Le JOURNAL du FESTIVAL - Rock Festival de Fontenay-le

Transcription

Le JOURNAL du FESTIVAL - Rock Festival de Fontenay-le
présente
Le JOURNAL du FESTIVAL
Fontenay-le-Comte
Samedi 14 Avril 2001
Réalisé par l’équipe du fanzine Abus Dangereux avec l’aide du Stay Free fanzine boss, photocopié par l’OCF.
Abus Dangereux, BP 15, 33031 Bordeaux Cedex.
Stay Free, 3 Allée des Peupliers, 17370 St-Trojan.
■ BLONDE REDHEAD
Avec un cinquième album déja paru depuis plusieurs mois, Blonde Redhead
reviennent pour la seconde fois au festival de Fontenay, cette fois-ci en tête
d’affiche. Rencontre avec un des groupes fétiche de la scène indépendante
New Yorkaise…
EDITO
La moyenne d’âge des festivaliers a l’air de
prendre un petit coup dans les gencives à
l’heure où nous écrivons ces lignes… Les
ambiances sucrées-salées prennent le pas sur
les lâchages festifs. Ce samedi est la grosse
tranche de rock dans le sandwiche ethno groove de ce week end azimuté.
Ce soir, sur la scène, les groupes prouvent
qu’ils manient l’ironie, le décalage, la sensibilité voire l’humour brut aussi bien que leurs
instruments. Le festival souffle le chaud et le
froid. C’est bon pour le cœur.
■ Philippe Couderc
INTERNET
Le journal du festival en direct au
www.rockfestivalfontenay.com
Et retrouvez les sites des groupes :
Amor Belhom Duo
http://www.amorbelhomduo.com
Bob Log III
http://www.fatpossum.com/boblog.html
Chokebore
http://www.chokebore.net
Swell
http://www.beggars.com
Calla
http://www.callamusic.com
Blonde Redhead
http://www.southern.com/southern/band/BLOND/
Comment expliquez-vous votre succès en
France ? Trois passages en moins d’un an
pour le même album, c’est beaucoup,
non ?
En fait, le public et en particulier les fanzines
nous ont toujours soutenu et ce depuis le premier album. Mais je pense aussi que c’est un
respect mutuel, nous adorons la France et elle
nous le rend bien.
Le soutien de Dominique A et la reprise
de Gainsbourg sur votre mini album vous
ont quand même aidé ?
nous diriger vers de l’électronique...
Justement, quels sont vos futurs projets?
Nous avons commencé à répéter pour le prochain album mais rien n’a été enregistré.
D’ailleurs nous ne savons pas encore quelle
direction nous allons prendre, c’est au fil des
répétitions que nous y penserons.
■ Stéphane
Oui, c’est certain, cela nous a permis de passer
au stade supérieur en quelque sorte, de nous
faire connaître d’un plus large public. Ceci
étant nous avons toujours un gros problème de
distribution en France et ailleurs. En
Allemagne par exemple, nos albums ne sortent
pas. Il faudrait trouver quelqu’un qui nous
fasse confiance en fait.
Votre dernier album a été produit par Guy
Picciotti (Fugazi). Que vous a t’il apporté ?
Il nous a laissé libre champs ce qui nous a permis de tester de nouveaux sons (sampler
notamment) ce que nous n’avions jamais pensé
faire dans le passé. Cela ne va pas pour autant
Le nain de jardin du festival vu par Blonde
Redhead : on ne peut
pas être doué dans tous
les domaines, hein ?!
■ MICKEY 3D
Mickey 3D a enfin trouvé la raison au 3 de son nom puisque Mickey et Jojo
jouent désormais avec Nadja, qui outre sa charmante présence apporte ses
talents de multi-instrumentiste (basse, accordéon, claviers) et de dessinatrice (la
pochette, c’est elle – le nain de cette feuille de choux aussi)
Quelle anecdote auriez vous à raconter sur
cette tournée ?
