entretien Stéphane Verdino et Emilie Bonaventure

Transcription

entretien Stéphane Verdino et Emilie Bonaventure
Questions croisées à Stéphane Verdino et Emilie Bonaventure
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Qu’est–ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ?
Emilie Bonaventure : Nous avons été présenté par un ami commun. Stéphane était au
début de sa Marque et mon agence avait à peine 2 ans. J’ai tout de suite été conquise
par ses sacs, par leur grande sobriété à un moment où le bling-bling avait envahi le
marché. Cela a été un déclic, une véritable appropriation du produit…. Et j’ai vu dans
l’architecture des sacs et dans leurs lignes de structure, une envie de créer un espace
dépouillé avec des lignes de force pouvant combiner de nombreuses références à des
créateurs du 20ème siècle : architectes, plasticiens, designers, photographes,
chorégraphes…
Stéphane Verdino : Pour ma part, le fait qu'Emilie soit en premier lieu venue vers moi
pour mon travail est une grande marque d'affection. Elle m'a ensuite fait découvrir le sien
pour lequel j'ai le plus grand respect. Nous nous sommes lentement approchés,
apprivoisés l'un l'autre. Elle a compris et parfois devancé mes envies et mes craintes.
Je pense qu'Emile apporte à mon univers la douceur qui me fait défaut, elle est mon
Ying, ou mon Yang, au choix.
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En quoi vos univers se rejoignent ?
SV : La poésie... La sienne est soyeuse, la mienne plus abrupte, mais dans ce que nous
faisons au quotidien, est toujours présent une sorte d'idéal, une quête de pureté qui
ressemble à de la poésie. James Turrell, Mallet Stevens, Mondrian... Je commence mes
phrases, elle les finit.
EB : Nous avons découvert avec le temps que nos références, nos centres d’intérêt et
nos aspirations – tout en empruntant un chemin différent - étaient souvent les mêmes :
les icones post-modernes des années 50-70, chiner aux Puces, arpenter les galeries,
l’obsession des détails, l’épure et aussi le goût du travail, la persévérance, la
détermination….…. le Japon, et puis Etienne Daho avec Corps et Armes en l’an 2000:
Ouverture. Tout ça est un signe pour créer une boutique !
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Quelle est pour vous la boutique idéale aujourd’hui ?
SV : Un lieu baigné d'une douce lumière, où l'on est reçu et conseillé avec gentillesse,
dans lequel il est possible de flâner d'un objet à un autre et où l'échange est possible.
EB : Une boutique idéale au risque de paraître « Vieille Ecole » c’est avant tout une
qualité d’accueil et un vrai conseil professionnel, la grande taille des cabines d’essayage
pour les boutiques de mode….une sélection singulière et un parti pris : j’en ai assez des
boutiques où l’on retrouve le même produit et le même merchandising quelque soit la
ville ou le pays !
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Le noir/le blanc, le blanc/le noir ?
SV : C'est toujours pour moi un saut dans le vide que de choisir une couleur, alors depuis
toujours je me refugie dans l'épais cocon du noir & blanc.
Mais c'est aussi mon attirance pour le minimalisme, le pur, l'optique... le "presque rien"
qui claque.
EB :
Le noir : Ma couleur Mode, presque un uniforme ! L’œuvre de Pierre Soulages, et Le
noir, c’est toutes les couleurs à la fois…
Le Blanc : la couleur de mon lieu de vie et de travail, et certains de mes plus beaux
souvenirs de décor…
Le Noir et Blanc : Les vêtements de religieux, La maison Chanel, L’Hotel Morgans réalisé
par Andrée Putman à New York
Si vous deviez décrire la boutique Stéphane Verdino en 3 mots ?
EB : Sa Maison Mère
SV : LINEAIRE, LUMINEUSE et INVITANTE