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A mon Salaud
de Grand-père
Francis ARCHIE.
Préface :
Ce livre est pour toi, vieux salaud. Un jour tu m’as renié, ta supériorité en a décidé ainsi. Tu
as imposé cette décision à ta propre fille. Tu as jugé que cette solution était bonne, comme
sans doute tu as toujours été persuadé que tes actes étaient les meilleurs, car venant de toi.
Je te dédie ces pages, à titre posthume, car toi, tu es mort. Nous passons tous plus ou moins
longtemps ici-bas, tu dois le savoir, toi qui es entrain de pourrir quelque part, dans ton trou.
Je le retrouverai ton trou. Un jour, entre tes dates de naissance et de mort, sur les noms de
tes proches, de tes enfants peut-être, de ta femme et de tes parents, j’y poserai ces lignes.
Que tu le veuilles ou non elles feront partie de toi. Je ne sais pas si après la mort il reste un
lien avec les vivants, mais ces pages seront ton épitaphe. Je vais t’imaginer, te faire revivre,
le temps de quelques lignes, t’expliquer, grandeur nature, qui tu as été, ternir l’image dont
tu as toujours été si fier, te remettre près des tiens tel que tu étais, te descendre de ton
piédestal usurpé et rétablir l’ordre des liens de sang.
Ces pages, sur ta tombe, seront notre trait d’union…Sacré Salaud.
« Si au détour d’un chemin vous croisez un chien errant, sans collier,
qui s’arrête quelque peu et vous toise un instant,
ne lui jetez pas la pierre.
Il ne sait où il va,
de ne savoir d’où il vient.
Méfiez-vous quand même !
Vous pourriez vous y attacher. »