Mars : le mois international de la femme a été célébré
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Mars : le mois international de la femme a été célébré
Le CHEMIN MENSUEL DE LIAISON ET D’INFORMATION - N° 273 MARS 2015 - 32ème ANNEE - PRIX 400 Fcfa Mars : le mois international de la femme a été célébré + Déclaration Réduire les discriminations et les violences à l’égard des femmes + Armée du salut (page 8) Les femmes du poste de Poto-Poto sensibilisées sur l’autonomisation de la femme (page 9) + Femme et média Don de matériel à la presse nationale par Mme Hobain Mongo (page 10) + Fille et sport Journée de la fille de Gothia (page 11) Transport des vivres dans un panier chargé au dos Pétrissage du manioc Des conditions de travail de la femme paysanne congolaise qui n’ont ‘ pas changé depuis que les femmes luttent pour leur émancipation. Activité synodale Ecclésiastiques et diacres rappelés à l’ordre par le président de l’Eglise (page 5) Vie de l’Eec Témoignage d’un pasteur retraité:David Banganguidila David Baganguidila, 87 ans, est à ce jour le plus ancien pasteur formé par la mission évangélique suédoise. Le CHEMIN s’est entretenu avec lui à son domicile de Moukondo. Il parle avec lucidité de ce qu’il a vécu dans l’exercice de son ministère. Avec un peu de réserve, il pose aussi son regard sur le corps ecclésiastique actuel et exprime son vœu pour l’Église. (page 6) Politique africaine La démocratie mise à mal par les révisions et les changements des constitutions (page 15) Le CHEMIN EDITORIAL Directeur de Publication Pasteur Arsène Romaric LOUVILOUKA Responsable de la paroisse du Plateau Administrateur Dapthone MBOUYOU Administrateur adjoint chargé des Finances Sébastien PEDRO Directeur de l’information André MASSAMBA Secrétaire de Rédaction Raymond BITEMO Rédaction Ghislain Joseph GABIO Ingrid MFOUTOU Diane Brègie MPAMBOU MBOYO Collaborateurs Gabriel NGANGA NZONZI Marcel MBALOULA Armelle ZOLA Technicien imprimerie Bertrand NKOUNKOU Correspondants locaux Quel reflet aujourd’hui de l’image du monde voulu par Dieu ? Pointe-Noire : Dieudonné TSANGOU Yolande V. SATHOUD Eric Gabio Dolisie : Mallot BAYENDA Nkayi : Marcel NGOMA NDAMBA Madingou : Isidore NIEMBANI Sibiti : Antoine MOUTSOU Kolo : Célestin MAMPASSI Loutété : Evang. Léonide KEBADIO Ngouédi : Mme Yolande SEKA Banda : Sébastien MBOUMBOU Djambala : Lambert LABI Ewo : Andrenic ACHOUE Boundji : Pasteur Constant IBARA Ouesso : Daniel Charles NGOYA Pokola : Balaix AKIMALELE Impfondo : Pasteur Alain TCHISSAMBO Saisie et Composition Claire Espérance MISSAMOU Impression Imprimerie ARVO (Le CHEMIN) Tirage : 1.300 exemplaires Notre adresse Le CHEMIN Paroisse du Plateau (Eglise Evangélique du Congo) Siège: Temple du Centenaire B.P. 77 Tél. (242) 05 504.89.42 Brazzaville - Congo e-mail : [email protected] Par Dapthone MBOUYOU N ous lisons dans Genèse 1:27 que «Dieu créa l’homme à son image, Il le créa à l’image de Dieu, Il créa l’homme et la femme», avec la capacité de devenir une seule chair (Matthieu 19:4). Dès le commencement donc, Dieu était dans la dynamique d’autonomisation des êtres humains c’est à dire de l’homme ainsi que de la femme. Mais dans notre perversion, notre inconscience et surtout à cause de notre orgueil et notre envie de domination, chacun a voulu devenir le centre de la terre. Ainsi vont naître de façon quasi automatique et normale les terminologies de sexes forts ou faibles. Et plus tard, lorsque les populations se seront multipliées et que chacun voulant toujours plus, vont se manifester des esprits guerriers et de supériorité conduisant aux dominations de certains peuples sur d’autres, des hommes sur les femmes et de certaines races sur d’autres. On va dans la foulée inventer pour les femmes le sexe faible. Et voulant toujours plus, on utilisera la force physique pour tenter d’anéantir ou de détruire ceux qui ne peuvent se défendre, les richesses pour corrompre et la malice, l’intelligence pour tromper. Mais ce n’est pas de ce monde-là que l’Eternel avait voulu en disant que «tout était très bon» (Genèse 1:31). L’humanisation de notre monde déjà très perverti devra passer obligatoirement par un réel retour aux sources, avec pour chacun et pour chacune le droit à la paix, et à l’autonomisation pour une meilleure santé physique, morale et sociale. Dieu a toujours Dieu lui-même en personne venu sur terre il y a deux mille ans pour régler la question (Jean 14:9) et Il continue de nous rappeler que nous sommes toujours le reflet de son image, et cela ne concerne pas que les hommes mais les femmes aussi. La raison du plus fort a malheureusement fait la démonstration et la preuve de l’égarement collectif des êtres humains créés à l’image de Dieu. Ainsi des multiples guerres ont endeuillé et appauvri la planète terre et évidemment les femmes ont payé et continuent de payer un lourd tribut, perdant maris et fils et parfois même la raison. Il y a cinquante ans, leurs longues luttes ont fini par payer avec l’acceptation et l’instauration par la communauté internationale d’une journée fêtée chaque année. Ainsi naissait pour nos mères, nos femmes, nos filles une nouvelle ère et un espoir pour l’avènement d’un monde meilleur. Une seule journée c’est peu, mais ce fut mieux que rien. Et un demi-siècle après, où en sommes-nous quant à la condition féminine? Tout est-il redevenu aussi bon que le Créateur l’avait prévu dès le commencement? Si ce n’est pas le cas, c’est le moment de planter la graine de l’autonomisation et de l’humanisation de la condition des femmes pour pouvoir un jour voir et contempler le reflet de l’image voulue par Dieu pour humanité n Fiche théologique La rédemption par le sang de Jésus-Christ ( Marc 16 :1-9) Le sermon du mois que la rédaction vous propose est de la pasteure Katie Badie, chargée de l’animation biblique à la Fédération protestante de France. Contexte Nous avons tendance à lire les récits de la résurrection à Pâques « détachés » de l’Evangile dont ils font partie. Ou bien nous mélangeons les détails provenant des quatre Evangiles, pour présenter l’événement de Pâques. Récépissé de Déclaration de Dépôt légal au Tribunal de Grande instance de Brazzaville N° 445C-96 du 16 Juillet 1996 Cependant pour bien comprendre l’enseignement des différents récits de la résurrection, il est important de les situer dans leur contexte littéraire, selon les thèmes et les motifs propres à chaque évangéliste. Dans la structure littéraire de l’Evangile de Marc, le récit de la résurrection est presqu’un appendice, dans le sens où c’est la profession de foi par le centurion au pied de la croix : cet homme était vraiment Fils de Dieu (15.39), qui est le pont culminant de l’Evangile. Marc annonce la bonne nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu (1.1). Identification au Ministère de la Communication N° 007/MCRP/DGA/DPE du 19 octobre 2006 Où que vous soyez ! Le mensuel chrétien Le CHEMIN vous donne des nouvelles sur l’actualité de l’Eglise au Congo et dans le monde. Abonnez-vous et choisissez de recevoir le journal par internet ou par voie postale. voulu que l’homme et la femme ne soient pas esclaves des lois de la nature ou du plus fort et encore moins du malin. Le point tournant de l’Evangile est la profession de foi de Pierre : toi, tu es le Christ (8 :39), son sommet ce cri du centurion : il est Fils de Dieu. C’est reconnaître en Jésus, sur la croix, le Christ, le Fils de Dieu, et ce que cela implique pour ses disciples (10.32Pasteure Katie Badie 45), qui est le message central de Marc. Le récit de la (Photo d’archives prise à Brazzaville résurrection est alors relativement concis, mais ce n’est pas lors du centenaire de l’Eec en 2009) pour dire qu’il est sans importance ! Avec chaque annonce de la croix, Jésus annonce également sa résurrection (8.31, 9.9-10, 31, 10.34). Suite page 3 2 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 + FICHE THEOLOGIQUE (Suite de la page 2) Sur le chemin vers la croix, Jésus est abandonné progressivement par les disciples (14.50), par un jeune homme qui s’enfuit tout nu, laissant le drap dont il était vêtu (14.51-52), renié par Pierre (14.66-72), injuriés par les passants, les grands prêtres et les scribes (15.29-32), puis, semble-t-il, abandonné par Dieu luimême (15.34). Seul le Christ pouvait donner sa vie en rançon pour la multitude (10.45). Mais à partir du dernier cri de Jésus (15.37), et la déchirure du voile du Temple (15.38), symbolisant la réconciliation des pécheurs avec Dieu, le Christ commence à rassembler son peuple : un centurion romain, quelques femmes qui regardaient de loin (15.40), les mêmes qui viendraient au tombeau, Joseph d’Arimathée (15.42-47). Pour ce qui concerne les disciples, ils sont toujours absents : ce n’est que le message confié aux femmes qui anticipe leur rassemblement (16.7). Jésus leur avait dit : il est écrit : « Je frapperai le berger, et les moutons seront dispersés », mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée (14.27-28). Nous entendons l’écho de cette annonce dans notre texte. Structure Le texte se compose de trois petites scènes : 1-les femmes viennent au tombeau pour embaumer le corps ; 2-elles entrent dans le tombeau et sont effrayées par la présence d’un jeune homme qui leur fait constater l’absence du corps de Jésus et donne un message pour les disciples ; 3-elles sortent du tombeau et s’enfuient effrayées. Le texte de Marc s’arrête avec la peur des femmes. Très tôt, trouvant cette façon de terminer l’Evangile trop abrupte et ambiguë, deux « conclusions » à l’Evangile ont été composées. Que nous acceptions ou non la canonicité de la finale longue (16.920), il est clair qu’elle n’a pas le même auteur humain et ne s’insère pas dans la structure littéraire de « Marc ». Il a aujourd’hui un consensus pour considérer que le v. 8 marque la fin voulue correspondant au projet rédactionnel de l’Evangile. Commentaire En lisant la section 15, 46 à 16.4, deux motifs ressortent : la pierre roulée par les femmes témoins (nommées). Pour fermer le tombeau, c’est Joseph qui a roulé la pierre contre l’entrée du tombeau ; les femmes posent la question : qui roulera …la pierre de l’entrée du tombeau ? Mais en levant les yeux, elles voient que la pierre a été roulée. C’est un passif divin, et, associé avec le motif de lever les yeux et de voir, ce verset suggère la foi et l’espérance naissantes des femmes (lire 8.14-26, avant la confession de foi de Pierre, et 10.46-52, après l’enseignement de Jésus sur sa mort). Elles viennent du tombeau, elles entrent dans le tombeau, elles sortent du tombeau…voici la construction du texte et le chemin de tout croyant. C’est la partie au milieu qui est la plus significative, car c’est là, dans le tombeau où les femmes rencontrent un messager qui donne le sens de ce qu’elles voient (ou ne voient pas) et qui leur annonce la résurrection. Messager divin, il