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André Larquié président Brigitte Marger directeur général Dans tous les domaines, la création contemporaine est une nécessité. La lutherie et l’archèterie n’échappent pas à cette règle, même si nos métiers peuvent être taxés d’un certain traditionalisme. Pour les raisons que l’on comprendra aisément – choix du bois, subtilité du modèle, consistance du vernis, qui en concrétisent les différences sonores – la main est encore l’outil le plus précieux et le plus indispensable à la création d’un instrument. Le but de ce concours est donc de mettre en exergue, ou en valeur, des talents jusqu’alors inconnus. Je fais confiance à la qualité et à la probité d’un jury composé de maîtres luthiers et archetiers éminents – en particulier à leur président, Jean Bauer pour les instruments et Bernard Millant pour les archets – venus de différents pays et internationalement connus, qui m’ont fait l’honneur d’accepter cette tâche particulièrement délicate. A toutes celles et à tous ceux qui n’auront pas la chance d’être parmi les heureux élus, je leur rappelle que si Antonius Stradivarius connut la gloire très jeune, Joseph Guarnerius Del Gesù, lui, dut attendre quelques années. Qu’ils gardent donc confiance et intacte leur passion. Mes remerciements à la Ville de Paris qui parraine ce concours, à la cité de la musique qui nous accueille au sein de son musée de la musique, à Acanthes, responsable de l’organisation technique, à mes jeunes confrères chargés du stockage, de la présentation et de l’entretien des instruments, et au soutien financier du secrétariat d’état aux PME, au Commerce et à l’Artisanat, de LVMH, du Mécénat Musical Société Générale et de la Fondation Colas ; enfin aux talentueux musiciens et, en particulier, à Anne-Sophie Mutter et à Lambert Orkis qui ont accepté de participer au concert de gala, montrant ainsi tout l’intérêt qu’ils portent à notre art. Etienne Vatelot président du concours samedi 4 décembre - 19h salle des concerts remise des prix et concert sur les instruments primés Johannes Brahms / Josef Joachim Danses hongroises n° 14 et 5 durée : 6 minutes Patrice Fontanarosa, violon Claude Lavoix, piano Dimitri Chostakovitch Sonate, op 147 (extrait) allegretto durée : 5 minutes Marc Desmons, alto Claude Lavoix, piano Giovanni Bottesini Rêverie durée : 5 minutes Daniel Marillier, contrebasse Claude Lavoix, piano Jean Martinon Sonatine n° 5 durée : 8 minutes David Lefèvre, violon Serge Rachmaninov Sonate, en sol mineur, op 19 (extrait) andante durée : 6 minutes Walter Grimmer, violoncelle Claude Lavoix, piano Nguyen-Thien Dao Scherzo vivo, pour alto solo (création) durée : 6 minutes Laurent Verney, alto Jean-Sébastien Bach Suite n° 6, en ré majeur, BWV 1012 (extrait) allemande durée : 6 minutes Alain Meunier, violoncelle Maurice Ravel Tzigane durée : 11 minutes Anne-Sophie Mutter, violon Lambert Orkis, piano entracte Johannes Brahms Sextuor n° 1, en si bémol majeur, op 18 allegro ma non troppo, andante ma moderato, scherzo (allegro molto), poco allegretto e grazioso durée : 35 minutes Patrice Fontanarosa, David Lefèvre, violons Marc Desmons, Laurent Verney, altos Walter Grimmer, Alain Meunier, violoncelles IIème concours international de lutherie et d’archèterie Nguyen-Thien Dao Scherzo vivo composition : 1999 ; commande de Musique nouvelle en Liberté ; effectif : alto solo ; dédicace : à Laurent Verney ; éditeur : Jobert. Nguyen-Thien Dao, compositeur français d’origine vietnamienne, est né à Hanoi en 1940. Il obtient un premier prix de composition dans la classe d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Il reçoit également le prix Olivier Messiaen décerné par la Fondation Erasme de Hollande. Dans les cinquante-cinq œuvres qu’il a écrites jusqu’à ce jour, le timbre, les microintervalles