Retenue du regard et larmes contenues. Pudeurs réciproques en
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Retenue du regard et larmes contenues. Pudeurs réciproques en
PSYCHIATRIE DU VAL DE LOIRE 18 JUIN 2011 XXVI e J O U R N É E D E F O N T E V R A U D PUDEURS ET IMPUDEURS Phryné devant l’aréopage, Jean-Léon Gérôme (1861). PSYCHIATRIE DU VAL DE LOIRE 18 juin 2011 PROGRAMME DE LA JOURNEE Samedi matin 9 H 30 Introduction : Professeur J.-B. GARRÉ Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Chef du Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, CHU Angers Monsieur J.-P. SAINT-ANDRÉ Professeur des Universités – Praticien Hospitalier Doyen de la Faculté de Médecine, Angers Président de séance : Professeur S. CONSOLI Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Chef du Service de Psychologie Clinique et Psychiatrie de Liaison, Hôpital Européen Georges Pompidou, Université Paris V, Paris Modérateur : Professeur Ph. DUVERGER Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Unité de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHU Angers 10 H Professeur J.-L. TERRA Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Chef de Service de Psychiatrie, CH Le Vinatier, Lyon Exploration de l’intime dans l’entretien clinique 10 H 30 Professeur A. PELISSOLO Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris Rougir de honte, ou honte de rougir ? Les mystères de l’éreutophobie et de l’anxiété sociale 11 H Madame C. BERGÉ Philosophe – Anthropologue, Le Creusot Retenue du regard et larmes contenues. Pudeurs réciproques en service de réanimation 11 H 30 Madame M. IACUB Directeur de Recherche au CNRS, Paris Pervers et débauchés : Histoire de l’exhibitionnisme dans le droit français 12 H 15 Apéritif, rencontre sur les stands et déjeuner au Bas Dortoir Samedi après-midi Président de séance : Professeur C. ROUGÉ-MAILLART Professeur des Universités - Praticien Hospitalier, Chef du Service de Médecine Légale, CHU Angers Modérateur : Docteur B. GOHIER Praticien Hospitalier, Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, CHU Angers 15 H Madame A.-C. AMBROISE-RENDU Maître de Conférences en Histoire Contemporaine, Paris Ouest Nanterre La Défense Le sexe délictueux. Une histoire de la pudeur XIXe-XXe siècles : codes, discours et représentations 15 H 30 Professeur D. LE BRETON Professeur de Sociologie, Université de Strasbourg, Membre de l’Institut Universitaire de France Sur la trash adolescence ; de jackass au happy slapping 16 H Docteur E. GODEAU Médecin de Santé Publique, Chercheur UMR INSERM U1027, Université Paul Sabatier, Toulouse Les fresques de salle de garde par delà leur envahissante obscénité 18 H Visite guidée de l’Abbaye 3 INTRODUCTION Jean-Bernard GARRÉ Chaque année, la Journée de Psychiatrie du Val de Loire propose une rencontre à l’Abbaye Royale de Fontevraud autour d’un thème de travail abordé sous la forme pluridisciplinaire de lectures croisées (psychiatrie, médecine, psychologie, psychanalyse, sociologie, philosophie, histoire…). Fondées en 1986, nos Journées ont été consacrées dans les dernières années aux thématiques suivantes : 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 La Prescription. Entre science et croyance Enfermements. Entre contrainte et liberté La Beauté : remède, maladie ou vérité ? Sur le chemin. Voyage thérapeutique, voyage pathologique La mémoire et l’oubli Architecture, espaces et psychiatrie Alliance thérapeutique et refus de soins Déviances. Du difforme au monstrueux Ivresses Simulations En 2011, les organisateurs proposent une rencontre autour du thème Pudeurs et impudeurs. Pudeurs et impudeurs « Elise. – : Comment dites-vous ce mot-là, madame ? Climène. – : Obscénité, madame. Elise. – : Ah ! mon Dieu ! obscénité ; je ne sais ce que ce mot veut dire ; mais je le trouve le plus joli