Napoléon Ier

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Napoléon Ier
Napoléon Ier
Introduction
« Au commencement de ce siècle, la France était pour les nations un magnifique spectacle. Un homme
la remplissait alors et la faisait si grande qu'elle remplissait l'Europe. Cet homme, sorti de l'ombre,
était arrivé en peu d'années à la plus haute royauté qui jamais peut-être ait étonné l'histoire. Une
révolution l'avait enfanté, un peuple l'avait choisi, un pape l'avait couronné. Chaque année, il reculait
les frontières de son Empire... Il avait effacé les Alpes comme Charlemagne et les Pyrénées comme
Louis XIV; il avait construit son État au centre de l'Europe comme une citadelle, lui donnant pour
bastions et pour ouvrages avancés dix monarchies qu'il avait fait entrer à la fois dans son Empire et
dans sa famille. Tout dans cet homme était démesuré et splendide. Il était au-dessus de l'Europe
comme une vision extraordinaire. »
(Victor Hugo. Discours à l'Académie Française, le 3 juin 1841).
La jeunesse de Bonaparte
Une enfance prometteuse
Napoléon Bonaparte est né à Ajaccio en 1769, trois mois après que la République ait cédé la Corse à
la France. Sa famille était d'origine noble mais ne vivait pas dans l'aisance car il fallait nourrir les huit
enfants auxquelles sa mère Letizia donna le jour. Dès l'âge de 10 ans, il entre à l'école militaire de
Brienne, très souvent tourné en dérision par ses camarades pour ses origines corses qu'il revendique,
il se replie sur lui-même et préfère s'isoler pour lire. Il se révèle doué pour les mathématiques et
s'intéresse à l'Histoire, très jeune, il présente déjà une heureuse synthèse des idéaux des Lumières et
de la conception romantique de l'homme d'action. A 15 ans il intègre l'école militaire de Paris où il
devient lieutenant d'artillerie en second, ses professeurs portèrent sur lui le jugement suivant :
« Réservé et studieux, il préfère l'étude à toute espèce d'amusement... extraordinairement porté à
l'égoïsme, énergique dans ses réponses, prompt et sévère dans ses réparties... ambitieux et aspirant à
tout ... Corse de nation et de caractère... irait loin si les circonstances le favorisaient. »
Une intégration sociale étonnante
A l'approche de la Révolution il se sentit profondément jacobin et ne cache pas son désir de voir la
République proclamée. En 1793, la France est en guerre avec les puissances européennes qui
souhaitait voir la fin de l'idéal révolutionnaire et de ses conquêtes. Le grand port de Toulon est tombé
aux mains des anglais, la position semblait alors imprenable. Mais Bonaparte ayant obtenu le
commandement des forces d'artillerie qui devaient reprendre la ville fit tout de suite preuve de son
génie militaire, il répartit les quelques canons qu'il disposait et soumis Toulon à un bombardement
intensif, les Britanniques furent contraints à l'évacuation. Un temps emprisonné après la chute de
Robespierre (9 thermidor) pour ses positions jacobines, Napoléon parvient à revenir sur la scène grâce
à Barras (l'homme le plus influent du Directoire), bientôt on fait appel à lui pour réprimer une révolte
royaliste (13 vendémiaire), ses qualités d'artilleur font merveille et il est ensuite promu général de
division à 26 ans. Il épouse Joséphine de Beauharnais (veuve du révolutionnaire du même nom) en
1796, puis part aussitôt faire campagne en Italie où il a obtenu un commandement important.
Napoléon Bonaparte à 23 ans
Les campagnes militaires du général
La campagne d'Italie
Napoléon était chargé de fixer les Autrichiens afin de permettre à deux autres armées (commandées
par Jourdan et Moreau) d'attaquer l'Autriche en Suisse et en Allemagne. Seulement son armée est
faible, elle n'est composée que de 36 000 jeunes gens peu expérimentés et attribués d'un armement
disparate. Pourtant, cette armée accomplit des miracles, tandis que Jourdan et Moreau subissaient des
revers importants, Bonaparte pénétra en Italie avec une rapidité foudroyante et parvint à séparer les
Autrichiens qu'il battit à Montenotte et les Piémontais vaincu à Millesimo et à Dego. Il restait alors
des Autrichiens déterminés à protéger Milan, ceux-ci s'étaient concentrés autour du pont de Lodi.