et l’apport des technologies nouvelles apparaissent comme ses préoccupations principales. Comme il le dit lui-même : « Je m’efforce de sortir du temps et de l’espace dans lequel je vis. Partout où je suis, j’essaie de ne pas vivre ce temps et cet espace précis ; et le silence me permet de me transporter dans mon paysage intérieur. Trois séquences se succèdent dans cette œuvre destinée à mettre en valeur les possibilités propres de l’alto, aussi bien du point de vue lyrique que pour la virtuosité. » notes de programme | 5 IIème concours international de lutherie et d’archèterie biographies Patrice Fontanarosa Né à Paris, dans une famille où l’art est une raison de vivre, Patrice Fontanarosa a prouvé très tôt l’étendue de son talent en collectionnant un nombre impressionnant de prix internationaux. Sa curiosité pour tous les styles musicaux, alliée à une maturité et un éclectisme hors du commun, mène Patrice Fontanarosa vers l’unique carrière de soliste, après maintes expériences enrichissantes. Invité dans de nombreux pays où un large public assiste à ses concerts, convaincu que la musique peut accompagner chacun de nous, Patrice Fontanarosa est actuellement l’un des rares artistes à aborder le grand répertoire du violon dans les cadres les plus variés, avec un désir et une volonté nettement affirmés d’ouvrir au plus grand nombre les richesses et les émotions de son art. 6 | cité de la musique Walter Grimmer obtient ses diplômes d’enseignement et de virtuosité au Conservatoire de Zurich avant de suivre les cours de perfectionnement de Pablo Casals et d’Enrico Mainardi. Il devient premier violoncelle solo de l’Orchestre symphonique de Berne, puis rejoint le Quatuor de Berne en 1971. Il fait de nombreuses tournées aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, Corée, Russie. Soliste et chambriste, il interprète autant les classiques que les auteurs contemporains ; ainsi, il crée et enregistre des œuvres - dont certaines lui ont été dédiées - de Brian Ferneyhough, Heinz Holliger, Helmut Lachenmann, Klaus Huber, Pascal Dusapin, Isang Yun. Il a également enregistré l’intégrale des œuvres pour duo et trio de Mozart et de Schubert, ainsi que les sonates de Brahms. Il a édité L’Art du violoncelle, testament artistique de Maurice Gendron, aux Editions Schott. Il enseigne actuellement à la Hochschule für Musik de Zurich. Claude Lavoix Née à Bergerac, elle entre, à l’âge de onze ans, au Conservatoire de Paris où elle obtient les premiers prix de piano, musique de chambre, écriture et accompagnement. Très tôt, elle se consacre à la musique d’ensemble et à l’accompagnement de chanteurs et devient, à vingt-deux ans, l’assistante du cours de chant de Janine Micheau. Par ailleurs, elle participe à de nombreuses créations contemporaines et se passionne pour toutes les formes éclatées de théâtre musical, ce qui l’amène à collaborer avec des metteurs en scène tels que Michael Lonsdale, Antoine Vitez, Pierre Barrat, Marcel Bozonnet et Peter Brook. Partenaire de Rachel Yakar. Elle accompagne également Françoise Pollet, Jacques Bona et Hélène Delavault. Nommée professeur au Conservatoire de Paris, elle a été chargée d’une mission pédagogique aux conservatoires de Pékin et de Shanghai. IIème concours international de lutherie et d’archèterie David Lefèvre Après un premier prix de violon au Conservatoire de Musique de Montréal, il a effectué un cycle de perfectionnement au Conservatoire de Paris dans la classe de Gérard Jarry. Titulaire du Premier prix du Concours international de Douai, il est également lauréat de l’Association Menuhin et de la Fondation Cziffra. Il a été invité comme soliste par différents orchestres (Orchestre national du Capitole, Orchestre philharmonique de Monte-Carlo...) et se produit avec Marielle Nordmann, Roland Pidoux, Bruno Rigutto, Régis Pasquier, Gary Hoffman. Il est professeur assistant de la classe de Régis Pasquier au Conservatoire de Paris. Super-soliste de l’Orchestre national du Capitole à Toulouse de 1994 à 1999, il occupe le même poste à l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo depuis septembre dernier. Il enregistre actuellement l’intégrale de la musique de chambre avec piano de Franz Schubert. Daniel Marillier entreprend l’étude de la contrebasse à l’âge de sept ans dans la classe de son père au Conservatoire de Nice. Après avoir suivi les cours de J.