3 – Pour vivre le Psaume aujourd`hui Psaume 130 1 – Pour goûter

Transcription

3 – Pour vivre le Psaume aujourd`hui Psaume 130 1 – Pour goûter
Face à cette grandeur il se sent pauvre, mais ce néant le remplit de sérénité,
d’authenticité.
Ainsi en cherchant à comprendre ce psaume, on sort d’une interprétation un
peu trop évidente, immédiate, comme s’il s’agissait du psaume de la
simplicité tranquille, de la médiocrité atteinte par l’apaisement des désirs.
Nous entrons en revanche au cœur de sa signification : l’homme reconnaît
que Dieu est tout, que Dieu seul est grand, qu’on peut se fier
inconditionnellement à lui, et que tout peut donc être tenté en lui. C’est un
sens très profond de l’absolu de Dieu :
- solide rempart pour l’homme, par son amour maternel ;
- réalité à laquelle l’homme peut se confier aveuglément, face à
laquelle il n’est rien, mais dans laquelle tout est possible ;
Rien n’est supérieur aux forces de l’homme, quand il accomplit toute chose
en Dieu et selon la vérité que, jour après jour, celui-ci nous manifeste ; quand
l’homme ne marche plus derrière ses rêves, mais dans la vérité de Dieu.
3 – Pour vivre le Psaume aujourd’hui
1.
2.
Par sa dernière strophe, ce psaume se manifeste en réalité comme
celui de tout un peuple. Que dit-il alors à l’Eglise aujourd’hui ?
Savons-nous, comme l’Eglise, espérer en l’absolu de Dieu ? Avonsnous cette confiance, non dans les œuvres de nos mains, mais en
Dieu seul dont provient la force de ces œuvres ?
Que me dit ce psaume à moi ? Chacun de nous peut s’interroger :
quelle est ma confiance en Dieu ? Quel est mon abandon en lui ? Estce que j’éprouve la sérénité de qui s’abandonne en lui, ou y a-t-il au
fond de moi beaucoup d’inquiétude, d’angoisse, de peur ?
Nous pourrons nous appliquer ce psaume en nous référant aux paroles du Nouveau
Testament : « Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme des
enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ».
Il faudrait arriver à cette simplicité absolue d’abandon au Dieu tout-puissant.
Demandons dans la prière que cette certitude absolue devienne le fondement de
notre vie, et que toutes nos actions soient donc marquées de cette ferme espérance.
Psaume 130
[1]
Seigneur, je n'ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.
[2]
Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
[3]
Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.
ème
Dans la liturgie eucharistique, le psaume 130 est proclamé le 32
dimanche
ordinaire de l’année A
ère
Dans la liturgie des Heures, on le chante à l’office des lectures du samedi de la 1
ème
semaine au temps ordinaire et au vêpres le mardi de la 3 semaine.
1 – Pour goûter le Psaume
Ce psaume balise fort bien l’entrée du chemin de l’homme vers Dieu.
C’est l’un des plus brefs de tout le psautier, composé seulement de trois
strophes. Il pourrait même sembler trop simple, on pourrait presque se
demander s’il y a quelque chose à dire à son propos, car tout est clair dans
les mots qu’il utilise.
Dans la première strophe on trouve une série d’expressions
négatives : « Je n’ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni
grands desseins, ni merveilles qui me dépassent ». Cette première strophe
définit donc ce que l’homme ne veut pas être, ne doit pas être face à Dieu.
Hélas, il se sent pourtant souvent ainsi, mais il veut changer.
La deuxième strophe exprime en revanche ce que l’homme est en
réalité et veut être face à Dieu : « l’âme égale et silencieuse…comme un
enfant, comme un petit enfant contre sa mère ».
La troisième strophe étend de façon inattendue cette scène, qui
semblait nettement personnelle, à tout le peuple de Dieu. Ce qui est dit ici
vaut non seulement pour l’homme individuel, mais pour tout le peuple.
Voilà très simplement le message du psaume, en d’autres termes ce
qu’il nous dit à première lecture. Cependant, derrière cette apparente
simplicité, ce psaume n’est pas si évident qu’il y paraît. Prenons par exemple
la première strophe : « Je ne poursuis pas de grands desseins », autrement
dit je n’ai pas pris un chemin de grandeurs. Pourquoi ? Ce besoin permanent
de se dépasser, de rechercher des choses au-dessus de lui, plus grandes que
lui, n’est-il pas précisément une caractéristique intime de l’homme ? De
même, à propos de la deuxième strophe, avec l’image du bébé dans les bras
de sa mère, on peut se demander : " Mais comment l’homme peut-il dormir
ainsi quand le monde est à l’agonie ; comment l’homme peut-il avoir pour
idéal cette placidité, quand tout autour de lui est en tumulte ? ". Ce psaume
n’est donc pas si facile à recevoir dans son message ; cherchons à
l’approfondir pour comprendre ce qu’il veut véritablement dire.
