définition de la marée origine de la marée

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définition de la marée origine de la marée
DÉFINITION DE LA MARÉE
La marée est la variation du niveau de la mer due à l'action gravitationnelle de la Lune et du Soleil, astres
dont les mouvements peuvent être calculés avec précision sur des périodes de plusieurs centaines, voire
de plusieurs milliers d'années. L'un des buts principaux de l'étude des marées est la recherche des relations
existant entre le mouvement des astres et la réponse des océans à l'action de ces forces gravitationnelles
afin d'établir des formules de prédiction. A ces mouvements d'allure régulière se superposent des
variations de hauteur d'eau d'origine météorologique, appelées surcotes-décotes, dont l'étude relève
essentiellement de méthodes statistiques.
Les surcotes-décotes, différence entre les hauteurs d'eau observées et la marée prédite, ne font pas partie
de la marée à proprement parler. Il est cependant légitime de s'y intéresser car leur étude permet d'obtenir
des résultats importants dans de nombreux domaines (navigation, hydrographie, aménagements portuaires,
études climatiques).
ORIGINE DE LA MARÉE
La marée astronomique est une manifestation de la loi de la gravitation universelle appliquée au système
formé par la Terre, le Soleil et la Lune.
La force génératrice de la marée est la résultante de deux forces :
la force d'attraction gravitationnelle exercée par l'astre, proportionnellement à sa masse et en raison
inverse du carré de sa distance
la force centrifuge identique en tout point de la Terre, due au mouvement de la Terre sur son orbite
autour du centre de gravité du système Terre-astre.
Figure 1 Force génératrice de la marée
Au centre de la Terre, ces deux forces se compensent exactement.
Lorsque l'astre est au-dessus de l'horizon, la force d'attraction exercée par l'astre est la plus importante.
Lorsque l'astre est au-dessous de l'horizon, c'est la force centrifuge qui l'emporte.
Si l'océan était en équilibre avec la force génératrice de la marée, sa surface prendrait la forme d'un
ellipsoïde de révolution dont le grand axe serait dirigé vers l'astre. Ce phénomène a reçu le nom de marée
statique.
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Figure 2 : marée statique
Du fait de la rotation de la terre autour de son axe, un observateur situé à sa surface observerait
généralement deux pleines mers et deux basses mer par jour, l'une dans la direction de l'astre, l'autre dans
la direction opposée, deux basses mers étant observées lorsque l'astre est à l'horizon.
Il peut arriver, pour les latitudes élevées, lorsque la déclinaison est importante, que l'astre n'atteigne pas
l'horizon. La pleine mer secondaire a alors disparu et la marée devient de type diurne : on observe une
seule pleine mer et une seule basse mer par jour.
Deux cycles fondamentaux sont donc observés dans la marée statique, le cycle diurne et le cycle
semi-diurne.
Mais la théorie statique n'est que la représentation d'un équilibre qui, en raison de l'inertie des masses
d'eau, n'est jamais atteint. La marée observée est en fait très différente. Elle présente un retard, appelé âge
de la marée, par rapport à la force génératrice et, surtout, les amplitudes observées sont très éloignées des
amplitudes prévues par la théorie statique.
La réponse de la mer à la force génératrice de la marée prend la forme d'une onde générée de manière
diffuse à travers les océans. Cette onde se propage avec une célérité dépendant de la profondeur, se
réfléchit sur les talus continentaux, générant des interférences qui peuvent être constructives ou
destructives, renforçant ou au contraire atténuant certaines fréquences. C'est ainsi que certains bassins
océaniques privilégient les composantes semi-diurnes tandis que d'autres privilégient les composantes
diurnes. C'est ainsi également que les marnages sont très variables : ils peuvent atteindre 16 m au Canada,
dans la baie de Fundy, mais sont parfois insignifiants, notamment dans les mers fermées, telles que la
Méditerranée et la Baltique.
ONDES COMPOSANT LA MARÉE
La marée peut être considérée comme la somme de marées élémentaires strictement périodiques appelées
composantes harmoniques.
