C18 - Société de Toxicologie Clinique
Transcription
C18 - Société de Toxicologie Clinique
31/03/2016 Envenimation par piqûre de vive sur le littoral français : Le traitement de la douleur par bain d’eau chaude isolé est-il efficace ? VIVATOX® A. DATTIN1, C. HUDELO2, L. DE HARO3, A. KURZENNE2, M. LABADIE1 1 Centre antipoison et de toxicovigilance, Centre Hospitalier Universitaire, Bordeaux, France Société Nationale de Sauvetage en Mer, 31 Cité d’Antin, Paris, France 3 Centre antipoison et de toxicovigilance, Centre Hospitalier Universitaire, Marseille, France 2 54ième Congrès National de la Société de Toxicologie Clinique NANCY Mars 2016 Contexte et rappels • Envenimations par poisson osseux sur le littoral français métropolitain : Vives (Trachinus Draco et Echiichtys vipera) et rascasses (genre Scorporea). • Nombreuses pendant l’été • Présentes sur l’ensemble du littoral français. • Le plus souvent bénignes • Responsables d’une douleur intense, et de signes locaux • Prise en charge dans les postes de secours. 1 31/03/2016 Objectifs • Traitement de la douleur : – bain d’eau chaude isolé (USA) : aucune évaluation – traitement par choc thermique : • Petite série • Biais de recrutement • Difficulté de trouver de la glace • Objectif : Evaluer l’efficacité du bain d’eau chaude isolé sur la douleur des envenimations par poisson osseux. Matériels et méthodes • • • Etude prospective - 1er juillet et le 31 août 2015 Dans 10 postes de secours SNSM répartis sur le littoral français Inclusion : – Patient > 6 ans – Piqûre de vive (1 seule) – Poste de secours pour prise en charge de la douleur • Exclusion : – < 6 ans, – Prise d’antalgiques dans les 12 heures précédant la piqûre – victime de piqûres multiples • • • • • • A leur arrivée (T0) : EVA Bain d’eau 42°C (mesuré par thermomètre) 15 min – « supportable » ! EVA à la fin du bain (T15) Dernière EVA, 15 min après la fin du bain (T30) Tout ceci enregistré sur un questionnaire Groupe témoin : patient ayant refusé la PEC proposée. 2 31/03/2016 Vivatox° : répartition des postes de secours choisis 3 31/03/2016 Résultats • • • • • • • 184 patients - 1 seul refus. Le lieu : littoral méditerranéen, atlantique et de la Manche. Délai moyen de prise en charge était de 10,53 Sex ratio 1,24 - Moyenne d’âge de 27 ans. 93% des patients étaient piqués au MI et 7% au MS. Température moyenne bain 40,6°C - durée moyenne de 14,5 min. Parmi les patients inclus : – aucun n’avait contacté le 15 ou le CAPTV régional. – Aucun patient n’a présenté de brûlure en rapport avec le bain lors de cette étude. T0 T15 T30 5,9 2,1 1 Médiane 6 2 0 Ecart Type 2,05 2,16 1,48 EVA Comparaison des séries de mesure d’EVA (test de Student pour données appariées) : différence statistiquement significative (p.value <2,2.10-16) entre les valeursT0/T15, T0/T30 et T15/T30. Discussion - Conclusion • Le venin : – l'âge , de la saison, ou encore de sa localisation (venin operculaire ou venin de la nageoire dorsale). – protéines, mucopolysaccharides, enzymes (phosphatases (phosphatases acides, phosphatases alcalines, phosphoaminases), de lipases, d’osidases et de nombreuses protéases (aminopeptidases)). – plusieurs toxines, peu étudiées. • Petite vive : deux fractions létales l'une de PM 324 000, et l'autre d'un PM compris entre 40 000 et 92 000. L'echiicthine est une des fractions létales identifiées dans le venin de la petite vive. La DL50 serait de 0,35mg/kg chez la souris pour le venin issu de l'opercule, et de 6,6 mg/kg chez la souris pour le venin issu de la nageoire dorsale. • Grande vive : dracotoxine est la fraction létale du venin. Sa DL50 serait de 0,425 mg/kg chez la souris. – thermolabiles, hémolytiques et neurotoxiques. • • • Le traitement par bain d’eau chaude seul réduit de manière significative la douleur liée aux envenimations par piqûre de vives ou de rascasses chez les patients de plus de 6 ans. Pas de groupe témoin… Le mécanisme très probablement en cause est la thermolabilité du venin 4 31/03/2016 Merci de votre attention ! • • • • De Haro L. Animaux aquatiques dangereux et toxicologie marine. Pathologie professionnelle et de l’environnement. 2011; Berger L, Caumes E. Accidents cutanés provoqués par la faune et la flore sous-marines. Annales de Dermatologie et de Vénérologie. avr 2004;131(Issue 4):397-404. Geistdoerfer P, Goyffon M. Animaux aquatiques dangereux. EMC - Toxicologie-Pathologie. avr 2004;1(Issue 2):35-62. Bédry R, De Haro L. Envenimation par animaux venimeux marins en France Métropolitaine. Journal Européen des Urgences. déc 2007;20:147-52. MAIN GAUCHE PIQURE VIVE – 04 AOÛT 2015 MAIN DROITE 5