De Berlin à l`Aéronef de Lille, General Elektriks de retour à un son

Transcription

De Berlin à l`Aéronef de Lille, General Elektriks de retour à un son
De Berlin à l’Aéronef de Lille,
General Elektriks de retour à un son
plus dansant
PUBLIÉ LE 21/03/2016
PAR CATHERINE PAINSET
Né d’un père britannique et d’une mère française, ayant vécu
longtemps à San Francisco avant de déménager à Berlin, le
français Hervé Salters revient avec un quatrième album, « To Be
a Stranger », qu’il jouera sur la scène de l’Aéronef avec ses
musiciens.
Le titre de l’album est-il un clin d’œil à votre condition d’éternel expatrié ?
« Oui, c’est inspiré par ça à l’origine. Je suis effectivement un étranger depuis un
certain temps, ayant vécu à San Francisco pendant douze ans, puis à Berlin depuis
maintenant trois ans. Et cette sensation d’avoir perdu mes racines et d’être un peu
comme un observateur, je la ressens d’autant plus à Berlin : je connaissais mal la
culture allemande. Donc ce côté déraciné, qui appartient à nulle part et à partout à
la fois, m’est revenu plus fortement au visage. »
Le fait de passer de San Francisco à Berlin a-t-il poussé cet album dans une
direction précise, ou les choses se font-elles par imprégnation ?
« Musicalement, ça serait plutôt la deuxième option. Je ne peux pas mettre le doigt
de manière très claire sur ce que Berlin a apporté à ce disque, en tout cas pas pour
l’instant. Mais c’est sûr qu’il y a Berlin dans ce disque, d’une manière ou d’une
autre. Quand on fait quelque chose de créatif, tout ce qu’on vit finit par entrer dans
l’ADN. »
Vous aviez envie de revenir aux machines, à la programmation ?
« Alors là oui. C’était d’ailleurs la seule envie claire que j’avais en commençant :
retourner à quelque chose de plus dansant que Parker Street, qui était
principalement constitué de ballades, et là Berlin a sans doute eu un impact. Je ne
suis pas quelqu’un qui va danser en club tous les soirs mais la manière dont les
gens le font à Berlin est vraiment chouette, avec le sourire, pour faire la fête, pas
pour impressionner la galerie. »
Quelque chose de dansant, d’assez joyeux aussi, non ?
« Effectivement. Enfin, je n’en sais rien en fait (rires). Quand on fait tout tout
seul, c’est compliqué d’avoir un avis. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un côté assez
festif, débridé. Mais il y a aussi un courant un peu sombre, dans les textes. »
Comment avez-vous bâti le set ?
« C’est un mélange. On joue beaucoup du nouveau disque, tous les morceaux sauf
un. C’est important que ce soit frais pour nous quand on monte sur scène. Mais il y
a aussi d’anciens morceaux qu’on a toujours autant de plaisir à interpréter. »
Les anciens, vous leur donnez de nouvelles couleurs ?
« Ça dépend. Aussi bien pour la scène que pour le disque, j’essaie de ne pas
m’imposer de règles. La formation live de General Elektriks, qui est la même
depuis 2009, a un son, et donc c’est ce son-là qu’on veut entendre. Que ce soit des
anciens ou des nouveaux morceaux, ça tombe un peu sous le sens maintenant pour
nous la manière de les jouer, ça s’imbrique assez naturellement. »
Y a-t-il pour vous un plaisir particulier à passer du travail solitaire à la
création collective?
« Absolument. En fait, à la fin du disque, j’en ai marre. Je n’ai qu’une envie, c’est
sortir du studio et que ça soit terminé. Il y a énormément de plaisir à faire un
disque, surtout quand il y a des gens qui l’attendent, c’est extrêmement gratifiant.
Mais il y a aussi beaucoup de doutes, de moments où on s’arrache les cheveux.
C’est donc très satisfaisant d’entrer dans une autre phase, qui est vraiment
collaborative, et de voir les morceaux prendre une autre tête. »
Vous avez déjà joué à Lille, quels souvenirs en gardez-vous ?
« J’ai le souvenir de deux super concerts : celui du soir avec les adultes, qui était
formidable parce que les gens du Nord savent faire la fête, et le concert l’aprèsmidi pour les enfants, qui était génial aussi. »

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