La réforme LMD en Algérie

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La réforme LMD en Algérie
La réforme LMD en Algérie
État des lieux et perspectives
PREAMBULE...
Le système d'enseignement supérieur en Algérie est passé par différentes étapes
jalonnées par un ensemble de réformes qui ont tenté d'assurer, à chaque fois, son
adaptation aux besoins de l'environnement socio économique du pays ainsi qu'aux
continuelles évolutions des sciences et des technologiques.
Devant une pression considérable de la demande sociale en enseignement supérieur, et malgré
les efforts consentis, des dysfonctionnements se sont accumulés au fil des années et ont fait que
l'Université algérienne apparaît aujourd'hui en inadéquation avec les progrès importants qu'a
connus notre pays.
La C.N .R.S.E. (Commission Nationale de Réforme du Système Educatif) a, dans son rapport final,
mis en évidence les multiples contraintes et les correctifs à introduire pour permettre à
l'Université de jouer le rôle qui est le sien dans l'impulsion du processus d'adaptation de son
système de formation aux impératifs et aux exigences qui en découlent.
A la lumière de ses recommandations et des directives du plan de mise en œuvre de la réforme du
système éducatif adopté en Conseil des Ministres le 30 avril 2002, le Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique a arrêté une stratégie décennale de développement du
secteur pour la période 2004 – 2013.
L'un des principaux axes de cette stratégie concerne ‘‘ l'élaboration et la mise en œuvre d'une
réforme globale et profonde des enseignements supérieurs, dont la première étape est
la mise en place d'une nouvelle architecture des enseignements, accompagnée d'une
actualisation et mise à niveau des différents programmes pédagogiques, ainsi qu'une
réorganisation de la gestion pédagogique ''.
Il est alors devenu nécessaire et urgent de doter l'Université algérienne des moyens
pédagogiques, scientifiques, humains, matériels et structurels qui lui permettront de répondre aux
attentes de la société tout en s'alignant sur les nouvelles orientations et tendances mondiales en
matière d'Enseignement Supérieur.
C'est dans cette perspective que s'inscrit la nouvelle réforme des enseignements supérieurs, dite
‘'réforme LMD'' initiée et mise en ouvre depuis l'année 2003/2004, visant à harmoniser notre
système de formation supérieure avec le reste du monde, à lui assurer la possibilité de jouer son
rôle de levier du développement social et économique basé sur la recherche et l'innovation, et à le
rendre capable de contribuer à relever les défis de la société du savoir.
Contexte historique de la réforme
Depuis sa création, au lendemain de l'indépendance, l'Université algérienne a traversé un long
parcours. Son adaptation aux besoins de la société algérienne a été marquée par différentes
réformes, dont celle de 1971 qui a restructuré profondément le paysage de la formation
supérieure en Algérie en permettant de répondre notamment aux défis de :
• la mise à disposition d'une élite technologique et scientifique pouvant répondre aux soucis du
développement du pays ;
• l'algérianisation et l'arabisation de l'enseignement supérieur.
Depuis, la contribution de l'Université au développement national a été déterminante dans la
mesure où elle a assuré, outre la formation de ses propres enseignants formateurs, celle des
cadres des structures de l'état, de l'économie et des services.
Embryonnaire à la fin des années soixante, l'Université Algérienne a connu une importante
dynamique de croissance qui l'a amenée à compter pour la rentrée universitaire 2006/2007 :
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60 établissements d'Enseignement Supérieur, dont 27 Universités ;
950 000 étudiants ;
Environ 35 000 étudiants dans les formations doctorales et de Magister ;
27 500 enseignants dont 15% de rang magistral.
Cette croissance importante et rapide a généré des contraintes multiples, tant sur le plan
structurel que celui de l'assurance d'une qualité de formation et de son adaptation aux mutations
du monde socio économique.