Traverser le pont paraissait être une folie, pourtant, les grenadiers s'élancèrent au pas de charge et
firent face à la mitraille adverse, Napoléon pouvait faire son entrée à Milan où il jouissait déjà d'une
popularité étonnante. Le peuple le considérait comme un messager révolutionnaire qui pouvait abolir
le système féodal, pour les souverains, il n'apparaissait que comme un « Robespierre à cheval ». Mais
les peuples allaient payer cher de ce privilège, de lourds impôts furent instaurés et la France voyait
venir de lourds chariots de matériaux et d'œuvres d'arts. Comme dans d'autres endroits en Europe,
Napoléon était « un ange de liberté » au début puis « un ogre des peuples » à la fin de son règne.
Après d'autres belles victoires, la paix de Campoformio (17 octobre 1797 - 26 vendémiaire an VI) est
signée, c'est un triomphe pour la France qui se voit doté de nouveaux territoires.
La charge du pont d'Arcole
Au pont d'Arcole, Napoléon, que ses soldats surnomment affectueusement « le petit caporal », se
trouve confronté à la même situation qu'à Lodi, il arrache le drapeau des mains d'un sergent le brandit
et part de nouveau en avant, bousculé, il frôle la mort et on le retrouvera évanoui dans les marais.
L'image de Napoléon à la tête de ses troupes en première ligne est resté célèbre, pendant la charge,
son aide de camp, Muiron sera tué en le protégeant de tout son corps, ce sacrifice lui restera en
mémoire. Quelques jours plus tard Napoléon aidé de Augereau et Masséna l'emportera définitivement
sur les Autrichiens lors de la bataille de Rivoli.
Bonaparte au pont d'Arcole - par Antoine-Jean GROS 1801 (Musée Fabre)
La campagne d'Égypte
A Paris tout le monde murmure déjà le nom du vainqueur de Lodi. Cependant, les inquiétudes du
Directoire envers ce général ambitieux, désireux de l'éloigner lui attribue un commandement en
Orient contre les Britanniques. En effet, l'Angleterre est à cette époque le plus grand ennemi de la
France, elle tire ses richesses de ses colonies et sa puissante flotte lui donne un avantage militaire.
Occuper l'Égypte, ce serait accroître la suprématie française en Méditerranée et couper la route des
Indes. Après avoir occupé l'île de Malte, Napoléon débarque à Alexandrie, où le climat rude se fait
déjà sentir dans le moral des troupes. Dans le désert, il combat les mamelouks du sultan turc allié aux
anglais, c'est avant la bataille des Pyramides que Napoléon prononça ces paroles célèbres : « Soldats,
songez que du haut de ses pyramides quarante siècles vous contemplent ! ». Malheureusement, la
flotte française est détruite à Aboukir par l'amiral Nelson. Bonaparte est alors coupé de l'Europe. Il
reste donc en Égypte et organise le pays, il fait venir de nombreux savants qui développeront
l'égyptologie. Le célèbre Champollion déchiffrera plus tard en 1824 le code des hiéroglyphes à l'aide
de la pierre de Rosette que l'on découvrit en 1799. Bonaparte partira à la conquête de la Syrie où la
peste fera son apparition, et malgré quelques succès militaires, la prise de Saint-Jean d'Acre est un
échec. Napoléon réalisa finalement que sa présence en Égypte était inutile, il décide de rentrer en
France en échappant aux navires anglais, la victoire de Murat sur les Turcs ôta l'idée à tout le monde
de l'échec de cette campagne.
La bataille des Pyramides
Sous le regard des Pyramides, Bonaparte entretient son rêve de gloire en Orient, où il veut marcher
sur les traces d'Alexandre. Soutenue par Talleyrand, l'expédition comprenant les meilleurs généraux
du Directoire, notamment Kléber et Desaix, ainsi que de nombreux savants, artistes et ingénieurs.
