TUILERIE MONIER CONTEXTE HISTORIQUE La tuilerie

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TUILERIE MONIER CONTEXTE HISTORIQUE La tuilerie
TUILERIE MONIER
CONTEXTE HISTORIQUE
La tuilerie Monier, construite en 1965, est implantée à Saint-Henri en raison du gisement
d’argile du bassin de Séon. La tuilerie a fait partie de la Société Générale des Tuileries de la
Méditerranée SA, fondée en 1901, par le regroupement de neuf fabricants du Bassin de Séon
(Vialle, 2013). C’est alors une société anonyme au capital de 5 millions de francs qui
s'occupe de la production des tuiles (Daumalin, 2014).
Dans les années 1920, la SGTM SA intègre le groupe de ​la Société générale des Tuileries et
briqueteries de Marseille et Cie ​(STGM & cie) ​fondée en 1894 par les principaux tuiliers de
Marseille (Ratier, 1989). Il s’agit d’un comptoir de vente constitué à sa base par la société
anonyme des tuileries et briqueteries de Marseille, Roux Frères et Pierre Sacoman. Vient
ensuite en 1895, Guichard frères, Pierre frères et les fils Léon Bonnet ; puis en 1896, les fils
de Barthélémy Fenouil, J.-B. Roux et les Tuileries de la Méditerranée (Daumalin, 2011). La
SGTM et cie centralise les commandes et les redistribuent au prorata des parts de ses
membres, chacun conservant son autonomie juridique et sa marque de fabrique (Salvy, 2003).
La SGTM SA, alors adhérente de la SGTM et cie, absorbe ensuite les établissements
marseillais Rey frères (1907) et Laurette (1909). Il ne reste en dehors de ce rassemblement
que les derniers fabricants artisanaux du bassin de Séon, quelques maisons anciennes - la
Société des produits céramiques de Saint-Henri, Sacoman frères & Cie - et d'autres plus
récentes comme la Société anonyme des tuileries Romain Boyer (1900), les tuileries et
briqueteries du midi (1905) et les tuileries de Saint-Marcel (1914) (Daumalin, 2014).
Les premières usines vont subsister jusqu'en 1965, date à laquelle elles seront détruites les
unes après les autres, suite à la construction d'une usine ultramoderne dans le quartier de
Séon, entièrement automatisée et pouvant produire plus, à elle seule, que toutes les autres
réunies. De nouveaux équipements –four, tunnel et séchoirs artificiels- se mettent au service
d’un nouveau type de produits, la tuile romane (Salvy, 2003). L’usine ​produit 90 000 tonnes
par an, essentiellement des tuiles romanes et abeilles (Ratier, 1989). Ce complexe industriel,
constitué autour de Jean et Guy Roubaud, a eu pour effet de regrouper la quasi-totalité de la
production marseillaise au sein de la SGTM SA (Daumalin, 2010).
En 1968, après une série de fusions et d’absorptions, il ne reste plus que deux partenaires
dans le groupe de la STGM & cie, la SGTM SA et la ​Société des Tuileries de la
Méditerranée, ​créée en 1882 par Édouard Rastoin, avec l’usine des Milles (ibid). En 1973, à
cause d’une perte d’exploitation importante, sont créées les Tuileries de Marseille et de la
Méditerranée (TMM) par la fusion des Tuileries de la Méditerranée et de la S.G.T.M SA. Il
existe désormais une seule entreprise leader, plus résistante face à la concurrence. La famille
Rastoin possède 20% du capital, tout comme la famille Zarifi, qui préside les TMM par la
personne de Georges-Michel Zarifi (Daumalin, 2010). Cependant, suite au déficit qui ne
cesse de s’accroître, les TMM conservent seulement deux sites, les Milles et
Marseille/Saint-Henri, qui comptent 426 employés (ibid). En 1983 est fondée la Société des
Tuileries de Marseille et de la Méditerranée-industries (TMM-industries) avec à sa tête G.M
Zarifi (ibid).
En septembre 1987, Élysée Investissement rachète les actions Rastoin et Zafiri des TMM
pour 115 millions de francs. Élysée Investissement, agit pour le compte de sa filiale, Générale
Française de Céramique (Mioche, 2011). En février 1989, elle vend ses participations à
Saint​-Gobain. Cette même année, l’exploitation des carrières d’argile des Milles et de
Saint-Henri à Marseille s’arrêtent. Une nouvelle carrière est ouverte à Puyloubier (ibid).
