Journal d`un voyage en Thaïlande Anne Bitran Aujourd`hui
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Journal d`un voyage en Thaïlande Anne Bitran Aujourd`hui
Journal d'un voyage en Thaïlande Anne Bitran Aujourd'hui 2 décembre 2013, début du voyage. Il est 10h50, nous décollons dans cinq minutes. Dans neuf jours cela fera trois mois qu'Olivier s'est cassé la hanche. Aujourd'hui il boite encore mais peut marcher sans béquilles. Beaucoup d'embûches à ce voyage. En Thaïlande un coup d'Etat se prépare. Les bâtiments officiels sont occupés, l'armée est de la partie. Jeudi 5 c'est l'anniversaire du roi, jour où tout devrait être rentré dans l'ordre... Pour l'instant c'est plutôt le chaos ! Juste avant le départ, j'ai perdu mes clefs, mon téléphone, mon pic à cheveux et mon bonnet. sensation mélangée d'angoisse et d'excitation. On part envers et contre tout ! 4 décembre Première journée d'atelier avec 30 maitresses de maternelle, dans une salle de la fac d'économie de Hat Yai. Nous sommes accueillis par Ajarn Pbu, directrice of the Art and Cultural Center, prince of Songkla University. Le matin, présentation et monstration de nos marionnettes : Ginette guirolle, Josef le soldat, le prince Prospéro, Choucroute, la femme àbarbe et l'homme tronc, les petites marionnettes‐freaks à tête d'os, quelques petites marionnettes en mousse... Présentation des techniques de fabrication et de manipulation, puis les stagiaires esaient chaque marionnette, par petits groupes. A midi déjeuner dans le hall ouvert de l'université, par ailleurs en effervescence autour des événements de BKK. l'après‐midi, avec les objets qu'elles ont apportés, les stagiaires fabriquent des marionnettes avec pour contrainte la nécessitė de prévoir une prise pour la tête et une articulation souple du cou, pour pouvoir donner toute son expression à la tête. puis, chacune leur tour, à une, deux ou trois, elles jouent une petite scène. elles ont travaillé à la construction assises à même le sol. Elles sont très habilesnde leurs mains et ont réalisé leurs marionnettes assez rapidement (en une heure et demi environ)., avec, pour une dizaine d'entre elles, de très jolis résultats, libres et inventifs. En fin d'après‐midi, nous sommes allés sur un petit marché organisé par la fac, où nous avons acheté des merveilles pour le dîner : beignets de fruits de mer, brochettes de poulet, champignons et tofu, délicats petits desserts à l'oeuf, spécialités du sud... que nous avons dégustées avec Tom, Thomorn et Gao sa femme, sur le campus. Celui‐ci est immense : il accueille 15000 étudiants et forme comme une petite ville dans la grande (Hat Yai, 2 millions d'habitants), cernée par de hauts grillages et des check‐points qui contrôlent entrées et sorties. En fin de journées, nous avons rencontré le vice‐président de la fac, parlé politique et des evts en cours. Un homme jeune, intéressant et passionné. 5 décembre Anniversaire du roi ! Le matin, visite à Nakarin Chathong, "National Artist", maître du théâtre d'ombres thaï. nous avons regardé des vidéos et il nous a expliqué l'importance des premières scènes d'introduction avant le spectacle proprement dit : l'ermite avec son grand bâton vient chasser les mauvais esprits, puis Shiva sur son buffle apporte sa protection. il a parfois le cou noir, en souvenir de la fois où, pour protéger les humains, il a avalé tout le poison que Naga, le serpent leur destinait. Les ombres sont en cuir translucide, certaines sont en peau de tigre, particulièrement résistante. Nakarin Chathong est un monsieur âgé (65 ans environ, ce qui, en Thaïlande, est déjà un âge vénérable) très heureux d'avoir de la visite et désireux de transmettre son savoir‐faire. Il nous montre les multiples cahiers dans lesquels il consigne ses connaissances et les textes de ses spectacles. Son cabinet est rempli de portraits de ses professeurs de théâtre d'ombres et, sur un autel composé d'une multitude de petites statues de Bouddha, figure en bonne place une silhouette de singe qui lui vient d'un de ses maîtres. vers 15h, un Pad‐Tai sur une jolie place de Hat Yai faisant penser à un décor de western. Mais nous avons peu d'appétit car le somptueux petit déjeuner traditionnel chinois offert par Ajarn Pbu, nous avait tous rassasiés ! 