BeaTinG THe - Jayson Brinkworth
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BeaTinG THe - Jayson Brinkworth
en couverture Cover story By / par : T. Bruce Wittet Traduction : Geneviève Hébert Photos : Ben Checkowy Jayson Brinkw Beating the Odds T his Regina drummer has been known to the Drums Etc editorial team for several years. We watched his activities from afar. Then he began sprouting up regularly in our mailboxes. We reckoned he might be some sort of weed that would wither over a couple of cruel Prairie winters but Jayson, now in his late thirties, is today more active than ever. He’s firmly planted in Saskatchewan soil, proud and steadfast. The story of Jayson Brinkworth embodies the mission statement of this magazine as 10 drums etc established by Ralph Angelillo over a decade ago. Canadian drummers, Ralph claimed, took second place to nobody. But they were sadly in need of publicity. Living thousands of miles from music industry centers, many of them had done all they could. Drums Etc, Ralph reasoned, could be the nudge forward they needed. What were the chances, statistically, of Jayson Brinkworth ever getting ahead? Sure Regina has a flourishing scene, but it’s no Nashville, no LA (although if you hear rinkworth on studio tracks you’d swear it B was Nashville session ace Eddie Bayers!). And musicians have fallen into singing a familiar tune of despair, whining about their respective local scenes instead of taking the reins. Not Jayson Brinkworth, as it turns out: If there’s no scene, Jayson makes one. No local branch of Drummers’ Collective or PIT? Jayson starts his own music school (now boasting a faculty 18-strong). Yearning to catch Billy Ward live, not just on DVD? Jayson refuses the usual, “He’s never going to do a clinic here.” Instead, worth Contre toute attente C he finds a way to bring Ward. Cliques have the local monopoly on studio work? Jayson turns proactive and gets so deep into honing his tuning and execution that you just want to use him on your album. He’s going to sound as compelling as Eddie Bayers, Jeff Porcaro, Buddy Harmon, Steve Gadd, Rick Marotta, and Bernard Purdie—Brinkworth’s key influences. Finally, feel you owe something back to society for the freedom to do whatever? Jayson conducts an exciting primary school percussion program, which is now linked to the national ela fait des années que l’équipe éditoriale de Drums Etc connaît l’existence de ce batteur de Régina. De loin, nous avons toujours gardé un œil sur ses activités. Puis, il a commencé à apparaître régulièrement dans notre boîte aux lettres. Honnêtement, nous n’étions pas convaincus qu’il allait endurer plus de deux hi vers dans les Prairies, mais Jayson, aujourd’hui dans la trentaine avancée, y est plus actif que jamais. Et Jayson est fier de s’être si résolument implanté dans le sol saskatchewannais. L’histoire de Jayson Brinkworth illustre bien la mission que Ralph Angelillo avait donnée au magazine il y a un peu plus de dix ans. Ralph soutenait alors que les batteurs canadiens avaient du talent comme pas un, mais qu’ils manquaient tristement de visibi lité. Ils vivaient souvent loin des centres où se trouvait la manne de l’industrie musicale et plusieurs batteurs se retrouvaient vite à court de ressources. Ralph avait alors pensé que Drums Etc pourrait leur donner le petit coup de pouce qui leur manquait. Mais quelles étaient les chances que, statistiquement, Jayson Brinkworth se démarque ? On trouve bien sûr une scène florissante à Régina, mais ce n’est tout de même pas Nashville, ni Los Angeles (même si lorsque vous entendez Brinkworth sur des pistes de studio, vous jureriez que c’est un enregistrement de Eddie Bayers à Nashville !). On entend souvent la complainte du déses poir des musiciens, lorsqu’ils se plaignent de leurs scènes locales respectives au lieu de se prendre en mains. Mais ce n’est pas le cas de Jayson Brinkworth : là où il n’y a pas de scène, Jayson en invente une. Il n’existe pas de collectif de batteurs ou de PIT (Percussion Ins titute of Technology) ? Jayson démarre sa propre école de musique (qui comprend maintenant 18 enseignants !). Vous aimeriez rencontrer Billy Ward en personne ? Jayson ne se laisse pas abattre en se disant : « Il ne viendra jamais donner un atelier ici. » Il trouve plutôt une façon de le faire venir. Des cliques ont le monopole local du travail en studio ? Jayson devient proactif et perfectionne son jeu à un tel point