Valorisation du vignoble Châtillonnais

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Valorisation du vignoble Châtillonnais
INIP ESPV : Le Châtillonnais.
Valorisation du vignoble
Valorisation du vignoble Châtillonnais
Introduction:
Le vignoble Châtillonnais est particulier, et ceci principalement pour deux raisons : tout d'abord, il s'agit d'un
terroir unique, situé tout près de la Champagne, sur des sols calcaires. Ensuite, ce vignoble est jeune :
historiquement, le Châtillonnais était producteur de raisins, mais une conjoncture économique défavorable
associée à l'apparition du Phylloxéra, a entraîné le déclin du vignoble, et sa quasi-disparition au début du XX ème
siècle. Les premières vignes n'ont été replantées, suite au classement de 1400 ha en AOC Bourgogne, qu'à partir
de 1986. Au fil des ans, la qualité des raisins et du vin n'a cessé de s'améliorer, mais le potentiel viticole du
Châtillonnais est encore loin d'être optimisé, tant sur le plan de la quantité ( seuls 160 ha sont actuellement en
production) que de la qualité.
Notre projet se propose donc d'étudier les voies possibles pour une démarche de valorisation du vignoble déjà
existant, et en particulier des raisins à Crémant, qui sont la production principale de la zone.
Les principaux points développés seront :
• la mise en place et la valorisation d'une qualité supérieure des raisins du Châtillonnais, via une grille de
qualité et une contractualisation, ainsi qu'à plus grande échelle, la préparation d'un travail législatif visant à
mettre en valeur cette qualité.
• le maintien de la SICA, structure fédératrice indispensable à la pérennité du vignoble Châtillonnais.
• une démarche commune de communication pour tous les producteurs du Châtillonnais.
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Valorisation du vignoble
Sommaire
Introduction: ......................................................................................................................................................... 1
Sommaire ............................................................................................................................................................... 2
I. Quelques données sur la filière Crémant de Bourgogne :.............................................................................. 3
En Bourgogne : ................................................................................................................................................... 3
Dans le Châtillonnais .......................................................................................................................................... 3
II. Une grille de rémunération à la qualité pour les raisins et les moûts destinés à du Crémant de
Bourgogne.............................................................................................................................................................. 5
Les objectifs ........................................................................................................................................................ 5
Les acteurs concernés.......................................................................................................................................... 5
Echelonnage des prix .......................................................................................................................................... 5
Une logique pour la SICA:.............................................................................................................................. 5
Une logique pour les négociants : ................................................................................................................... 5
Evaluation des facteurs influant sur le prix :................................................................................................... 6
Mise en place : contractualisation puis législation :............................................................................................ 6
III. La gestion des stocks à la SICA : quelques perspectives d'évolution......................................................... 8
Situation actuelle :............................................................................................................................................... 8
Hypothèses :........................................................................................................................................................ 8
Simulations : ....................................................................................................................................................... 9
Résultats :.......................................................................................................................................................... 10
IV. Une démarche de communication commune pour le Châtillonnais ......................................................... 11
L’Union des Producteurs et Elaborateurs de Crémant de Bourgogne : acteur important de la communication 11
Présentation de l'UPEC-B ............................................................................................................................. 11
Le message de L’UPEC-B ............................................................................................................................ 11
Les actions à mener au niveau du Pays Châtillonnais....................................................................................... 11
Suivre la démarche de l'UPEC-B. ................................................................................................................. 11
Vente à la cave : disponibilité et gamme de produits .................................................................................... 11
Adopter un signe de reconnaissance commun sur les bouteilles................................................................... 11
Conclusion : ......................................................................................................................................................... 15
ANNEXES ................................................................................................................ 16
Données techniques sur le crémant de Bourgogne:.......................................................................................... 16
Elaboration d'un crémant: ................................................................................................................................. 17
Méthode de la gazéification .............................................................................................................................. 17
Méthode de la cuve close .................................................................................................................................. 17
Méthode Rurale ou Ancestrale.......................................................................................................................... 17
Méthode Champenoise ou traditionnelle........................................................................................................... 17
Vinification : ................................................................................................................................................. 17
Champagnisation :......................................................................................................................................... 18
Décret du 17 octobre 1975 sur le CREMANT DE BOURGOGNE ................................................................ 19
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I. Quelques données sur la filière Crémant de Bourgogne :
En Bourgogne :
Le Crémant de Bourgogne représente, en valeur commercialisée, 19 % de la valeur totale des ventes de crémant,
contre 50 % pour l'Alsace.
D'après les statistiques de l'UPECB, 8 millions de bouteilles de Crémant de Bourgogne ont été commercialisées
en 2000, dans les créneaux suivants : 40 % par la grande distribution, 19 % aux particuliers et 15 % aux
grossistes. Les 26 % restants se répartissent en reprises, ventes par les négociants, restauration, etc.
14 % de la production est destinée à l'export, soit un peu plus d'un million de cols, et les principaux clients sont
l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique.
La récolte Crémant de Bourgogne de l'année 2000 a été de 70 000 hl.
Positionnement des prix:
Selon une étude de l'UPECB datant de 1999, le prix maximum qu'accepte de payer le consommateur pour une
bouteille de Crémant est de 41 F, soit 6,25 €. Par ailleurs, le prix de commercialisation des Crémants de
Bourgogne est globalement supérieur à celui des autres Crémants, notamment celui d’Alsace. Ce positionnement
prix correspond à une qualité supérieure que le consommateur doit payer.
Dans le Châtillonnais
La filière viticole châtillonnaise s'est à nouveau structurée depuis une quinzaine d'années lorsqu'en 1986 l'INAO
(Institut National des Appellations d'Origine) approuve la délimitation de zones de production sur 1400 hectares.
En 1990, la SICA des vignerons de Haute Bourgogne est créée.
Comme le montre le schéma, le poids des gros négociants est énorme dans la filière (ils vinifient 75% des
surfaces).
La SICA, prévue au départ pour assurer un revenu convenable aux viticulteurs ne parvient pas à faire
concurrence à ces négoces. Elle vinifie seulement la moitié des raisins qu'elle collecte et revend l'autre moitié
aux négociants.
Globalement, cette organisation ne profite pas aux viticulteurs. Initialement prévu à 8 Francs/kg de raisin, les
prix d'achat de la SICA sont actuellement seulement de 5 Franc/kg de raisin. La tendance des viticulteurs
adhérents à la SICA est d'investir dans un pressoir pour vendre leur moût à 7 Francs/kg aux négociants, voire de
vinifier eux-mêmes en investissant dans un matériel de vinification. Ce passage à la vinification correspond à un
souci d'augmentation de la valeur ajoutée, mais également à un désir de proposer à la vente un produit qu'ils ont
eux-mêmes élaboré et sur lequel ils peuvent mettre leur nom.
