De la bombe et un mur
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De la bombe et un mur
16/22 JUIL 07 LA GAZETTE DES CARAIBES Hebdomadaire Province 2 RUE VICTOR HUGO 97110 POINTRE A PITRE - 05 90 24 24 23 Surface approx. (cm²) : 780 Page 1/3 PORTRAIT Al Pacman. Tombé dans le graff en 1995, il a découvert le pouvoir de cet art en ouvrant l'œil sur le monde qui l'entoure. Porte ouverte sur ses émotions, ses graffitis ont depuis investi les murs grisés de la Guadeloupe. De la bombe et un mur... TALENTS 1241712100506/FC/PSL Eléments de recherche : TALENTS ou CONCOURS TALENTS : association et nom du concours annuel de la création d'entreprise, toutes citations 16/22 JUIL 07 LA GAZETTE DES CARAIBES Hebdomadaire Province 2 RUE VICTOR HUGO 97110 POINTRE A PITRE - 05 90 24 24 23 Surface approx. (cm²) : 780 Page 2/3 L a Guadeloupe : son soleil, ses plages, ses touristes et, depuis la fin des années 1980, ses graffeurs qui donnent vie aux murs grisés de l'île. Parmi eux, Al Pacman. Al, son prénom, Pacman, son nom d'artiste, dédicace au petit dévoreur jaune qui se baladait sur les écrans d'ordinateurs des années 1990 et qu'il n'a jamais pu s'offrir. La passion du graff le prend en 1995. Àl'époque, le poids de l'ambiance familiale l'amène à prendre le large pour voler de ses propres ailes, construire un monde qui serait le sien. Baladant son regard sur les murs guadeloupéens, il prend alors vite conscience du pouvoir du graffiti, capable d'offrir une seconde vie aux murs, mais aussi de transmettre des émotions. Il y voit un moyen d'expression libre, gratuit et osé. Il ne sera jamais pour lui un outil de provocation. « C'est un art urbain, à travers lequel j'évacue mon trop plein d'énergie. Tout ce que je ne disais pas, je le transcrivais dans un graffiti ». Son empreinte : le portrait, omniprésent, qui a fait sa renommée et exprime le plus souvent ses émotions. Il utilise ensuite les lettres et couleurs pour rattacher la fresque au monde urbain. Un style personnel qu'il s'est forgé au gré de ses rencontres et expériences. U RENCONTRE AVEC SES IDOLES Tombé dans le graff un peu plus tôt, il décide, en 2000, de s'envoler pour la métropole. Il y restera un peu moins de 7 années, le temps de se faire un nom dans le milieu du graffiti et de perfectionner son geste artistique sur le tas. Il y rencontre les artistes qu'il admirait plus jeune : après les avoir côtoyées sur papier glacé, ses idoles font désormais partie de son cercle d'amis. Parmi eux, Pwoz et Alex, deux signatures du graffiti, qui lui offrent sa première scène, en 2001, au festival "Kosmopolit" organisé à la Porte de Bagnolet. Ces deux TALENTS 1241712100506/FC/PSL spécialistes du portrait confortent Al dans son choix de donner une orientation réaliste à son art. Mais son maître en la matière est surtout Warner, un Guadeloupéen, qu'il avait rejoint, dès 1995, au sein du collectif "Artistes En Mouvement" (AEM). Il perfectionne, avec lui, ses portraits, travaille les détails, si précieux pour «faire passer une foule de message ». En 2002, lors de sa seconde participation au festival Kosmopolit, le succès commence à pointer le bout de son nez. Les bébés, qu'il a l'habitude de croquer sur les murs attirent l'œil, lui permettent de se différencier. Un personnage qu'il affectionne particulièrement, car il est lié à son enfance tumultueuse. L'art urbain devient tendance, les médias se bousculent et Al Pacman fait des apparitions remarquées VIVRE DE SA PASSION De retour en Guadeloupe, la terre qui l'a vu grandir, il découvre sa notoriété. « Sans le savoir, j'avais marque le monde du graff en mon dans les revues spécialisées du graffiti. Cette nouvelle notoriété lui offre l'opportunité de faire ses premiers pas de graffeur dans des clips de ran, de découvrir le monde de la musique. Pourtant, Al Pacman a l'impression de « gaspiller son talent en métropole. Je ne pouvais pratiquer le graffiti