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7 Daniel Morin PORTRAIT L'humoriste promène son irrévérence dans « Les Affranchis sur France Inter et surLeMouv'. PAGE « La Morinade » » sa voix de baroudeur et son accent de titi parisien, il a reposé son verre sur la table et dit « C'est comme ceux qui disent : que, lorsqu'on est bourré, on écrit des trucs très drôles. En fait, non, c'est consternant Avec aire rire estunvrai Partonsdupostulatquef métier, donc il faut avoir les idées claires pour le faire. » Daniel Morin, 46 ans, n'est pas le genre de type qui se raconte des histoires sur son métier. Ni à lui ni aux autres. C'est un dur à cuire, de ceux qui font rire les femmes en tenant des propos misogynes et obscènes, de ceux aussi qui font glousser les enfants quand ils se fâchent. Il exagère beaucoup trop pour être méchant et assez pour être souvent très drôle. Aux commandes de « La Morinade », l'émission quotidienne de « décorme » qu'il coanime depuis la rentrée avec Giulia Fois sur le Mouv' en fin d'après-midi, Daniel Morin est aussi présent quotidiennement au côté d'lsabelle Giordano dans « Les Affranchis » sur France Inter. Il est même devenu le garant du divertissement dans cette émission de mi-Journée qui fait suite à l'arrêt du « Fou du roi » de Stéphane Bern, parti sur RTL, dont il était un pilier. Mais, à l'époque, les projecteurs étaient tous fixés sur les cadors de l'humour matinal de France Inter. Sa gouaille et son personnage récurrent d'homme à femmes vantard le reléguaient alors dans la catégorie « humour franchouillard », un peu lourd. On le disait plus « consensuel » que ses collègues Stéphane Guillon et Didier Porte, moins inspiré par la politique (ce qui est loin d'être exact, en fait), moins dérangeant. SON IRRÉVÉRENCE INCORRUPTIBLE «Pour moi, l'humour politique n'existe pas. Quand je fais des blagues sur Richard Virenque, je ne fais pas de l'humour sportif . Quand je parle des Oscars je nefaispas de l'humour cinéma ! Ceux qui se disent humoristes politiques ont surtout un gros melon », résume cet homme franc qui a débuté au Club Méditerranée, avant de travailler plusieurs années à 00l FM. Entre-temps, il a aussi vécu en Angleterre, pays natal de sa première femme, et il a été reporter pour les antennes locales de Radio France. Sa force réside surtout dans son irrévérence incorruptible, sa capacité à surligner la médiocrité des êtres humains, avec une certaine froideur, mais sans jamais les accabler ou les frapper lorsqu'ils sont à terre. Dans « Le Fou du roi » comme dans « Les Affranchis », il est aussi celui qui taquine ses. collègues, qui met en valeur Richard Lomac, le pianiste de l'émission, en formant avec lui un duo comique... Après avoir créé un tandem avec Stéphane Bern, qu'il mettait en scène dans ses chroniques en le faisant imiter Karl Lagerfeld ou Mireille Mathieu, il a su trouver un nouveau ressort comique avec Isabelle Giordano, la représentant en maîtresse sado- HUMORISTE 24 AOÛT 1966 NAISSANCE À PARIS GO AU CLUB MÉDITERRANÉE 1995 COMÉDIEN FIGURANT À LONDRES 1997REP0RTER LOCALIER À RADIO FRANCE 1993 SEPTEMBREI997 PRÉSENTE LES FLASHES D'INFORMATION SUR OUI FM ET REJOINT LES ÉMISSIONS DE FRED MARTIN 2005CHR0NIQUEUR AU «FOU DU ROI» SUR FRANCE INTER 2011CHR0NIQUEUR AUX «AFFRANCHIS» SUR FRANCE INTER ET ANIMATEUR DE «LA MORINADE» SUR LE MOUV masochiste. « On a besoin de relais dans une émission comme celle-ci», dit l'humoriste. Epatée par sa plume et sa manière de «jouer avec le feu » dans ses réparties, Isabelle Giordano évoque aussi son tempérament secret et confie ne pas encore « bien le connaître ». Pour Stéphane Bem, il est avant tout un artiste à l'inventivité « débridée et mordante », mais aussi un homme « capable de se lever à4heuresdu matin pour écrire ses textes et ceux des autres lorsque le besoin s'en fait sentir autour de la table ». En fait, Daniel Morin est l'exact contraire du personnage de dilettante mégalomaniaque et égocentrique qu'il incarne dans ses sketches. De l'avis de tous, c'est un travailleur, solitaire, mais qui aime s'entourer de ceux qu'il estime, qu'il choisit. Parmi eux, les humoristes Fred Martin, Bénédicte Vidal et Jean-Mathieu Pernin, rencontrés sur Oui FM et désormais membres de son équipe de joyeuxlurons dans « La Morinade », et aussi Albert Algoud, rencontré au « Fou du roi ». Daniel Morin considère l'ancien acolyte d'Antoine de Caunes et de Karl Zéro, devenu aujourd'huil'auteur de Laurent Gerra, comme « la pièce maîtresse » de son émission du Mouv\ dans laquelle il ressuscite ses personnages aussi visqueux qu'hilarants de Père Albert et du Maréchal Ganache. L'estimeest réciproque: «L'air de rien,Danielaune puissance de feu impressionnante en termes d'écriture et un don pour savoir prendre la balle au bond. Peu de gens savent vraiment faire ça. Et puis il y a quelque chose d'assez anardans son humour, ce qui me plaît beaucoup», analyse son complice. Adeptes de la blague scatologique tout en restant de fins gourmets de l'humour, les deuxhommes se sont bien cernés. « // n 'est pas à la mode. C'est ce que j'aime chez lui. Pour être drôle, il n 'a pas besoin d'être provocateur, donneur de leçons ou briseur de tabous... Ce n'est pas si fréquent», conclut Albert Algoud.» HÉLÈNE DELYE