2 – Pour aller plus loin
Commençons par ce qui semble le plus simple, cette image du bébé
dans les bras de sa maman. Même du point de vue linguistique de la
traduction, il n’est pas facile de la comprendre, car l’image la plus immédiate
qui pourrait nous venir à l’esprit est celle d’un bébé de quelques mois, qui
pleure et s’agite parce qu’il veut boire. Et quand il a été allaité, nourri, il
s’endort paisiblement entre les bras de sa mère. Cela semblerait l’image la
plus juste : le bébé allaité est paisible. En réalité pourtant l’hébreu comporte
le mot " sevré ", c’est-à-dire qu’il ne s’agit déjà plus d’un nourrisson du
premier âge. Par ailleurs, selon ce qu’on sait du monde hébraïque, du monde
oriental, et des indications que nous donne la Bible, le terme de la période
d’allaitement venait relativement tard. La traduction par « petit enfant » est
donc moins précise que le mot hébreu. Ce substantif signifie « un enfant de
trois ans », un petit enfant qui a achevé son cycle d’allaitement, se meut,
marche et parle. L’image n’est donc pas celle du nouveau-né, mais celle de
l’enfant qui a déjà choisi sa mère. Il a commencé à la reconnaître, à la saisir
consciemment comme une personne en qui il peut avoir pleine confiance.
C’est un petit enfant qui commence déjà à se mouvoir, à jouer, à en
rencontrer d’autres, et à un certain moment il est pris de frayeur parce qu’il
se trouve face à des personnes ou des choses plus grandes que lui. Il court
alors se réfugier entre les bras de sa mère, et là il retrouve sa sérénité, sa
paix. C’est un petit enfant qui, dans les premiers moments de sa vie, sait qu’il
a un point de référence sûr, d’où il repartira ensuite pour de nouvelles
confrontations. Ce petit enfant n’est pas abandonné à lui-même, il avance
dans l’existence en ayant un point de référence absolu, dont il ne peut
douter d’aucune manière, où il sait pouvoir se réfugier, et dont il peut
repartir pour affronter la vie avec courage.
Dans la première strophe, là où notre traduction dit : « Je n’ai pas le
cœur fier », l’hébreu dit en réalité : « Mon cœur ne monte pas en haut, il ne
va pas sur les hauteurs, mes yeux ne regardent pas vers le haut ». Que peuton lire derrière ces expressions ? En réalité elles rappellent le culte des
hauteurs, le culte des idoles qui se trouvent sur les montagnes vers lesquelles
l’homme tourne les yeux pour trouver une sécurité immédiate. Ici donc le
psalmiste n’est pas simplement l’homme qui se tient dans une certaine
médiocrité de l’existence et a appris à renoncer à de plus grands désirs par
une certaine philosophie : " Mieux vaut désirer peu, car dans la vie on peut
obtenir peu ! ". Ce n’est pas l’homme qui a appris à travers une maturité un
peu lasse à mettre d’accord désirs et réalisations en restreignant l’ampleur
de ses désirs. En réalité c’est l’homme qui cherche sa grandeur et sa vérité,
non en se confiant aux œuvres de ses mains ou aux rêves ambitieux de sa
puissance, devenus mythiques ou idolâtrés, comme des puissances dont il
pourrait disposer à sa guise. C’est l’homme qui, ayant refusé toutes les
formes d’idolâtrie, reconnaît que Dieu est sa seule grandeur. Ne pas
poursuivre de grands desseins veut dire pour l’homme biblique : Dieu seul
est grand. C’est donc l’homme qui reconnaît la grandeur infinie de Dieu.
Prier avec le psaume 130
Dieu, viens à mon aide. Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient
pour les siècles des siècles. Amen.
Hymne : Sans fin, Seigneur, Dieu notre Père
Sans fin, Seigneur, nous te louerons :
La terre exulte d’allégresse ;
Béni sois-tu, Dieu des vivants !
Sans fin, ton Verbe en nos paroles,
Sans fin, Seigneur, te chantera ;
L’amour s’éveille en nos cœurs d’hommes
Au nom du Fils, ton bien-aimé.
Heureux les hommes qui t’adorent,
Le monde ouvert à ton amour ;
L’Esprit déjà te nomme Père :
Un jour, Seigneur, nous te verrons.
Antienne : A toi, le peuple des humbles, la joie de ton Dieu, ton créateur !
Psaume 130
[1]
Seigneur, je n'ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.
[2]
Non, mais je tiens mon âme
Egale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
[3]
Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.
Antienne : A toi, le peuple des humbles, la joie de ton Dieu, ton créateur !
Parole de Dieu
(Ez 37, 12b-14) Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos
tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous
ramènerai sur la terre d'Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur,
quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple !
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous installerai sur
votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur : je l'ai dit, et je le
ferai. » Parole du Seigneur.
Répons
R/ Toi la Résurrection et la Vie,
* Jésus, tu as détruit la mort.
V/ Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez.
* Jésus, tu as détruit la mort.
V/ Je suis le Seigneur : je l’ai dit et je le ferai.
* Jésus, tu as détruit la mort.
R/ Toi la Résurrection et la Vie,
* Jésus, tu as détruit la mort.
Intercession Ô Christ, lumière sans déclin, tandis que le jour baisse, reçois
le sacrifice de notre louange et notre prière :
R/ Reste avec nous, Seigneur, il se fait tard !
Ô Christ, toujours vivant dans ton Eglise, conduis-la par ton Esprit à la
plénitude de la vérité. R/
Roi de la création nouvelle, tourne nos désirs vers le monde à venir.
R/
Sauveur du monde, révèle ta miséricorde à ceux qui connaissent la
maladie, les épreuves et la mort. R/
Intentions libres… R/
Notre Père
Oraison Dieu, qui agrandis toujours ton Eglise en lui donnant par le
baptême de nouveaux enfants, accorde à tes fils d’être fidèles toute
leur vie au sacrement qu’ils ont reçu dans la foi. Par Jésus Christ, ton
Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen