Mme La PRESIDENTE : Je voudrais remercier M - Accueil

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Mme La PRESIDENTE : Je voudrais remercier M - Accueil
Mme La PRESIDENTE : Je voudrais remercier M. DEFAUT qui nous a
rejoints.
Vous avez reçu une note présentant un peu les différents aspects de la question.
Je vais demander à M. DEFAUT de revenir sur les points essentiels, et ensuite nous
répondrons à vos questions.
M. OUDNI : L'objet de cette demande était, d'une part, de faire remonter tous
les débats qui avaient eu lieu dans chaque département avec deux aspects : l'aspect
exploitation et l'aspect bogue. Nous voulions examiner ces deux volets.
M. DEFAUT : Concernant le 31 décembre et l'exploitation du métro, du RER
et des bus cette nuit-là, après les problèmes de circulation et les accidents de l'an dernier, le
ministre des Transports avait demandé aux entreprises de transport de prévoir un
renforcement spécial. Comme c'est l'an 2000, beaucoup de manifestations sont prévues. La
réponse de la SNCF et de la RATP a été d'envisager un service du type "fête de la musique",
sachant que la pression était forte pour circuler toute la nuit ; mais la RATP a dit depuis très
longtemps qu'il était techniquement impossible de faire un quatrième service.
La prestation type "fête de la musique", que je vais expliciter un peu dans le
détail mais que vous connaissez peut-être déjà, répond quand même en grande partie à la
demande, puisque les festivités sont centralisées vers les Champs Elysées, la Tour Eiffel et le
Champ de Mars. Elles ont lieu vers minuit : illumination de la Tour Eiffel et feu d'artifice, et
ensuite il est évident que des gens resteront sur les Champs Elysées comme tous les ans, et
sans doute en plus grand nombre, pour y passer la fin de la nuit.
Nous répondons au retour des voyageurs qui viendront jusqu'à minuit et qui
rentreront chez eux après. Ensuite, les gens qui passeront la nuit sur les Champs Elysées
pourront rentrer en banlieue puisque la SNCF et nous faisons un service toute la nuit sur le
RER et au départ des gares têtes de ligne de Paris vers la banlieue.
Dans le détail, le métro sera prolongé d'une demi-heure, non annoncée au
public car cela nous permet d'éviter que les gens pensent pouvoir prendre le dernier train et
d'étaler un peu le retour. On garantit donc le transport dans le centre de Paris jusqu'à 1 h 15.
Les derniers métros arriveront à 1 h 45, au lieu d'1 h 15, aux extrémités des lignes.
Le RER exploitera normalement jusqu'à la fin de service. Le tronçon central
sera fermé à la fin du service normal, c'est-à-dire à 1 h 15, mais les trains partiront au départ
des gares têtes de ligne, de Nation, Denfert-Rochereau, Auber ou La Défense… Là, il y a un
débat puisque, du côté de la RATP, on souhaiterait que ce soit la Défense, mais du côté des
Pouvoirs publics, pour rendre le plus possible de service à nos voyageurs, il est possible
d'exploiter à Auber. Ce n'est pas complètement tranché. Le seul problème est que cela
nécessite du personnel supplémentaire à Auber que l'on économiserait en exploitant à partir
de La Défense. Sinon, c'est techniquement possible.
Donc Charles de Gaulle - Etoile sera fermé à partir de 21 heures, jusqu'au
lendemain matin ; exploitation à partir des gares que j'ai citées vers la banlieue, avec une
fréquence de 30 minutes, et renforcements spécifiques pour Marne-la-Vallée puisque
Disneyland fonctionne toute la nuit et nous a signalé qu'il fermerait à 4 heures du matin, avec
des voyageurs qui souhaiteront rentrer sur Paris. La ligne A mettra donc un train tous les
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quarts d'heure à partir de 4 heures du matin lors de la fermeture de Disneyland, jusqu'à la
prise de service normale à 5 h 30.
Côté bus, dispositif "fête de la musique". Comme on s'attend à de gros
problèmes de circulation, les bus de Paris rentreront pour 19 heures. Les bus de nuit, les
Noctambus, seront limités aux portes de Paris et ne partiront pas du Châtelet, toute la nuit
jusqu'au lendemain matin.
La SNCF met en place un dispositif analogue puisqu'elle n'exploitera pas les
tronçons centraux des lignes B, C et D, et exploitera à partir des gares têtes de ligne (Gare de
Lyon, Gare de l'Est, etc...) avec des fréquences variables : c'est d'environ une demi-heure au
départ de Paris mais en fonction des branches cela pourra être un peu plus long.