La Bataille des Pyramides - par François André VINCENT 1806 (Musée du Louvre)
Le Consulat
Le coup d'État
Pendant ce temps là, la France subissait de lourds revers en Allemagne et en Italie, le Directoire
démontrait chaque jour son incapacité à résoudre la situation politique. A son retour, Napoléon
retrouve un pays qui a succombé dans l'anarchie et le désordre. C'est alors que de nombreux cercles
bourgeois avides se regroupèrent afin de tenter de prendre le pouvoir. L'un des directeurs (un des cinq
membres du Directoire) Sieyès voit en Napoléon « la tête et l'épée » à laquelle il faut faire appel pour
rétablir l'ordre, il le met dans la confidence et Napoléon voit tout de suite les avantages qu'il pourrait
tirer de la situation. Son frère Lucien Bonaparte venait d'être élu président du Conseil des Cinq-Cents
et l'armée lui était entièrement acquise. C'est alors que le 18 et 19 Brumaire (an VII du calendrier
révolutionnaire), Lucien transfère le Conseil des Cinq-Cents au château de Saint-Cloud, car on avait
fait courir le bruit d'un complot royaliste, tandis que le Conseil des Anciens offre à Napoléon les
forces armées de Paris. Toutes les pièces maîtresses sont en jeu. Bonaparte investit le château et gagne
la partie sans faire couler une goutte de sang. On fit voter la remise du pouvoir à « trois consuls de la
République » (parallèle avec le triumvirat romain). Cette fois-ci, Bonaparte est élu Premier consul, et
il est assisté de Sieyès et de Ducos (autre directeur) (qui sont les consuls provisoire).
Le coup d'État du 18 Brumaire
Journée au cours de laquelle Napoléon Bonaparte fut nommé commandant des forces armées de Paris
par le Conseil des Anciens, auquel le Directeur Sieyès, aidé du Directeur Ducos, avait fait croire à un
complot royaliste; les deux Conseils étaient transférés à Saint-Cloud. Le 19 brumaire, Bonaparte lança
les grenadiers de Murat contre le Conseil des Cinq-Cents sur la demande de leur président Lucien :
le Directoire était définitivement renversé. Le soir, les 2 Conseils désignèrent comme consuls
provisoires Sieyès, Roger Ducos et Bonaparte. Le Consulat était né.
Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint Cloud. 10 novembre 1799 - par François
BOUCHOT 1840 (Musée Fabre)
La seconde campagne d'Italie
Très vite, Bonaparte s'affirme comme le véritable chef du nouveau pouvoir, il entreprend alors la
réorganisation du pays (1800 : création du corps préfectoral, Banque de France, 1801 : Concordat,
1802 : Légion d'Honneur, 1803 : Franc germinal, 1804 : Code civil voir La France sous Napoléon).
En 1800, renouvelant l'exploit d'Hannibal, Napoléon franchit avec son armée le difficile Col du SaintBernard, il a fallu faire passer les canons sur des troncs d'arbres tractées par les soldats. Il s'agissait
de faire oublier les revers en Italie subi pendant la campagne d'Égypte. Napoléon parvient à renverser
le cours de la guerre au cours de la bataille de Marengo, le succès de Moreau sur un autre front donne
à la France la domination sur l'Italie. La guerre est un obstacle aux réformes qu'il veut mettre en place,
dès lors, la paix devient son plus grand soucis, et après les Autrichiens et Italiens, Bonaparte convainc
les Britanniques de la manière suivante :
«...La guerre qui depuis huit ans, ravage les quatre parties du monde, doit-elle être éternelle ? N'estil aucun moyen de s'entendre ? Comment les deux nations les plus éclairées de l'Europe, puissantes
et fortes plus que ne l'exigent leur sûreté et leur indépendance, peuvent-elles sacrifier à des idées de
vaine grandeur, le bien du commerce, la prospérité intérieure, le bonheur des familles ? Comment ne
sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins, comme la première des gloires... ? »
Cette paix lui vaut alors une popularité étincelante, et au retour de Marengo, une colonne est érigée
sur la place Vendôme. Il est alors nommé Premier Consul à vie. La paix favorisa ainsi l'essor industriel
et du commerce, la Louisiane est cédée aux États-Unis pour 80 millions de francs.