du monde. » Molière Critique de l’école des femmes (1663) Qui ose encore aujourd’hui invoquer la pudeur ? A l’heure des transparences, quand tout devient traçable et que l’abolition des murs et des limites est consacrée en valeur suprême, que reste-t-il de ces catégories délicieusement surannées : de la vertu timide et délicate ? de la chasteté et de la retenue ? de la discrétion et de la bienséance ? de l’honnêteté modeste et tempérée ? Devant les Lear modernes, Cordélia est toujours en disgrâce. Les canons proxémiques et les codes de civilité de naguère, patiemment décrits par Norbert Elias dans le modèle curial, ordonnés à l'idéal de gouvernement et de discipline de soi (politesse, tact, bon ton, contention des affects, sprezzatura, distance émotionnelle, répression pulsionnelle…) ont vu leur valeur s'inverser. Alors que jusqu'au XIXe siècle, et relayant l'idéal renaissant du courtisan, l'homme distingué se définit par son aptitude à la contenance et qu'un gentleman, c'est d'abord quelqu'un qui a des secrets, et qui les garde, et qui ne dit pas tout, de nouveaux régimes de sociabilité et de nouvelles sensibilités affectives nous prescrivent de nous rapprocher, donc de nous exposer, et parfois dans la violente franchise d'une crue nudité. On rougirait aujourd'hui…de rougir. 4 INTRODUCTION Un regard plus attentif montre cependant que notre modernité « libérée » ne cesse d’être mise à mal par ce qui est vécu comme un effacement ou un recul ou une défaite des pudeurs réduites aux abois. Nous percevons confusément que rien ne sert de s’offusquer devant les modernes exhibitions ou mises en scène de soi, qu’il est désormais vain d’anathémiser flesh ou trash art : d’Orlan à Catherine M., l’Occident est désormais tout entier obscène, accaparé par la sculpture, plus ou moins impudique, plus ou moins indécente, plus ou moins licencieuse, de soi et par un idéal, qui devient contrainte, de publication de soi, fût-ce à travers un voile de Poppée. Mais au vrai, qu’est-ce que la décence ? à quelles normes nous vouer pour dire le convenable et l’inconvenant, l’artistique et le pornographique, le visible et ce qui doit être caché et réservé ? Comment concilier nécessité d’un secret pour préserver le territoire de l’intime et exigence moderne d’un partage transparent ? Tout, jusques et y compris dans l’entretien clinique, est-il dicible ? Quelle part à l’indicible ? Et que serait une clinique de la honte et de la timidité ? Et, enfin, si les seuils de transgression sont culturellement et non juridiquement différenciés, quelles sont les règles de leur déplacement et comment varient infractions et franchissements ? Quelles sont les formes nouvelles d’offense et d’attentat à la pudeur et à quelles variations de la sensibilité à l’outrage répondent-elles ? Ferons-nous appel à la Loi ? au Code pénal ? Mais la loi ne nous dit rien de la pudeur et de ses contenus. Sinon que ce qui révolte et blesse ouvertement la pudeur d'une époque varie avec elle, en fonction du temps et de l'histoire des tolérances et des permissivités. Quand, en 1992, comme le rappelle Georges Vigarello, le Code pénal réélabore la problématique des bonnes mœurs et des divers modes de les bafouer, le législateur choisit d'abandonner les "attentats aux moeurs" pour les "agressions sexuelles". Ce nouveau chapitre du droit, qualifiant une nouvelle criminalité sexuelle, sans différenciation de sexe, signifie bien un changement radical de paradigme dont les prémices se lisaient déjà chez les légistes du XIXe siècle (Ambroise Tardieu, 1857) et fait écho à l'émergence d'une sensibilité nouvelle à l'égard des violences sexuelles. Comment a,ssumer collectivement ce quid libet audendi potestas généralisé, ce droit égal à tout oser dont se prévaut notre modernité ? La police des images et des écrans, mais aussi du