Saint-Gobain fonde ensuite avec le groupe Redland, une filiale commune du nom de
Coverland, qui devient leader sur le marché français des briques et des tuiles. Malgré tout,
Saint-Gobain se retire pour laisser la direction à Redland en 1992 (ibid). L’entreprise est
ensuite vendue en 1996 à Lafarge couverture, qui ferme le site des Milles en décembre 2006
au profit d'un renforcement de l'investissement de son établissement de Marseille. Il propose
alors un plan social avantageux pour les employés de l’usine des Milles. En 2007, Lafarge
couverture annonce qu'il vend ses activités couvertures à un nouveau partenaire, le groupe
Monier.
Quelques dates clefs :
1894 : création de la Société générale des Tuileries et briqueteries de Marseille et Cie
(STGM & cie)
1901 : fondation de la Société Générale des Tuileries de la Méditerranée SA (SGTM SA)
1965 : construction de l’usine Monier à Saint-Henri
1973 : création des Tuileries de Marseille et de la Méditerranée (TMM)
1983 : fondation de la Société des Tuileries de Marseille et de la Méditerranée-industries
(TMM-industries)
1987 : rachat du groupe par Élysée Investissement
1989 : rachat par le groupe Saint-Gobain et fermeture de la carrière du bassin de Séon
1992 : direction par le groupe Redland
1996 : rachat par le groupe Lafarge couverture
2006 : fermeture du site des Milles
2007 : rachat par le groupe Monier
Appellations de l’entreprise depuis sa création : La Société Générale des Tuileries de la
Méditerranée SA, Tuileries de Marseille et de la Méditerranée (TMM), Société des Tuileries
de Marseille et de la Méditerranée-industries (TMM-industries), Générale Française de
Céramique, Saint​-Gobain, Redland, Coverland, Lafarge couverture, Monier.
Localisation du site de l’entreprise : ​172, avenue de St-Louis au Rove, CS 60092 13016
Marseille
​
BIBLIOGRAPHIE
Américi, Laurence et Xavier Daumalin. 2010. ​Les dynasties marseillaises de la Révolution à nos
jours. Paris, France : Perrin, 515; 8 p.
Daumalin,
​
Xavier. 2014. ​Le patronat marseillais et la deuxième industrialisation, 1880-1930.
Aix-en-Provence, France : Presses Universitaires de Provence, 326 p.
Grésillon, Boris, Olivier Lambert et Philippe Mioche. 2007. ​De la terre & des hommes: la tuilerie
des Milles d’Aix-en-Provence, 1882-2006. Mirabeau (Vaucluse), France : REF.2C éd., 175 p.
Mioche, Philippe. 2011. « Une histoire du management à la tuilerie des Milles 1882-2006 ». In
Pensée et pratiques du management en France. Inventaires et perspectives 19e - 21e siècles.
<http://mtpf.mlab-innovation.net/fr/sommaire/chapitre-2/une-histoire-du-management-%C3
%A0-la-tuilerie-des-milles-1882-2006.html>. Consulté le 29 juin 2016.
Ratier, Yves. 1989. ​La terre de Marseille: tuiles, briques et carreaux. Marseille, France : Chambre
de commerce et d’industrie, iv+270 p.
Salvy, Isabelle. 2003. « L’industrie de la tuile et des briques ». In ​Portraits d’industrie: collections
du musée d’Histoire de Marseille, XIXe-XXe siècles, sous la dir. de Morel-Deledalle,
Myriame, Parenthèses. Marseille, France : Musées de Marseille.
Vialle, Jacques. 2013. « Le patrimoine industriel à l’école élémentaire ». ​Industries en Provence.
Dynamiques d’hier et d’aujourd’hui, n​o​ n°21.
Fiche d’entreprise rédigée par Elodie Maniaval en 2016, dans le cadre de la collecte “Histoire sociale du territoire à travers les
Mémoires orales des industries Marseillaises », commanditée par les Archives Départementales des Bouches-du-Rhône et
encadrée par un comité scientifique composé de Marie-Claire Pontier, Patrick Boulanger, Géraud Buffa, Xavier Daumalin,
Véronique Ginouvès, Philippe Mioche.