6 décembre Jour de la première du BELLY PUPPET SHOW. Matinée tranquille, petite répète des chansons dans la chambre d'hôtel. On retrouve Toto, Tom et Gao au Tempo Café (chez Ek) à 13h. Montage dans l'après‐midi et répètes. Tom nous regarde et nous fait ses retours. Nous parlons de la nécessité d'une discussion avec le public après le spectacle et du contenu des chansons : la Goualante du Pauvre Jean, J'ai rendez‐vous avec vous, J'ai deux amours, Que je t'aime, Les femmes ça fait pédé, L'amour c'est du pipeau, Fernande. A 19h, la salle est pleine (environ 30‐35 personnes. le spectacle n'est pas encore rôdé mais on s'amuse bien et manifestement le public aussi. Après le spectacle, la discussion dure une bonne demi‐heure avec le public, curieux de connaître le contenu des chansons et d'en savoir plus sur nous. L'échange est très intéressant. Le contenu musclé de certaines chansons (les femmes ça fait pédé et Fernande bien sûr, mais aussi la charge érotique de Que je t'aime. Nous parlons de Joséphine Baker, de Brassens et de Gainsbourg, qui ils étaient, ce qu'ils voulaient dire, ce qu'ils ont apporté... Nous traduisons aussi les mots de Ginette (‐Minyana) en début de spectacle : l'histoire des sourcils. Cela fait beaucoup réagir l'audience ! 7 décembre Visite de la vieille ville de Songkla. Très beau musée dans l'ancienne maison chinoise du gouverneur chinois de la ville. Bois vernissés, splendide architecture, sûrement le plus intéressant du musée ! Le soir, deuxième du BPS. Meilleure que la veille.. Les gens ne partaient plus ! Longue séance de photos avec Ginette et les marionnettes. Dédicaces, 45mn de discussion.Jaer (fille d'Ajarn Pbu) adoré le spectacle. Elle me dit que nous abordons des sujets totalement abous en Thailande et que c'est vraiment bien ! Gallia et Jérôme sont arrivés par le train de 7.12 am. 8 dėcembre Voyage de Hat Yai à Trang (3heures) Nous avons trouvé un surnom au conducteur de notre minibus : "Mort Imminente". À Trang nous sommes logés dans le campus universitaire en dehors de la ville. Gallia, Jérome et Julien dorment dans un hotel du centre ville. Nous jouons le BPS dans une grande salle de cours de l'université de Trang, un peu trop grande pour nous. Mais les étudiants sont ravis et veulent tous être pris en photo avec Ginette Guirolle. Ce sont des étudiants en art et management. Ils nous posent des questions sur la production d'un spectacle, combien à coûté celui‐ci...etc. Avant la représentation, Gallia, Jérôme et Julien ont répondu à quelques questions des étudiants très intimidés. Jérôme plait beaucoup aux jeunes fille thais. 9 décembre Voyage de Trang à Nakhon Si Thammarat (2h30) Notre conducteur est cette fois‐ci plus doux. Nous le baptisons "Douceur Thaï". Nous jouons dans un centre d'éducation, sorte de grande MJC. Le festival de Khiriwong s'y déroule, car les habitants de ce petit village redoutaient de fortes pluies et ont préféré qu'il se déroule en ville. Les nombreux enfants présents participent à toutes sortes d'activités : peinture sur tissu, fabrication de marionnettes et d'instruments de musique, représentation de petits spectacles d'ombres qu'ils ont eux‐ mêmes réalisés. Nous jouons dans la petite salle de spectacle. L'accueil est toujours très chaleureux. L'hôtel est délicieux. 