L`Ennemi intime - Les Fiches du Cinéma

Transcription

L`Ennemi intime - Les Fiches du Cinéma
L’Ennemi intime
Guerre
de Florent-Emilio Siri
Équipe technique
Scénario : Florent-Emilio Siri
et Patrick Rotman, d’après
son livre (2002)
Images :
Giovanni Fiore Coltellacci
Montage : Olivier Gajan
et Christophe Danilo
Réal. 2e équipe :
Dominique Carrara
1er assistant réal. :
Michaël Viger
Musique : Alexandre Desplat
(Amar), Adrien Saint-Joré
(Lacroix), Guillaume Gouix
(Delmas), Ange Ruzé (Théron),
Salem Aït-Ali-Belkacem
(Ouramdam), Antoine Laurent
(Maheu), Anthony Decadi
(Rougier), Xavier Rothmann
(Blois), Timothée Manesse
(Zunino), Jeremy Azencott
(Toto), Kamel Machene
(Lounès), Abdelhafid Danoun
(Ali), Saïd Djili, Malik Bouarrar.
Son : Antoine Deflandre, Germain
Boulay et Éric Tisserand
Décors : William Abello
Costumes : Mimi Lempicka
Effets spéciaux :
Georges Demétrau
Production :
Les Films du Kiosque
Producteurs : François Kraus
et Denis Pineau-Valencienne
Distributeur : SND.
108 minutes. France, 2006. Sortie France : 3 octobre 2007.
Visa d’exploitation : 113540. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD DTS.
Un lieutenant idéaliste s’engage en Algérie.
Les atrocités de la guerre vont en faire un bourreau
désabusé. Un message lourd noyé dans tous
les poncifs du film de guerre viril, malgré la caution
historique de Patrick Rotman au scénario.
Commentaire
Avant d’être un film viril avec Benoît Magimel et Albert
Dupontel, L’Ennemi intime a été une enquête de Patrick
Rotman. Réunis en 2002 dans un livre et un documentaire
éponymes, ces témoignages bruts d’anciens combattants
laissaient entrevoir le vrai visage, violent, sombre,
insoutenable, de cette “guerre sans nom”. Désormais
scénariste, Rotman a cherché à transposer la glaçante
leçon de son enquête en décrivant, à travers la chute de
l’idéaliste lieutenant Terrien, les mécanismes redoutables
qui ont transformé de jeunes soldats en bourreaux ordinaires.
La démonstration ferait froid dans le dos si elle n’était
aussi grossièrement servie. Ce qui est en jeu ici, c’est
le statut même de la fiction. En faisant le choix du film
à grand spectacle, l’équipe de L’Ennemi intime réduit
les faits historiques à de simples poncifs narratifs et banalise
ce qu’elle cherchait justement à dénoncer. Tortures, sévices,
exécutions sommaires, bombardements au napalm…,
les atrocités répétées servent une vision esthétisée et
“universelle” du conflit algérien. Florent-Emilio Siri, prodige
français du film de genre (Nid de guêpes, Otage), se
voudrait à la hauteur d’un Cimino (Voyage au bout de l’enfer)
ou d’un Coppola (Apocalypse Now), mais signe juste un
film de guerre bien troussé, mais en définitive banal.
Le reste n’est que dialogues sur-explicatifs et interprétations
empesées. À leur époque, Jean-Luc Godard (Le Petit soldat),
Yves Boisset (R.A.S.) ou Laurent Heynemann (La Question)
avaient fait preuve d’un courage et d’une inventivité
autrement plus politiques et salutaires.
C.L.
© SND
Résumé
Algérie, 1959. Dans les hautes montagnes kabyles, le jeune
lieutenant Terrien prend le commandement d’une section de
l’armée française. Il y fait la connaissance de Dougnac, sergent
désabusé, qui voit d’un mauvais œil ce nouveau venu idéaliste.
La troupe mène une action dans un village voisin, dont
les habitants sont susceptibles de renseigner les Fellaghas.
En vain. Quelques jours plus tard, les villageois sont retrouvés
massacrés, à l’exception d’un jeune garçon, que Terrien
recueille. Un groupe de Fellaghas est fait prisonnier.
Terrien s’oppose à ce qu’on les torture.
Dénouement
La vie du camp suit son triste cours, entre diverses missions
plus ou moins meurtrières. Pris au piège au cours d’une
opération, la section de Terrien demande du renfort. L’aviation
française intervient et lâche du napalm sur les troupes
du FLN. Usé par l’atrocité de la guerre, Terrien s’endurcit et se
lie d’amitié à Dougnac. Au cours d’un interrogatoire, il torture
lui-même un Fellagha, jusqu’à le tuer. Le garçon algérien
qu’il avait pris sous sa protection s’enfuit. Pour Noël, Terrien
retourne en France. De loin, il observe sa femme et son fils,
mais ne parvient pas à reprendre contact. Il repart au front.
Dougnac, ivre mort le soir de Noël, disparaît. Partant à
sa recherche, Terrien est tué. Une troupe ennemie approche.
À sa tête, le garçon algérien…
© les Fiches du Cinéma 2007 - N°1879-80
05
Semaine du 3 octobre
Avec
Benoît Magimel (le lieutenant
Terrien), Albert Dupontel
(le sergent Dougnac), Aurélien
Recoing (le commandant
Vesoul), Marc Barbé
(le capitaine Berthaut), Éric
Savin (le sergent tortionnaire),
Fellag (Idir Danoun,
le prisonnier), Vincent Rottiers
(Lefranc), Lounès Tazaïrt
(Saïd), Abdelhafid Metalsi
(Rachid), Lounès Machene
Adultes / Grands Adolescents