est appelé curieusement « jeune homme », qui rappelle celui qui s’est enfui tout nu (14.52). S’il est le même, au moins symboliquement, notons que le corps de Jésus a été enveloppé dans un drap – (même mot grec 15.46). Le jeune homme se trouve maintenant vêtu d’une robe blanche. C’est l’espoir de l’homme perdu de ne pas se trouver nu, mais vêtu en blanc, parce que Jésus, enseveli dans notre drap de mort, est sorti du tombeau. Les femmes sont effrayées. Cela nous interroge. Où est la foi, où est la joie de la résurrection ? Cependant, la peur est une réaction typique de l’Evangile de Marc (voir 4,41, 5.15, 9.6, 10.32), liée à la conception de la divinité de Jésus et à l’incompréhension de la croix. C’est un signe de l’humanité des femmes face à la manifestation de Dieu, aperçue dans le tombeau vide. Le silence des femmes n’est pas la fin de l’histoire ; Jésus a rencontré les disciples, le lecteur le sait. Par cette conclusion abrupte de l’Evangile, Marc invite le lecteur à relier l’annonce du tombeau vide à la question « Qui est Jésus ? », et à revisiter le début de l’Evangile où les disciples, en Galilée, ont du mal à voir et à comprendre le Christ et le sens de la croix. Le tombeau vide éclaire l’identité de Jésus (1.1-8.30), mais la gloire de la résurrection ne doit pas faire oublier la fragilité humaine et le chemin de service des plus petits que Jésus a enseigné à ses disciples. Actualisation Dans notre prédication et notre témoignage, il est important de ne pas séparer l’annonce de la résurrection du reste de l’Evangile – de la foi en Jésus le Christ, le Fils de Dieu et du chemin de la croix sur lequel il nous invite à le suivre n Extrait du Recueil de sermons « Le Pain dominical » édité par le Département synodal de l’éducation chrétienne de l’Eec (3ème édition) Annonce La Fondation Maman Linnea en Suède offre des bourses d’études aux jeunes Congolais pour l’année académique 2015-2016. Conditions à remplir : -faire des études universitaires; -être âgé de moins de 30 ans; - habiter Brazzaville; -présenter un programme de formation des études suivies ainsi que le devis des frais d’études. Durée de la bourse : un an reconductible en cas de succès Pour la composition du dossier et tout autre renseignement, s’adresser au secrétariat de l’ASUdh, dans l’enceinte des locaux du Plateau à ex Trésor. Date limite de dépôt des dossiers : le 12 mai 2015 à 12 h. Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 3 COURRIER DES LECTEURS Qui gère les groupes des paroisses ? En lisant le communiqué final des travaux du conseil du département synodal de la musique publié dans le numéro 272 du Journal Le CHEMIN du mois de février 2015, la question de la gestion des groupes musicaux a vraiment retenu mon attention puisqu’elle a été débattue à cette occasion. Le conseil du département nous a même fait un rappel important que beaucoup de gens, y compris ceux qui dirigent nos paroisses et consistoires ne connaissent pas ou foulent aux pieds. « Depuis le synode extraordinaire de l’Eec de 2011 avait décidé que la gestion des groupes musicaux était désormais confiée aux bureaux paroissiaux de l’Eec qui avaient désormais la charge de les administrer ». Mais dans la pratique, nous constatons que les consistoires invitent ou programment les groupes sans consulter les paroisses qui ont la gestion des groupes. Si nous comprenons bien, l’organisation de notre Eglise dit bien : le synode gère les consistoires ; les consistoires gèrent les paroisses et les paroisses gèrent les groupes. Dans la pratique, nous constatons que certains consistoires ne respectent pas cette disposition des textes fondamentaux. Certains consistoires convoquent les groupes de chants des paroisses sans que les paroisses ne soient au courant ou sollicités. Ils vont jusqu’à imposer des cotisations, même à l’Ecole de Dimanche alors que dans les contributions que font nos paroisses au budget des consistoires, il y a la part des groupes paroissiaux qui contribuent au budget des paroisses. Je suis heureux que le département synodal de la musique ait pu repréciser les choses. Les consistoires ne sont pas des super paroisses disait une fois le président de l’Eec, Patrice N’Souami. C’est pour dire qu’ils ne gèrent pas des groupes. Maintenant que les choses sont claires, les paroisses doivent faire respecter cette disposition pour ne pas faire en sorte que les groupes de chants ne soient plus directement sollicités par les consistoires sans passer par elles. Ceux qui ont toujours cherché à abuser de leurs prérogatives dans le passé, doivent maintenant apprendre à respecter les textes fondamentaux n Maurice NZ. (Brazzaville) Honte à nous tous pour la saleté du domaine de l’Eglise au Plateau Chers journalistes du CHEMIN, En tout cas, je dois maintenant confesser que j’ai pendant longtemps été parmi ceux qui n’aiment pas lire Le Journal Le CHEMIN parce qu’il est trop critique par rapport à certaines situations qui se passent dans l’Eglise. Mais devant certaines choses que nous constatons dans notre Eglise, j’ai compris qu’il faut les dénoncer pour interpeller les gens et pour que ça change un peu. Le Journal peut nous aider effectivement à changer les choses. Oui, de ce point de vue, je commence à vous donner raison. Je dis cela parce que j’étais à une réunion à l’ancien Temple du Plateau à ex Trésor. Ce que j’ai constaté là-bas m’a vraiment déçu surtout que cela fait près de deux ans que je ne suis plus allée à ex Trésor. Tout est très sale. Le grand bâtiment où habitaient les missionnaires a terriblement vieilli et personne ne songe à y mettre encore de la peinture sur les murs. Le petit Temple est devenu sale jusqu’à l’intérieur. La cour de devant est aussi sale, on dirait qu’elle n’est plus balayée depuis des années. Quant au jardin qui était beau, puisque c’est là que se faisaient les mariages avec une pelouse bien tondue, il ressemble maintenant à de la broussaille. En cette période de saison des pluies, le gazon a trop grandi et on a même peur d’y marcher par crainte d’y rencontrer des serpents. En tout cas, n’importe qui peut aussi faire ce constat. Le domaine de l’Eglise au Plateau donne l’impression d’être dans l’abandon. Ce jour-là, j’étais très gênée de voir un grand nombre de Suédois venus voir le Congo qui était là assis dans la paillotte. Quelle honte devant cette saleté partout et où, en plein centre-ville ! Pourquoi notre Eglise ne peut pas prendre des initiatives les plus simples pour organiser l’entretien de cette propriété. Pourquoi ceux qui travaillent dans cette propriété surtout au consistoire qui se trouve face à une grande avenue où tout le monde passe, ne peuvent pas faire balayer la cour de devant et faire enlever les herbes qui y poussent devant les marches des escaliers? Est-ce qu’on ne peut pas embaucher une personne pour nettoyer la cour et les abords du siège du consistoire ? Quant au gazon dans la cour arrière, c’est un autre problème car il faut une tondeuse et de l’argent. Je pense que si les autorités de notre Eglise pouvaient s’entendre avec les deux consistoires de Brazzaville, on pouvait étudier avec les paroisses, des solutions pour entretenir ces lieux qui exigent maintenant de grands moyens pour les rendre beau. En tant que femme, je souhaite aussi interpeller nos sœurs qui sont responsables des différents secrétariats paroissiaux et consistoriaux Femme et famille, d’organiser et de mobiliser les femmes pour qu’au moins une fois par mois, un groupe de femmes se rende à tour de rôle au Plateau pour entretenir ce domaine dans le cadre du Sala sambila. Allons-nous demander aux Suédois de revenir pour entretenir ce domaine qui était très beau à leur époque ou bien c’est maintenant à nous de le faire ? Non nous devons avoir quand même honte ! n Marie Mathilde M Enseignante à Brazzaville Scandale à la paroisse du Plateau de Brazzaville Incroyable mais vrai ! Un paroissien du Plateau, fils d’un diacre de la même paroisse, s’est uni à une femme catholique le 21 mars 2015. La bénédiction nuptiale a été célébrée au Temple du centenaire après le mariage à l’Etat civil. Après la bénédiction nuptiale, un « apéritif » a été servi à tous les invités. Il y avait beaucoup à manger et à boire. Mais chose curieuse, dans les boissons proposées aux invités il y a eu de la bière. Les jeunes qui ont assuré le service de distribution s’en sont rendu compte, mais ne pouvaient réagir pour ne pas gâcher la fête des mariés. Ce n’est qu’après qu’ils ont dénoncé les faits en présentant des preuves des vidanges de bière Heineken et de Doppel. Comment de la boisson alcoolisée a-t-elle pu être introduite dit-on par le service traiteur et servie à cette cérémonie sans que personne ne puisse arrêter cela. Et dire que tous, à commencer par l’époux, les témoins et le père du marié qui sont tous protestants, savaient parfaitement depuis la préparation de la cérémonie que l’Eec interdit la consommation des boissons alcoolisées conformément à l’article 44 du volet Ethique et discipline des textes fondamentaux qui stipule ce qui suit : « L’alcool étant nuisible au corps, temple du SaintEsprit, il est interdit aux chrétiens et aux chrétiennes de l’Eec de consommer et d’exercer le commerce des boissons alcoolisées, sauf dans le cas du mariage ou des obligations professionnelles officielles ». A-t-on voulu déroger à cette disposition parce qu’il s’agissait d’un mariage mixte ? Et pourtant dans ce genre de cas où les deux conjoints ne sont pas de l’Eec, l’apéritif est servi ailleurs qu’à l’Eglise, pour satisfaire les consommateurs de l’alcool. