L`acétaminophène pendant - Alberta College of Family Physicians

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L`acétaminophène pendant - Alberta College of Family Physicians
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12 mai 2014
L’acétaminophène pendant la grossesse et le risque
futur de TDAH du fœtus
Question clinique : L’acétaminophène pendant la
grossesse augmente-t-il le risque futur du trouble
déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH)
chez le fœtus?
Conclusion : Deux études de cohorte bien conçues semblent indiquer
une association entre l’utilisation de l’acétaminophène pendant la
grossesse et le risque accru du TDAH ou de comportements
semblables chez les enfants. Bien que les études de cohorte ne
puissent pas prouver le lien de causalité et que nous ayons besoin
d’une confirmation supplémentaire, l’utilisation prolongée de
l’acétaminophène pourrait comporter un léger risque – surtout
pendant les derniers mois de la grossesse. Il n’est pas possible de
fournir de précisions en raison des limites que comportent les
études.
Données probantes
• Trois études de cohorte :
o Étude de cohorte prospective danoise auprès de 64 322 femmes enceintes1.
L’utilisation de l’acétaminophène pendant la grossesse a été associée aux
différences statistiquement significatives suivantes :
 Scores plus élevés pour les troubles comportementaux sur le
questionnaire sur les points forts et les points faibles (à sept ans) – risque
relatif : 1,13 (1,01-1,27).
 Registre central du gouvernement (sur une période d’environ 11 ans) :
• Trouble hyperkinétique diagnostiqué – rapport de risques : 1,37
(1,19-1,59).
• Prescription de deux médicaments ou plus contre le TDAH –
rapport de risques : 1,29 (1,15-1,44).
o Étude de cohorte prospective norvégienne auprès de 48 631 femmes enceintes2.
Accent sur 2 919 paires d’enfants de la même famille et du même sexe :
Une corrélation significative a été observée entre l’utilisation de
l’acétaminophène pendant 28 jours ou plus pendant la grossesse et le
comportement de l’enfant évalué par la mère à trois ans pour ce qui suit :
• Réduction des mouvements globaux, premiers pas tardifs, activité
accrue, aptitude réduite à communiquer, troubles de l’attention ou
comportements agressifs.
• Les coefficients de corrélation et bêta variaient entre 0,2 et 0,26,
ce qui équivaut à peu près à une augmentation relative de 50 % à
60 %.
 Forces : paires d’enfants de la même famille (éliminant les différences
entre la mère et la famille).
 Faiblesses : durée plus courte et évaluation maternelle seulement.
Les deux études semblent indiquer (résultats incohérents) que l’association
pourrait être plus étroite si l’utilisation est de plus longue durée et a lieu pendant
les derniers mois de la grossesse1,2.
Une étude de cohorte plus ancienne auprès de 355 enfants n’a constaté aucune
association entre l’utilisation maternelle de l’acétaminophène pendant les cinq
premiers mois de la grossesse et le test d’attention à l’âge de quatre ans3.

o
o
Contexte
• Les études de cohorte montrent des associations (choses qui arrivent en même
temps), mais non pas un lien de causalité. Elles sont sujettes à un risque de
« confusion ».
o Les femmes qui utilisent l’acétaminophène pourraient être différentes : elles
pourraient avoir plus de douleurs ou de céphalées, ce qui pourrait contribuer à la
TDAH.
• Compte tenu d’une prévalence mondiale du TDAH4 de 5,3 % et d’une possible
augmentation relative de 13 % à 37 % 1, l’augmentation absolue pourrait varier
entre 0,7 % et 2 %, si elle est réelle.
• L’acétaminophène est utilisée par 55 % à 65 % des femmes enceintes1,5,6.
• L’acétaminophène est généralement considéré comme étant sécuritaire pendant la
grossesse7 (non tératogénique) et est recommandé en première ligne pour le
traitement de la douleur pour des raisons de sécurité8,9.
o Les énoncés ci-dessus précèdent cette récente recherche.
Auteurs
G. Michael Allan, M.D., CCMF, et Jill A. Blaser, M. Sc., M.D., CCMF
Divulgation
Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à divulguer.
Références
1. Liew Z, Ritz B, Rebordosa C, et al., JAMA Pediatr, 2014, 168(4) : 313-320.
2. Brandlistuen RE, Ystrom E, Nulman I, et al., Int J Epidemiol, 2013, 42(6) :
1702-1713.
3. Streissguth AP, Treder RP, Barr HM, et al., Teratology, 1987, 35(2) : 211-219.
4. Polanczyk G, de Lima MS, Horta BL, et al., Am J Psychiatry, 2007, 164(6) : 942-948.
5. Thorpe PG, Gilboa SM, Hernandez-Diaz S, et al., Pharmacoepidemiol Drug Saf, 2013,
22(9) : 1013-1018.
6. Werler MM, Mitchell AA, Hernandez-Diaz S, et al., Am J Obstet Gynecol, 2005,
193(3 Pt 1) : 771-777.
7. Scialli AR, Ang R, Breitmeyer J, et al., Reprod Toxicol, 2010, 30 : 495-507.
8. Babb M, Koren G, Einarson A, Treating pain during pregnancy, Mother Risk, 2010.
Sur
Internet : http://www.motherisk.org/prof/updatesDetail.jsp?content_id=922 (consult
é le 24 avril 2014).
9. Clemente-Fuentes RJ, Pickett H, Carney M, J Fam Pract, 2013, 62 : 260-268.
Tools for Practice est un article bimensuel qui résume des données médicales probantes portant surtout sur des
questions d’actualité et l’information destinée à modifier la pratique. L’article est coordonné par
G. Michael Allan, M.D., CCMF, et le contenu est rédigé par des médecins de famille praticiens auxquels se joint à
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