit dans un
autre support. Les candidats devront se
faire connaître par lettre recommandée
avec accusé de réception sous double
enveloppe, adressée au doyen du
Conseil des gouverneurs en formation,
accompagnée du curriculum vitae ainsi
que d’un exposé de leurs motivations,
en toute hypothèse, à fin juin.
En conséquence, les postulants adresseront leur candidature par lettre recommandée avec accusé de réception
à l’attention du doyen du Conseil des
gouverneurs en formation – Maison
des Lions de France – 295 rue Saint
Jacques – 75005 Paris avant le 1er
juillet 2016, la candidature elle-même
étant insérée dans une seconde enveloppe portant la mention « Élection du
président du Conseil 2017-2018 ».
Anne Terrible - Doyenne des
1ers vice-gouverneurs élus
Roland Chaillot
Président du Conseil
des gouverneurs 2015-2016
Hommages
Jean Seugnot
Alors que convergeaient vers
Antibes les participants à la
Convention nationale, le jeudi 9
juin, le club de Charenton-le-Pont
perdait l’un de ses membres emblématiques et le District multiple une
figure parmi ses anciens gouverneurs.
Jean Seugnot avait intégré le club
en 1974. Industriel dans le secteur de la métallurgie, Jean était un
homme d’action engagé et généreux.
Un homme heureux aussi ! Ce mot
« Heureux » il n’hésitait pas à l’afficher sur un badge au revers de
son veston, badge qu’il avait dis-
.32 // Lion édition française - N°690
tribué à tous dans le club et qui
était alors porté aux dîners. Jean
était un ami calme bien qu’émotif, souriant, plein de bon sens et
d’expérience. Suzy, son épouse,
l’accompagnait en toutes circonstances possibles et tenait sans doute
une place d’influence à ses côtés.
Président du club en 1980-1981, il
afficha un dynamisme qui lui permit
de mener de nombreux projets avec
pour objectif premier de venir en
aide à ceux qui étaient momentanément ou durablement dans la nécessité. En particulier Jean était investi
dans un projet de scolarisation au Sé-
négal. C’est en 1989-1990 que notre
ami Jean assuma la responsabilité de
gouverneur du district Île-de-France
Est. Un gouverneur estimé par ses
troupes.
Bon sang ne mentant jamais, le fils
de notre ami Jean, Guy, prit la relève
en tant que gouverneur du district
en 2012-2013. À Guy, à son épouse
Jocelyne, à leurs enfants et à toute
leur famille nous exprimons notre
sentiment de tristesse et nous les assurons de notre fidèle amitié.
Un ami de son club
Richard Baron
Richard Baron
Nous avions un ami.
« Ne pas se servir, ne pas asservir,
mais servir. » C’était la devise
de Richard Baron, gouverneur
du district 103 Ouest 20072008 .
À côté de l’action en faveur des
traumatisés crâniens, c’est aux
orphelins du Bénin et du Togo
que Richard a consacré son
coup de cœur avec Monique,
son « binôme », qui l’a précédée dans la mort en février
2015.
Avec Elle, Richard avait initié
une branche de club et c’est
la création d’un club à part
entière qui l’a aidé à survivre
après son décès. C’était son
dernier projet.
Son successeur, Michel Pécoul
écrivait en septembre 2008 :
« Un grand merci à Richard
pour son engagement total au
service du Lionisme. Il a été, au
plan national, un gouverneur
très impliqué et très actif dans
l’élaboration et la diffusion de
nos supports de communication… et dans le district Ouest,
il a réussi à stabiliser nos effectifs
après plusieurs années de baisse
continue. »
Les élans de son cœur faisaient
vivre Richard, il lui a fait défaut une fois de plus, une fois
de trop, ce 22 avril.
Nous avons vécu ses rugissements, nous avons puisé dans
son énergie pour l’aider dans
les tâches qu’il s’était assignées,
au service de l’autre.
Nous avions un ami.
Christophe Tattevin.
Le comité de rédaction de Lion
édition française s’associe à
ce chaleureux hommage rendu
à Richard Baron. Lors de son
gouvernorat celui-ci assurait la
liaison entre le Conseil des gouverneurs et la revue. Ceux qui
ont eu la chance de le fréquenter dans cette fonction gardent
de lui un souvenir cordial et
souriant.
Jacques Dumas
Les principes qui guident l’action
des Lions constituent par définition une éthique. Et l’on sait à quel
point la pratique d’une éthique ne
s’enseigne qu’à travers l’exemple.
Le club de Nevers doyen vient de
perdre deux de ses membres les plus
éminents.
Jacques Dumas
Jacques Dumas entra sur la scène du
Lionisme en 1967. Grand capitaine
d’industrie, il participa pendant dix
ans à la vie d’un autre club, avant de
rejoindre Nevers doyen en 1976. Il
apporta au club des idées nouvelles
et des principes de fonctionnement
différents. Cette nouveauté n’était
pas forcément du goût de tous les
membres, mais les disputes (au sens
thomasien) qu’il suscita, amenèrent
les membres du club à mieux réfléchir sur leurs propres différences.
Le décès de Jacques est intervenu
ce mois de mai peu après celui d’un
autre membre éminent du club
bien que s’en étant éloigné depuis
quelques années géographiquement, Jean Yves Debrousse qui fut
lui aussi gouverneur il y a plus de 50
ans et avait ouvert la voie de cette
exigence éthique.
Claude Boscand,
gouverneur 2007-2008,
district Centre
Encouragé par notre président fondateur, il postula à de nombreuses
fonctions dans le Lions Clubs International avant de devenir gouverneur
en 1994-1995. Ensuite, pendant les
vingt ans qui suivirent, il consacra
tout son temps à la bibliothèque
sonore de Nevers qu’il avait fondée.
Avec ce numéro 690 François Leduc cesse à sa collaboration en tant que responsable de cette rubrique.
Il remercie les lecteurs.
Lion édition française - N°690 // .33
National
Bienvenue
aux nouveaux clubs
LE HAVRE SALAMANDRE
Le Havre Salamandre du district 103 Normandie qui a reçu sa charte le 23 avril 2016. Félicitations à son club
parrain Vallée d'Or Bolbec Lillebonne, à sa présidente fondatrice Marie-José Delattre et à tous ses membres
fondateurs :
BAZAUD Michel
BAZAUD Christiane
BENTOT Gérard
BENTOT - RIBOULET
Catherine
BERG Grégoire
CLOUET Véronique
DELATTRE Patrice
DELATTRE Marie-José
DUMESNIL Colette
ESPLA Valérie
FONTANA Corinne
FOUCHE Nicole
LAGACHE Isabelle
MIGNOT Larissa
MIGNOT Jacques
PEYCERE Roger
QUERTIER Claudine
RABILLER Séverine
RABILLER Stéphane
REBIARD Didier
VEAUVY Chantal
ORADOUR-SUR-GLANE
Oradour-sur-Glane du district 103 Centre- Ouest qui a reçu sa charte le 21 mai 2016. Félicitations à son club
parrain Saint Junien, à sa présidente fondatrice Marie-Claude Delmas-Lajoux et à tous ses membres fondateurs :
BITAUDEAU
Jean-Christophe
BULAN Jacques
CHAUSSAT Robin
COLDEBOEUF Nadine
DAVID Jean-Pierre
DELMAS LAJOUX
Marie Claude
DUPLESSY Catherine
GUILLET Yannick
GUIONNET-SEGUIN
Françoise
HAMEL Amélie
LEREDDE Marie Noelle
MARTIN Nathalie
MARTIN Jacques
MEILLAT Gisèle
MEILLAT Pierre-François
MERLET Michèle
ROUMAGNAC Jacqueline
TARNAUD Patric
THOMAS Christophe
VERRIER Françoise
Longue vie aux clubs qui savent évoluer !
On nous signale la récente intronisation de 4 nouveaux membres, à parité femmes-hommes, au club
Meylan Belledonne du district 103 Centre-Sud. Ce qui vaut d’être remarqué à propos de ce club, c’est
qu’il y a moins d’un an il était une branche de club, filleul de Grenoble Doyen, il a reçu sa charte en
mai 2015. Sa moyenne d’âge n’atteint pas les 50 ans, et il continue à assurer son expansion dans un
esprit de mixité totale. La mixité, c’est l’avenir !
Avec ce numéro 690 François Leduc cesse à sa collaboration en tant que responsable de cette rubrique.
Il remercie les lecteurs.
.34 // Lion édition française - N°690
Actions des clubs
Besançon Citadelle (CE)
Pour les enfants en
situation de handicap
Sous l’impulsion de son président, le
club a récemment fait le point sur les
actions qu’il mène auprès des Salins de
Brégille, et du CREESDEV, Centre régional d’enseignement et d’éducation
spécialisée pour déficients visuels.
C’est en effet depuis 2001 que le club a
recentré ses efforts financiers sur les enfants polyhandicapés et malvoyants ou
aveugles du CREESDEV. À l’époque,
le président, feu Jean-François Darces,
avait vite convaincu les membres du
club de la condition éprouvante des
enfants ainsi que du professionnalisme
et du dévouement du personnel. La
décision avait été prise de diminuer le
“saupoudrage” des aides aux demandes
diverses, afin de nous consacrer plus
particulièrement et dans le temps,
aux projets de l’équipe soignante,
hors-budget de l’administration.
Il faut savoir que certains des jeunes
pensionnaires sont paraplégiques, déficients visuels, sourds ou malentendants, cumulent certains de ces handicaps auxquels il faut parfois ajouter des
troubles secondaires du comportement
comme c’est le cas pour les victimes de
maladies génétiques, de prématurité
pathologique, de rubéole maternelle,
de mauvais traitements (syndrome du
bébé secoué) ou d’accidents inopinés.
Le but du CREESDEV, est de penser
une prise en charge globale, éducative
et paramédicale pour permettre aux
enfants d’exister et de s’inscrire dans
une relation avec l’autre. Pour un enfant sourd et aveugle, le monde s’arrête à ses pieds. Pour un autre, infirme
moteur d’origine cérébrale, l’élocution
est impossible, mais la pensée peut être
préservée. Certains jeunes sont totalement dépendants physiquement et
psychiquement. D’autres amorcent la
construction de leur identité avec des
désirs et des besoins.
Nos manifestations, reconduites pendant de nombreuses années, nous ont
permis de répondre financièrement à
l’appel des éducateurs : pour n’en citer que deux, le trophée Daniel Cart,
du nom de notre ancien gouverneur,
couronnant un tournoi de basket-ball
d’avant-saison, et la vente de sapins de
Noël de Jean-Paul Faivre (y compris le
débardage, le transport, la livraison,
etc.).
Nous avons pu assurer l’achat du jeu
de balles éducatif du BOCCIA, d’un
appareil photos numérique, d’une imprimante, d’une piscine sensorielle, la
motorisation de deux fauteuils roulants
manuels, la participation à la Maison
de Claire, une maison d’éveil conçue et
réalisée par des lycéens en BEP. Nous
avons également fourni un système de
synthèse vocale (OCEHAN : outil de
communication pour enfants handica-
par Laurent Bloch
pés nécessitant l’achat d’un matériel informatique performant dont le logiciel
a été mis au point par des étudiants en
DU) permettant à l’utilisateur de choisir un pictogramme grâce à une souris
spécialement adaptée, d’entendre en
retour la phrase correspondante en
même temps qu’elle s’affiche à l’écran.
Sans oublier le financement de l’atelier
Cirque avec l’École du Passe Muraille
au Centre omnisport Croppet et la
prise en charge des cadeaux de Noël,
fidèlement distribués chaque année au
cours de la petite fête organisée par le
personnel du CREESDEV.
Tout cela fait partie de notre histoire
commune.
Notre club s’est engagé sur les 3 années à venir, à poursuivre ce partenariat dans le même esprit et avec la
même volonté, fidèle au maître mot du
Lionisme : servir.
Lion édition française - N°690 // .35
Actions des clubs
Pont-la-Tour (CS)
Lions clubs et handicap :
il est libre… Max !
par Luc Bassette
Maxence, sept ans, est le premier
enfant français à avoir bénéficié
d’une prothèse de la main réalisée
par une imprimante 3D. Le club
de Pont-la-Tour (Isère) a financé
l’imprimante 3D qui permettra à
d’autres enfants de bénéficier de ces
prothèses non médicales conçues aux
États-Unis.
L’histoire du club est un éternel recommencement. Il y a 25 ans, le club
avait fait fabriquer vingt mains mécaniques gauches et droites destinées
à équiper des amputés de la main. Le
succès avait été considérable et l’utilité de cette action baptisée « la main
de l’ange » avait été largement saluée.
Il y a juste deux petites années, le club
a fait connaissance de la famille du
petit Maxence. Maxence, sept ans,
est né avec une agénésie de la main
droite, c’est-à-dire une absence de
formation de la main durant la période embryonnaire. S’il s’agit d’un
handicap réel, cela n’empêche pas
Maxence d’être un enfant comme
les autres. Rieur et joueur, il est
parfaitement intégré dans sa famille
comme à l’école. Maxence est devenu l’année dernière « Super Max »,
comme se sont amusés à l’appeler
proches et journalistes.
Il faut dire que l’été dernier, Max
a été le premier enfant en France à
bénéficier d’une prothèse réalisée par
une simple imprimante 3D. Et pas
n’importe quelle prothèse : dessinée
par Maxence lui-même, colorée, elle
porte un grand M sur le dos, façon
Superman.
La révolution technologique est en
effet en marche dans le domaine du
.36 // Lion édition française - N°690
handicap. Avec moins de 100 euros
et une imprimante 3D, il a été possible de réaliser cette prothèse de
main. C’est un début néanmoins,
puisque celle-ci assure les simples
fonctions de base. En aucun cas, le
résultat ne peut être assimilé à une
prothèse médicale.
100 participants et dont les bénéfices
avaient été versés à l’Assédea dont
Virginie Contegal, la maman de
Max, est la représentante régionale.
Une participation modeste, mais elle
fut le point de départ d’une relation
qui devait décidément s’inscrire dans
la durée.
Sa main, Maxence la doit au travail
d’une ONG américaine, Enabling
the future, dont le but est de concevoir des plans de prothèse de mains
et de les mettre à disposition des
particuliers afin que, d’un simple
clic, la main soit produite par une
imprimante 3D. L’association – qui
a été créée pour répondre aux besoins
des pays en développement et pour
accompagner les adultes amputés
– a mis à disposition plus de 2 000
mains dans 37 pays.
Et les besoins sont nombreux ! En
France chaque année, on compte
360 enfants qui naissent avec la malformation d’un membre. Une association, l’Assédea, regroupe depuis
40 ans les familles pour les accompagner dans les démarches de la vie. De
l’aide à la prise en charge médicale
du handicap de leur enfant, à l’appareillage, de nombreuses activités
associatives, sportives ou de loisir
sont proposées.
L’arrivée très médiatisée de la main
de Maxence a ravivé l’envie d’accompagner Assédea car un nouveau besoin s’est révélé évident : il fallait que
de nombreux « petit Max » puissent
bientôt bénéficier de cette technologie. Notre club voulait que Max,
notre super héro local, rejoigne très
vite d’autres super héros, façon « The
Avengers » !
L’histoire de Maxence qui habite à
Cessieu, une petite commune proche
de la Tour-du-Pin, siège du club,
nous a évidemment émus.
Dès 2014, avant même que Maxence
soit équipé de sa nouvelle main magique (ou même qu’il en soit encore
question), nous avions organisé une
matinée Zumba regroupant plus de
Avec une adhésion unanime de nos
trente membres, nous nous sommes
mobilisés pour cette belle action :
vide-greniers local et recettes de la
soupe des chefs (une soupe préparée
par les chefs restaurateurs locaux et
servie par les Lions à l’occasion des
fêtes en décembre) ont permis de
remettre dès le mois de novembre
2015, une imprimante 3D à l’association Assédea pour une valeur de
3 500 euros comprenant imprimante
et matière plastique.
Un beau geste salué par la presse,
une fierté pour notre club, un espoir
nouveau pour les familles !
En savoir plus :
ASSEDEA/Pierre Rey
2 rue du lavoir
42580 LA TOUR EN JAREZ
(www.assedea.fr)
Maxence équipé de sa main
réalisée avec une imprimante 3D
Lion édition française - N°690 // .37
Actions des clubs
Mâcon Alphonse de…,
Beaune Côte d’Or, et de nombreux
autres Lions du district ! (CE)
L’opération
« Sauve Bouchons »
pour lutter contre
les accidents
domestiques
par Éric Bosredon
Le club de Mâcon Alphonse de…
et le club de Beaune Côte d’Or ont
réalisé un véritable tour de force :
mobiliser la plupart des clubs du district Centre Est autour de la grande
opération « Sauve Bouchons ».
Ce titre a fait sourire plus d’un ami
Lion ! Certes, il est drôle, un brin
ringard et mystérieux, mais il a été le
symbole moteur de cette opération
qui a duré plus de quatre années et
qui nous a permis de collecter pas
moins de 13 tonnes de bouchons
de liège, soit plusieurs millions de
bouchons. Cela s’est fait chez les particuliers, auprès de restaurateurs, de
viticulteurs, sur les salons professionnels de la vigne et du vin.
Ce furent des milliers de kilomètres
parcourus dans nos véhicules transformés en breaks, avec remorques
attelées, pour enlever ces bouchons
en petits sacs poubelles, en petits
emballages divers, afin de les apporter jusqu’à notre lieu de stockage.
Et puis, s’ajoutent des centaines
d’heures de travail pour assurer un
tri et un contrôle rigoureux, bouchon
par bouchon, afin de n’avoir que du
.38 // Lion édition française - N°690
liège, rien que du liège ! Et enfin,
c’est la mise en cartons adéquats sur
palettes homologuées aux normes
européennes, et l’acheminement vers
une entreprise basée au Portugal.
Cette société recycle les bouchons
qui deviendront panneaux d’isolation, matériaux de bio-constructions, éléments de décoration.
Pourquoi toute cette peine ?
Nous avions deux objectifs.
Tout d’abord, mener une action
en faveur de l’environnement. C’est
mission accomplie, en évitant des déboisements inutiles.
Ensuite, développer une action
de prévention contre les accidents
domestiques. C’est maintenant une
opération aboutie.
En attendant que collecte et livraisons nous aient permis de financer
et réaliser l’édition d’une brochure
consacrée à la vigilance nécessaire
face aux accidents domestiques (près
de 19 000 décès par an en France),
nous avons entrepris de sensibiliser la
jeunesse sur les risques domestiques
et les accidents de la vie en organisant des conférences dans les éta-
blissements secondaires. Une belle
action de don de soi qui a rencontré
écoute et intérêt !
Pour réaliser le document « quadri »
détaillé et illustré sur les accidents
domestiques (inventaire des risques
dans le jardin et dans chaque pièce
de la maison, réflexes pour les éviter,
contacts en cas d’urgence, risques
encourus par les tout-petits de la
naissance à 6 ans, etc.), il nous fallait
dégager des bénéfices. La tonne de
bouchons nous rapportait 300 euros
et nous avons par ailleurs établi un
partenariat avec AXA Prévention.
Bouchon par bouchon,
on trie…
Celui-ci s’est concrétisé par un soutien de 5 000 euros de la part de ce
groupe spécialisé dans l’assurance.
Lors de notre congrès de printemps,
en ce début avril à Chalon-surSaône, nous avons pu fournir 80 000
exemplaires de cette plaquette de
16 pages aux clubs demandeurs du
Centre-Est, charge à eux de les distribuer dans leur environnement.
Ils pourront ainsi en faire profiter
les familles de leur connaissance, les
écoles, les collectivités territoriales et
autres établissements publics.
Merci à Michel Gonon (Mâcon
Alphonse de…) et à Jean-Luc
Molin (Beaune Côte d’Or) qui nous
ont embarqués et accompagnés dans
cette belle aventure.
Merci à notre regretté Bernard Jacquin
(Lure-Luxeuil) pour son implication
joyeuse. Merci à tous ceux qui, mois
après mois, nous faisaient parvenir
des bouchons.
« Face aux accidents de la vie, restez
vigilants », c’est le titre de la plaquette. Les conseils, la prévention,
cela aussi, c’est « Servir ».
Lion édition française - N°690 // .39
Actions des clubs
Déols Abbaye (C)
Les Lions
soutiennent les
jeunes pompiers
de l’Indre
par Pierre Duris
Le partenariat entre le club et la
Fondation des Lions de France d’une
part, avec l’union départementale
des sapeurs-pompiers de l’Indre
d’autre part, est le fruit d’une rencontre entre les responsables de ces
entités. Il s’est avéré que répondre au
besoin en termes de tenues – à savoir
uniformes, casques, et équipements
de sécurité – était indispensable à la
formation des jeunes sapeurs-pompiers, et qu’une aide financière serait
tout à fait bienvenue pour ces jeunes.
Cette opération a été formalisée par
une convention tripartite, entre les
associations précitées. Elle définit les
objectifs : acquérir et propager l’esprit civique, faciliter l’insertion des
jeunes issus de zones défavorisées,
sensibiliser à l’environnement, aux
secours, à la prévention incendie
et aux actions citoyennes en impliquant des jeunes de 13 à 18 ans.
Les jeunes sapeurs-pompiers sont
des garçons et des filles dont la motivation et l’engagement sont des
éléments importants et d’avenir pour
le recrutement des sapeurs-pompiers
volontaires ou professionnels.