Cependant, tous sont conscients que la SICA est un acteur essentiel de la filière pour résister à la pression des
grands négociants. Les viticulteurs qui ont choisi de commencer à vinifier eux-mêmes ont pour objectif premier
de s'affranchir des négoces, puisqu'un contrat de quinze ans les lie à la SICA.
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14%
75%
SICA
NEGOCES
des vignerons de Haute Bourgogne
2 vignes
au négoce (34 ha)
8 viti.
14 viticulteurs
dont la SAU< 0,5 ha
12 viti.
16 viticulteurs
dont la SAU>0,5 ha
6 viticulteurs indépendants
34 viticulteurs adhérents à la SICA
Vinification autonome
Source : CA 21
Figure 1 Schéma de la filière viticole dans le châtillonnais.
NB: les pourcentages représentent la proportion d'hectares vinifiés
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11%
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II. Une grille de rémunération à la qualité pour les raisins et les moûts destinés
à du Crémant de Bourgogne
Les objectifs
•
•
Assurer un prix minimal du raisin au viticulteur en cas de problème de maturité, de maladie sur la grappe et
de conduite de vigne : 4.3 F/ kg soit 0.66 €/ kg, 282 €/ pièce.
Tirer la production vers la qualité, éviter les problèmes systématiques de qualité en valorisant une meilleure
conduite de la vigne (bonne maturité, pas de maladie de la grappe).
La réalisation de ces objectifs doit se faire tant que possible à moindre frais. La mise en place d'une grille de
rémunération à la qualité ne doit pas changer le coût d'achat de raisin ou de moût pour ni pour le négociant, ni
pour la SICA.
Les acteurs concernés
Les acheteurs de raisin et de moût du Châtillonnais (la SICA, Boisset, Veuve Ambal) devraient développer des
grilles de paiement pour tous profiter de prix adaptés à la qualité du produit livré sans excès.
Néanmoins tous les producteurs de Crémant de Bourgogne, même ceux ne travaillant pas dans le Châtillonnais,
et qui achètent du raisin ou du moût, devraient être concernés par cette grille d'évaluation.
Les modifications et la validation de ces grilles doivent donc passer par les acteurs cités précédemment.
On aurait pu envisager qu'elle soit applicable à la récolte 2003 dans le Châtillonnais.
Echelonnage des prix
Puisqu'il existe deux types d'acteurs très différents qui achètent du raisin, il faut proposer deux logiques d'achat :
Une logique pour la SICA:
Basée sur un prix d'apport minimal et un système de primes qualité pouvant aller jusqu'à 1F/kg (la qualité
minimale faiblement rémunérée assure aux adhérents un débouché pour leur récolte et la démarche de primes
oriente vers la qualité et valorise les viticulteurs soigneux). Ces primes n'ont pour but que de renforcer les
conseils techniques apportés, l'essentiel du travail reste la communication.
Tableau 1 Exemple de grille de prix pour la SICA
prix d'apport minimal 4 F/ kg soit 0.61 €/ kg
+ 0.06 €/ kg
+ 0.16 €/ kg
Mauvais tri : mildiou sur la grappe, botrytis néfaste
ou 8.5 % de degré d'alcool théorique (136 g/ L dans le moût)
ou Raisin grêlé précocement et qui a cicatrisé
ou Caisses livrées dans un mauvais état sanitaire (boue, eau)
autres cas intermédiaires
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≥ 10.5 %
et acidité totale ≥ 8 g/L
Une logique pour les négociants :
Basée sur une variabilité de prix de plus ou moins 10% (soit 0.5 F/ kg, 0.08 €/ kg ou 27 €/ pièce) autour d'une
moyenne correspondant à un lot de qualité moyenne au prix déterminé par le marché, cette grille doit donc
refléter les intérêts du marché. A titre d'exemple voici ce que pourrait pratiquer un négociant. Bien entendu, une
telle grille est à négocier entre les parties avant de prendre effet.
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Tableau 2 Exemple de grille utilisable par un négociant
maximum = + 0.08 €/ kg ou + 27 € / pièce
+ 0.06 € /kg
+ 0.04 €/ kg
ou
+ 0.02 €/ kg
moyenne = prix du marché
- 0.02 €/ kg
- 0.04 €/ kg
ou
- 0.06 €/ kg
ou
ou
ou
ou
minimum = - 0.08 €/ kg
Vendange saine,
degré d’alcool théorique entre 11 % et 11.5 %
et acidité totale ≥ 8 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≥ 10.5 %
et acidité totale ≥ 8 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≥ 10 %
et acidité totale > 8.5 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≥ 10 %
et acidité totale ≥ 7.5 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique > 10 %
et acidité totale ≥ 7.5 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≥ 9.5 %
et acidité totale ≥ 7.5 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique > 9 %
et acidité totale ≥ 7.5 g/L
Vendange saine,
degré d’alcool théorique ≤ 9 %
Vendange saine,
degré d'alcool théorique > 9 %
et acidité totale < 7.5 g/L
Vendange saine,
8.5 % de degré d’alcool théorique
Mauvais tri pour mildiou ou botrytis
avec un degré d’alcool théorique ≤ 9 %
Raisin grêlé
Caisses livrées dans un mauvais état sanitaire (boue, eau)
Vendange saine
mais degré d'alcool théorique ≥ 11.5 %
Mauvais tri : mildiou sur la grappe, botrytis néfaste
et 8.5 % de degré d'alcool théorique (136 g/ L dans le moût)
Evaluation des facteurs influant sur le prix :
•
•
Les problèmes de mildiou et de botrytis sont évalués à l'œil lors de la vendange ou de la réception.
Les questions de maturité doivent s'appuyer sur des contrôles internes sur vendange à l’aide d’un colibri sur
plus de cinq caisses ou sur échantillons de moût.
Mise en place : contractualisation puis législation :
Il faut tout d'abord garder en mémoire que pour les raisins pouvant être valorisés en vins tranquilles d’autres
grilles de prix sont nécessaires.
Cette grille de prix est à envisager associée à une démarche de contractualisation des négociants précisant les
parcelles concernées (orientation, topologie), leur encépagement, leur conduite, les volumes associés, la maturité
du produit pendant toute la durée du contrat. Cette démarche de contrat peut être mise en place rapidement.
