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VIE NOCTURNE
A Genève, «il n'y a pas d'heure pour être fit»
Par Frédéric Thomasset. Mis à jour le 21.03.2014 1
Commentaire
Depuis bientôt trois mois, un fitness reste ouvert 24 h/24. Témoignages des
adeptes du concept.
Genève, 18.03.2014. Le fitness Non Stop Gym est ouvert 24h/24 à la
Servette.
Patrick Gillieron Lopreno
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les fitness genevois
Des coachs privés 24 h/24?
«Au niveau de la législation, un coach
privé peut exercer 24 h/24.» Nicolas
Wyss, avocat à Genève, rappelle que si le
principal intéressé agit en tant
qu’«indépendant», il n’est soumis à
«Ma mère pense que je mens. Que je vais boire des
bières le soir. Alors que je suis en train de faire de
l’exercice. C’est une bonne occasion de la rassurer.»
Difficile de poser après le sport, mais pour la bonne
cause, Michel s’est finalement soumis à l’exercice. Non
sans s’être recoiffé au préalable. Il est 23 h passées, et le
jeune homme vient de finir sa séance. «Le fitness 24 h/24, c’est un concept qui me convient. J’ai des horaires
de travail normaux, mais ça me permet d’éviter les
heures de pointes.»
«aucune réglementation» et est donc à
même de décider de ses horaires.
Si sur le papier les conditions sont
réunies, dans les faits, les coachs ne font
pas de sorties nocturnes. «J’ai des clients
du soir au matin, explique Verena
Montini, de Fittrainer. Dans la mesure où
je gagne assez bien ma vie, je ne vois pas
pourquoi je mettrais en question ma vie
Non stop Gym – fitness accessible jour et nuit sans
interruption – a ouvert il y a moins de trois mois à la
Servette, et Michel n’est pas le seul client séduit. «Nous
avons déjà atteint notre capacité maximum de 1000
clients, annonce Petra Posselius la cofondatrice suédoise
des lieux, en tenue de sport. Je pense qu’ils sont attirés
par nos tarifs (49 fr. par mois). La nuit, c’est un plus. Au
vu du succès, nous prévoyons d’autres ouvertures. Dès
cette année.»
de famille avec ce type d’horaires. Par
ailleurs, je suis indépendante depuis sept
ans et je n’ai jamais eu de telles
demandes.»
Même constat pour Isabelle Briand, d’Ibécoaching. Celle-ci souligne en revanche
que les coachs sont souvent amenés à
travailler le dimanche: «Les clients
apprécient. Il y a une autre énergie que
je trouve intéressante. Et dans ce métier,
on reste au service des gens.»
Bart Van Crombruggen a lancé Funcwork,
une salle de sport adaptée aux cours
privés aux Eaux-Vives. Le coach,
originaire de Belgique, souhaite la faire
vivre la nuit, mais il reconnaît qu’il se
heurte pour le moment aux habitudes
locales: «Mon local est à disposition 24 h/24, mais je peine à trouver des coachs
intéressés par les horaires irréguliers. Il
faut dire que la demande est rare. Le
problème, c’est qu’on ne peut être les
seuls à ouvrir la nuit. Le concept marche
A 22 h 30, alors que les enseignes concurrentes ont fermé
leurs portes, ils sont une quinzaine à s’activer au milieu
de la salle de 450 m2. «Alors on danse…» chantonne
Stromae sur les écrans suspendus au mur.
Programmation imposée. «Je ne connais pas la musique,
mais je ne suis pas dépaysé, lance Armin, un Allemand
de 35 ans, expatrié à Genève depuis peu. Dans mon
pays, je fréquentais ce type de salles. Mais vu qu’en
Suisse, tout ferme à 19 h, j’avais peur de devoir changer
mes habitudes.»
La nuit, la population masculine monopolise les bancs de
musculation. Sans surprise. Les tapis de course, refuges
traditionnels de la gent féminine, sont à l’arrêt. «Comme
il n’y a aucun employé sur place, ma femme n’était pas
rassurée à l’idée de venir tard. Mais maintenant, elle
n’hésite plus.» A ses côtés, la jeune femme acquiesce
timidement: «Pour pénétrer dans le fitness, il faut passer
par un sas. La première porte s’ouvre à l’aide d’un code
personnel, et la deuxième par reconnaissance
d’empreinte digitale. C’est rassurant.»
à Londres, mais les supermarchés
A 23 h 30, l’atmosphère est plutôt calme. Loin de l’image
du fitness survitaminé. Les voisins? «Nous sommes au
premier étage, explique Petra Posselius. Les logements
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les plus proches sont au 6e. Le reste se compose
essentiellement de bureaux.» Elle disparaît dans un petit
local et pousse le son. Les sportifs ne bronchent pas, ils sont concentrés.
alentours ne ferment pas non plus.» FTh
Marvin 24 ans soulève des poids. Du 15-20 kilos. Le muscle est saillant. Sur son T-shirt,
«Pacman», champion de boxe philippin, indique la marche à suivre: «Je n’ai pas de vie de
famille, je peux donc venir m’entraîner aux alentours de minuit.» Une tendance que Petra
Posselius confirme: avec une moyenne d’âge de 31 ans, la clientèle est relativement jeune.
A 00 h 05, Yvan, 25 ans, est le dernier arrivé. Au risque de rater le réveil le lendemain? «Je suis
chômeur», répond-il malicieux, avant de travailler ses trapèzes.
Et le reste de la nuit? Petra Posselius visionne la vidéo de surveillance de la veille. En accéléré,
pour que les visages ne soient pas reconnaissables. A 3 h 30 deux individus courent sur les
tapis. Une heure. Ils ne seront pas dérangés. (TDG)
Créé: 21.03.2014, 19h34
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