-M. Rollez au Conservatoire de Paris et obtenu, à seize ans, un Prix spécial du jury au Concours international de contrebasse de l’Ile de Man, il entre dans la vie active en tant que soliste des orchestres de Nice, puis de Strasbourg et, enfin, il devient, à vingtdeux ans, « contrebasse super-soliste » de l’Opéra de Paris, poste qu’il continue à occuper. Parallèlement, il mène une carrière de chambriste (en compagnie de R. Pidoux, L. Cabasso, S. WiederAtherton, du Quatuor Wanderer…) et de concertiste de Tokyo à Chicago en passant par l’Allemagne. Il enseigne actuellement au Conservatoire de Boulogne-Billancourt. Une sensibilité rare, alliée à une technique et à un « archet » uniques, fera dire à Mstislav Rostropovitch que « tous les violoncellistes devraient jouer comme lui...». Alain Meunier C’est au Conservatoire de Paris qu’Alain Meunier a suivi les classes de maîtres prestigieux : Maurice Maréchal, Jacques Février et Joseph Calvet pour les disciplines instrumentales, Norbert Dufourcq et Marcel Beaufils pour la musicologie et l’esthétique musicale. Diplômé dans ces disciplines, il part alors à la rencontre d’autres institutions musicales, avec deux lieux de prédilection : l’Accademia Chigiana de Sienne et le Festival de Marlboro aux Etats-Unis. Passionné par les musiques nouvelles dès le Conservatoire (il a notamment créé des œuvres de Marcel Mihalovici, Maurice Ohana, Franco Donatoni, N.-T. Dao, FrançoisBernard Mâche), il reste fidèle, dit-il, à ce « travers ». Pédagogue, Alain Meunier a été nommé, en 1979, professeur au Conservatoire national supérieur de Lyon ; il enseigne aujourd’hui au Conservatoire de Paris. Pratiquant de longue date, et avec des partenaires de premier notes de programme | 7 IIème concours international de lutherie et d’archèterie plan, le répertoire de la musique de chambre, il a dirigé le Concours de quatuor à cordes d’Evian, installé avec succès à Bordeaux depuis septembre dernier. Anne-Sophie Mutter La magnifique carrière d’Anne-Sophie Mutter a commencé à l’âge de treize ans, lorsqu’elle a joué avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, sous la direction d’Herbert von Karajan et, depuis cette époque, elle n’a cessé de répondre aux invitations des plus grands orchestres internationaux, de participer à travers le monde aux cycles les plus prestigieux de musique de chambre. Parmi les événements majeurs de sa carrière, on citera notamment la tournée mondiale (cinquante villes !) en 1998, en compagnie du pianiste Lambert Orkis, consacrée à l’intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven, tournée couronnée par un enregistrement « live ». Anne-Sophie Mutter ouvrira l’année 2000 par une série de manifesta8 | cité de la musique tions consacrées à la littérature du XXe siècle pour le violon (récitals à Carnegie Hall, concerts avec l’Orchestre philharmonique de New York sous la direction de Kurt Masur). En avril et mai prochains, elle présidera à Londres le Concours de violon Carl Flesch, dont elle est conseiller artistique et auquel elle est d’autant plus attachée que, par l’intermédiaire de son professeur et « mentor » Aida Stucki, elle-même élève de Carl Flesch, elle se considère comme la descendante musicale directe de ce grand maître hongrois. Ardent