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CATHEDRALE NOTRE DAME de STRASBOURG
3 janvier 2016
Solennité de l’Epiphanie
Homélie de dom Paul-Irénée FRANSEN
moine bénédictin de Maredsous
« A la vue de l’étoile, ils furent saisis d’une grande joie ».
Cette joie des mages fut sans doute celle des chrétiens de la ville de Cologne qui, au XIIe siècle,
accueillirent dans leur cathédrale les reliques des Trois Rois. Ils demandèrent à l’orfèvre Nicolas de
Verdun de confectionner une châsse qui, aujourd’hui encore, est le fleuron du trésor de la
cathédrale de Cologne. Ces reliques, venues d’Orient, étaient vénérées à Milan, d’où elles furent
transférées à la ville rhénane. Il n’est pas interdit de penser qu’elles empruntèrent un itinéraire
suivant la route du Rhin, et, par conséquent, ces reliques seraient passées par Bâle … et par
Strasbourg. Invoquons donc le patronage de ces vénérables personnages pour notre paroisse et
pour notre ville.
Cette liesse des mages à la vue de l’étoile est bien dans la ligne de la fête que nous célébrons
aujourd’hui.
« Epiphanie ». Ce mot d’origine grecque évoque une lumière qui apparaît soudain. Il a été choisi
par les premiers chrétiens pour évoquer trois « apparitions lumineuses » qui ont marqué les
débuts de la vie de Jésus. La plus connue est, bien sûr, l’apparition de l’étoile qui a conduit les
Mages à Bethléem vers l’enfant ; la seconde, les noces de Cana dont l’évangile de Jean nous dit
que Jésus y fit apparaître sa gloire ; la troisième le baptême de Jésus où la voix du Père fait
apparaître qui est Jésus, le Fils bien aimé. Une antienne de la fête nous dit : « En ce beau et saint
jour de fête, nous vénérons trois merveilles. Aujourd’hui l’étoile a conduit les mages jusqu’à la
crèche ; aujourd’hui l’eau a été changée en vin lors d’un repas de noces ; aujourd’hui, dans le
Jourdain Jésus a voulu être baptisé pour nous sauver ». ‘Pour nous sauver’. Tel est bien le sens de
la venue de Jésus, notre Sauveur.
Et ce n’est pas tout. Dans un élan lyrique dont elle a le secret la liturgie de ce jour a inventé ce
raccourci évocateur. « Aujourd’hui l’Eglise a été donnée à son époux céleste car, dans le Jourdain,
le Christ a lavé ses fautes. Avec leurs présents les mages accourent à ces noces royales et les
convives sont dans la joie grâce à l’eau changé en vin ». Cette joie des convives, c’est la nôtre qui
partageons le pain et le vin de l’eucharistie en célébrant le mystère de Noël, l’apparition du
mystère de Noël qui réjouit notre cœur.
Nous voilà apparemment loin des mages. Pas tellement. La tradition a bien perçu que la venue à
Bethléem de ces personnages de pays lointains, représentait le monde entier, toutes les nations,
appelées en eux à partager la découverte de ce Dieu parmi nous, Jésus, notre Sauveur et notre
Dieu. D’où l’iconographie de ces personnages, qui en fait les représentants de toutes les facettes
de notre humanité, tels que vous pouvez les découvrir, entre autres, au portail Saint Laurent de
notre cathédrale. Ces mages sont un maillon de l’histoire du salut, un événement capital pour
notre foi et pour notre joie.
Déjà, dans la première Alliance, nous lisons que la reine de Saba est venue de bien loin pour
admirer la sagesse de Salomon ; nos mages découvrent la sagesse d’un enfant qui les ramène à
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l’essentiel, à la vie, à la présence de Dieu dans le monde, à la joie qu’apporte la naissance d’un
enfant.
Car Noël est aussi la fête de la joie. En quittant Hérode les mages retrouvent l’étoile, ce qui leur
apporte une grande joie, nous dit le texte de l’évangile ; aux bergers de Bethléem l’ange annonce
« une grande joie qui sera pour tout le peuple ». Nous avons sur les lèvres et dans nos cœurs le
Chant de joie de Marie, le Magnificat, et avec Elisabeth et Jean Baptiste, nous savourons la joie de
la venue de Jésus : Emmanuel, Dieu avec nous. Et pourquoi cette joie des Mages ? Pace qu’ils
touchent au but de leur expédition ; ils ne se sont pas trompés : ce Dieu qui a suscité l’étoile ne les
a pas trompés et bientôt ils seront là à offrir leurs présents à celui qui a créé le ciel et la terre, qui a
fait l’univers et les étoiles. « Que tes oeuvres sont belles ; que tes oeuvres sont grandes ; Seigneur,
Seigneur, tu nous combles de joie », chantons-nous parfois. Leur joie est la nôtre, car ces fêtes
confortent notre foi et nous encouragent à poursuivre notre route.
Offrons au Seigneur l’or de notre cœur, l’encens de notre prière et la myrrhe de notre tendresse …
et rendons grâces à Dieu.
Textes du jour :
Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12.
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