qu’il devient un incontournable pour votre prochain album. Son son se compare à celui d’Eddie Bayers, de Jeff Porcaro, Buddy Harmon, Steve Gadd, Rick Marotta et Bernard Purdie, ses principales influences. Si vous croyez encore que c’est la société qui vous empêche de faire quoi que ce soit, Jayson vous prouvera le contraire : il dirige un excellent programme de percussions dans les écoles primaires qui est maintenant subventionné par le programme fédéral « Apprendre par les Arts ». Si vous vous dites « tant mieux pour lui ! », c’est que vous n’êtes pas encore prêt à changer votre attitude. Détenir la clé La raison pour laquelle Jayson a un pied dans la porte tandis que vous attendez encore dans le corridor, est qu’il fait appel à quelque chose de particulier. Il ne s’agit pas ici d’invoquer un génie, de connaître un code secret ou une formule magique. C’est beaucoup plus simple que ça : Jayson est toujours en contact avec l’enfant passionné qu’il était lorsqu’il a commencé à jouer de la batterie. Son zèle est contagieux, c’est le remède parfait pour les batteurs blasés. Mais cela ne lui est pas venu naturellement : cette prise de conscience a nécessité la naissance de ses deux enfants. Jayson explique : « quand j’ai eu mes enfants, j’ai réalisé qu’il n’y avait plus personne pour s’occuper de moi. » La musique ne pouvait plus être un simple loisir pour lui, elle devait désormais le faire vivre. La batterie a toujours été son dada, alors il s’est mis à en jouer avec beaucoup de plaisir, créant ainsi un groove pétillant, avec du punch, qu’on peut entendre notamment sur des pistes qu’il a enregistrés pour Shane Yellowbird, Aaron Lines ou Poverty Plainsmen, des artistes qui ont d’ailleurs tous fait le top dix canadien. Quoique Jayson en dise, ces pistes sont, d’après les éditeurs de Drums Etc, aussi géniales que celles enregistrées par Eddie Bayers, l’idole de Brinkworth. « Aujourd’hui, je peaufine tout ce que je fais et je donne un sens à chaque note, » m’explique-t-il. « Je veux être certain de dire drums etc 11 initiative Learning Through the Arts. “Fine for him,” you say, not willing to relinquish your negative spin on the world. He Holds the Key The reason Jayson has a foot in the door while you’re still out in the hall is that he summons something special. No it’s not a genie, nor is it a code known to the few, nor is it a wizard’s double talk: speak friend and enter. It’s a simple matter of Jayson calling up the child-like passionate he felt for drums when he started playing. His kind of zeal is infectious, the perfect cure for jaded drummers. It took the birth of his two children to illuminate things. As Jayson puts it, “When I first had kids, I realized that nobody was babysitting me anymore.” Music was not something to dabble at; it was now his life. Drums were his calling. He began playing drums joyfully, creating a percolating, snappy groove that can be heard on tracks he’s done with Shane Yellowbird, Aaron Lines or Poverty Plainsmen, all of whom made the Canadian top ten. These are tracks, Drums Etc editors felt, that were hot as those cut by Brinkworth’s idol, Eddie Bayers, not that Jayson in his wildest dreams would admit to it. “My concept became a matter of really refining things and making every note mean something,” he explains. “I want to make sure I’m saying something as I’m playing— communicating through the music and supporting the song. I know, that sounds like a cliché but it’s what’s important. When I talk about Eddie Bayers, I’m referring to a certain sense of taste and finesse in groove. It’s definitely an attitude of making a song move forward. “When I’m recording a track,” he continues, “I’m excited and it’s an emotional roller coaster. I’m pushing myself, focusing on the time and whether I’m on with the click or behind it. I’m working on pulling tones from the drums. I’ve done a lot of work on how I lay the stick on the snare drum to make it sound huge. A lot of it is the way the stick lines up with the drum. More than ‘playing into the drum’, I’m sort of setting the stick onto the drum. If you watch Jeff Porcaro’s video, he’s not laying into the snare drum and yet the sound is huge. That’s one thing people have remarked about my playing—my snare drum sound. With the bass drum, I’ve begun trying to release the beater with every stroke instead of leaving it on the head. I remember seeing Jo Jo Mayer at the Montreal Drum Fest and talking to him