verbe et des propos, l'étiquette du langage et des conduites, des idées et des comportements restent des questions vives, même si les thèmes ont changé et que, dans l’ordre des tabous, c’est désormais la mort qui fait l’objet d’un refoulement dont on ne saurait trouver l’équivalent que dans la censure victorienne de la sexualité. Et si pudeurs et impudeurs tenaient leurs pouvoirs des désirs à l'œuvre derrière une vision orientée ? Censures et indécences ne sont-elles pas affaires optiques et scopiques ? C'est le regardeur qui crée le regardable, et donc l'obscénité. Les repeints de pudeur infligés aux fresques de la chapelle Sixtine renseignent abondamment sur la pudeur (dont l'invention est liée à la Chute !) du temps, qui s'offusquait des nudités michelangelesques, pour n'y voir que "l'ornement d'un établissement de bains", mais aussi sur les désirs du temps et les fascinations du caché. Index librorum prohibitorum et Enfers sont des trésors cliniques pour l'historien des représentations, le psychologue, l'anthropologue. Et quand, dans le procès collectif d'individuation et d'autocontrainte apprise, la pudeur s'individualise en fonction 5 INTRODUCTION d'une nouvelle régulation de l'intimité, des contacts et des proximités, ce n'est plus le regard de l'autre qui effarouche, mais sa propre conscience déployée en son for intérieur, c'est-à-dire son propre regard. Ne devrions-nous pas prendre alors à notre compte et faire nôtre la propre prescription que s'adresse le créateur d'Emma, jugée "immorale" et "lascive" selon les termes du réquisitoire de 1857, quand, découvrant avec jubilation que le sévère procureur impérial est également l'auteur secret de poésies lubriques, il note dans ses Carnets de travail : "Ne pas oublier Pinard." ? Pr J.-B. Garré Université d’Angers Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale CHU Angers Références • J.-C. BOLOGNE Histoire de la pudeur. Hachette « Littératures », 2004. • M. BUSSAGLI, Le Corps. Anatomie et symboles. Hazan, 2006. • K. CLARK Le nu. Hachette « Littératures », 2 t., 2008. • A. CORBIN, J.-J. COURTINE, G. VIGARELLO Histoire du corps. Seuil, 3 t., 2005. • N. ELIAS La civilisation des mœurs. Agora, 2002. • N. ELIAS La solitude des mourants. Agora, 2002. • J.-C. FLÜGEL Le rêveur nu. De la parure vestimentaire. Aubier Montaigne, 1982. • E. GOFFMAN La Mise en scène de la vie quotidienne, t.I, La Présentation de soi, t.II, Les Relations avec le public. Paris, Ed. de Minuit, 1973. • N. LANEYRIE-DAGEN L'invention du corps. Flammarion, 1997. • C.-G. METRAL La Pudeur ou l’Etre discret. Bruxelles, Ed. de l’université de Bruxelles, 1996. • R. MUCHEMBLED L'orgasme et l'Occident. Une histoire du plaisir du XVIe siècle à nos jours. «Points», Seuil, 2008. • A. NAJJAR Le censeur de Baudelaire Ernest Pinard (1822-1909). La Table Ronde, « La petite vermillon », 2011. • M. OLENDER " Priape à tort et de travers", Nouvelle Revue de Psychanalyse, 43, 1991, 59-82. • M. PERROT Histoire de chambres. « La Librairie du XXIe siècle », Seuil, 2009. • Ph. PERROT Le travail des apparences. Le corps féminin, XVIIIè-XIXè siècle. Seuil, 1991. • E. PIERRAT Accusés Baudelaire, Flaubert, levez-vous ! André Versaille éditeur, 2010. • E. SHORTER Le corps des femmes. Seuil, 1984. • Ph. SOLLERS « L’art peut-il tout dire ? », Le Monde des débats, n°5, été 1999. • L. STEINBERG La sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son refoulement moderne. Gallimard, "L'Infini", 1987. • A. TARDIEU Les attentats aux mœurs. Jérôme Millon, 1995. • G. VIGARELLO Histoire du viol XVIe-XXe siècle. Seuil, 1998. • "Parure, pudeur, étiquette", Communications n° 46, Seuil, 1987. • "La Pudeur, la Réserve et le Trouble", Autrement, 1992. • Le sens de l’indécence. La question de la censure des images à l’âge contemporain. Sous la direction d’E. VAN ESSCHE. La lettre volée, collection Essais, ISELP, Bruxelles, 2005. 