La courbe de marée d'une onde composante est une sinusoïde dont l'amplitude et la phase ne dépendent
que du lieu d'observation. Ainsi la hauteur de la marée à un instant t peut s'exprimer par la formule
suivante :
h(t) = Z0 + Somme (Ai cos(qi t + Voi - Gi))
Z0 est le niveau moyen, rapporté au zéro des cartes, autour duquel oscille le niveau de l'eau.
Ai et Gi, appelés constantes harmoniques, sont respectivement l'amplitude et la situation à
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Greenwich de l'onde élémentaire et ne dépendent que du port considéré ;
qi est la vitesse angulaire de l'onde élémentaire
Voi est la valeur de l'argument astronomique pour t = 0
On répartit les composantes harmoniques en quatre grands groupes :
les ondes semi-diurnes dont la période est voisine de douze heures ;
les ondes diurnes dont la période est voisine de 24 heures ;
les ondes de longues périodes : bimensuelle, mensuelle, semestrielle, annuelle...
les ondes supérieures et composées de périodes quart-diurne, tiers-diurne...
Les ondes diurnes et semi-diurnes sont généralement les plus importantes. Elles génèrent la forme
générale de la marée en un lieu et déterminent le type de la marée. Toutefois, dans les zones de faible
profondeur, les ondes supérieures et composées peuvent devenir très importantes.
Les ondes composantes à longues périodes ont des amplitudes faibles et peuvent être considérées comme
des variations du niveau moyen.
L'ensemble de ces ondes, chacune par sa période, son amplitude et sa phase constitue le spectre de la
marée qui forme la carte d'identité de la marée dans le port désigné. Chaque port a un spectre de marée
caractéristique. Pour les sites où la marée est importante, la prise en compte de plus d'une centaine
d'ondes composantes peut être nécessaire pour un calcul précis.
Ce spectre est déterminé en analysant les observations réalisées pendant une longue période (au minimum
29 jours, correspondant à une lunaison, mais de préférence, plus d'une année pour obtenir une bonne
précision). La connaissance de ce spectre permet de prédire la marée astronomique.
Les composantes les plus importantes sont les suivantes :
composantes semi-diurnes:
l'onde M2 est la marée générée par la "Lune moyenne", astre fictif animé d'un mouvement
uniforme sur une orbite circulaire située dans le plan de l'équateur et ayant la même période
de révolution que la Lune réelle. Cette marée présente deux pleines mers et deux basses mers
par jour lunaire (24 h 50 min) ;
l'onde S2 représente la marée due au "Soleil moyen", astre fictif animé d'un mouvement
uniforme, sur une orbite circulaire située dans le plan de l'équateur et ayant même période de
révolution que le Soleil réel. Elle représente deux pleines mers et deux basses mers par jour
solaire (24 h).
composantes diurnes:
l'onde K1 a pour origine les variations de déclinaison de la Lune et du Soleil. Elle est
marquée par une pleine mer et une basse mer par jour sidéral (23h56min);
l'onde O1 est induite par les variations de déclinaison de la Lune. Elle présente une pleine
mer et une basse mer par jour lunaire.
MARÉE DE VIVE-EAU , MARÉE DE MORTE-EAU
La marée étant générée par la Lune et le Soleil, les actions de ces deux astres peuvent s'ajouter ou se
contrarier selon leurs positions relatives.
Les variations de hauteur d'eau sont conditionnées par les phases de la Lune
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Les trois astres sont alignés ; les forces
s'additionnent ; les marées sont
importantes.
Les trois astres forment un angle
droit ; les forces se contrarient ; les
marées sont faibles.
Les trois astres sont alignés ; les forces
s'additionnent ; les marées sont
importantes.
Les trois astres forment un angle
droit ; les forces se contrarient ; les
marées sont faibles.
Lorsque le marnage (dénivellation entre la pleine mer et la basse mer) passe par un maximum, la
marée est dite de vive-eau. Elle correspond aux phases de nouvelle lune et de pleine lune appelées
syzygies. Elle s'explique par les effets conjugués de la Lune et du Soleil.
Lorsque le marnage passe par un minimum, la marée est dite de morte-eau. Elle correspond aux
phases de premier et de dernier quartiers de la Lune, appelées quadratures. Elle s'explique par les
effets opposés de la Lune et du Soleil.
Donc, à chaque pleine lune et à chaque nouvelle lune, environ tous les quinze jours, les amplitudes de
marée passent par un maximum. A chaque premier quartier et dernier quartier, les amplitudes de marée
passent par un minimum.