Depuis 2013, la Fondation des Lions
de France et le club sont donc partenaires dans cette opération qui a
pour objectif d’équiper les jeunes
sapeurs-pompiers de l’Indre. Chaque
année une remise de chèques permet
à une structure d’améliorer son équi-
.40 // Lion édition française - N°690
pement. C’est ainsi que la première
année du partenariat 9 626 euros
(dont 8 000 abondés par la Fondation) furent attribués à la section
de Châteauroux. L’année suivante,
le président Thierry Champagne
de l’Union départementale des
sapeurs-pompiers de l’Indre, bénéficiait pour la section d’Aigurande,
d’un chèque de 5 600 euros (dont
3 600 de la Fondation). L’aide pour
les années 2015-2016 fut attribuée
aux sections de Déols et de Valençay
pour un montant respectif de 3 755
euros (dont 2 800 de la Fondation) et
5 630 euros (dont 4 200 euros de la
Fondation). C’est une somme totale
de 24 611 euros qui a été débloquée
pour assurer un soutien en faveur de
la jeunesse et permettre d’obtenir des
tenues nécessaires à la formation des
jeunes sapeurs-pompiers.
Par ces aides, la Fondation des Lions
de France et le club souhaitent poursuivre une démarche de soutien
en faveur de la jeunesse d’une manière générale et, dans le cas précis,
promouvoir l’éducation et l’insertion des jeunes à travers des projets
porteurs de valeurs citoyennes et
respectueuses des institutions, de
l’environnement et des personnes.
En effet, c’est bien parce que la corporation des sapeurs-pompiers est
porteuse de valeurs d’engagement de
solidarité, de courage et de dignité,
valeurs partagées par le Lions Clubs
International, que la Fondation des
Lions de France et le club ont décidé
de soutenir l’USP36 dans son action.
Parmi les manifestations du club qui
permettent cette action, citons l’organisation, chaque année, de l’élection de Miss Centre Val de Loire
qualificative pour la grande finale de
Miss France. Les bénéfices sont répartis entre diverses actions dont une
réservée aux jeunes pompiers.
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Signature :
Lion édition française - N°690 // .41
Actions des clubs
Sète Doyen (S)
Rêver en Sète
Notre action consiste à faire visiter
les canaux de Sète et l’île Singulière ;
d’une part à des enfants handicapés
dont l’accès aux bateaux de croisières
classiques est rendu difficile par le
stationnement compliqué dans notre
ville de par sa spécificité et la présence obligatoire d’un accompagnateur pour chaque enfant, d’autre part
à des personnes isolées et âgées qui
n’ont pas la possibilité d’accéder aux
promenades payantes.
Sète, cette belle île Singulière comme
disait Paul Valery, est très attrayante
par la spécificité de sa situation entre
mer et étang de Thau, couronnée par
le mont St-Clair. Les visiteurs ou les
.42 // Lion édition française - N°690
résidents de Sète ont la possibilité
de profiter des bateaux de croisières
qui permettent de découvrir notre
ville sous toutes ses facettes, visiter
ses canaux célèbres et admirer les
nombreux bâtiments à l’architecture
riche et variée. Une ville où l’on ne
pénètre que par des ponts et dont les
canaux sont difficiles à visiter car les
stationnements sont éloignés et les
bateaux de croisière pratiquement
inaccessibles pour la population ciblée par cette action. Enfin, les Lions
ont constaté – lors de leurs conversations avec voisins et amis de cette petite cité où tout le monde se connaît
– que beaucoup de personnes isolées
ou démunies n’avaient pas non plus
par Jean-René Vincent
accès à ces mêmes plaisirs. En réponse, tous les membres du club et
leurs épouses participent à l’organisation et mettent gratuitement à disposition leurs bateaux personnels.
Le matin du jour J, tout est prêt
pour recevoir nos invités, les bateaux
ayant été préparés la veille afin d’assurer leur sécurité. Les épouses sont
particulièrement chargées d’aider les
enfants et d’assurer les précautions
de sécurité avant l’embarquement
(boisson, gilets, crème solaire et couverture de survie). L’enthousiasme
est à la hauteur de l’engagement nécessaire pour accueillir, contrôler la
sécurité, embarquer enfants, adultes
et accompagnants ; sachant que
deux ou plusieurs Lions sont requis sur chaque bateau.
Impact dans la cité
Comme vous pouvez le constater cette action réunit toutes les
composantes des valeurs du Lionisme :
- la jeunesse et les plus démunis,
- les handicapés,
- le don de soi,
- le bénévolat,
- faire connaître notre Association.
Nous sollicitons tous les moyens
médiatiques locaux qui peuvent
faire état des détails des visites.
Le Midi Libre couvre cet événement et, cette année 2016, FR3
Montpellier viendra faire un
reportage filmé de ce grand moment de solidarité et d’implication du club. Le sénateur maire
de Sète, Monsieur François
Commeinhes, participe à la remise des diplômes et médailles à
chaque participant.
Portée morale
et affective auprès
des bénéficiaires et
du club
À ce jour, sur trois années et
avant l’édition de 2016 qui a
lieu ce mois de juin nous avons
embarqué :
120 enfants ou personnes
démunies et autant d’accompagnants
chaque année 30 personnes du
club (membres, épouses et amis)
participent à l’organisation
chaque année 6 bateaux sont
mis gracieusement à la disposition de l’action, plus le bateau de
la SNSM
l’organisation annuelle nécessite un nombre d’heures important et la disponibilité de tous :
- contacts et échanges avec les
associations = 35 heures
- contacts et rendez-vous avec
les médias = 15 heures
- préparation, mise en condition
des bateaux, équipements et
heures de navigation pour les
7 équipages = 56 heures
- préparation, confection et organisation du pot de clôture =
12 heures
- diplômes, médailles = 6 heures.
Soit un total d’heures de bénévolat et don de soi de : 110 heures.
Nous avons donc distribué autant de diplômes et médailles
offerts par le club pendant l’apéritif organisé pour clore cette
journée.
est plus que bénéfique. En effet
elle permet de mieux se faire
connaître et de démontrer toutes
les facettes et aspects des actions
des Lions. C’est aussi une bonne
manière de mesurer le ciment
et la cohésion du club, l’engagement des membres pour une
action, qui ne rapporte rien sur
le plan financier mais tellement
sur le plan humain et nous savons que l’amitié est le moteur
nécessaire de l’altruisme et pour
agir d’une façon désintéressée.
Parlons maintenant du bénéfice
réel et moral de l’action : les
sourires des participants, la joie
des parents et accompagnants, la
satisfaction des organisateurs et
membres du club.
Sur le plan “impact” de notre
Association et de son engagement dans la cité cette opération
Lion édition française - N°690 // .43
Actions des clubs
Des clubs d’Île-de-France Ouest (IdFO) avec l’aide
d’un club du Centre et des clubs du Sud-Ouest
Mobilisation de plusieurs
clubs pour changer la vie
de notre amie Edith
Le Genny d’Edith
par Régis Abad
La vie est, dit-on, une histoire de rencontres. Aujourd’hui, les rencontres se font aussi sur
les réseaux sociaux, mais elles n’ont de sens que si elles débouchent sur des histoires moins
virtuelles. Si cette action a pu se réaliser, c’est grâce à un génie sorti, non pas de la lampe
d’Aladin, mais du cerveau d’un concepteur de fauteuil pour handicapés.
Il y a quelques semaines, un message
sur la page Facebook de notre amie
Édith Peille, du club de Bordeaux
Saint Augustin et ancienne membre
du club de Rambouillet, m’a interpellé et je me suis dit : « Elle est paraplégique, se déplace en fauteuil roulant
et, pour plus d’autonomie, rêve d’un
fauteuil électrique pour être plus mobile avec moins d’effort ».
Nous avons gardé contact via Facebook et puis elle a eu connaissance
du fauteuil « Genny » commercialisé
par une entreprise bordelaise pour
un montant de 17 500 euros. Il faut
bien dire que les clubs Lions sont
capables de financer des actions pour
les personnes extérieures à leur mouvement mais qu’ils restent timides
lorsqu’il s’agit de Lions en difficulté.
J’ai contacté des amis dans plusieurs districts (Île-de-France Ouest,
Centre, Sud-Ouest) pour leur demander de participer à un élan de
solidarité et pouvoir présenter un
.44 // Lion édition française - N°690
dossier auprès de la Fondation des
Lions de France par l’intermédiaire
de Franklin Marc Simon, président
de région de son district et correspondant de notre Fondation.
Nous avions l’intime conviction
qu’avec une telle action, nous pouvions :
changer le quotidien d’un Lion
généreux en souffrance
modifier le comportement des
Lions qui ignorent souvent les
Lions dans le besoin ou la détresse
montrer notre solidarité à travers
notre « réseau ».
Dès lors, après des visites de clubs et
avec l’utilisation des réseaux sociaux,
nous avons pu donner corps à cette
action en recevant des réponses favorables de :
plusieurs clubs d’Île-de-France
Ouest
plusieurs Lions d’Île-de-France
Ouest, à titre personnel
un club du Centre
et bien entendu plusieurs clubs du
Sud-Ouest, et aussi des non-Lions.
Ce sont donc plus de 17 500 euros
qui ont été réunis grâce à eux et grâce
à l’aide de l’importateur, la société
A.C.A, basée à Bordeaux et, bien
entendu, avec une aide substantielle
de la Fondation des Lions de France,
votre Fondation, d’un montant de
4 500 euros.
Plus en détail, on obtient pour le
financement de ce fauteuil :
1 620 € de remise de la part de
l’importateur,
3 350 € des Lions IDFO
5 450 € des Lions SO
500 € des Lions Centre
3 150 € d’Édith et autres
4 500 € de la FLDF.
Tout cela fait plus de 17 500 € et la
différence sera affectée à une action
dans le Sud-Ouest.
Avant de conclure, j’aimerais vous
citer quelques vers d’Édith :
Remise du fauteuil
à Édith à Libourne,
au congrès de printemps
du Sud-Ouest.
Ni pauvres, ni soumis
Nous choisissons la vie
Ni pauvres, ni soumis
Nous choisissons l’envie
De nous tenir toujours droits
De faire entendre notre voix.
Pour vous ça roule, pour moi aussi ;
Il y a juste un petit souci
Ce n’est pas la même roue qui tourne
Et c’est le regard qu’on détourne.
Nous avons su ne pas détourner
notre regard.
Si la vie est une histoire de rencontres, je vous remercie de nous
avoir donné l’occasion de nous
rencontrer et d’avoir écrit, ensemble, une si belle histoire.
Comme nous le disait Augustin
Soliva (ancien Président international du LCI 1996-1997), nous
devons construire des ponts entre
les peuples. Merci, Édith, de nous
avoir permis de le faire.
Nous tenons à remercier les clubs :
Centre : Chartres doyen
Ile-de-France Ouest : Cergy Axe
Le fauteuil
Majeur – Elancourt Aqualina Eragny Boucle de l’Oise – Piscop
Saint Brice sous Forêt – Vallée de
Chevreuse.
Sud-Ouest : Agen Val de Garonne – Arcachon Nord Noroit –
Argelès Sept Vallées - Bastides du
Périgord – Bergerac Terre de vignes
- Biganos le Delta – Biscarrosse
Pays de Born – Bordeaux Doyen
– Bordeaux Graves – Bordeaux
Lafayette - Bordeaux Mascaret –
Bordeaux Mérignac - Bordeaux
Saint Augustin – Eauze Armagnac
- Hossegor Côte sud des Landes
- Lescar Gave de Pau - Libourne
Bastide - Libourne Doyen - Marmande Pomme d’Amour – Saint
Médard en Jalles.
… et aussi toutes les personnes,
Lions ou non-Lions, qui ont soutenu financièrement cette action
et qui ont souhaité garder l’anonymat.
Lion édition française - N°690 // .45
Actions des clubs
Annecy Doyen (CS)
Une palette d’actions au
profit de la jeunesse
par Éric Mariat
« La jeunesse » !
Inscrit dans le Projet de club, l’engagement en faveur de la jeunesse est développé par les
membres de la commission dédiée et se décline en actions durables.
Une première au
niveau des collèges
Depuis 24 ans le club, qui a participé
à la création du RAP (Rencontres de
l’avenir professionnel), contribue au
développement de cette association
et assure un soutien financier annuel.
Certains membres du club participent au Forum en présentant leurs
métiers et leurs professions grâce aux
150 stands mis à disposition.
.46 // Lion édition française - N°690
Plus de 3 000 collégiens viennent des
villes avoisinantes pour leur premier
contact avec le monde professionnel.
L’entrée est gratuite, l’échange direct
est facilité et les coûts sont cofinancés
par des subventions et par une douzaine de grandes entreprises locales.
Une seconde
au niveau de l’enseignement supérieur
Le club a été partie prenante pour le
lancement de l’association Alptitude,
orientée vers l’accompagnement des
étudiants de classes préparatoires
HEC du lycée Berthollet, avec un
soutien financier de 8 000 euros sur
les deux premières années.
Certains membres du club participent
aux actions de parrainage et au jury
d’entraînement à l’épreuve d’entretien
oral des concours HEC. L’association
compte aujourd’hui 250 adhérents
Pour paraître dans la
rubrique « Actions des
clubs », s’adresser à :
Centre (C)
Guy Mulier ................................................................................ 06 48 48 80 68
[email protected]
Centre-Est (CE)
Rachel Deschamps ........................................................... 07 86 96 99 63
[email protected]
Centre-Ouest (CO)
Jacques Bruniau ................................................................... 06 64 00 91 75
[email protected]
Centre-Sud (CS)
Michel Grare ............................................................................ 06 87 80 39 25
[email protected]
Autour de Pierre Mondolini,
proviseur du lycée français de Madrid (cravate verte),
diverses personnalités dont
Jean-Luc Manceau, président d’Alptitude
et les Lions Jean-Marc Dusserre et Olivier Berthet.
dont beaucoup de chefs d’entreprises
locaux. L’objectif de l’association
pour 2016 est d’élargir son action
aux classes préparatoires scientifiques,
d’organiser des stages en entreprise,
de développer les bourses d’études et
d’ouvrir le recrutement des élèves aux
lycées français à l’étranger.
Pour ces deux actions, le club s’est
également investi dans la gouvernance par sa présence au conseil d’administration, l’animation, le développement du site Web, les parrainages,
la recherche de partenaires entreprises
et de professionnels, l’organisation de
rencontres Métiers.
Enfin, l’action phare du club Tremplin pour jeunes talents est une soirée
musicale qui fonctionne depuis plus
de vingt ans et qui a permis de collecter au total 390 000 euros au profit
des associations locales.
Dans le même esprit, le club se sensibilise à l’action PPLV (Prêt pour
la vie) soutenue par les Lions après
la présentation faite aux membres
en décembre 2015. Cette action est
destinée aux jeunes qui ont du mal
à mûrir et qui ne sont pas préparés
à la vie professionnelle, sociale voire
familiale. Cela peut se traduire par la
violence scolaire, les harcèlements, les
rackets, et la criminalité des mineurs
qui, hélas, ne cesse de croître. C’est
pour lutter contre ces déviances et
permettre aux jeunes de s’épanouir
que nous soutenons cet accompagnement.
Contacts auprès du Lions club
Annecy Doyen
pour Alptitude : Olivier Berthet
06 29 84 16 51
pour le RAP : Jean-Marc Dusserre
06 85 52 27 91
Côte d’Azur - Corse (CC)
Alain Rigaud ............................................................................ 06 78 66 37 26
[email protected]
Est (E)
Robert Cosson ....................................................................... 06 98 42 48 22
[email protected]
Île-de-France Est (IdFE)
Philippe Banget-Mossaz ............................................ 06 25 64 73 69
[email protected]
Île-de-France Ouest (IdFO)
Hubert Thierry ...................................................................... 06 14 46 00 49
[email protected]
Île-de-France Paris (IdFP)
Jean-Pierre Bottu ............................................................... 06 17 28 11 49
[email protected]
Nord (N)
Francis Barrois ........................................................................ 06 45 65 89 04
[email protected]
Normandie (Nie)
Anne Pellerin ........................................................................... 06 14 02 81 44
[email protected]
Ouest (O)
Gaëtan Lahaie ......................................................................... 06 50 63 55 12
[email protected]
Sud (S)
Jeanne Gast Brune ............................................................ 06 71 41 18 14
[email protected]
Sud-Est (SE)
Alain Laurent .......................................................................... 06 07 38 88 36
[email protected]
Avec ce numéro prend fin la collaboration
de Sonia Clairemidi, responsable de cette
rubrique Actions des clubs, avec la revue.
Sud-Ouest (SO)
Dinah Achour ........................................................................ 06 61 47 77 55
[email protected]
Lion édition française - N°690 // .47
Savoir - Réflexion
La société civile :
l’Arlésienne ou la fée
Mélusine ?
par Jacques Garello
Tout le monde en parle. Elle est partout mais on ne sait où la trouver. A-t-elle une existence,
une consistance ? Insaisissable ou mystérieuse, on lui prête cependant des dons magiques : ne
peut-elle sauver les sociétés en péril ?
Pour faire toute la
lumière
Il n’y a en réalité aucun doute à propos du nom, ni du concept, ni de ses
vertus.
Le nom est en général attribué à
Tocqueville dans son essai sur La
démocratie en Amérique (1832). Le
concept est simple : la société civile
est le négatif de la société politique.
Celle-ci a pour caractéristique de disposer du pouvoir, c’est-à-dire de la
coercition : forcer les individus à agir
contre leur volonté. Elle est indispensable pour garantir liberté et propriété,
il faut un pouvoir pour faire respecter
les règles du jeu social, pour assurer un
état de droit. Par contraste la société
civile n’a pas besoin de coercition, elle
recourt à des modes de relation où
personne ne force quiconque : tout est
fait par accord entre individus, que ce
soit à travers un contrat passé (ordre
marchand) ou à travers l’adhésion à
une cause commune (ordre communautaire). Aux yeux de Tocqueville,
les Américains avaient pour qualité,
pour vertu, d’essayer de régler la plupart des problèmes de la vie en société
au niveau le plus modeste, celui de la
paroisse ou du comté. Ils évitaient autant que possible d’appeler la société
.48 // Lion édition française - N°690
politique au secours. En France tout
problème, même mineur, appelait à
cette époque l’intervention de la force
publique. Visiblement les choses n’ont
guère évolué, sauf à préciser que la
société américaine s’est, à son tour,
« politisée » (Tocqueville l’avait d’ailleurs prédit, à cause du jeu électoral).
L’État Providence est le symbole de
l’écrasement de la société civile par
le jeu politique. C’est au niveau des
ministères et des parlements (plus rarement) que se règlent les débats et les
conflits sociaux, économiques, voire
familiaux et personnels.
La société civile entre
en politique
Les erreurs et les tensions nées de l’ingérence permanente des pouvoirs publics ont déclenché, un peu partout,
des réactions hostiles à la société politique. Si la société civile est le contraire
de la société politique, alors l’hostilité
à la société politique s’appellerait société civile.
Cette irruption en politique s’accentue au cours des années récentes. Hors
de tout processus électoral réputé
démocratique, hors de toute classe de
dirigeants et de partis, de multiples
manifestations se sont généralisées. Les
« indignados » font la loi en Espagne
contre le gouvernement Rajoy, la
« manif pour tous » rassemble des millions d’opposants à la loi Taubira, cinq
millions de manifestants défilent aux
cris de “Je suis Charlie”, enfin " Nuit
Debout” réussit à perturber la classe
politique et la démocratie représentative.
Vous comprenez qu’il est peut-être
déplacé de parler de « société civile »
pour embrasser d’un seul nom des personnes sans attache partisane inquiètes
pour leur famille et leur sécurité et
désireuses d’être enfin entendues par
une classe politique qui d’après eux ne
les entend pas, et d’autres personnes
dont l’action n’a rien de « civile» et qui
sont devenues des professionnels du
défilé, de la grève et finalement de la
violence. Où est la petite maison dans
la prairie ?
Pour autant, il serait tout aussi exagéré de ne pas voir la signification de ce
« réveil de la société civile » : c’est l’hostilité que provoque l’extension permanente de la société politique, qui a
débordé de ses frontières naturelles, de
ses missions « régaliennes » pour s’inviter dans la conclusion des contrats et
dans l’intimité de la maison.
© Nicolas Vigier
Jacques Lusseyran,
cet aveugle qui fut un
héros de la résistance
Rassemblement ”Nuit Debout” à Paris avril 2016
Ce que fait la vraie
société civile
J’ose à peine parler de « vraie » société civile, ce qui laisse penser que
l’autre a tout faux. Ce que je veux
exprimer, c’est simplement l’admiration et la gratitude pour des millions
d’hommes et de femmes qui essaient
de semer l’harmonie, la solidarité et de
la cultiver. Cela désigne par exemple
ceux qui sont au service de la clientèle, qui produisent et échangent pour
permettre de mieux satisfaire plus de
gens avec qui ils partagent le progrès,
l’innovation, la technique. Des millions de personnes « travaillent », c’està-dire œuvrent au service des autres :
le contrat et l’échange sont fondés sur
l’empathie, on ne peut y réussir sans
comprendre les besoins et les attentes.