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait ? Une enquête mérite d’être menée par le Conseil paroissial pour identifier au besoin et même sanctionner les auteurs de cet acte intolérable qui défie l’éthique de notre Eglise. Cet acte doit interpeller le conseil paroissial pour que des dispositions pratiques soient prises pour ne plus être pris en défaut et veiller à l’organisation des mariages au Temple du Plateau qui est beaucoup sollicité même par des non paroissiens. Ce fait n’est pas isolé d’autant plus qu’il y a quelques mois, les gardiens ont signalé avoir retrouvé dans la cour du Temple, des vidanges d’alcool éthylique « Boganda » consomméé après l’apéritif ayant suivi une cérémonie de bénédiction nuptiale. Non ! Le Plateau n’est pas une paroisse qui vit en marge de l’Eec et où chacun peut se permettre de faire ce qu’il veut, y compris ce qui est interdit n Une Diaconesse Paroisse du Plateau (Brazzaville) NDLR: Les points de vue exprimés dans cette rubrique engagent leurs auteurs et non le journal qui encourage cependant la libre expression des opinions, dans le respect de l’éthique chrétienne et des règles de courtoisie. Tout commentaire ou droit de réponse sur le point de vue d’un lecteur doit être adressé à la rédaction du Journal qui publiera. Í Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 VIE DE L’EEC Activité synodale Ecclésiastiques et diacres rappelés à l’ordre par le président de l’Eglise Observateur silencieux de la vie de l’eglise pendant de longs mois, mais accusé par ailleurs de laisser faire devant bon nombre de situations auxquelles l’Eglise est confrontée sur le plan éthique de ses membres, le pasteur Patrice N’Souami, président de l’Eglise a rompu le silence pour interpeller et rappeler les ecclésiastiques et les diacres de Brazzaville à l’ordre au cours de deux rencontres inédites. A u lendemain de son retour du Cameroun, où il a participé à la réunion du Conseil exécutif et à l’Assemblée générale des Editions du Centre de Littérature Evangélique (CLE), puis au Conseil d’administration de l’Université protestante d’Afrique Centrale (Upac), le révérend Patrice N’Souami, président de l’Eglise évangélique du Congo (Eec) est allé ce mois de mars à la rencontre d’une part des pasteurs et des évangélistes, et d’autre part des diacres des consistoires de Brazzaville 1 et 2. Les pasteurs et les évangélistes étant les garants de la vie morale et spirituelle des paroisses et des annexes, et les diacres, les premiers collaborateurs des ecclésiastiques. Le Temple de Bacongo a accueilli le 10 mars dernier le rassemblement des ecclésiastiques de Brazzaville. Ceux-ci sont venus nombreux écouter le président de l’Eglise. La séance a été modérée par le coordonnateur du consistoire de Brazzaville 1, le pasteur Joseph Vidoc Akiana. Prenant la parole, le révérend Patrice N’Souami a rendu grâce au Seigneur notre Dieu pour la tenue de ce colloque et remercié les deux coordonnateurs des consistoires de Brazzaville pour la mobilisation des serviteurs de Dieu. Ensuite, il a attiré l’attention de l’auditoire sur le fait que son intervention, inspirée de ses observations et du vécu au sein de l’Eec, était axée sur plusieurs thématiques. Reprécisant l’identité de l’Eec, le président a édifié l’auditoire sur les fondamentaux du protestantisme et a souligné que l’Eec n’est ni une église pentecôtiste ni une secte aux enseignements pernicieux, mettant en valeur la sorcellerie. Pourquoi dans certains cultes au sein de l’Eec, des serviteurs demanderaient-ils aux fidèles de lever ensemble la voix pour prier, comme on le ferait dans une église de la réclame ? En conséquence, il a instruit les serviteurs de Dieu d’accorder une place à la formation des fidèles en ce qui concerne la Réforme et le retour aux sources du christianisme. Avec la verve qu’on lui connaît, il a expliqué de nouveau en quoi réside l’intérêt de la pastorale de proximité. Cette pastorale conduit le berger à être à la fois proche et loin du troupeau du Seigneur. Au sujet de l’éthique du serviteur de Dieu à plein temps, il a stigmatisé entre autres l’attitude de certains serviteurs qui passent beaucoup plus de temps dans leurs propres affaires, négligeant ainsi la paroisse, ou l’annexe, et les brebis. Ce genre de serviteurs n’a qu’à choisir dorénavant entre leurs affaires et le sacerdoce. Faisant allusion à la phallocratie, le président a exhorté les pasteurs et évangélistes, exerçant dans les paroisses ayant à leur tête une pasteure, de travailler dans le respect mutuel. L’Eec reconnaît depuis longtemps le ministère pastoral féminin. Après s’être entretenu avec les ecclésiastiques, le révérend N’Souami s’est tourné les 23 et 24 mars 2015 à 15h30 vers les diacres des consistoires de Brazzaville. A Mayangui comme à Makélékélé, le pasteur N’Souami s’est appesanti sur l’impact du ministère diaconal de l’Eec. Les diacres ou diaconesses auraient-ils démissionné ? Ils ne sont pas présents là où l’Eglise les attend. Le diaconat devrait rendre Christ plus visible dans les quartiers ou la société, par le témoignage et des actions de « mfuilu a nkenda ». Le président de l’Eglise a remis en exergue les décisions du Conseil synodal qui n’ont pas trouvé un écho favorable dans certains milieux. On peut citer : l’interdiction de multiplier les collectes pendant le culte, la diminution des jours des retraites spirituelles (les débuter jeudi au lieu de lundi). Chaque entretien du président de l’Eglise s’est achevé par une séquence de questions-réponses. Ici et là, les débats ont été riches. A Mayangui par exemple, un diacre a dit en substance : quelle est la position de l’Eec quant au changement ou non de la Constitution ? Cette question avait été aussi soulevée par un jeune pasteur lors de la rencontre des ecclésiastiques. Le président de l’Eglise a tranché : L’Eec est régie par des textes fondamentaux, adoptés par le Synode, son organe suprême, et la position de l’Eec y est clairement exprimée. L’Eec est apolitique et elle entend garder sa neutralité. L’Eec n’est ni pour ni contre. Cepen- Annonces Le président de l’Eglise pendant l’interpellation des ecclésiastiques dant, le chrétien membre de l’Eec, libre d’adhérer au parti de son choix, peut exprimer librement son point de vue. Ce point de vue n’engage que son auteur et non l’Eec-communauté. Les cultes ou les temples ne sont pas des chaires pour la propagande politique. Comme pour clore ce point d’actualité, le président de l’Eglise a invité le peuple de Dieu à prier Dieu pour que la paix continue de régner dans notre pays. Les Temples de Mayangui-Moungali et de Makélékélé ont accueilli respectivement 900 et 735 diacres. Bien que destiné aux ecclésiastiques et aux diacres de Brazzaville, l’interpellation du président de l’Eglise s’adresse à l’ensemble du corps ecclésiastique et aux diacres n Rév. Armand Cyriaque MASSAMBA NB. Le titre et le chapeau sont de la Rédaction + Par décision N° 001-20015/EEC/P datée du 6 janvier 2015, le Conseil synodal de l’Eglise Evangélique du Congo est convoqué en session ordinaire du 8 au 12 avril 2015 à Pointe-Noire. + La retraite spirituelle nationale à Inkouélé (consistoire de Gamboma) initialement prévue du 5 au 9 août 2015 est reportée à la période du 26 au 30 août 2015. Pour permettre une bonne préparation de cette activité, les groupes de chant de toute l’Eglise sont interdits de sortie avant cette date. Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 Î VIE DE L’EEC Témoignage d’un pasteur retraité: David Banganguidila David Baganguidila, 87 ans, est à ce jour le plus ancien pasteur formé par la mission évangélique suédoise. Le CHEMIN s’est entretenu avec lui à son domicile de Moukondo où il vit presque en retrait de la vie ecclésiale. En dépit de sa faiblesse physique due à son âge avancé, il parle avec lucidité de ce qu’il a vécu dans l’exercice de son ministère. Avec un peu de réserve, il pose aussi son regard sur le corps ecclésiastique actuel et exprime son vœu pour l’Église. L a démarche titubante, le pasteur Baganguidila est venu à notre rencontre dès qu’on lui a annoncé la présence de deux journalistes du CHEMIN venus s’entretenir avec lui. Son épouse nous installe dans la cour et suit à distance la conversation qui s’en suit. Quant au pasteur, nous l’avons trouvé détendu et lucide. Il nous donne quelques nouvelles concernant sa santé puis nous rappelle avec plaisir l’interview qu’il avait accordé au Journal Le CHEMIN en août 1984, à la veille de la célébration du 75ème anniversaire de la station missionnaire de Madzia. « J’avais beaucoup apprécié cette interview publiée dans le Journal » dit-il avant de se prêter à nos questions. Au terme de ma formation pastorale, je fus consacré pasteur en 1960 au synode de Mansimou puis affecté à Kinkala pour créer la paroisse locale dont je fus le premier pasteur. Le pasteur Baganguidila est un personnage qui a marqué les esprits des fidèles de ce qu’on appelait le consistoire de l’ancien Madzia qu’il a dirigé pendant près d’une vingtaine d’années. C’est un homme d’expériences qui nous a raconté d’abord comment il est devenu pasteur. L’entrée au ministère pastoral « J’ai d’abord été de 1948 à 1950 moniteur à Kindamba à l’école du quartier Briquiti puis à Baratier de 1951 à 1952. Après, j’ai été admis en 1953 au cours des moniteurs principaux pour deux ans à Ngouédi afin d’accéder au grade d’instituteur adjoint. Au terme de ma formation, je reçus un message qui me demandait d’aller suivre le cours des pasteurs à Ngouédi. Beaucoup de mes collègues avaient estimé que j’avais passé un temps inutile au cours des moniteurs. J’en étais triste et j’avais refusé d’aller suivre la formation pastorale à Ngouédi. Je me rendis alors chez le pasteur suédois Ekberg pour vérifier l’information selon laquelle la mission américaine cherchait des moniteurs pour enseigner à Bongolo au Gabon. Ce dernier m’encouragea et me proposa même le poste de directeur. Je fus donc affecté en 1954 au Gabon avec un autre Congolais. En fait, j’avais choisi d’aller au Gabon pour éviter d’être pasteur. Mais, une fois au Gabon, que de tribulations ! Je subissais diverses épreuves qui dépassaient mon entendement. A chaque pluie, ma maison était régulièrement secouée par des éclairs orageux. Mon épouse fut terrassée par une terrible maladie dont elle s’en sortit difficilement. Notre premier fils né à Ngouédi, tomba aussi gravement malade de la varicelle. Il en fut hospitalisé. Devant toutes ces épreuves difficiles, je compris que ma place n’était plus à Bongolo. J’avais alors demandé aux missionnaires américains de me renvoyer Congo pour aller au cours de formation des pasteurs à Ngouédi. Ma décision étonna les missionnaires américains qui me dissuadèrent de repartir à Ngouédi et me proposèrent d’aller au Canada. Je déclinai cette proposition et j’adressai une lettre au pasteur Ekberg à Ngouédi pour solliciter une place au cours de théologie au séminaire de Ngouédi. La réponse fut affirmative. C’est ainsi que j’avais regagné Ngouédi en 1955 au grand regret des missionnaires américains. Ï Pasteur David BAGANGUIDILA Après deux années d’exercice, je fus choisi en 1962 pour aller suivre un stage de formation à Neuchâtel en Suisse. De retour au Congo, je fus nommé président du district (consistoire) de Madzia. A cette époque Mindouli et Kindamba étaient encore des paroisses. C’est sous mon autorité que ces deux paroisses devinrent des consistoires(kindamba en 1968 et Kindamba en 1970) » et Kibouende accéda aussi au rang de paroisse. C’est à Madzia que j’ai pris ma retraite en 1988 ». Concernant son choix pour entrer au ministère pastoral, il dit que « C’est le conseil synodal qui nous choisissait en fonction d’un certain nombre de critères (comportement, spiritualité, témoignages des anciens, etc.). Mais il faut dire que nous étions suivis discrètement dans nos différentes paroisses. En ce qui me concerne, c’est le consistoire de Madzia dont j’étais issu qui m’avait proposé alors que j’étais encore en formation au cours des moniteurs ». Mais c’est avec une mémoire fuyante qu’il cite quelques pasteurs de sa promotion. « Tous sont décédés » dit-il. « Néanmoins je peux citer Alphonse