Les vives-eaux et mortes-eaux interviennent avec un certain retard par rapport aux syzygies et aux
quadratures. Ce retard est l'âge de la marée.
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Vives-eaux et mortes-eaux
LE MARNAGE ET LES TYPES DE MARÉE
LE MARNAGE
Le marnage est la différence entre une pleine mer et une basse mer successives. Le marnage varie selon la
période de vive-eau, moment où il est plus fort et la période de morte-eau où, a contrario, il est plus faible.
Les marnages peuvent être très différents d'une zone à l'autre. Le marnage maximal observé dans le
monde est dans la baie de Fundy , au Canada entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Le
marnage peut y atteindre jusqu'à 16m.
En France, dans la baie du Mont-Saint-Michel, le marnage peut atteindre jusqu'à 13m par forts
coefficients.
Les trois cartes suivantes montrent les marnages moyens observés à travers le monde :
Pour l'Atlantique et la Méditerranée, pour l'Océan Indien et l'Océanie, et pour le Pacifique.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE MARÉE
On distingue quatre grands types de marée selon les importances relatives des composantes semi-diurnes
et diurnes. Ces quatre types de marée ont été observés dans le monde entier.
Les trois cartes suivantes montrent les différentes zones où l'on trouve ces quatre types de marée :
Pour l'Atlantique et la Méditerranée, pour l'Océan Indien et l'Océanie, et pour le Pacifique
Type semi-diurne (zone bleue)
Les composantes diurnes sont négligeables devant les composantes semi-diurnes. Il y a alors deux pleines
mers et deux basses mers d'importances sensiblement égales par jour. Ce type de marée est prépondérant
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en Atlantique.
En France, on associe à l'amplitude de l'oscillation de la marée semi-diurne, un coefficient dit coefficient
de marée.
Type diurne (zone rouge)
Les composantes semi-diurnes sont négligeables devant les composantes diurnes. Il y a une pleine mer et
une basse mer par jour.
Type semi-diurne à inégalitédiurne (zone verte)
C'est un cas intermédiaire entre les deux marées précédentes. Les composantes diurnes ne sont pas
négligeables. La marée présente toujours deux pleines mers et deux basses mers par jour, mais les hauteurs
des pleines mers ou des basses mers consécutives peuvent être très différentes.
Type mixte (zone jaune)
Autre cas intermédiaire, mais cette fois, les composantes diurnes sont très importantes. Il y a tantôt deux
pleines mers et deux basses mers par jour (lorsque la Lune est à l'équateur) et tantôt une pleine mer et une
basse mer par jour (lorsque la déclinaison de la Lune est proche de son maximum).
Figure : types de marée
LE COEFFICIENT DE MARÉE
En France, on associe à l'amplitude de l'oscillation de la marée semi-diurne, un coefficient dit coefficient
de marée.
ATTENTION, les valeurs indiquées dans l'Annuaire des marées, tome 1 - Ports de France pour chaque
heure de la pleine mer sont les valeurs calculées pour le port de Brest.
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La prédominance de la marée semi-diurne sur les côtes de La Manche et de l'Atlantique confère au
coefficient de marée de Brest son caractère général, valable sur les côtes Atlantique et Manche. Il permet
de façon simple et rapide de connaître l'importance de la marée un jour donné et en particulier les dates
des grandes marées.
COMMENT EST CALCULÉ LE COEFFICIENT DE MARÉE ?
Le coefficient est calculé pour une pleine mer. C'est le quotient du marnage semi-diurne de la formule
harmonique par la valeur moyenne du marnage pour les marées de vive-eau d'équinoxe, admise à 6,1m à
Brest. C'est un nombre sans dimension compris entre 20 et 120 et qui varie peu d'un jour sur l'autre. Par
convention, le coefficient 100 est attribué au marnage semi-diurne moyen lors des vives-eaux voisines des
équinoxes (21 mars, 21septembre).
* marées extraordinaires de vive-eau d'équinoxe; le marnage à Brest est admis à 7,32m d'où le
coefficient maximal de 120
* marées de vive-eau moyenne : 95
* marées moyennes : 70
* marées de morte-eau moyenne : 45
* marées de morte-eau les plus faibles; le marnage à Brest est admis à 1,22 m, d'où le coefficient
minimal de 20.