La société civile, c’est aussi celle qui se
dévoue et se destine au service des malades, des pauvres, des handicapés, des
personnes dépendantes et isolées. La
société civile, c’est encore celle qui accompagne la jeunesse, non seulement
pour l’instruire mais pour l’éduquer,
lui faire découvrir les valeurs qui leur
serviront de repères dans la vie : respect de soi, des autres, responsabilité,
charité, solidarité. La société civile,
c’est aussi celle qui franchit les frontières, qui croit à la liberté et à la dignité de toute personne humaine.
Tout cela se fait sans bruit, mais avec
efficacité. Il n’y a pas d’écho dans les
JT, ni dans la presse people, il y a le
geste et le sourire.
Quelle perspective
pour la société civile ?
Mais la société civile va-t-elle se tenir
à l’écart de la chose publique pour autant ? La remarque de Tocqueville est
toujours justifiée : on peut améliorer
les relations humaines sans nécessairement recourir à la puissance publique.
Mais comment imaginer un retrait
spontané de la classe politique : va-telle cesser de s’occuper de ce qui ne la
regarde pas, ou de ce qu’elle ne voit
qu’à travers les échéances électorales
et la distribution de privilèges et de
prébendes ?
En réalité, dans beaucoup de pays la
démocratie a réveillé les consciences
des citoyens qui ont donné la préférence à des candidats capables de
redessiner le périmètre de l’État.
Une nouvelle classe peut ainsi émerger, et rompre avec le monopole des
hiérarques, issus des grandes écoles, de
la fonction publique, ou du syndicalisme.
Mais, une fois de plus, c’est l’éducation d’une jeunesse généreuse,
c’est l’exemple du dévouement et du
service qui devraient permettre de
rompre avec une logique de l’affrontement, avec la lutte pour le pouvoir. Le
chemin est long, il est difficile, ce qui
exige de s’y mettre au plus tôt.
On devrait réfléchir au temps perdu
en vaines querelles, en loisirs éphémères, en vacances prolongées et se
dire qu’il y a des moments propices à
la rencontre, à la réflexion, à la promotion des idées et des hommes, de nature à rendre à la société civile sa place
et sa dignité.
Soyons entrepreneurs en société civile.
Lion édition française - N°690 // .49
Savoir - Histoire
La Charte
des Nations unies
San Francisco, 26 juin 1945
par Gustave Émile
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’URSS
réfléchissent aux moyens à mettre en place pour éviter à l’avenir une nouvelle guerre. Il faut
remplacer la Société des Nations (SDN) qui n’a pas pu empêcher ce conflit.
La Charte de l’Atlantique ­– signée à bord
du Potomac dans l’océan Atlantique au
large de Terre-Neuve, le 14 août 1941,
entre Roosevelt et Churchill – définit
les principes de base de la paix future en
condamnant le recours à la force. « Le
président des États-Unis et le Premier ministre du RU croient que toutes les nations
du monde, pour des raisons réalistes aussi
bien que spirituelles, devront en venir à renoncer à l’emploi de la force, étant donné
qu’il ne pourra pas y avoir de paix durable
si les armements continuent d’être utilisés
sur terre, sur mer et dans les airs par des
nations qui menacent ou peuvent menacer
de se livrer à des agressions au-delà de leurs
frontières. ». Elle est formulée comme un
compte-rendu destiné à la presse et non
comme un traité qui aurait besoin de
l’approbation du Sénat étatsunien.
La déclaration des Nations unies est signée, le 1er janvier 1942, à Washington,
par 26 nations qui s’engagent à poursuivre la guerre contre les puissances
de l’Axe et réaffirment les principes de
la Charte de l’Atlantique. La France, la
France libre du général de Gaulle n’étant
pas reconnue officiellement par les EU,
n’est pas signataire de cette déclaration.
Dans la déclaration de Moscou, signée
le 30 octobre 1943, à l’occasion de la 3e
conférence de Moscou, par les ministres
des Affaires étrangères, Hull pour EU,
Eden pour RU, Molotov pour URSS et
par l’ambassadeur de Chine à Moscou,
.50 // Lion édition française - N°690
Foo Ping Shen, les quatre signataires reconnaissent la nécessité d’établir, aussitôt
que possible, en vue de la paix et de la
sécurité internationale, une organisation
internationale fondée sur le principe de
l’égalité souveraine de tous les États pacifiques et ouverte à tous les États, grands
et petits. Le 1er décembre 1943, Roosevelt, Churchill et Staline, réunis pour
la première fois, à Téhéran, réaffirment
cet objectif. À la conférence de Dumbarton Oaks (hôtel particulier dans
Washington DC), du 21 août au 7 octobre 1944, les quatre Grands (EU, GB,
Chine et URSS) posent les bases de la
future Organisation des Nations unies :
Conseil de sécurité, Assemblée générale, Secrétariat, Conseil économique et
social et Cour internationale de justice.
Le RU et l’URSS, très réticents à l’ouverture de cette conférence, acceptent le
projet étatsunien.
La conférence de Yalta (février 1945)
règle les derniers points litigieux. L’URSS
qui a peur d’être en situation de faiblesse
vis-à-vis des puissances occidentales, réclame que chacune des seize républiques
soviétiques fédérées dispose d’un siège.
Elle n’obtient que l’adhésion de deux
républiques fédérées (Biélorussie et
Ukraine), elle aura donc trois voix contre
une seule pour les EU avec pourtant
48 États fédérés. La France obtient un
siège de membre permanent au Conseil
de sécurité à la demande de Churchill,
même si de Gaulle est absent à cette
conférence. Les membres permanents
du Conseil de sécurité disposeront d’un
droit de veto. Ce privilège va pendant
longtemps, surtout pendant la Guerre
froide, paralyser le fonctionnement de
cette instance. Dès le 26 avril 1945,
Le Monde publiait l’article suivant :
« On a protesté contre l’hégémonie des
« Cinq Grands », contre le rôle par trop
effacé laissé aux petites nations. Mais on
n’a pas parlé – comme si c’était chose naturelle – du rôle quasi nul laissé aux vaincus de la guerre, parmi lesquels figurent
non seulement l’Allemagne et le Japon,
mais l’Italie. Il va de soi que ces pays, les
deux premiers tout au moins, doivent être
écartés de la communauté des Nations
unies. Mais ce fait nous rappelle qu’à son
origine elle n’est pas et ne pourra être une
société égalitaire : elle n’existe que par la
volonté des grandes puissances victorieuses,
elle ne sera maintenue, pendant une certaine période que par leur contrôle […].
Ce plan général de paix repose avant tout
sur l’entente des grandes puissances. Elle
ne sera pas assurée par l’adoption de telle
ou telle clause, tel ou tel système de vote au
Conseil de sécurité ou ailleurs. Elle demandera un effort de conciliation continu. ».
La conférence de San Francisco se réunit
du 25 avril au 26 juin 1945. La Charte
de l’ONU est signée par les représentants des 50 États fondateurs dont la
Biélorussie et l’Ukraine, le 26 juin 1945.
Un 51e État, la Pologne, aurait dû parapher cette Charte. Elle est absente
car son gouvernement n’est pas encore
constitué. Elle la signera le 15 octobre et
fera partie des États membres originels.
Ces 51 États avaient lutté contre les
puissances de l’Axe.
L’article 1 de l’Acte de fondation de
l’ONU développe les objectifs de cette
future organisation :
«1. Maintenir la paix et la sécurité internationale et, à cette fin, prendre des
mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces sur la paix et
de réprimer tout acte d’agression ou autre
rupture de la paix et réaliser par des moyens
pacifiques, conformément aux principes de
la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix.
2. Développer entre les Nations des relations amicales fondées sur le respect du
principe de l’égalité des peuples et de leur
droit à disposer d’eux-mêmes, et de prendre
toutes autres mesures propres à consolider la
paix dans le monde.
3. Réaliser la coopération internationale
en résolvant les problèmes internationaux
d’ordre économique, social, intellectuel ou
humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et
des libertés fondamentales pour tous, sans
distinction de race, de sexe, de langue ou
de religion.
4. Être un centre où s’harmonisent les efforts des Nations vers ces fins communes. »
En décembre 1945, le Congrès des EU,
à l’unanimité, invite l’Organisation des
Nations unies à venir établir son siège
permanent aux États-Unis. L’Organisation répond favorablement à cette
demande lors de la première Assemblée
générale qui s’ouvre à Londres le 10 février 1946. En 1952, l’ONU s’installe
définitivement à New York dans Manhattan sur les bords de l’East River grâce
à un don conséquent (8,5 millions de $
US) de Rockefeller.
Les structures actuelles sont inadaptées
aux défis que l’ONU doit relever chaque
jour, 71 ans après sa création. Durant
Les débuts de l’ONU
avec ses 55 États membres,
fin 1946.
Affiche de 1947
son mandat de secrétaire général (19972006), Kofi Annan a commandé de
nombreuses études sur les voies à suivre
pour réformer l’Organisation mais
n’ayant pas obtenu de consensus au sein
des membres permanents du Conseil de
sécurité, elles sont restées lettre morte.
Les membres permanents ont préféré
changer de secrétaire général, le 1er janvier 2007, en proposant à l’Assemblée
générale, Ban Ki-moon.
Avec ce numéro prend fin la collaboration de
Gustave Émile avec la revue. Ce dernier vous
remercie de l’avoir suivi depuis le n° 601,
mai 2008.
Lion édition française - N°690 // .51
Savoir - Découverte
Festival de Pâques de
Salzbourg 2016
par Claude Lamarque
C’est avec une grande émotion que j’ai retrouvé Salzbourg à Pâques pour mon 46e festival
(sur 49). J’avais en effet décidé, après l’assassinat de Parsifal en 2013, de faire l’impasse sur les
éditions suivantes (2014 et 2015). J’ai donc revu cette année la grande salle du Festspielhaus,
avec au programme la nouvelle production d’Otello de Verdi dans la mise en scène de Vincent
Boussard et les superbes costumes de Christian Lacroix, l’Orchestre de la Staatskapelle de
Dresde étant dirigé par Christian Thielemann.
.52 // Lion édition française - N°690
© Forster
Otello Sofia Pintzou (Un angelo).
Depuis sa création en 1967, le Festival de Pâques associe tous les ans
une soirée d’opéra, un concert avec
chœurs et deux concerts d’orchestre.
Pour le concert avec chœurs, nous
avons eu le privilège d’écouter le
Chœur de la Radiodiffusion bavaroise, l’un des meilleurs à l’heure
actuelle, dans la Missa Solemnis de
Beethoven dirigée par Christian
Thielemann, lequel a repris avec son
Orchestre de Dresde la direction
du festival il y a quatre ans. Je dois
avouer que j’ai redécouvert un chef
transfiguré qui nous a donné une
bouleversante version de cette œuvre
si complexe du maître de Bonn, avec
pour solistes Krassimira Stoyanova
(soprano), Christa Mayer (mezzosoprano), Daniel Behle (ténor)
et Georg Zeppenfeld (basse). Le long
silence qui suivit cette interprétation
de grande beauté en disait long sur
l’état d’esprit des spectateurs saisis
d’une intense émotion.
Suivant la tradition établie du
chef invité, Thielemann avait prié
Vladimir Jurowski de venir diriger le
concert de mi-festival, avec l’excellent
pianiste autrichien Rudolf Buchbinder dans le 1er Concerto pour piano et
orchestre de Beethoven. Ce pianiste
peu connu en France est pourtant
l’un des plus remarquables du mo-
ment, tout au moins pour Beethoven. Admirable interprétation, pleine
de sensibilité, du premier des cinq
concertos pour piano du compositeur, malheureusement peu donné
en concert. Au programme de cette
même soirée, une fort belle exécution de l’ouverture d’Obéron de Weber nous avait aussi mis en joie avant
l’entracte, avant que tout se gâte à la
reprise avec la 8e Symphonie de Hans
Werner Henze. Cette œuvre contemporaine n’a rien à faire dans un festival de ce type, d’autant plus que
l’excellent chef Vladimir Jurowski
s’est cru obligé d’asséner des explications pendant dix minutes et en
allemand à l’auditoire, ce qui nous
Lion édition française - N°690 // .53
Savoir - Découverte
a donné l’impression d’être pris pour
des demeurés. Je n’ai rien contre
cette musique qui bien sûr a le droit
d’exister, mais pas à cet endroit.
Grossière erreur donc, et accueil
froid du public, trop bien élevé pour
manifester son mécontentement.
Dans l’autre concert, Thielemann
et son Orchestre de Dresde nous
donnèrent le Triple Concerto pour
piano, violon et violoncelle de Beethoven avec – excusez du peu – AnneSophie Mutter (violon), Lynn
Harrell (violoncelle) et Yefim Bronfman (piano).
Fantastique interprétation, avec une
vision très chambriste de l’œuvre
et un admirable accompagnement
orchestral d’un Thielemann métamorphosé. À l’écoute de cette version qui devrait rester dans les annales, on comprend pourquoi nos
trois solistes forment désormais un
trio de musique de chambre. Pour
conclure cette soirée grandiose, l’ouverture-fantaisie Roméo et Juliette de
Tchaïkovski et Les Préludes de Liszt
trouvèrent avec l’orchestre et son
chef des interprètes d’exception.
Otello
Dorothea Röschmann
(Desdemona),
Sofia Pintzou (Un angelo),
José Cura (Otello).
.54 // Lion édition française - N°690
En clôture de ce 49e festival, c’est
donc Otello de Verdi qui était programmé. Jouant de malchance,
deux des protagonistes, Johan Botha
(Otello) et Dmitri Hvorostovsky
(Iago) avaient annoncé leur forfait
pour raisons de santé quelque temps
auparavant. Ils furent remplacés
au mieux par les fort connus José
Cura et Carlos Álvarez, qui ne firent
cependant pas l’unanimité. Nous
étions bien loin, hélas, du port de
Chypre où se déroule l’action, les
décors de Vincent Boussard n’ayant
rien à voir avec Otello, sans être
foncièrement laids. Mais comme je
le répète souvent, si le visuel nous
empêche de jouir de la musique,
alors c’est raté ! Malgré la réputation
de l’homme, la mise en scène du
même Boussard est totalement fade
et achève de gâcher le spectacle. Une
fois de plus, le snobisme incompréhensible des metteurs en scène et décorateurs actuels est catastrophique
pour l’opéra. Le public désapprouve,
mais continue pourtant partout de
se déplacer en masse dans les salles
lyriques. C’est d’autant plus dommage pour cet Otello que Thiele-
mann avait sans doute beaucoup de
choses à nous dire avec sa direction
d’orchestre.
L’année prochaine, pour le cinquantenaire du Festival de Pâques,
reprise de La Walkyrie telle que
l’avait conçue le regretté Günther
Schneider-Siemssen avec Herbert
von Karajan en 1967. J’y étais !
Cette 50e édition s’annonce d’ores
et déjà incontournable : outre
l’Orchestre de la Staatskapelle de
Dresde, seront en effet présents à
Salzbourg le Philharmonique de
Berlin et le Philharmonique de
Vienne.
© Forster
Lion édition française - N°690 // .55
Savoir - Découverte
Le 26 mars 2016, le nouveau musée de
Pont-Aven a ouvert ses portes en invitant les publics à une découverte inédite. La visite du parcours permanent
et de l’exposition temporaire se fait
dans des espaces totalement reconfigurés et agrandis. Le nouveau musée
de Pont-Aven s’est voulu vivant, accessible et résolument contemporain. Le
musée métamorphosé fait pleinement
revivre les œuvres des peintres illustres
qui ont révolutionné l’histoire de l’art
et ouvert la voie aux artistes du XXe
siècle, dotant Pont-Aven d’une renommée internationale.
« Écrin idéal, majestueux entre les collines
qui ont inspiré les artistes, le nouveau
musée de Pont-Aven est pensé pour les
œuvres qu’il conserve et les paysages extérieurs, source d’inspiration des peintres. »
Estelle Guille des Buttes-Fresneau,
conservatrice en chef du musée de
Pont-Aven.
L’objectif du musée de Pont-Aven,
créé en 1985, est de faire connaître la
vie artistique de Pont-Aven depuis les
années 1860 et l’établissement de la
première colonie d’artistes américains,
jusqu’à la peinture bretonne du milieu
du XXe siècle, et de développer un travail d’étude la concernant.
Créé sans collection, il rassemble aujourd’hui plus de 4 500 œuvres et
documents d’archives. La collection
actuelle est essentiellement consacrée
aux artistes de l’École de Pont-Aven
mais présente aussi des artistes héritiers
du style initié par Paul Gauguin et ses
amis.
.56 // Lion édition française - N°690
par Yllen Inaurut
L’histoire du musée et de son nouveau bâtiment, l’annexe de l’Hôtel
Julia
Julia Guillou (1848-1927), fille d’un
meunier originaire de Quimperlé et
d’une crêpière de Baye, a donné son
nom à l’hôtel qu’elle dirige durant de
nombreuses années, faisant de ce lieu
un incontournable de Pont-Aven.
Née à Pont-Aven, elle fréquente l’école
des religieuses de Riec où elle apprend
à lire et à écrire. Le « Grand Hôtel »
de Concarneau l’emploie pendant 10
ans, ce qui lui permet d’apprendre son
métier de serveuse. En 1870, elle remplace la propriétaire de « l’Hôtel des
voyageurs » à Pont-Aven. À son retour
de voyage, cette dernière met fin à ses
jours et les pensionnaires demandent
à Julia de prendre la suite. Grâce à un
emprunt, elle acquiert l’hôtel. Sa clientèle se constitue en grande partie de
peintres américains et anglais qui fréquentent Pont-Aven depuis les années
1850. La réputation du lieu, de sa table
et de son hôtesse se répand… « De
multiples panneaux de bois, peints par
les artistes séjournant à l’hôtel, recouvrent
les murs. La clientèle est présente toute
l’année et y descend pendant plusieurs
semaines, accompagnée de domestiques.
Des soirées, des concerts et des bals pour
distraire les pensionnaires sont organisés
par Mademoiselle Julia, « la bonne hôtesse ». L’hôtel offre de nombreux emplois
aux habitants : laveuses et repasseuses,
location de voitures avec chauffeurs, etc. »
En 1881, l’acquisition d’une maison en toit de chaume sur la place
© Dominique Leroux
Réouverture
du musée
de Pont-Aven
principale de Pont-Aven lui permet
d’envisager la première partie de
l’annexe de son « Hôtel Julia ».
En 1900, une seconde partie attenante
à la première est construite et accueille
la salle à manger (Salle Julia), les cuisines et le bar. Chambres et ateliers occupent les étages. L’ensemble devient
officiellement « l’Annexe de l’Hôtel
Julia ». En 1905, un voyageur anglais,
Francis Miltoun, fournit cette description de l’Annexe : « La modeste petite
pension campagnarde qui constituait
l’hôtel initial a maintenant un voisin
magnifique construit avec une armature
d’acier comme un gratte-ciel de Chicago
et resplendissant de mobilier moderne
avec chaises, fauteuils de cuir, électricité,
sonnettes électriques, eau glacée, thé dans
l’après-midi, whisky écossais et tous les
super raffinements de la civilisation du
XXe siècle. »
Après 1915, la santé de Julia se dégrade, sa nièce reprend l’affaire à partir
de 1917 mais l’hôtel sera contraint de
fermer ses portes en 1938. Après plusieurs « occupations », l’établissement
devient bâtiment communal en 1946.
L’idée d’un musée municipal née en
1953, cinquantenaire de la mort de
Paul Gauguin, fait son chemin et le
premier musée est inauguré en 1985.
Lieu de mémoire et de réappropriation
de l’histoire des peintres de l’École de
Pont-Aven, le musée, dans son ancienne configuration, était devenu
trop petit et manquait de visibilité.
Après trois années de travaux, il ouvre
à nouveau ses portes.
Le projet retenu comprend la réhabilitation de l’ancienne Annexe de l’Hôtel
Julia, d’une partie de l’ancien musée
ainsi que la création d’une aile contemporaine. L’Hôtel Julia, très imposant
sur la place principale, constitue un
lieu historique puisqu’il s’agit du site
où résidaient les peintres venant à
Pont-Aven à la fin du XIXe et au début
du XXe siècle. Il a donc bénéficié d’une
revalorisation devenue nécessaire et le
parti pris architectural préserve l’esprit
des lieux. L’une des particularités du
nouveau musée est la réalisation d’un
jardin dont la composition est inspirée
de l’œuvre de Charles Filiger Paysage
rocheux le Pouldre exposée dans le parcours permanent.
Les espaces du musée ont été doublés
et offrent des services plus étendus :
salles d’expositions permanente et
temporaire agrandies, librairie-boutique, point café et détente, salle de
conférences, de concerts et de réceptions, salle pédagogique, centre de ressources, espace paysager…
Avec ce numéro prend fin la collaboration
de Yllen Inaurut avec la revue. Cette dernière vous remercie de l’avoir suivie depuis le n° 601, mai 2008.
Lion édition française - N°690 // .57
Vie culturelle - Livres
Livres
par Pierre Schavey
Dispersez-vous, ralliez-vous !
