Les opposants à l`A45 encore et touj - Saint-Genis
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Les opposants à l`A45 encore et touj - Saint-Genis
SAMEDI 17 SEPTEMBRE 2016 LE PROGRÈS 10 LOIRE/ RH Ô NE TRANS P ORTS Les opposants à l’A45 RÉGION Ce dimanche, des opposants de l’A45, issus de la Loire et du Rhône, se donnent rendez-vous à Mornant. Ils comptent sur « la pression populaire » pour faire évoluer le dossier dans leur sens. Rédaction du Rhône Agence de Lyon 4 rue Montrochet, 69002 Lyon Téléphone Rédaction : 04.78.14.76.00 Pub : 04.72.22.24.37 Mail [email protected] [email protected] [email protected] Web www.leprogres.fr/rhone [email protected] Facebook www.facebook.com/ Mail leprogres.lyon Twitter leprogresrhone Twitter L es partisans de l’A45 ont vu le dossier avancer au début de l’été avec les votes du conseil départemental, de Saint-Étienne Métropole et du conseil régional Auvergne-RhôneAlpes. Ces trois collectivités ont en effet délibéré sur une participation financière à cette infrastructure, soit 131 millions chacune. Des décisions qui avaient mobilisé les opposants. En cette rentrée, la mobilisation est toujours d’actualité. « Le combat continue. Il n’est pas question de laisser retomber le soufflé », lance Françoise Thavisouk. L’action contre l’A45 se poursuivra donc ce dimanche. Ce jour-là sera organisée la Fête des opposants à l’A45, à Mornant. Françoise Thavisouk, coordinatrice de cette opération, présente ce rendez-vous comme « une journée citoyenne de mobilisation, d’information ». Des conseils de zadistes Les associations historiquement opposées à l’A45 (Sauvegarde des Coteaux du Jarez, Sauvegarde des Coteaux du lyonnais, Sauvegarde de Rive-de-Gier, Alcaly) participeront à cette journée, mais aussi « des jeunes qui prennent conscience de la dangerosité de ce projet », précise Françoise Thavisouk. Parmi les participants, les organisateurs annoncent la présence de personnes de Roanne, Marseille, Vienne, mais aussi des membres des mouvements d’opposition aux projets de l’aéroport Notre-Dame-desLandes ou encore du barrage de Sivens. Françoise Thavisouk, qui milite depuis quinze ans contre ce projet autoroutier, précise que « ces zadistes animeront des tables ron- n Le rassemblement contre l’A45 aura lieu, ce dimanche, à Mornant, à la ferme du M des. Ils nous diront comment ils ont fonctionné sur les sites qu’ils défendent. Leurs témoignages et leurs expériences seront précieux pour l’avenir de notre mobilisation ». Les eurodéputées Michèle Rivasi et Karima Delli sont également attendues à Mornant. Malgré l’avancement du dossier, les opposants à l’A45 sont déterminés. « Tout n’est pas joué. C’est la pression populaire qui peut faire évoluer le dossier dans notre sens », estiment-ils. Dominique Goubatian EN CHIFFRES Vous avez une info ? 0 800 07 68 43 [email protected] www.leprogres.fr n 1,2 milliard d’euros C’est le coût estimé des travaux pour construire cette liaison. Il sera divisé en trois entre l’État, Vinci et les collectivités locales. n 2018-2022 Les travaux de l’A45 devraient démarrer en 2018 pour se terminer autour de 2022. n 45 km C’est la distance de la future autoroute qui doit relier La Fouillouse (42) à Brignais (69). n 15 C’est le nombre d’ouvrages d’art que comporterait cette autoroute : onze viaducs et quatre tunnels. n 78 700 Selon le rapport de l’enquête publique, le trafic de l’A45 passerait de 58 400 véhicules par jour à 78 700. Soit 20 300 de plus. Des opposants sont en désaccord avec ces perspectives. n 5 euros Ce serait le prix du péage pour le trajet Saint-Étienne-Lyon. n 1993 et 2008 1993, c’est l’année durant laquelle le projet est né. L’autoroute a été déclarée d’utilité publique en 2008. Le rassemblement, mode d’emploi Cette fête des opposants à l’A45 débutera à 8 heures, place de la Mairie à La Talaudière. Trois tracteurs conduits par des agriculteurs de la Confédération paysanne ouvriront la route à des cyclistes. À 8 h 30, le cortège fera une halte à la gare de Saint-Chamond, puis, à 9 heures, à la gare de Rive-de-Gier. Enfin, un autre point de ralliement est prévu à La Madeleine. Dans ces trois communes, de nouveaux participants pourront se joindre au cortège. Un autre partira de Brignais, à 9 heures. Tous se retrouveront à 11 heures à la ferme du Mornantais, à Mornant. C’est là où se dérouleront les tables rondes, mais aussi les animations musicales et théâtrales. Des stands seront tenus par des associations opposées à l’A45. Des producteurs de fruits, de fromages, de charcuterie, ainsi que des brasseurs de bière et des viticulteurs seront présents sur ce lieu où des casse-croûte seront à disposition. 