Le Premier Consul Bonaparte travers les Alpes au col du Grand Saint-Bernard, le 20 mai 1800
Bonaparte franchissant le col du Grand Saint-Bernard - par Jacques-Louis DAVID 1800 (Musée
national des Châteaux de Malmaison et Bois Préau)
Le Grand Empire
La confirmation du pouvoir
Malheureusement, l'Angleterre installe très vite un embargo aux navires français, Napoléon réplique
et veut tenter un débarquement en Angleterre en regroupant la flotte à Boulogne sur Mer, il doit
pourtant y renoncer (Guillaume le Conquérant reste le seul à avoir réussit cet exploit). De l'Angleterre,
des conspirateurs royalistes exilés à Londres complotent pour l'assassinat de Bonaparte, le chouan
Cadoudal exécute l'attentat de « la machine infernale » qui échouera. Pour éviter d'autres malheurs
sur sa personne Napoléon fait enlever le duc d'Enghien et le fait exécuter afin d'intimider les Bourbons
et les royalistes qui désirent reprendre le pouvoir. On raconte alors qu'après la nouvelle Joséphine
entra en pleine nuit dans le cabinet de Napoléon en criant « Le duc d'Enghien est mort ! Ah ! mon
ami, qu'as-tu fait ? ». Celui-ci pâlit comme la mort et répondit : « Je suis la Révolution et je
l'incarnerais ! », Talleyrand déclarera « C'est plus qu'un crime, c'est une faute ». De nombreux
royalistes sont emprisonnés, dont Moreau et Pichegru qui étaient aussi soupçonnés. C'est pour
sauvegarder les privilèges du Consulat et de la Révolution que Napoléon décide d'asseoir sa dynastie
en se faisant sacrer Empereur des Français, le plébiscite du peuple était unanime. Le 2 décembre
1804, en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris, Napoléon prend la couronne des mains du
pape et la pose lui-même sur sa tête, avant de couronner l'impératrice Joséphine, Napoléon devient
ainsi l'égal des Césars, chose étonnante : 10 ans après avoir guillotiné leur roi, les Français acclament
leur Empereur. Les membres de sa famille furent désormais princes et altesses et se sont vus confier
des trônes à travers l'Europe. La Révolution était bien terminée.
Sacre de l'Empereur à Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804
Au cours de la cérémonie, Napoléon prit la couronne des mains de Pie VII et la posa lui-même sur sa
tête avant de couronner l'impératrice Joséphine.
Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine - par Jacques-Louis
DAVID 1806-1807 (Musée du Louvre)
Les lauriers de la victoire
Pour empêcher le retour à la monarchie, Napoléon crée une noblesse impériale à travers l'Europe, il
mettra la couronne de roi d'Italie sur sa tête et son frère Joseph est nommé roi de Naples. Napoléon
abandonne définitivement l'invasion de l'Angleterre après avoir appris que l'amiral Villeneuve s'était
réfugié à Cadix, celui-ci sera vaincu par Nelson à Trafalgar qui y laissera la vie en déclarant « Grâce
à Dieu, j'ai fait mon devoir ». Napoléon prend alors la tête de la Grande Armée pour faire face à la
troisième coalition européenne. Après la capitulation des Autrichiens à Ulm, il remporte l'une des
plus prestigieuses des victoires : Austerlitz. En 1806, Napoléon devient protecteur de la Confédération
du Rhin, une quatrième coalition s'esquive alors, et de nouvelles victoires s'ensuivent, dont celle de
Iéna contre les Prussiens. Fort de son influence territoriale Napoléon décrète un blocus continental
contre l'Angleterre. Frédéric Guillaume de Prusse se refuse à ratifier l'armistice de Charlottenburg
signé après Iéna. Il compte sur le soutien des Russes pour se tirer d'affaires. Hélas pour lui, la Russie
est vaincue à Eylau à la suite d'une bataille très incertaine en 1807 (les troupes de Ney étant arrivés
juste à temps). Puis, les Russes subissent un nouveau revers à Friedland, ils sont contraints à la
négociation. Sur un radeau immobilisé au milieu d'une berge sur le Niémen, l'Empereur s'entretient
avec le tsar Alexandre Ier, le courant passe bien entre les deux hommes et l'alliance de Tilsit est signée
entre les deux pays. Plus rien ne peut arrêter Napoléon.
L'Europe Napoléonienne en 1811
La guérilla espagnole
Afin de consolider le blocus continental contre l'Angleterre, Napoléon se rapproche de l'Espagne dont
le commerce avec les Anglais était particulièrement important, les troupes commandés par Junot
atteignent même Lisbonne. Napoléon se porte alors en arbitre face à la querelle du roi d'Espagne
Charles IV et de son fils Ferdinand, tout deux bourbons. Napoléon se contente de placer son frère
Joseph en Espagne et de mettre son général Murat à Naples. Dès lors, l'incroyable se produisit, le
peuple de Madrid se soulève et refuse ce roi qu'on lui a imposé, le peuple espagnol s'arme de fourches
et organise des escarmouches, en harcelant les forces napoléoniennes. La plus grande armée de tout
les temps, invincible et victorieuse des plus grandes coalitions européennes, se montrera incapable de
réduire cette guérilla populaire. Pour la première fois en 1808, une armée napoléonienne capitule.