défenseur de la musique contemporaine, Anne-Sophie Mutter est la dédicatrice d’œuvres majeures signées Witold Lutoslawski, Krzysztof Penderecki, Wolfgang Rihm, Norbert Moret, Sebastian Currier. AnneSophie Mutter, dont l’intérêt porté aux jeunes artistes s’est concrétisé dans l’établissement, en 1987, de la Fondation Rudolf Eberle, est également concernée par les travaux liés aux problèmes sociaux et médicaux de notre époque et elle soutient de nombreuses causes en donnant des concerts au bénéfice de différentes œuvres. Marc Desmons étudie au Conservatoire de Paris où il obtient un Premier prix d’alto, de musique de chambre et de contrepoint. Après le cycle de perfectionnement, il remporte, en 1995, le troisième prix du Concours international de Moscou Youri Bashmet. Il se produit en France comme à l’étranger, notamment en soliste à la cité de la musique et au Festival de Malboro (Etats-Unis). Il est également membre fondateur des ensembles de musique de chambre Métamorphosis et ZIK. Actuellement second soliste de l’Orchestre de l’Opéra de Paris, il sera, à partir de l’an 2000, alto solo de l’Orchestre de Monte-Carlo. Parallèlement à sa carrière d’interprète, il a récemment composé Furibonderies pour alto principal et cinq violoncelles. IIème concours international de lutherie et d’archèterie Lambert Orkis Soliste et chambriste, le pianiste américain Lambert Orkis est le partenaire régulier d’Anne-Sophie Mutter depuis onze ans ; il a également joué à plusieurs reprises en compagnie de Mstislav Rostropovitch. Au piano-forte, il participe à l’activité du Castle Trio (groupe de musiciens basé à la Washington’s Smithsonian Institution) avec lequel il a enregistré un cycle de vingt-huit œuvres pour piano et cordes de Beethoven. Le catalogue discographique de Lambert Orkis est abondant ; il comporte de très nombreuses pages classiques, mais aussi des gravures d’œuvres contemporaines américaines comme A little Suite for Christmas de George Crumb et la Sonate pour piano de Richard Wernick. Pédagogue, Lambert Orkis est professeur au Temple University’s Esther Boy College of Music et a été récemment invité à donner une série de master-classes à Taïwan. Laurent Verney Après des études au Conservatoire de Paris (premier prix d’alto à l’unanimité dans la classe de Serge Collot et de musique de chambre chez Maurice Crut ; troisième cycle chez Bruno Pasquier), Laurent Verney est nommé, à vingt-cinq ans, premier alto solo de l’Opéra de Paris. Laurent Verney mène parallèlement une carrière de concertiste et de chambriste. Il a joué en soliste avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, l’Orchestre philharmonique de Bucarest, l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Quant à ses activités de musique de chambre, elles l’amènent à se produire régulièrement avec des musiciens tels qu’Augustin Dumay, Michel Portal, Régis Pasquier, Michel Dalberto, Jean-Claude Pennetier, Christian Ivaldi, MarieJosèphe Jude et Nicholas Angelich. Ardent défenseur de son instrument et de son répertoire, Laurent Verney témoigne d’un goût et d’un intérêt très vifs pour la musique de son temps. Il a joué sous la direction de Luciano Berio et a créé des œuvres de Nicolas Bacri, Lucien Guérinel, Louis Saguer, Amali Tlil et Michèle Reverdy. Sa discographie comprend notamment des œuvres de Nicolas Bacri pour alto et orchestre (Grand Prix de la nouvelle académie), un disque anthologique consacré à L’alto romantique avec Claire-Marie Le Guay, les Sonates de Brahms avec Nicholas Angelich, les Rencontres de Michèle Reverdy et Harold en Italie de Berlioz avec l’Opéra de Paris sous la direction de Myung-Whun Chung. technique cité de la musique régie générale Didier Belkacem régie plateau Eric Briault régie lumières Marc Gomez régie son François Gouverneur notes de programme | 9