Dans l'ensemble, d'après les prévisions annoncées, il y aurait 1,2 million de
voyageurs, mais sur l'ensemble de la période, donc pas sur les Champs Elysées ce soir là. Nul
ne sait exactement le nombre de personnes qui pourront se rassembler, mais nous sommes à
peu près dans l'ordre de grandeur de la fête de la musique : environ 500 000 voyageurs de plus
ce jour-là. Nous mettons le même dispositif en place, donc normalement nous sommes calés
et la SNCF aussi.
Un deuxième point interpelle tout le monde : le bogue de l'an 2000. Les autres
entreprises, comme la RATP, s'y sont préparées. Du côté de la RATP, il y a eu désignation de
chefs de projet "an 2000" dans chaque département depuis 1996, avec un chef de projet qui
centralise et coordonne tout cela. Les chefs de projet étaient en charge d'expertiser tous les
systèmes qu'il y avait dans leur département pour s'assurer du passage à l'an 2000.
Ensuite, il y a eu création d'un groupe de travail sous l'égide de la délégation
générale de la maîtrise des risques et systèmes qui a repris l'ensemble des équipements pour
s'assurer que tout était mis à niveau côté transversal, mais en ne prenant pas en compte tous
les systèmes. En fait, la cible était tous les équipements indispensables à l'exploitation pour
fonctionner et importants pour l'entreprise le 31 décembre. Les critères étaient, bien sûr, les
risques d'accidents, le coût, la disponibilité, les risques d'arrêt d'exploitation de plus d'une
heure, etc...
Vous avez, dans le dossier, l'état des essais ou des vérifications effectués. On
peut dire qu'à 95 %, tous les essais et modifications sont terminés, et ils le seront pour la fin
de l'année.
Pour mémoire, je cite les 7 familles : transport, énergie, Télécom, sécurité,
gestion technique, accueil et vente, gestion et bureautique. Pour le 31 décembre plus
précisément, ce sont plutôt les premières familles qui nous intéressaient.
Quant aux points les plus critiques du côté du transport et du matériel roulant,
tout a été vu et cela passera l'an 2000. Côté distribution, énergie, c'est également terminé. Le
point le plus embêtant, pour lequel il y a eu beaucoup d'essais importants, concernait tous les
systèmes de télécommunication : la radio, les téléphones, les alarmes, etc ... Les essais sont
quasiment terminés ; pour l'instant, tout est correct.
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IV – 9 – Demande d’information sur l’exploitation des réseaux
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J'ai mentionné également d'autres volets concernant les négociations qui ont eu
lieu au sein de chaque département pour l'appel au volontariat. Les bases avaient déjà été
négociées pour les fêtes de la musique et ensuite il y a eu une négociation transversale pour la
prime exceptionnelle de 1 400 F pour les services de nuit.
Mme La PRESIDENTE : Merci. Y a-t-il des questions ?
M. MAESANO : Les élus CGT pensaient pouvoir espérer un
véritable geste de la direction de l’entreprise envers l’ensemble du personnel à
l’occasion du passage à l’an 2000. Celui-ci aurait été d’autant plus apprécié que
le personnel a été négligé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la RATP
et du centenaire du METRO.
Vous auriez pu vous saisir de cette opportunité pour faire un vrai
geste en direction des agents. Des agents qui, contribuent du 1er janvier au
31 décembre, 365 jours par an, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, à garantir un
service public de qualité aux voyageurs, et cela malgré les suppressions de
services que les manques de personnel occasionnent, notamment à
l’exploitation.
L’attribution d’un 13ème mois donnerait à la RATP l’image d’une
entreprise moderne soucieuse de son personnel. Ce geste social fort
contribuerait à le motiver car il en a bien besoin !
Or, le doublement des primes pour les agents travaillant du
31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 entre 20 et 7 heures ne répond pas à la
demande de considération qu’a exprimée le personnel. Un geste significatif d'une
prime de l’ordre de 1 500 F uniformément attribuée aux agents qui assurent le
service public aurait été positivement ressenti.
Votre appel au volontariat serait mieux entendu avec l’attribution
d’une prime substantielle. Cette mesure éviterait de menacer de procéder à des
réquisitions de personnel, (qui ont eu lieu dans des temps sinistres de notre
histoire), d'autant que le nombre de volontaires reste à l'heure actuelle
insuffisant, notamment dans les services techniques, ceux-là même qui doivent
veiller à ce que tous les systèmes fonctionnent bien par crainte du BOGUE du
millénaire.
Dans le domaine technique, les élus CGT demandent quelles sont
les mesures que vous allez mettre en œ uvre pour garantir que le matériel
électronique et informatique, sensible au changement de calendrier, ne mette
pas en cause la sécurité des agents et des voyageurs.
