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JERA/RARE 2
Vulnérabilité des jeunes au VIH/SIDA et problématique de
l’éducation sexuelle en milieu familial
DAYORO Z. Arnaud Kévin
Enseignant-Chercheur
Institut d’Ethno-Sociologie
Université de Cocody
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
Cet article présente quelques facteurs sociaux de la survivance du
mutisme familial à propos de la sexualité, à partir d’une enquête par
entretien, menée en 2000, auprès de 41 familles, choisies dans quatre
(4) quartiers (résidentiel*, Selmer** et Sicogi, Kouté village*** et Koweit****)
de la commune de Yopougon. Les écarts sociaux observés entre les
parents et leurs enfants à propos des représentations de la sexualité,
des approches communicationnelles, du contenu et des contextes des
échanges, expliquent la reproduction du tabou sexuel en milieu familial
malgré la grande vulnérabilité des jeunes au VIH/SIDA.
Mot clés : sexualité-VIH/SIDA-éducation-communication-jeunesparents-tabou-milieu familial
ABSTRACT
This article presents some social factors influencing family silence
about issues related to sexuality. From a survey through interview, carried
out in 2000, with 41 families, selected from four (4) districts (residential,
Selmer and Sicogi, Kouté village and Koweit) from Yopougon, the findings
illustrated social distances between the parents and their children about the
representations of sexuality. The situation is compounded by constraints in
communication approaches, the contents and the contexts of the exchanges.
These explain the reason why sex is a taboo subject in family context despite
the vulnerability of the young people to the VIH/AIDS.
Key words : sexuality-HIV/AIDS- education-communication-youngparents-taboo-family
*- Le quartier résidentiel est une zone où résident des familles dites à « à revenu élevé ».
**- Ces quartiers logent des familles à revenu moyen. Dans le cadre de cette étude ces familles ont été
désignées comme « famille à revenu moyen »
***- Kouté est un village Ebrié situé à Yopougon. Cette caractéristique nous a conduits à le sélectionner
comme lieu de résidence des familles à revenu
****- Ce quartier populeux de Yopougon a été sélectionné comme zone de résidence des familles à
revenus faibles. La désignation de cette zone par
© Editions Universitaires de Côte d’Ivoire
Vingt quatre (19851-2009) ans à
peine se sont écoulés depuis l’apparition
du virus de l’immunodéficience humaine
(VIH) et l’Afrique reste le continent le
plus touché par la pandémie. Dans la
région subsaharienne, la Côte d’Ivoire
enregistre le taux de prévalence VIH le
plus élevé (4,7% entre 15 et 49 ans).
« En 1987, le nombre de cas de SIDA
notifié par la Côte d’Ivoire était d’environ
500. Treize ans plus tard, en 2000, on
comptait un total cumulé d’environ 62
000 cas. Bien que chaque année, l’on
note une augmentation importante des
cas notifiés, l’on estime qu’en Côte
d’Ivoire seulement 1 cas de SIDA sur
17 est notifié » (Plan Stratégique de
lutte contre le SIDA 2006-2010, P 19).
Ainsi depuis 1990, le VIH/SIDA est
la première cause de mortalité chez
l’homme adulte et la 2ème chez la femme
(après la mortalité due à la grossesse
et à l’accouchement depuis 1990.
(Rapport ONUSIDA, 2004).
Les jeunes et les jeunes adultes
représentent les principales victimes
de l’épidémie. « En 1997, la majorité
des cas de SIDA était notée parmi les
sujets âgés de 20 à 49 ans, avec une
prépondérance de la tranche d’âge de
30 à 34 ans (environ 20%). Les jeunes
de 15 à 24 ans représentaient environ
18% de la totalité des cas notifiés »
(Plan stratégique de lutte contre le
SIDA 2006-2010, Op. cit.), suscitant
des inquiétudes.
Ces inquiétudes questionnent les
politiques de sensibilisation et de prise
en charge (niveau macro), les actions de
lutte et les stratégies de sensibilisation
(au plan méso); les conduites sexuelles
des jeunes et l’éducation sexuelle en
milieu familial (plan micro).
1- C’est en 1985 que les premiers cas
de SIDA ont été diagnostiqués en Côte
d’Ivoire avec deux virus, le VIH-1 et le
VIH-2.

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