On explique que, dans un même port, des hauteurs d'eau prédites correspondant à un même coefficient
sont légèrement différentes par le fait que le coefficient est déterminé avec le marnage semi-diurne qui,
lui, est calculé en ne tenant compte que des ondes semi-diurnes, alors que les hauteurs d'eau prédites sont
calculées en prenant en compte toutes les ondes.
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OBSERVATION DE LA MAREE
(Extrait du Manuel des Hydrographes édité par le SHOM)
Pour observer la marée, la hauteur du niveau de la mer est mesurée en fonction du temps par rapport à un
niveau de référence. Ce niveau peut être, par exemple, le plan horizontal passant par la graduation 0 d'une
échelle de marée.
QUI OBSERVE LA MAREE ?
le SHOM, par l'intermédiaire d'un réseau d'observatoires permanents et occasionnels. Ces données
sont disponibles à l'ensemble de la communauté scientifique ;
l'ensemble des services hydrographiques étrangers ;
Les Ports Autonomes( Dunkerque, Le Havre , Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, Bordeaux...) ;
les services maritimes de la DDE ;
divers organismes privés ou publics (l'EDF, l'IFRTP, les compagnies pétrolières, les universités...).
COMMENT OBSERVE-T-ON LA MARÉE ?
Par des observations ponctuelles.
Ces méthodes simples et peu coûteuses permettent à tous de mettre en évidence le phénomène de marée.
Un peu de temps et de curiosité suffisent .
Par des observations enregistrées en continu.
Ces méthodes d'observation sont plus lourdes mais sont indispensables pour les organismes qui
s'interessent à l'observation de la marée.
LES OBSERVATIONS PONCTUELLES DE LA MARÉE
L'échelle de marée
C'est une mire graduée en bois ou en plastique placée verticalement ; la graduation est formée de deux
bandes de carreaux de dix centimètres de côté, alternativement rouges et noirs ; cette mire est disponible
en tronçons.
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Le niveau de l'eau est lu au centimètre près en interpolant à vue dans le carreau et en moyennant sur
quelques secondes ( filtrage du clapot de période 2 à 5 s et de la houle de période 5 à 18 s) la hauteur
observée.
L'échelle de marée est facile à installer, pas chère et permet des lectures et des mesures directes de la
marée mais l'observation à l'échelle de marée nécessite un opérateur pour la lecture. Il n'est donc pas
possible d'avoir une lecture en continu. De plus cette lecture peut être imprécise, difficile voire impossible
s'il y a un clapot trop important.
La lecture à l'échelle de marée sert essentiellement au rattachement du zéro instrumental des marégraphes
ainsi qu'au contrôle de leur bon fonctionnement.
On peut voir ces échelles dans les ports, placées verticalement le long d'un quai ou d'un échafaudage, ou
selon leur plus grande pente pour les quais qui présentent du fruit (le fruit est l'angle entre la verticale et le
quai sur lequel s'appuie l'échelle) .
Le décamètre ruban
C'est un simple décamètre ruban au bout duquel est quelquefois fixée une sonde. Ce ruban est enroulé sur
un touret. On se place sur un repère nivelé au bord du quai. Le ruban est déroulé le long du quai. Lorsque
la sonde est en contact avec l'eau, une ampoule s'allume sur le touret. On lit alors la graduation sur le
ruban.
Le décamètre à sonde lumineuse sert essentiellement, comme l'échelle de marée, de moyen de mesures de
contrôle et de rattachement aux marégraphes analogiques ou numériques placés sur la zone. (cliquez ici,
pour voir un décamètre à sonde lumineuse)
L'OBSERVATION DE LA MARÉE EN CONTINU
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Les marégraphes analogiques.
Ce sont essentiellement des marégraphes à flotteur.
La méthode d'enregistrement la plus répandue est le graphe
de la hauteur en fonction du temps, appelé marégramme.
Un flotteur placé dans un tube vertical ou dans un puits de
tranquillisation en communication avec la mer, subit les
variations du niveau de la mer dues à la marée. Les trous de
communication avec l'extérieur sont assez étroits pour filtrer
les effets de la houle et du clapot mais assez grands pour
s'assurer que le niveau est le même à l'intérieur et à
l'extérieur du puits ou du tube.