La SNCF et l’ensemble des compagnies de chemins de fer en
Europe cessent leur service entre 23 h 55 et 0 h 15, cette mesure vous
semble-t-elle superflue ?
Dans le domaine de la sécurité à BUS, la CGT demande deux
agents par voiture. Cette mesure de sécurité pourrait être étendue à l’ensemble
du réseau quand cela est nécessaire. En outre, elle serait de nature à contribuer
à la réhumanisation de notre réseau.
Concernant le métro et le RER, les dispositifs mis en place
semblent insuffisants comparés à ceux déployés à l'occasion d’autres
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événements exceptionnels. Nous vous rappelons qu’aucun bus ne circule à partir
de 19 heures à Paris. A cela s’ajoute la gratuité sur l’ensemble des réseaux,
décidée par le ministère des Transports qui va, à ne pas en douter, occasionner
une affluence exceptionnelle.
Les événements exceptionnels se succèdent
ressemblent pas toujours. Il serait souhaitable que
« exceptionnels »” soient répertoriés, que des tableaux de
l’exploitation adaptés à chaque situation soient étudiés et mis
répondre à notre mission de service public.
mais ne se
ceux-ci dits
marche pour
en place pour
Pour conclure, la CGT demande un geste en direction du personnel, un geste
fort qui ne vous coûte rien : L’amnistie pour tous les agents qui ont été sanctionnés. Merci.
M. COUDERT : Un certain nombre de mesures ont été prises concernant les
matériels et les outils informatiques. Nous pensons que la RATP a bien pris la mesure de ce
passage à l'an 2000. Restent les conséquences de cette fête à Paris et en Ile-de-France, puisque
l'on ne sait pas trop comment cela va s'articuler. Il va sans doute y avoir des difficultés de
circulation.
Certes, vous n'avez pas fait dans la dentelle puisque l'ensemble des bus à Paris
vont rentrer à partir de 19 heures ; nous craignons une affluence aux portes de Paris à la suite
de ces mesures. Reste également le problème lié aux Noctambus qui seront bien entendu
renforcés, mais dont on ne sait pas trop comment ils vont pouvoir circuler.
Reste également le problème des usagers qui prenaient habituellement les
Noctambus et à qui l'on dit, ni plus ni moins : "Venez aux portes de Paris pour prendre vos
Noctambus". Il y aura aussi des travailleurs qui prendront les transports pendant cette période.
Au-delà de ces problèmes d'organisation, nous avions, au syndicat FO, fait une
demande et envoyé un courrier à la direction pour qu’elle fasse un geste pour l'an 2000. Nous
avions intitulé notre tact : "2 000 F pour le passage à l'an 2000". Quand nous avons été reçus,
vous nous aviez répondu qu'il ne s'agissait pas du problème de l'an 2000 mais
du 31 décembre 1999.
Nous vous interpellons en vous demandant ce que vous attendez pour réunir les
organisations syndicales pour l'an 2000. C'est un premier point.
Par ailleurs, un certain nombre de mesures financières ont été arrêtées pour les
salariés volontaires, mais aussi les salariés qui seront dans "l'obligation de travail". On peut
considérer qu'un geste a été fait avec les 1 500 F. Notre demande allait au-delà. Nous avons
organisé l'inégalité parce que la frontière entre 23 heures et 22 h 58 est de deux minutes, mais
le traitement est différent pour ces personnels. Nous demandions que tous les personnels
travaillant en cette fin d'année puissent bénéficier de cette prime sans inégalité, et c'est la
demande que nous continuons de faire à l'entreprise.
Mme La PRESIDENTE : Je voudrais juste dire que nous ne sommes pas là
sur le champ de la négociation qui est terminée.
M. BARROIS : Mme la présidente, j'ai quand même quelques questions à
poser à M. DEFAUT.
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IV – 9 – Demande d’information sur l’exploitation des réseaux
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M. DEFAUT, vous appartenez bien à la RATP, il me semble ? J'ai quand
même un doute !
Je tiens à vous signaler que l'on va passer en l'an 2000. Les fortifications de
Philippe Auguste, c'est terminé. On arrête. Il faut bien se dire qu'à Paris nous n'avons pas un
fuseau horaire différent d'ailleurs. Nous allons passer en l'an 2000 en même temps à Paris, à
La Courneuve ou à Champigny-sur-Marne. Tout votre document est axé sur Paris. Allez-vous
me dire ce qui va se passer ? Les autres communes environnantes de la proche ou de la
moyenne banlieue vont, elles aussi, organiser des fêtes pour leurs administrés. Vous êtes-vous
soucié de ce qui allait se passer là-bas ? Où vont aller les bus ? Comment cela va-t-il se
passer ? Non : Paris, point final, à la ligne.