6 Exploration de l’intime dans l’entretien clinique Jean-Louis TERRA U n entretien psychiatrique, surtout le premier, mais pas seulement, est une succession de défis pour que la personne se sente à la fois respectée, écoutée, comprise et aidée. Comment faire en sorte qu’un excès de pudeur, du soigné, du soignant ou une complicité pudique ne viennent faire obstacle au processus de connaissance réciproque afin qu’une rencontre devienne un acte professionnel ? Nous considérerons que la pudeur est la résultante de craintes et de peurs qui ne ressortissent pas nécessairement à la psychopathologie. Notre hypothèse est que la perception du professionnalisme par le patient représente le plus sûr chemin pour que les données essentielles ne restent voilées. Aussi nous introduirons quelques techniques d’entretien aptes à minimiser les effets négatifs de ce qui peut faire résistance dans le processus d’investigation clinique. Il nous sera impossible de taire la juste utilisation de l’empathie et les stratégies conversationnelles pour atténuer la honte et accéder à des éléments délicats, au cœur de l’intimité des émotions. Il est probable qu’en empruntant le chemin psychodynamique du patient, la pudeur ne sera pas un obstacle et sera préservée. Intervenir en situation de crise suicidaire – L’entrevue clinique. Christian Lafleur, Monique Séguin, JeanLouis Terra. Presses Université Laval, 2008. Evaluation du potentiel suicidaire – Comment intervenir pour prévenir. Shawn- Christopher Shea, Jean-Louis Terra. Elsevier, 2008. La conduite de l’entretien psychiatrique – L’art de la compréhension. Shawn-Christopher Shea, Jean-Louis Terra (Adapteur). Elsevier, 2005. 7 Les mystères de l'éreutophobie et de l'anxiété sociale Antoine PELISSOLO L ’éreutophobie est un syndrome oublié des classifications actuelles, alors que sa description remonte au 19ème siècle dans la littérature psychiatrique française et européenne. Certes, les sujets qui souffrent de la peur de rougir en public relèvent le plus souvent d’un diagnostic de phobie sociale, mais avec des particularités qui les rapprochent également des troubles obsessionnels, compulsifs et dysmorphophobiques. Par ailleurs, l’émotion de honte y tient une place centrale, encore plus que dans l’anxiété sociale classique. Elle est nourrie par les représentations sociales et culturelles du rougissement, comme signe de faiblesse, d’immaturité, de féminité et, finalement, de faute et de culpabilité. La peur de rougir est avant tout une peur de se révéler, de montrer ses émotions et donc ses failles. Elle renvoie en général à des souvenirs d’humiliations en public, qui remontent à l’enfance ou à l’adolescence mais qui restent parfois ancrés toute la vie comme un véritable psychotraumatisme. Au plan cognitif, des biais attentionnels majeurs entretiennent les sentiments de honte et d’impuissance face au regard de l’autre, par un phénomène d’hyperconscience de soi et une auto-focalisation délétère. Cette intervention nous permettra de décrire, au travers d’histoires cliniques et de résultats empiriques, les principales caractéristiques émotionnelles et sociales de l’éreutophobie. Références : - Casper JL. Biographie d'une idée fixe. Présenté par Pitres A, Régis E. Arch. Neurol. 1, 270-287, 1902. - Leary MR, Britt TW, Cutlip WD 2nd, Templeton JL. Social blushing. Psychol Bull. 1992;112:446-60. - Pélissolo A, Lobjoie C, Montefiore D. Validation du Questionnaire d’Ereutophobie de la Salpêtrière. J Can Psychiatrie 2010;55:610-4. - Pélissolo A. Rougir de peur de rougir : comment aider les éreutophobes ? Entretiens de Bichat, Paris, octobre 2011. Ouvrages : - Pélissolo A, Roy S. Ne plus rougir et accepter le regard des autres. Odile Jacob : Paris. 