Malogy, Pierre Ntsiba, Édouard Nganga, David Ngoyi, Jean Hinda, Jean Mboungou ». Les souvenirs marquants de son ministère A la question de savoir quels sont les souvenirs importants qu’il garde dans l’exercice de son ministère, le pasteur Banganguidila est resté un moment silencieux avant de dire : « Mon meilleur souvenir remonte à 1972 à l’époque où j’étais en service à Madzia. Cette année-là Ange Diawara avait établi son maquis dans la forêt de Goma TséTsé située entre Brazzaville et Madzia. Il avait entre autres compagnons, un certain Augustin Nganga dont le père habitait Madzia. Un jour, Nganga Augustin était venu rendre visite à sa mère qui lui révéla avoir fait un mauvais rêve selon lequel, il était mort de façon ignominieuse. Sa mère lui conseilla d’aller se confesser auprès de moi à la mission. Il vint effectivement me voir et me demanda ce qu’il fallait faire pour devenir enfant de Dieu. Je lui avais indiqué le chemin à suivre et encouragé dans cette voie. Il me demanda d’aller réfléchir et regagna le maquis. Un autre jour, il revint me dire sa volonté de se faire baptiser. Je fis appel à un surveillant. Ensemble avec ce dernier, nous l’avions baptisé par aspersion dans mon bureau. Puis il regagna discrètement le maquis. Mais à Madzia, vivait un ancien combattant du nom de Bouetoumoussa qui faisait office d’agent de renseignements. Ce dernier signala aux autorités nationales la présence régulière d’un maquisard chez le pasteur Baganguidila. La police vint m’arrêter à Madzia à 4 heures du matin avec monsieur Monampassi et le père de Nganga Augustin, le nommé Malonga Guillaume. Nous fûmes transférés à Kibouendé où nous étions sévèrement battus. Mon épouse Antoinette Tambika se rendit à Brazzaville pour signaler mon arrestation au pasteur Buana qui alerta aussitôt le président de l’Eec Jean Mboungou. Ce dernier appela le président Ngouabi au téléphone pour l’informer de mon arrestation. Des militaires furent envoyés à Kibouende pour nous faire transférer à Brazzaville. Un hélicoptère fut envoyé pour nous chercher. Nous étions gardés à l’État-major de l’armée populaire nationale. Au deuxième jour, le commandant Mouassiposso vint me dire : « Pasteur, demain matin, vous allez prêcher la Parole de Dieu à tous tes co détenus ». J’acceptai avec joie la proposition. Le lendemain matin, tous les détenus se rassemblèrent autour de moi. Mais un jour auparavant, le pasteur Nkounkou Hilaire qui voulait venir me remettre un Bible ne fut pas autorisé à entrer à l’État-major. Sans Bible, j’avais récité le texte biblique de Jean 3 :16 que je connaissais par cœur et après avoir chanté le cantique « Dieu tout puissant », je m’étais mis à prêcher la Parole de Dieu. Après quoi, je fis la prière finale. Dans la soirée, un groupe de jeunes rentrés de l’Urss et à qui le pouvoir reprochait d’avoir soutenu Diawara, vinrent autour de moi pour confesser leur hérésie d’avoir nié l’existence de Dieu avec le Suite page 7 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 + VIE DE L’EEC (Suite de la page 6) marxisme. Je les avais simplement exhortés à demander pardon à Dieu. Tous étaient des anciens chrétiens de diverses communautés. Ils s’agenouillèrent et demandèrent effectivement pardon à Dieu. Dans le lot des détenus, il y avait deux Français et une Russe, soupçonnés aussi d’avoir aidé Diawara. Le lendemain matin, le commandant Mouassiposso vint annoncer ma libération. Au moment de quitter l’Etat-major, ces jeunes qui étaient avec moi, vinrent me supplier de ne pas les oublier dans mes prières. Après ma sortie, je souffrais des hématomes sur la tête. Hospitalisé au service de neurologie de l’hôpital général de Brazzaville, je fus ensuite évacué en Suède où je reçus des soins plus appropriés. C’est de là que j’appris que tous ces jeunes gens qui étaient avec moi à l’Etat-major avaient été exécutés au petit matin dans les faubourgs Nord de Brazzaville. Cela m’avait rendu triste. Revenu au Congo, j’étais un jour triste de voir des stigmates laissés sur mon corps après la battue subie pendant les moments de mon incarcération. Une voix se fit aussitôt entendre me disant : « Tu ne peux avoir aucun regret à cet effet, car c’est moi Dieu qui t’ai envoyé dans cette geôle pour sauver toutes ces personnes qui devaient mourir avec leur péché ». A partir de là je compris que mon incarcération fut la volonté de Dieu. Mon incarcération en 1972 à cause de l’affaire de Diawara est le plus grand souvenir que je garde de mon ministère pastoral ». Deux autres faits inoubliables Je dois aussi ajouter deux autres faits que je ne peux pas oublier : le premier est son incarcération à Kinkala. « J’avais en effet été incarcéré pendant une journée à Kinkala parce que des évangélistes de notre église s’étaient battus contre des miliciens qui avaient arrêté un diacre accusé de faire partie de la secte de croix koma. Lorsque le Commissaire du gouvernement Prosper Koussakana apprit la nouvelle, il donna immédiatement l’ordre de me libérer pour éviter un conflit avec l’église. « N’essayez pas de provoquer les chrétiens qui, à cause de leur foi, sont capables d’affronter la gendarmerie ou de se sacrifier pour libérer leur pasteur », avait-il dit aux gendarmes. Pendant ce temps, la nouvelle de mon incarcération avait gagné les consistoires de Madzia et de Musana où les fidèles avaient décidé de venir se constituer prisonniers avec moi à Kinkala. Le Commissaire du gouvernement en personne était venu me chercher à la gendarmerie pour me ramener à Madzia à bord de sa voiture de commandement afin d’apaiser la colère des chrétiens de Ngambari, Yokama, etc qui marchaient déjà en direction de Kinkala ». Le second fait inoubliable concerne les festivités ème anniversaire de l’évangélisation du Congo par les missionnaires suédois à Madzia célébrées du 23 au 26 août 1984 avec la participation des églises sœurs de Suède, de Norvège, du Congo Kinshasa, de l’église kimbanguiste et de l’Armée du salut. « C’est sous mon autorité qu’avait eu lieu cette grande célébration anniversaire. Mais ce n’était pas facile en raison de certaines oppositions. Certains y voyaient une source de dépenses inutiles. D’autres y étaient favorables. Je dus me référer au président Jean Mboungou et au bureau synodal qui apportèrent leur soutien à cette initiative. Un jour, je vis en rêve le feu pasteur Abel Louniemo en tenue militaire m’intimant l’ordre de nous réunir d u 7 5 dans mon bureau afin de préparer la fête du 75ème anniversaire. Ce n’était qu’un rêve. Mais la fête eut lieu avec la participation des fidèles de toute l’Église et de nombreux scandinaves parmi lesquels Mlle « Madzia », la fille du Suédois Hamar qui fonda le poste de Madzia et qui fut née le même jour que la fille du chef Matouba appelée « Moundélé ». Le regard du pasteur Baganguidila sur le ministère ecclésiastique actuel Depuis 1988, année de son départ à la retraite, le pasteur Baganguidila vit en marge de la vie de l’Eglise. Par moments, lorsque la santé le lui permet, il participe aux rencontres synodales. De ce fait, il a du mal à apprécier le fonctionnement et la vie de l’Eglise. « Sincèrement, il m’est difficile de répondre à cette question, puisque je n’ai plus le temps de suivre comme il se doit la vie de notre Église et d’en apprécier l’évolution. Même ici à Moukondo, je participe rarement aux cultes dominicaux. Mais je peux me permettre tout de même de faire quelques remarques D’abord sur la solidarité en serviteurs de Dieu. Je ne la ressens plus avec mes collègues de la jeune génération. Seuls les pasteurs Zoé Koubemba et Alain Bakoua me rendent visite de temps à autre. Les autres serviteurs de Dieu ne se sont jamais souciés de savoir comment je me porte. En tout cas, personne d’autre en dehors de ces deux, ne vient vers moi ne serait-ce que pour un partage d’expériences dans le cadre de notre ministère. Il arrive même qu’on n’oublie parfois de m’apporter la Sainte Cène surtout que je n’ai plus la force de marcher jusqu’à la paroisse. A notre époque, nous étions très solidaires entre nous. L’entente dans le travail et le ministère était forte, même si les uns et les autres avaient parfois des points de vue différents. Mais l’Église était au cœur de notre préoccupation commune. Chacun avait toujours le souci de faire avancer l’œuvre de Dieu ». chaque année, mais cela n’a qu’une portée locale et exige chaque fois beaucoup d’efforts chez les fidèles. A mon avis, il serait mieux de le célébrer tous les cinq ans pour que cette commémoration ait une portée nationale et mobilise toute l’Église à Madzia qui est le point d’entrée de l’évangélisation protestante au Congo. Je souhaite que la célébration de 2019 ait une portée nationale voire internationale. La fête devrait avoir lieu entre juillet et septembre et ce serait un anniversaire de toute l’Eec et non de Madzia simplement. Voilà mon vœux pour l’Eec » n Propos recueillis par Sébastien PEDRO et Raymond BITEMO Le Temple de Madzia : un souci constant Au sujet du Temple de Madzia que j’ai revisité en 2014, « j’étais très consterné par son état de délabrement. Les fidèles de Madzia m’avaient même appris que quelqu’un leur avait conseillé de ne plus réfectionner ce Temple et d’en construire un autre. Je leur avais dit de ne pas suivre ce conseil car cet édifice est un monument témoin de l’histoire de l’évangélisation du Congo par les missionnaires suédois. C’est le premier Temple protestant en terre congolaise. D’ailleurs à mon époque à Madzia, Dieu nous avait adressé un message par l’entremise de l’évangéliste Abel Loumouamou. « Attention, aucune brique du premier Temple protestant ne doit être démolie. Faites des réparations sur la toiture et le plancher. Mais ne touchez à rien d’autre ». C’est la raison pour laquelle, les briques que nous avions confectionnées pour agrandir ce Temple, furent utilisées pour aménager les marches des escaliers du « nenga ». D’ailleurs, au terme de cette visite, la délégation qui m’accompagnait avait offert un million de Fcfa pour contribuer aux travaux de restauration de ce temple. Je ne sais pas si les travaux de restauration ont débuté ». Un vœu pour l’Eglise L’homme qui est au soir de sa vie sur terre, lègue tout de même un vœu à l’Eglise. « Je vous ai parlé du 75éme anniversaire de Madzia que nous avions organisé. Ces dernières années, Madzia a pris l’habitude d’organiser un anniversaire chaque année. C’est bien de commémorer cet événement Le pasteur Baganguidila pendant l’entretien avec les journalistes du CHEMIN Le CHEMIN un journal d’informatons; un espace de débats, d’analyses et de critiques constructives. Faites connaître vos réactions, vos points de vue sur les sujets qui vous tiennent à coeur Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 7 MARS : LE MOIS DE LA FEMME Journée internationale de la femme «Autonomisation des femmes - autonomisation de l’humanité: imaginez !» Le 8 mars de chaque année, le monde célèbre la journée de la femme. Cette célébration qui couvre tout le mois de mars, donne de plus en plus l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes dans l’histoire de leurs pays et de leurs communautés. La journée internationale de la femme de 2015 a eu pour thème « Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanité : Imaginez ». Imagine un monde où les femmes et les filles peuvent exercer leur choix. Elles doivent pouvoir participer à la vie politique, accéder à l’éducation, exercer des activités génératrices de revenus, vivre dans des sociétés exemptes de violence et de discrimination à leur égard. Ce thème recoupe la Déclaration et le programme d’action de Beijing, une feuille de route historique signée par 189 gouvernements il y a 20 ans qui établit le programme d’action pour la réalisation des droits des femmes. Des progrès ont certes été accomplis mais de graves lacunes subsistent. Cette année au Congo, diverses activités ont été menées par les organisations féminines des Eglises et de la société civile pour une inclusion politique et sociale qui valorise la femme et favorise sa dignité en tant qu’être humain. Le Journal Le CHEMIN présente quelques activités organisées par et pour les femmes à l’occasion tout au long du mois de mars pour commémorer la femme congolaise. Réduire les discriminations et les violences à l’égard des femmes: un impératif catégorique A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’homme (Rpdh) qui est une Ong de promotion, de défense et de protection des Droits de l’homme au Congo, membre de la « Coalition congolaise Publiez ce que vous payez », a publié le 8 mars dernier la déclaration ci-dessous dans laquelle elle dit que la femme congolaise est quotidiennement victime de de discrimination, en dépit de la ratification par le Congo des instruments internationaux sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme. C ommémorée le 08 mars de chaque année de manière festive, la journée internationale de la femme devrait être un moment de réflexion. Ces dernières années, on constate avec amertume que peu de temps est accordé à une analyse de la condition socioéconomique et culturelle de la femme. La République du Congo a certes ratifié l’ensemble des instruments internationaux de promotion et de protection des droits de l’homme, et en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme le 26 juillet 1982, dont la consécration constitutionnelle se traduit de manière explicite à travers les dispositions de l’article 8 de la Constitution du 20 janvier 2002 qui, tout en affirmant le principe de l’égalité de tous les citoyens devant la loi, reconnaît en ses alinéas 3 et 4 l’égalité de sexes et leur représentativité à toutes les fonctions politiques, électives et administratives. Par ailleurs, pour respecter ses engagements internationaux, le Congo a élaboré une politique de promotion de la femme en 1999, un plan d’action sur le même objet en 2000-2002. Cet instrument de protection vient s’ajouter à la commission de révision et de rédaction des lois de la République du Congo, mise en place en août 2009; cette 8 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 commission avait pour objet de contribuer notamment à la révision du Code de la famille et du Code pénal afin de combler certains vides juridiques et réformer certaines dispositions discriminatoires, ainsi qu’adopter une nouvelle loi électorale en septembre 2014 qui encourage les candidatures féminines aux élections locales. Il importe également de relever qu’un ministère chargé spécialement des questions de la femme a été créé en 2005. Des activités sont menées par ce ministère pour éliminer la discrimination dont la femme est victime au quotidien ; cependant ces actions sont insuffisantes. Bien qu’on observe une évolution dans la reconnaissance des droits de la femme au Congo, on ne peut affirmer aujourd’hui qu’elle jouit pleinement de tous les droits que consacrent les instruments juridiques internationaux. En effet, la RPDH constate la persistance de plusieurs discriminations et violences faites aux femmes. Dans les zones rurales les femmes sont réduites aux travaux champêtres. Elles ont des conditions de travail pénibles. D’après le rapport national des progrès vers l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement de 2010, les femmes représentent près de 70% des actifs agricoles, 13% d’éleveurs de volaille, 60% dans la pêche où elles interviennent dans le salage et le fumage des poissons. La question de Une femme de Loubetsi rentrant des champs avec ses l’autonomisation économique des femmes se pose deux enfants donc avec beaucoup d’acuité. Suite page 9 + MARS : MOIS DE LA FEMME (Suite de la page 8) Les femmes congolaises sont très souvent victimes de violence conjugale. Les pesanteurs culturelles sont telles que les tribunaux enregistrent très peu ou pas du tout de plaintes sur les mauvais traitements. La situation des filles-mères n’est guère enviable. Ces filles sont abandonnées à elles-mêmes. Elles sont donc obligées de se débrouiller pour subsister et s’occuper de l’éducation de leurs enfants en quittant très tôt les bancs de l’école. Le taux d’abandon scolaire chez les filles est à la hausse. Sur 100 élèves qui commencent l’école, moins de 60% atteignent le cours moyen II, moins de 30% accèdent à la sixième. Ce phénomène s’aggrave au fil des années. Le problème résiderait dans la persistance de l’attribution d’un rôle de subalterne à la femme et la discrimination dont elle fait l’objet au sein de sa famille fait que les filles sont considérées comme des sources de revenus à travers l’usage traditionnel de la dot. Armée du Salut Les femmes salutistes du poste de Poto-Poto sensibilisées sur l’autonomisation de la femme A la lumière du thème annuel de la célébration de la journée internationale de la femme de 2015, les responsables du poste salutistes de Poto-Poto ont organisé du 24 au 28 mars 2015 une Convention des femmes pour les interpeller sur Au niveau universitaire, les étudiantes congolaises sont généralement « l’autonomisation des femmes » à travers le thème « Femmes victimes, non seulement de toutes formes de violences verbales et de valeur ». psychologiques, mais surtout d’harcèlement sexuel de la part des enseignants véreux qui, abusant impunément de leur parcelle de pouvoir, les menaceraient souvent de redoublement pour les convaincre de céder. Du point de vue de la santé, la femme congolaise souffre d’un manque d’accès à des services de santé adéquats, notamment en raison du manque d’infrastructures sanitaires et de ressources humaines et financières. Les femmes sont, de façon générale, plus touchées par le VIH-SIDA que les hommes. Par ailleurs, le faible taux d’emploi de contraceptifs contribue au fort taux de grossesses précoces. A cela s’ajoute le phénomène de la prostitution. Cette pratique touche de plus en plus les tranches d’âge les plus basses. C’est ainsi que l’incidence des maladies sexuellement transmissibles est très forte chez les femmes. Dans le domaine de l’emploi, il se dégage une sous représentation des femmes. On les retrouve généralement dans deux secteurs : l’enseignement et la santé. Très peu de femmes arrivent à accéder à des postes de direction. Concernant la participation des femmes au processus de prise de décision, il est noté une baisse du nombre de sièges occupés par les femmes au parlement national. Selon le rapport national des progrès vers l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement de 2010, de 14% en 1990, la proportion de sièges occupés par les femmes a baissé à 12% en 2005 puis à 6% dans l’actuel parlement. Une étude sur la situation de représentation des femmes dans les autres institutions de la République réalisée en 2008 indique : 5 femmes sur 39 (12,8%) au Gouvernement, 4 sur 21 (9,5%) à la Cour Suprême, 6 sur 36 (16,7%) à la Haute Cour de justice, 1 sur 9 (11,1%) à la Cour Constitutionnelle ; 12% dans les conseils départementaux et municipaux. Face à cette défaillance en matière de promotion des droits de la femme, la RPDH formule les recommandations ci-après au Gouvernement de la République de : - Se conformer aux dispositions de la Constitution du 20 janvier 2002 et des différents instruments juridiques internationaux dument ratifiés par le Congo relatifs à la promotion et protection des droits de l’homme en général, et des femmes en particulier, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, en vue de promouvoir l’égalité des sexes et de garantir une plus grande participation des femmes dans la gestion des affaires publiques ; - Prendre des mesures idoines pour lutter contre les discriminations et violences faites à la femme, aux fins de garantir l’intégrité physique et morale de la femme en général, et des victimes de violations en particulier ; - Eliminer les obstacles à l’éducation des filles et des femmes en assurant le maintien des filles dans le système éducatif, en particulier, des élèves enceintes et en luttant contre le phénomène de harcèlement sexuel en milieu estudiantin et professionnel; - Assurer l’accès des femmes à la santé, notamment l’accès des femmes à la contraception, en particulier dans les zones rurales ; - Assurer l’accès des femmes à la justice ; - Eliminer les pratiques culturelles et les stéréotypes discriminatoires à travers des campagnes de sensibilisation ; - Ratifier le protocole facultatif relatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme entrée en vigueur depuis janvier 2009 n L ’ouverture s’est déroulée sous l’autorité de la princesse territoriale Chara Rebecca Loubienga, et des capitaines Alys et Modeste Akabakou, responsables du poste de Poto-Poto et de la présidente de l’Association des femmes chrétiennes du monde. En souhaitant la bienvenue aux participantes à la Convention au poste de PotoPoto, le capitaine Modeste Akabakou leur a dit : « Vous avez de la valeur, vous les femmes. La valeur de la femme s’observe par sa capacité à être autonome à travers une activité susceptible de l’aider à se prendre en charge et de ne pas dépendre des autres. Une femme de valeur combat la paresse et assure sa dignité à travers tout ce qu’elle fait et exerce pour vivre et faire vivre sa famille ». Le sermon de circonstance de la major Odette Loubaki, basé sur le texte de proverbe 31 : 10-31, a conditionné les participantes sur l’objet et le contenu de la Convention. « Sommes-nous des femmes de valeur ? » s’est-elle interrogée avant de donner les caractéristiques d’une femme de valeur. Selon elle, une femme de valeur se respecte et se fait respecter. Elle est digne de confiance, travailleuse, active, préve- nante ; n’attend pas toujours des autres. Elle honore son époux, ses enfants et se distingue par la propreté dans son habitat et dans son vestimentaire. La sagesse