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Une démarche plus globale est à développer au niveau de la région de manière à renforcer ces contrats. L'UPEC
devrait à long terme monter un dossier pour modifier le décret de déclaration de récolte au niveau de
l'appellation Crémant de Bourgogne pour aboutir à :
• Des déclarations d'intention de récolte plus tôt (dés février, mars) et qui seraient cohérentes avec les contrats
passés avec les négociants. Ainsi dès le début du travail sur sa vigne, le vigneron sait s'il fait du tranquille ou
du pétillant. Ces deux produits ne supposent pas les mêmes techniques de travail de la vigne.
• Une identification de terroir et de pratique plus restrictive. Cela pourrait passer par une déclaration précisant
la parcelle, ses caractéristiques (orientation et topologie), les vignes concernées (clones et portes-greffe), la
taille pratiquée. Tous ces paramètres sont à prendre en compte car de leur association dépend la maturation
du raisin. Des parcelles froides, des clones champenois, une taille longue sont favorables à des raisins
conservant leur acidité, ceux désirés pour le crémant.
Ces deux démarches (contractualisation et législation) viennent compléter une rémunération à la qualité. En effet
elles impliquent de mettre en œuvre toutes les possibilités possibles pour obtenir des raisins qualitatifs pour le
crémant. Cette obligation de déclaration via contrats puis législation permet en outre de limiter des reconversions
de moût qui n'étaient pas destinés à une production de crémant et ainsi stabiliser les prix. Il faut en effet noter
que le vignoble châtillonnais est vendangé plus tard. Si l'année n'est pas propice aux vins tranquilles les
vignerons du sud vendent alors leurs moûts et saturent le marché. Lorsque les moûts châtillonnais arrive le
marché est très mauvais.
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III. La gestion des stocks à la SICA : quelques perspectives d'évolution
Situation actuelle :
La SICA se trouve dans une situation particulière qui va se poursuivre dans les deux années à venir, car il y a eu,
pendant l'exercice 2000-2001, mise en bouteille de 200 000 unités, suite à une chute des prix pratiqués par les
négociants. Ce stock important de bouteilles a évidemment donné lieu à des coûts de production importants,
tandis que les ventes se développaient peu ( 80 000 bouteilles vendues pendant ce même exercice ). A ce rythme
de vente, il aurait fallu deux ans et demi pour écouler ce stock, tout en continuant à produire. Les dirigeants de la
SICA ont donc pris une double décision : embaucher un commercial à plein temps, ce qui leur revient à environ
200 000 F/an, et ne produire aucune bouteille pendant l'exercice 2001-2002 : tout le vin de base produit avec la
récolte de septembre 2001, qui aurait dû être transformé en crémant, sera vendu aux négociants. Cela représente
un manque à gagner d'environ 400 000 F, car la marge est plus importante pour le crémant que pour le vin de
base, mais évite d'avoir des coûts de production trop importants (1,5 MF pour le crémant contre 600 000 F pour
le vin de base), sans compter les coûts de production, à un moment où la SICA a déjà réalisé de gros
investissements (achat récent de cuves).
Nous avons effectué diverses simulations de production/vente pour les années à venir, en faisant les hypothèses
suivantes :
Hypothèses :
Le raisin récolté en septembre de l'année n'est prêt à vendre en crémant qu'à partir de septembre n+2 : cela n'est
pas tout à fait vrai, car en théorie la rotation se fait sur 27 mois, mais cela permet de faciliter les bilans (résultat
et stocks).
Les exercices vont de septembre à août de l'année suivante.
Les coûts de production, prix de vente et marges correspondantes sont les suivants (en F/L) :
coûts de production
prix de vente (HT)
marge
moût
vin de base
5.5
8.3
2.8
8
11
3
crémant vendu par le
commercial
28
36
8
crémant vendu en
boutique
28
48
20
Nous avons considéré que les prix d'achat du raisin et de vente du moût seraient stables au cours du temps, ce qui
n'est évidemment pas réaliste, mais étant donné que les cours sont en ce moment très bas, nous pouvons
considérer que nous avons fait les hypothèses les plus pessimistes possibles.
Nous avons également fait l'hypothèse que la quantité de raisin traité ne va pas évoluer au cours des années à
venir, ce qui est faux : chaque année, de nouveaux pieds sont plantés, et la quantité traitée par la SICA pourrait
augmenter. Cependant, cette dernière a pour l'instant une capacité de production limitée à 200 000 bouteilles par
an ; d'autre part, étant donné que la rémunération du raisin est plus intéressante en passant par les négociants, il
se pourrait que ces nouveaux hectares plantés soient destinés à la vente aux négociants.
Les charges de structure ont été évaluées à 1,4 M de francs, répartis comme suit :
• 800 000 F de salaires, impôts et charges sociales (la SICA emploie 6 personnes, dont un commercial à plein
temps)
• 150 000 F d'entretien et réparations
• 180 000 F de locations immobilières
• 40 000 F de "publicité"
• 200 000 F de dotations aux amortissements
• 30 000 F divers
On peut supposer que l'amortissement va diminuer dans les années à venir s'il n'y a pas de nouveaux
investissements (pour des cuves, par exemple), mais il semble difficile de comprimer les autres charges, d'autant
plus que si les ventes deviennent importantes, un seul commercial ne pourra peut-être pas les assurer. Par
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ailleurs, on peut également considérer qu'en toute rigueur, les charges de structure devraient varier en fonction de
la production, mais aussi des ventes.
Nous considérerons que les ventes au particulier de la SICA, c'est-à-dire par le biais de la boutique située à
Châtillon-sur-Seine, n'évolueront pas, ce qui n'est certainement pas rigoureusement vrai.
Simulations :
Trois simulations différentes ont été effectuées, qui prenaient en compte deux contraintes : tout d'abord, le fait
qu'il n'y aura pas de production de crémant en 2002, ce qui va limiter les ventes. Il faut ensuite effectuer une
reprise de la production, qui peut-être plus ou moins progressive, en tenant compte des perspectives d'évolution
des ventes.
Il faut bien entendu prendre ces simulations avec réserve car elles ont été faites à partir de données partielles.
Projet 1 :
La première simulation est la plus prudente de toutes : on considère qu'étant donné le stock de bouteilles
disponible à la vente pour les années 2003 et 2004, la production sera ajustée de manière à, pendant ces deux
années, compenser exactement les ventes, ce qui permet de ne pas perdre d'argent au début de la simulation.
