La campagne de solidarité internationale Génération Nutrition s

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La campagne de solidarité internationale Génération Nutrition s
La campagne de solidarité internationale Génération Nutrition s’installe au Salon de
l’Agriculture 2015 pour l’opération :
« Ramène ta fraise contre la faim ! »
Que fait « Génération nutrition » au SIA?
Génération Nutrition fait appel à la mobilisation du public via l’opération « Ramène ta fraise contre la faim ».
L’objectif est
 de rappeler que l’agriculture est un instrument fondamental pour lutter contre la faim et la sousnutrition
 d’appeler le gouvernement français à faire de la sécurité alimentaire un axe majeur de son aide au
développement,
La mobilisation doit en particulier s’accentuer pour permettre
aux petits agriculteurs des pays touchés par le fléau de vivre
de leur production et de se développer. En effet, aujourd’hui
près de ¾ des victimes de la faim sont des agriculteurs, ceux-là
même qui nourrissent le monde. La campagne Génération
Nutrition sera présente au salon de l’agriculture à travers un
stand de sensibilisation et de mobilisation et engagera le
public dans l’opération « Ramène ta fraise contre la faim »,
invitant chacun à s’approprier les expressions issues de notre
potager. Pour en savoir plus : http://www.generation-nutrition.fr/
Retrouvez nous hall 4, stand B39 - ou sur les réseaux sociaux avec le #RamèneTaFraise.
Contacts presse :
Cécile Cailliez (Action contre la faim) : 01 70 84 71 33 / 06 63 53 37 91
Claire Labat (PU-AMI) : 01 80 88 72 64 / 06 06 61 74 22
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L’agriculture : du champ à l’assiette
Sans conteste, le secteur agricole est un pilier de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Alors que 805
millions de personnes souffrent aujourd’hui de faim dans le monde, il faut s’assurer que l’agriculture
contribue pleinement à nourrir les hommes et les femmes. Cet objet premier de l’agriculture, mérite
d’être rappelé, car il arrive souvent que l’on donne la priorité à d’autres objectifs.
L’augmentation de la production agricole n’entraîne pas nécessairement une bonne sécurité
nutritionnelle. C’est par exemple le cas au Mali dans la région cotonnière de Sikasso, qui est victime
d’une situation à priori paradoxale: celle d’une région prospère sur le plan agricole mais qui enregistre
des taux de sous-nutrition parmi les plus élevés du pays.
« Les spécialistes de l’agriculture et les nutritionnistes doivent apprendre les uns des
autres. La nutrition peut élargir le spectre de ce que l’agriculture peut faire pour
améliorer le développement économique et social (...). Les nutritionnistes, eux, ont
besoin de mieux comprendre les objectifs agricoles et d’en tirer parti. » 1
Le rôle et le potentiel de l’agriculture pour faire reculer la faim et la sous-nutrition ne se limitent pas à la
production d’aliments.
Le développement agricole n’entraîne pas
automatiquement une amélioration de la nutrition
au niveau des ménages ou de la communauté. On
dénombre sept passerelles principales reliant
l’agriculture et la nutrition et qui montrent que
l’agriculture peut avoir tant des effets positifs que
des effets potentiellement négatifs sur la nutrition :
le rôle de l’agriculture comme pourvoyeuse directe
d’aliments, comme génératrice de revenus
permettant d’acheter de la nourriture ou d’avoir
accès à la santé, mais aussi comme facteur jouant
sur la disponibilité des femmes dans leur rôle de
mères et responsables du foyer... Les politiques
agricoles doivent donc intégrer des mesures
appropriées permettant de maximiser les effets
positifs tout en évitant ou atténuant les impacts
négatifs: Bon nombre de politiques agricoles
pourraient être bien plus efficaces dans la lutte
contre la sous-nutrition si elles prenaient mieux en
compte ces liens et si les divers acteurs du secteur
agricole étaient formés aux enjeux nutritionnels de
l’agriculture.