Pour répondre à ces dysfonctionnements, plusieurs commissions ont été instituées depuis les
années 1980. Ainsi des conclusions ont été régulièrement établies pour souligner des insuffisances
touchant différents aspects du système. Nous pouvons notamment citer :
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des effectifs pléthoriques pour un encadrement qui reste insuffisant ;
des taux d'échec et de déperdition importants et de faibles rendements des formations;
une faible dynamique de renouvellement des programmes;
des relations quasi inexistantes avec l'environnement socio économique ;
une gestion trop centralisée de la vie universitaire.
Ces constats ont démontré l'urgence et la nécessité de doter l'Université algérienne des moyens
pédagogiques, scientifiques, humains, matériels et structurels qui lui permettront de répondre aux
attentes de la société tout en s'alignant sur les nouvelles orientations et tendances mondiales en
matière d'Enseignement Supérieur. C'est dans cette perspective que s'inscrit la nouvelle réforme
des enseignement supérieurs, dite ‘'réforme LMD'' initiée et mise en ouvre depuis l'année
2003/2004.
Objectifs de la réforme
La correction des différents dysfonctionnements soulignés, aussi bien au niveau de la gestion
qu'au niveau des performances et de l'efficacité de l'Université algérienne, passe nécessairement
par la mise en œuvre d'une réforme globale et profonde touchant ces différents aspects
Cette réforme, tout en confirmant son caractère public, doit réaffirmer les principes essentiels qui
sous-tendent la vision des missions dévolues à l'Université algérienne, à savoir :
• assurer une formation de qualité, en prenant en charge la satisfaction de la demande sociale,
légitime, en matière d'accès à l'enseignement supérieur ;
• réaliser une véritable osmose avec l'environnement socio-économique en développant toutes les
interactions possibles entre l'université et le monde qui l'entoure ;
• développer les mécanismes d'adaptation continue aux évolutions des métiers ;
• consolider sa mission culturelle par la promotion des valeurs universelles qu'exprime l'esprit
universitaire, notamment celles de la tolérance et du respect de l'autre ;
• être plus ouverte sur l'évolution mondiale, particulièrement celles des sciences et des
technologies ;
• encourager et diversifier la coopération internationale selon les formes les plus appropriées ;
• asseoir les bases d'une bonne gouvernance fondée sur la participation et la concertation.
La réforme LMD, articulée sur les trois niveaux de formation : Licence – Master – Doctorat, est
venue pour répondre à ces objectifs.
Il s'agit d'un processus qui se veut promoteur du développement des capacités des
établissements à adapter et à renouveler leurs offres de formation, en tenant compte des
évolutions scientifiques et technologiques d'une part, et du marché de l'emploi d'autre part. Dans
cette démarche, il est préconisé d'offrir une plus grande liberté à l'étudiant pour construire son
parcours universitaire avec comme finalité son insertion dans la vie active.
Ce nouveau système vise à rendre plus lisibles les offres de formation de chaque établissement en
adoptant des niveaux et des appellations universelles pour les diplômes. Il permet d'accroître ainsi
la fiabilité et la transférabilité des diplômes délivrés par l'Université algérienne, facilitant ainsi la
mobilité de nos étudiants.
Méthodologie de mise en œuvre
La mise en place de la réforme est passée, globalement, par trois phases :
Phase 1 : la réflexion, longue et profonde, sur l'opportunité et l'adoption de la démarche
stratégique
Une commission nationale, composée d'une élite d'enseignants et de responsables à différents
niveaux universitaires, a été installée au dernier trimestre de l'année 2002 pour mener une
réflexion autour de :
• l'opportunité de rejoindre le mouvement de réforme LMD mis en place dans beaucoup d'autres
pays dont la plupart des pays européens, ceci en tenant compte de la dynamique de réforme
initiée par la CNRSE (Commission Nationale de réforme du Système Éducatif) durant l'année 2
000/2 001 ;
• la proposition d'une démarche stratégique pour la mise en place de la réforme.