10 décembre Voyage de Nakhon Si Thammarat à Khiriwong (30mn) Nous sommes immédiatement sous le charme de ce village ! Très soigné, fleuri, on sent que les villageois y sont heureux. Les rues sont en terre battue, seulement 300 familles y vivent (contre 7 à sa création) en quasi auto‐suffisance. Tous sont agriculteurs ou artisans. Ils ont de grandes plantations de fruits et de légumes (mangoustines, durian...) et exportent même vers la Corée ou le Japon. Un fort esprit d'indépendance et d'autonomie, voire même de contestation, par rapport au pouvoir en place y règne. Une réflexion de chaque instant sur les modes de production, la moralité en agriculture, le partage, un mode de vie communautaire, une économie villageoise basée sur l'échange et la solidarité, la nécessité de vivre avec la modernité tout en se protégeant de ses travers. Ce village est admiré et considéré comme un exemple par d'autres villages dont les habitants y viennent pour s'en inspirer, nous dit Tom. Nous repartons de Khiriwong en regrettant de ne pas y rester plus longtemps... 11 décembre Voyage de Khiriwong à Amphawa (10 heures). Nous regardons un DVD du groupe mythique Thai Karabao. 12 décembre Jour off à Amphawa dans le joli home stay Baanrak. Le soir nous jouons le BPS devant une assemblée d'enfants, villageois et touristes mélangés. Vendredi 13 décembre Voyage de Amphawa à Maha Sarakham (7‐8heures) 14 décembre Atelier marionnette avec 5 adolescents des villages alentour. Ils auraient dû être plus nombreux, mais beaucoup ne sont pas venus à cause des distances, du week end. Ils construisent une marionnette avec des matières trouvées dans la nature : branchages, feuilles, noix de coco, fleurs...etc. Nous ferons une petite expo pendant le festival de mardi soir. Yod n'est pas content parce que les ados lui semblent peu motivés et que beaucoup ne sont pas venus. Je les trouve, pour ma part, beaucoup plus patients que les mêmes chez nous ! Quelques très jolies marionnettes. Dans l'apres‐midi, cérémonie d'accueil d'un nouveau moine. Les parents sont très émus, assis sur la première marche du petit temple, face a leur fils et dos au moine qui va guider celui‐ci dans sa nouvelle vie. Nous dansons avec la foule des villageois autour du temple, nous sommes l'attraction, la curiosité ! Ensuite, en attendant que les enfants aient réalisé leurs marionnettes, nous partons visiter une ferme où l'on cultive les melons d'eau. il y a un très joli système d'arrosage pour le jardin potager : un vélo relié à une pompe et puisant dans l'étang. De retour nous concluons l'atelier par une présentation des marionnettes realisées par les enfants. puis nous faisons un tour sur le petit marché qui s'est monté pour la fête d'intronisation : beaucoup d'insectes et de tripes sur les étals, ainsi que des rats grillés. 15 déc. Le matin, visite guidée des fresques du temple (Sim : temple particulier accueillant les nouveaux moines). Construit en 1917 par des travailleurs vietnamiens qui s'échappaient de l'occupation française et ont construit ce temple, particulièrement des artistes vietnamiens qui s'échappaient et venaient travailler ici pour ramener leur salaires à la résistance Viet. L'artiste qui a peint les fresques était un paysan du village. Certaines écritures sont un mélange entre du Thai, cambodgien et birman. Si on met une offrande dans la bouche des deux Naga à l'entrée des escaliers, on accède à une meilleure vie. la femme est pratiquement effacée, notamment à l'endroit de ses seins et son sexe car les gens jugent celà indécent. Ces fresques relatent la vie et les épreuves des héros Sang Sin et Chai. La deuxième fresque a été réalisée par un autre artiste local. Elle représente la vie de Buddha et Indra. Cet arbre s'appelle un Makhanaripum : ses fruits sont des femmes ! Ses graines viennent du paradis. C'est l'arbre de la tentation pour "tester" les moines. On y voit des petits démons en érection. Les femmes‐fruits ont une espérance de vie de 7 