Dans les années suivantes, il faut commencer à augmenter la production. Un indicateur fourni par un des
administrateurs de la SICA est de + 20 000 bouteilles par an. On atteint une production maximale de 200 000
bouteilles en 2007 et les ventes peuvent être de 200 000 bouteilles 2 ans après.
Projet 2 :
La seconde simulation suit la reprise envisagée par un des administrateurs de la SICA : on part d'une production
de 120 000 bouteilles en 2003, que l'on augmente de 20 000 tous les ans, jusqu'à atteindre 200 000 bouteilles en
2007. On considère que les ventes suivront la production.
Projet 3 :
La troisième simulation envisage une reprise brusque de la production, c'est-à-dire 160 000 bouteilles produites
dès 2003, et un quota de 200 000 bouteilles atteint dès 2005. Là encore, on suppose que, moyennant un gros
effort de vente par le commercial de la SICA, les ventes suivront la production.
Evolutions possibles de la production de bouteilles par
la SICA
Nombre de bouteilles
250000
200000
150000
100000
50000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
(projet 1)
(projet 2)
(projet 3)
Figure 2 Hypothèses de production de bouteilles par la SICA.
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Résultats :
Projet 1 :
En tout, de 2001 à 2008, on gagne 2,2 MF et on perd 3 MF : il faudra donc emprunter 0.8 MF, qui ne pourront
commencer à être remboursés qu'à partir de 2009. Le résultat actualisé cumulé de la SICA commence à être
positif à partir de 2013.
Projet 2 :
On gagne, de 2001 à 2008, 2.2 MF et on perd 3.9 MF, ce qui représente un investissement de 1.7 MF. On peut
commencer à le rembourser en 2009. Le résultat actualisé cumulé de la SICA commence à être positif à partir de
2013.
Projet 3
On gagne, de 2001 à 2005, 2.2 MF et on perd 3.5 MF : il faut donc emprunter 1.3 MF, mais que l'on peut
commencer à rembourser dès 2006. Le résultat actualisé cumulé de la SICA commence à être positif à partir de
2012.
résultats actualisés
Prévisions des résultats actualisés de la SICA
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
-500000
-1000000
-1500000
-2000000
2001
2002
2003
2004
(projet 1)
2005
2006
(projet 2)
2007
2008
2009
(projet 3)
Figure 3 Prévision de résultat compte tenu des hypothèses précédentes.
On voit donc que le projet 1 semble le plus avantageux : il permet des investissements raisonnables, et le retard
pour le retour à la situation positive n'est que d'une année par rapport au projet 3. Cependant, ce projet suppose
que les ventes restent limitées pendant plusieurs années, ce qui ne valorise pas bien la présence du commercial et
ne sera pas forcément propice à la mise en valeur du crémant Châtillonnais que nous espérons.
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IV. Une démarche de communication commune pour le Châtillonnais
L’Union des Producteurs et Elaborateurs de Crémant de Bourgogne : acteur
important de la communication
Présentation de l'UPEC-B
L’UPECB a été créée en 1975 en même temps que l’AOC Crémant de Bourgogne. Ce syndicat d’appellation a
pour mission d’organiser un système de communication cohérent, qui profite à l’ensemble de la filière.
Seule l’AOC Crémant de Bourgogne peut être valorisée par cette structure, elle ne peut en aucun cas favoriser un
bassin de production plus qu’un autre.
L’UPECB travaille principalement au contact des professionnels ; le marketing opérationnel reste à assurer par
les entreprises elles-mêmes. Pour cela, elle met à leur disposition différents outils de communication (plaquettes,
photothèque...).
Le message de L’UPEC-B
La campagne de communication « Crémant de Bourgogne : de l’origine à l’originalité » résume bien le message
que l’UPECB veut faire partager à l’ensemble de la filière : ses « origines » bourguignonnes garantissent un vin
de qualité supérieure, synergie d’un terroir exceptionnel et d’un savoir-faire bourguignon qui n’est plus à
démontrer ; en outre, avec ses bulles, il est de loin le plus « original » des vins de Bourgogne.
Le Crémant de Bourgogne est donc un vin pétillant bourguignon utilisant une méthode champenoise, mais ce
n’est pas un Champagne! Il faut absolument le démarquer de son célèbre voisin ; le consommateur ne doit pas
avoir l’impression d’acheter un sous-Champagne, mais bien un produit à part entière, qui possède ses propres
particularités.
Les actions à mener au niveau du Pays Châtillonnais
Suivre la démarche de l'UPEC-B.
Les producteurs ont tout intérêt à reprendre le message développé par l’UPECB afin de profiter de l’influx que
ce syndicat apporte à la filière. L’enjeu est de transmettre un message cohérent à chaque fois pour le
consommateur, afin de gagner sa confiance.
Vente à la cave : disponibilité et gamme de produits
La vente à la cave s’inscrit dans une démarche de valorisation globale du vignoble. Ce système de vente en
direct permet au viticulteur-vinificateur de dégager plus de marge, car il ne dépend plus ni de la SICA, ni des
grands négociants. De plus, si la vente à la cave se multiplie dans le Châtillonnais, elle permettra de mettre le
vignoble en valeur en créant un itinéraire touristique ayant le vin pour dénominateur commun.
Un projet de route des vins est en cours, mais les viticulteurs hésitent à s’engager, par manque de temps ou de
motivation. Une route des vins implique en effet un investissement en temps considérable pour assurer des
permanences à la boutique, surtout en saison touristique. Cette mobilisation est donc peu compatible avec une
activité de céréaliculture : les grands céréaliers qui font de la viticulture en diversification ne se sentent pas
concernés par un tel projet.
La vente à la cave nécessite également de proposer au touriste une gamme plus large de produits. Le visiteur ne
se contentera pas d’une sorte de Crémant de Bourgogne. Il faut pouvoir proposer plusieurs Crémants
accompagnés d’une gamme de vins tranquilles. Ce point est souvent négligé dans le châtillonnais car la
population ne voit que le crémant. Il ne faut pas oublier qu'un client qui entend Bourgogne pense d'abord à un
vin sans bulle !
Adopter un signe de reconnaissance commun sur les bouteilles
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Valorisation du vignoble
Le crémant élaboré dans le Châtillonnais se révèle être de meilleure qualité que la moyenne des crémants de
Bourgogne. Il semble donc être intéressant de se démarquer légèrement de ces derniers. Un client satisfait
pourrait ainsi retrouver le vin de qualité qui lui a plu. Il ne faut cependant pas perdre la qualification de
Bourgogne qui attire par son prestige. Pour ce faire nous avons imaginé unifier certains aspects des bouteilles et
créer ainsi une unité reconnaissable par le consommateur.