et la discrétion de ses propos, sont autant de qualité qui la mettent en évidence. Mais au-delà de tout, elle craint Dieu dans son agir, son être. Près d’une cinquantaine de femmes du poste de Poto-poto auxquelles se sont jointes celles de la ligue des foyers de Moukondo, de Talangai, de Gambio ont suivi les différents exposés suivants : -l’entreprenariat ; -l’autonomisation de la femme ; -Femmes visionnaires ; -Femmes de valeur : cas de Catherine Both. En plus des exposés, les femmes se sont initiées à l’apprentissage de petites activités génératrices de revenus (fabrique de yaourt, confection de gâteaux, etc.) devant leur permettre d’assurer leur autonomie sur le plan économique. Au terme de cette première édition de la convention, toutes les participantes ont gagné quelque chose de plus pour leur vie n Raymond BITEMO Les femmes salutistes de Poto-Poto en train de suivre les enseignements données dans le cadre de la convention Source : RPDH Les Conseillers synodaux Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 9 MARS : MOIS DE LA FEMME Femme et média Le journal Le CHEMIN récipiendaire d’un don de matériel informatique Dans le cadre de la célébration du mois de la femme, Madame Bienvenue Gertrude Hobain-Mongo, professionnelle des médias, actuelle secrétairecomptable du Conseil supérieur de la liberté de communication a offert le 25 mars à titre privé, du matériel informatique à une vingtaine d’organes de presse publique et privés parmi lesquels Le Journal le CHEMIN. L a cérémonie de donation qui s’est déroulée à l’Hôtel Olympique Palace de Brazzaville, a été placée sous le label « Femme, première donatrice de la société ». Elle s’est déroulée en présence de la secrétaire générale adjointe du ministère des affaires étrangères et de la représentante de l’Unesco au Congo. Au total 23 organes de presse congolais, classés selon le type de média : 7 chaînes de télévision, 5 chaînes de radio, 10 journaux et 1 centre de presse, ont reçu des caméras de reportage « HD » avec fixateurs ou trépieds ; des mini-caméras cinématographiques avec fixateurs ; des spots light ou mandarine avec fixateur ; des appareils photos numériques ; des dictaphones ; des ordinateurs de bureau avec imprimante, des motocycles de type « Ktm Djakarta » et des rames de papiers. Classé dans la catégorie de la presse écrite, le Journal Le Chemin, a pour sa part reçu : un ordinateur de bureau complet (unité centrale avec écran) ; une imprimante couleur ; un appareil photo numérique et deux cartons de rames de papier format A4. En remettant le don aux organes de presse retenus, Madame Bienvenue Gertrude Hobain-Mongo a voulu ainsi « reconnaître le mérite de ceux qui respectent les principes et les normes éthiques et déontologiques qui régissent le métier de l’information ». Ancienne reporter et présentatrice des journaux télévisés à Télé Congo ; ancienne directrice générale de la télévision nationale congolaise, Mme Mongo affirme avoir « l’avantage de mieux cerner, à leur juste valeur, les difficultés matérielles auxquelles peuvent être confrontés les professionnels de médias dans l’exercice de leur métier ». Le thème de la célébration de la journée internationale de la femme de cette année l’a « encouragée en tant que femme et professionnelle de médias à faire un plaidoyer auprès de certaines structures administratives et personnalités en faveur de médias» at-elle dit avant d’inviter les bénéficiaires des différents matériels à en faire « un bon usage ». Mme Marie Martial Bolemas, Directrice générale de l’intégration de la femme au développement, a de ce fait, félicité la donatrice pour ce geste. « Vous avez bien compris le rôle que doit jouer la presse dans l’accompagnement de la femme vers son autonomisation. Le ministère de l’intégration de la femme au développement, par ma voix, vous encourage pour l’appui que vous apportez aux organes de presse afin qu’ils soient compétitifs dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, facteur d’émancipation » a-t-elle déclaré. Monsieur René Kinzonzi qui a représenté le ministre de la communication en sa qualité de directeur de cabinet, a lui aussi félicité Mme Mongo d’avoir appuyé les organes de presse. Pour M. Raymond Bitemo, secrétaire de rédaction du Journal Le CHEMIN qui a réceptionné le don, «Il s’agit-là une fois de plus d’une reconnaissance d’un travail journalistique qui s’exécute selon les normes édictées à la fois par l’Evangile et la loi nationale sur la liberté de communication. C’est donc un honneur fait à l’Eglise évangélique du Congo et un sujet d’actions de grâce à Dieu le Maître de la moisson». Rappelons qu’en tant que journal d’obédience chrétienne, le Journal Le CHEMIN n’est pas à sa première récompense. En 2001, Le CHEMIN avait bénéficié du don d’un ordinateur complet avec imprimante et d’une somme de 500.000 Fcfa, offert par Monsieur le Président de la République dans le cadre d’un appui matériel à la presse nationale. En 2006, le Dr Dapthone Mbouyou du Journal Le CHEMIN avait obtenu l’oscar du meilleur éditorialiste de la presse écrite décerné par l’Association congolaise des journalistes reporters (Acjr). En 2008, Le Conseil supérieur de la liberté de communication lui avait décerné le prix du meilleur journal congolais en matière de dépôt légal ; En 2014, le journaliste Raymond Bitemo a reçu le diplôme d’honneur «Laurent BISSET» décerné par l’Association congolaise des journalistes et éditeurs de la presse (Acjep). Ces différentes reconnaissances du professionnalisme des journalistes du CHEMIN par des confrères ne peut que les conforter dans l’exercice de leur métier même si dans l’Eglise, Jésus déclare que : « le prophète n’est pas honoré dans son pays » (Jean 4 : 44) n Ingrid MFOUTOU et H. Gildas MAKOKI Raymond BITEMO (au centre), réceptionnant le don du CHEMIN des mains de Mme Mongo 10 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 Réflexion Le mariage forcé: un frein à l’autonomisation de la jeune fille I l n’est pas rare de constater, dans notre pays qu’une jeune fille enceinte soit contrainte par ses parents d’aller vivre avec l’homme auteur de la grossesse peu importe son âge, sa situation sociale ou son statut. Au regard du thème de la journée interna-tionale de la femme de cette année, il est plus que légitime de s’interroger sur les causes de l’échec scolaire des jeunes filles à cause des grossesses précoces ou indésirées qui constituent un des freins à l’autonomisation de la femme. L’échec scolaire des jeunes filles ne peut pas favoriser leur autonomisation car à ce jour, de nombreuses jeunes filles en âge de scolarisation ne fréquentent plus à cause des grossesses indésirées. L’attitude des parents est souvent préjudiciable pour l’avenir des jeunes filles, victimes principales. En effet, sous la pression de leurs parents, celles-ci sont souvent contraintes d’aller partager le même toit avec l’homme responsable de la grossesse. Cette situation peut être considérée comme une forme de mariage forcée d’autant plus que, souvent ni la volonté de la jeune fille, encore moins celle de l’homme n’est pas prise en compte. Personne ne s’interroge sur leur réelle envie de vivre ensemble. Sans méconnaître la déception légitime des parents de la fille, leur amertume du fait qu’ils voient l’espoir de réussite dans la vie de leur progéniture anéanti ainsi que leur investissement tant moral, matériel que financier dans l’épanouissement de leur enfant, gâché. La grossesse est souvent ressentie comme une trahison, un déshonneur pour la famille. Il n’existe pas sur cette question des chiffres fiables pour apprécier l’étendue réelle du problème ainsi que les conséquences dans le cursus scolaire de la jeune fille. Force est de reconnaître que ce phénomène existe et les conséquences négatives sur la scolarité de la jeune fille sont évidentes. Dans cette situation, deux cas de figures se présentent avec des conséquences diamétralement opposées. Dans le premier cas, si les deux protagonistes sont consentants malgré la pression des parents, il ne se pose pas trop de problème. Sauf la précarité des moyens peut aboutir à l’abandon des études chez la fille. Dans le second cas, si les deux n’avaient aucune intention de vivre ensemble, la situation est plus difficile surtout pour la jeune fille. Celle-ci est souvent victime de maltraitance, de violences tant physique que verbale de la part de l’homme et de sa famille. Abandonnée à elle-même, elle voit sa scolarité sacrifiée. Au-delà de l’échec scolaire, la jeune fille revoit ses ambitions à la baisse. Son rejet par sa propre famille, peut aussi occasionner des conséquences psychologiques négatives dans sa vie. Tout en s’abstenant d’indiquer aux parents l’attitude la plus responsable à adopter dans cette circonstance, il convient juste de rappeler que dans cette situation, les responsabilités sont partagées. Les parents devraient toujours privilégier l’intérêt de leurs enfants en dépit des erreurs. Aussi, les associations œuvrant pour la protection et la promotion des droits de la femme et la jeune fille, les parents ainsi que l’école doivent s’appesantir sur l’éducation préventive des jeunes à la vie sexuelle afin de parvenir à l’effectivité de l’autonomisation de la femme au Congo. Les parents chrétiens ne doivent pas se lasser de marteler auprès de leurs enfants, la volonté de Dieu à ce sujet n Hugues G. M. MARS : MOIS DE LA FEMME Fille et sport Visite touristique Journée de la fille de Des Suédoises optimistes ont visité le Congo Gothia Dans le cadre des voyages touristiques, organisés chaque année par le groupe suédois « Rencontrer-Congo » conduit par Mesdames Britta Fredman et Astrid Stahlberg, sept membres de l’organisation suédoise « sœurs optimistes ou soroptimistes » ont séjourné au Congo du 14 au 24 mars 2015. A Une partie de jeu de nzango D ans le cadre de la célébration du mois de la femme, l’école de football Gothia a organisé le 7 mars 2015, une journée de la fille de ce centre d’entraînement de sport de l’Eglise évangélique du Congo. Au total 75 filles ont pris part aux différentes activités programmées. Elles ont d’abord suivi un exposé sur le « rôle d’une fille à Gothia et dans la société ». Ensuite, elles ont participé à des rencontres de volley ball, de gymnastique, de nzango et d’attention. Quelques-unes ont participé au concours de chants en solo. Pour les organisateurs, l’objectif était de valoriser les filles du centre de Gothia à travers les jeux. Les filles qui se sont distinguées ont été primées. Gothia cup est un centre de formation et d’entraînement de sport de l’Eec implanté non loin de la Mairie de Mfilou. Le centre est encadré par des jeunes volontaires suédois et congolais n Hervé MANDILOU Leader principal de Gothia 28ème Conseil mondial de l’Alliance mondiale des femmes chrétiennes (YWCA) du 11 au 16 octobre à Bangkok, Thailande Organisé tous