Napoléon essaye tant bien que mal d'éviter que la nouvelle s'amplifie, mais les puissances
européennes retrouvent désormais espoir, l'Aigle n'est donc pas invincible !
La cinquième coalition
L'Autriche reprend donc les armes, Napoléon repart à l'Est et remporte la victoire de Wagram, un
armistice franco-autrichien est signé, puis un traité de paix, peu après que Napoléon ait subit une
nouvelle tentative d'assassinat par un étudiant autrichien. Faute d'héritier, l'Empereur dissout avec
regret son mariage avec Joséphine et épouse Marie-Louise, la fille de l'Empereur d'Autriche son
nouvel allié. Il espère qu'elle lui donnera l'héritier qu'il n'a pas encore eu. C'est chose faite en 1811,
François-Charles-Joseph-Napoléon (Napoléon II) naît avec le titre de roi de Rome. L'accouchement
s'était mal déroulé, on avait cru l'enfant mort né, mais bientôt les coups de canons résonnèrent pour
célébrer la naissance de l'héritier, le peuple qui attendait à l'entrée des Tuileries acclama la naissance
de « l'aiglon ». Napoléon est alors à son apogée. Un conflit important avec l'Église de Rome vaut à
Pie VII d'être enfermé, celui-ci refusait le blocus anglais et l'influence de l'Empereur sur l'Église.
Les coalitions européennes contre la France (Révolution et Empire)
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1ère coalition
o Date : 1793-1795
o Pays : Angleterre, Provinces-Unies, Prusse, Autriche, Espagne, Portugal, PiémontSardaigne, Etats du pape, Royaume des Deux-Siciles
o Batailles : Valmy, Fleurus, Rivoli, Toulon
2e coalition
o Date : 1798-1799
o Pays : Angleterre, Autriche, Russie, Royaume des Deux-Siciles, Suède, Empire
ottoman
o Batailles : Marengo
3e coalition
o Date : 1805
o Pays : Angleterre, Autriche, Russie, Naples
o Batailles : Ulm, Trafalgar, Austerlitz
4e coalition
o Date : 1806-1807
o Pays : Prusse, Russie, Suède, Saxe, Angleterre
o Batailles : Iéna, Eylau, Friedland
5e coalition
o Date : 1808-1809
o Pays : Angleterre, Autriche et Espagne
o Batailles : Wagram
6e coalition
o Date : 1813-1814
o Pays : Angleterre, Autriche, Suède, Russie, Prusse
o Batailles : Leipzig
7e coalition
o Date : 1815
o Pays : Angleterre, Russie, Prusse, Suède, Autriche, Pays-Bas, divers États allemands
o Batailles : Waterloo
Le début de la fin
La campagne de Russie
En 1811, le tsar Alexandre Ier rejette le traité de Tilsit et décide de rouvrir ses ports aux navires
britanniques. Les deux hommes étaient depuis entrés en conflit après l'échec d'une signature de paix.
Napoléon, très épris de sa maîtresse polonaise Marie Walewska avait créé le Grand duché de
Varsovie, aux dépens du tsar russe qui espérait se partager l'Europe avec l'empereur. De nombreuses
trahisons et alliances s'esquivent alors, le maréchal Bernadotte qui avait obtenu le trône de Suède
signe un traité avec la Russie et change de camp. Seule les États-Unis signent un traité amical avec
la France (les deux nations ont développé une relation amicale depuis la Révolution américaine).