C'est pourquoi je me permets de vous rappeler qu'il n'y a pas de fuseau horaire
différenciant le passage à l'an 2000 et de vous poser quelques questions. Vous êtes-vous
inquiété, passées les portes de Paris, de ce qui allait se produire ?
C'est bien beau d'arrêter le Noctambus aux portes de Paris, mais vous êtes-vous
inquiété de ce qui se passera pour celui qui terminera à Garonor ? Pouvez-vous me dire ce que
fait la commune du Blanc-Mesnil, pour l'an 2000, pour les personnes qui n'auront pas la
possibilité de se déplacer sur Paris ? Elle va peut-être organiser des manifestations, des
festivités ; vous êtes-vous inquiété de savoir ce qui va se passer ? Pouvez-vous nous le dire ?
Aujourd'hui, vous vous êtes cantonné à Paris. Point final.
Je parle plus particulièrement pour le département BUS parce qu'il va être
concerné mais il y a aussi des lignes de métro qui terminent à La Courneuve, à Bobigny, à
Créteil… Pouvez-vous me dire ce qui va se passer là-bas pour nos collègues de MTR ?
Je veux bien que l'on soit la Régie Autonome des Transports Parisiens, mais
nous avons quand même un champ d'activité qui s'étend sur la région Ile-de-France.
Mme La PRESIDENTE : Je crois que nous avons bien compris vos propos.
M. DUBOSCQ : Je voudrais savoir ce qui est prévu en termes de
communication avec le public sur notre façon de fonctionner. Comment va-t-on avertir le
public de tout ce que vous nous avez dit ?
Quant au bogue de l'an 2000, effectivement nous avons pris un certain nombre
de dispositions de façon à essayer de l'éviter, mais il y a quand même quelque chose que je
n'ai pas bien compris. J'ai cru lire dans la note qu'il y avait un arrêt du RER mais pas du
métro. A-t-on prévu l'imprévisible, par exemple une coupure générale de courant ? Et s'il y a
coupure générale de courant, comment va-t-on gérer les choses ? A priori, EDF n'a pas l'air
d'être aussi sûr que cela et je crois que de grosses troupes seront mobilisées pour la nuit du
31 décembre.
Comment va-t-on gérer le problème si jamais il y a une coupure de courant, par
rapport à cette population, et le déplacement du GPSR à l'intérieur de Paris ?
M. MORICE : L'entreprise axe les difficultés que l'on pourrait rencontrer sur
la période de la soirée. Personnellement, je ne suis pas persuadé que ce soit vraiment là que
l'on puisse rencontrer de réelles difficultés. Il me semble qu'elles auront plutôt lieu à la reprise
du service, le lendemain matin. En règle générale, quand il y a une manifestation
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exceptionnelle, c'est là que les difficultés sont rencontrées. Je voudrais que l'on prenne bien en
compte le fait que des agents vont ouvrir les stations ce matin-là car je pense que c'est là qu'il
y aura de sérieux problèmes.
M. RAULT : Je crois savoir que lors du passage à l'an 2000, il y a des
systèmes qui doivent impérativement fonctionner et pour lesquels il existe un risque pour la
sécurité des personnes : détection incendie, ascenseurs, horloges internes des matériels…
Normalement, la RATP a dû établir une liste d'équipements et de systèmes pour lesquels il
existe un plan de secours d'après les conditions minimales d'exploitation remises au préfet de
la région Ile-de-France. Je voudrais savoir quels sont les équipements et les systèmes qui
figureront dans le plan de secours, et connaître le plan de secours que la Régie a transmis au
préfet de la région Ile-de-France.
Enfin, page 6 : pour moi, M. DEFAUT, il n'existe pas de pilotage automatique
sur le RER A ; c'est uniquement la conduite manuelle pour tout le RER.
M. MICHELET : Mme la présidente, tout à l'heure, en réponse à mon
camarade COUDERT, vous avez dit : "Ce n’est pas le sujet, les négociations sont terminées
sur le sujet".
Mme La PRESIDENTE : Je l'ai dit à tout le monde.
M. MICHELET : Cela ne nous empêche pas de vous demander que tous les
agents travaillant ce jour-là touchent la prime maximale, par égalité ; c'est ce que nous avons
rappelé le jour de l'intersyndicale.
Deuxièmement, le jour de l'intersyndicale, nous avions demandé quelle
reconnaissance la direction de la RATP comptait donner à l'ensemble des agents, et ce jour-là
on nous a répondu que ce n'était pas le sujet. Le sujet de l’intersyndicale était la négociation
du fait des agents qui travaillaient cette nuit-là. Par conséquent, sur ce sujet-là, les
négociations ne sont pas terminées puisqu'elles n'ont pas commencé.