les quatre ans, le Conseil mondial est l’autorité législative et organe directeur de la YWCA afin d’établir des priorités pour les prochaines années de travail et de déterminer les politiques par des résolutions. C’est un lieu de célébration du leadership des femmes et de la construction d’une vision pour l’avenir. Entre 600 et 800 déléguées des organisations féminines nationales de la YWCA du monde entier y sont attendues. Date limite des inscriptions: le 30 avril 2015. Pour les détails, contacter: [email protected] près avoir visité les localités de Pointe-Noire, Kinkala et Brazzaville, cette délégation a terminé son séjour en visitant les locaux du journal Le chemin et de l’Imprimerie Arvo. Avec l’équipe du Chemin, ces femmes ont parlé non seulement des souvenirs qu’elles gardent du Congo mais aussi des contacts noués avec certaines associations œuvrant pour la promotion de la femme notamment à Kinkala. Ces sœurs ont apporté une assistance financière à une Congolaise vulnérable vivant à Brazzaville en l’aidant à construire une maison et à payer de frais de scolarité de ses enfants. Une voix internationale pour les femmes Parlant de leur structure aux journalistes du chemin, les soroptimistes se disent être une organisation des femmes professionnellement actives qui s’engagent auprès de leurs communautés. Elles ont une vision globale du monde et des problématiques qui touchent les femmes. Ce qui leur permet d’être en prise directe sur les défis, les conditions de vie et les droits des femmes des différentes communautés. Depuis 1921, cette organisation œuvre dans la défense des droits des femmes et des filles au niveau local, national et international. L’organisation compte actuellement près de 90.000 membres à travers le monde : 35.000 sont en Europe, au Moyen orient et en Afrique. Les soroptimistes représentent une voix universelle pour la femme auprès des différentes institutions internationales et des autorités locales. Domaines d’interventions Dans leurs prérogatives, les soroptimistes aident les femmes et les filles à devenir des futurs leaders. Elles interviennent dans les domaines de l’éducation, l’autonomisation financière, des droits des femmes et des filles, de la santé ; ainsi que dans le développement durable. Sur le plan éducatif, les soroptimistes donnent aux femmes et aux filles l’accès à toutes formes d’éducation, tant académique, professionnelle ou technique. Sachant que l’éducation est la clé pour atteindre l’égalité de sexes, chaque année cette organisation offre des centaines des bourses à celles qui les méritent au sein de nos communautés. A titre d’exemple, avec la collaboration des soroptimistes suisses, une école a été construite dans le village de Foura au Mali. Dans la même localité, pour subvenir au bien-être de ces populations, des puits et des panneaux solaires y ont été installés. Au Rwanda également, les soroptimistes de Gisenyi sont à l’initiative d’un projet sur l’alphabétisation dont le but est d’apprendre aux femmes et aux filles à lire et écrire. Les Conseillers synodaux S’agissant du domaine de l’autonomie financière, les soroptimistes conçoivent, recueillent des fonds et mettent en œuvre des projets afin de permettre aux femmes et filles d’entrer dans le marché de l’emploi et d’avoir une indépendance économique. Ces projets sont menés en partenariat avec des organisations de microcrédits, des entreprises et autres institutions. Dans le domaine des droits des femmes, depuis plus d’un siècle, dans 60 pays en Europe, au Moyen Orient et en Afrique, les soroptimistes sont engagées pour prévenir et éradiquer la violence faite à l’égard des femmes et aux filles ; garantir la participation des femmes dans la résolution des conflits. Agissant avec l’appui des gouvernements locaux, leurs actions sont manifestes par la construction d’abris, l’aide aux victimes de violence, l’assistance en service de conseils, le lobbying en faveur de l’amélioration des programmes et des politiques de prévention et de sensibilisation. Au niveau sanitaire, ces sœurs travaillent ardemment pour garantir aux femmes et aux filles : la sécurité alimentaire et l’accès à des soins de qualité. Leurs projets dans ce champ, impliquent la construction et la rénovation des hôpitaux ; l’approvisionnement du matériel médical ; la formation des infirmières et sagesfemmes. La priorité de cette organisation inclut également la réduction de certaines causes de mortalité infantile comme la malnutrition, les maladies transmises par l’eau et l’accès aux soins de santé primaire. Concernant le développement durable, grâce à une grande variété de projets, les soroptimistes répondent aux besoins spécifiques des femmes et filles en contribuant à la protection de l’environnement. Leurs actions s’attèlent sur les initiatives d’agriculture durable, la gestion des déchets, les initiatives écologiques, la construction et la rénovation de installations sanitaires. Les sœurs optimistes souhaiteraient aussi étendre leur collaboration avec les organisations congolaises œuvrant dans la promotion de la femme au Congo. Il appartient donc aux organisations féminines congolaises oeuvrant sur les questions de la femme de saisir cette opportunité n Ingrid MFOUTOU et H. Gildas MAKOKI Les femmes soroptimistes en visite au siège du Journal Le CHEMIN Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 11 VIE DE L’EEC Caisse commune Tableau n°2 : Situation des salaires payés en 2015 par consistoire et champ d’évangélisation Tableau n°1 : Contributions des groupes recueillies du 01 janvier 2015 au 27 février 2015 Consistoires Brazzaville I (75.000) Groupes Kilombo Kwikama Paroisse Kinsoundi Kilombo Centre Chorale Le Chemin Paroisse Makélékélé Kilombo centre Kilombo Bundani Paroisse la Base Paroisses Brazzaville II (20.000) Odziba (24.000) Odziba Champ d’évang. Mossaka (18 000) Mossaka Chorale La Paix de Dieu Kilombo Chorale Diaconat Kilombo SMF Ngouèdi (89.000) Paroisse Madingou Kilombo Minu Kilombo Bibila Chorale Echo du Ciel Pointe-Noire Paroisse Loussala Kilombo siloa Kilombo Kédika (95.000) Chorale Mbota Paroisse Mbota Chorale Centre Paroisse Centre Nkayi (29.000) Kilombo Centre Chorale centre Mpouya (14.000) Paroisse Ngo Kilombo 46 Diaconie N.B : Situation arrêtée 18 mars 2015 Montant 5.000 5 000 5.000 60 000 20.000 24.000 6 000 6 000 6 000 11.000 24.000 24.000 6.000 25.000 60.000 10.000 4 000 25.000 4.000 8.000 2.000 Source : S.G.A.F Note d’Information Nous invitons respectueusement tous les secrétaires chargés des finances, qui procèdent aux transferts ou virements bancaires de fonds en direction de la Caisse synodale, de nous faire parvenir également les fiches ou les détails des versements concernés, soit par les agences de la place exemple ACC-express ou par notre boîte électronique ciaprès :e-mail :[email protected] Ladite fiche dûment signée par le secrétaire chargé aux Finances et/ou de l’ordonnateur, doit faire mention du nom de l’expéditeur, ce qui n’est pas compatible par téléphone car toute erreur de prise de note engage la responsabilité du récepteur. Par ailleurs, le relevé bancaire ne renseigne pas sur les détails des versements effectués, sinon que du client. Nos services souffrent du retard de ses imputations comptables analytiques. Franche collaboration ! SGAF/Bureau de Comptabilité et Contrôle Fianacier (BCCF) N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 Consistoire Jan Annexe Kik X Mabombo X Kimba-Dzok X Mossaka X Odziba X Mayoko X Indo X Brazzaville II X Okoyo X Ouesso X Coordonnateurs X Oyo X Ngouèdi X Brazzaville I X Pointe-Noire X Dolisie X Mindouli X Etoumbi X Dolisie X Mbembé X Nkayi X Musana X Banda X Kolo X Madzia X Divenié X Impfondo X Louila-kim X Loubetsi Mpouya Kindamba Gamboma Ewo Mpouya Madouma Makélé-kom Djambala Total 37 Fév Total mois payés X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 X 2/12 1/12 1/12 1/12 1/12 1/12 1/12 1/12 1/12 1/12 0/12 0/12 0/12 0/12 0/12 0/12 0/12 0/12 0/12 19 Consistoire d’Ewo Champ d’évangélisation de la Likouala Campagne d’évangélisation à Impfon- L’Assemblée générale annuelle s’est bien déroulée do, Epena et Dongou L e pasteur évangéliste national Guy Moïse Martial Boumba Mabika a organisé du 26 février au 6 mars 2015 une campagne d’évangélisation dans les localités d’Impfondo, d’Epena et de Dongou. Ladite campagne a eu pour thème général : « Un si grand Salut nous a été annoncé » (Hébreux 2 : 34). Les différents enseignements et message livrés tout au long de cette campagne ont eu un grand impact. Sur un total de 201 convertis, Epena en a enregistré 114, Dongou 47 et Impfondo 40. Ces nouvelles âmes converties qui suivent une formation catéchétique seront baptisées dans les prochains mois et seront désormais membres de l’Eec. En outre, un terrain de 50 m x 50m a été acquis à Epena. Il est destiné à l’implantation de l’annexe de cette localité. Cette campagne a suscité un grand engouement au sein de la population des différentes localités. Les fidèles en général et les responsables du champ en particulier souhaitent que cette activité ait lieu au moins une fois l’an. Signalons que cette campagne d’évangélisation est la deuxième après celle de 2001, qui fut animée par le pasteur évangéliste national Paul Moussouaka Ngoma, qui était pour la circonstance accompagné du pasteur Alphonse Mbama président de l’Eglise n Pasteur Alain TCHISSAMBO 12 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 C onvoquée par note circulaire n° 002/EEC/CE/PE/15 du 6 février 2015, l’Assemblée générale de la paroisse d’Ewo s’est tenue le samedi 28 février au siège de la paroisse sous l’autorité du pasteur Willy Mandekabouya, responsable de la paroisse. Les 57 délégués présents sur les 65 attendus ont représenté les groupes (Chorale Ngunga, Kilombo centre, sous-section Cbe, Scouts, Ecodi), les annexes (Kebili, Odia, Eti, Lebili, Akou et Endouo), les secrétariats Jeunesse ; femme et famille. Le rapport moral du pasteur responsable a relevé de nombreuses faiblesses morales et spirituelles, notamment, la non mise en pratique de la Parole de Dieu par les fidèles ; la défaillance des secrétariats paroissiaux Jeunesse, Femme et Famille ; le disfonctionnement de l’Ecodi Les différents rapports sauf celui du réviseur ainsi que le programme des activités de 2015 ont été examinés et adoptés avec des amendements. Le budget de l’exercice 2015 a été également adopté. Il s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 10.341.000 Fcfa L’Assemblée générale a procédé à des élections partielles pour pourvoir les postes de secrétaire aux finances et secrétaire chargé de l’évangélisation et de la mission ; ceci au niveau du bureau paroissial. L’Assemblée s’est déroulée dans une bonne ambiance et les débats ont été constructifs n Andrenic ACHOUE Secrétaire de la paroisse VIE DE L’EEC Consistoire de Brazzaville 1 Communiqué final sanctionnant