Le rôle de l’agriculture est donc primordial. Pour en savoir plus La nutrition : l’affaire de tous
1
A leadership Strategy for reducing hunger and malnutrition in africa: the agriculture-nutrition advantage
2
Aujourd’hui, deux types de modèles agricoles s’opposent en de nombreux points :
-
D’un côté une agriculture à niveaux élevés d’intrants et de capitaux, à forte empreinte
environnementale, tournée vers l’agro-business et le commerce extérieur,
De l’autre une agriculture familiale et paysanne qui produit 70% de l’alimentation de la planète
et a un impact limité sur les écosystèmes.
Alors que le modèle de l’agro-business est en train de gagner du terrain dans les pays du sud, souvent au
détriment d’une agriculture profitant aux petits agriculteurs, il est essentiel que le monde politique et
les gouvernements soutiennent fermement l’agriculture locale, vivrière et familiale et reconnaissent
que tous les modèles agricoles ne se valent pas lorsque l’on veut lutter contre l’insécurité alimentaire
et la sous-nutrition.
A retenir
 Aujourd’hui, les ¾ de ceux qui ont faim sont des agriculteurs
 Le premier rôle de l’agriculture doit être de nourrir les populations locales et les plus
vulnérables
 L’agriculture est un instrument clé de lutte contre la faim et la sous-nutrition
 Tous les modèles agricoles ne se valent pas lorsque l’on veut lutter contre l’insécurité
alimentaire et la sous-nutrition.
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Ce que GENERATION NUTRITION demande à la France
En 2009, aux lendemains de la crise alimentaire mondiale et avec une forte implication française, les
membres du G8 ont lancé l’initiative de l’Aquila pour la sécurité alimentaire pour 3 ans. En 2012, les
engagements financiers étaient loin d’avoir été honorés. Sur les 22 milliards de dollars promis, 25%
n’avaient toujours pas été dépensés en 2013. Quant à la France, elle n’a finalement déboursé que 54%
des sommes promises, le reste restant dans la catégorie «en cours de décaissement ». Malgré un
affichage important, l’aide allouée au secteur « sécurité alimentaire » n’a pas été à la hauteur des
annonces et elle n’a pas été résolument orientée vers la lutte contre la faim et l’insécurité nutritionnelle
En dépit des engagements de la France à faire de l’agriculture locale « une priorité absolue» et à
«mettre le paquet sur l’agriculture des pays en voie de développement », les enveloppes dédiées au
secteur sont restées limitées. En 2013, l’AFD indique avoir dépensé 338 millions d’euros dans le secteur
agriculture et sécurité alimentaire. Une contribution sans doute encore surestimée, au vu du flou relatif
à la comptabilisation des programmes relevant effectivement de la sécurité alimentaire
Dans les textes cadres de la politique française comme dans les
discours des ministres, le gouvernement français affiche depuis
plusieurs années un soutien fort à l’agriculture familiale et à l’agroécologie. Cependant, en réalité les orientations des politiques de
développement de la France sont plutôt en faveur de l’agroindustrie. En faisant partie de la très critiquée « Nouvelle alliance
pour l’insécurité alimentaire et la nutrition » (NASAN) du G8, la
France est par exemple en totale contradiction avec ses
engagements en faveur de l’agriculture familiale et paysanne et de
l’agro-écologie.
Dans une situation de concurrence accrue entre modèles agricoles,
nous appelons la France à prioriser les investissements qui
répondent à l’intérêt général et non pas à des intérêts particuliers.
Il est primordial d’accroitre les investissements publics en faveur
des agricultures familiales paysannes et de soutenir les
investissements des agriculteurs familiaux. En particulier, il s’agit d’assurer que les projets agricoles
financés par la France aient un impact positif et mesurable, non seulement sur la création de richesses
pour tous, mais aussi sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le revenu et l'emploi des plus
vulnérables, de même que sur la protection des écosystèmes et le climat.
A retenir :
 De par certains de ses investissements, la France soutient des modèles agricoles qui vont à
l’encontre de ses engagements pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim.
 La France doit recentrer son aide au développement sur l’agro écologie et l’agriculture
familiale et paysanne
 La France doit s’assurer que ses investissements aient un impact sur la sécurité alimentaire et
nutritionnelle
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