Des objets à (re)découvrir

JOURNEES EUROPEENNES DU PATRIMOINE
en Corrèze
Des objets à (re)découvrir
19 et 20 septembre 2009
Le patrimoine, ce sont de grands monuments, des châteaux, des églises, … mais aussi des objets souvent méconnus.
Le Conseil Général de la Corrèze, soucieux de la préservation de ce patrimoine fragile, soutient les collectivités locales
dans le cadre du «plan patrimoine-objets». Il vous invite cette année à (re)découvrir ces objets avec la participation de la
conservation des antiquités et objets d’art.
Neuvic
Musée Henri Queuille
Coq de bruyère et canetons de la Fontaine dite de la Poule, bronze
à la cire perdue, Proszynski et Poplavko, vers 1938
Inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, 2009
Le jardin public situé aujourd’hui entre la mairie et la rue de l’artisanat est issu des aménagements voulus par
Henri Queuille dans les années 1930, autour de la fontaine du berger due au sculpteur Prozynski, achetée par
l’Etat, attribuée à la commune de Neuvic et installée à partir de 1934.
Maurice Mellon, architecte-ingénieur, organisa les abords de la fontaine du berger avec la création de l’école
de plein air. Son préau à cariatydes ouvert sur un espace agrémenté d’un bassin et d’un bac à sable est un des
éléments structurants. C’est Prozynski qui signa la sculpture de ce préau à laquelle participa certainement son
épouse Marie Poplavko. Reliant l’espace public de la rue au jardin, au bas du chemin montant dans le jardin
vers la fontaine du Berger, il y avait « une petite fontaine placée sur le chemin que les enfants suivent pour se
rendre à cette école. Un joujou autant qu’une fontaine ».
La fontaine en est aujourd’hui fort abîmée : les tesselles de mosaïque de couleur chaude, brun-orangé, se
détachent et laissent apparaître la structure de béton. Un coq de bruyère, longtemps identifié par les Neuvicois
comme une poule, effrayait de jeunes canetons. Ces deux pièces sont aujourd’hui détachées de leur support.
La composition en V des canetons accentuait l’effet de fuite de ceux-ci en réponse à l’attitude agressive du
coq de bruyère gonflant ses plumes, se penchant et ouvrant le bec. Alors que les canetons ont des volumes
arrondis suggérant la douceur et l’innocence de ceux-ci, le coq développe des volumes plus anguleux, plus vifs
illustrant le caractère peu aimable de ce dernier. Est-ce une image caricaturale du maître d’école fâchant ses
petits canards d’écoliers ?
Cette très belle composition a bénéficié de l’excellent savoir faire du fondeur Bisceglia dont le cachet est visible
à l’arrière du coq. La technique de la fonte à la cire perdue, consiste à enfermer le modèle original dans un
moule de potée et à provoquer la destruction de ce « modèle » (la cire est alors perdue) par réchauffement
du moule afin de libérer un espace destiné au métal en fusion. Cette technique très ancienne avait été
délaissée par les fondeurs français au profit de la fonte au sable mais que pratiquaient encore les Italiens. Mario
Bisceglia commença son activité en Italie à Turin dans les années 1920 et c’est le sculpteur Henri Bouchard qui
séjournait souvent là bas qui l’incita à s’installer en France. Après être passé dans d’autres ateliers, il se mit à son
compte avec ses frères Dominique et César à Malakoff dans le quartier de Charonnes, au 17 de la rue Parrot. Ils
réintroduisent la technique de la cire perdue. L’activité de l’atelier Bisceglia est à placer entre 1919 et 1962 ; elle
est ensuite reprise par Emile Godard, fonderie toujours en activité aujourd’hui sous la direction de Ludovico
de Cristofaro.
Michelle Vallière, CAOA 19 pour les journées européennes du patrimoine 2009
Renseignements pratiques :
Horaires : samedi et dimanche de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures.
Pour toute autre information, contactez le musée Henri Queuille au 05 55 46 30 60
ou le Conseil général de la Corrèze, Conservation des Antiquités et Objets d’Art au 05 55 93 78 13
Fiche établie par Michelle Vallière, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art
Réalisation : Direction de la Communication - CG19