Synthèse de Documents Les stratégies de l`aide

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Synthèse de Documents Les stratégies de l`aide
Synthèse de Documents
Les stratégies de l’aide publique au développement de la France
Katharina Schreiber
Reprise de la problématique
La confrontation actuelle dans les débats politiques au cours de la campagne présidentielle 2012 nous
laisse tirer le bilan de la politique étrangère des cinq années passées de Nicolas Sarkozy et met en
comparaison ses anciennes promesses vis-à-vis les pays en développement avec le statu quo de 2012. La
formulation officielle de l’aide publique au développement (APD) française de la part du ministère des
affaires étrangères a toujours mis l’accent sur des conditionnalités et principes comme la gouvernance
démocratique, la lutte contre la corruption et l’indépendance et autonomie de ses partenaires.
Néanmoins, les relations économiques, politiques et militaires entre l’administration de Monsieur Sarkozy
et les « amis de la France » africains restent serrées et non-transparentes. Au regard des visites des
dirigeants africains dont le caractère est douteux en ce qui concerne le respect des droits de l’homme et
leur propre définition large du terme « corrompu » dans le Palais de l’Elysée, il se pose légitimement la
question sur la vraie nature et les intérêts cachés de l’aide publique au développement française.
En s’appuyant sur cinq documents du point de vue différent, la problématique retenue de la synthèse de
documents se positionne autour de la question suivante : Quelles relations et intérêts nébuleuses garde la
France dans sa formulation officielle de l’aide publique au développement ?
Plan de la synthèse
I. Les relations françafricaines – les « amis de la France »
I.1. La Françafrique : Héritage colonial et tutelle économique et politique de la France
I. 1. Conditionnalité à l’APD française : « Gouvernance démocratique » et paternalisme de l’expertise
française
II. « Aide fatale » - L’échec des politiques au développement 1960-2000
II.1. Les espoirs africains déçues par la présidence Sarkozy
II.2 Anticipations de l’APD – Quel avenir pour les politiques au développement ?
Rédaction de la Synthèse
La Françafrique est définie par François-Xavier Verschave comme une « nébuleuse d’acteurs économiques,
politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée de deux
rentes : les matières premières et « l’aide publique au développement » (APD) ».
(Kroubo Dagnini 2008 : 115) Il s’agit donc des relations franco-africaines assez serrées, des relations entre
des acteurs politiques français et des « amis de la France » (Kroubo Dagnini 2008 : 117) dont les structures
ont été les mêmes de Charles de Gaulle à Nicoloas Sarkozy : Ces « amis » reçoivent régulièrement des
soutiens financiers, économiques, politiques et militaires de la part des présidents français sous le couvert
de l’aide publique au développement. En échange, ils aident aux Français à vendre des produits français
avec des marges profitables et à maintenir respectivement étendre l’influence de la France sur le continent
africain. (cf. Kroubo Dagnini 2008 : ibid.)
Si la Françafrique, d’après Jean- François Bayart, à l’origine représentait un « projet politique » qui avait sa
propre logique, les éléments majeurs sur lesquels il s’appuyait n’existent plus : L’effondrement de l’APD
française depuis les années 1990 et l’endiguement de la libre circulation des hommes représentent les deux
raisons pertinentes pour lesquelles le projet politique de la Françafrique aujourd’hui a perdu sa
légitimation. Mais au regard des vastes ressources comme le bois, les minerais ou le cacao et le fait que
l’Afrique a toujours été l’origine de l’accumulation de la richesse des puissances coloniales, les dirigeants
français ont fait des efforts afin de ne pas perdre cette relation d’échange avantageuse. Le continent
africain représentait toujours, comme Jérémie Kroubu Dagnini le dit, une « source de profits colossaux pour
les sociétés coloniales » et explique donc le fait que la France n’ambitionnait pas l’indépendance de ses
colonies africaines. (cf. Kroubu Dagnini 2008 : 114) D’autant plus, après avoir été contraint d’accorder le
déclenchement de la « décolonisation totale » des pays africains, envisageait de Gaulle la maintenance
d’une forte influence française en Afrique.