jours seulement. Puis elles tombent de l'arbre. Un autre arbre s'appelle Gallapapu. C'est un arbre à trésors. La troisième fresque parle de l'histoire du boudhisme. En bas il y a des scènes de la vie rurale locale. La 4ème fresque représente aussi des scènes de la vie locale : hommes et femmes se courtisant, des visiteurs chinois venant faire des affaires, la culture du riz... En Isan, les femmes n'ont pas le droit d'entrer dans les temples. Deuxième temple antérieur au premier. Le leader des moines s'appelle Jan DI et celui d l'autre temple Jan Si. ils sont lies et se rassemblent pour les intronisations de nouveaux moines. Encore des images de la vie locale mêlées aux scènes de la mythologie du Ramayana : la princesse Sitha enlevée par les démons et sauvée par les deux frères aidés par les singes (menés par Ranuman) et l'oiseau Garuda. On voit des musiciens jouant du Khaen et du Sau (instrument à archet). Le roi sur un éléphant blanc. Une ribambelle de petits fantômes bruns (fantômes locaux).. Des hommes se cachent sous des feuilles de lotus pour regarder les femmes nues. On voit Sitha bébé caché dans un panier à riz et mis dans la rivière. Il arrive ensuite chez les Yogis (ermites). Hanuman crache des étoiles quand il baille ou rugit. L'après‐ midi, nous commençons à apprendre à fabriquer des ombres avec la peau de bœuf tannée et séchée. Yod nous demande de nous inspirer d'un personnage de notre choix provenant des fresques du temple et de le dessiner en respectant tous les détails et surtout l'esprit du personnage, puis de le reporter sur du carton et de découper chacune des parties en prévoyant les articulations. ensuite, et seulement lorsqu'on est satisfait des mouvements du personnage, onreporte sur la peau, que l'on découpe et ouvrage avec des poinçons et de l'encre transparente. sur les baguettes de bambous remettant la manipulation, on réalise de petites encoches pour que la ficelle de nylon tienne. Lundi 16 décembre Le matin, visite du village où nous vivons, Nangkong. Il y a beaucoup de tisserandes dans ce village. Toute la chaine de fabrication de la soi y est pratiquée jusqu'au tissage de splendide sarongs. on y élève les vers à soie, puis on file, on teind, on tisse sur de grands métiers, on noue la chaine pour réaliser des motifs compliqués en trois ou quatre couleurs... il y a des bœufs sous les maisons, les rues sont en terre battue, les maisons sont très fleuries et les plantes poussent dans des jardinières réalisées dans de gros pneus de camion retournés. Nous passons l'après‐midi à finir nos marionnettes. Je crois que nous avons tous attrapé le virus des ombres en peau et nous commençons à envisager d'en ramener plusieurs feuilles. Au repas du soir, Jae nous parle des différents insectes consommés en Thailande et nous précise que les meilleurs sont ceux que l'on cueille directement dans la bouse de vache. Mais celà se fait de plus en plus rare, l'élevage devenant plus répandu. On apprécie aussi beaucoup les boyaux encore pleins des déjections sur le point d'être expulsées et prélevées sur l'animal avant qu'il ne chie. Le soir, les enfants du village répètent jusque fort tard. Mardi 17 décembre Préparation du festival. Les enfants du village sont très autonomes. Ils construisent l'écran, jouent, chantent, fabriquent leurs ombres... Le festival se déroule sur l'herbe devant le temple. De petits stands sont installés : fripe, fabrication de nattes et de petits objets en osier, stand de fabrication d'ombres en carton de Jae, notre expo des marionnettes réalisėes en atelier, marchande de crèpes, feu de bois... Les villageois arrivent peu à peu. Vers 19h, La fête commence avec un petit concert d'instruments traditionnels, puis c'est à nous. L'assemblée est nombreuse pour nous voir : tout le village est là ! Les gens sont ravis, rient beaucoup et