2009. - Vilain P. Confession d’un timide. Grasset, 2010. - André C, Légeron P. La peur des autres : trac, timidité et phobie sociale. Poche Odile Jacob, 2003. - Cyrulnik B. Mourir de dire : la honte. Odile Jacob, 2010. - Pélissolo A, Montefiore D. Thérapies comportementales et cognitives : avec ou sans médicament ? In : TCC et neurosciences. Coordonnateur : J. Cottraux . Masson : Paris. 2009 : 41-61. 8 Retenue du regard et larmes contenues. Pudeurs réciproques en service de réanimation Christine BERGÉ E ntrer dans une chambre de patient de réanimation, c'est comme entrer dans le saint des saints. Pour le novice, la présence du corps nu sous le drap, appareillé, la peau percée d'aiguilles, blessée, recousue, est intimidante. Les gestes de soins s'accomplissent en silence, une des deux personnes est absentée, comme sans conscience. Patient et soignant vivent dans une intimité de fait, ils communiquent par les humeurs, les odeurs, les émotions. Malgré l'animation qui règne dans le service, les appels téléphoniques, les allers et venues du personnel, l'espace approché qui s'instaure entre eux est particulier. Il contient le drame immobile d'une lutte pour la vie, dans laquelle celui qui soigne sauvegarde l'image corporelle de l'endormi. Lors des soins, les infirmières baissent les stores de la chambre, par pudeur. Pour ne pas offrir aux regards extérieurs le corps du patient dénudé. Pour ne pas livrer au-dehors ce contact intime qui s'établit à travers les gestes de soin. On évite de livrer aux regards le corps entier, seule la portion à soigner est dégagée. Lorsque le patient s'éveille, la bouche encore obturée par le respirateur, les regards se retiennent, comme pour laisser à chacun son propre territoire. Parfois dans sa douleur le patient ferme les paupières et tente de contenir ses larmes. Parfois aussi devant les blessures les soignants détournent le regard. La relation se construit dans cet effort pour mettre à distance les sensations et émotions envahissantes. Bibliographie : 2010 a. L'Odyssée de la mémoire, Paris, La Découverte, Les Empêcheurs de penser en rond. 2010 b. « Fluides organiques et pesée de l'âme ou le calcul des humeurs en réanimation », in « Bonnes humeurs ? », (sous la direction de M.L. Gélard et Olivier Sirost), Corps, Revue interdisciplinaire, Ed. Dilecta, mars, N°8, p 65-72. 2007 a. La vie entre chien et loup. Réanimation Postopératoire et Traumatologique de Hôpital Lariboisière, Paris, Paris, Robert Jauze. 2007 b. « Corps modifiés, emblèmes vivants. Les modifications corporelles sont-elles des pratiques mythiques ? », in Actualités de la fonction symbolique publication du colloque de l’université de Paris VII, sous la direction de Michel Boccara, Paris, Anthropos Economica, p 163-176. 2006 a. « Le geste médical invasif et sa verbalisation », in Les gestes en histoire, sous la direction de AnneClaude Ambroise-Rendu, Nicole Edelman et Fabrice d’Almeida, Paris, Seli Arslan, p 64-80. 2006 b. « Peau », « Possession », « Thérapies corporelles », in Le Dictionnaire du corps en sciences humaines et sociales, sous la direction de Bernard Andrieu, Paris, CNRS Editions. 2005 Héros de la guérison. Thérapies alternatives aux Etats-Unis. Paris, Seuil, Empêcheurs de penser en rond. 2004 « Stores baissés : pudeur et intimité en service de réanimation », Esprit, Février, p: 200-205. 9 Pervers et débauchés : Histoire de l’exhibitionnisme dans le droit français Marcela IACUB J e retracerai l'histoire des théories psychiatriques à propos des exhibitionnistes ainsi que celle des normes pénales qui ont sanctionné ces comportements déviants. Mon but sera de montrer les transformations qui se sont opérées entre les exhibitionnistes qualifiés de pervers et ceux qualifiés de débauchés entre la fin du 19e siècle et la fin du 20e siècle. Comment, en substance, les pervers qui étaient jadis tenus pour des malades méritant une peine moindre que les débauchés sont devenus aujourd'hui la principale cible des politiques pénales. Par le trou de la serrure, une histoire de la pudeur publique. Paris, Fayard, 2008. Confessions d’une mangeuse de viande. Paris, Fayard 2011. Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? Point Seuil 2007. Le sexe délictueux. Une histoire de la pudeur XIXe-XXe siècles : codes, discours et représentations Anne-Claude AMBROISE-RENDU L ’analyse du traitement discursif, judiciaire et médiatique du crime sexuel sur enfant permet d’approcher la manière dont la pudeur a été éprouvée, utilisée, voire instrumentalisée au long des XIXe et XXe siècles. On insistera sur trois dimensions de cette histoire qui concernent les codes, la langue et les représentations, c’est-à-dire, les normes en vigueur telles qu’elles sont édictées par les codes pénaux et sans doute aussi par le discours médical, la parole des protagonistes concernés saisie dans les dossiers de procédure de cours d’assises, et les clichés mis en circulation par les médias. Cet ensemble de pratiques et de discours évolue sensiblement au fil des XIXe et XXe siècle substituant, pour le dire en quelques mots, une appréhension de la pudeur vécue et pensée comme le bien précieux et inaliénable du sujet, qui s’impose à la fin du XXe siècle, à une détermination plus collective et moins discutée du respect de la pudeur publique, qui prévalait largement depuis le début du XIXe siècle. Crimes et délits, une histoire de la violence en France, de la Belle Epoque à nos jours, réédition revue, corrigée, annotée et commentée de l’ouvrage Peurs privées angoisses publiques, un siècle de violences en France, Paris, Editions Nouveau Monde, collection de poche, 380 p., 2006. Petits récits des désordres ordinaires. Les faits divers dans la presse française de la fin du XIXe siècle, Paris, Ed Seli Arslan, 332 p., 2004. - L’indignation, Histoire d’une émotion politique et morale, direction de l’ouvrage en collaboration avec Christian Delporte, Paris, Editions Nouveau Monde avec le concours du Centre d’Histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles-St-Quentin en Yvelines, Collection histoire culturelle, 254 p., 2008. - Du geste en Histoire, direction de l’ouvrage en collaboration avec Fabrice d’Almeida et Nicole Edelman, Paris, Ed. Seli Arslan, avec le concours de l’université de Paris X-Nanterre. 222 p., 2006. « Justice-s », co-direction du numéro 15 de la revue Le Temps des médias, en collaboration avec Claire Sécail et Barbara Villez, Le Temps des médias n°15, automne 2010.dans lequel on peut lire : « La Dangerosité du criminel sexuel sur enfant, une construction médiatique ? », p. 72-86. « Fiction », co-direction du numéro 14 de la revue Le Temps des médias, en collaboration avec Claire Blandin et Hélène Eck, Le Temps des médias n°14, printemps 2010. - « L’abus sexuel sur enfants et la question du consentement, histoire d’une mutation des sensibilités autour des représentations de l’enfance et de la jeunesse, XIXè-XXe siècles, in Véronique Blanchard, Régis Revenin, Jean-Jacques Yvorel, (dir) Jeunes, jeunesses et sexualités : 19e-21e siècles, Autrement, n° 262, mars 2010, p. 224-232. 10 Sur la trash adolescence ; de jackass au happy slapping David LE BRETON Les fresques de salle de garde par delà leur envahissante obscénité Emmanuelle GODEAU D ans les représentations profanes, les fresques, au même titre que les chansons paillardes et les jeux de mots obscènes, semblent constitutives des salles de garde et des médecins qui les fréquentent, depuis le milieu du XIXe siècle. Pour autant, par delà leur envahissante obscénité qui confine parfois à la violence, on peut analyser les fresques au travers des processus sous-tendant leur réalisation, des discours qu’elles