Au nom de mon organisation syndicale, je vous demanderai, Madame, de noter
que nous sommes demandeurs d'une réunion pour que la direction définisse quelle
reconnaissance elle compte donner à l'ensemble des agents de la RATP pour le passage à
l'an 2000, position que d'autres entreprises ont déjà prise.
M. RICHAUD : M. DEFAUT, vous avez évoqué le fait que Disney ouvrirait
toute la nuit. C'est quelque chose de particulier à la ligne A. Vous savez que l'on a fini le plan
marketing il y a peu de temps et je voulais savoir quelles étaient les compensations de Disney
eu égard à la fréquence des trains qui sera de 15 minutes à partir de 4 heures du matin.
Comme on a fini ce plan marketing, j'aimerais pouvoir compter sur les retombées de cette
société.
Deuxième point : l'interruption SNCF pendant 20 minutes. J'ai du mal à voir
comment on pourra organiser cela. On arrête l'interconnexion 20 minutes ? Cela me semble
un peu compliqué.
Troisième point : concernant Auber ou La Défense, je vous rejoins sur le fait
que nous aussi, en tant qu'agents, nous préférerions que ce soit La Défense car passer une gare
en tronçon central sans arrêt, sachant qu'elle sera fermée – je parle de la gare d'Etoile - risque
de poser quelques difficultés d'exploitation.
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Le dernier point concerne l'accompagnement GPSR. Vous l'avez évoqué à
propos de la Fête de la musique. Ce n'est pas la première fois que l'on exploite toute la nuit au
niveau du RER et je n'ai pas le souvenir que sur la ligne A ou la ligne B il y ait des
accompagnements du GPSR à la mesure de ce que l'on pourrait espérer.
M. LOISON : Je souhaiterais savoir quelles dispositions l'entreprise va
prendre concernant les situations où l'on demande des volontaires. Si nous avons le nombre de
volontaires, pas de problème ; si nous ne l'avons pas, quels sont les moyens dont dispose
l'entreprise dans ce cas de figure ? C'est une vraie question au niveau des agents concernés.
M. VALCKE : Nous avons plusieurs interrogations.
Vous commencez par des mesures comme pour la fête de la musique et vous
annoncez une fin de service à 19 heures. Faisant partie d'un centre Bus dans Paris, il est clair
qu'à partir de 16 ou 17 heures, Paris sera dans l’embouteillage.
Je vais rester sur le département BUS, puisque c'est là où il risque d'y avoir le
plus de problèmes, où les mesures sont les plus difficiles et différentes à prendre. On a vu
dans un centre Bus, la mise en place de TM spéciaux et bien souvent, pour les services de
soirée qui commençaient par exemple à 16 heures pour finir vers 22 ou 23 heures, les agents
se retrouvent avec des services rallongés aux limites pour les faire commencer à midi et finir à
19 heures. Si ces agents arrivent à finir à 19 heures, comment vont-ils être traités pour le
rapatriement – je parle plus spécialement des centres Bus de Paris - s'ils n'ont pas de
transports pour les amener aux portes ? Ils auront des difficultés à venir avec leur voiture
personnelle. Je ne sais pas si vous avez pris cela en compte.
Sur votre document, on peut lire : "M. le ministre des Transports a souhaité
des impératifs de sécurité routière, au niveau en particulier des entreprises de transport
public, sur les principes de continuité du service." La continuité du service, je présume que
c'est 24 heures sur 24. On s'aperçoit que ce n'est pas le cas et que des stations seront fermées
dans Paris.
Une question se pose, et je la rappelle puisqu'il me semble qu'elle a déjà été
posée dans cette assemblée : qui va payer la gratuité du transport ? C'est un gros problème.
M. DEFAUT : Concernant le problème de la banlieue, vous n'avez pas tort.
On s'attend à ce que les gens viennent à Paris en grand nombre, et ensuite souhaitent retourner
en banlieue ; c'est un peu ce qui se passe pour la fête de la musique. L'engagement de
l'entreprise a été de permettre, dans la mesure du possible, que les gens qui viennent à Paris
puissent rentrer chez eux quand ils le souhaiteront. Quant aux manifestations de banlieue,
elles sont moins importantes, en règle générale, que ce qui va se passer sur les Champs
Elysées ; je le pense, et les pouvoirs publics aussi.
Quant aux festivités locales, les gens qui y assisteront viendront a priori plutôt
du secteur que d'autres lieux de banlieue. Effectivement, le plan de transport est prévu comme
cela, sachant que de toute façon nous ne serions pas en mesure de faire davantage. Même avec
ce que nous faisons pour Paris et retour banlieue que j'ai évoqué, certaines personnes nous
disent que c'est insuffisant. C'est une question qui a été évoquée plus loin : la demande était
forte pour que nous roulions toute la nuit mais cela nécessite des effectifs et vous savez
comme moi ce qu'induit un quatrième service. Il faudrait avoir les effectifs, et même
renforcés.
