LA FRESQUE LE MONDE ROMAIN
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LA FRESQUE LE MONDE ROMAIN
LE MONDE ROMAIN LE DECOR DES BATIMENTS LA FRESQUE Au sens strict du terme, qui désigne aussi bien la technique que le résultat obtenu, la fresque est une peinture murale exécutée sur un enduit encore humide : a fresco signifie “à frais”. Des réactions chimiques entre l’enduit et l’air ont pour résultat la formation d’une couche cristalline qui “piège” les pigments et les protège. L’intérêt de cette technique, longue et minutieuse, réside donc dans sa solidité.Cependant, toutes les peintures murales antiques ne sont pas faites a fresco, mais sur des enduits déjà secs. LA TECHNIQUE L’EXÉCUTION On travaille d’abord sur le plafond, puis de haut en bas sur la paroi verticale divisée en trois bandes horizontales (2 si la pièce est basse). Succession des opérations à l’intérieur de chaque zone : Pose du mortier par couches successives (en principe 7, en réalité 3) - couche de préparation : sable grossier, parfois argile, paille ou tuileau, lié à la chaux - couche de transition : idem, mais matériaux plus fins - couche de finition : chaux, sable fin ou poudre de marbre. Les rainures creusées dans chaque couche permettent à la suivante de mieux adhérer. Tracés préparatoires : lignes géométriques à la règle et au compas ; figures ornementales à main levée. Esquisses à l’ocre d’abord, remplacées peu à peu par les incisions au stylet dans l’enduit frais. Peinture : successivement, les fonds, les encadrements, les détails ornementaux ; le tableau principal est parfois peint sur un nouveau mortier. La couche picturale est lissée et frottée au polissoir ce qui lui donne un aspect ciré. Ornements en stuc : pâte de chaux et de poudre de marbre travaillée avec des moules; le tout rehaussé de peinture. LES COULEURS La palette des peintres de l’antiquité était très riche : on ne comptait pas moins de trois blancs ou cinq rouges. Ces pigments étaient d’origine - minérale, comme le rouge extrait du cinabre (sulfure de mercure) que l’on trouve à la Solfatare par exemple. - végétale pour le noir de charbon de pin ou de lie de vin - animale comme le noir d’ivoire brûlé - chimique comme le vert obtenu par oxydation métallique. Croquis montrant les différen tes couches recouvrant le mur Ces couleurs pouvaient avoir fait un long voyage avant de parvenir sur la palette d’un peintre de l’antiquité : le jaune d’ocre était importé de Grèce et l’orpiment (sulfure d’arsenic) dont on extrayait un autre jaune venait de Syrie. Ces pigments étaient broyés finement puis délayés. LES PEINTURES DE POMPÉI Premier style : imitation de l’architecture Les fresques trouvées à Pompéi ont été classées en 4 styles. Si ces styles se succèdent dans le temps, les transitions se sont faites en douceur ; de plus, chaque style ayant duré plusieurs décennies, cette classification ne permet pas dater avec précision une fresque donnée. Dans chaque style on note une évolution qui rend parfois le classement assez difficile et les spécialistes sont loin d’être toujours d’accord! Le 1er style : imitation de l’architecture Employé du 2°s. aux années 80 av. J.C. Il crée sur des murs de matériaux ordinaires l’illusion de plaques de marbre ou de pierres de couleur. Il n’y a aucune volonté de créer un espace fictif, mais simplement de donner une apparente richesse. Corniches ou colonnes sont stuquées en relief. On continuera à l’employer après les années 80 uniquement pour les parties basses des murs. Le second style : triomphe du trompe-l’œil Le second style : triomphe du trompe-l’œil Il se développe entre les années 80 av. J.C. et 10 ap. J.C. Recherche les effets de matière mais aussi de profondeur : les peintres créent des architectures fictives proches des décors de théâtre (plus de relief réel - tout est du trompe-l’œil); des ouvertures peintes donnant sur des paysages imaginaires augmentent encore l’illusion de profondeur. Mais les Romains ne connaissant pas la perspective géométrique, ces “architectures” ont toujours un petit quelque chose de “bancal”! Le 3ème style : triomphe du mur plat et refus de l’illusion De l’époque d’Auguste (début de notre ère) jusqu’au début des années 60. Le 3ème style : On abandonne la recherche de la profondeur. Les murs sont divisés triomphe du mur plat et refus en grands panneaux de couleurs unies, parcourus de lignes et de de l’illusion motifs architecturaux mettant en valeur un tableau central. Ces tableaux, aux sujets variés, sont peints avec un grand souci de rendre les effets de lumière et la profondeur atmosphérique. C’est à cette époque que l’on voit apparaître les sujets “égyptisants” (n’oublions pas que suite à la bataille d’Actium, en 31 av JC, l’empereur de Rome est aussi pharaon d’Egypte). Le 4ème style : une mise en scène théâtrale au décor exubérant Le 4ème style : une mise en scène théâtrale au décor exubérant Né au début des années 60, il se poursuivra vers les années 80, sans que les sites de Campanie puissent nous renseigner sur son évolution. C’est le plus chargé. On retrouve les architectures du 3ème style, mais plus grandes et plus minces, peintes sans souci de réalisme; par contre, la recherche de profondeur réapparaît ainsi que les stucs en relief. Un mur est souvent divisé en 3 panneaux dont les tableaux centraux se réduisent jusqu’à n’être parfois plus qu’une silhouette. Essayez maintenant de vous y retrouver !… Texte, conception et réalisation : Patrice MAURIES, Michèle GOZARD - Edition 2001