Phase 2 : l'indispensable information et la très large sensibilisation de la famille
universitaire
Au niveau de tous les établissements, il a été recommandé d'initier des actions de réflexions, de
concertation et de sensibilisation de toute la famille universitaire aux objectifs de la réforme et
aux nouvelles approches adoptées en matière d'organisation et de gestion des parcours des
étudiants. Des cellules ont ainsi été installées dans les différents structures des établissements :
Départements, Facultés et Administrations Centrales.
A titre d'exemple, nous présentons, dans le tableau 1, la liste des thèmes débattus sous forme de
Conférences, Tables Rondes et Ateliers au niveau de l'Université Mentouri de Constantine au cours
de l'année universitaire 2005/2006.
Thèmes
Offre de formation (principes, élaboration des offres de formations)
Plus loin dans les nouveaux concepts (UE, matières, crédits,
capitalisation, mobilité, …)
Formations professionnalisantes (principes, finalités, partenariat)
Formations LMD et insertion professionnelle des étudiants
Stages en milieu professionnel (opportunités, encadrement, évaluation)
Travail personnel de l'étudiant (évaluation, validation des acquis)
Les parcours individualisés et l'orientation dans le LMD
L'accompagnement et le tutorat
L'Ingénierie pédagogique dans le LMD
Enseigner autrement et évaluer autrement
Les outils méthodologiques (TIC, langues, communication, initiation aux
travaux personnels tutorés)
Scolarité et suivi des parcours individuels (livret étudiants,
délibérations, progression…)
Démarche qualité dans le système LMD (les différents niveaux
d'évaluation du système)
L'ouverture de l'université sur son environnement (observatoire sur le
marché du travail, veille technologique, partenariat, …)
Etudes de cas (le LMD dans les Sc et Techn, le LMD dans le SNV, le LMD
dans les langues étrangères, …)
La vie estudiantine dans le nouveau système LMD (l'étudiant
responsable de sa formation, plus de liberté et plus d'engagement, …)
Tableau 2 : liste des thèmes débattus à l'U M de Constantine en 2005/2006
Phase 3 : L'installation des commissions techniques
Les premières réflexions et discussions autour de la réforme LMD ont été confiées à de groupes
d'experts agissant au plan national et prenant en charge les différents groupes disciplinaires. Ces
groupes nationaux, au nombre de douze (12), ont été chargés notamment d'élaborer des
schémas de cursus de Licences LMD et de mettre en place des programmes nationaux pour les
deux premières années de chaque domaine disciplinaire. Ces programmes doivent permettre une
orientation progressive de l'étudiant vers sa spécialité selon une logique de parcours personnels.
Le programme de la 3 ème année de licence est élaboré par les établissements selon un cahier
des charges préalablement établi et précisant les conditions d'ouverture et notamment
l'encadrement, les laboratoires pédagogiques et l'environnement socio-économique
3.a) Les domaines disciplinaires et les parcours
Les domaines recouvrent plusieurs disciplines cohérentes du point de vue des débouchés et des
compétences scientifiques et techniques visées. Chaque domaine est conçu pour couvrir un large
champ disciplinaire et débouche sur des parcours types pouvant mener vers des spécialités ou
options particulières.
Un parcours-type est un ensemble cohérent d'Unités d'Enseignement articulées entre elles en
vue de l'acquisition de compétences identifiées et qui permettent l'orientation progressive de
l'étudiant en fonction de son projet de formation.
Ainsi, l'accès à l'Université se fait par grands domaines disciplinaire s ; ensuite l'orientation
progressive de l'étudiant, vers les spécialités, est réalisée en tenant compte de ses choix et des
ses compétences. Un dispositif d'accompagnement et de tutorat est prévu pour l'aider à définir et
à réaliser son parcours qui peut être à visée académique ou à visée professionnelle.