about his bass drum technique: Man, that’s a different world of control. His technique is so incredible it sounds as if he’s got three different bass drums.” Indeed, but perhaps Mayer would have trouble playing deadsparse for two and a half minutes on a country track. “A lot of people dismiss my simple bass drum parts,” Jayson responds, “but I’m comfortable with the bass drum and I think it shows. When I was younger, I was fortunate to be involved in a couple of recording projects with older, more experienced players who were extremely honest with me. What it came down to was that consistency is what gets guys the jobs. It’s got to do with dynamics and hitting the drum, making sure that when later they’re 12 drums etc quelque chose lorsque je joue : je veux communiquer quelque chose à travers la musique tout en apportant un soutien à la chanson. Je sais que ça sonne un peu cliché, mais c’est ça qui m’importe. Lors que je mentionne Eddie Bayers, je fais référence à un certain sens du goût et de la finesse dans le groove. Il s’agit de prendre une chanson et de l’emmener de l’avant. » « Lorsque j’enregistre une piste, » poursuit-il, « je suis très emballé et je vis des montagnes russes émotionnelles. J’essaie de me dépasser et de toujours être sur le temps. J’essaie de tirer toutes les notes possibles de mon instrument. J’ai mis beaucoup d’efforts à apprendre comment frapper la caisse claire de façon à obtenir un son colossal. Ça a beaucoup à voir avec la façon dont on aligne la baguette avec la caisse. Au lieu de frapper la peau avec mes baguettes, je les fais plutôt rebondir. Si vous regardez bien le vidéo de Jeff Porcaro, vous verrez bien que même s’il ne frappe pas sa caisse claire avec force, il obtient un son magnifique. Et les gens me complimentent souvent sur le son de ma caisse claire. En ce qui concerne la grosse caisse, j’ai commencé à relâcher la mailloche à tous les coups au lieu de la maintenir sur la peau. Je me souviens avoir vu Jo Jo Mayer au Drum Fest de Montréal et lui avoir parlé de sa technique : ça n’a l’air de rien, mais ça nécessite tout un contrôle ! Sa technique est tellement incroyable que ça sonne comme s’il avait trois grosses caisses différentes. » « Peu de gens remarquent mon jeu lorsque je joue avec une seule grosse caisse, mais je suis à l’aise avec ça et je crois que ça se sent. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu la chance d’enregistrer quelques projets avec des musiciens plus âgés et plus expérimentés qui ont été très honnêtes avec moi. J’ai compris que ce sont les gens constants qui ramassent les contrats. Ça a à voir avec les dynamiques et la façon de frapper la peau, ce qui fait en sorte qu’au montage, personne ne se prend la tête. Ça a aussi à voir avec le son de la batterie et l’effet qu’il produit : il doit être constant d’une mesure à une autre. » De toute évidence, pour être aussi en accord avec son instrument, il faut y mettre le temps. « Il y a tant de monde qui n’y mette pas la patience, le temps et le soin nécessaires, » affirme Jayson. « Ils ne réalisent pas que c’est tout un parcours, une discipline en soi mixing the track it won’t be a headache. It’s how the drums sound and also the feel. It should be consistent from measure to measure.” Obviously, to get that deep into your instrument you’re going to have to put in the hours. “So many people don’t give this artistic form the patience, time and care it needs,” Jayson affirms. “They don’t realize that it’s a journey, a discipline and a life’s work. The reason that guys like Gadd, Purdie, and Marotta are still playing great into their sixties is that they always have their ear to the ground and they’re picking up new things.” Again we’re back to the wonderment of a child. “I’ll sometimes send a student home for a week with his ride cymbal,” Jayson says. “I’ll tell him to spend an hour every day discovering everything he can about that cymbal. They return pleasantly surprised.” et parfois même, le travail de toute une vie. La raison pour laquelle des gars comme Gadd, Purdie et Marotta jouent encore de façon si extraordinaire, même s’ils ont soixante ans passés, c’est qu’ils sont toujours à l’affût des nouveautés. » Encore une fois, il est ici question d’émerveillement. Jayson commente : « Il m’arrive parfois d’envoyer un élève à la maison en lui disant de jouer une heure tous les jours pendant une semaine de sa cymbale ride pour découvrir ce qu’il peut faire