Les variations de hauteur subies par le flotteur sont
transmises via un système de câbles et de poulies, et
transformées en déplacement vertical d'un stylet sur un
marégramme enroulé sur un tambour tournant entraîné par
un système d'horlogerie (un tour en un jour ou un tour en une
semaine) (cliquez ici pour voir le bloc d'enregistrement)
Le marégramme est donc rapporté à un axe horizontal des
abscisses gradué en heures et un axe vertical des ordonnées
gradué en mètres.
Cette technologie déjà ancienne est bien maîtrisée. Elle a été
longtemps utilisée dans les missions comme le seul moyen
qui permettait d'avoir une mesure de la marée qui puisse être
lue directement en continu.
les marégraphes numériques.
les marégraphes à capteur de pression
Le marégraphe de ce type est un appareil immergé , en général placé au fond de l'eau dans une cage
lestée. Le capteur de pression est constitué d'un quartz dont la fréquence propre, par effet piézoélectrique, varie en fonction de la pression qui s'exerce sur lui et de la température interne du marégraphe.
La variation entre la fréquence nominale et la fréquence enregistrée correspond donc à une variation de
pression et de température.
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La pression subie par le capteur est la somme de la pression atmosphérique et de la pression due à la
colonne d'eau au-dessus du capteur. La variation de la colonne d'eau correspond à la marée observée. La
valeur de fréquence émise par le quartz est traduite en une valeur de pression.
Selon un procédé classique en électronique, la pression est mesurée en échantillonnant le signal de
fréquence émis par le quartz, puis à la fin de la série de mesures appelée période d'intégration, la valeur
moyenne est archivée dans la mémoire interne de l'appareil. Les séquences de mesures sont pilotées par
une horloge interne à quartz.
On corrige les pressions acquises par le marégraphe en éliminant la pression atmosphérique et en reliant la
pression restante à la hauteur de la colonne d'eau (connaissance de la densité moyenne de l'eau).
Les marégraphes à capteur de pression, associés aux techniques numériques, permettent d'éviter des
infrastructures trop importantes et de réaliser des mesures au large. Ils ont une large autonomie tant en
capacité de mémoire qu'en autonomie électrique.
On déplore quelques pertes de matériels dues au vol des marques de balisage en surface ou au chalutage
de ces matériels immergés.
Les Marégraphes Côtiers Numériques (MCN)
Les MCN sont des marégraphes à capteur ultra-sonore installés dans certains observatoires permanents.
Depuis 1992, le SHOM a décidé de placer sur les côtes françaises un réseau de marégraphes permanents à
ultrasons. Les données acquises sont retransmises régulièrement par modem, via le réseau téléphonique, à
l'EPSHOM. (cliquez ici)
Le MCN est équipé d'un transducteur ultra-sonore. Ce transducteur, placé au-dessus de la surface de
l'eau, émet un court train d'impulsions ultrasonores (40-50 kHz) et détecte le signal réfléchi. Le temps
écoulé entre l'émission et la réception du signal est traduit en hauteur d'eau ; la variation de cette hauteur
d'eau est liée directement à la marée ( Schéma de l'observatoire de Brest-Penfeld). Le transducteur est
placé dans un puits de tranquillisation permettant de filtrer la houle et le clapot extérieurs. Le puits de
tranquillisation sert par ailleurs de guide d'onde et empêche l'onde ultrasonore d'être perturbée par les flux
d'air (vent). Globalement le transducteur perd 50% de sa portée hors puits ou conduit.
Le MCN enregistre une mesure périodiquement . Cette mesure est une moyenne effectuée sur une série
continue de mesures réalisées durant une période fixée par l'opérateur, appelée période d'intégration.
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Afin de filtrer les phénomènes de houle (période moyenne 5 à 8 s) et le clapot (période 2 à 5s), les
mesures enregistrées sont intégrées sur une période de temps en général de 2 minutes avec une cadence de
mesure de 10 minutes.
Les observations à l'aide de récepteurs GPS
L'observation de la marée comme application possible du GPS est en cours d'étude au SHOM.