Les domaines disciplinaires retenus, au niveau national, sont au nombre de treize :
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Sciences et Techniques;
Sciences de la Matière;
Mathématiques et Informatique;
Sciences de la Nature et de la Vie;
Sciences de la Terre et de l'Univers;
Sciences Médicales;
Sciences Économiques, de Gestion et Commerce;
Droit et Sciences Politiques;
Langue, Lettres Arabes et Art;
Lettres et Langues Étrangères;
Sciences Humaines et Sociales;
STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives);
Arts.
3.b) l'engagement progressif des établissements dans la réforme :
La note d'orientation de Monsieur le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique, confortée par la circulaire N° 07 du 04 juin 2005, précise la démarche retenue pour
le montage des propositions d'offres de formation, de leur évaluation et de leur habilitation par les
instances ministérielles nationales.
La philosophie première de cette démarche repose sur les principes cardinaux suivants: ‘'cette
réforme se veut globale dans sa conception, participative dans sa démarche, participative et
intégrative dans son application'' [1]
En ce sens, les établissements, tenant compte de leurs capacités propres, sont libres de décider
du moment opportun de basculer, totalement ou partiellement, dans le nouveau système mis en
place.
3-c) Proposition et habilitation des offres de formation
La méthodologie retenue pour le montage et l'habilitation des offres de formation repose sur trois
paliers [5]
• Au niveau de l'établissement :
• Proposition des offres de formation par les équipes pédagogiques
• Validation des offres par les conseils de l'Université
• Au niveau régional : (03 conférences régionales (Est, Centre, Ouest) prennent en charge les
propositions des établissements dans leurs régions respectives)
• Première expertise au niveau régional
• Au niveau national
• Examen des offres retenues au niveau régional par la Commission Nationale d'Habilitation (CNH)
[3] qui regroupe des enseignants universitaires de haut rang et des personnalités des différents
secteurs utilisateurs du produit de la formation supérieure.
Accompagnement de la réforme
Pour accompagner et encourager la mise en place de la réforme, les établissements ont mobilisé
l'ensemble de leurs ressources en vue d'assurer une qualité optimale dans sa mise en œuvre,
notamment à travers :
4.a) Mobilisation des mesures matérielles de soutien
• les outils permettant le travail personnel (Bibliothèques, Laboratoires de TP et projets)
• les espaces ‘'numériques'' (réseau Intranet, salles Internet, ou salles informatiques) aménagés
dans tous les campus de l'Université.
• L'implication des Laboratoires de Recherche, notamment pour le soutien des formations
envisagées dans les niveaux Master et Doctorat et un soutien effectif à la formation des
formateurs.
• La mise en place d'une cellule d'évaluation à l'échelle des universités visant à initier une
démarche d'assurance qualité.
4.b) la coopération internationale :
Les relations de coopération internationales, traditionnellement orientées vers les formations
doctorales et vers les activités de recherche, concernent de plus en plus les formations en
graduations dans le cadre du soutien à la mise en place de la réforme LMD. Ces actions ont
permis de mettre en place plusieurs jumelages de nos établissements avec des partenaires
européens et ont été soutenus par plusieurs programmes de coopération, parmi lesquels no us
pouvons citer :
• les outils permettant le travail personnel (Bibliothèques, Laboratoires de TP et projets)
• les espaces ‘'numériques'' (réseau Intranet, salles Internet, ou salles informatiques) aménagés
dans tous les campus de l'Université.
• L'implication des Laboratoires de Recherche, notamment pour le soutien des formations
envisagées dans les niveaux Master et Doctorat et un soutien effectif à la formation des
formateurs.
• La mise en place d'une cellule d'évaluation à l'échelle des universités visant à initier une
démarche d'assurance qualité.
Bilan de la mise en place, contraintes et perspectives
5.a) Bilan des formations mises en place
Depuis le début de la mise en place de la réforme à la rentrée universitaire 2004/2005, nous
observons une implication progressive des établissements.
En effet, de onze (11) pour l'année 2004/2005, le nombre des établissements habilités à prendre
en charge au moins un domaine LMD est passé à trente six (36) pour l'actuelle année 2006/2007.
