Les accords complexes sujet

Les accords complexes sujet-verbe
Le verbe s'accorde toujours avec son sujet, quelle que soit sa place :
- Mon frère, dès qu'il en avait le temps et qu'il en avait envie, allait faire de la course à pied : le sujet peut se trouver
éloigné du verbe.
- Ce sont les chansons d'autrefois que préfère ma grand-mère : le sujet peut aussi se trouver derrière le verbe (ma
grand-mère est sujet de préfère).
Pour trouver le sujet, je peux poser la question "qui est-ce qui" ou "qu'est-ce qui" suivie du verbe : Qui est-ce qui "allait
(faire de la course à pied) ? Mon frère. Qui est-ce qui préfère (les chansons d'autrefois) ? Ma grand-mère.
Quelques cas plus difficiles
- La fille de mes voisins aime les animaux. J'accorde avec la fille et pas avec son complément mes voisins.
- Une foule de touristes est entrée ou Une foule de touristes sont entrés. En présence d'un nom collectif au singulier,
les deux accords sont généralement possibles.
C'est le cas avec : une foule de, une troupe de, une rangée de, une nuée de, une poignée de, un régiment de, un paquet
de, une masse de, une armée de, un grand nombre de, une petit nombre de, une dizaine de, une centaine de... Cette
double possibilité d'accordne s'applique plus quand apparaît l'article défini : la foule de, la troupe de.. : la foule des
supporters acclame le vainqueur.
Ces noms collectifs peuvent cependant perdre une partie de leur sens, notamment dans le registre familier, et l'accord
doit se faire selon le bon sens. On écrira : Un tas de gens se trouvent devant ma porte : en effet « un tas de » ne fait que
traduire la quantité et il est très improbable que ces « gens » forment effectivement «un tas ». La plupart de est
considéré comme une marque de pluriel. La plupart des étudiants ont compris.
- La valise ou le sac feront l'affaire. Ni Paul ni François ne peuvent nous aider. En présence de ou et ni, l'accord se
fait normalement au pluriel, parce qu'ils supposent le plus souvent une idée de pluriel : Les deux ( la valise ou le sac)
feront l'affaire. Paul et François ne peuvent pas nous aider (ni l'un, ni l'autre, ni les deux ensembles).
Cependant, on accorde au singulier si un seul de ces sujets peut effectivement faire l'action : on écrira Nicolas ou
François sera élu si l'élection prévoit qu'un seul homme sera élu. De même pour Ni ton frère ni moi ne gagnera cette
course (il ne peut y avoir dans tous les cas qu'un seul gagnant).
- Les éléphants, les loups et les daims fuyaient. En présence de plusieurs sujets, l'accord se fait au pluriel.
- Parents, élèves, professeurs, tout le monde est content. Quand une énumération est résumée par un seul terme
collectif, l'accord se fait avec ce terme. Attention tout le monde est toujours singulier (c'est un monde). Si ce terme est
au pluriel, l'accord se fait évidemment au pluriel : Parents, élèves, professeurs, tous sont contents.
- Un mot, un geste, un coup d’œil suffit pour lui. Quand des sujets juxtaposés sont synonymes ou qu'un seul des sujets
doit logiquement être choisi, l'accord se fait au singulier. Dans la liste : « un mot, un geste, un coup d’œil », il faut ici
comprendre : « un mot, ou un geste, ou un coup d’œil ».
- Le ressentiment, la colère, la haine même se lit sur son visage. En présence d'une gradation, où chaque mot corrige le
précédent en cherchant à être plus précis, l'accord se fait avec le dernier.
- Chaque livre est rangé à sa place. Chacun de mes voisins est sympathique. Chaque et chacun suppose une totalité,
mais en prenant ses éléments un par un : ils sont donc singuliers.
- Aucun de ces films ne me plaît. Aucun indique que le nombre est égal à zéro : on ne peut donc pas choisir le pluriel.
C'est également pour nul, pas un, personne.
- Ta sœur, toi et moi irons au cinéma. La première personne + n'importe quel autre sujet donne une première personne
du pluriel (nous).
- Ta sœur et toi irez au cinéma. La deuxième personne + n'importe quel autre sujet (sauf une première personne) donne
une deuxième personne du pluriel (vous).
- C'est nous qui avons fait cela. C'est reste au singulier. De même C'est vous qui avez fait cela. Mais pour les autres
personnes, on peut accorder au singulier ou au pluriel : Ce sont eux/C'est eux qui sont entrés. Ce sont/C'est mes frères
qui arrivent.
On observe aussi qu'en présence du pronom qui, l'accord se fait avec son antécédent, même si c'est une première ou une
deuxième personne : C'est toi qui as raison. C'est moi qui ai raison.
Sources : Larousse de poche, Le pratique du français, Larousse. Le bon usage, Grévisse & Goosse, éd. Duculot.