Deux récepteurs GPS sont nécessaires. Le premier est placé en un lieu connu et sert de point de référence,
le deuxième est placé sur une bouée ou sur un navire. La marée est alors obtenue par traitement en mode
cinématique des données GPS. La précision obtenue sur la composante d'altitude est normalement
suffisante pour pouvoir reconstituer le signal de marée.
VOCABULAIRE DE LA MARÉE
Âge de la marée :
intervalle de temps entre la syzygie et le maximum de marnage qui suit.
Amplitude :
différence entre la hauteur d'une pleine mer ou d'une basse mer et le niveau moyen. Ce terme est
souvent utilisé à tort pour désigner le marnage.
Basse mer (abréviation BM) :
niveau le plus bas atteint par la mer au cours d'un cycle de marée.
Coefficient de la marée (abréviation C) :
quotient du demi-marnage dû aux composantes semi-diurnes par l'unité de hauteur. Il est exprimé en
centièmes. Les valeurs des coefficients correspondant aux pleines mers de Brest sont publiés dans
l'Annuaire des marées des ports de France.
Courant :
déplacement horizontal de particules d'eau de mer, caractérisé par une direction et une vitesse.
Déclinaison :
angle que fait la direction d'un astre avec le plan de l'équateur.
Échelle de marée :
Planche graduée servant à lire directement la hauteur de la marée par rapport au "zéro de l'échelle",
situé de préférence au niveau du zéro hydrographique.
Estran :
bande côtière comprise entre les niveaux atteints par les plus hautes mers et les plus basses mers,
alternativement émergée et submergée, il est limité par la laisse de pleine mer et la laisse de basse
mer.
Étale :
intervalle de temps pendant lequel le niveau de la mer reste sensiblement stationnaire, on parle,
selon le cas, d'étale de basse mer et d'étale de pleine mer.
Heure de marée :
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pour la règle des douzièmes, un sixième de l'intervalle,
pour l'utilisation des tableaux et cartes de courants, temps exprimé en heures de temps moyen
(temps de la montre) qui sépare de la pleine mer la plus proche.
Intervalle :
temps qui sépare une pleine mer et une basse mer consécutives.
Laisse :
niveau atteint par la marée à la pleine mer ou à la basse mer.
Ligne cotidale :
se dit d'une courbe passant par tous les points où la pleine mer a lieu à la même heure.
Marée :
mouvement à allure périodique du niveau de la mer, dû aux effets de l'attraction gravitationnelle
exercée par la Lune et le Soleil sur les particules liquides.
Marégramme :
graphique représentant les variations du niveau de la mer, en un lieu, en fonction du temps.
Marégraphe :
instrument d'enregistrement automatique et continu de la marée; il enregistre des variations de
hauteurs d'eau.
Marnage :
différence de hauteur entre une basse mer et une pleine mer successives.
Montant :
intervalle de temps entre une basse mer et une pleine mer consécutives. Synonymes: marée
montante, montée, flux..
Morte-eau (abréviation ME) :
période pendant laquelle le marnage passe par un minimum, après une quadrature.
Niveau moyen :
moyenne des hauteurs horaires sur un jour, un mois, une année ...
Niveau de mi-marée :
moyenne des pleines mers et des basses mers de vive-eau et de morte-eau moyennes.
Observatoire de marée :
site d'observation de la marée incluant l'appareil enregistreur appelé marégraphe, l'échelle de marée
et les repères de nivellement placés à proximité.
Pleine mer (abréviation: PM) :
niveau le plus élevé atteint par la mer au cours d'un cycle de marée.
Perdant :
intervalle de temps entre une pleine mer et une basse mer consécutives. Synonymes: marée
descendante, baissée, reflux.
Quadrature :
position de la Lune et du Soleil quand leurs directions par rapport à la Terre forment un angle droit
(terme général pour Premier Quartier et Dernier Quartier).
Revif :
période durant laquelle l'amplitude de la marée augmente entre une morte-eau et une vive-eau.
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Seiche :
petite oscillation de courte période du niveau de l'eau qui se superpose à la marée, souvent
rencontrée dans les rades et les ports.
Syzygie :
position qu'occupe la Lune en conjonction ou en opposition avec le Soleil (terme général pour
Nouvelle Lune et Pleine Lune).