Un environnement législatif contraignant.
Véritable carte d’identité du vin, l’étiquette informe le consommateur et garantit l’authenticité du produit qu’elle
désigne.
L’étiquetage est régi par divers textes communautaires : règlement. C.E.E 2392/89 (JOCE N° L232 du 9/8/89) et
3201/90 (JOCE N° L309 du 8/11/90) et doit donc répondre à certaines normes. Ces textes vont être amenés à
changer au cours du mois d’avril 2002 mais cela ne modifie pas globalement les règles qui suivent. Le crémant
de Bourgogne est quant à lui défini par décret du 17 octobre 1975.
D’une manière générale, les étiquettes ne doivent pas être présentées de façon tendancieuse. Elles ne doivent
comporter ni indication, ni dessin, illustration, image ou signe quelconque susceptible de créer une confusion
dans l’esprit de l’acheteur sur la nature, l’origine, les qualités substantielles, la composition du produit et la
capacité des récipients le contenant. Il est ainsi inimaginable de faire apparaître le mot « champagne » sur les
bouteilles ou les prospectus.
De plus, les décors gravés dans le verre de la bouteille ainsi que les mentions figurant sur le bouchon, sur la
capsule ou sur le pendentif attaché au récipient sont considérés comme faisant partie de l’étiquetage et doivent
donc être conformes à la réglementation en vigueur.
Voici un résumé de ces lois :
Les mentions obligatoires.
Plusieurs mentions obligatoires doivent figurer sur l’étiquette en caractères lisibles et d’une taille permettant de
les distinguer des autres indications portées sur l’étiquette.
Figure 4 Les mentions obligatoires.
Dénomination du produit : nom de l’appellation suivi immédiatement de la mention « Appellation contrôlée » ou
« Appellation d’Origine Contrôlée ». Le nom de l’appellation (« crémant de Bourgogne ») doit être répété entre
Appellation et Contrôlée si l’étiquette comporte un nom d’exploitation ou de marque commerciale.
Titre alcoométrique volume acquis : inscrit par degré ou demi-degré et suivi du symbole %vol. Il y a droit à
0,5% d’erreur.
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Valorisation du vignoble
Nom, adresse et qualité de l’embouteilleur ou du conditionneur obligatoirement accompagné de l’expression :
mis en bouteille par… ou conditionné par… L’adresse doit comporter le nom de la localité où est effectué
l’embouteillage, soit en toute lettre soit par l’abréviation postale en cas de codage.
N.B. si l’une des mentions facultatives : mise en bouteilles à la propriété, mis en bouteilles en
Bourgogne…figure sur l’étiquette, elle remplace l’expression sus-mentionnée.
Volume nominal : quantité de liquide effectivement contenu dans la bouteille, souvent en cℓ
Nom du pays d’origine (i.e. France) si le vin est destiné à l’exportation.
Depuis le 20 juin 1991, les vins commercialisés en bouteilles doivent en outre être identifiés par un numéro de
lot précédé de la lettre L et porté d’une façon visible sur une partie quelconque du récipient (verre, étiquette,
contre-étiquette, collerette, jupe de la capsule).
Quelques mentions facultatives
Le millésime : uniquement si tout le vin provient de la même année, ce qui est toujours le cas dans l’appellation
Crémant de Bourgogne.
Marque commerciale : que ce soit un négociant, la SICA ou un producteur, ils peuvent ajouter une marque
commerciale sur l’étiquette pour personnaliser leur vin et le faire reconnaître.
Lieu de mis en bouteille si cela est plus précis remplace la mention obligatoire correspondante.
Distinction et médailles qu’a gagné le vin.
Parmi les autres mentions facultatives : la couleur du vin, son mode d’élaboration, le nom et l’adresse des
personnes participant au circuit commercial, les distinctions officiellement décernées au vin…
Proposition pour le crémant :
Nous ne pouvons donc pas imaginer une étiquette commune qui vante le pays châtillonnais. Il est en revanche
possible d’imaginer une contre-étiquette que les vignerons volontaires pourraient utiliser pour montrer une
appartenance commune. Il ne faut néanmoins pas oublier que cela n’est pas la logique de l’UPEC-B. Malgré
tout, si elle est faite de manière discrète et met en vin les qualités objectives du vin, ce pourrait être un pas en
avant pour le dynamisme du vignoble.
Voici un exemple de carte qui pourrait figurer sur une contre étiquette. Elle pourrait venir illustrer un court texte
décrivant le vignoble et les traits principaux du vin.
On peut aussi y rajouter des conseils tel que la température du vin.
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Valorisation du vignoble
Figure 5 Exemple de carte pouvant figurer
sur une contre-étiquette.
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Conclusion :
La valorisation du vignoble du Châtillonnais doit passer par différentes voies complémentaires :
•
Une généralisation de la qualité, qui implique d'abord la matière première : le raisin.
Pratiquement, cela implique une poursuite des formations et des conseils techniques, une rémunération de
cette qualité, des contrats précisant sur plusieurs années les conduites adoptées pour améliorer la qualité,
voire à long terme une législation qui prenne en compte ces conduites favorables.
•
Une stabilisation du marché, en limitant les basculements tardifs de raisins vers une production de crémant
alors qu'ils n'y étaient pas destinés. Ceci peut passer d'abord par un développement de la contractualisation
qui permettrait de stabiliser les flux.
•
Une politique commune de communication. Cette démarche cohérente vis à vis de la Bourgogne et du
Châtillonnais est une force et reste à exploiter. Le Crémant de Bourgogne doit avoir une image et c'est à
l'ensemble de la profession de la porter.
Ce n'est qu'ensuite que le Châtillonnais pourra se permettre de distinguer son produit pour ses typicités gustatives
par de nombreux moyens, comme l'exemple de la contre-étiquette qui montre une cohérence et un rattachement
au terroir.
Cette démarche commerciale doit être portée par les vignerons, c'est un point essentiel. La vigne et le vin doivent
être vantés, sur place par un circuit de caves accessibles à des horaires déterminés compatibles avec le tourisme
et dans des manifestations, foires...
Développer un vignoble jeune est d'abord un investissement, il n'est rentable qu'après plusieurs années
nécessaires pour organiser la filière et accroître la notoriété. La phase de valorisation du vignoble est donc
essentielle et prépare le futur. Ce futur sera exploité par les vignerons d'aujourd'hui et ceux qui peuvent acquérir
de la vigne (reprises d'exploitation, diversification). Il est bon de rappeler que la vigne est une voie intéressante
pour les jeunes agriculteurs.
