Article dans "Figaroscope" du 16 janvier 2016
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Article dans "Figaroscope" du 16 janvier 2016
Date : 20 JAN 16 Page de l'article : p.28 Journaliste : Armelle Héliot/ Étienne Sorin Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Paris Page 1/2 -=1 PAR ARMELLEHELIOT ET ETIENNE SORIN ahelo1@lefgarofretesonn®lefigarofr Dominique Volaille, WladimirYordanoff, Pierre-François Corel et Julia Faure (de gauche à droite) dans Qui a peur de Virginia Woolf?, mis en scène ^^^^^H u DEUX OU TROIS FONT LE COUPLE UNE ADAPTATION DE «LA MAMAN ET LA PUTAIN» PAR DORIAN ROSSEL AU ROND-POINT UNE PIÈCE DE CHLOE LAMBERT «LA MEDIATION» AU POCHE ET «QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF?» À L'ŒUVRE PAR ALAIN FRANÇON TROIS PIÈCES SUR LES VERTIGES DE LAMOUR LE «DUEL DES CERVEAUX» Tous droits réservés à l'éditeur omam Garv considérait le couple comme la dernière aventure du XXe siecle l'homme avait marche sur la Lune C'est toujours le cas en ce début de XXIe siecle Trois mises en scene a l'affi che a Paris le rappellent Je me mets au milieu man, luirez moi dormir, de Dorian Rossel, est le titre a rallonge d'une version courte de La Maman et la Putam Un film de Jean Eustache quasiment invisible puisque, a cause d'une mésentente entre les ayants droit il n'est pas disponible en DVD Domn Rossel est un specialiste des spectacles inspires de tout sauf de pieces de theâtre Dans Soupçons il adaptait le documentaire de Francois Xavier de I estrade Dans Quartier lointain, il transposait le manga de Jiro Tanigu chi Avant cela, en 2007, il donnait cette \er sion a l'os de La Maman et la Putain, gl and pi ix au Festival de Cannes en 1973 On passe de 3 h 40 de film a I h 30 de spectacle David Gobet, Dominique Gubser et Anne Steffens reprennent les loles de Jean Pierre Leaud, Bernadette Laffont et Françoise Lebrun Ils foi ment un trio amouieux JEMEMETSAUMILIE MAIS LAISSEZ-MOI dans le Paris du Quartier latin Vivre a deux quand Th du Rond-Point 2 av F Roosevelt (VIII*) on est trois ou vi vi e a trois quand on est deux la belle TÉL OI 44 95 98 21 impasse Le theatie sied HORAIRE aux dialogues d'Eustache, du mar au sam qui fuit le naturalisme a20h30 comme la peste Rossel et JUSQU'AU 31 janvier ses comédiens donnent PLACES aux répliques une vivacite de!2a29€ jubilatoire C'est parfois cru, souvent drôle Pres que trop On perd l'âprete, LA MÉDIATION la melancolie d'Eustache Poche-Montparnasse 75 bd du Montparnasse Maman ou putain, la hbc ration sexuelle de Mai 68 TÉL est déjà un mensonge OI 4 5 4 4 5 0 2 1 Reste Ic couple, cette uta HORAIRES pie promise a la soutiran mar sam a 21 h ce Eustache se suicide en dim 15h JUSQU'AU novembre 1981 17 juillet Plus classique d apparen PLACES ce est la piece de Chloe de ll a 3 5 € Lambert La comédienne n'en est pas a son coup d'essai Maîs, avec La Me diation, elle a compose une comedie de mœurs, Théâtre de l'Œuvre peisonnelle, originale et 55 rue de Clichy (Xie) de large portée Anna TÉL OI 44 53 88 88 (l'auteui elle même) et HORAIRES Pierre (l'excellent Julien du mar au sam a 21 h Boisseliei, qui signe la dim a 15h mise en scene), se sont JUSQU'AU 3 avril aimes Ils ont eu un en PLACES fant Sa mere souhaite de IO a 42 € qu il soit eleve par ses deux paients, maîs redou te la désinvoltuie de Pierre Homme brillant, paléontologue îles connu, obsédé par la