Mais revenons à la Russie, Napoléon agit très vite et envoie la gigantesque Grande Armée vers
Moscou dès l'été 1812, c'est une erreur, après l'été survient l'automne et le terrible hiver russe. Le chef
de l'armée russe était toujours le vieux Koutozov, déjà vaincu à Austerlitz. Il avait la conviction que
Napoléon était imbattable sur rase campagne, cette affirmation se vérifia après la bataille de Borodino
(ou Moskova). Mais Koutozov savait que l'hiver russe était sa dernière chance, il se retira en évitant
le combat, en incendiant ses villages pour laisser l'ennemi sans vivres. L'Empereur rentra dans
Moscou désert, il s'installa au palais et passa la nuit dans la chambre d'Alexandre Ier. Mais durant la
nuit, les Russes avait mis feu à leur ville, Napoléon comprit tout de suite la supercherie et avait su
qu'il avait perdu, il retira son armée. Ce fut le début de la terrible retraite de Russie, au cours de
laquelle la Grande armée subit des pertes à cause du froid et des attaques répétées des cosaques. Mais
l'héroïsme des pontonniers français permet tout de même de ramener les « débris » de la Grande
Armée en parti piégé dans les lacs glacés. Très vite l'échec arrive aux oreilles de Paris, une rumeur
est lancée par Malet selon laquelle Napoléon avait été tué. L'Empereur réalise alors que son entourage
commence à comploter, après la trahison de Bernadotte, c'est au tour de Murat, qui demande recours
aux autrichiens.
« C'est le commencement de la fin. » Talleyrand
Le retrait de la Grande armée sur la Moskova
Division Ricard au combat de Krasnoe le 18 novembre 1812 à 9 h du matin
L'invasion de la France
Partout dans l'Europe, on murmure que « L'aigle est blessé », de surcroît, le duc de Wellington bat
Junot en Espagne. L'empire est attaqué des deux fronts. Une sixième coalition européenne est mise
en place. La Russie, la Prusse (qui abandonne Napoléon), l'Angleterre, l'Autriche (dont l'Empereur
se moque de savoir que son petit-fils est l'héritier du plus bel empire crée depuis Charlemagne),
l'Espagne, la Hollande, la Suède (de Bernadotte) et d'autres petits États unirent leur force face aux
armées de France, d'Italie, d'Allemagne, de Hollande et d'Illyrie. L'Empereur continue de remporter
des victoires, mais celle-ci ne sont pas décisives car il manque de cavalerie, d'autant plus que le
valeureux Bessières qui commandait la cavalerie impériale est mort. L'Armée ne peut ainsi poursuivre
l'ennemi et l'anéantir, ce qui permet à ce dernier de se réorganiser. Une trêve est néanmoins signée
afin que les belligérants puissent aniser. Les affrontements reprennent après le retrait de l'armée
d'Espagne (c'est un nouveau signe de faiblesse). Les faits d'armes sont indécis et les victoires
s'équilibrent des deux cotés, Napoléon décide de rassembler son armée à Leipzig. C'est là que se
déroula « la bataille des Nations » ainsi appelé en raison du nombre d'États qui y participent. Les 160
000 hommes de l'Empereur doivent faire face à 320 000 alliés sans compter que les alliés allemands
de Napoléon changèrent de camp au-milieu de la bataille, précipitant la défaite de la France.
Napoléon, à sa rentrée à Paris se veut rassurant et fait appel de nouveau au patriotisme français, il
propose un Congrès de Paix, mais les Alliés déclarent qu'ils ne font pas la guerre à la France mais à
Napoléon. S'ensuit alors, l'invasion de la « campagne de France ». Napoléon déploie une fois de plus
son génie militaire en dix victoires. À la tête des « Marie-Louise » (conscrits de moins de 20 ans
appelés sous les drapeaux par un décret signé par l'impératrice), il réalise une formidable campagne
face à une armée nettement supérieure en nombre. Cependant, le découragement des maréchaux et
d'une partie de la population favorise l'entrée des alliés à Paris. Pendant ce temps Louis XVIII (héritier
des Bourbons) invite les Français à accueillir les Alliés à bras ouverts dans Paris. Le Sénat qui l'a fait
élire Empereur vote sa déchéance et offre à Talleyrand le gouvernement provisoire. La popularité de
Napoléon bat de l'aile depuis des mois et la plupart des français veulent en finir avec la guerre qui
envoie les hommes au front de plus en plus tôt. C'est à Fontainebleau que l'Empereur abattu signe son
abdication, il fait ses adieux à sa Garde. Il tentera de se suicider en avalant du poison, c'est son ami
le marquis de Caulaincourt qui intervient à temps. Les alliés lui octroient la dérisoire île d'Elbe en
guise de souveraineté, et Louis XVIII s'assoit sur le trône de France réduit à ses frontières de 1792.
