mars 2013, dans Palace Costes

Transcription

mars 2013, dans Palace Costes
FEV/MARS 13
PALACE COSTES
Bimestriel
64 RUE TIQUETONNE
75002 PARIS - 01 44 88 24 94
Surface approx. (cm²) : 553
N° de page : 10
Page 1/1
{
TA I-, K NT S
}
FÉMININ SINGULIER
I y a un paradoxe Soledad Bravi. D'un côté, cette
pionnière de la BD girlie est une véritable sériai
illustratrice, une «usine à dessins» (c'est elle qui le dit)
qui jongle avec les commandes. Elle se raconte chaque
semaine dans la dernière page de Elle, illustre les couvertures de toute la collection des «Paresseuses» pour Marabout, s'expose chez Colette, au Bon Marché, sur des sacs
Chanel ou des trenchs... Et pourtant, difficile de dire
qu'à l'instar de consœurs Soledad Bravi soit devenue un
personnage public, une «staaaar» (elle déteste qu'on lui
sorte ce mot-là). On ne connaît pas nécessairement son
nom, on ne «voit» pas immédiatement ses dessins. En
même temps, il en suffit d'un pour qu'automatiquement
fusent les : «Ah, mais oui, je connais !»
C'est que Soledad (dès qu'on se met à parler d'elle,
on tombe vite le «Bravi») est de la vieille école, elle qui
pouffe de rire à l'idée de devoir «liker» quelqu'un ou
quelque chose sur Facebook (ça ne lui viendrait pas à
l'idée). Elle a démarré avec de «minuscules dessins» dans
les dernières pages du Figaro Madame avant de passer à
Elle. «C'est long de s'imposer», dit-elle. Soledad n'a pas
explosé avec Internet, elle n'a pas appris l'art de s'y
promouvoir, encore moins celui de s'y laisser formater.
Elle a son blog, mais pas pour y poster des photos d'elle
avec ses potes illustrateurs, à une soirée branchée... En
revanche, elle dessine volontiers, seule à sa table de travail, la recette du «gâteau de la mort qui tue» (chocolatcrème de marrons). Rien de vulgaire, rien de racoleur,
elle a ça en horreur. Les illustratrices contemporaines
I
qui parlent de leurs règles, très peu pour elle.
Son créneau, c'est la proximité avec la lectrice, la
complicité. L'identification immédiate. Son dessin
le plus emblématique : la fille avachie qui marmonne :
«J'ai trop bouffé» au moment de Noël, du Nouvel An,
de Pâques ou sur la plage, un magnum à la main...
Parce que ses grandes tiges à la Kiraz ont beau avoir des
physiques de rêve, elles sont maladroites, rougissantes,
elles se prennent les pieds dans le tapis, se voient des
kilos en trop, font un régime, mais reprendraient bien un
peu de galette. Soledad parle du quotidien, de ses petits
plaisirs, mais aussi de ses humiliations, dans des dessins
jamais pesants, tellement, d'ailleurs, qu'ils sont souvent
esquissés d'un trait rapide, brouillon, fragile. Comme s'il
y avait une urgence fébrile à partager tout ça. «Tous mes
dessins viennent de moi, dit-elle. Même si je n'ai pas
vécu l'expérience, je m'imagine dans la situation.»
Depuis la sortie, fin 2012, de sa BD New York et moi
(Editions Marabout) un guide à son image, fourré-tout,
perso, drôle, tendre et girlie, Soledad semble enfin sortir
de l'ombre. Enfin, à son rythme : quand Palace Costes lui
réclame une photo, elle
continue à envoyer...
un autoportrait dessiné.
LAURE GONTIER
A SINGULAR WOMAN
Soledad Bravi is a self-described "drawing
factory" : a wcckly illustration in French
Elle, the covers of the "Paresseuses"
book collection, exhibitions at colette
and Bon Marché, work for Chanel,
plus her own books for adults and
kids. Vet despite her works high
profile, the artists herself prefere to
keep a low one. Her success is down
to good old-fashioned hard work ("It
look a long time"). She has created a
world that brings her (and keeps her)
close to her readers: her female characters are thm and gorgeous but they're
also clumsy and easily embarrassed,
and go on diets only to have that extra
slice of cake anyway. Her latest book,
New York et moi, is a city guide that's
in her image: personal, funny, tender
and decidedly girly.
MARABOUT@
0012665300524/XVP/OTO/2
Eléments de recherche : MARABOUT ou HACHETTE LIVRE/MARABOUT : maison d'éditions, toutes citations

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