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Il est préférable de se faire critiquer et de rendre un service limité, plutôt que de
mettre des trains ou des autobus en nombre notoirement insuffisant par rapport à la demande
et se retrouver dans des situations ingérables.
Concernant le plan de communication, aussi bien la préfecture de police que la
RATP ont prévu de faire des conférences de presse, donc les médias devraient relayer le plan
de transport que nous proposons. Ensuite, il est prévu des affiches, des distributions de
documents aux voyageurs les jours précédents, du télé-affichage, des annonces, etc ... Nous
ferons le maximum pour que les gens, même si cela ne répond pas complètement à la
demande, sachent au moins ce que nous leur proposons, de façon à éviter de se faire piéger.
La SNCF a décidé de s'arrêter 20 minutes, d'autres réseaux étrangers
également ; c'est un peu leur problème. Concernant la RATP, la direction n'a pas souhaité le
faire. D'abord, nous avons confiance dans nos équipements techniques. Ensuite, il nous
semblait très délicat d'arrêter les métros pendant 20 minutes ou une demi-heure, de laisser les
gens en station, de les gérer, puis de reprendre. Comment gérer cela ? De toute façon, c'est un
point très délicat que la SNCF devra traiter.
L'interconnexion ne nous pose pas de grands problèmes. Sur la ligne B, elle
sera arrêtée à 23 h 50, c'est-à-dire quelques minutes avant l'arrêt de la SNCF, et elle ne
reprendra pas. Les trains RATP tourneront à Gare du Nord comme nous savons le faire en cas
d'incident. Les trains de la SNCF sont exploités en général en surface. Nous savons gérer cela.
La seule chose est qu’il y a une rupture de charge. Du côté de la ligne A, c'est encore plus
simple puisque cela veut dire que pendant 20 minutes on supprime deux trains à
l'interconnexion, on les retourne à La Défense et ensuite les suivants seront à nouveau
interconnectés.
L'événement majeur qui pourrait se produire serait une coupure de courant
EDF. Le discours de cette entreprise est qu'ils se sont préparés comme beaucoup d'autres ; ils
disent qu'il n'y a pas plus de risques qu'un autre jour. Pour tout ce qui concerne le bogue, ils
ont fait le maximum.
Mais le risque zéro n'existe pas non plus. Il est évident que pour la RATP, s'il y
avait une coupure EDF, un arrêt total - je ne parle pas d'un délestage, car c'est prévu - les
lignes qui desserviront les lieux de festivité seraient prioritaires si nous devions arrêter
certaines lignes. Ce serait une situation difficile à gérer mais si cela devenait majeur, ce serait
l'arrêt total de l'exploitation et l'évacuation de tout le réseau, comme cela s'est déjà produit.
Concernant les déplacements du GPSR au cours de la nuit, malgré
l'interruption du service dans le tronçon central, on prévoit un train pour pouvoir transporter
les forces de police. C'est fait à chaque fête de la musique de façon à ce que, s'il y avait un
problème dans un secteur, on puisse leur faire traverser Paris.
La reprise du lendemain matin est effectivement un point crucial, car on va
retrouver les gens à 5 heures du matin, et ce ne seront certainement pas les plus faciles à
gérer. C'est prévu. Au niveau exploitation, les lignes prévoient d'envoyer des trains vides
proches des zones des Champs Elysées, qui seront positionnés dès la reprise du service pour
pouvoir emmener les gens et éviter une attente sur les quais.
Pour le RER, pour ceux qui ne ferment pas, les gens de nuit verront ceux de
jour. La réponse, ce sont des gens du GPSR et de la police – nous avons fait une demande à la
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police - pour toutes les stations jugées critiques et où l'on estime nécessaire d'avoir une
assistance à l'ouverture. L'assistance à la fermeture est également prévue, mais là, en plus,
nous avons le renfort des CSA et des contrôles qui se trouvent en nuit.
Concernant l'accompagnement des trains, je suis un peu étonné : à chaque fête
de la musique, les trains du RER sont systématiquement accompagnés par une équipe du
GPSR. Il est prévu de le faire.
Concernant les conditions techniques, c'est très détaillé. Il y a une foule
d'équipements qui vont de la détection incendie au SACEM, à la téléphonie, les PCC, etc ...