suscitent ainsi que des usages auxquels elles renvoient. A la fois emblème communautaire permettant l’individualisation du groupe des internes au sein de l’hôpital, ou, plus spécifiquement d’une salle de garde par rapport à une autre ; moyen permettant à chaque interne de s’inscrire dans la tradition ; métaphore de la succession des promotions d’internat ; symbolisation des relations sociales entre médecins à un moment donné… les fresques ont beaucoup à dire à qui sait les décoder. Un détour ultime par la notion de grotesque sexuel permettra d’inscrire ces représentations dans la construction plus vaste des rapports spécifiques des médecins au corps, à la nudité et à la sexualité. Ouvrage L’« esprit de corps ». Sexe et mort dans la formation des internes en médecine. Paris, Editions de la maison des sciences de l’homme, 2007. Articles La formation coutumière des étudiants en médecine: Une formation marginale?, La revue du Praticien, 2010, 60 :2-7. Dissecting cadavers: learning anatomy or a rite of passage? Hektoen International, a journal of medical humanities, November 2009, Volume 1, Issue 5 (http://www.hektoeninternational.org/Dissecting_cadavers.html) Les fresques de salle de garde, Sociétés et représentations, 2009, n° 28 : 15-31. Du cadavre au macchabée, l’apprentissage symbolique des étudiants en médecine, Revue du Praticien, 2009, vol 59 : 876-881. Symbolique de l’alcool et de l’ivresse dans les initiations : le baptême des internes en médecine, Le Courrier des addictions, 2008, 10, 2 : 17-19. Les manières de salle de garde ou l'institution de formes réglées de dérèglement. Regards anthropologiques sur le monde des internes des hôpitaux, in Ordre et désordre à l'hôpital - L'internat en médecine (18022002), Paris, Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, 2002: 181-191. Jeux symboliques autour de l’alcool et de l’ivresse. L’exemple du baptême des internes en médecine, Navarro F., Godeau E., Vialas C., (éditeurs), Les jeunes et l’alcool en Europe, acte du colloque interdisciplinaire des 2 et 3 décembre 1999, Toulouse, Editions Universitaires du Sud, 2000 : 237-244. « Dans un amphithéâtre… » - La fréquentation des morts dans la formation des médecins, Terrain, 20, 1993: 82-96. 11 PSYCHIATRIE DU VAL DE LOIRE 16 JUIN 2012 XXVII e J O U R N É E D E F O N T E V R A U D LE RÉCIT CLINIQUE ET SES GENRES Comité d’organisation : Dr P. ANGLADE, Dr G. AVARELLO, Dr J. BIENVENU, Dr J. BROCHET-GUEGAN, Dr J.-J. CHAVAGNAT, Dr P. DELOFFRE, Dr D. DENES, Dr A. DESORMEAUX, Dr E. DUMAS-PRIMBAULT, Dr F. DURAND-VIEL, Pr Ph. DUVERGER, Dr A. FARRAI, Pr F. GARNIER, Pr J.-B. GARRE, Dr B. GOHIER, Dr A. GUILLEMIN, Dr Ph. HENRY, Dr D. LEGUAY, Dr V. LEON, Dr D. LEVY-CHAVAGNAT, Dr J.-P. LHUILLIER, Dr J. MALKA, Dr P.-L. MARIE, Dr D. MAZET, M. J.-M. MOUILLIE, Dr A. MOUSELER, Pr D. PENNEAU-FONTBONNE, Dr E. QUEZEDE, Dr S. RICHARD-DEVANTOY, Dr D. ROBERT, Pr Y. ROQUELAURE, Dr D. ROUSSEAU, Dr C. RUCHETON, Dr B. VERRECCHIA, Pr R. WARTEL Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, CHU Angers Pôle 7, Centre de Santé Mentale Angevin Association Angevine pour la Recherche en Psychiatrie Association des Psychiatres Ligériens Département de Sciences Humaines et Sociales de la Faculté de Médecine d’Angers Pôle 7 – Centre de Santé Mentale – Sainte Gemmes s/Loire BP 50089 – 49137 LES PONTS DE CÉ CEDEX Tél :02.41.80.79.93 Fax : 02.41.80.79.63 Courriel : [email protected] Nous remercions les firmes pharmaceutiques qui participent à cette journée : ASTRAZENECA - BIOCODEX - BRISTOL MYERS SQUIBB OTSUKA – EUTHERAPIE – JANSSEN - LILLY - LUNDBECK Imp. SETIG-PALUSSIÈRE - Angers - 02 41 66 60 09 Retrouvez les informations et archives sur les Journées de Fontevraud et la Psychiatrie Angevine sur le site : Portail de la Psychiatrie Angevine http://www.med.univ-angers.fr/services/AARP/