Les Adieux de l'Empereur à Fontainebleau
Portrait de Delaroche, les traits grossis, le regard farouche, il sait déjà qu'il est vaincu, dans quelques
jours il devra signer son abdication.
Napoléon à Fontainebleau. 31 mars 1814. Veille de son abdication - par Paul DELAROCHE
Les exils
Les Cent Jours
Pourtant le destin de l'Empereur n'est pas fini, c'est ici que s'embellit sa légende. A Paris, Louis XVIII,
est très vite impopulaire, pendant ce temps Napoléon mène une vie agréable au-milieu de sa cour, il
apprendra peu après la mort de sa première épouse Joséphine. Mais, mis au courant de l'impopularité
du roi, Napoléon prépare déjà son retour. Il échappe à la surveillance des navires anglais, en
s'échappant une nuit sans lune jusqu'au Golfe-Juan. Le pari de Napoléon est de reprendre le pouvoir
sans verser une seule goutte de sang, « L'Aigle vole de clocher en clocher jusqu'aux tours de NotreDame ». Le maréchal Ney ayant pris la cause de Louis XVIII s'était promit d'enfermer Napoléon dans
une cage de fer, mais devant l'enthousiasme du peuple et de l'Armée, il se rallie de nouveau à lui. A
Laffrey, l'empereur rencontre un régiment royaliste, il se place devant eux, poitrine offerte et
s'exclame « Soldats du 5e Régiment reconnaissez moi. S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer
son Empereur, il peut le faire. Me voici ». Les soldats ne tireront pas mais arracheront leur cocarde
blanche pour le suivre. Napoléon atteint Paris en 20 jours, il rétablit auparavant par décret le drapeau
tricolore. Il traverse la France accueillit par tout l'enthousiasme du peuple, il est porté en triomphe à
son retour à Paris. Devant la situation, Louis XVIII s'enfuit vers le Nord. Napoléon redevenait
l'Empereur, ses loyaux sujets au cours de toute ces années revenait vers lui, Murat se soumettait de
nouveau à son service. Les forces coalisés d'Europe se réunirent une fois de plus, à Waterloo en 1815.
Ce jour là, l'Empereur était face à un nouveau défi, son armée était inférieure de moitié aux anglais
de Wellington et leurs alliés, ceux-ci finirent par avoir raison de leur détermination, l'illusion s'envole
avec la victoire.
L'immortel de Sainte-Hélène
Napoléon dût signer une nouvelle abdication, Louis XVIII revenait sur le trône, et les Alliés
s'assurèrent d'effacer les souvenirs de la Révolution française et de l'Empire. « L'Aigle » avait volé
pendant cent jours, Napoléon renonça à fuir vers les États-Unis et se soumis à l'hospitalité anglaise.
Mais les Anglais le déportèrent à l'île de Sainte-Hélène en tant que prisonnier de guerre avec quelques
uns de ses fidèles, là où il ne pourrait s'échapper, sous la bonne garde du gouverneur de l'île : Hudson
Lowe. De nombreux récits sont comptés à propos de son séjour là-bas (projet d'évasion,
empoisonnement, substitution du tombeau), il y mourra le 5 mai 1821 (cancer de l'estomac comme
son père ou empoisonné à l'arsenic ?). Le gouverneur britannique Hudson Lowe refusa d'inscrire le
nom de Napoléon sur sa tombe considérant tout comme son pays que ce n'était que le général
Bonaparte. Il ne se doutait pas que la reine Victoria viendrait 34 ans plus tard prier sous le dôme des
Invalides, sous le tombeau du Grand Napoléon. C'est sous une nuit pluvieuse qu'une expédition
française déterre les restes de l'Empereur à Sainte Hélène, le tombeau est rapatrié sous Louis-Philippe
derrière une marche triomphale dans Paris. Les Français, comme le monde entier n'allait pas oublier
l'homme qui a plié l'Europe à ses genoux. Napoléon reste pour beaucoup le plus illustre des Français,
et l'une des plus grandes figures de l'Histoire universelle.
Napoléon à Sainte-Hélène
Tel Prométhée sur son rocher, Napoléon termine les six dernières années de sa vie sur cette île isolée
dans l'Atlantique. Il s'emploiera à forger sa mémoire éternelle, son secrétaire Las Cases rédigera ses
récits dans « Le mémorial de Sainte-Hélène ».
Napoléon à Sainte-Hélène