11 ACTU LYON ET RÉGION encore et toujours mobilisés CE QU’ILS EN DISENT « Ce dossier s’est débloqué parce que la Région a décidé de mettre de l’argent sur la table » Laurent Wauquiez, président du conseil régional Auvergne Rhône-Alpes (Le Progrès du 9 septembre) « Je connais bien la réalité des embouteillages de l’A47 avec des milliers d’emplois affectés, 200 accidents en quatre ans, dont certains mortels. Il y a deux points sur lesquels nous devons encore avancer. D’abord, je tiens à ce que la réalisation soit un modèle sur le plan écologique, notamment avec une insertion paysagère exemplaire. Le second point sensible est l’accès à l’agglomération lyonnaise. J’ai saisi le ministre des Transports sur ce sujet. Il faut trancher cette question et que l’on n’oriente pas tout le flux en direction de Pierre-Bénite. » « Le Département du Rhône a toujours été opposé à l’A 45 » Christophe Guilloteau, président du nouveau Département du Rhône (Le Progrès du 16 septembre) « Laurent Wauquiez a une vision de cohérence pour les douze départements de la Région, ce qui est bien légitime, et il défend l’A45. Moi, je suis à la tête d’un département et je dois faire en sorte que l’environnement, l’agriculture y soient préservés. Ce dossier de l’A45 pénalise le département du Rhône en traversant de part en part le plateau mornantais. Le Département du Rhône a toujours été opposé à ce projet et c’est ma position. » « Le projet de l’A45 est une hérésie de l’esprit » Roland Crimier, maire de Saint-Genis-Laval (Le Progrès du 16 septembre, édition de l’Ouest lyonnais) « Le projet, tel qu’il est pensé aujourd’hui, est une hérésie de l’esprit. Je suis partisan d’une amélioration des liaisons économiques avec la Loire. Les gens vont gagner dix minutes entre Saint-Étienne et Mornant, mais vont en perdre 30 dans le bouchon de Pierre-Bénite, où 20 000 véhicules supplémentaires sont prévus au quotidien. On ne peut pas penser une minute que les choses se passent ainsi. La solution serait plutôt de débrancher l’A45 pour lui permettre de rejoindre le contournement Est de Lyon élargi à trois voies. » Mornantais, chez Cédric et Jérôme Guinand. Photo Frédéric CHAMBERT « S’il y a l’autoroute A45, je ne me vois plus vivre ici… » « S’il y a l’autoroute A45, je ne me vois plus vivre ici… Surtout lorsque l’on a connu ces paysages », lance Jérôme Guinant, propriétaire de la ferme du Mornantais, avec son frère Cédric, en montrant ses champs. Loin d’être la seule propriété impactée par le passage de l’autoroute, l’exploitation familiale, implantée au lieu-dit La Côte, à Mornant depuis quarante ans, perdrait entre 10 à 15 hectares de terres agricoles. Et le problème, pour eux, c’est que l’A45 couperait leurs terres en deux, dans le sens de la longueur. « Nous n’avons pas envie que nos vaches pâturent à quelques mètres de l’autoroute. En plus, nous essayons d’être autonomes pour les alimenter, donc cette perte de terres pourrait remettre en cause cette autonomie », expliquent les deux frères. Une mobilisation « jusqu’au bout » pour l’abandon du projet Dans le Rhône, les voix qui continuent à s’élever contre ce projet sont nombreuses : Christophe Guilloteau, à la tête du nouveau Département du Rhône, des associations, comme la Sauvegarde des Coteaux du lyonnais n L’A45 doit passer dans le champ derrière les vaches des frères Guinand. Photo Frédéric CHAMBERT (SCL), ainsi que les communes rhodaniennes impactées par le tracé de l’autoroute (Mornant, Givors, SaintDidier-sous-Riverie, ou encore SaintAndéol-le-Château). La Métropole de Lyon et la Ville de Brignais, y seraient favorables, mais avec de grandes réserves, et uniquement si une solution est trouvée afin que l’arrivée de l’éventuelle A45 sur l’A450, qui elle-même alimente l’A7, ne l’engorge pas plus. « C’est une solution qui ne nous satisfait pas. La position de la SCL et globalement des communes traversées, est de dire qu’on doit pouvoir faire autrement, argumente Jean-Marc Dussardier, trésorier adjoint à la SCL. On se bat contre un principe et pas contre un tracé. » La SCL avance des arguments agricoles et financiers : « Les Coteaux du lyonnais est une zone à fort potentiel agricole, où 500 hectares de terres agricoles seraient détruits. Et ce financement serait également un gaspillage de l’argent public. » Les élus Europe Écologie-Les Verts de la Métropole de Lyon s’opposent également à cette autoroute. Pour eux, « ce projet aura pour effet principal d’accumuler encore plus de voitures et de camions aux portes de la Métropole », en plus de générer « une augmentation des pollutions sonore et atmosphérique ». Depuis que la Région a voté le financement du projet, les opposants savent qu’il sera difficile de faire marche arrière. Cependant, eux et la SCL continuent de se battre « pour l’abandon du projet. Notre but est d’aller jusqu’au bout, par tous les moyens possibles. D’ailleurs, on a posé plusieurs recours. On va tout faire pour retarder le projet, car en le retardant, on espère que les mentalités changent… », conclut Jean-Marc Dussardier. Laura Turc RHO - 1