avec. Mes élèves reviennent toujours agréablement surpris. » Gear: the Pecking Order Jayson admet : « je joue encore avec des fûts Ed Peck (les batteries EPEK de Saskatchewan). Ces batteries s’accordent facilement et elles sont très faciles à jouer. »Par contre, ces jours-ci, Jayson joue avec une batterie Yamaha. « Les fûts en bouleau de Yamaha me plaisent énormément, » dit-il. « Ils ont le son que j’ai toujours voulu avoir. Toutes les batteries Yamaha avec lesquelles j’ai joué ont un son chaleureux et contrôlé qui sort vraiment bien dans les micros. À cause de la façon dont je joue, ces batteries me donnent le son et la réponse que je recherche. Ça aide aussi d’avoir un contrat avec D’Addario Canada pour les peaux Evans. J’aime la sensation qu’elles me donnent, surtout les G2 et les EMAD qui ont une consistance parfaite. » Contre toute attente, Brinkworth a obtenu beaucoup de commandites, incluant les cymbales Sabian. Il attribue sa bonne fortune à l’influence qu’il exerce sur ses jeunes élèves. Comme il le dit lui-même avec humilité : « J’ai joué avec beaucoup d’artistes qui ont une bonne visi bilité. Ça fait longtemps que j’ai réalisé comment ça fonctionne dans l’industrie musicale. Si je peux aider une entreprise qui elle peut m’aider en retour, nous en bénéficions tous les deux. Il y a des avantages à être ici, mais en même temps, les compagnies ne se bousculent pas pour offrir des ateliers à Saskatchewan. Il faut que je crée mon propre marché. Il faut que je prenne les devants et que je n’attende rien de personne. Quand les gens me demandent ce que je fais dans la vie et que je leur réponds, « je suis musicien et j’enseigne la musique », ils s’étonnent toujours : « En Saskatchewan ? » J’ai appris à ne pas avoir peur de créer quoi que ce soit ou de faire des erreurs, parce que c’est dans ces moments-là que l’on apprend les leçons les plus précieuses. Il y a toujours quelque chose à créer. Il s’agit de le faire une seule fois pour ne plus pouvoir s’arrêter. Quand j’étais jeune, des gens comme Peter Erskine, David Garibaldi et Tom Brechtlein étaient venus à mon école. Peter Erskine m’avait même donné une leçon gratuite dans le corridor ! Je voudrais que les jeunes d’aujourd’hui vivent le même genre d’excitation. J’avais senti la même chose au Drum Fest de Montréal il y a quelques années. Il y avait des batteurs connus partout et je ne pouvais m’empêcher de leur poser des questions, comme un enfant. Peut-être que je suis désaxé, mais c’est plus fort que moi ! » n Jayson admits it: “I still play some of Ed Peck’s drums (EPEK drums from Saskatchewan). His drums tune easily and they’re comfortable to play.” Yamaha drums, however, are Jayson’s choice these days. “Something grabbed me about Yamaha birch drums,” he says. “It’s the sound I’ve heard in my head. Any kit I’ve played is very warm and controlled and the mics love it. The way that I play, these drums offer the sound and response I dig. It helps that I have a deal with D’Addario Canada for Evans heads. They feel good, especially G2s and EMADs and, again, they have that perfect consistency.” Against the odds, Brinkworth has scored several endorsements, including Sabian cymbals. He attributes his good fortune to his in fluence on young students. And, as he says in somewhat of an understatement, “I’ve played with many artists who are ‘on a visible level’. I realized long ago that it’s the music business. If I can help a company and they can help me, we both benefit. You get perks but out here I’m not expecting companies to crowd around and offer clinics. I’ve got to create a market myself. I have to take charge and I don’t look to anyone for help. People ask what I do for a living. When I tell them I play music and teach music they say, ‘In Saskatchewan?’ I’ve learned not be afraid to create things, or to make mistakes because that’s where you learn valuable lessons. You know, there’s always something to create. You do it once and it’s addictive. When I was young, people like Peter Erskine, David Garibaldi, and Tom Brechtlein came to my school. I got a free lesson from Peter Erskine in the hallway! I want kids to feel that excitement. I felt it again a few years back at the Montreal Drum Fest. Famous drummers were everywhere and I’d go around asking them questions, just like a kid. Maybe I’m a stalker…but I can’t stop it.” n www.jaysonbrinkworth.com Équipement : l’ordre hiérarchique www.jaysonbrinkworth.com 14 drums etc