Je vous ai dit tout à l'heure que tout a été inventorié ; les vérifications et les
modifications ont été faites. Pour les systèmes les plus importants, que ce soit le PCE, le
système AIGLE, la téléphonie, la radio, les techniciens ont fait des simulations pour passer
l'an 2000 et tout s'est bien passé. Ils ont remédié aux quelques problèmes qu'ils ont pu
rencontrer. Je ne sais pas si je dois détailler davantage car la liste est vraiment très longue.
Cela rebondit sur une question qui a été évoquée concernant les plans de
secours. Nous répondons effectivement aux pouvoirs publics ; nous avons un plan de secours,
mais là aussi c'est très compliqué. C'est lié aussi à l'organisation. Il y aura une cellule de crise,
des techniciens seront mobilisés au niveau des centres informatiques, au niveau des PCC, au
niveau des centraux téléphoniques, pour tout ce qui a été jugé vital pour l'entreprise ce soir-là,
et pour le week-end. En effet, on parle du bogue pour minuit, mais il faudra être attentif tout
le week-end, voire les jours suivants : un programme peut se dérouler lentement et tomber en
panne quelques heures après. Les services techniques se sont engagés à assurer une
permanence tout le week-end pour pouvoir pallier ce genre de problèmes.
Quant aux compensations Disney, je n’ai pas de réponse. Il y a la gratuité du
transport. Ce qui est négocié avec eux et qui est certain, c’est que l’on doit aussi aux
voyageurs un transport ce soir-là. On a dit que les transports publics répondaient et que c’était
gratuit. Je ne sais pas si Disney a prévu quelque chose de particulier. Cela fait partie des
relations que nous avons toute l'année avec Disney.
M. RICHAUD : Les relations avec Disney, je les connais. Je sais dans quel
cadre Disney a pu s'implanter là-bas, avec notamment le prolongement de la ligne A jusqu’au
parc. Il y avait une question de garantie de pratiques avec un seuil, et des contreparties
financières de Disney si cette garantie n’était pas tenue. Cela a été transformé en plan
marketing, qui à la fois servait de publicité pour la ligne A et pour Disney ; c’est terminé.
Je constate que l’on fait du transport public pour desservir une entreprise
privée. Je passe sur mes impressions et ce que je pense de Disney, mais on pourrait
éventuellement faire cela pour d’autres destinations ; c’est ce que nous évoquons chaque fois
que l'on parle de Disney. Si une entreprise, quelle qu’elle soit, fait appel à nos services, à un
moment donné il va falloir qu’elle paie.
J'ai le souvenir qu'un Emir était venu sur la ligne A et qu'il avait réservé un
train complet de Disney jusqu'à Etoile, sans autres voyageurs. On lui a facturé – pas assez
cher, à mon avis – le prix de ce service. Là, vous pouvez faire de même.
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CRE – 24 et 25 novembre 1999
Mme La PRESIDENTE : Comme vous l'avez dit, je crois que c'est une
question propre à l'accord avec Disney. Cela étant, nous sommes devant une décision des
pouvoirs publics sur la gratuité qui concerne tous types d'entreprises, de voyageurs et de
circonstances sur cette soirée-là.
M. RICHAUD : Cela n’entre pas dans l'organisation normale prévue ; il s'agit
d'un train particulier, à 4 heures du matin, pour Disney. C'est autre chose. Cela n’entre pas
dans la mesure générale.
Mme La PRESIDENTE : Il faut voir quelle est la réponse à votre question
dans le cadre du contrat lui-même.
Qui paie ? Je crois que c'est effectivement une question qui devra trouver
réponse, notamment dans le cadre de la contractualisation. Il est clairement établi que les
mesures de gratuité devront systématiquement être compensées par les décideurs.
M. MAILLARD : Si la gratuité se faisait sur le parc de Disney.
M. BARROIS : Mme la présidente, cette question s'adresse à vous. Ce dossier
n'étant pas sans défaut, nous aurions souhaité que vous preniez des dispositions auprès des
directeurs d'unités pour que soient pris des contacts.
Le terminus de la ligne 5 à Bobigny, Pablo Picasso, est sur le parvis de la
préfecture où il va y avoir des manifestations. Il est évident que les agents de la ligne 5 qui
vont terminer, par exemple, à 1 h 45 le matin, vont avoir des problèmes au moment de
récupérer leur véhicule. C'est certain.
En tant que directrice générale adjointe, je vous demande d'intervenir pour que
les unités fassent le nécessaire afin que les agents puissent récupérer leur véhicule
normalement et ensuite, dans des cas particuliers où ces véhicules peuvent être saccagés, pour
que des dispositions nécessaires exceptionnelles puissent être prises pour mettre à l'abri les
biens du personnel.
Mme La PRESIDENTE : Je pense que les directeurs d'unité font leur travail.