Ce vignoble qui existe et qui veut être valorisé représente une valeur ajoutée pour l’image du Châtillonnais et de
son agriculture :
• un intérêt touristique d'abord, car le développement de la communication autour de ce vignoble passe par un
essor de l'activité en cave (une route des vins, qui serait mise en place associée aux autres activités
touristiques, semble nécessaire), et la dynamique, que peut provoquer une prise croissante de notoriété, se
rejettera sur le pays Châtillonnais en entier.
• un intérêt pour l'agriculture dont il peut redorer le blason en montrant des agriculteurs actifs investis dans
une démarche de Pays Châtillonnais, qui s'allient à une dynamique sociale, qui se rapprochent du
consommateur.
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Valorisation du vignoble
ANNEXES
Données techniques sur le crémant de Bourgogne:
Catégorie
Commune de production
Couleur et cépages
Superficie en production
Rendement à l'hectare
Récolte moyenne annuelle
Caractère des vins
Appellation Régionale, il n'y a pas d'appellation sous-régionale ou locale.
L'appellation CRÉMANT DE BOURGOGNE est réservée aux vins mousseux
élaborés à partir de vins tranquilles dits vins de base répondant aux conditions
définies ci-dessous
département de la Côte D’Or: 91 communes, dont le Châtillonnais.
département de la Saône-et-Loire: 154 communes
département du Rhône : 85 communes
département de l'Yonne: 54 communes
Couleurs : vins blancs et rosés
Cépages : 1ère catégorie: Pinot, Chardonnay
2ème catégorie: Gamay (20% maximum), Aligoté, Melon, Sacy
Dans le produit fini, le volume de vin de base issu des cépages de 1ère catégorie
doit être de 30% minimum
600 ha environ, dont plus d'une centaine dans le Châtillonnais.
maximum 9 750 kg de raisins soit 65 hl, dont un quart dans le Châtillonnais.
39 193 hl dont Régionales
- Blanches Yonne : 8 590 hl
- Blanches Côte d'Or : 10 451 hl
- Blanches Saône et Loire : 27 892 hl
Les CRÉMANT DE BOURGOGNE, issus de raisins vendangés tôt, sont légers,
brillants et fruités, d'une bonne vivacité tempérée par l'apport des vins de Pinot
Noir.
Prêt à la consommation dès la fin de son élaboration, le CRÉMANT DE
BOURGOGNE est aussi parfaitement constitué pour bien se conserver
L'appellation BOURGOGNE MOUSSEUX dont la production est devenue très
marginale, est réservée exclusivement aux vins rouges mousseux élaborés comme
le CRÉMANT DE BOURGOGNE mais à partir des seuls cépages Pinot, Gamay.
Degré minimum : 8,5 %, degré maximum : 13 %,
Rendement maximum à l'hectare : 55 hl
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Valorisation du vignoble
Elaboration d'un crémant:
Il existe plusieurs méthodes pour rendre "pétillant" un vin tranquille, donnant des résultats plus ou moins
satisfaisants.
Méthode de la gazéification
Ces vins sont obtenus par adjonction brutale d'oxyde de carbone (CO²) liquéfié dans le vin sec ou moelleux.
Cette opération se fait en bouteille ou en cuve close. Les produits issus de cette méthode ont une mousse qui ne
tient pas et ils dégagent de grosses bulles par lesquelles le gaz s'échappe très vite.
Aire de production : Dénomination "Vin mousseux gazéifié" obligatoirement inscrite sur l'étiquette
Méthode de la cuve close
Après la fermentation alcoolique, on rajoute du sucre et des levures au vin afin d'obtenir une deuxième
fermentation. Cette seconde fermentation se déroule en cuve close, afin que l'oxyde de carbone (CO²) se dissolve
au vin.
Aire de production : Méthode obligatoirement inscrite sur l'étiquette
Méthode Rurale ou Ancestrale
Après un ralentissement de la fermentation par le froid, un vin dont sa fermentation n'est pas terminée, est mis en
bouteille. La fermentation repart et s'achève dans la bouteille. Cette méthode donne des résultats très irréguliers,
en effet, le vin n'est pas limpide et le risque d'éclatement de certaines bouteilles est plus grand.
Aire de production : Ayze, Clairette de Die (méthode dioise), Anjou, Gaillac, Blanquette méthode ancestrale
(Limoux)
Méthode champenoise ou traditionnelle
Après sa fermentation alcoolique, le vin est mis en bouteilles dans lesquelles on ajoute du sucre et des levures.
Les bouteilles sont fermées hermétiquement et une deuxième fermentation démarre.
Aire de production : Champagne, Crémants (Loire, Bourgogne, Alsace), Clairette de Die, Gaillac mousseux,
Blanquette de Limoux, Arbois mousseux
La dernière méthode, la plus satisfaisante, est obligatoirement utilisée pour le crémant.
Vinification :
Vendanges :
La récolte est effectuée manuellement et doit être acheminée dans des bacs percés, jusqu’au chai où ont lieu les
étapes suivantes. Les bacs percés évitent que les raisins transportent massèrent dans le jus des grains abîmés
avant le pressurage. La vendange est épluchée et les grains pourris éliminés.
Pressurage :
Pressurage rapide par cépage dans la limite de 150 kg de vendanges pour 100 l de jus.
Pour un pressoir de 4000kg de raisin, les différents volumes obtenus sont la cuvée issue de la première presse
(2050ℓ), suivie de la 1ère taille (410ℓ) et de la 2ème taille (266ℓ) pour un total de 2666ℓ. Le pressurage des marcs
appelé "la rebeche" donnera un moût qui sera vinifié en vin ordinaire.
Débourbage :
Après un sulfitage léger, on laisse reposer le moût une dizaine d'heures. Puis on réalise un soutirage et une
vinification en blanc.
Fermentation ou “Bouillage”
Le Moût doit peser 10 - 11°. On pratique un levurage et une décoloration si nécessaire et selon le désire de
vinificateur. La fermentation qui se réalise à 20- 22°C dure environ 3 semaines
Soutirage
Le vin est mis en fût dans lequel il finit sa fermentation malolactique. Après un collage, on réalise un soutirage
en décembre, puis un autre en janvier. Le vin, limpide, titre 12° environ. Il ne doit pas dépasser 13°.
