CDP maternité en danger - Collège National des Sages

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CDP maternité en danger - Collège National des Sages
Maternités : ATTENTION DANGER !
Le Collège National des Sages-Femmes de France s’est ému ce dimanche d’apprendre le
drame qui s’est déroulé à la maternité de Port-Royal à Paris. Le CNSF tient tout d’abord à apporter
toute sa compassion aux parents et à la famille de cet enfant décédé in utero. Malheureusement,
ceci n’est qu’une chronique annoncée de longue date par les professionnels de la naissance dont les
sages-femmes.
Les décrets de périnatalité de 1998 ont précisé les moyens techniques et humains
nécessaires à la prise en charge des accouchements tout en précisant notamment que les effectifs
minimums était à adapter à l’activité. Cependant, ce minimum est désormais la règle ! Le CNSF a
demandé, tout comme d’autres, la révision de ces décrets désormais obsolètes avec des maternités
réalisant 3000, 3500, 4000, 5000 ou mêmes 6000 naissances ! Quand la maternité reste à taille
humaine, la course à l’activité toujours plus grande se fait au détriment de la qualité des soins, sous
menace de fermeture.
Dans ces centres, chaque jour les sages-femmes et les médecins, de par le caractère médical
de leurs professions, œuvrent auprès des femmes pour leur sécurité et celle de leurs nouveau-nés.
Qu’en est-il alors de leur responsabilité médico-légale en situation de surcharge de travail ? Cette
situation d’une fréquence acceptable parce que relativement exceptionnelle il y a quelques années,
est aujourd’hui le quotidien des sages-femmes dans toutes les maternités en France. En situation de
surcharge de travail (c’est à dire plus de 2 femmes par sage-femme, sans aucune activité surajoutée),
les sages-femmes ne sont plus à ce jour en situation optimale pour assurer la sécurité sanitaire des
mères et de leurs bébés en se mettant elles aussi en danger.
Cette politique périnatale sensée améliorer les résultats de morbi-mortalité maternels et
infantiles n’apporte pas les résultats escomptés, bien au contraire. La France voit ses résultats
périnataux se dégrader à chaque nouvelle enquête. Cette politique, mettant en danger les femmes et
les enfants, entraîne également leur maltraitance tout comme celle des professionnels qui les
accompagnent au quotidien.
Le CNSF demande donc à nouveau une prise en charge qui « fait moins et mieux » pour les
grossesses dites à bas risques et « plus et mieux » pour les grossesses à hauts risques comme le
préconisait déjà le Plan de Périnatalité 2005 – 2007. Il devient urgent de revoir ces décrets vieux de
14 ans. Si tous les moyens techniques n’étaient pas monopolisés pour toutes les femmes enceintes,
les grossesses qui le nécessitent réellement pourraient en bénéficier en temps et heure !
A l’heure où les sages-femmes les mieux formées au monde pointent à Pôle Emploi, il est
inconcevable que de tels drames puissent survenir. L’actualité est cependant là pour nous rappeler
ce que nous nommions il y a quelques semaines le « french paradoxe ».
Pour le CNSF,
Sa présidente, Sophie GUILLAUME (06.16.56.22.82.)
Son secrétaire adjoint, Nicolas DUTRIAUX (06.12.89.22.64)
Collège National des Sages-femmes de France
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