Pas grand chose qui intéresse les lecteurs. On a
cassé notre camion deux fois d’affilée avant de partir pour un concert... mais tout le monde s’en fiche
! Des mecs nous ont cassé notre camion pendant
un concert de Virago. Le groupe jouait tellement
fort qu’on n’a même pas entendu la pierre ricocher sur la carrosserie une première fois et casser la fenêtre la deuxième fois. Et c’était une
vraie pierre ! Les mecs étaient tellement boeufs
qu’ils ont du s’y reprendre à 2 fois !
Il y en a encore une partie qui a été enregistrée à la maison sur un 8 pistes au lieu de
4 et on a bidouillé avec l’ordi. On est partis à
la campagne faire quelques morceaux tranquilles qui n’avaient pas besoin d’un gros son.
Puis nous sommes allés chez David Weber qui
a enregistré Virago et tout ça. Ca fait des
années que nous faisons du rock’n’roll donc
nous savions qu’il était le meilleur pour les
morceaux plus péchus. Et nous sommes
contents du résultat.
■ MINIMAL SQUAD
OF TEENAGE
MONSTER CIRCUS
Le Minimal Squad reprend l’idée de
cirque de freaks en vogue dans les
années 30 aux USA en l’appliquant à la
musique garage, la vraie, celle qui sent
de dessous de les bras. 4 groupes
déguisés, collabos et échangistes pour
un show ininterrompu, un orgasme
rock’n’roll de chez rock’n’roll. Entretien
avec Sieur Buzz, chanteur-manageurtourneur-danseur du Minimal Squad…
Virgin vous a laissés toute liberté ?
Qu’est ce que vous a apporté le fait de
jouer avec Louise Attaque à part signer
sur Virgin ?
De passer des petits bars à l’Olympia dans la
même année. On étaient habitués à jouer
devant 20/30 personnes et on est passés à la
taille zenith avec 2000 personnes. Enchainer les
concerts comme ça nous a appris le métier de jouer sur
scène, de partager avec le public, de discuter avec les
gens. Car nous étions un peu coincés au départ. (honnêtemnt on s’en rendait pas compte, foi de Cathimini)
On a eu une totale liberté. Ils nous ont juste dit
d’aller dans un gros studio pour voir comment ça
se passe. Nous sommes donc allés à Avignon
enregistrer 3/4 morceaux mais nous avons
quasiment tout jeté, on avait l’impression que
nos morceaux étaient propres mais n’avaient pas d’ame.
Et nous avons tout retravaillé avec notre ingé son.
Fidèles à leur instinct et à leurs racines, tout en ayant
évolué et envie de continuer, les Mickey 3D sont l’une
des meilleurs raisons de croire en la chanson française.
Le premier album était enregistré à la maison et
celui-ci ?
■ Cathimini
■ AMOR BELHOM DUO
On a du mal à imaginer la route entre Tucson et Fontenay le Comte : à cheval
à vapeur, en voiture de course, en bateau à voile ou en avion ?
Je rappelle pour les nuls en géographie que Tucson
est en Arizona, aux portes du désert, à la frontière
des USA et du Mexique. Ce qui ne nous apportera
pas grand chose puisque les Amor Belhom Duo
sont Français, même s’ils habitent là-bas depuis 3
ans. Mais cette info a son importance quand
même, car ils ont dans leur musique un peu de
sable de là-bas, un peu de jazz d’ici et beaucoup
d’idées sur le rock’n’roll, la chanson et l’improvisation qui ne viennent de nulle part si ce n’est de
leur tête (qu’ils ont bien faite et bien pleine).
Jetons un oeil dans la valise de Thomas Belhom
par exemple qui, outre le soleil, fait suivre 4 maracas, un gong tibetin, un gong thailandais, 3
cloches de vaches suisses, 2 shakers dont un fait
maison avec une boîte de conserve, des lames de
vibraphone, un crotale, un sifflet d’arbitre, un sif-
flet en forme de lèvres, une ice bell, un flexatone,
un moulin à musique, des cerclages de retetums,
des balais... et un amortisseur de 4L. Y en a qui
aiment voyager chargés, mais c’est pour la bonne
cause.