Au niveau des unités, je n'ai pas d'inquiétude mais je veux bien relayer votre propre
inquiétude, que je ne partage pas, sur ce sujet.
M. VALCKE : Vous ne m'avez pas répondu sur le rapatriement des agents qui
vont travailler sur Paris et qui seront obligés, ce jour-là, de prendre leur véhicule personnel. Je
voudrais avoir une réponse.
Mme La PRESIDENTE : Cela ne peut relever que de dispositions locales.
M. VALCKE : En local, nous avons assisté à toutes les réunions qui ont eu
lieu sur ce sujet, et aucune réponse a été apportée.
M. DEFAUT : Je ne peux rien ajouter. Cela dépend de l'heure... Si vous faites
allusion aux gens qui fermeront les stations…
M. VALCKE : Pas seulement ceux-là. Je parle surtout de ceux qui vont finir à
19 heures ou 20 heures. Vous dites que Paris sera bloqué ; comment feront-ils pour rentrer
chez eux ?
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IV – 9 – Demande d’information sur l’exploitation des réseaux
la nuit du 31 décembre 1999
Mme La PRESIDENTE : Cela relève de dispositions locales.
M. DEFAUT : Dans certains cas, je sais que pour l'ouverture ou ce genre de
choses, les lignes prévoient des trains spéciaux pour acheminer les agents. Des dispositions
sont prises.
M. VALCKE : Vous avez 12 000 agents à BUS et vous ne parlez que du
Ferré !
Mme La PRESIDENTE : Les 12 000 ne sont pas concernés de la même
manière au même moment, et là nous sortons de notre champ de compétence sur le sujet.
M. VALCKE : Ces agents vous intéressent peu, je pense.
Mme La PRESIDENTE : Je veux bien relayer vos inquiétudes, non pas parce
que les agents m’intéressent peu, mais parce que je pense qu'il y a des dispositions qui
relèvent du traitement local. Si nous voulons ici être exhaustifs, nous ne pourrons pas
travailler sur ces sujets.
M. MAESANO : Qu'allez-vous faire, quels moyens allez-vous mettre en
œ uvre pour avoir suffisamment de volontaires ? Vous avez dit que dans le cadre du bogue, au
niveau technique, certains agents seront réquisitionnés pratiquement pour le week-end
complet. Qu'allez vous faire si vous n'avez pas suffisamment de volontaires ?
Vous n'avez pas répondu à une deuxième question : on sait qu'au RER il y a
deux agents par voiture, un conducteur plus le GPSR qui accompagne le conducteur. Nous
avons demandé la même mesure à BUS car il y a des problèmes avec Noctambus, ou même
au métro où il y a aussi de gros problèmes. Qu'avez-vous l'intention de faire ?
M. VALCKE : C'est en local !
M. DEFAUT : Je ferai un peu la même réponse, qui vous déçoit sans doute : le
RER, côté banlieue, puisqu'il ne circule que sur la banlieue pendant la nuit, entre 1 h 30 du
matin et 5 heures. Après, l'accompagnement des trains ou des bus se fait en fonction des
problèmes. On ne peut pas accompagner tout le monde. C'est la seule réponse que je puisse
vous faire ; on ne peut pas doubler les effectifs.
Quant au nombre de volontaires, c'est lié à l'offre qui a été faite après les
négociations. Pour l'instant, les retours indiquent que de nombreux volontaires se présentent,
mais c'est effectivement la même problématique que l'on retrouve à chaque fois. On peut
toujours imaginer que les agents ne répondent pas, même si cela ne s'est jamais produit. Cela
poserait un énorme problème.
M. MAESANO : Que ferez-vous s'il n'y a pas de volontaires ?
Mme La PRESIDENTE : D'après les éléments d'information qui remontent
des réseaux et des services techniques, a priori nous avons le nombre de volontaires pour
travailler en astreinte.
M. MAESANO : M. DEFAUT dit que c'est faute de volontaires que l'on ne
peut pas mettre deux agents par voiture dans le métro !
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CRE – 24 et 25 novembre 1999
M. DEFAUT : Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Vous comprenez bien que
les effectifs de sécurité - ou même les effectifs que nous avons ce soir-là - sont loin d'être
pléthoriques. On accompagne les trains et les bus dans les secteurs où il y a des problèmes et
où c'est plus chaud qu'ailleurs. Nous ne sommes pas en mesure d'accompagner tout le monde
partout, c'est clair.
M. MAILLARD : Pour le volontariat, posez quand même la question !
Mme La PRESIDENTE : C'est un dossier que nous suivons. Nous ne sommes
pas encore au 31 décembre ; il y a encore des dispositions complémentaires. Merci.
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