Philippe Djian - Gallimard
Dans ce quinzième roman (chez Gallimard) depuis Sots (1993) Philippe
Djian, utilise ses épices habituelles :
sexe, drogue et alcool pour assaisonner
un portrait de femme. Nous suivons sa
narratrice, Myriam, de l’adolescence à
la trentaine. Élevée par un père seul,
éloignée de sa mère et de son frère aîné,
à dix-huit ans elle épouse son voisin
Yann, quadragénaire. Indolente et
passive elle semble n’éprouver aucune
.58 // Lion édition française - N°690
N°686
affection conjugale, maternelle pour
sa petite Caroline, filiale ou fraternelle
pour sa mère et son frère aux activités
douteuses réapparus dans sa vie. Une
vie jalonnée de rencontres et d’aventures purement sensuelles, de drogue,
de participation épisodique à l’activité théâtrale de Yann, et de visites au
zoo proche où elle accorde aux gnous
et autres bestioles plus d’intérêt qu’à
l’humanité qui l’entoure. Un parcours
chaotique parsemé de sentiments complexes ou d’absence de sentiment. Pour
l’écrire Djian pratique souvent l’ellipse
qui sollicite l’attention et la participation du lecteur. Des phrases courtes
pour une écriture épurée, sobre, vive et
incisive. Histoire d’une femme ambiguë dont on ne sait si elle doit susciter
antipathie ou compassion mais dont la
lecture ne peut laisser indifférent.
Trop rouge
Gustavo Dessal
Actes Sud
Né à Buenos Aires en 1952, vivant à
Madrid depuis 1982, Gustavo Dessal,
dont ce livre est le premier traduit en
France, est un psychanalyste de réputation internationale, auteur de plusieurs
romans et recueils de nouvelles publiés
en Amérique latine et en Espagne.
Ce recueil comporte douze nouvelles
dont les personnages sont confrontés
avec des événements difficiles et souvent funestes. Un homme souffrant
depuis deux jours est pris d’un malaise
dans le métro. Tentatives d’infanticide d’une mère devant sa fille trisomique et boulimique. Une Anglaise
attend son mari de retour de mission
en Afrique pendant qu’il est assassiné
par des preneurs d’otage. Une belle
danseuse de tango fait une mauvaise
rencontre. Un jeune homme amoureux silencieux d’une fille de fleuristes.
Violences antisémites dans un collège.
Les déboires tragiques d’un peintre de
figurines de plomb.
Gustavo Dessal ne psychanalyse pas
ses personnages mais il les place dans
des situations qui mériteraient une
analyse qu’il laisse au lecteur le soin de
formuler. Une inquiétante rencontre
entre la normalité de l’homme banal et
l’étrangeté de son destin.
Histoire réversible
Lydia Davis
Christian Bourgois
Née dans le Massachusetts en 1947,
Lydia Davis a enseigné l’écriture
créative en université. Traductrice de
Proust, Blanchot et Flaubert (ce qui
lui a valu d’être nommée Chevalier
des Arts et des Lettres), elle a écrit six
recueils de nouvelles (dont deux traduits chez Phébus) et un seul roman
(C’est fini - Phébus). Elle a reçu de
nombreux prix littéraires dont l’international Man Booker Prize en 2013.
Ce recueil réunit en 334 pages environ cent trente textes de deux lignes
à quarante pages. Récits, lettres, histoires inspirées par Flaubert, notes,
pensées, réflexions, aphorismes sur les
sujets les plus variés. Tous sont marqués par une percutante perspicacité
et acuité du regard, une causticité de
l’humour et une fausse légèreté qui
masque la profondeur réelle du propos. Le tout servi par une écriture
concise, pointue, qui touche le lecteur
comme la flèche de l’archer atteint le
cœur de sa cible.
Une œuvre d’une exemplaire originalité pour un vivifiant bonheur de
lecture.
Le club des
miracles relatifs
Nancy Huston - Actes Sud
La composition et le mode de narration du nouveau roman de Nancy
Huston découragent toute tentative
de résumé. Le fil conducteur du récit
c’est Varian Mc Leod, fils de marin
pêcheur, surdoué mais fragile et victime des brimades de ses camarades
d’école. Plus tard, diplômé, en quête
de son père parti à la recherche de
travail, il est engagé comme infirmier dans une station sanitaire près
d’un site d’exploitation pétrolière.
Suspecté de militer avec un groupe
écologiste contestataire, il est arrêté et
interné. Sur cette trame chronologiquement déconstruite se greffent de
nombreux personnages secondaires
empruntant des chemins de traverse.
Ces voies divergentes ouvrent les fenêtres du pays imaginaire de Varian
sur d’autres bien réels comme Israël,
le Moyen-Orient et ses conflits, l’Irlande, l’Écosse, la Chine et l’Ukraine.
Finalement, ce nouvel opus, assez
différent de ses romans précédents,
est une sorte de fable où l’imaginaire débouche sur des horizons qui
offrent bien des similitudes avec les
problèmes et travers de notre monde
contemporain.
Lion édition française - N°690 // .59
Vie culturelle - Livres
Beaux livres
par Gustave Émile
Ferrarissime
Brian Laban - Éditions Atlas – Glénat livres
256 pages – 263 x 340 mm
Voici l’histoire des plus belles voitures de tourisme créées par Ferrari.
Elles sont présentées ici dans le détail, depuis l’élégante 166M Barchetta, jusqu’aux dernières nées : la
LaFerrari, la 458 Spéciale, la FXX-K
ou encore la 488 GTB. En tout, une
quarantaine de modèles, choisis en
raison de leur importance chronologique dans la vie du maître italien, de leur singulière beauté et de
leur technique éblouissante. Toutes
.60 // Lion édition française - N°690
appartiennent à la catégorie Grand
Tourisme, même si certaines n’y
entrent qu’à grand peine : la tradition chez Ferrari ne perd jamais ses
droits ! Toutes développent les qualités nées de la course, conservant une
longueur d’avance sur leurs rivales.
Malgré de nombreux bouleversements technologiques et économiques, malgré la disparition du
Commendatore en 1988 et malgré
une crise aiguë dans les années 1980,
Ferrari est aujourd’hui une entreprise dynamique qui a su aborder
le nouveau millénaire avec pragmatisme sans sacrifier son héritage : une
Ferrari reste et restera une automobile de haute technologie mais
assemblée selon des méthodes artisanales. C’est cette histoire, qui oscille
sans cesse entre passé et futur que ce
livre raconte.
100 ans de motos
Collectif
Éditions Atlas
Glénat livres
L’aventure
automobile
en France
Christian Choupin
Éditions Larousse
Des hommes d’exception… et des voitures de légende !
Un superbe album à offrir à tous les amoureux et passionnés d’automobile.
Depuis son invention il y a plus d’un siècle, l’automobile
a révolutionné notre mode de vie. Symbole de voyage et
de liberté, elle n’a eu cesse d’évoluer et de proposer toujours plus d’innovations technologiques pour répondre
au désir de chacun : se déplacer toujours plus vite, toujours plus loin et sans contraintes.
Des premières machines à vapeur aux tout derniers
concept cars, revivez la fabuleuse aventure de l’automobile en France et retrouvez les modèles emblématiques
qui ont marqué son histoire et bien des générations, telles
la mythique De Dion Bouton, la célèbre « 4 pattes »,
l’élégante Dauphine, la flamboyante DS, l’éternelle 2CV,
les petites Renault 5 et Peugeot 205, ou encore l’originale CX… Découvrez le parcours d’inventeurs de génie
(Louis Renault, les frères Peugeot, André Citroën, Ettore
Bugatti…), pionniers hors du commun aux destins exceptionnels, et qui ont consacré leur vie à réaliser leurs
rêves. Retrouvez également l’ambiance des premiers
Salons de l’Automobile, l’excitation des courses légendaires et vibrez aux exploits des pilotes les plus audacieux.
Plus de 300 illustrations, des documents inédits et des
fac-similés… Le génie des hommes, la créativité renouvelée, les avancées technologiques, l’histoire des constructeurs… vous saurez tout sur l’aventure automobile en
France.
128 pages – 300 x 252 mm
L’histoire de la moto à travers un siècle, de l’âge d’or aux
temps modernes.
Les premières motocyclettes sont essentiellement des bicyclettes auxquelles on a greffé un moteur à explosion.
Après une période de tâtonnements, la moto s’affirme
à l’issue de la Première Guerre mondiale comme un
engin incontournable. Motobécane, Terrot ou Peugeot
en France, NSU en Allemagne, Moto-Guzzi en Italie,
Triumph et BSA en Grande Bretagne contribuent à
populariser le deux-roues à moteur. La moto fait la Une
des magazines et son industrie est prospère. La Seconde
Guerre mondiale mettra un terme à son expansion et,
dès 1945, la moto européenne sera complètement transfigurée. Les constructeurs se lancent alors dans la motocyclette légère et utilitaire. En France, c’est la Mobylette
de Motobécane qui prend son envol, de l’autre côté des
Alpes, le scooter Vespa fait une entrée remarquée dans
toute l‘Europe. Au milieu des années 60, le Japon commence lui aussi à produire des motos. Malgré la concurrence des motos italiennes de Ducati et de Guzzi, ou des
allemandes de BMW, les quatre grands Japonais sont toujours, cinquante ans plus tard, les leaders incontestables
du monde de la moto.
432 pages – 210 x 285 mm
Avec ce numéro prend fin la collaboration de Gustave Emile
avec la revue. Ce dernier vous remercie de l’avoir suivi depuis le
n° 578, avril 2006.
Lion édition française - N°690 // .61
Vie culturelle - Expositions
Rosa Bonheur
et sa famille
par Gustave Émile
© Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux. Cliché F. DEVAL
Trois générations d’artistes
Musée national
de Port-Royal des Champs
Magny-les-Hameaux
(Yvelines)
Jusqu’au 25 juillet 2016
Auguste Bonheur
Portrait de Rosa Bonheur
1848 - Huile sur toile,
130,5 x 98,5 cm
Bordeaux, musée
des Beaux-Arts
Entre 1860 et 1930, le village de Magny-les-Hameaux fut habité par de
nombreux artistes, parmi lesquels les
membres de la famille Bonheur.
Arthur Bonheur (1824-1884), avait
racheté l’ancien presbytère de Magny-les-Hameaux, aménagé quelques
années auparavant en atelier par le
peintre Brascassat. C’est là que les frères
et sœurs de Rosa Bonheur, Auguste,
Isidore et Juliette, travaillant en étroite
collaboration, produisirent une œuvre
importante, tant peinte que sculptée.
Rosa, installée en forêt de Fontainebleau, avait été primée au Salon de
1848, lancée par la commande du
.62 // Lion édition française - N°690
Labourage nivernais (1849) et le succès
de son Marché aux chevaux (1853).
Elle accompagna son frère Isidore,
sculpteur, dans plusieurs commandes
et sa sœur Juliette utilisa plusieurs de
ses dessins pour ses propres œuvres.
« L’entreprise Bonheur » prit une place
singulière en fournissant les modèles de
pièces commercialisées par leur beaufrère Hippolyte Peyrol et permettant
la diffusion de leurs œuvres peintes par
l’éditeur d’estampes Goupil.
Raymond Bonheur (1856-1939), musicien aujourd’hui oublié, réunit autour
de lui à Magny un cénacle d’écrivains,
dont André Gide, et de musiciens,
dont Claude Debussy, contribuant à
faire de l’endroit un pôle important de
la vie artistique à l’ouest de Paris.
Présentée pour la première fois au
musée national de Port-Royal des
Champs, l’œuvre peinte et sculptée des
différents membres de la famille Bonheur fait revivre la colonie d’artistes de
Magny au XIXe siècle, en marge des
écoles de Barbizon et de Cernay.
Avec ce numéro prend fin la collaboration
de Gustave Emile avec la revue. Ce dernier
vous remercie de l’avoir suivi depuis le
n° 578, avril 2006
Courbet
et l’impressionnisme
Gustave Courbet est considéré comme
l’un des précurseurs de l’impressionnisme. Faire comprendre les liens personnels et artistiques qui l’unirent à cette
jeune génération d’artistes, tel est l’enjeu
que s’est donné le musée Courbet. Pour
cela, il réunit une cinquantaine d’œuvres
des principaux acteurs du mouvement
impressionniste. L’impressionnisme est
né de la rencontre d’artistes, épris de
peinture en plein air et en quête de renouveau esthétique. Gustave Courbet
est au centre de ces échanges ainsi que
les peintres paysagistes de l’École de
Barbizon. Ils puisent leur inspiration
dans l’observation directe.
Jusqu’au 17 octobre 2016
En 1840, Courbet découvre la côte
normande qui devient alors un lieu privilégié pour affirmer son art et rencontrer les futurs impressionnistes. Forêt
de Fontainebleau, paysages normands,
mer, Paris et bords de Seine…, l’exposition présente tous ces lieux emblématiques dans sa première partie.
La seconde partie montre les résonances picturales existant entre les
créations de Courbet et celles des impressionnistes. Chaque fois qu’il aborde
une thématique, Courbet révolutionne
les codes esthétiques en vigueur par la
vision qu’il donne et par la technique
qu’il utilise.
Jean Geoffroy
© Valentine Pedoussat
Un engagement républicain
Jean Geoffroy (1853-1924) dit « Géo »,
était considéré par ses contemporains
comme « le peintre de l’enfance ». Il
bénéficie au musée Anne-de-Beaujeu
de la première rétrospective de son
œuvre. Produite par le musée de
l’Échevinage à Saintes, l’exposition est
reprise en très grande partie à Moulins.
Inédite par le regard qu’elle porte sur
l’œuvre de l’artiste, l’exposition permet de découvrir la carrière de Jean
Geoffroy. Artiste singulier, il a consacré sa carrière à représenter les plus
humbles.
Par une peinture touchante et pleine
d’émotion, il dénonce la misère,
affirme les enjeux de la santé publique
et prône l’instruction comme idéal républicain. Peintre prisé, notamment de
l’État, il se distingue également comme
illustrateur de manuels scolaires et
d’ouvrages destinés à la jeunesse.
Musée Gustave Courbet
Ornans (25)
L’exposition de Moulins rassemble
plus d’une centaine d’œuvres, pour la
plupart inédites : peintures, dessins,
estampes, livres illustrés…
Présentée à la suite de récentes recherches menées notamment par l’his-
Musée Anne-de-Beaujeu
Moulins (03)
Jusqu’au 18 septembre 2016
Jean Geoffroy
En classe le travail
des petits, 1889 Paris,
ministère de l’Éducation
nationale
torien de l’art, Dominique Lobstein,
cette exposition d’envergure concrétise
un travail de longue haleine.
Un programme interactif a été spécialement conçu pour le jeune public.
Lion édition française - N°690 // .63
Vie culturelle - Musique
La sélection CD
par Claude Lamarque
Vertigo
Œuvres de Rameau et Royer - Jean Rondeau, clavecin
1 CD Erato (distribution Warner)
Si Jean-Philippe Rameau est tenu
pour l’un des grands compositeurs du
18e siècle, Pancrace Royer demeure
presque inconnu de tous, notamment
de votre serviteur. Contemporain de
Rameau, il fut un musicien de haute
volée qui laissa en particulier de nombreuses pièces pour le clavecin. Fils
d’un officier bourguignon, il est élevé
à la cour de Savoie et étudie la musique
.64 // Lion édition française - N°690
à Turin. C’est en 1725 qu’il s’installe
à Paris, où il est reconnu comme un
claveciniste hors pair doté d’un grand
talent pour la composition. De 1730
à 1734, il est le chef d’orchestre de
l’Opéra. Il compose l’opéra Zaïde, qui
restera plus de trente ans à l’affiche
avec un succès considérable. C’est lui
qui assure la création du chef-d’œuvre
de Pergolèse, le Stabat Mater. Dans ce
CD, Jean Rondeau nous emmène dans
un monde magique où musique et
opéra sont intimement liés. Écoutez les
emportements vertigineux du Vertigo
de Royer ou le Tambourin endiablé de
Rameau, et vous serez convaincus. Exceptionnel ! La Victoire de la musique
remportée par le claveciniste en 2015
fut largement méritée. Très jolie présentation de l’album.
Dutilleux
Mendelssohn
Rachmaninov
Stravinsky/Satie
Tout un monde lointain (a)
3 Symphonie « Écossaise »
et 4e Symphonie « Italienne »
Freiburger Barockorchester,
direction
Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi
Rhapsodie sur un thème de
Paganini, Variations sur un
thème de Chopin, Variations
sur un thème de Corelli
Daniil Trifonov, piano
Orchestre de Philadelphie,
direction Yannick NézetSéguin
1 CD DGG
(distribution Universal)
Paris joyeux & triste
Piano Duets
Alexei Lubimov et
Slava Poprugin, pianos
1 CD Outhere
Lutosławski
Concerto pour violoncelle (b)
Mstislav Rostropovitch,
violoncelle
Orchestre de Paris, direction
Serge Baudo (a)
et Witold Lutoslawski (b)
Réédition Warner
(enregistré en 1974)
Il y a de temps à autre des rééditions qui rappellent des moments privilégiés. Au moment où
EMI enregistrait ce programme
à la salle Wagram à Paris, il était
donné en concert au théâtre des
Champs-Élysées, tout au moins
pour le Dutilleux, et j’y étais.
Ce fut un immense moment
que la création de cette œuvre
majeure du 20e siècle qu’est Tout
un monde lointain. Il n’est pas
exagéré de dire que ce sont deux
monuments de la musique du
siècle dernier qui nous sont proposés ici. Le soliste pour les deux
œuvres est Mstislav Rostropovitch, et personne n’a joué et ne
jouera plus du violoncelle comme
cela. C’est Lutoslawski qui dirige
sa propre composition avec une
science de la direction qui ne
peut que nous étonner. À la fin
de l’enregistrement, l’épouse de
Rostropovitch, Galena Vichnevskaïa, déclara : « C’est une histoire
de Don Quichotte au 20e siècle. »
Un grand moment de pure musique.
e
Décidément, Mendelssohn convient admirablement au jeune
chef espagnol Pablo HerasCasado. Après la fort belle
réussite de la 2e Symphonie, ou
« symphonie-cantate » Lobgesang,
avec l’Orchestre de la Radiodiffusion bavaroise, formation traditionnelle s’il en est, il nous offre
maintenant les deux symphonies
les plus connues du compositeur
avec un orchestre baroque et donc
sur instruments anciens. Ici encore, la réussite est totale et c’est
d’autant plus remarquable que la
comparaison entre les deux types
de formations orchestrales pourrait être un handicap. Loin de là,
dès les premières mesures Pablo
Heras-Casado nous emporte dans
un tourbillon peu commun, en
particulier dans la 3e Symphonie.
Les deux célèbres symphonies
« Écossaise » et « Italienne » sont de la
même qualité et nous réconcilient
avec un nouveau Mendelssohn trop
souvent malmené. Ce CD rejoint
les grandes interprétations de John
Eliot Gardiner. À noter une exceptionnelle prise de son.
(distribution Alpha)
Fait assez rare pour être mentionné, Daniil Trifonov est reconnu
de tous comme un artiste à la
forte personnalité, et Dieu sait
si entre eux les artistes ont souvent la dent dure. Ce qui frappe
ici dans toutes les pièces jouées,
c’est le sens de la construction de
la phrase. Cette qualité se faisant
de plus en plus rare de nos jours
parmi la grande quantité de CD
de piano proposée aux critiques,
il est important de le signaler.
Toutes les Variations se déroulent
ici avec bonheur. Notre pianiste
a incontestablement de grandes
affinités avec le compositeur.
La remarquable direction du bel
Orchestre de Philadelphie par
Yannick Nézet-Séguin ajoute à
notre plaisir. Un bien beau CD
dans un programme original.
Voilà un CD qui sort des sentiers battus. Quelle heureuse idée
de mêler sur la même galette
Stravinsky et Satie ! Idée bien
venue, certes, mais somme toute
assez logique lorsque l’on sait que
vers 1915 les deux compositeurs
se côtoyèrent beaucoup à Paris. Il
est bon de relire les souvenirs de
Francis Poulenc pour se rappeler
que Satie, admiratif de l’écriture
de son jeune confrère Stravinsky,
alla jusqu’à faire une étude poussée de la musique de son cadet.
Pianiste peu connu chez nous,
Alexei Lubimov est pourtant
un immense interprète en recherche permanente de pièces à
redécouvrir. Il s’est associé ici avec
Slava Poprugin pour les œuvres à
quatre mains et pour le Concerto
pour deux pianos de Stravinsky.
À noter le choix des pianos : un
Gaveau de 1906, un Bechstein
de 1909 et un Pleyel de 1920.
Une remarquable interprétation
de Cinéma de Satie clôt ce bien
beau CD.
Lion édition française - N°690 // .65
Vie culturelle - Musique
La sélection DVD & Blu-ray
par Claude Lamarque
Live at the Théâtre antique d’Orange
Œuvres de Berlioz, Poulenc, Saint-Saëns
Martha Argerich et Nicholas Angelich, pianos
Orchestre philharmonique de Radio-France, direction Myung-Whun Chung
Chez Bel Air Classiques (distribution Harmonia Mundi)
En guise d’hommage à Myung-Whun
Chung, leur directeur musical sur le
départ après quinze saisons, l’Orchestre
philharmonique de Radio-France nous
offre un programme de choix en juillet
2015 à Orange. Après une éclatante
ouverture du Carnaval romain de
Berlioz, c’est Martha Argerich et
.66 // Lion édition française - N°690
Nicholas Angelich qui nous transportent dans le monde de Poulenc
avec son Concerto pour deux pianos et
orchestre dans une interprétation en
tous points remarquable, d’autant
plus que les aléas du « plein air » sont
ici parfaitement maîtrisés grâce au
savoir-faire des opérateurs de la télé-
vision. Puis c’est la 3e Symphonie avec
orgue de Saint-Saëns qui prend encore
une nouvelle dimension dans ce cadre
unique. En bis, la Romance à six mains
de Rachmaninov et l’ouverture de
Carmen de Bizet concluent en apothéose ce concert exceptionnel.