Assemblage
Mélange de vins provenant de différents vignobles. Cet assemblage s'appelle la cuvée. Le mélange se compose
d'environ : - 70% raisin noir- 30% raisin blanc mais peut comporter jusqu’à 100% de raisins blancs (pour un
blanc de blanc) ou de raisins noirs (blanc de noir)
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Valorisation du vignoble
Attention l’assemblage de vins de différentes années -vins de réserve- qui sert à conserver d'une année à l'autre le
même caractère et les mêmes qualités à un Champagne est interdit pour le crémant.
Champagnisation :
En avril -mai le vin de la cuvée est mis en bouteille, additionné de la liqueur de tirage, avec un bouchon
provisoire. Il faut 4g de sucre pour obtenir 1 bar de pression.
Les bouteilles sont descendues en cave (10-12°C), puis empilées sur des lattes. La fermentation qui se produit
dégage du gaz carbonique qui restera enfermé dans la bouteille.
Les bouteilles séjourneront là de 9 mois à un an. Une fois cette fermentation achevée, les bouteilles sont mises
sur pupitre et chaque jour pendant 5 à 6 semaines, les "remueurs" les font pivoter de 1/8 de tour pour faire glisser
le dépôt formé par les levures mortes vers le bouchon. Petit à petit la bouteille inclinée se trouve à la verticale
(sur pointe) et le dépôt est fixé sur le bouchon.
Aujourd'hui se sont des machines "Gyropalettes" qui effectuent cette opération.
Pour éliminer ces dépôts on effectue le dégorgement. Une petite partie du goulot est congelé rapidement à 20°C. En débouchant la bouteille, la pression libère le bouchon de glace renfermant le dépôt. Environ 4 à 8 cℓ de
vin sont éliminés : ce vin est destiné à la vinaigrerie ou à la distillation.
La liqueur de dosage –mélange de vin vieux et de sucre– est ajoutée pour compléter ce qui à été perdu en
respectant une certaine quantité de sucre selon la qualité recherchée : crémant qualifié de " brut " à " demi-sec ",
du moins sucré au plus sucré.
Les concentrations en sucres des vins sont :
. Inférieures à 15g/ℓ pour le Brut
. de 17 à 35g/ℓ pour le Sec
. de 33 à 50g/ℓ pour le Demi-sec.
La bouteille est alors bouchée avec les bouchons dont la forme est imposée puis muselée et habillée, c'est à dire
étiquetée.
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Valorisation du vignoble
Décret du 17 octobre 1975 sur le CREMANT DE BOURGOGNE
Art.1er. - Seuls ont droit à l'appellation contrôlée « Crémant de Bourgogne » les vins mousseux blancs ou rosés
élaborés dans les conditions fixées par le présent décret et en utilisant uniquement les vins tranquilles, dits vins
de base, répondant aux conditions ci-dessous définies et qui auront été déclarés comme tels dans les déclarations
de récolte sous la dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant de Bourgogne ».
Art. 2. - La dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant de Bourgogne » ne peut être appliquée qu'à
des vins produits à l'intérieur de l'aire de production délimitée définie par l'article 1er du décret du 31 juillet 1937
relatif aux vins à appellation contrôlée « Bourgogne ordinaire » ou « Bourgogne grand ordinaire ».
Art. 3. - La dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant de Bourgogne » ne peut être appliquée qu'à
des vins provenant des cépages suivants :
Cépages de 1ère catégorie : pinot noir, pinot gris, pinot blanc, chardonnay ;
Cépages de 2e catégorie : gamay noir à jus blanc, aligoté, melon, sacy.
La proportion de gamay noir à jus blanc est limitée à 20 p. 100 au maximum.
Les vins blancs peuvent être produits indifféremment avec l'un ou plusieurs de ces cépages blancs ou rouges. Les
vins rosés peuvent être produits avec l'un ou plusieurs des cépages rouges, avec ou sans cépages blancs.
Art. 4. - (Remplacé D. 1er octobre 1985). - La dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant de
Bourgogne » ne peut s'appliquer qu'à des vins provenant de raisins récoltés à bonne maturité et présentant un
titre alcoométrique volumique naturel minimum de 8,5 %.
Ne peut être considéré comme étant à bonne maturité tout lot unitaire de vendange présentant une richesse en
sucre inférieure à 136 grammes par litre de moût.
En outre, lorsque l'autorisation d'enrichissement par sucrage à sec est accordée, les vins ayant droit à l'appellation
contrôlée « Crémant de Bourgogne » ne doivent pas dépasser un titre alcoométrique volumique total de 13 %
avant adjonction de la liqueur d'expédition, sous peine de perdre le droit à l'appellation considérée.
Toutefois, le bénéfice de l'appellation susvisée peut être accordé aux vins d'un titre alcoométrique volumique
total supérieur à la limite susvisée et élaborés sans aucun enrichissement, si le déclarant justifie d'un certificat
délivré par l'Institut national des appellations d'origine des vins et eaux-de-vie après enquête effectuée sur sa
demande présentée avant la vendange des vignes concernées.
Les notifications des dérogations visées à l'alinéa précédent doivent être adressées aux services locaux de la
Direction générale des impôts et de la Direction de la consommation et de la répression des fraudes.
Les limites visées aux alinéas ci-dessus peuvent être modifiées lorsque les conditions climatiques le justifieront
par arrêté conjoint du ministre de l'agriculture et du ministre chargé du budget et de la consommation, sur
proposition de l'Institut national des appellations d'origine des vins et eaux-de-vie, après avis des syndicats de
producteurs intéressés.
Art. 5. - Pour pouvoir bénéficier de l'appellation contrôlée « Crémant de Bourgogne », les vins doivent répondre
aux conditions fixées par le décret n° 74.872 du 19 octobre 1974.
Le rendement de base visé à l'article 1er dudit décret est fixé à 50 hectolitres par hectare de vigne en production
pouvant bénéficier de l'appellation (7500 kg de raisins).
Le pourcentage prévu à l'article 3 du décret n° 74.872 précité est fixé à 20 % conformément au décret n° 74.958
du 20 novembre 1974.