Dans la salle du café de la Rep, la balance se fait à
l’arrache devant un public curieux qui ne sait pas
vraiment à quoi s’attendre. 3 tee shirts d’ABD
montrent qu’il y a quelques connaisseurs, mais
même ceux-là vont être surpris. Naïm est sur les
dents et donc doppé par la rage de jouer, de chanter (il s’époumone sur certains morceaux bien plus
fort qu’il n’est nécessaire) et de montrer qu’un
duo peut faire autant de bruit qu’un groupe de
rock conventionnel (lui aussi a sous les pieds plein
de pédales d’effets, mais ça me prendrait encore
une page donc je laisse tomber). Les boucles
créées dans l’instant créent l’illusion, la guitare
décoche de gros riffs qui tuent ou au contraire
carresse l’oreille dans le sens du poil. Sans crier
gare, on passe d’une balade énamourée à un délire
funk diabolique. Ca swingue sévère sous les halogènes du petit bar. Car c’est ça qui fait qu’on les
aime, c’est qu’un concert des ABD, c’est plein
d’imprévu et cet aprèm, en une heure et demie de
concert, Naïm et Thomas ont montré combien ils
savaient générer la magie de l’imprévu.
■ Cathimini
Comment s’est formé ce collectif du Minimal
Squad ?
C’est parti en fait du Christmas Blast Festival qui se
déroule tous les ans à Bordeaux, où il y avait trois duos
plutôt rock’n’roll qui jouaient et on s’est dit (un soir de
biture, ndlb), pourquoi pas réunir les groupes dans un
van pour faire une sorte de mini festival ambulant qui
rassemblerait Stef et Arno, Los Mutantes et The
Magnetix. On a fait quelques concerts qui se sont bien
passés et au fur et à mesure s’est créé Hero-X, avec
Thierry le bassiste qui était à l’origine chauffeur du
camion, et moi au chant.
Est-ce qu’il y a une motivation particulière, un
but à ce Minimal Squad ?
C’est au départ une histoire d’amitié et le seul projet c’est
de partir un peu partout pour déconner, voyager. Ca se
passe plutôt pas mal et il y a un bon écho pour un plateau avec des groupes qui n’ont jamais sorti de disques.
Tu as même réussi à monter une tournée à
l’étranger récemment…
Oui, on avait fait une mini-tournée en Allemagne en
novembre et on y est retourné quinze. Ça s’est bien passé,
on a bien conquis l’Europe du Nord et ça c’est plutôt
cool. Il n’y a pas vraiment d’objectif avec le Minimal, mais
on va essayer de refaire une tournée au mois d’octobre.
A force de tourner ensemble, vous arrivez
quand même à vous surprendre ?
Oui, on se connait un peu par cœur mais on n’a pas trop
de cerveau donc on arrive à se lâcher. Aujourd’hui on a
fait le truc régulier, avec des conditions un peu pénibles
pour la place, mais d’habitude, il y a tout un show qui va
avec, qui change tout le temps… On a de la peine à
trouver un concert qui ressemble à un autre. On peut
s’adapter à une grande scène comme à petit bar et jouer
quoiqu’il arrive, mais pour Hero-X comme on est cinq,
c’est pas facile d’y arriver en bar. (ouais mais ça envoie le
bois version bucheron-psychopathe-à-talons-aiguilles, note de
le moi-même). En fait on voulait faire un groupe de garage qui fasse danser un peu les gens. Marre des trucs trop
bourrins tout le temps, un peu de fun quoi !
Une recette de cuisine à toi pour finir ?