Type de marée :
classification de la marée selon l'importance relative des composantes diurnes et semi-diurnes.
Unité de hauteur :
demi marnage de la marée de vive-eau qui suit une syzygie d'équinoxe moyenne.
Vive-eau (abréviation VE) :
période pendant laquelle le marnage passe par un maximum, après une syzygie.
Zéro hydrographique ou zéro des cartes :
Niveau de référence à partir duquel sont comptées positivement vers le nadir les sondes portées sur
les cartes marines et positivement vers le zénith les hauteurs de marée. En France, le zéro
hydrographique est voisin du niveau des plus basses mers théoriques.
LA PREDICTION DE MAREE
AU SHOM
Pour prédire la marée en un lieu, il est nécessaire de l'observer afin de l'analyser. Cette analyse est la
détermination des ondes composantes de marée. Elle nécessite une observation de la marée sur une
longue durée.
Les Annuaires de marée
Le SHOM publie chaque année deux annuaires de marée couvrant pour le premier la France
métropolitaine et pour le second, l'outre-mer dont les DOM-TOM. Ces ouvrages sont disponibles un an à
l'avance.
L'Annuaire des marées des ports de France fournit les prédictions de pleines et basses mers pour 22 ports
principaux situés sur les côtes de la Mer du Nord, de La Manche, de l'Océan Atlantique et de la Mer
Méditerranée. Il fournit par ailleurs les corrections de marée par rapport aux ports principaux pour 240
ports rattachés (155 ports français, 58 ports britanniques et irlandais, 10 ports belges et néerlandais, et 17
ports espagnols).
L'Annuaire des marées outre-mer fournit les prédictions de pleines et basses mers pour 36 ports
principaux et les corrections pour 194 ports rattachés.
Les logiciels de prédiction de marée
Des logiciels de prédiction de marée sont proposés par le SHOM :
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Serveur télématique 3615 SHOM
Ce serveur permet de calculer la marée prédite pour l'ensemble des ports de France (à l'exception
des ports d'estuaire) et des ports principaux d'Europe et de Méditerranée ;
le serveur INTERNET du SHOM
Ce serveur permet de calculer la marée prédite pour l'ensemble des ports de France (à l'exception
des ports d'estuaires) et des ports principaux du monde pour le passé et pour les trois jours à venir.
Logiciel PREDIT (versions en langues française ou anglaise)
Le logiciel Predit permet de prédire la marée dans les principaux ports du monde ; la méthode de
calcul utilisée repose sur la formule harmonique complète, la précision dépend uniquement des
constantes utilisées.
La cession de ce logiciel n'est consentie qu'après signature d'une convention.
Les données d'entrée du programme sont les constantes du port choisi, la date et l'heure.
Ce logiciel calcule au choix :
les coefficients de marée de Brest
la hauteur d'eau à une heure donnée
les heures et hauteurs des pleines et basses mers
un fichier des heures pour une hauteur donnée
un fichier des pleines et basses mers (type annuaire)
un fichier de hauteurs à un pas de temps déterminé par l'utilisateur
la courbe de marée
Les constantes harmoniques des ports sont fournies à la demande.
Seules les constantes des ports français peuvent être délivrées par l'EPSHOM.
Les constantes harmoniques des ports étrangers doivent être demandées aux autorités responsables
des pays concernés.
Les logiciels de calcul, les composantes harmoniques, ainsi que les résultats de calculs de marée ne
peuvent en aucun cas, ni être reproduits, ni être communiqués à un tiers, ni faire l'objet d'une
commercialisation sans l'accord préalable de l'EPSHOM.
La Base de Données Marée et Courant du SHOM ( BDMCS)
Les observations de marée réalisées dans les ports principaux de France et d'outre-mer sont disponibles
sous certaines conditions d'utilisation de ces données et sous couvert d'une convention bilatérale entre le
SHOM et le demandeur. La BDMCS couvre l'ensemble des observatoires permanents ou provisoires mis
en place par le SHOM au cours des années.
Pour obtenir de plus amples renseignements et recevoir la plaquette d'information complète sur ces
produits, écrire à :
EPSHOM
13 rue du Chatellier, BP 426
29275 Brest Cedex
FRANCE
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