Temps forts en Moselle-Est
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Temps forts en Moselle-Est
Dimanche 22 Mai 2016 Temps forts en Moselle-Est SOCIETE au burghof de forbach Les musulmans de la région parlent de radicalisation À l’invitation du Rassemblement des musulmans de France et du Conseil régional du culte musulman de Lorraine, la 9e rencontre annuelle des musulmans de Lorraine se tient, ce week-end, au Burghof, à Forbach. Cette année, les responsables ont choisi d’aborder le thème du « Vivre ensemble en islam ». La salle du Burghof était comble, ce samedi, pour la 9e rencontre annuelle des musulmans de France organisée par le CRCM. Apprendre le vivre ensemble « Notre objectif est de réunir les responsables religieux du secteur ainsi que les musulmans de la région autour d’une thématique liée à l’exercice du culte, indique Amine Nejdi, président du CRCM. Dans cette idée du vivre ensemble, nous avons aussi décidé d’évoquer la radicalisation et de répondre à ceux qui disent que l’islam serait radical ou refuserait le vivre ensemble. Au contraire, nous voulons montrer que cette religion se dresse dans l’acceptation de la liberté de conscience et la promotion de la fraternité citoyenne. » François Burgat a évoqué la radicalisation. Amine Nejdi prône le vivre ensemble. Pour étayer ces propos, le CRCM a invité le professeur François Burgat, directeur de recherche à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman. « Si ce n’est mes fonctions, mon principal bagage est d’avoir vécu plus de 23 ans dans les pays du Maghreb. Lorsque l’on me demande de parler de radicalisation, je dis d’emblée que ce n’est pas uniquement lié aux musulmans. » Pour ce chercheur et politologue, la radicalisation est d’abord « un échec du vivre ensemble. Je pense également que pour comprendre ce qu’il se passe en France, il faut également comprendre ce qu’il se passe à Damas ou à Mossoul. Il faut voir chaque situation dans son ensemble. Les Photos Philippe RIEDINGER tensions politiques arabes rejaillissent de fait sur les ressentiments des Français. » France et pays arabes impliqués Il explique alors, devant une salle comble, la radicalisation comme les séquelles du rapport de domination entre le Nord et le Sud. « Je pense que certains musulmans sont lais- sés pour compte dans la distribution économique et sociale en France. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Je suis également convaincu que les états politiques arabes participent à la radicalisation. » S’il devait dresser le portrait d’un citoyen radicalisé, François Burgat l’envisagerait comme « un jeune qui ne va pas bien. Qui est en mal de repères et qui chevauche une cause qui lui redonne les ressources pour surmonter sa vie quotidienne. Ce jeune ne vient pas forcément des quartiers. Il n’est pas forcément musulman. Il n’est pas forcément croyant. Il veut juste s’élever. À nous de faire en sorte qu’il n’ait pas besoin de cela. » E. P.