Une belle et grande soirée.
Bellini
Les Capulets et les Montaigus
Nicole Cabell, Joyce
DiDonato, Saimir Pirgu,
Eric Owens, Ao Li
Chœur et Orchestre de
l’Opéra de San Francisco,
direction Riccardo Frizza
Mise en scène Vincent
Boussard
(costumes de Christian
Lacroix)
Chez Euro Arts (distribution
Harmonia Mundi) (Blu-ray)
Ce n’est pas tous les jours que
Les Capulets et les Montaigus de
Bellini bénéficient d’une captation vidéo, et en plus regardable.
Si musicalement l’œuvre ne nous
transporte pas, cette captation de
San Francisco rappelle à notre souvenir la présence vocale des deux
grandes stars de l’opéra italien que
sont naturellement Nicole Cabell
et Joyce DiDonato, absolument
sublime en Roméo.
L’Opéra de San Francisco ne se
fait pas souvent remarquer pour
ses productions, aussi ne pouvons-nous que nous réjouir de
celle-ci. La direction d’orchestre
de Riccardo Frizza est intéressante,
le spectacle est bon et solide malgré, une fois de plus, une mise en
scène et des décors inesthétiques.
Mozart
Don Giovanni
Peter Mattei, Bryn Terfel,
Anna Netrebko, Barbara
Frittoli, Giuseppe Filianoti
Chœur et Orchestre de la
Scala de Milan, direction
Daniel Barenboim
Mise en scène Robert Carsen
(2011)
Chez DGG
(distribution Universal)
On ne peut que rêver en découvrant la distribution de ce Don
Giovanni, sûrement l’une des plus
convaincantes que l’on puisse
trouver à l’heure actuelle. Alors
pourquoi ne se passe-t-il absolument rien ? La faute en revient à
Robert Carsen, qui oublie que son
travail est de diriger des chanteurs.
Comme d’habitude, Carsen joue
le théâtre dans le théâtre, mais
cela ne passe plus du tout là. Il n’y
a aucune direction d’acteurs, ce
qui est catastrophique à l’opéra.
Chacun chante son rôle au mieux,
en se souvenant d’autres mises en
scène. Les voix sont belles, mais la
lassitude gagne à la longue. Daniel
Barenboim connaît parfaitement
son Mozart, mais on peut se poser la question de savoir s’il y croit.
Une immense déception.
Beethoven
Europakonzert 2015
Concerto pour violon,
6e Symphonie « Pastorale »
Isabelle Faust, violon
Orchestre philharmonique
de Berlin, direction Bernard
Haitink
Chez Euro Arts (distribution
Harmonia Mundi)
Enregistré à Pâques 2015 à
Baden-Baden, ce concert me
laisse un peu sur ma faim même
si Isabelle Faust est la belle et
merveilleuse violoniste que nous
aimons. Son violon ici est indéniablement détendu et même joyeux,
alors que la direction de Bernard
Haitink est sombre et tourmentée. L’alchimie n’opère pas entre
les deux conceptions, on ne peut
que regretter qu’autant de beauté
et de talent de part et d’autre ne
trouvent pas un réel terrain d’entente.
Seul maître de la situation dans la
Pastorale, Haitink y retrouve toute
sa liberté en nous proposant une
grande et belle interprétation dans
laquelle l’orchestre peut déployer
ses qualités d’exception.
À 87 ans, Haitink reste un des
chefs les plus marquants de ces
cinquante dernières années.
Rossini :
Ouverture de Sémiramis
Sibelius :
Concerto pour violon
Schumann :
3e Symphonie « Rhénane »
Leonidas Kavakos, violon
Orchestre philharmonique
de Berlin,
direction Simon Rattle (filmé
à Athènes le 1er mai 2015)
Chez Euro Arts (distribution
Harmonia Mundi) (Blu-ray)
Bien que l’association des œuvres
jouées y soit souvent inattendue voire bizarre, le « concert de
l’Europe » donné chaque année
le 1er mai dans une grande ville
européenne ne manque pas d’intérêt. Les mélomanes découvrent
en ce moment un nouveau violoniste de talent en la personne de
Leonidas Kavakos, qui nous livre
ici une bien belle interprétation du
Concerto de Sibelius, que je considère comme l’un des plus grands
de toute l’histoire de la musique.
La 3e Symphonie de Schumann,
trop rarement donnée, trouve avec
Rattle un ardent défenseur. Le
concert est complété par une belle
ouverture de Sémiramis de Rossini. Un bien beau programme que
rien ne vient troubler.
Lion édition française - N°690 // .67
Vie culturelle - Jazz
Le blues,
élément fondamental
du jazz
par Laurent Verdeaux
Jacques Morgantini
Mémoire de blues
2xDVD, Jazz Hot-Club de Pau
Produit et commercialisé
par le Hot-Club de Pau : paujazz.fr
.68 // Lion édition française - N°690
En un mot comme en cent, le
concepteur, acteur et documentaliste
de ce double DVD est le connaisseur-ès-blues n°1 en France et dans
les espaces circonvoisins : beaucoup
pensent même que, à part les musiciens eux-mêmes, et encore, personne ne connaît aussi bien cette
musique-là, à fond et jusque dans
les coins. Et ce depuis longtemps…
car cet increvable prosélyte de la musique noire américaine est en passe
de devenir nonagénaire avec une
énergie et un discernement qui laisseraient pantois un régiment de gérontologues et Saint Aloysius réunis.
C’est juste après la guerre que le
jeune Jacques Morgantini découvre
la musique qui sera présente à tous
les rendez-vous de son existence :
« je me suis passionné, dit-il, pour cette
forme musicale due au génie des Noirs
des U.S.A., les descendants des esclaves.
Bouleversé par ce que j’entendais, j’ai
voulu connaître, questionner, enregistrer les hommes qui jouaient cette musique. Musique d’abord d’observation
du monde qui les entoure, de ce qui les
choque, les amuse ou les indigne. Et
tout cela traité avec une exceptionnelle
dignité, avec humour, avec dérision et
débouchant souvent sur l’espoir d’une
vie meilleure ».
Mais il ne reste pas seul dans son
parcours : à peine marié, il y entraîne
sa jeune femme, et c’est bientôt elle
qui pousse à aller plus loin. Ce n’est
pas tout d’aimer, d’entendre et de
faire venir en France les plus grands
bluesmen de l’époque, encore fautil joindre l’action à la parole, y aller
voir et faire quelque chose ! Les voilà
partis pour Chicago, où il reviendront souvent : les amis
bluesmen les piloteront dans
le Southside ou le Westside,
sortes de capitales du blues
– et qui le sont toujours. Le
genre d’endroit où l’homme
blanc ne met jamais les pieds,
et où règnent les formidables
musiciens que nous avons
connus au hasard de tournées européennes… mais
aussi quelques autres, alors
complètement inconnus
hors de leur quartier et que
Jacques et Marcelle Morgantini, aidés de leur fils Luc,
vont enregistrer in situ et
faire sortir de leur anonymat :
eux aussi connaîtront l’Europe, ses salles de concert et
ses publics, bénéficiant aussi
d’un label de disques, créé
pour eux, qui a pour nom
MCM… disques qui sont
maintenant très recherchés
par les collectionneurs.
C’est donc aussi une aventure familiale que raconte ce
double DVD, une aventure
placée sous le signe d’amitiés
profondes tissées par-dessus
l’Atlantique et les Grands
Lacs.
La première de ces deux
galettes, titrée The Genesis
raconte le début de cette
expérience unique, les premières rencontres – avec Big
Bill Broonzy, pour commencer ! – et celles qui suivront,
tout au long des années.
Éloquent contrepoint des
images (extraits de films aussi privés qu’inédits, photos)
et des commentaires d’un
homme véritablement habité par son sujet. On reconnaît au passage tellement de
grands noms de la musique
noire américaine que je renonce à vous en faire l’inventaire… mais ceux qui ont
eu le bonheur de fréquen-
ter Fred Below, « Sister »
Rosetta Tharpe, Willie
Mabon ou d’autres sont promis à de belles émotions en
les voyant revivre à l’écran.
L’autre DVD, The French
Connection est plus particulièrement consacré à la partie
chicagoane de l’itinéraire,
souvent mise en regard avec
des séquences françaises : là
aussi, le contrepoint imagescommentaires est pertinent,
mais le « plus » de ce second
volet est vraiment une série
de plongées dans le quotidien de musiciens qui,
jusqu’à être un peu mieux
mis en lumière par ces
improbables Blancs venus
d’ailleurs, étaient alors aussi
pendant la journée chauffeurs, mécanos, coursiers ou
balayeurs.
Tout cela est naturellement
accompagné d’une musique
aussi exceptionnelle qu’irréprochable, exécutée en
pleine liberté et spontanéité par des artistes de toutes
générations et très bien enregistrée. Quant aux extraits
de films, tournés en 8 mm
avec les moyens du bord, ils
sont présentés sur une sorte
d’écran blanc virtuel qui
gomme leur côté « amateur »
et les met en valeur ; idée
du réalisateur technique
de ces documents, Jacques
Gasser, dont le montage est
d’une habileté telle que, en
deux fois deux heures plus
quelques bonus bienvenus,
vous ne verrez pas le temps
passer.
Mémoire de blues est un document sans aucun équivalent et, que vous soyez juste
curieux des choses ou acharné mélomane, vous n’en sortirez pas indemne.
French blues all stars
Live in Paris
AHEAD AH 825.2
Distribution SOCADISC
On n’en parle pas beaucoup en
dehors d’un milieu assez compact d’amateurs et de musiciens,
mais le blues français existe et il
ne se porte pas trop mal.
Beaucoup de bluesmen français
sont également connus dans
le jazz à proprement parler, et
c’est le cas ici pour le leader du
groupe, le batteur Simon Boyer,
dont la pulsation et l’énergie
sont pour beaucoup dans son
rendement.
Le groupe comporte en Julien
Brunetaud un musicien horspair, tombé dans la marmite
quand il était petit. On l’entend
très à son avantage au piano
dans My eyes on you (de Willie
Dixon et Buddy Guy) et à
l’orgue dans Look like twins (de
Muddy Waters). La première
chose à laquelle on pense d’ailleurs à l’écoute des French Blues
All Stars, c’est à l’orchestre
Muddy Waters, à sa puissance
et à sa tonicité.
Chez les bluesmen français
ou européens, tout le monde
connaît Thibaut Chopin,
contrebassiste efficace et qui
semble avoir une sorte de don
d’ubiquité – on le voit partout.
S’y ajoutent un harmoniciste,
Youssef Remadna, et deux
guitaristes : Anthony Stelmaszach, superbe soliste dans la lignée BB King (A man and the
blues, de Buddy Guy) et Stan
Noubard-Pacha, au style très
différent et mis en valeur dans
Can’t hold out much longer (du
fameux Little Walter).
La plupart jouent de plusieurs
instruments et presque tout le
monde chante… dans Who’s
been talking, blues en mineur de
Howling Wolf, Youssef Remadna a même des accents de Ray
Charles.
Enregistré en public lors d’une
série de concerts parisiens, cet
excellent album a reçu le prix
du Hot-Club de France 2015,
et c’est bien mérité. Sa musique
rejoint par bien des points celle
qui se trouve dans les DVD de
Jacques Morgantini évoqués
par ailleurs : vous aurez compris
qu’on est en plein dans le blues
façon Chicago… et bien franchement, on s’y croirait !
Lion édition française - N°690 // .69
Vie culturelle - Cinéma
La sélection cinéma
par René Quinson
Retour chez ma mère
Elle
Savoureuse comédie familiale
Un drame au vitriol
Privée de ressources après la faillite de son
cabinet d’architecte et peu aidée par sa sœur
et son frère, Stéphanie revient vivre chez sa
mère Jacqueline la soixantaine épanouie,
bonne vivante, généreuse qui organise un
succulent déjeuner de famille. Car elle a un
secret à révéler, son intrigue sentimentale et
sexuelle avec le voisin du dessous. Hélas le
repas tourne au règlement de comptes entre
ses enfants qui remuent des souvenirs et se
déchirent à propos d’un passé qu’il aurait
mieux valu ne pas évoquer. Que l’on se
rassure, l’auteur-réalisateur Eric Lavaine ne
nous fait pas un remake de Festen où une
réunion de ce genre tourne au tragique. On
est dans la comédie avec des chamailleries
sans importance, dont la drôlerie appuyée
sur des dialogues spirituels débouche parfois sur un peu de cruauté. Alexandra Lamy,
la fille sans emploi, dynamique à souhait,
Mathilde Seigner, « grande gueule » évidemment mais non sans sensibilité, Josiane
Balasko mêlant allègrement truculence, générosité et même sensualité, mènent le jeu
avec complicité
.70 // Lion édition française - N°690
Michèle est violée chez elle par un homme masqué. Elle ne porte pas plainte, reprenant sa vie
comme si de rien n’était ou presque et, refusant
de se laisser dévorer par ce qu’elle a subi, va tenter de deviner l’identité de son agresseur. Paul
Verhoeven fait son grand retour dix ans après
Black Book avec un film qui risque de faire jaser
par son propos osé, enrichissant si on l’apprécie
pour ce qu’il est : le portrait intime et complexe
d’une femme qui ne représente qu’elle-même
jusque dans son rapport au désir et à la brutalité. Le Hollandais violent pousse le curseur
encore plus loin que Philippe Djian dans son
livre Oh...! déjà très audacieux. La liberté de
caractère de Michèle rappelle la Catherine
Martell de Basic Instinct dans un cadre plus
réaliste. Isabelle Huppert est redoutable dans
la peau de cette femme fière et forte, souvent
cruelle. La construction du scénario est complexe, avec un rare sens de l’ellipse et des dialogues aussi méchants et caustiques que ses personnages presque tous monstrueux (mention
spéciale aux voisins Virginie Efira et Laurent
Laffitte dans leurs meilleurs rôles au cinéma)
mais désespérément humains. Elle n’est pas
aisément aimable, nous heurte même, mais sa
maestria nous emporte implacablement.
Alice de l’autre
côté du miroir
Retour au Pays des Merveilles
Après une longue absence, Alice (Mia Wasikowska toujours) revient au Pays des Merveilles.
Elle retrouve le Chapelier Fou déprimé car
personne ne le croit lorsqu’il affirme que sa famille, qu’il croyait disparue, est encore vivante.
Alice remonte le temps dans l’espoir de guérir
son ami. James Bobin reprend le flambeau de
Tim Burton et signe une suite plus plaisante
que l’original, certains personnages gagnant en
profondeur. Johnny Depp est ici plus mesuré,
toujours un peu fou certes mais moins épuisant,
moins grimaçant, plus fin et par conséquent
plus attachant. Il trouve un adversaire à sa (dé)
mesure en la personne de Sacha Baron Cohen
lors d’une pause thé qui tape sur les nerfs de
ce dernier à force de jeu de mots sur le temps,
dont il est le Maître, contrarié par l’initiative
d’Alice de modifier l’Histoire. L’on découvre
également les traumatismes profonds de la méchante Reine Rouge. Ses échanges avec sa sœur
La Reine Blanche sont presque émouvants, notamment grâce à des interprétations nuancées,
malgré les épais maquillages de Helena Bonham
Carter et Anne Hathaway. Tout le monde pourra se reconnaître dans la morale finale, certes
naïve, de tirer les leçons du passé pour ne pas
reproduire les mêmes erreurs dans le futur.
A war
Les ravages
d’une guerre
Claus Michael Pedersen (Pilou Asbæk, vu dans
Le Trône de fer) est à la tête d’un régiment de
soldats danois affectés en Afghanistan. Après
la mort de l’un de ses hommes, le moral des
troupes est au plus bas, la tension est à son
comble. Lorsque sa patrouille est prise sous
des tirs croisés, il prend une décision dramatique pour assurer leur évacuation. Nommé à
l’Oscar du meilleur film étranger cette année,
ce drame minimaliste de Tobias Lindholm privilégie, tout comme American Sniper de Clint
Eastwood, les ravages intimes de la guerre
plutôt qu’une critique argumentée des origines
du conflit et de ses conséquences.
Dans la première partie, la tension permanente
face à la menace d’ennemis invisibles est dépeinte avec retenue, de l’ennui du quotidien
des militaires en mission à la mort qui soudain
peut frapper. Un procès est au cœur du retour
au Danemark et là enfin les manquements
aux règles de l’engagement sont exprimés avec
notamment une réflexion troublante sur les
responsabilités. Le dénouement n’est pas satisfaisant pour l’ensemble des parties, défense et
accusation.
Le voyage de Fanny
Des enfants en exode
Juin 1943. Dénoncés par une bonne âme du
village où ils étaient cachés, huit enfants juifs
s’enfuient vers la Suisse, aidés courageusement
par Madame Forman qui dirigeait la pension
où ils se trouvaient. Lorsqu’ils perdent sa trace,
Fanny, douze ans, doit prendre la tête de la
troupe, consciente qu’ils devront se débrouiller seuls pour survivre. L’idée d’enfants livrés
à eux-mêmes dans un contexte troublé aurait
pu mener à un drame fort. Hélas, en adaptant
le roman semi-autobiographique de Fanny
Ben Ami, Lola Doillon signe un film sans
âme. Raconté volontairement à hauteur de ses
jeunes protagonistes, le contexte historique
est comme absent, les soldats allemands ne
faisant que des apparitions sporadiques pour
relancer l’intrigue. La jeune interprète Léonie
Souchaud s’impose sans trop d’effort, démontrant une assurance plaisante. Les personnages
de Cécile de France (Madame Forman) et
Stéphane de Groodt (le gentil fermier) sont
eux sous-employés. Les dialogues lourdement explicatifs, les décors et les costumes
trop neufs ainsi que la musique envahissante
nuisent à toute émotion.
Lion édition française - N°690 // .71
Vie culturelle - Cinéma
Le professeur de violon
Un film musical et généreux
Le film du cinéaste brésilien Sergio
Machado est basé sur des faits réels
à partir de l’histoire de l’Institut
Baccarelli qui a créé un conservatoire
de musique classique et même un
orchestre symphonique dans la plus
grande favela de Sao Paulo gangrenée
par la violence, la criminalité et la misère. Le personnage principal, héros
généreux des temps modernes, est un
Brésilien, grand violoniste ne craignant pas d’aider les autres pour faire
partager son amour de la musique et le
sens de la discipline et du beau. Travail
éducatif et caritatif d’autant plus méri-
.72 // Lion édition française - N°690
toire qu’il est dangereux car les dealers
et les gangs ne l’entendent pas de cette
oreille. Le film montre, au-delà de
l’aspect musical, un combat contre
l’inégalité sociale car il établit un
constat de la réalité dure et violente
du Brésil où pourtant l’éducation et
la culture sont des armes efficaces réussissant des progrès, voire des miracles.
Double miracle : le professeur intégrera lui-même le prestigieux orchestre
national comme premier violon et les
jeunes élèves obtiendront succès et
reconnaissance.
GRAND ANGLE
Dossiers et
Grands Angles
Mai 2011 / N°634 Sept. 2011 / N°637 Dec 2011 / N°640 Mars 2012 / N°643 Juin 2012 / N°646 Sept. 2012 / N°648 Dec 2012 / N°651
Mars 2013 / N°654
Juin 2013 / N°657
Sept. 2013 / N°659
Dossier spécial : Livres
Dossier spécial : Le tourisme
Dossier spécial : La Corée
Dossier spécial : Autour de la musique
Dossier spécial : La mer
Dossier spécial : Jeu
Dossier spécial : La République fédérale d'Allemagne
Dossier spécial : Train
Dossier spécial : Amour
Dossier spécial : Boissons de-ci de-là
Dec 2013 / N°662 Mars 2014 / N°665 Juin 2014 / N°668
Sept. 2014 / N°670
Dec 2014 / N°673
Mars 2015 / N°676
Juin 2015 / N°679
Sept. 2015 / N°681
Dec 2015 / N°684
Mars 2016 / N°687
Grand Angle : Le Canada
Grand Angle : Il était une fois…
Grand Angle : Femme
Grand Angle : Bateaux
Grand Angle : Hawaï Océanie
Grand Angle : L'or
Grand Angle : La gourmandise
Grand Angle : L'espace
Grand Angle : Le Japon
Grand Angle : Collections et collectionneurs
Lion édition française - N°690 // .73
GRAND ANGLE
.74 // Lion édition française - N°690
les animaux
de compagnie
Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux, le soleil y resta.
Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil.
Maurice Carême
Conception
Armand Herscovici
p 76.
p 78.
p 80.
p 82
p 84.
p 86.
p 88.
p 91.
Moi Lulu chat de compagnie
Le boom des NAC
La langue au chat
Les animaux de compagnie : un marché prometteur
Animaux de compagnie célèbres
Hors la loi. Même pas peur
Animaux de compagnie et Peintres … animaliers
Bêtes de publicité ! Animal sandwich
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Lion édition française - N°690 // .75
GRAND ANGLE
Moi Lulu,
chat de compagnie
Chalut, je m’appelle Lulu. Enfin,
quand mes humains ne m’appellent pas minou, chaton, boubou, mon trésor,… ou sale chat,
voleur, vilain… Je ne suis pas de
race comme 5 % des chats, mais
européen noir, avec des yeux verts
magnifiques. J’ai 6 ans (je peux
vivre jusqu’à 16 ans). Je pèse 4 kg
pour 50 cm sans la queue (elle,
25 cm) : dans la moyenne. J’ai
été adopté à l’orphelinat et je suis
chanceux : j’ai à ma disposition des
lits et des canapés confortables, un
frigo bien rempli, des repas réguliers et bons que je peux bouder,
des humains aimants et compréhensifs, et un jardin sympa.
