Henri Joyau - montaiguvendee.fr

Transcription

Henri Joyau - montaiguvendee.fr
Simone et Henri Joyau, de véritables entrepreneurs…
(d’après Nouvel Ouest, n° 163, janvier 2010)
C’était en 1925. à Montaigu. Cette année-là, Marcel
Joyau (le père d’Henri) devenait commissionnaire. Au
sens propre. C’est-à-dire qu’il faisait les "commissions"
pour les autres, notamment les gros commerçants du
bourg qui voulaient faire le plein à la ville en sucre,
bière et tutti quanti. Marcel Joyau vivait au volant de
son camion, aménagé le week-end "de quelques bancs
pour les copains" pour se rendre, le samedi, au théâtre à
Nantes ou le dimanche à Saint-Jean-de-Monts, sur la
côte…
Il faut attendre la déclaration de guerre du 3
septembre 1939 pour que l’artisan vendéen embauche
Paul Amiaud, son tout premier chauffeur. Le camion,
bientôt équipé d’un gazogène (l’essence se faisant rare)
achemine les petits pois de la Planche vers les usines
Cassegrain de Nantes. Toute une époque.
Le deuxième camion arrivera dans les années 19481949. Il sera pris en charge plus tard par le second fils, Marcel, pour les premières courses
vers Paris. Henri Joyau, l’aîné, l’un des six enfants, est déjà officier de la marine marchande.
Il travaille à la Transat et effectue les traversées vers New York. Une ville qu’il connaît bien
et où il retournera souvent. Il a épousé Simone, une amie de la petite enfance qu’il a connue à
la maternelle. Elle deviendra présidente de Fret Line et directrice financière du groupe. En
janvier 1952, quand son père malade l’appelle à Montaigu, l’entreprise compte trois salariés.
Henri Joyau abandonne la marine pour un emploi plus incertain. Et sans le permis : il le
passera quelques mois plus tard, en se rendant à l’examen… avec le camion !
Les années cinquante, c’est aussi le démarrage des petites industries vendéennes. Les
chaussures Allemand de la Rabatelière, par exemple, que ses créateurs portaient à bicyclette le
dimanche soir à Montaigu pour être livrées le lendemain à Paris. 1953 : l’année du déclic.
Henri Joyau décide d’organiser la maison. Avec, en référence, les transports Drouin, déjà
réputés dans la grande ville voisine de Nantes !
Il faudra attendre 1964 et l’arrivée dans la zone industrielle de Montaigu (où le siège du
groupe est toujours installé) pour que l’entreprise prenne son envol. Henri Joyau emploie
alors 50 salariés et brigue avec succès le poste de maire. Toujours au service des autres, il
mènera de front toute sa vie des mandats électifs et des responsabilités patronales et
consulaires. "J’aurais peut-être dû me consacrer totalement à l’entreprise, explique-t-il
aujourd’hui. Mais comment ne pas s’occuper de son environnement ?"
Les rachats d’entreprises se succèdent alors et les ouvertures d’agences nouvelles aussi : à
Paris, à Lyon et à Marseille. En 1995, date de la vente de l’entreprise, "Joyau" comptait 1500
salariés ! Son P-dg avait 68 ans et il voulait passer la main.
"Le groupe s’est bien développé durant ces vingt dernières années et il a certainement la
capacité à progresser encore" note Henri Joyau. "Garder le nom de Joyau est important car il
donne un sens à toute cette histoire. Les racines, cela compte et l’ouverture à l’international
n’oblige aucunement à les gommer ! La réussite d’hier explique celle d’aujourd’hui."
(d’après Nicolas Boileau, Nouvel Ouest, n° 163, janvier 2010)