qu'occasionnellement ». Il passe, en effet, le plus clair de son temps dans le supermarché qui l'emploie. À cette date, il ne le sait pas encore, mais il y apprend les ficelles du métier de gestionnaire, qui lui serviront plus tard. absence », confie-t-il. Les quèlques graffitis laisses avant son départ n'ont pas laissé indifférent. Les médias ont fait le reste et entretenu le mythe : émission sur RFO, articles dans la presse. Une petite célébrité, qui l'amuse et l'interpelle quand on lui demande, de temps en temps, de signer des autographes ou de faire des photos. Notoriété et retour de la tendance du graff confirment son idée. Monter son entreprise : « Al Pacman Concept ». Devenu décorateur, « je travaille en intérieur, en extérieur, ou encore au fond des piscines ». Il appose sa signature sur tous les murs qui avaient besoin d'une bonne cure de jouvence. Le prix de cette personnalisation, de plus en plus recherchée, c'est la valeur qu'il donne à son travail : « si on respecte son travail, qu'on en retire de l'estime, le prix se fixe naturellement, même si au départ, je me suis fié aux prix pratiques sur le marché ». Aujourd'hui, Al Pacman est fier de ... Il veut, avant tout, partager sa réussite, « servir d'exemple à ceux qui ne croient pas en leur projet, leur montrer que tout est possible»... Eléments de recherche : TALENTS ou CONCOURS TALENTS : association et nom du concours annuel de la création d'entreprise, toutes citations 16/22 JUIL 07 LA GAZETTE DES CARAIBES Hebdomadaire Province 2 RUE VICTOR HUGO 97110 POINTRE A PITRE - 05 90 24 24 23 Surface approx. (cm²) : 780 Page 3/3 s'en être sorti en pratiquant sa passion et profite donc de toutes les occasions pour en parler, que ce soit devant un jury, lors de sa participation au concours "Talents 2007", ou devant les jeunes lors de séances d'initiation. Il veut, avant tout, partager sa réussite, « servir d'exemple à ceux qui ne croient pas en leurs projets, leur montrer que tout est possible ». Mais le plus inattendu, c'est qu'on peut le croiser depuis le mois de janvier 2007 arpentant les couloirs du lycée Baimbridge. Sorti du système scolaire à l'âge de 17 ans, il fait son retour à l'école en intervenant, deux fois par semaine, dans le cadre des cours d'art plastique, comme un pied de nez à l'histoire. Son idée, partagée par le proviseur de l'établissement : « permettre aux ' élèves de s'exprimer au cours de la réalisation d'une grande fresque ». Initiateur, décorateur et chef d'entreprise, Al Pacman ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Des idées, il n'en manque pas. L'une d'elles : monter un festival de Graff en Guadeloupe : « Festiv'art school ». Une tribune pour convaincre le grand public que l'art urbain n'est pas une provocation. Plutôt une démarche positive : « en Israël, le graff véhicule des messages de paix ; au Sénégal, il permet de se faire connaître dans le village » ; pour Al, cet art lui donne le pouvoir d'exprimer ses émotions. Il en a parcouru du chemin pour se faire un nom et porte désormais un regard positif sur son enfance difficile, car elle lui a ouvert une porte sur l'univers du graffiti. Il confie même que « sans ça, il ne sait pas s'il aurait poussé cette porte ». Naissance en Dominique. 1995 : Intégration du collectifArtistes En Mouvement", groupe phare de la scène graffiti en Guadeloupe. 1998 : Première apparition à la télévision : « Réyèl Attitude » sur RFO. ?OQli Ier festival international Kosmopolit, Porte de Bagnolet. 2QQ3i Un magazine international de graff, « Graff'it » croque le portrait d'Aï Pacman. 2QQ5i Participe à la réalisation de clips de rap en métropole. Création de son entreprise « Al Pacman ». Ses graff sont exposés sur le site : <alpacman.com> HÉLÈNE L ASCO LS TALENTS 1241712100506/FC/PSL Eléments de recherche : TALENTS ou CONCOURS TALENTS : association et nom du concours annuel de la création d'entreprise, toutes citations