En dehors de manger et de dormir, soit environ 20 heures par
jour, je me lave soigneusement,
puis je sors dans la nature regarder les oiseaux, profiter du soleil
et, en bon carnassier, chasser les
mulots. Mon humaine adore que
je les dépose dans ses chaussures,
au pied de son lit ou au milieu
du salon. Quelquefois, je les laisse
en vie plusieurs heures, histoire
de les torturer ; ce n’est pas trop
bon à manger, je préfère le filet de
bœuf ! Je suis très gourmand :
haricots verts, asperges, cœur de
palmier… viande rouge, poulet,
pas trop le poisson, mais les
bonnes croquettes, le beurre, les
croissants et tout ce qu’il y a dans
les assiettes des humains… Vers
17 h j’exige mon repas. Satisfait,
je me lave et je vais m’installer
pour mes quartiers du soir : coussin, fauteuil… J’aime beaucoup
jouer avec des plumes, des balles,
des souris peluches. Les esclaves
doivent me faire plaisir quand je
le veux, sinon je gratte les tapis, je
tire la nappe, je me vautre sur le
linge repassé, je mange la plante
verte… j’ai plein d’idées. J’ai aussi
de redoutables griffes rétractiles et
bien aiguisées.
Parmi la gente animale, je suis très
agile. Je peux sauter ou tomber du
5e étage sans me faire mal, grâce
On compte près de 80 races différentes ; en tête les persans,
les norvégiens, les birmans.
La robe d’un chat est composée d’une ou plusieurs
couleurs : noir ou seal chez les colourpoint, bleu grisardoise, chocolat, lilas, cannelle, faon, roux, crème, blanc,
qui forment diverses combinaisons.
Exception : le sphinx est nu et rose !
.76 // Lion édition française - N°690
à mon organe vestibulaire (oreille)
super développé et qui me confère
un excellent sens de l’équilibre.
Ma colonne vertébrale est très
souple et j’ai plein de muscles. Je
peux sauter 5 fois ma taille, courir jusqu’à 40 km/h mais je me
fatigue vite. Je sais nager mais je
n’aime pas l’eau, sauf sous le robinet pour boire. D’une ouïe vraiment sensible, je peux entendre
plusieurs sources de bruits simultanément, détecter leur distance.
Ma vue ? Je vois mieux que vous :
angle de 287° en binoculaire (vous
130°) ; je suis nyctalope : ma pupille s’accommode à la lumière :
fente étroite en pleine lumière,
cercle parfait à la pénombre. Mon
odorat a une grande importance
dans ma vie sociale pour délimiter mon territoire (avec une
goutte d’urine) ; il est de 50 à 70
fois mieux développé que chez
l’homme. En revanche, mon
goût est moins développé que
celui de l’homme ou du chien.
Pour toucher, j’ai des coussinets
par Catherine Chenel
très doux, et mes vibrisses : mes
moustaches et des touffes de poils
bien placées, qui m’indiquent la
proximité d’obstacles, même dans
l’obscurité. Je communique principalement par des phéromones
(hormones d’adaptation) ou des
positions corporelles : position générale du corps, mimiques faciales
ou mouvements de la queue, des
yeux et des oreilles. Je m’exprime
en vocalisant, miaulant, feulant,
ronronnant, grognant. Je peux
souffler très fort.
Mon caractère ? Indépendant,
territorial, possessif, jaloux, malin,
rusé, curieux, explorateur, aimant,
dédaigneux, calme, silencieux,
bavard, joueur, acrobate, entêté,
exigeant, délicat, attentif, cruel,
égocentrique, gourmand, exclusif, rancunier, diabolique, paresseux, paisible, nerveux, fou, agité, sentimental, démonstratif …
J’aime les gentils enfants à qui je
peux apporter beaucoup sur les
Les motifs, appelés patrons :
solide : uni,
tabby : rayé ou tacheté,
colourpoint : coloration spécifique sur le bout des pattes, la
queue et le visage,
bicolore ou colourpoint « ganté », avec des taches de blanc,
tricolores écaille de tortue ou calico
mink et sépia entre le colourpoint et le solide.
Les animaux de compagnie
plans affectif, émotionnel et psychologique.
On prend un chat à 50 % pour
tenir compagnie, 33 % pour les
enfants, 21 % pour chasser les
souris et 3 % pour l’esthétique.
Cher à entretenir : les Français dépensent plus de 3 milliards d’euros par an pour les chats, entre
soins, vaccins, nourriture, jeux.
Un foyer sur deux a un pet, dont
26 % de chats. Sur les 9 millions
de chats français, il y a seulement
8 % de chats de race, parmi lesquels 25 % de persans.
Je suis un membre de la famille à
part entière ! Je partage tout : les
vacances, les repas, les repos,
les peines, les joies et la maison,
les imprimantes et les claviers, les
lavabos, les valises, les oreillers.
Je suis irremplaçable et tellement
modeste !
Lion édition française - N°690 // .77
GRAND ANGLE
Le boom des NAC
par Roland Mehl
À côté des animaux de compagnie traditionnels, il existe depuis un certain temps une course
vers les NAC (acronyme de “nouveaux animaux de compagnie”) qui n’a de cesse de se développer.
Un marché comparable à celui des chats et des chiens.
Il s’agit d’espèces non conventionnelles
qui sont entrées il y a quelques années
dans le cercle des animaux de compagnie. Certains sont domestiqués depuis
longtemps, mais destinés à un autre
usage. D’autres sont plus exotiques,
considérés comme domestiques dans
leur pays d’origine, tandis que chez
nous, ce sont des individus sauvages
qu’il est possible de garder en captivité,
mais sous certaines conditions.
C’est en 1980, qu’un vétérinaire lyonnais, Michel Ballageon, devant l’accroissement des consultations pour ce
type d’animaux, a l’idée de créer une
nouvelle spécialité permettant leur thérapeutique et leur chirurgie. Il propose
pour eux ce nom de “nouveaux animaux de compagnie” (NAC).
L’engouement pour ces bestioles est tel
que l’on peut se poser des questions sur
les motifs de leur adoption. Peut-être
est-ce l’envie de répondre à un besoin
affectif, celui de veiller sur quelqu’un
qui a besoin de vous, ou le bonheur de
trouver une maison vivante et chaleureuse et parler à qui sait être une oreille
attentive sans jamais vous interrompre.
Ce marché poursuit son ascension :
on en compte près de 4 millions au niveau national, c’est-à-dire que plus de
6 % des foyers possèdent au moins un
NAC. Leur liste est assez longue. Elle
comporte des animaux connus comme
divers rongeurs, mais aussi des espèces
plus exotiques telles que les reptiles
(iguanes, serpents), ou des arachnides
(mygales, scorpions). Cependant, les
proportions ne sont pas égales. Une
demi-douzaine d’espèces constitue la
grande majorité de ce marché, dont les
rongeurs les deux tiers.
Voyons d’abord quels rongeurs
sont les plus demandés.
Le hamster
Cette boule de poils est adorée par les
enfants. Facile à manipuler, sa marche
est lente et il ne demande pas grandchose : juste une petite niche, car il a
un rythme crépusculaire, vit la nuit
et dort le jour. Particulièrement si-
lencieux, il n’émet que peu de sons.
Omnivore, il mange aussi bien des
végétaux que des aliments d’origine animale qu’il conserve dans
ses abajoues.
Le cobaye
Appelé aussi « cochon d’Inde », bien
qu’il soit originaire d’Amérique du
Sud et qu’il n’ait rien à voir avec le
porc. C’est Christophe Colomb qui,
le découvrant chez les Incas, le baptisa
« cochon » en raison de son cri aigu, et
.78 // Lion édition française - N°690
« d’Inde » , car il pensait y débarquer.
Avec le hamster, il est l’animal préféré
des enfants. Grégaire, aimant la solitude et peu agressif, il est herbivore et
possède l’un des plus larges répertoires
vocaux chez les rongeurs.
Les animaux de compagnie
Parmi les mammifères,
on possède surtout :
Le furet
Difficile de résister à son petit museau, d’autant plus qu’il s’habitue facilement à vivre avec
l’homme. Il est docile comme un chien et éveillé
comme un chat. Il aime cacher dans un endroit
secret tous les objets qu’il trouve. Il peut dormir les
trois quarts de la journée. La curiosité est sa caractéristique la plus évidente ; intelligent et vif, il a tou-
jours envie de s’amuser. Petit inconvénient : sa peau
dégage une odeur désagréable. Carnivore, parmi les
aliments qu’il préfère citons en tête la viande, suivie
des œufs durs et du fromage. Il aime aussi les fruits
et les légumes, crus ou cuits. Il affectionne aussi des
croquettes spécialement conçues pour lui. Surtout,
il boit beaucoup et l’eau ne doit jamais manquer.
Le lapin
Il ronge bel et bien tout ce qu’il trouve, mais ce
n’est pas un rongeur. Curieux, son rythme est crépusculaire et il est actif surtout le matin et au coucher du soleil. Câlin, il s’adapte très bien à la vie en
appartement et on peut le laisser gambader dans
la maison. Il est vif, intelligent et affectueux, mais
n’aime pas la solitude. Il est compliqué de le garder en ville car il est exclusivement herbivore. Son
alimentation est composée essentiellement de
foin, fibres contenues dans les végétaux, qu’il doit
mâcher assez longtemps car, pour rester saines,
ses dents ont besoin de ronger toute la journée
des aliments bruts. Coprophage, les petites boules
molles qu’il recycle en les mangeant dès qu’elles
sortent de son intestin est une façon de récupérer
certaines substances nutritives présentes, en particulier vitamines et protéines.
On peut rajouter dans cette série : l’écureuil, le
chinchilla et la souris.
Les NAC exotiques
Cette catégorie (environ 15 % du total des
NAC) comporte des espèces aussi rares que
variées. Pour nos compatriotes, suivant
en cela l’exemple des Américains, avoir
un fauve est légal et leur possession est un
phénomène de mode recherché. Cela va
de mignonnes bestioles comme la tortue,
l’iguane, la grenouille et le perroquet, en
passant par des sujets apparemment moins
sympathiques, mais qui ont pourtant
quelques amateurs (on en connaît !), tels le
scorpion, le boa ou l’alligator.
Acheter un python ou une mygale est très
« new fashion » ! Mais la législation oblige
leur propriétaire à avoir :
un certificat d’origine
pour justifier la provenance licite afin d’éviter la collecte illégale
un autre document dit de « capacité » pour l’élevage
d’espèces non domestiques
une autorisation préfectorale
pour leur détention afin de valider le principe de «terrariophilie» –
à savoir imiter leur biotope dans un milieu
confiné – leur soit appliqué.
Alors, posséder un nouvel animal de compagnie ? Pourquoi ? Besoin d’exotisme, désir de meubler sa solitude, ou véritable amour des bêtes, Dans tous les cas, la passion
pour les NAC est un phénomène qui ne pourra que s’amplifier.
Lion édition française - N°690 // .79
GRAND ANGLE
La langue au chat
Les animaux de compagnie sont, leur nom l’indique, nos compagnons. Ils réchauffent la vie de
leurs maîtres. Depuis des lustres, ils investissent nos demeures. Attention, ils ne s’en sont pas
contentés ! Le langage a lui aussi subi un assaut en règle, et les sympathiques bébêtes figurent
dans de multiples expressions aussi savoureuses que comiques ou colorées. Toutes ont une
histoire. En voici quelques échantillons, à la gribouillette.
Donner sa langue
au chat.
Autrefois, on disait « jeter sa langue au
chien ». C’était péjoratif, car, à l’époque,
on ne « jetait » aux toutous que les restes.
Leur jeter sa langue, c’était renoncer à
trouver la réponse à une devinette.
Petit à petit, l’expression est devenue
« donner sa langue au chat ». En effet,
à partir du XIXe siècle, le minou fut
considéré comme un gardien de secrets. Il connaissait donc la réponse à
la devinette. En lui donnant sa langue,
on lui prêtait la parole pour qu’il nous
la communique.
Il n’y a pas un chat.
Nos charmants minets se trouvent en
général là où il y a des hommes. Car
s’ils sont très indépendants, ils adorent
qu’on s’occupe d’eux, notamment
pour les nourrir. Aussi, un endroit
sans chat est probablement aussi sans
homme. Autrement dit, il est désert.
Il fait un temps
de chien
Le pauvre meilleur ami de l’homme a
longtemps été considéré comme une
sale bête. En Palestine, au Ier siècle,
l’expression « chien de païen » était
couramment utilisée. Dans l’Évangile
selon Matthieu, Jésus dit : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens » et
« Il n’est pas juste de prendre le pain des
.80 // Lion édition française - N°690
enfants et de le jeter aux chiens ». Madame de Sévigné, Molière ou Voltaire
parlaient de « chienne de vie ». Bref, évitez de sortir s’il fait un temps de chien.
Avoir du chien
Hors de son usage habituel, le mot
chien peut être soit une insulte, soit
un adjectif ayant un sens proche de
“coquin” ou “canaille”. C’est probablement ce deuxième sens qui est à l’origine de l’expression apparue dans la
deuxième moitié du XIXe siècle. Pour
qu’une femme ait « du chien », il ne
suffit pas qu’elle soit belle, ah non ; il
lui faut aussi ce petit « truc en plus », ce
charme mystérieux qui la rend irrésistible. Et alors…
L’oiseau rare
L’expression est apparue au XIXe siècle.
Il pourrait s’agir d’une référence au
Phénix, oiseau légendaire en Égypte et
ailleurs, lié au culte du soleil, et renaissant à chaque fois de ses cendres. On
peut supposer que c’est en référence à
ce volatile d’exception que l’expression
a pris le sens de « personne n’ayant que
des qualités », donc personne rare.
Exemple : une femme ayant du chien
est un oiseau rare?
Avoir d’autres chats
à fouetter
Au XVIIe siècle, lorsque l’on voulait
indiquer que quelque chose était sans
importance, on disait « qu’il n’y avait
pas de quoi fouetter un chat ». C’est
de cette expression que provient « avoir
d’autres chats à fouetter » signifiant
que l’on a des préoccupations beaucoup plus importantes. Rien à voir
avec le chat à neuf queues.
Se regarder en
chiens de faïence
Au temps où les gens se chauffaient au
bois, il était d’usage d’orner la cheminée de bricoles diverses, notamment
de paires de chiens en faïence. Posés
l’un en face de l’autre, ils se regardaient
fixement – forcément –, et, semblait-il,
avec hostilité. D’où la naissance de
l’expression vers fin du XVIIe siècle.
Arriver comme un
chien dans un jeu
de quilles
Cette expression date du XVIIIe siècle,
époque où le jeu de quilles atteignait
le sommet de sa popularité. Les quilles
s’affalant au moindre geste brusque, on
comprend comment un chien voulant
jouer viendrait chambouler un tel jeu.
Être comme chien
et chat
Dans la croyance populaire, les chiens et
les chats ne peuvent se supporter. Cette
conviction ne date pas d’hier. On disait
Les animaux de compagnie
en effet dès le XVIe siècle « être amis
comme le chien et le chat ». La forme
actuelle « être comme chien et chat »
date du XVIIe siècle et signifie que deux
personnes ne peuvent s’entendre.
Donner des noms
d’oiseau
Ne traite-t-on pas de bécasse une
femme peu intelligente, et de buse
un homme sot ? Et que dire de l’autruche qui désigne celui qui ne veut
rien voir, de la vieille chouette, une
femme si méchante, de la grue qui…
– enfin, vous savez –, de la poule, qui
lorsqu’elle est mouillée, évoque un poltron. Étonnez-vous après ça qu’affubler
quelqu’un de noms d’oiseaux équivaille
à l’abreuver d’insultes. Et cela depuis
la fin du XIXe siècle, qui décidément
semble avoir été propice à la naissance
des expressions animalières.
Le premier chien
coiffé
Équivalent à « le premier venu ». L’expression date du XVIe siècle. Elle désignait l’époux d’une femme restée
longtemps seule qui s’empressait de se
marier avec le premier venu, plus ou
moins présentable. Les mauvaises langues disaient qu’en cas de nécessité extrême, elle se serait même mariée avec
un chien, pourvu qu’il soit coiffé.
Il ne faut pas réveiller
le chat qui dort.
cienne, qui signifie « Il faut laisser les
choses comme elles sont », remonte au
XVe siècle sous cette version. Auparavant, elle existait sous la forme « il ne
faut pas réveiller le chien qui dort ».
Chat-chien, chien-chat, on n’en sort
pas.
« Plus je vois les hommes, plus j’admire les
chiens », disait Mme de Sévigné. Jean
Cocteau, lui, déclarait : « Si je préfère
les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a
pas de chat policier. » Laissons le dernier
mot à Fénelon : « L’homme seul, malgré
sa raison, fait ce que les animaux sans
raison ne firent jamais. »
Cette expression proverbiale très anLion édition française - N°690 // .81
GRAND ANGLE
Les animaux
de compagnie
un marché prometteur
par Roland Mehl
Un foyer sur deux en France possède au moins un animal de compagnie. Et il y en a autant que
d’habitants : 63 millions. C’est le plus grand nombre en Europe, générant un marché de près de
4,5 milliards € par an, soit une dépense moyenne de 700 € pour chacun de nos compatriotes.
.82 // Lion édition française - N°690
Les animaux de compagnie
En fait, 26,3 % des foyers possèdent au
moins un chien, 25,9 % un chat, 11,6 %
un poisson, 5,2 % un oiseau.
main coon, le Sacré de Birmanie, le persan et
le bengale.
Le marché des ADC (animaux de compagnie)
comprend plusieurs secteurs :
Au total,
un million de chats et
chiens naissent chaque
année.
La nourriture (aliments, friandises,
croquettes : 3 milliards € par an)
L’hygiène (brossage, bain, toilettage)
et la santé (médicaments) :
580 millions €)
Les accessoires (manteaux, pa-
niers, niches) : 405 millions €, sans
compter les assurances (4 % du total), les services de garde et le commerce des animaleries.
Il est en pleine expansion, et n’a cessé d’augmenter (4 % en moyenne par an depuis 5 ans).
Mais l’évolution est variable suivant le type
d’animal. Ainsi, on trouve une croissance de
24 % en 5 ans concernant les chats, et 12 %
pour les chiens, mais une baisse conséquente
pour les poissons et les oiseaux.
Les circuits de distribution qui engendrent ces
dépenses sont les grandes surfaces pour plus de
la moitié, puis viennent les jardineries (14 %),
les vétérinaires (12 %), les coopératives (10 %),
les animaleries (5 %), les pharmacies (3 %) et le
e-commerce (2 %), ce dernier ayant tendance à
un fort développement.
Revue de détail
Les chiens, on en compte 8,5 millions en
France. Bâtards (23,7 %) ou de race, on
constate une augmentation significative de
multipossesseurs (21,3 %).
L’an dernier, 218 320 chiens de race pure ont
été enregistrés au LOF (Livre des origines
français), dans l’ordre : les bergers allemand et
belge, le labrador et le king-charles. Et parmi
les races préférées par leurs propriétaires, on
trouve respectivement : le caniche, le labrador,
le yorkshire et le l’épagneul.
Pour les chats (11,5 millions), les Français préfèrent : le siamois, le persan et le chartreux.
Parmi ceux possédant un pedigree, citons le
Concernant la nourriture, elle est évidemment
liée au niveau de vie de leur propriétaire. En
fait, ce marché est quatre fois supérieur à celui
de l’alimentation infantile, deux fois plus que
les soins personnels, et progresse de 3 à 4 fois
chaque année.
Les chats consomment en moyenne le tiers de
ce que mangent les chiens, avec 47 % d’aliments humides.
Les chiens absorbent 48,6 % du marché total
de 3 milliards €, les chats 35,3 %, le reste est
consommé par les 36 millions de poissons et les
3,8 millions d’oiseaux qui constituent les autres
animaux de compagnie.
La santé : un marché
porteur
La France est le premier fabricant de médicaments pour chiens et chats avec le quart du
marché européen. Il est constitué pour moitié
par les produits de prévention (vaccins : 20 %,
antiparasitaires : 17 %, insecticides : 12 %), et
pour l’autre moitié par la thérapeutique (18 %
d’antibiotiques, 9 % de topiques, 8 % d’antiinfectieux, le reste ce sont des médicaments
destinés à des affections organiques.
Les accessoires
Le marché de 4 milliards comprend une vaste
panoplie depuis, pour les chiens, les laisses et les
niches jusqu’aux bijoux et vêtements, en passant par les jouets et les parfums ou, pour les
chats, les litières, les paniers et les gamelles.