Malgré l’absence des exécutions par rapport aux conditionnalités françaises comme la bonne gouvernance
ou le respect des droits de l’homme des administrations africaines, les fonctionnaires et dirigeants français
ne contestent pas – les échanges rentables avec les « amis de la France » sont toujours la bienvenue et le
flot de l’APD continue à couler continûment sous le prétexte d’amélioration des niveaux de vie mais en
réalité envisagent des propres objectives comme la vente des produits français sur des nouveaux marchés
ou l’accès aux matières primaires.
La présentation officielle de l’approche française à l’APD s’appuie premièrement sur le concept de « bonne
gouvernance » qui impose la conduite des reformes, dont la plupart est économique, afin d’arriver à un
état de stabilité politique. Par rapport à son deuxième concept, la diplomatie française met l’accent sur la
formulation de la « gouvernance démocratique » qui porte en soi la notion d’appropriation. La version
officielle du ministère des affaires étrangères de la France accentue ici alors le prétexte d’aider une société
à apprendre comment elle-même peut trouver des solutions. En plus, on aspire la promotion du dialogue et
d’un débat interculturel pour faire avancer un « apprentissage mutuel entre des acteurs ». (France
Diplomatie) Au regard du fait que la formulation officielle de l’APD française vise à « apporter à chaque
partenaire une expérience et une expertise française » (France Diplomatie) l’approche de la diplomatie se
trouve alors au même temps non seulement paternaliste mais aussi contradictoire
Dans son ouvrage « Aide fatale » Dembisa Moyo démontre avec clarté l’échec de l’APD des décennies 19602000 sur la scène internationale. Elle critique qu’une « source permanente » (Freud 2011 : 652) des
soutiens financiers, comme la France la met à la disposition, empêche les dirigeants politiques en Afrique
de trouver eux-mêmes des solutions durables, les rend plus dépendants, consolide l’existence de la
corruption et affaiblit le capital social. Au contraire du document officiel de la France Diplomatie, Moyo
propage la fin d’une conditionnalité comme celle de la « bonne gouvernance » et l’établissement de la
démocratie et se prononce pour une vraie indépendance des pays en Afrique au lieu des gouvernements
marionnettes qui sont plus au moins administré par des « experts » soi-disant (cette fameuse expertise
française!) qui obéissent pratiquement qu’à leur propres intérêts.
Malheureusement, la France, au moins celle dirigée par le président Nicolas Sarkozy, n’a pas pris à cœur ces
propositions de Dembisa Moyo : Comme Jean-François Bayart l’illustre, les annonces de Sarkozy d’une
rupture avec les anciennes politiques au développement dans l’Afrique francophone pendant sa campagne
présidentielle en 2007 ont fait naître des espoirs du côté des plusieurs élites africaines. Malheureusement,
ces espoirs, cinq ans plus tard, ont été déçus. L’Afrique, dans les yeux de Monsieur Sarkozy, n’est perçue
qu’à travers des enjeux sécuritaires comme le terrorisme et, surtout, l’immigration, qui est
« systématiquement présentée comme un problème ». (Bayart) On parle ici d’un « abandon de l’Afrique »
qui exprime simplement le manque de compétence en matière des stratégies de politique étrangère de
Nicolas Sarkozy. Il n’y a donc pas de changement dans les stratégies de l’APD de la France – les relations
amicales avec des dirigeants contestables comme Denis Sassou-Nguesso et le Président de la France
continuent avec l’aide financière comme fleuron des intérêts stratégiques.
Qu’est-ce qu’il nous reste alors que peindre une image assez sombre du système de l’APD ? D’après
Dembisa Moyo, l’aide publique au développement devrait avoir quatre grands objectifs pour pouvoir laisser
derrière nous les échecs du passé. Elle énumère donc une stimulation de la croissance économique afin de
faciliter le rattrapage des pays en développement, la lutte contre la pauvreté, la stabilisation des Etats
sortants de conflits et la facilitation de l’accès aux biens publics mondiaux. (Freud 2011 : 657) Il faudrait
donc concentrer les efforts de l’aide au développement surtout sur le niveau local et s’éloigner des
approches paternalistes comme la propagation d’une « expertise française » et des relations
personnalisées entre les dirigeants des pays du Nord et des pays du Sud.

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