réus site d'un projet qui lui apportera gloire et ar gent, ce Dom Juan egocentrique peut être soupçonne d'une certaine perversité Anna et Pierre sont reçus, en plusieurs rendez vous assez espaces, par Isabelle, médiatrice rigo riste (la merveilleuse Raphaelme Goupilleau) et son assistante Jeanne (Oplieha Kolb) qui n'est autre que sa fille Elle n'a jamais connu son pere Un pere absent la encore ? Deux histoires se croisent, se repondent dis cretement Les peisonnages ont de l'étoffe Les dialogues sont vifs Chloe Lambert, char meuse et profonde, maitrise Peel imre File ne se donne pas le beau rôle Nul n'est sans de faut Ces quatre peisonnages sont des hu mains tres humains, contradictoiies, blesses et manipulateurs Donc lisibles ' QUATUOR ÉPOUSTOUFLANT. Blesses et ma mpulateurs, les protagonistes de Qui a peur de | Virginia Woolf? le sont La piece dè l'Ameri E ROND-POINT 3937866400507 Date : 20 JAN 16 Page de l'article : p.28 Journaliste : Armelle Héliot/ Étienne Sorin Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Paris Page 2/2 cain Edward Albee est un classique du XXe siècle que l'on ne se lasse pas de revoir. La mise en scène d'Alain Françon s'appuie sur une traduction nouvelle, très particulière, de Daniel Loayza à découvrir dans le programme. On s'en souvient, l'action se déploie sur un campus, au cours d'une nuit très alcoolisée, dans l'appartement d'un couple. George (Wladimir Yordanoff) est professeur d'histoire. Il doit beaucoup à son beau-père, Doyen. Martha (Dominique Valadié) a invité un jeune universitaire fraîchement nommé, Nick (Pierre-François Garel), et son épouse, Honey (Julia Faure). La pièce marque par son titre même (qui fonctionne en anglais mais pas en français) : « Qui a peur du grand méchant loup?», chantent les petits cochons. «The big bad wolf» et Virginia Woolf. Le rapprochement n'a aucun sens ! Il vient d'un graffiti. Il a frappé Edward Albee. Il a fait une partie de l'extraordinaire postérité de l'œuvre. Que va-t-il se jouer dans ce salon meublé uniquement d'un canapé Chesterfield ? Quel drame commence à 2 heures du matin? Quelle scène mille fois jouée se rejoue? Qui ne connaît pas la pièce, le saura à la fin. Qui la connaît, découvrira, dans certaines décisions de la traduction, une « interprétation » profonde du texte créé en 1962. La scénographie de Jacques Gabel repose sur un canapé, donc, côté jardin, un escalier qui mène aux pièces du haut, une porte qui donne sur le vestibule. Des dominantes rouge sang de boeuf et des lumières magistralement maniées par Joël Hourbeigt. On est ici au-delà de tout réalisme. Dans une «réalité augmentée» que la direction d'Alain Françon avive. Quatuor époustouflant avec une jeunesse tendre et précise : Julia Faure, avec innocence et bouffées de panique, PierreFrançois Garel, ligoté par la peur. Les adultes sont des guerriers. Wladimir Yordanoff, d'une assurance qui se lézarde, cruauté décidée, lâcheté toxique de George. Dominique Valadié, hallucinante dans le tourbillon de la destruction, le sarcasme, le venin, l'alcool. Une femme perdue et pourtant impérieuse, une femme impériale et pourtant disloquée. Les superlatifs manquent toujours pour elle. Jamais on n'a si bien touché au désespoir de Martha. Ni à celui de George. I Profitez de réservations à prix réduits sur www.ticketac.com Tous droits réservés à l'éditeur ROND-POINT 3937866400507