Mais, le progrès ne s’arrête pas là et le business
des toutous et des minets génère des services de
plus en plus sophistiqués. Ainsi, une start up
californienne commercialise des colliers connectés qui permettent de mesurer les activités des
chiens et de renvoyer ces données directement
sur les smartphones de leurs maîtres. Une autre
a conçu un distributeur de nourriture relié à
un mobile afin de doser et de contrôler leurs
repas et éviter l’obésité. Une troisième, grâce
à un tracteur GPS, permet de localiser et de
tracer sur son mobile les déplacements de son
compagnon. Et doit-on rappeler cette retraitée
américaine, Gail Posner, qui a légué à ses trois
chihuahas l’usufruit de sa propriété de Miami
évaluée à 6 millions $, assortis d’une assurance
vie de 2 millions $ ?
La France n’en est pas encore là, mais il existe
déjà chez nous des comportementalistes pour
chiens déprimés, des chirurgiens esthéticiens,
des hydrothérapeutes, des dogsitters pour les
promener, des sites de rencontres et des hôtels
de luxe pour nos petits chéris lorsque les propriétaires veulent s’absenter. Dépenses supplémentaires pour les accros à leur compagnon !
Pour les deux autres
catégories d’ADC, pas
de grosses dépenses.
Les 36 millions de poissons se regroupent
par 6 en moyenne dans les bacs des particuliers.
Omnivores, ils se nourrissent de composants
nutritionnels peu coûteux ; certains peuvent
vivre plus de 20 ans. Une fois acheté l’aquarium, quelques plantes, des cailloux, c’est tout !
Les préférés des aquariophiles sont évidemment
le poisson rouge, suivi du scalaire, du guppy, du
discus et du koï.
Les oiseaux peuvent être classés en trois
catégories : les passereaux (canaris, mainates,
verdiers), les psittacés (perroquet, perruche,
cacatoès) et les colombidés (colombes, tourterelle, biset). Il leur faut juste une cage, des
perchoirs, quelques jouets… et de la patience !
Plaisir à bon compte. À développer.
En résumé, le marché des animaux de compagnie est séduisant et florissant… pour le plus
grand bonheur de ceux qui les possèdent.
Lion édition française - N°690 // .83
GRAND ANGLE
Animaux de compagnie
célèbres
par Armand Herscovici
.84 // Lion édition française - N°690
Les animaux de compagnie
Un animal de compagnie reçoit la
protection de l’Homme en échange
de sa présence, de sa beauté, de sa
jovialité, ou encore de ses talents.
C’est un objet d’attachement, il rassure. Il rompt la solitude et l’isolement. C’est une aide précieuse pour
certains. Ce rôle éminent lui confère
une place à part dans l’imaginaire,
et le fait même parfois accéder à un
statut historique.
Le dessin animé a largement fait appel
aux animaux de compagnie. La BD
aussi. Qui ne connaît les 101 dalmatiens, Pluto, la Belle et le Clochard,
Milou, Idéfix, Snoopy, Rantanplan, et
d'autres encore. Les chats ne sont pas
en reste. Et voilà Félix, Gros Minet –
le partenaire de Titi, le plus célèbre des
canaris –, les Aristochats, pour ne citer
que ceux-là.
En plus des chiens et des chats,
Donald Duck, Daffy Duck, Némo –
le poisson clown –, Mickey Mouse,
Bernard et Bianca, Jerry – la complice
de Tom –, Bugs Bunny, enrichissent le
bestiaire.
La littérature n’oublie pas nos amis les
bêtes. Ah… le fidèle Argos, le chien
d’Ulysse. Méfiez-vous du Chien des
Baskerville, tant que Holmes ne l’a pas
identifié. À Croc-Blanc, fier et puissant, Jack London fait subir la méchanceté des hommes blancs. Crockdur est
en adoration devant Harry Potter, il
aime poser sa tête sur ses genoux pour
lui baver dessus. Que pensez-vous de
l’insupportable Montmorency, le chien
de Trois hommes dans un bateau de
Jerome K. Jerome ? Quant au terrifiant
Cujo de Stephen King, soyez prudent,
il donne des cauchemars.
Les chats se manifestent eux aussi
dans les livres. Voyez Saha la fascinante, dans La chatte, de Colette.
Doué pour les conversations philosophiques, Chafouin, le chat de
Chester imaginé par Lewis Caroll,
apparaît et disparaît selon sa volonté,
et use parfois d’une rhétorique débri-
dée qui trouble Alice. Aimez-vous la
chair de poule ? Dévorez l’horrifique
mais magnifique Chat noir d’Edgar
Allan Poe. Pattenrond est le chat
plutôt quelconque d’Hermione Granger, l’amie d’Harry Potter. Haruki Murakami, chez qui le réalisme se mêle
au fantastique, est un passionné de
chats. On les rencontre dans toute son
œuvre, notamment dans Chroniques de
l’oiseau à ressort – un chat disparaît –,
Kafka sur le rivage – un matou cogite,
un benêt errant devise avec les chats
sauvages, ou 1Q84 – on se promène
dans une ville uniquement habitée par
des chats. Le Chat botté de Charles Perrault parle lui aussi, dans Les contes de
la mère l’oye. La patte du chat fait partie
des Contes du chat perché, de Marcel
Aymé. Alphonse le chat y possède le
pouvoir de faire pleuvoir en passant
sa patte derrière son oreille. Quatorze
fables de La Fontaine mettent en scène
des chats, comme Le Chat et le Rat, ou
encore Le vieux chat et la jeune souris.
Lorsque j’étais chat chantait Juliette Gréco en 1971. C’est un cas assez rare. Si
des animaux apparaissent dans la musique, ils ne sont guère de compagnie.
L’idée court que si le chien est le meilleur ami de l’homme, le chat a la faveur
de l’écrivain. La réalité n’est pas aussi
tranchée.
Parmi les écrivains à chats, citons
du Bellay (Belaud), Montaigne
(Madame Vanity), Chateaubriand
(Micetto1), Théophile Gautier (Gavroche, Éponine, Séraphita), Victor
Hugo (Chanoine), Byron (Beppo),
Charlotte et Emily Brontë (Tiger),
Walter Scott (Hinse), Edgar Poe
(Catarina), Dickens (Williamina),
Mark Twain (Zoroaster), Francis
Scott Fitzgerald (Chopin), H. G.
Wells (M. Peter Wells), Borges
(Beppo).
D’autres peuvent avoir du chien.
Ainsi en fut-il d’Émile Zola (Fanfan),
Gide (Toby), George Sand (Badinguet), Stephen King (Bangor),
Alexandre Dumas (une quinzaine de
chiens dont Mouton le griffon), ou
encore Virginia Woolf (Pinka).
Des grands de ce monde ont adoré
les animaux de compagnie, les faisant
passer à la postérité. Limitons-nous à
quelques exemples nationaux.
Louis XI ne porte pas les humains
dans son cœur, mais il aime les
chiens. Il a des lévriers, des « allans »
d’Espagne, des épagneuls, des
« petites levrettes de Bretagne » qu’il
paie très cher. Pour Cherami, son
chouchou, il fait faire des colliers en
pierres précieuses. Pour les autres,
gros coussins rembourrés sont au programme. Il donne des messes pour eux.
Henri III, grand amateur d’amusettes peu viriles, fond pour les petits
chienchiens, ses bichons. Il se promène, un panier autour du cou plein
de ces bestioles. Coût : 100 000 écus
par an. Liline, Titi, Mimi, chiennes
délicieuses venues de Smyrne, sont ses
favorites.
Louis XIV adore les toutous. Rien
n’est trop beau pour eux. Chaque jour,
son pâtissier leur confectionne des biscuits, le « capitaine des levrettes de la
chambre du Roi » y veille ! La bande
compte les levrettes Malice et Zette,
mais aussi les braques Diane, Lise,
Tane, les épagneules Blonde, Folle,
Ponne, Nonette et Nonne…
Louis XV a une meute impressionnante. Il connaît chaque membre par
leur nom. Comme Louis XIV avant
lui, il crée pour ses chiens un « capitaine
des levrettes ». Il craque pour une bête
en particulier, Filou, un king-charles.
Mme de Sévigné, Ninon de Lenclos
aimaient aussi les chiens. Richelieu, lui,
préféra les chats. Quatorze petits félins
partagèrent sa vie, angoras et persans.
Son médecin personnel veillait sur leur
santé. Deux domestiques étaient chargés de les nourrir et de s’assurer qu’ils
ne manquaient de rien.
Au fait, z’avez pas vu Mirza ? Je le
cherche partout.
Lion édition française - N°690 // .85
GRAND ANGLE
Hors la loi
Même pas peur
L’on croise un homme et son python
dans la rue. L’on s’en étonne. Mais
des araignées et autres bizarreries, sont
devenues animaux de compagnie. Pour
certains...
2015, la douane a saisi 1 400 animaux vivants protégés et 269 naturalisés. Début 2016, les pythons géants
abandonnés envahissent les Everglades
américaines, un crocodile vivant est
retrouvé dans le canal Saint-Martin à
Paris. Des animaux pas vraiment de
compagnie mais assurément atypiques,
voire interdits, ne manquent pas dans
les domiciles. Les douaniers font la
chasse aux indélicats qui aiment les
.86 // Lion édition française - N°690
poissons rares. À l’aéroport de Roissy,
ils font des découvertes. Pour éviter que
des espèces ne disparaissent, la communauté internationale a la convention de
Washington ou convention CITES,
pour Convention on International
Trade in Endangered Species.
Ratifiée en 1978, elle est en vigueur
dans 150 pays. Les espèces sont classées en fonction de la gravité des menaces d’extinction. Ces dispositions
s’appliquent aussi aux produits issus de
ces espèces, plumes, coquillages, bois,
fourrures, peaux, ivoire et animaux naturalisés. Avec son implantation, ports,
aéroports, axes routiers et ferroviaires,
centres de tri postal et fret express, la
par Philippe Colombet
douane occupe une position stratégique. Ses agents bénéficient d’une
formation pour un contrôle global
des réglementations fiscales, phytosanitaires, et des conditions de transports.
Les espèces protégées sont considérées
comme produits sensibles, au même
titre que les stupéfiants ou contrefaçons. Leur importation en contrebande
est considérée comme délit entraînant
confiscation et amende. Les infractions
sont réalisées en majorité dans les aéroports franciliens et magasins spécialisés.
Contre ces trafics internationaux, la
douane participe aux réunions internationales, pôle d’expertise créé à Roissy
pour l’identification d’espèces, proto-
Les animaux de compagnie
Muséum national d’Histoire naturelle,
des lionceaux viennent de voir le jour,
bonne nouvelle pour les effectifs !
cole conclu avec l’Office national de la
chasse et de la faune sauvage en 2011.
NAC différents
Ainsi est né le terme NAC, pour
nouveaux animaux de compagnie. Il
regroupe plusieurs espèces. 2016, ce
sont des reptiles, tortues de terre du
bassin méditerranéen ou Madagascar.
Hier, les douaniers ont intercepté des
serpents, dendrobates, grenouilles venimeuses aux couleurs vives, lézards,
caméléons, mygales, singes, perroquets
et rapaces.
Le 22 septembre 2015, les agents de
Roissy ont saisi 69 scorpions vivants
en provenance du Cameroun vers les
États-Unis. La marchandise déclarée destinée à la recherche alors que
le destinataire annonçait la vente de
NAC sur les réseaux sociaux, animaux confiés à la Ferme tropicale du
13e à Paris. 14 décembre, les douaniers de Roissy ont saisi 170 tortues
de Madagascar, Astrochelys radiata,
protégées. Les animaux étaient dissimulés sous des concombres. Une
exportation dans le pays d’origine
est privilégiée, réintroduction dans le
milieu naturel. Mars 2015, les douaniers de Montpellier ont interpellé
deux personnes avec 100 rossignols
du Japon, Leiothrix Lutea, protégés ;
véhicule et oiseaux saisis, déshydratés,
confiés à un centre dans les Landes.
9 février 2015, Roissy, 18 688 hippocampes déshydratés depuis Madagascar
vers Hong-Kong, 200 000 euros, ils
devaient être utilisés dans des bouillons
pour bébé.
Adoptez la poule
Vous voulez un animal de compagnie différent, adoptez une poubelle à
plumes pour famille. C’est tendance.
Chaque volatile est capable d’ingurgiter
150 kilos de déchets alimentaires par
an. Des familles adoptent des poules,
animaux de compagnie qui mangent
les déchets et fournissent des œufs frais.
Deux poules pour dix euros en ce dimanche d’avril dans la cour de l’hôtel
de ville de Versailles. Avec une estimation de 70 kilos de déchets organiques
par habitant chaque année, le calcul a
séduit l’agglomération. Elle organise la
distribution de 400 poules. Objectif,
60 tonnes de déchets détournées des
poubelles de 270 000 habitants.
Démarche écologique pour certains,
pédagogie envers les enfants pour
d’autres, sans oublier des œufs frais, l’on
veut se retrouver avec le vivant. Les volatiles n’ont pas besoin de grand-chose,
un poulailler, un endroit calme pour
pondre, un perchoir, à boire et à manger. « Au début je pensais que ça allait
être du boulot, et en fait ça me détend »,
raconte ce jeune père de famille.
Lion édition française - N°690 // .87
GRAND ANGLE
Animaux de compagnie
et Peintres… animaliers
par Jean-Claude Chalançon
Si l’on considère que l’urus et le cheval,
entre autres, étaient les animaux de compagnie de nos ancêtres, on sait déjà que
leur représentation picturale fait partie de
l’art rupestre, au Magdalénien en particulier.
Puis viennent les Égyptiens qui vénèrent
le chat au point d’en faire une affaire religieuse et de le représenter sous toutes ses
formes, sans parler des Étrusques avec le
portrait de leurs chevaux au flan de leurs
fameux vases, et des Grecs, qui eux non
plus n’étaient pas mauvais dans le genre.
Paulus Potter
.88 // Lion édition française - N°690
Pompéi n’est pas en reste, avec plusieurs
fresques et autres mosaïques représentant
des animaux domestiques.
Au cours de la Renaissance (XVe et XVIe
siècles), on trouve des animaux ici et là
dans les tableaux des maîtres, mais il
faut dépasser la période pour rencontrer des peintres, des graveurs et des
sculpteurs spécialisés, consacrant leur
talent exclusivement à la cause animale.
Parmi les peintres, une majorité se dégage pour illustrer des scènes de chasse,
de chevaux. Les plus représentatifs sont
sans doute le Flamand Snyders (15791657), les Français Alexandre-François
Desportes (1546-1606) et Jean-Baptiste
Oudry (1686-1755). Le XVIIIe siècle
est à nouveau dominé par les animaux
de la chasse avec les équidés de Carle
Vernet (1758-1836), puis les bovins de
Brascassat (1804-1867), les moutons et
les poules de Charles Jacques. Et même
Rosa Bonheur (1822-1899), qui exécute
nombre de sujets animaliers, s’intéresse
peu à nos animaux de compagnie. Les
Les animaux de compagnie
adeptes des chiens et des chats sont donc
en minorité.
On trouve cependant deux artistes qui
vont se faire connaître pour leurs gravures
et leurs peintures de nos compagnons
familiers. Il s’agit de Louis Godefroy
Jadin (1805-1882) et, plus proche de
nous, de Léon Huber (1858-1928).
Jadin, après avoir célébré les chasses de
Napoléon III, se spécialise dans la représentation des chiens appartenant
aux nobles et aux bourgeois. Il est ami
intime d’Alexandre Dumas et reçoit au
fil des années les louanges des « people »
de l’époque :
- En 1857 Edmond About écrit :
« Avec les dogues, Jadin est le premier de
nos peintres animaliers. Sans rivaliser
avec Snyders ou Desportes pour le dessin, il
manie puissamment les attitudes et les
mouvements de la bête… ».
- Au Salon de 1859, Charles Baudelaire
dit de lui « Monsieur Jadin a trop modestement limité sa gloire au chenil et à l’écurie… »
- Cinq ans plus tard au même Salon,
Louis Auvray le qualifie de « peintre par
excellence de la race canine »
Léon Huber, quant à lui, aura consacré toute son œuvre exclusivement aux
chats.
Formé à l’École nationale supérieure
des Beaux-Arts, ce Montmartrois bon
vivant et philanthrope peint ses matous
dans les situations les plus cocasses, et
aussi les plus tendres. Encore aujourd’hui
les reproductions de ses toiles connaissent
un succès qui ne s’est jamais démenti
plus de 80 ans après sa disparition.
Il fut de son vivant récompensé par de
nombreuses distinctions, prix et honneurs en France. En 1906, il est décoré
du Nichan Iftikhar par le bey de Tunis !
Parmi nos contemporains, un peintre
qui ne se veut ni « animalier » ni « naturaliste », nous interpelle par l’originalité
de ses toiles. Inspiré par Andy Warhol et
Gilbert&George, Thierry Bisch introduit le pop’art chez les chiens et les chats,
mais pas seulement, car son œuvre est à
elle seule un bestiaire assez complet.
Thierry Bisch - Marmotte
Né en 1953 à Strasbourg, c’est à l’École
des Beaux-Arts de Toulouse en 1978
qu’il étudie la peinture. Dans les années 80, il devient l’assistant de Thierry
Mugler pour différents projets qui vont
le conduire en Chine et en Russie, en
Afrique et aux USA. Poussé par son
ami, il devient peintre à temps complet
et jusqu’en 1995 il vivra de commandes,
des portraits d’enfants notamment. Mais
à partir de 2004 il se consacre à la peinture animalière dans un style bien à lui.
Ses animaux connaissent aujourd’hui le
succès dans le monde entier. Son Pink
Rabbit en particulier fait l’objet d’une
exposition à l’hôtel Lutétia en 2011 en
compagnie de chats et d’un bouledogue
déclinés sous différents angles à la façon
de Warhol.
En 2007 il est nommé Chevalier des Arts
et des Lettres ; en 2008, c’est l’opération
« delete » et en 2012, création du projet
« Blaye, ville galerie »… Nous n’avons
pas fini d’entendre parler de lui !
La peinture animalière possède son
Salon, le Salon national des artistes
animaliers (SNAA), dont la dernière
session a eu lieu en novembre 2015
à l’hippodrome d’Auteuil. Cette manifestation trouve ses origines dans
l’ « École de Barbizon » créée en 1830
par Charles Jaque, le peintre de l’« École
de la Nature ». Rosa Bonheur et ses
frères en font partie, ainsi que Émile
van Marcke de Lumen, Ferdinand
Chaigneau, Eugène Lambert, autre
peintre des chats, Hippolyte Lalaisse,
Jacques-Raymond Brascassat, Constant
Troyon, célèbre pour ses bovidés, et bien
d’autres…
On y retrouve Jadin sous le Second
Lion édition française - N°690 // .89
GRAND ANGLE
Empire et le salon arrive à son apogée à
la veille de la Grande Guerre. Il fait alors
des émules avec, entre autres, le Salon
des peintres et sculpteurs de chasse et de
vénerie, lancé par le prince de Wagram,
président de la Société centrale canine.
En 2011, le SNAA accueille 29 artistes
et attire 3 000 visiteurs ; la soirée de gala
est présidée par le président Giscard
d’Estaing qui remet des médailles à six
lauréats.
C’est en 1912 que le Salon s’installe
enfin à l’hippodrome d’Auteuil avec 36
artistes et 4 000 visiteurs. L’année suivante 48 artistes sont là et 1 600 invités
participent au vernissage avant les 4 700
visiteurs de l’exposition qui dure quatre
jours. Une année encore et le cap des
5 500 visiteurs est atteint. Enfin pour la
quatrième année, à Auteuil 14 nouveaux
artistes rejoignent le Salon. Dans une
atmosphère de fanfares et de trompes de
chasse les médailles sont remises aux lauréats par Olivier Dassault !
Pour l’anecdote, il est précisé dans le
Frans Snyders- Chiens
.90 // Lion édition française - N°690
règlement intérieur du Salon que « Les
scènes qui évoquent la violence humaine
envers les animaux (chasse, tauromachie,
course de lévriers, combats de coqs, etc.) ne
seront pas retenues. »
Ainsi en un peu plus d’un siècle, les artistes animaliers se sont organisés, entraidés et forment aujourd’hui une solide
corporation. Après de nombreuses péripéties à la recherche d’un lieu d’exposition ou encore pour survivre à l’interruption des guerres, ils sont aujourd’hui
reconnus et fêtés. Au fil des années,
on trouve parmi eux certains grands
noms de la peinture comme Jadin, Derain, Dufy, Dunoyer de Segonzac pour
n’en citer que quelques-uns, ainsi que
des sculpteurs comme Alfred Barye,
Rembrand, Bugatti, Pierre Jules Mène
et, plus près de nous, Pompon, fondateur du « Groupe des Douze » qui a disparu en 1933.
Tous ont consacré une grande partie,
parfois la totalité de leur œuvre à la célé-
bration des animaux dont ils aimaient…
la compagnie.
Ce court survol serait encore plus incomplet si l’univers de la BD et du dessin
animé n’était pas évoqué. Nous venons
de parcourir plusieurs siècles avec les
peintres animaliers auteurs de centaines
d’œuvres ; en seulement quelques décennies, BD et dessin animé ont généré des
millions d’illustrations, mettant en scène
nos compagnons favoris.
Qui ne se souvient de Félix le Chat,
(créé par Otto Messmer aux USA), des
personnages de Walt Disney, de Titi et
Grosminet, (Tweety and Sylvester aux
USA), ou encore du Milou de Tintin du
grand Hergé ?
Les planches originales de toutes ces créations connaissent aujourd’hui des cotes
faramineuses dans les salles de vente.
Faut-il encadrer Mickey ou Jadin pour
avoir dans son salon l’image de votre animal préféré ?