Le tableau 2 montre l'évolution du nombre de sites habilités pour les différents domaines de
formation en Licences LMD.
Domaines
04/05
Sciences et Techniques
Sciences de la Matière
Maths et Informatique
Sciences de la Nature et de la Vie
Sciences de la Terre et de
l'Univers
Sc Economique, Gestion et
Commerce
Droit
Langues Etrangères
Sciences Humaines et Sociales
Activités Physiques et Sportives
Arts
Langue et Littérature Arabes
Total
Sites de
formation
06/07
9
36
7
36
6
36
5
21
1
9
2
19
0
2
0
1
1
0
34
6
10
12
6
2
5
198
Tableau 2 : évolution du nombre de sites de formation par domaine LMD
En matière d'effectifs inscrits dans le nouveau système et du nombre d'offres de formations ou
parcours licences habilitées, les progressions sont montrées sur la tableau n°3.
Année
2004/2005
2005/2006
2006/2007
Nbre de parcours Licence
habilités
270
841
1326
Effectifs étudiants inscrits dans le LMD
6194
18884
58101
Tableau 3 : évolution des effectifs inscrits et des parcours Licences habilités
Il est à signaler la coexistence des deux systèmes au niveau de plusieurs établissements et le
basculement total par domaine est réalisé lorsque les formations sont validées ; ce qui est le cas,
pour l'année 2006-2007, pour les domaines ST, SM et MIAS.
5.b) contraintes
Trois années après le lancement de la réforme, certaines contraintes demeurent, tant sur le plan
interne à l'Université que sur celui de son environnement et, parmi les plus importantes qui
restent posées, nous pouvons citer :
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
l'appréhension de la population des étudiants et de leurs parents,
situation qui nécessite encore plus d'information en amont (au lycée)
et en aval (lors des inscriptions à l'université);
les difficultés chez des enseignants de passer de la responsabilité d'un
enseignement traditionnel vers la responsabilité d'une formation dans
le cadre d'équipes de formation pédagogique;
la faiblesse des relations université – entreprise qui fait que le principe
de la formation en alternance préconisé dans le cadre du L.M.D. reste
difficile à réaliser d'une part et qui ne permet pas de proposer des
formations professionnelles d'autre part;
les flux importants des étudiants arrivant à l'Université (220 000
nouveaux bacheliers inscrits pour l'année 2006-2007) font que nous
maintenons encore des comportements et des pratiques pédagogiques
propres à l'ancien système d'où la difficulté de réaliser certaines
actions telles que le tutorat, l'accompagnement pédagogique et
l'organisation du suivi personnel de l'étudiant, les stages en
entreprises.
Toutes ces difficultés nous interpellent à engager encore plus de travail de sensibilisation,
d'organisation de nouvelles pratiques pédagogiques (formation pédagogique des enseignants sur
les principes du L.M.D.) et de rapprochement avec les autres secteurs socio-économiques
(création de forums, d'associations université-entreprise…)
Perspectives
Si durant ces trois dernières années, l'activité de nos établissements est restée centrée sur le
niveau L (Licence), il est important actuellement de préparer la mise en place des deux niveaux
supérieurs M (Master) et D (Doctorat) et ce pour pouvoir répondre aux défis importants et
multiples inscrits à l'horizon de la rentrée universitaire 2009/2010 où il est attendu :
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
L'arrivée de 1,5 million d'étudiants en graduation ;
La construction, en plus de ce qui existe, de 520 000 places
pédagogiques et de 280 000 places d'hébergement;
Le nombre de laboratoires de recherche atteindra le chiffre de 1 200
laboratoires;
L'émergence de plusieurs Centres de Recherche;
Le recrutement de 25 000 nouveaux enseignants chercheurs;
La création de pôles de compétitivité.
Ces éléments définissant la croissance rapide du secteur de l'enseignement supérieur dans les 05
années à venir nous imposent, pour la 2 ème étape de la mise en place de
la réforme, l'engagement rapide et l'installation des formations en Master et des Ecoles Doctorales
pour répondre aux besoins de la société en personnel de maîtrise induits par le développement et
la croissance du secteur économique et, par là même, installer une dynamique de formation des
formateurs.