applaudissent chaque chanson. ils ont l'air enchantés ! Nous sommes un peu les freaks de la soirée, l'attraction principale. Dès que l'un de nous s'assied dans le public pour assister au spectacle d'ombres des enfants du village, un cercle se forme autour de lui et il est assailli de questions ! L'ambiance est très fraternelle et c'est beau de voir tous ces visages de paysans et de villageois rayonnants de gaieté. La soirée se termine par des danses tous ensemble autour de l'orchestre (très bon par ailleurs). Super soirée ! Le "chef du village" qui tient avec sa femme le petit restaurant où nous dînons tous les soirs est venu aussi avec sa femme. Mercredi 18 Journée de tourisme... Visite d'un village typique reconstitué, d'une tristesse folle ! Puis nous sommes allés à Roy Et, une grande ville du Maha Sarakham pour acheter un Khaeng et quelques instruments de percussion. Délicieux pad Thai dans un petit resto de rue. Jeudi 19 Adieux très émouvants à notre ami "le chef du village" et sa femme. Gallia leur offre un dessin et ils nous offre un pot de bambou plein de riz gluant ! Voyage vers Surin. Nous retrouvons Yod dans son magnifique village de Phanom Dongrak. Plusieurs maisons le long d'un chemin en terre habitées par des membres d'une même famille. Les gens sont très accueillants. Nous dormons dans une jolie maison, tous ensemble à l'étage. Les enfants nous ont gentiment laissé la seule chambre séparée. le maitre de maison a son atelier de réparation de motos et mobylettes juste en face de la maison. Nous mangeons chez sa belle sœur qui est aussi la maman de la femme de Yod. Tous ces gens sont absolument adorables et aux petits soins avec nous. Vendredi 20 Yod nous emmène sur un grand marché à la frontière cambodgienne. Jae nous rejoint avec Am et un ami bonze. Noi est là aussi. beaucoup de produits chinois. Prix incroyablement bas. Samedi 21 Le matin, nous partons à vélo avec une trentaine d'enfants pour aller planter des arbres et participer aux jeux en pleins champs. celà fait partie d'une campagne d'éducation et de sensibilisation au problème de la déforestation. Les enfants sont tous très motivés et nous défrichons tous ensemble une partie d'un champ : il s'agit d'expliquer aux enfants ce qu'il faut faire pour empêcher le feu de gagner la forêt. L'après‐midi : préparation du festival. Nous répétons Après la sieste. Nous avons prévu une grande discussion le soir après les festivités avec toute l'équipe Thai + Noi. Julien fait un petit numéro de motocycle‐jonglage et clown avant notre spectacle. Il a beaucoup de présence, mais son numéro est trop court ! Yod a aussi organisé une remise de prix/loterie et des vélos sont offerts à six enfants. Nous jouons aux alentours de 20h. Très bel accueil, beaucoup de monde. Vers 22h30 nous nous rassemblons avec Yod, Jae, Tom et Noi autour d'un feu de bois et avons enfin une discussion à cœurs ouverts tous ensemble. Dimanche 22 Gallia a une rage de dents épouvantable et nous l'emmenons en urgence à Surin. Olivier et Bérénice assurent l'atelier. La dentiste voit tout de suite qu'il faut opérer les dents de sagesse. À notre retour, l'atelier est fini : les enfants ont fabriqué de très belles marionnettes et appris par cœur "l'amour c'est du Pipo" ! Lundi 23 Nous allons visiter le temple Khmer de Phnom Run. Lieu de résidence du roi. Il y a deux bibliothèques dans l'enceinte. J'aurais aimée les voir lorsqu'elles étaient pleines de livres ! Mardi 24 Nous accompagnons Gallia et Jérôme à la gare de Surin puis prenons la route vers Uttaradit : 11 heures de trajet ! Nous traversons deux parcs naturels. Le premier est très sauvage, montagne et jungle et de nombreux panneaux "attention aux éléphants". Le deuxième s'appelle Khao Kho et est plus touristique avec des zones hôtelières immondes au milieu de nulle part... Nous arrivons vers 19h30 