3. Stéphanie N`GUYEN

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3. Stéphanie N`GUYEN
4e symposium
Institut de Recherche bioMédicale et d’Epidémiologie du Sport
Blessures et pertes de poids lors des compétitions françaises juniors et
cadets de judo
Stéphanie Nguyen
INSEP Paris
Nous nous sommes intéressés aux blessures en compétition chez les judokas de 14 et 20 ans. Les blessures
surviennent plus fréquemment chez les 16 – 20 ans, chez les filles et d’autant plus que le niveau de
compétition est bas. Les facteurs alimentaires peuvent agir sur la prévention de ces risques.
Des questionnaires ont été distribués dans le moment d’attente précédant la pesée. Pour chaque blessé, une
fiche médicale a été remplie. 151 judokas ont ainsi répondu. Il ressort de notre étude que les membres le
plus souvent atteints étaient les membres supérieurs puis les membres inférieurs, puis le rachis.
La blessure la plus courante était l'entorse, sauf pour les cadets masculins chez qui il s'agissait de
l'élongation musculaire.
Biarritz, le 28 octobre 2009
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La majorité des blessures intervenait en travail debout. L'action traumatisante était le plus souvent la chute.
La proportion de juniors ayant perdu du poids est supérieure à celle de cadets. Deux fois plus de juniors que
de cadets ont utilisé des moyens de sudation. 85 % des athlètes ayant perdu du poids ne respectaient pas les
recommandations concernant les apports en eau ; les deux tiers d’entre eux ne respectaient pas les
recommandations relatives aux apports en féculents, plus de la moitié pour ce qui était des apports en
protéines.
La proportion de blessés chez les judokas ayant perdu du poids pour cette compétition n'était pas plus
importante que dans l'autre groupe. En revanche, les pertes de poids répétées augmentaient le risque de
blessure. Cette relation était particulièrement évidente chez les juniors féminines. Le risque augmentait
avec la quantité de poids à perdre et l'existence concomitante de troubles du sommeil.
Biarritz, le 28 octobre 2009
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La quantité d'entraînement a accru le taux d'atteinte de l'objectif, ainsi que le fait d’être dans une filière
sportive de haut niveau. Par contre, la perte de poids n'a pas eu d'influence sur l'atteinte des objectifs.
La classification des risques et des blessures est conforme à ce qu’en dit la littérature. En revanche,
certaines particularités ont été relevées : ainsi, aucune blessure n'est survenue durant la prise de garde, ni
par une clé de bras chez les cadets.
L'absence de blessures plus fréquentes chez les judokas ayant perdu du poids ou ayant pris des risques au
niveau de l'hydratation peut s'expliquer par le potentiel de récupération entre la pesée et le premier combat
ou par des erreurs diététiques survenant également dans l'autre groupe.
La perte de poids répétée augmente le risque de blessure sans permettre d'améliorer la performance. Les
mesures préventives peuvent inclure une modification du règlement, l'utilisation d'une estimation de la
masse grasse pour le choix de la catégorie, la prise en charge des troubles du sommeil et l'information des
athlètes et de leurs professeurs. Pour obtenir une application réelle de ces mesures, l'implication de
l'ensemble des intervenants est nécessaire.
Questions-réponses avec l’amphithéâtre
Olivier COSTE
La répétition de la perte de poids intervient-elle chez les judokas les moins performants ? L'entraînement
est-il en cause dans les gains répétés de poids ?
Stéphanie NGUYEN
Nous n'avons pas noté de différence entre ces judokas et les autres en termes d'atteinte des objectifs. Plus le
niveau du judoka s'élève, plus le nombre de régimes augmente, jusqu'à dix pertes de poids par an. Les
pertes de poids répétées ne concernent donc pas particulièrement les moins assidus à l'entraînement.
Biarritz, le 28 octobre 2009
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De la salle
Dans tous les sports à catégorie de poids, une tradition ancestrale fait malheureusement penser que les
résultats s'améliorent en descendant de catégorie. Cependant, je rappelle que la seule mesure fiable de la
masse grasse reste l'autopsie. En matière de réglementation, ne pourrions-nous pas imposer un poids
maximal des individus dans la saison, par rapport à leur catégorie ?
Stéphanie NGUYEN
Les entraîneurs demandent aux judokas de venir aux stages en leur ayant imposé un poids. Ces mesures
peuvent s'élargir.
De la salle
Avez-vous examiné l'impact de la perte de poids chez les lourds ? Avez-vous examiné la vitesse de perte de
poids ?
Stéphanie NGUYEN
Dans le questionnaire, nous avons tenté de détailler les modalités de la perte de poids. Nous n'avons pas
mis en évidence de différence de risques entre ceux qui perdaient du poids rapidement et les autres. Les
lourds de haut niveau se sentent plus efficaces à un niveau de poids donné. Ils essaient de se maintenir à ce
« poids de forme ».
De la salle
Chez les juniors féminines, 90 % des blessures interviennent chez l'attaquante. Pourquoi ?
Stéphanie NGUYEN :
Nous avons été étonnés par cette proportion, mais nous n'avons pas identifié de cause précise.
Biarritz, le 28 octobre 2009
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