Les animaux de compagnie
Bête de publicité !
Animal sandwich
par Philippe Colombet
Il y avait l’homme sandwich, en voie de disparition ou d’évolution,
l’animal sandwich est quant à lui toujours bien présent,
et les grandes marques lui disent merci !
Si, aux yeux de la loi, ils ne sont plus
considérés comme des meubles, ils
sont devenus des « Objets » publicitaires, du chat de centres d’entretien
automobile au chien de souliers en
passant par un écureuil devenu l’une
des toutes premières banques du
pays... Les animaux de compagnie
sont les stars de publicités. Concernant le chat, celui de Feu Vert n’est
pas une première. Puisque dès 1924,
à l’ouverture de leur usine à Courbevoie, les phares Marchal utilisaient
ce félin. Chez Feu Vert, le chat se
nomme Ramsès, son « Papa », Pascal
Fraumont, il est directeur marketing
et communication...
Du mammouth
au chat
Flash-back, leçon de communication, le slogan était en 1987
« Chez Feu Vert, tout est clair ». La
marque faisait à l’époque référence
à la transparence nécessaire entre un
automobiliste et son garagiste. 1990,
le contrôle technique devient obligatoire, le slogan devient « Longue
vie à votre auto ». 2005, la marque
se concentre sur le plus important,
l’automobiliste, avec comme slogan
« En route vers le bien-être ». C’est à
ce moment que l’idée d’avoir un chat
est apparue. Le slogan est devenu
« La patte de l’expert ». Répondant
à la question d’un confrère souhaitant savoir comment est venue l’idée
d’avoir un chat pour mascotte, le
« Papa » du chat répond : « Le chat
est un animal très apprécié en France,
surtout auprès des femmes. Ils sont
plus de 10 millions dans nos foyers
d’après une enquête TNS Sofres.
Lorsque j’ai proposé cet animal,
nous nous sommes tous posé
la question de sa légitimité.
Mettre en avant un sportif de haut niveau pour
présenter nos produits et
services tel qu’Alain Prost
ou Sébastien Loeb ne
pose pas de problème. En
revanche, quand nous
avons lancé le concept du
chat, nous étions dans l’incertitude. Afin de réduire
ces doutes, nous avons réalisé
des tests consommateurs qui se
sont révélés concluants. Ce qui est intéressant avec le chat que nous avons créé
est que celui-ci ne représente pas l’enseigne directement ». Il représente à la
fois un consommateur et un témoin,
un tiers de confiance. Notons que
ce directeur de la communication a
aussi travaillé pour l’enseigne Mammouth dans la grande distribution
en tant que directeur de publicité.
Il est passé du mammouth au chat...
Les premières apparitions de Ramsès
datent de 2005.
La griffe d’un expert,
n’est-ce pas quand
le chat blanc de Feu Vert
déclare la guerre
aux constructeurs automobiles ?
Lion édition française - N°690 // .91
GRAND ANGLE
Fort heureusement
les souliers Hush Puppies
ne sont pas réalisés avec le cuir
de ce fort sympathique basset !
À cette époque, il s’agissait d’un
vrai chat. Mais animer un vrai chat
était coûteux. Feu Vert a donc eu
une période de transition de deux
ans avant de passer à un chat virtuel en 2007. À l’origine graphique
du chat, l’équipe de créatifs n’a pas
changé depuis 2005. Il s’agit de
deux « freelance », Bernard Serf et
Philippe Rouby. Le blanc est sa
couleur. Il symbolise deux choses
essentielles, la propreté et la qualité. Et nous ne parlerons pas de la
superstition liée au chat noir que les
automobilistes croisent... Quant aux
yeux, l’idée est naturellement liée au
« Vert » de Feu Vert. Si vous voulez
.92 // Lion édition française - N°690
l’adopter, vous pouvez retrouver ses
publicités sur la chaîne Youtube de
Feu Vert. Et terminons cet hommage
aux chats en notant que l’un des plus
exceptionnels palaces parisiens, le
Bristol, l’a aussi pris pour mascotte. Il
doit y avoir de bonnes raisons à cela !
Par un fox
Bien sûr, aux côtés de ces chats, les
publicitaires se sont aussi emparés
des chiens. À commencer par le
Whisky « Black and white ». Mais
le Fox de la marque Pathé Marconi
ne nous est-il pas plus proche ? Plus
connue sous son ancienne appellation « La voix de son maître », elle est
symbolisée depuis le début du siècle
dernier par le tableau du peintre
Francis Barraud, un petit fox face au
pavillon du gramophone. La petite
histoire raconte qu’à la mort de son
frère, le décorateur de théâtre Marc
Barraud, le peintre recueille son petit
fox Nipper et hérite de son gramophone. Un jour qu’il faisait marcher
ce phonographe, il remarqua l’intérêt du chien qui semblait reconnaître l’appareil. Il a peint cette scène
touchante et intitulé son tableau
His master's voice. Puis délaisse cette
toile qu’il se décide à terminer en
1899. Afin de la mettre au goût du
jour, il emprunte à la « Gramophon
Company » de Londres, dirigée par
William Barry Owen, un gramophone d’un modèle plus moderne.
Pour le remercier, il montre son
tableau terminé à Owen, qui décide de le lui acheter avec tous ses
droits pour 100 Livres. Le petit fox
va remplacer la marque de fabrique
précédente de la firme, un petit ange
gravant un disque avec une plume.
La scène et la marque « His master’s
voice » seront adoptées comme
image de marque en 1900 aux ÉtatsUnis, puis progressivement dans
toute l’Europe. Le tableau est aujourd’hui au siège de la compagnie
EMI à Hayes, dans le Middlesex.
1985, la marque Pathé Marconi ne
sert plus sur le marché de la télévision et de la hifi. Mais la renaissance
récente de Schneider pourrait changer la donne. Si le chien n’apparaît
plus en affichage ou sur les écrans,
la marque existe toujours. 1990,
Pathé Marconi est baptisée EMI, pour
« Electronical and Musical Industries
France ». Il faut se souvenir qu’il y a
un siècle, Émile Berliner inventait le
disque tandis qu’Alexander Graham
Bell et Charles Summer Trainer inventaient le gramophone à cylindres.
De leur association naquit EMI.
1992, le cabinet anglais Wolff Ollins
Les animaux de compagnie
décline le logo du groupe Pathé. Sur
fond jaune, un coq bleu à crête rouge
est dressé sur ses ergots. L’optique du
travail graphique est de « Rendre le
logo contemporain, lui redonner une
modernité et une énergie perdue au
cours des années ». 1994, le centre
Georges Pompidou, avec Chargeurs,
organise une exposition consacrée à
la firme cinématographique Pathé.
La manifestation est conçue pour le
premier siècle du cinéma. Un coffret,
cube noir de quinze centimètres de
côté, présente sur chaque face un
drôle de petit chien noir et blanc,
Nipper, le nez dans le pavillon doré
d’un phonographe. Il semble intrigué par ce qu’il entend et écoute depuis 1900. À l’intérieur de la boîte,
dix CD, un siècle de grande musique
enregistrée.
dompteurs de cirques, nous est cher,
le lion ! À moins que ce soit le lion
sochalien d’un constructeur automobile qui sort ses griffes ?
Toujours bien présente en mémoire,
la petite histoire du fox Nipper
de Pathé Marconi a bien effectué
le tour du monde.
Et un cochon
Si, bêtes de publicité ces animaux deviennent bien souvent tout simplement des logos, n’oublions pas ceux
qui le sont devenus sans être nécessairement animaux de compagnie.
Ainsi le lapin du groupe Bonduelle,
qui comprend aussi Cassegrain, a
toujours soigné sa communication.
Entre 1926 et aujourd’hui, son logo
a accompagné le quotidien de ses
clients sous huit formes différentes.
2008, son identité visuelle franchit
un cap en capitalisant sur des valeurs
fondatrices comme la nature et la
joie de vivre. Ailleurs, reconnaissons
que la célèbre marque de prêt à porter féminin Naf Naf a fait fort avec
son cochon mascotte.
Et, finalement, celui qui nous est le
plus cher, n’est-il pas ce palmipède
symbole d’un hebdomadaire, le
Canard Enchaîné ? Le plus amusant,
ici, c’est qu’il est un des rares médias
exempts de toute publicité. Enfin,
n’oublions pas en guise de conclusion, celui qui, animal de compagnie
pour certains, notamment quelques
Lion édition française - N°690 // .93
Feuilleton
Le labyrinthe
de dame Murasaki
par Vasco de Charmirin
Sixième et dernier épisode
Résumé des épisodes précédents : Sophie traverse une expérience de mort imminente. Elle
doit choisir entre le retour dans son enveloppe
terrestre ou le départ vers l’éternité. À cet effet,
elle se trouve dans le labyrinthe des femmes sublimes, en présence de la merveilleuse Murasaki
Shikibu, l’auteur du « Dit du Gengi », premier
roman psychologique de l’histoire. Dame Murasaki raconte des épisodes de sa vie.
— Dame Murasaki, racontez-moi comment vous avez fini par écrire en japonais,
alors que vous aimiez tant la littérature
chinoise.
— Je vais vous l'expliquer, Sophie, dit
l’écrivaine, car cela enrichira mon message.
« Mon père, longtemps résigné à mon
attirance pour les œuvres de l’Empire du
Milieu, commençait à s’en troubler. Il se rendait compte du handicap qu’elle représentait
pour une fille plus qu’en âge de se marier. La
plupart de mes amies avaient déjà convolé, et,
à attendre encore, je risquais de ne plus intéresser personne.
« Un jour du septième mois, celui de la composition des poèmes, Tametoki m’offrit un
exemplaire magnifique du Kokin-waka-shû.
C’était un livre précieux, à la couverture revêtue d’une merveilleuse soie rouge et au papier jaune pâle de la plus haute qualité. J’étais
éblouie.
« Sans doute ne connaissez-vous pas cette
.94 // Lion édition française - N°690
œuvre majeure de notre littérature. Elle
compte mille cent onze waka répartis en
vingt volumes, tous écrits par de grands auteurs comme Tsurayuki, Mitsune, Tomonori
ou Tadamine.
Dame Murasaki lut dans les yeux de Sophie
la question qu’elle n’osait poser.
— Les waka sont de délicats petits poèmes
de trente et une syllabes rédigés en japonais,
expliqua-t-elle. Les sujets ne changent jamais : saisons, amour, félicitations, condoléances et voyages. Rien d’autre. Les waka ne
comportent pas de rimes, et présentent une
grande fluidité. À cette époque où la culture
japonaise rayonnait, tout du moins à la cour,
les nobles s’adonnaient à la calligraphie et à
la versification, notamment sous forme de
waka. Il y avait des concours de ces poèmes
où des équipes s’affrontaient.
Dame Murasaki lui avait déjà parlé des
joutes littéraires qu’organisait Michinaga.
Leur importance lui avait échappé.
— Oui, déclara dame Murasaki, de véritables confrontations poétiques se tenaient.
Il existait un wakadokoro — un bureau de
la poésie — en charge d’orchestrer ces manifestations auxquelles les plus hautes personnalités participaient. L’empereur lui-même y
prenait parfois part. Bien sûr, il utilisait alors
un pseudonyme.
« Mais je reviens au somptueux Kokin-wakashû de mon père, et à son papier luxueux. Les
nobles écrivaient leurs waka sur des feuillets
magnifiques. Mais celui-là dépassait tout ce
que j’avais connu. Ce support sublime devait
valoir une fortune, et Tametoki s’était certainement saigné pour acquérir un tel ouvrage.
« Il me laissa le temps de le compulser. Un
matin, il vint vers moi, la mine faussement
sereine. Je le revois, naïf, dissimulant mal ses
intentions :
— Quels poèmes superbes, n’est-ce pas ?
dit-il. Je parie que tu les as adorés. Mais j’y
pense, pourquoi ne composerais-tu pas toi
aussi un waka ? À mon avis, tu possèdes du
talent pour ce genre d’exercice.
« J’avais compris ce qu’il avait en tête : il
espérait qu’en m’intéressant à l’écriture en japonais, je délaisserais le chinois.
— Avez-vous accepté ? demanda le visage
muet de Sophie.
— Je tenais à lui faire plaisir, continua
dame Murasaki, car je l’aimais. C’était un
homme bon et affectueux. Je décidai de donner suite à sa suggestion.
« Oh, Sophie… Je me souviens encore de
ce premier waka. Je l’écrivis le soir même, regardant les chrysanthèmes du jardin, bercée
par la douceur de l’air. Jamais l’idée ne m’était
venue de m’atteler à cette sorte de composition. Pourtant, à peine m’étais-je mise à la
tâche que les mots jaillirent de mon esprit,
aussi simples et fluides que l’eau d’une source
de montagne :
Champs au printemps
Couverts d’herbes tendres
Comme aux jeunes filles
L’amour vient
Aisément
« Cette première expérience fut une révélation. J’éprouvai tant de plaisir à rédiger ce
poème — je l’utilisai plus tard dans Le Dit
du Genji — que bientôt, je me mis à dévorer
tous les waka que je trouvais. Je les savourais
longuement, délicatement, m’en imprégnai,
et entrepris d’en imaginer de nouveaux. Très
vite, je me sentis à l’aise dans cet exercice. Je
notai tous ces textes avec amour.
« Voilà comment j’acquis la connaissance
des classiques japonais, et commençai à écrire
dans ma langue. Le petit stratagème de mon
père avait fonctionné. Il était ravi. Je ne revins
jamais en arrière.
« Et voilà comment les premières histoires
du prince Genji, que j’avais rédigées en
chinois, eurent une suite en japonais.
Ainsi, songea Sophie, ce n’est pas en se rebellant contre un homme, mais au contraire
en cherchant à le satisfaire que, finalement,
elle s’est mise à l’écriture en japonais. Est-ce
là son message ?
— Je comprends, dit-elle. Mais par quel…
Elle s’interrompit brusquement. Captivée
par le récit de dame Murasaki, elle n’avait
pu retenir une nouvelle question, violant la
consigne du silence.
C’était trop tard. La Japonaise esquissa un
léger geste d’adieu de la main, son sourire indéfinissable sur le visage. Sophie regardait son
image, à la fois présente et absente, qui se dissolvait doucement en un flou brumeux. Bientôt, dame Murasaki ne fut plus qu’une ombre
translucide aux contours tremblotants. Encore quelques instants, et elle disparut.
Sophie se sentit emportée à une vitesse
folle…
*
Elle n’entendait plus rien. Que se passait-il ?
Un brouillard — elle ne trouvait pas d’autre
vocable pour nommer l’effluve diaphane jailli
de nulle part — un brouillard envahit l’espace. Elle ferma les yeux. Combien de temps
dura le tournoiement qui l’emportait à une
allure insensée ? Celui d’un éclair, à peine. Ou
Lion édition française - N°690 // .95
Feuilleton
peut-être une éternité.
Maintenant, elle avait quitté l’immense
étendue aux hexagones. La rivière suave serpentait devant elle. C’en était fini des labyrinthes de labyrinthes, des dédales de femmes
sublimes. Le temps était venu de décider.
La voix de sa mère s’éleva, légère, feutrée,
comme issue d’une paroi de coton.
— Traverser ou non, tu hésites encore,
Sophie. Veux-tu que nous parlions ?
— Non, maman. Je préfère réfléchir. Ces
errances labyrinthiennes m’y incitent.
— C’est bien. Tu peux choisir seule, je le
sais à présent.
Sophie flottait au-dessus de la berge. Elle
se laissait aller, elle n’était pas pressée. Ses
pensées coulaient, paisibles. Elle contemplait
le paysage. De l’autre côté, une brume duveteuse cachait la vue. Parfois, elle se déchirait
un bref instant, et… quelles visions ! L’éternité s’entreouvrait… Oui l’éternité… C’était…
nul mot pour la décrire, nulle image pour la
dépeindre… L’immensité des hexagones était
banalité, à côté…
« Dans les labyrinthes de labyrinthes, j’ai
entrevu l’antichambre de l’au-delà, songeait-elle. À présent, sur l’autre rive, le rideau
s’est entrebâillé, et je l’ai aperçu lui-même,
dans la plénitude de sa splendeur. La tentation de le rejoindre me tenaille. Comment renoncer à cet infini sublime, à cette
permanence bienheureuse ? Et d’ailleurs,
pourquoi ? Retourner sur Terre serait une
épreuve affreuse, pleine de la médiocrité des
parcours terrestres. Ah… Franchir la rivière
délicieuse, me dissoudre dans ces espaces sans
limites, tranquilles, pérennes, si proches, si
accueillants. Les voilà, presque à portée de
main, accessibles sans effort, ouverts, sans
qu’ils m’inspirent un seul instant la peur irraisonnée qu’en éprouvent les humains… Au
contraire… »
Alors, pourquoi hésitait-elle ?
« Ceci étant, poursuivait-elle en son for
.96 // Lion édition française - N°690
intérieur, ces étendues entraperçues sont éternelles. Elles seront encore présentes après un
détour terrestre, aussi long soit-il. J’y aurai
toujours ma place. Peut-être y serai-je plus
heureuse si ma vie a été pleinement réussie.
Cette idée n’était-elle pas inscrite dans le message de dame Murasaki ?
Elle se vautrait avec délice dans sa valse-hésitation. Elle planait, pleine de doutes et
d’hésitations confortables. Ondoyer dans l’incertitude sans se presser était doux, paisible.
Mais cela ne pouvait durer.
Ô énigmes de l’éternité... En vérité, sa
longue indécision avait un sens, elle allait le
découvrir.
Un reflet argenté scintilla sur la rivière. Une
idée lui vint soudain :
— Mère, pourrais-je plonger quelques instants dans ces flots paisibles ? Ils semblent si
voluptueux…
— Bravo, Sophie, mais prudence. Je t’ai
parlé de deux possibilités. En réalité, te baigner dans ce courant en constitue une troisième, qu’il t’appartenait de débusquer. Tu
viens de le faire. Elle te paraît agréable, sans
conséquence, prometteuse d’un plaisir instantané. Ne t’y fie pas. Une fois dans le fluide
tentateur, tu ne peux plus en sortir, et le courant t’entraîne vers des espaces inconnus.
— Se pourrait-il qu’on y soit très bien ?
Mieux encore que de l’autre côté de la rivière ?
— Oui, mille ou dix mille fois mieux, c’est
tout à fait possible. Mais rien n’est sûr dans
cette eau sibylline. Le danger existe que tu te
retrouves au contraire au plus profond d’un
territoire infernal. Sache que dans cet autre
infini, tout est amplifié dans d’immenses proportions, et nul ne peut dire s’il s’agit d’un
lieu mirifique ou effroyable. À toi de peser le
risque.
— Je suis sidérée, maman. Pourquoi m’astu dissimulé une option si lourde ?
— C’est le secret ultime. Il fallait que tu en
découvres l’existence par toi-même.
— Mais… pourquoi ? Le Tout Puissant serait-il…
— Sophie, tu te trouves outre-monde, tout
ne t’est pas accessible. Je ne suis pas autorisée
à répondre à ton interrogation. L’explication,
inconcevable, dépasse de toute façon les capacités de compréhension de ceux qui ne sont
pas entrés dans l’éternité.
— Ah… Eh bien soit. Mais à présent, je
n’ai plus deux possibilités, mais trois.
— C’est cela. Le Créateur — à moins que
ce ne soit un autre, je ne peux t’en dire plus
— offre trois voies aux hommes au bord de la
mort : l’assurance du sublime, l’espoir d’une
splendeur plus grande encore au risque d’un
désastre éternel, en quelque sorte l’éternité
sur un coup de dé, ou le retour sur terre pour
préparer une immortalité plus somptueuse.
En somme la certitude, le risque, ou la remise
en cause. Un peu comme dans la vie… À chacun de choisir selon son tempérament.
— Que ferais-tu, maman ?
La mère sourit.
— C’est ton éternité, Sophie. La décision
te revient. Mais attention ! Si tu renonces
à ton enveloppe terrestre, ne te trompe pas
d’infini. Ton choix est irrévocable. Et il restera inconnu de tous.
Sophie laissa le temps s’écouler, des jours,
des semaines, peut-être plus. Puis elle dit :
— Mère, j’ai tranché.
*
Électroencéphalogramme plat, nota le
jeune interne. Coma dépassé. Tests standards
négatifs. Patiente décédée ce jour à 12 h 37.
FIN
Lion édition française - N°690 // .97
Jeux
Solutions
Jeux
Mots croisés
n°129
par Jean d’Imbrand
Sudoku
n°104 par Jean-Pierre Gabriel
Chers cruciverbistes,
De la grille de mots croisés n° 1 parue dans le n° 561 de la revue The Lion en français d’octobre
2004 à la grille n° 129 de la revue Lion édition française éditée en mai 2016, j’ai eu beaucoup
de plaisir à les concevoir et à vous les soumettre. Toute chose a une fin et avec la solution
ci-dessus voit se terminer ma collaboration à notre revue.
Merci au comité de rédaction de m’avoir soutenu.
Merci à tous ceux qui m’ont suivi, en permanence ou intermittence.
Avec ce numéro prend fin la collaboration de Jean Gabriel avec
la revue Lion édition française.
Il vous remercie de l’avoir suivi depuis le n° 586, janvier 2007.
L’amitié Lions est toujours là.
Jean d’Imbrand
La petite phrase du mois
“ Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. ”
Isaac Newton
.98 // Lion édition française - N°690
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