Un truc que j’aime bien, c’est le hareng mariné avec
citron et coriandre. Tu laisse deux jours au frigo, tu
rajoutes des oignons et c’est le bonheur…
■ Bifi
■ BOB LOG III
A la dernière minute avant de monter sur
scène, Bob Log III cherchait encore une fille
pour monter avec lui et taper sur ses seins en
suivant le rythme de la musique. Cela s’appelle
du tits clapping et Bob le confesse volontiers :
« j’adore ce bruit. En studio, l’idéal est d’enregistrer les deux seins en stéréo, et de mixer les deux
pistes ensuite. » S’il n’a pas de filles volontaires
à Fontenay, Bob ne manque pas de ressources :
« Dites à des types grassouillets de monter sur
scène. Hey, j’en ai repéré quelques uns bien gras
dans le coin, alors dites leur de monter. Ne vous
dégonflez pas Fontenay ! »
Invité à jouer live sur le plateau de Nulle Part
Ailleurs à Canal +, Bob Log avait dû se résigner à jouer sans tits clapping, devant un
David Halliday, l’invité du jour, proprement
décomposé. “Quand je l’ai vu la première fois
dans les coulisses de l’émission je me suis dit
merde il ressemble vraiment au fils qu’auraient
eu Bryan Adams et Jon Bon Jovi, ah ah ah.
Quand j’ai joué je pouvais voir son visage qui
commençait à se décomposer. Mon Dieu, il
était tout blanc.”
A cette seconde, Bob Log est encore sur les
planches : il martyrise sa vieille guitare et piétinne sauvagement sa cymbale. Le public, lui,
loin de se décomposer, semble plutôt hilare.
■ CHOKEBORE
Putain, 3 ans. 3 ans sans apercevoir l’ombre des mutants du down rock, sans
voir les déhanchements psychotiques de Troy Von Balthazar et les bras tronçonneuses de James le bassiste, sans vivre ces concerts compacts et ralentissants. Attention, les gars de Chokebore sont de retour sur scène et ils sont pas
contents... Voyons voir ce qu’en dit Troy Von Balthazar à l’issue de leur set.
■ Guillaume Gouardeath
POTINS…
• Entendu dans les coulisses
“Au moins avec Ska-P, y chantaient en espagnol, on
comprenait pas. La Ruda, si.”
“En tout cas, c’est d’la bal.”
• Arithmétique primaire
Sachant que Arno de Stef et Arno représente 1/3 en
taille de l’entité groupe dénommée A et que Loïc,
guitariste des Bikini Men représente 4/7 en masse de
l’entité groupe dénommée C (juste pour faire chier),
calculez le rapport poids-taille d’un hypothétique
duo Loïc et Arno. Copies à rendre demain avant le
concert de Swell.
• Encyclopédia Ardilouzis
Entendu pendant le concert de Sergent Garcia le
slogan Mucha Policia, Poca Diversion scandé par le
chanteur. Précision extrèmement pertinente de Mr
Ardilouze Luc, maquettiste straight edge chez Abus
Dangereux : ce slogan est le titre du premier 45 t du
groupe punk basque espagnol Eskorbuto, sorti sur le
label Circa en 1982. A noter que deux des trois
membres du combo sont morts d’OD. Alors,
Sergent, on joue au voleur ?
• Communiqué d’Abus Dangereux
The Ex, dont nous sortons le dernier album au prix
incroyable de pas cher, n’est pas le groupe de noisejazz-expé que tout le monde connait. En vrai, ils
font du ska festif et ont des dreads. Et ils viennent
du pays du haschich.
■ Bifi
On ne vous avait pas vu en France depuis
deux ou trois ans, qu’avez-vous fait pendant ce temps là ?
On a écrit et composé un nouvel album, peut-être
même deux, on est maintenant prêts à enregistrer.
On est allé en tournée au Japon dans des festivals.
On a aussi pris du repos afin de faire en sorte que
la musique conserve la même importance dans
nos vies à tous. Maintenant on est prêt et on a de
nouveau envie de jouer, de tourner, d’enregistrer.
Un petit changement de line-up entre
temps ?
Pas du tout, c’est en fait
le premier batteur du
groupe qui est revenu
pour cet album. on
n’avait pas joué ensemble
depuis «A taste of bitter»
et comme le batteur de
la tournée précédente
voulait arrêter, l’opération s’est déroulée tout
naturellement.
essaie de faire vivre les morceaux au maximum,
pour nous surprendre et éventuellement expérimenter. Par exemple on a réenregistré la chanson
«It could ruin your days» qui date d’il y a deux
albums pour un résultat tout à fait différent.