au théâtre Gigganbai et sommes accueillis par l'equipe du lieu qui nous a préparé un festin. Mercredi 25 Atelier de fabrication de marionnettes avec une quinzaine d'adultes très motivés. De belles marionnettes sont nées des objets de récup qu'ils avaient apportés. Ils nous posent de nombreuses questions sur notre démarche. Le soir, une petite fête de Noël est organisée à notre intention. Chacun est venu avec un cadeau puis ceux‐ci sont redistribués par tirage au sort. Jeudi 26 Journée off Vendredi 27 Visite du village Laplae. Le temple renferme une caméra oscura. Ou plutôt : un phénomène de camera oscura y ayant été observé par les moines, ceux ci ont ménagé une partie blanche sur le mur pour la mettre en valeur : l'extérieur du temple s'y reflète donc à l'envers. La légende veut que les premiers habitants de ce village, arrivés il y a 1500 ans, étaient des femmes. Ces femmes ne mentaient jamais et ignoraient le mensonge jusqu'à l'arrivée du premier homme. Celui‐ci ayant commencé à semer la discorde dans le village à cause de ses mensonges en fut chassé, avec un sac plein de racines de gingembre, que son épouse aimante lui avait donné pour qu'il ait une chance de s'en sortir. Mais comme le sac était très lourd, l'homme s'est peu a peu débarassė de ses racines de gingembre au fil du chemin jusqu'à n'en avoir plus qu'une seule. Il s'aperçoit alors que celle‐ci s'est transformée en or et, comprenant son erreur, rebrousse chemin pour tenter de retrouver les racines de gingembre qu'il a semé sur le chemin. Mais celles‐ci ont disparu ainsi que le village et on perd la trace de l'homme. À 17h, représentation du Belly Puppet Show devant une belle assemblée d'une soixantaine de personnes dans la petite salle du Giggenbai. Gros succès, suivi d'une longue discussion avec l'audience. Samedi 28 Visite du Wat Chang Lom. Époque Sukhothai, fin 13ème siècle. Très beau site ombragé. Seuls les temples sont encore debouts, la ville constituées de maison en bois a été désertée suite à une défaite contre les Khmers et a complètement disparu. Déjeuner avec toute l'équipe et le gang à la cascade de Laplae, puis représentation à 17.30. Dernière et neuvième de la tournée ! Pendant le dîner, une discussion s'engage au sujet des événements en cours en Thailande et de la situation politique. Long échange avec Diao, Gao et Kay, notamment, qui sont étonnés par notre connaissance de l'imbroglio politique thai et curieux de notre avis sur la question. On sent un grand désarroi chez ces jeunes qui ne se reconnaissent dans aucune des formations politiques, s'interrogent sur le bien fondé de la royauté, tout en hésitant à remettre en cause ce fondement de la cohésion nationale... les heurts s'amplifient à Bangkok et Suthep, le principal opposant, appelle ses partisans à rejoindre puis boucler la capitale en janvier... Dimanche 29 Départ pour Chiang Mai. Les parents de Ap habitent dans la campagne près d'Amphun. Un beau lieu à claire‐voie qu'ils ont acheté à leur retraite et où ils mènent une vie très simple avec poules, poissons dans lle petit bassin, chiens, arbres fruitiers... Lundi 30 et mardi 31 décembre Nous apprenons quelques recettes de desserts Thai et notamment les "seins de jeune‐fille" boules de riz gluant à la noix de coco cuites dans des feuilles de bananier... un long et délicat processus ! nous réalisons aussi le riz gluant à la noix de coco dans des bambous, plat de fête : ce soir c'est le réveillon ! Karaoké tout l'aprés‐midi du 31... J'avoue que je fatigue côté tolérance à la musak ! Les sœurs, beau frère et nièces de Ap sont venus passer le réveillon avec nous. Ils sont de Chiang Mai et très sympas. Nous avons cuisiné français : caponata, galettes de pommes de terre et crèpes flambées, le tout arrosé de ti punch. Gros succès ! mercredi 1er janvier Direction Empty Space à San Pa Thong.