Signalons à ce titre, que différents établissements ont commencé à déposer des offres de
formations de master et à procéder à l'ouverture d'Ecoles Doctorales, réunissant les compétences
nationales et internationales.
Recommandations
Le système LMD introduit une dynamique importante dans la pratique pédagogique de nos
établissements et suppose une nouvelle organisation pédagogique. Les recommandations
suivantes sont formulées dans le but d'améliorer les performances du système :
7.1) Installation de nouvelles structures :
- Structures chargées des stages :
Ces structures seront mises en place à différents niveaux (Départements, Facultés et Université).
Leur rôle consiste à :
-
gérer les relations avec les partenaires extérieurs pour l'accueil des stagiaires ;
prendre en charge les besoins spécifiques à l'organisation des stages ;
assurer l'encadrement des stagiaires sur le terrain du stage ;
gérer l'évaluation et la valorisation des travaux de stage ;
- Structure chargée de la démarche qualité :
Elle définit et installe les différents niveaux d'évaluation interne et externe des formations en
cours.
Ce souci d'évaluation doit associer tous les acteurs des formations : équipes de formation,
apprenants, secteurs utilisateurs du produit des formations, …
- Structure chargée de l'observation des besoins du marché de l'emploi :
Elle permet de maintenir l'adéquation avec les évolutions technologiques et les besoins du marché
de l'emploi. Cette structure devra comporter des partenaires externes à l'Université et aidera
efficacement à l'évaluation de la pertinence et au choix des formations nouvelles à mettre en
place.
- Structure chargée de la gestion et du suivi des parcours individuels :
Il s'agit de la Cellule IOAE (Information, Orientation et Accueil des Étudiants)
- Autres structures :
D'autres structures seront installées dans le cadre de la réorganisation pédagogique et scientifique
et des services financiers appelés à appliquer le nouveau mode de gestion des budgets alloués
aux établissements universitaires (budget selon le programme d'établissement).
Conclusion
La réforme engagée actuellement est mise au cœur du développement et de l'évolution du
système de l'Enseignement Supérieur algérien qui se doit d'être :
• performant, alliant qualité et compétitivité ;
• équitable, garantissant l'égalité des chances ;
• capable de s'inscrire dans le cadre d'une collaboration fructueuse Nord-Sud et également SudSud ;
• géré selon des modes assurant l'efficience avec une vision futuriste et de réactivité basées sur
les nouvelles formes de gouvernance ;
• en mesure d'orienter le développement de la Recherche Scientifique et Technologique vers plus
d'innovation et de créativité, générant la connaissance et capable de fournir de nouveaux produits
à valeur ajoutée en développant davantage la relation Université-Entreprise.
• créateur d'une dynamique de formation des formateurs et des chercheurs hautement qualifiés
pour répondre aux besoins importants d'encadrement des formations et de la Recherche ,
notamment dans les cycles Master et Ecoles Doctorales.
• doté d'un système d'évaluation interne et externe nécessaire dans une démarche d'assurancequalité des formations mises en place.
TEXTES DE REFERENCE
[1] Note d'orientation de Monsieur le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique portant ‘'mise en œuvre de la réforme des enseignements supérieurs'', janvier 2004
[2] Décret exécutif n° 04-371 du 21 nov 04 portant ‘' création du diplôme de Licence nouveau
régime''
[3] Arrêté du 25 janvier 05 portant ‘'évaluation et progression dans le cadre de la Licence
nouveau régime''
[4] Arrêté n° 129 du 04 juin 05 portant ‘'création, composition, attribution et fonctionnement de
la Commission Nationale d'Habilitation''
[5] Circulaire n°07 du 04 juin 05 portant ‘'présentation, évaluation et habilitation des offres de
formation dans le cadre du dispositif LMD''