Ce qu’on recherche c’est le plaisir.
Tu as des projets solo ?
Oui, je joue seul avec ma guitare sous le nom de
B. Balthazar (mon vrai nom est Bruno - scoop de
la rédac !). J’ai une tournée prévue en Italie en
mai et probablement dans les festivals cet été.
Vous pouvez écouter
des morceaux en MP3
sur
www.bbalthazar.com.
C’est assez différent
de Chokebore, je ne
voulais pas me limiter
à un style. Ces chansons-là ne pouvaient
juste pas être celles de
Chokebore.
« On cherche à écrire la
chanson parfaite, la chanson la plus belle. Ce qui
nous prendra probablement la vie entière. »
Sur l’album «Black black» vous paraissiez
être à la recherche du tempo le plus lent
du monde, vous êtes toujours dans cet
état d’esprit ?
Parfois… Mais on a un peu tendance à accélérer
le tempo parce qu’on a l’impression d’avoir fait le
tour de ces chansons lentes. Mais le problème
n’est pas là, ce qu’on cherche c’est à écrire la chanson parfaite, la chanson la plus belle. Ce qui nous
prendra probablement la vie entière (rire) c’est
pour ça qu’on continue à faire des albums.
Sur scène vous jouez toujours avec les
tempos, les ralentissements, pourquoi ?
C’est parcequ’il n’y a jamais de set pré-établi. On
Pour toi la musique c’est un style de vie
ou une période de la vie ?
Non, c’est vraiment ma vie. Chaque jour je me
réveille et je me couche en pensant à la musique.
Je crois que je ne changerai jamais même si je dois
mourir pauvre.
Dates de tournée ?
Prague dans deux jours puis retour en France à
Bordeaux, Paris, Cognac et quelques dates dont je
ne me rappelle plus, ça me fait toujours peur de
regarder la liste des concerts.
■ Bifi
Demain…
…dimanche 15 avril
■ SWELL
Bar du Dauphin, 15h :
DJ TORYEP (France)
Blues Bar, 17h30 :
CHEVAL DE FRISE (France)
RANCH (France)
Salle de la Grande Prairie :
IMPROVISATORS DUB (France)
Véritables phénomènes de la scène dub française, les
Improvisators Dub imposent le respect par la qualité
intrinsèque de leur musique. Un condensé de 30
années de culture reggae, augmenté d’une bonne
dose d’électronique et de sons orientaux, qui prend
toute sa valeur sur scène grâce à un sens de l’improvisation hors-pair.
LE PEUPLE DE L’HERBE (France)
Collectif Lyonnais qui fusionne les styles musicaux,
du hip-hop au dub, de la drum’n’bass au jazz, du
rock steady au funk… Sur scène, le Peuple de
L’Herbe étend ses racines aux confins de la Jamaïque
et de Cuba, avec une énergie exceptionnelle pour un
cocktail explosif et une bonne dose d’humour.
DISIZ LA PESTE (France)
Loin des clichés gansta, Disiz La Peste manie la
langue avec humour et tranchant, pratique l’autodérision pour sa critique sociale, se sert du verbe pour
dénoncer le racisme au quotidien et vanter le métissage. Son succés n’a pas confiné La Peste au rayon
du rap commercial ; l’écoute attentive de son album
le place dans la ligne d’un rap personnel et sans
concessions.
ASSASSIN (France)
Assassin est l’un des rares groupes de rap à pouvoir
fédérer autour de lui la majorité des courants underground. Pilier de la scène hip-hop française depuis
1985, Assassin impose son style : textes percutants,
attitude intransigeante, dénonciation des inégalités… mais même si le ton est dur et les propos sans
concessions, il a trouvé un son et une façon directe
d’interpeller le public sur disque comme sur scène.
Comment parler en quelques lignes
d’un groupe que l’on suit de puis 10 ans
et qui vient de sortir son septième
album que personne n’a encore écouté
(normal puisqu’il m’a été donné dans l’après
midi en avant première par le groupe luimême) mais qui à coup sur doit être superbe.