[Voir également les décrets n° 74.872 du 19 octobre, 74.958 modifié du 20 novembre et 75.842 du 8 septembre :
- plafond limite de classement : 20 %
- pourcentage de majoration prévu à l'article 6 du décret susvisé n° 74.872 : 60 % du rendement annuel de
l'appellation « Bourgogne grand ordinaire » à l'exclusion des vins récoltés dans le département du Rhône pour
lesquels ledit pourcentage est fixé à 30 % du rendement annuel de l'appellation « Beaujolais » rouge pour les
vins rouges et rosés et 60 % du rendement de l'appellation « Beaujolais » (blanc) pour les vins blancs]
(Complété, D. 79.647 du 27 juillet 1979). - Le bénéfice de l'appellation d'origine contrôlée, ne peut être accordé
aux vins provenant des jeunes vignes qu'à partir de la troisième année suivant celle au cours de laquelle la
plantation a été réalisée en place avant le 31 août.
Art. 6. - La dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant de Bourgogne » ne peut être appliquée qu'à
des vins provenant de raisins récoltés à bonne maturité et obtenus dans la limite de 100 litres de vin pour 150 kg
de vendanges et vinifiés conformément aux usages locaux sur le territoire visé à l'article 2.
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Valorisation du vignoble
Est considéré comme étant à bonne maturité tout lot unitaire de vendange présentant une richesse en sucre au
moins égale à 137 grammes par litre de moût, correspondant à un litre alcoométrique en puissance minimum de
8°.
Les raisins ne peuvent être transportés que dans des récipients non étanches. Dans la vinification en blanc, les
raisins doivent être mis entiers dans le pressoir. Les vins dits de rebêche sont recueillis à part et ne peuvent pas
prétendre à la dénomination susvisée. Ces vins doivent représenter au moins 7 % de la quantité ayant droit à
cette dénomination. Ils doivent faire l'objet d'une mention spécifique séparée dans les déclarations de récolte ou
de fabrication
L'emploi de tout système d'égouttage, de foulage ou de pressurage de la vendange par vis hélicoïcales ou par
pressoirs contenant des chaînes est interdit pour l'élaboration des vins en cause.
Toutes les pratiques oenologiques autorisées par les lois et règlements en vigueur peuvent être utilisées, à
l'exclusion de la concentration qui est interdite.
Art. 7. - La tenue d'un carnet de pressoir est obligatoire. Ce carnet précise, pour chaque marc, la date et l'heure
du début de chaque opération, le poids des raisins mis en oeuvre par cépage, leur titre alcoométrique en
puissance, leur origine, le nom du viticulteur et les volumes des moûts obtenus. La pesée des raisins est
obligatoire sur le lieu de pressurage. Ce carnet doit être tenu sur place à la disposition des agents du service de la
répression des fraudes et du contrôle de la qualité et de la direction générale des impôts, qui peuvent effectuer
librement toutes opérations de contrôle.
Art. 8. - Les vins à appellation contrôlée « Crémant de Bourgogne » ne peuvent être élaborés qu'à partir d'un vin
de base ou d'un assemblage de vins de base dans lequel le volume issu des cépages de 1ère catégorie de l'article
3 ci-dessus est au moins égal à 30 % de l'ensemble. Pour l'établissement de ce pourcentage, le cépage sacy est
admis comme cépage de 1ère catégorie dans la mesure où la proportion des raisins qui en sont issus ne dépasse
pas la moitié de la quantité des raisins issus de l'ensemble des cépages dont provient le vin de base ou
l'assemblage des vins de base.
Art. 9. - Dans les déclarations de récolte et de stock, factures, documents comptables, pièces de régie et tous
autres documents accompagnant le vin et la vendange, la dénomination « Vin destiné à l'élaboration de Crémant
de Bourgogne » est obligatoire.
Art. 10. - Les vins à appellation contrôlée « Crémant de Bourgogne » doivent être élaborés par seconde
fermentation en bouteilles conformément au décret susvisé du 19 mars 1939 dans l'aire de production visée à
l'article 2 ci-dessus.
Le tirage en bouteilles où s'effectue la prise de mousse ne peut avoir lieu avant le 1er janvier de l'année qui suit
celle de la récolte.
La durée de conservation en bouteilles sur lies ne peut être inférieure à neuf mois.
Les vins doivent présenter, après dégorgement, une surpression de gaz carbonique au moins égale à 3,5
atmosphères, mesurée à la température de 20°C. Leur teneur en anhydride sulfureux total ne doit pas excéder 150
milligrammes par litre.
Art.11. - Les vins pour lesquels l'appellation contrôlée susvisée est revendiquée sont soumis aux dispositions du
décret n° 74.871 du 19 octobre 1974 relatif aux examens analytique et organoleptique des vins à appellation
contrôlée.
Art. 12. - Les vins pour lesquels, aux termes du présent décret, est revendiquée l'appellation « Crémant de
Bourgogne » et qui sont présentés sous ladite appellation ne peuvent être déclarés avec la récolte, offerts au
public, expédiés, mis en vente ou vendus sans que, dans la déclaration de stock, dans les annonces, sur les
prospectus, étiquettes, factures, récipients quelconques, l'appellation d'origine susvisée soit inscrite et
accompagnée de la mention « appellation contrôlée », le tout en caractères très apparents.
Sur les étiquettes, les mots « Crémant de Bourgogne » doivent être inscrits en caractères très apparents ; les
dimensions des caractères des mots « Crémant » et « Bourgogne » doivent être égales entre elles et au moins
égales, aussi bien en hauteur qu'en largeur, à la moitié de celles des caractères les plus grands figurant sur les
étiquettes.
Les bouteilles doivent être fermées à l'aide d'un bouchon portant les mots « Crémant de Bourgogne » sur la
partie contenue dans le col de la bouteille.
Art. 13. - Les vins répondant aux conditions du présent décret détenus en stock par les producteurs et les
élaborateurs et qui proviennent de vendanges récoltées en 1973 et 1974 pourront bénéficier de l'appellation
contrôlée susvisée sur présentation d'un certificat de reprise de stock délivré par l'Institut national des
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INIP ESPV : Le Châtillonnais.
Valorisation du vignoble
appellations d'origine après avis d'une commission de contrôle désignée par le comité directeur dudit institut et
composée de représentants des professionnels producteurs et élaborateurs et des administrations (direction
générale des impôts et service de la répression des fraudes).
Les opérations de contrôle prévues à l'alinéa précédent devront être terminées au plus tard six mois après la
publication du présent décret.
Art. 14. - L'emploi de toute indication ou de tout signe susceptible de faire croire à l'acheteur qu'un vin a droit à
l'appellation contrôlée « Crémant de Bourgogne », alors qu'il ne répond pas à toutes les conditions fixées par le
présent décret, est poursuivi conformément à la législation générale sur les fraudes et sur la protection des
appellations d'origine, sans préjudice des sanctions d'ordre fiscal, s'il y a lieu.
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