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La vision humaniste qui paie Faruk Boyaci est à la tête d’un petit empire hôtelier dans la ‘ville des villes’ Turque. Il a crée son entreprise en vue de changer la façon de vivre dans son quartier. En quelques années, c’est un ensemble de ruelles de plus de 3.000 ans qui renait, plus dynamique que jamais. A la base du changement, des échanges entre touristes et locaux Turcs. Voyage touristique au cœur d’Istanbul où l’hospitalité règne. |Thibaut Dehem & Christophe De Beukelaer à Istanbul (Turquie) Ömer Faruk Boyaci Fondateur et CEO du groupe familial. Sirkeci Group Le ciment de deux cultures Istanbul est à cheval sur les deux continents ; asiatique et européen. C’est sans doute cette particularité qui a inspiré Faruk Boyaci. Depuis toujours, il nourrit le rêve de rapprocher les cultures occidentales et orientales. Il le réalise au jour le jour dans le domaine du tourisme. Fondée en 1988, son entreprise est constituée de cinq hôtels de charme et autant de restaurants et cafés installés dans le quartier Sirkeci. Un petit empire dans le monde touristique stambouliote. Une vision pour son quartier Business crée en 1967. Premier hôtel ouvert en 1988. Ensemble de 5 hôtels, 4 restaurants, un Pub et un café Nombre de chambres : 350 C.A. commun : 10 millions de $ « Il y a 25 ans, quand j’ai ouvert le premier hôtel ici, dans le quartier de Sirkeci, personne n’y croyait. C’était un pauvre petit quartier commerçant, raconte Faruk. Pourtant, il est parfaitement situé, dans le vieil Istanbul, à deux pas d’Aya Sofia, du Topkapi et de la Mosquée bleue. » Faruk a su communiquer cette vision aux autres commerçants du quartier. Il a crée une association en vue de développer Sirkeçi. Là où il n’y avait pas d’opportunité, Faruk a crée lui-même un marché. Cela a été le début d’un cercle vertueux duquel tout le monde ressort gagnant. « D’abord un il faut conserver l’essence du pays. hôtel, puis un café. On convainc les Notre quartier se veut un projet pilote autorités de rénover la rue. Cela attire un présentant une mosaïque de la Turquie ». peu de monde. Le prix de l’immobilier augmente. Les gens s’intéressent au Une entreprise avec un projet quartier. On ouvre d’autres hôtels. Le Comme pionnier, Faruk a réussi à garder cycle est en marche. » déclare-t-il une place de choix dans cet engouement. fièrement. Avec plus de 700 lits et autant de Le conseil Mais Faruk couverts, il est le plus connaît les « En tant que patron, il faut être proche gros acteur dans le de ses travailleurs. Le monde change, et risques d’un quartier. C’est une la perception qu’on a de son équipe de tel entreprise importante qui travail doit être différente également.» développem fait un chiffre d’affaires ent. Il faut de 7 millions d’€ par an. que les Turcs de Sirkeci puissent rester Mais Faruk est convaincu que si son maîtres chez eux. Il rassemble donc ces entreprise et le système tout entier derniers dans l’association qu’il préside. fonctionnent, c’est grâce à cette vision Elle vise à canaliser l’énergie et qu’il a pour son quartier et ses voisins coordonner les initiatives en vue de qui y vivent. « Tu ne peux pas réussir un développer le quartier. Les projets sont business s’il est exclusivement basé sur nombreux. Ainsi des petits déjeuners l’appât du gain. A terme, tu n’arriveras sont organisés dans la rue pour plus à motiver ni tes employés ni tes promouvoir l’échange entre les touristes clients. Il faut un projet autour qui ait un et les habitants locaux. Une académie va sens, qui touche à l’humain. Si ton projet ouvrir où des gens du monde entier est rentable et contribue au bien-être de viendront apprendre les rudiments de la tous, tu n’auras aucun problème pour cuisine turc. L’essentiel, c’est d’éviter trouver du financement et des qu’un ghetto touristique ne se forme. partenaires », assure-t-il. Raison pour laquelle l’association multiplie « Misafir is better than guest » les idées pour garder Faire travailler les gens ensemble et les Turcs dans le avoir une vision commune, telles sont quartier. « Pour faire les bases du projet de son association et du tourisme durable, des synergies dans le quartier. Cette vision humaine prend tout son sens dans son hôtel. Faruk y règne en hôte irréprochable, il n’y a pas un client qui ne le connaisse pas. Faruk exprime son concept en enjoignant d’être hôte turc plutôt qu’hôte tout court « Misafir is better than guest ». Faruk est déjà bien content de ce qu’il a pu réaliser ici. Mais son association voit grand, il désire atteindre d’autres objectifs endéans les cinq ans. « Transformer un quartier tout entier, vieux de plus de 3000 à 5000 ans » rien de plus, rien de moins. Il veut encore développer une série d’événements d’art et de culture. « Après cela, le projet sera tout à fait mûr. Nous aurons toutes les clés en mains. Questions & Discussion 1) Quel était le problème du quartier Sirkeci ? pourquoi le tourisme ne s’y développait pas ? 2) Le cercle vertueux comme décrit par Faruk l’amène à créer son propre marché. Il se trouve des clients dans un quartier qui n’en avait pas. Cette technique est-elle envisageable dans un autre secteur que l’horéca ? Donnez un exemple. 3) Comment expliquer la vision humaine de Faruk aussi bien dans son hôtel qu’à l’extérieur dans son quartier ? Comment créer des synergies entre ces acteurs? Mot-clés : prix immobilier, tourisme durable, projet pilote, ONG, créer des synergies.