(j’ai encore “Feed” le EP sorti en novembre
dans la tête) Comment rendre compte des
paroles de David Freel, tête pensante, chanteur
et organisateur du son de Swell depuis le
début... seul maître à bord depuis trois années
d’ailleurs, l’ami Monte étant parti préter sa
basse à d’autres.
Nous ne dissimulerons pas donc notre plaisir
de revoir Swell de San Fransisco en France,
jamais meilleurs que quand ils doivent relever
le défit de faire bouger une foule d’inconnus.
Vous vous attendiez à une interview exclusive
avant tous les autres (c’est la première date de
Swell en France et en Europe, bravo David !).
Ouais au départ c’était aussi notre but et puis
finalement pourquoi parler dans le recoin
sombre d’une loge quand il fait si beau dehors.
Notre grand visionnaire météo l’avait dit, LE
Philippe Couderc himself, cette année ils ont
eu le budget pour le beau temps. Donc le groupe en profite pour répéter dehors dans la cour,
lézarder au soleil et boire du whisky. Pas de
potins, pas de confidences, juste les faits.
Swell est il un groupe de rock ou de pop ? On
s’en fout, c’est un groupe au son reconnaissable
entre mille, une guitare planante taraudée
depuis peu par des claviers lunaires et quelques
machines en boucles. Une musique hypnotique
portée par une voix qui fait semblant d’être
fatiguée mais qui sait s’animer entre deux morceaux pour raconter des blagues... ou vendre
aux enchères leur caisse de guitare. Le feront ils
ce soir ? L’ont ils fait ce soir, plutôt devrais je
dire ? Vous y étiez alors, ce n’est que votre avis
qui compte.
■ Cathimini
■ CALLA
Calla est une bonne surprise venue de New York qui joue un rock hypnotique, bruitiste ou planant selon l’humeur et qui
termine sa tournée Française à Fontenay.
Wayne : C’est la première fois que nous jouons en
Europe. Nous avons beaucoup apprécié de jouer dans
autant de villes. L’accueil était vraiment super, si différent des colleges towns d’USA auxquelles nous
sommes habituées. Après 2 semaines en France on
enchaine sur 2 semaines en Italie et après maison!
Nous sortons peu de NY. Les States sont tellement
grands qu’il est très difficile pour un groupe comme
nous de tourner et d’en vivre.
Sean : Nous sommes tous au départ du Texas mais
cela fait 6 ans que nous habitons à New York. Calla
existe depuis un peu plus de 2 ans mais nous jouons
ensemble depuis beaucoup plus de temps.
“Scavenger” est notre second album et est sorti il y a
quelques mois en France.
Votre musique est très calme, apaisante. Qu’est
ce qui vous influence, vous donne envie d’écrire?
Aurelio : Ca dépend des périodes. Quand on était à
l’école c’était très différent d’aujourd’hui. J’ai toujours
eu besoin de créer quelque chose que ce soit la photo
ou la musique. Cette dernière manière de m’exprimer
est ma préférée. A part ça, je fais de la photo, surtout
pour de la mode au niveau boulot. A titre personnel,
je fais de la photo expérimentale, “ambiant”.
Avez vous une anecdote à nous raconter sur
cette tournée ?
Aurelio : Nous sommes allés dans les Alpes passer
quelques jours et nous avons fait du ski. Nous en
avons profité pour faire un set acoustique dans un
endroit appelé le Pizza Rock Cafe. Nous y étions
juste pour nous amuser et faire des covers. Nous y
avons rencontré un petit gamin qui s’appelait Tex et
sa petite copine Nouf Nouf. Ces deux gamins adoraient ce que nous faisions, certainement nos deux
fans les plus enthousiastes de la salle. Et Tex a insisté
pour jouer de la batterie avec nous. Je ne savais pas à
quoi m’attendre avec un gamin de 7/8 ans, mais en
fait il savait vraiment bien jouer. Nous avons donc
joué du blues et du rock ensemble. Nous avons passé
le lendemain à trainer dans le bled et ça été très difficile de se séparer.
■ Cathimini

Documents pareils