les travaux de la 18ème session de l’Assemblée générale annuelle du consistoire de Brazzaville 1 Convoquée par décision n° 004/15/CB1/BC du 20 janvier 2015 du pasteur coordonnateur du consistoire de Brazzaville 1, le révérend Joseph Vidoc Akiana, la dix-huitième (18è) session de l’Assemblée générale annuelle du consistoire de Brazzaville 1 s’est tenue du 26 au 29 mars 2015 à la paroisse évangélique de Makélékélé. Y ont pris part : -les membres du bureau et du conseil consistorial ; -les ecclésiastiques ; -les délégués des paroisses ; -les membres des commissions consistoriales de vote, de révision et d’évaluation. Soit un effectif de 192 sur 270 attendus. Les moments ci-après ont marqué cette session : 1-le culte d’ouverture ; 2-la mise en place de la modération ; 3-l’examen et l’adoption es documents ; 4-l’élection partielle de l’administrateur du bureau consistorial ; 5-la clôture de la session. I-Du culte d’ouverture Le culte d’ouverture a été placé sous la direction de la pasteure Prisca Nadège Bounda de la paroisse de Makélékélé. La chorale Voix du Salut et le kilombo Zola de la paroisse de Makélékélé ont été retenus pour louer le Seigneur. Le pasteur Joseph Vidoc Akiana coordonnateur du consistoire de Brazzaville 1 a eu la charge d’accueillir tous les membres présents en leur souhaitant une fraternelle et cordiale bienvenue. Aussi, a-t-il déclaré ouverts les travaux de la 18ème session de l’Assemblée générale du consistoire de Brazzaville 1. La prédication a été faite par le pasteur Dhavent Kimbembé de la paroisse de Betania. Son message tiré du livre de Néhémie 4 : 15-23, a eu pour thème : « L’unité assure la victoire ». La victoire dans les combats dépend de l’unité des combattants. Il a répondu à une question sur les attitudes requises pour vivre la victoire et pour demeurer dans celle-ci. Il s’est agi de reconnaître le fondamental de chacun et de travailler avec les autres. Il ne faut pas ignorer la présence des ennemis qui peuvent forger des projets pour détruire l’œuvre du Seigneur. Il nous revient donc de prier Dieu et de veiller ensemble pour assurer la victoire. II-De la mise en place de la modération Conformément aux dispositions des textes fondamentaux de l’EEC, après la vérification des mandats par le bureau consistorial, la commission consistoriale de vote a procédé à la mise en place de la modération. Ont été élus : -Modérateur : Samba Jean Charles Maurice -Vice-modérateur : Ndembe Noël -Rapporteur : Ngouilou Moïse -Rapporteur adjoint : Nziambou Félix -Membre : Batala Zola Florence III-Du déroulement des travaux Après la congratulation, le présidium s’est installé pour la suite des travaux. IV-De l’adoption de l’ordre du jour L’ordre du jour adopté après amendements se présente comme suit : 1-Vérification des mandats 2-Election du présidium 3-Examen et adoption de l’ordre du jour 4-Examen et adoption du compte rendu des travaux de la dernière Assemblée 5-Audition du rapport moral du pasteur coordonnateur 6-Présentation et examen du rapport d’activités de l’année 2014 7-Présentation et examen du rapport d’évaluation 8-Adoption du rapport d’activités et prise d’acte du rapport d’évaluation 9-Présentation et examen du rapport financier de l’exercice 2014 10-Présentation et examen du rapport de révision 11-Adoption du rapport financier et prise d’acte du rapport de révision 12-Présentation, examen et adoption du rapport du patrimoine 13-Présentation, examen et adoption du projet du programme d’activités année 2015 14-Présentation, examen et adoption du projet de budget exercice 2015 15-Election partielle au poste d’administrateur consistorial 16-Informations diverses 17-Lecture et adoption du communiqué final. Les Conseillers synodaux V- Du rapport moral Présenté par le pasteur coordonnateur, le révérend Joseph Vidoc Akiana, ce rapport non soumis aux débats a été auditionné avec beaucoup d’attention par l’Assemblée des délégués. En introduction, le pasteur coordonnateur a rappelé l’environnement international dans lequel l’Eglise a vécu ; un environnement marqué par la montée de l’islamisme. De ce fait, le thème annuel intitulé : « Combattre le bon combat de la foi » (2Tim. 4 :7-8) a bien trouvé sa justification. De même, le pasteur coordonnateur a énoncé le thème autour duquel devra se concentrer l’action du consistoire à savoir : « L’unité assure la victoire » (Néhémie 4 : 15-23). En conclusion, le pasteur coordonnateur a reconnu dans son rapport, l’engagement des fidèles dans l’œuvre du Seigneur et les a exhorté à l’unité afin de ne pas s’écarter de la bonne voie. VI-De l’examen et de l’adoption des documents Tous les documents soumis à l’appréciation de l’Assemblée ont été adoptés après amendements sauf le rapport financier pour lequel la commission consistoriale de révision n’a pas donné quitus. A cet effet, l’Assemblée générale a pris acte et a instruit ladite commission à poursuivre le travail afin de produire un rapport à soumettre au conseil consistorial dans un délai d’un mois. Notons que le budget consistorial exercice 2015 adopté par l’Assemblée générale s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de Cent quatorze millions deux cents quatre-vingt-sept mille cent vingt-cinq (114.287.125) Fcfa, soit un accroissement de 24 % par rapport à l’exercice antérieur. Il sied de signaler qu’au cours de cette auguste Assemblée, une résolution et six recommandations ont été prises. Résolution Résolution portant félicitations à la chorale « Chœur la Semence » de la paroisse du Plateau et de la chorale de Linzolo pour leurs dons significatifs au consistoire. Recommandations lrecommandation sur le contrôle du patrimoine par la commission de révision pour être en conformité avec les textes fondamentaux ; lrecommandation sur l’inscription des divers à l’ordre du jour de l’Assemblée générale avant la tenue de celle-ci auprès du conseil consistorial ; lrecommandation sur la détermination du coût des travaux de construction du presbytère du consistoire ; l recommandation sur le recrutement d’un agent comptable et la mise en place du bureau des recettes du consistoire ; lrecommandation sur l’apurement des dettes dues au synode et au consistoire par certaines paroisses avant le 30 juin 2015 ; lrecommandation sur l’arrêt des activités au niveau des paroisses et annexes, des groupes pendant la journée réservée au département Femme et Famille. VII-De l’élection partielle au poste d’administrateur consistorial Suite à la nomination de l’administrateur consistorial, le frère Henri Biengolo au poste de contrôleur interne du synode, l’Assemblée a procédé à un réaménagement du bureau consistorial qui se compose désormais ainsi qu’il suit : -Coordonnateur : Pasteur Joseph Vidoc Akiana -Administrateur : Thérèse Mbaloula -Secrétaire : David Silao -Secrétaire adjoint : Jacques Juste Nzemba -Secrétaire aux finances : Jean Bernard Moussounda -Secrétaire au patrimoine : Athanase Antoine Nkounkou -Secrétaire à l’évangélisation et à la mission : Pasteur Arsène Romaric Louvilouka. VIII-Informations diverses Le conseil a donné les informations ci-après : -culte de clôture de l’Assemblée générale décentralisé, avec bénédiction de certains responsables à la paroisse de Météo, le dimanche 29 mars 2015 ; -du 2 au 5 avril 2015 : retraite décentralisé de pâques ; -collecte spéciale du Mfwilu a nkenda synodal le dimanche 5 avril 2015 dans toutes les paroisses et annexes. IX-Lecture du communiqué final Le communiqué final a été adopté après amendements. X- De la clôture de la session Après avoir remercié les participants, le coordonnateur du consistoire a procédé à la clôture de la 18ème session de l’Assemblée générale. Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 13 VIE DE L’EEC Consistoire de Dolisie L Consistoire de Brazzaville 2 Assemblée générale du consistoire e consistoire de Dolisie a tenu son Assemblée générale annuelle les 20 et 21 mars 2015 à son siège sous la conduite d’une modération composée des frères et sœurs ci-après : Rodrigue Louzolo, Jean Moelet, Dav Tamio, Jocelyne Gomath et Madeleine Koumba. Selon la procédure habituelle, les délégués à ces assises ont suivi la lecture du rapport moral du pasteur coordonnateur Basile Kondi, examiné et adopté les différents rapports de l’exercice 2014 (activités, matériel, évaluation, financier et révision) ainsi que le programme d’activités et le budget prévisionnel de l’année 2015. Outre les tâches importantes exécutées dans le cadre de la vie spirituelle, de l’administration et de l’action sociale, l’Assemblée a particulièrement encouragé le bureau consistorial sur : - la formation des diacres ; - le séminaire de renforcement des capacités des aides Evangélistes, animé par le Département syno-dal de l’éducation chrétienne qui a jugé opportun de regrouper à Dolisie les aides-évangélistes des sept consistoires du sud du Congo. A l’issue de ces séries de séminaires les intéressés recevront une qualification équivalente à celle des étudiants de l’Institut Biblique de Ngouédi (IBN). -la construction progressive du mur de clôture au siège du consistoire pour bloquer le boulevard créé par les passants et mettre fin aux actes obscènes souvent observés. Le Centre médico-social évangélique en perdition a de nouveau préoccupé les délégués. Pour son bon fonctionnement, le bureau consistorial a été chargé de mettre en place une commission en vue de l’élaboration d’un cadre juridique approprié. Le rapport financier a révélé une performance appréciable. Le budget 2014 équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 40 510 172 Fcfa a été exécuté à hauteur de 44 414 455 Fcfa, soit un pourcentage de 109,63%. Au cours de l’année 2015, toutes les activités de l’année antérieure ont été reconduites auxquelles s’ajoutent particulièrement la construction des hangars au siège du consistoire pour la bonne organisation des cultes et des rencontres consistoriaux. Au titre de l’année 2015 le budget prévisionnel équilibré en recettes et en dépenses a été arrêté à la somme de 42 467 315 Fcfa. La fin de cette rencontre a été sanctionnée par un culte consistorial organisé à la paroisse du Plateau. S’inspirant du texte de 1jean 1 : 5 -7, le pasteur coordonnateur a exhorté les fidèles à « être en communion avec Christ » pour être sauvé et être sanctifié quotidiennement. C’est être dans la lumière et non dans les ténèbres. Lorsqu’on est en communion avec Christ, Satan et ses démons ne seront plus présents dans l’Eglise et dans notre vie. Car Dieu est lumière, il n’y a point de ténèbres en lui, a-t-il dit en substance. Au terme de ce message, 14 personnes ont choisi de suivre Jésus comme Seigneur et Sauveur n Mallot BAYENDA Sortie pédagogique des étudiants de la Faculté de théologie à Dolisie S ous la conduite du rév. Dr Laurent Gaston Loubassou, doyen de la Faculté de théologie protestante de Brazzaville, 63 étudiants pasteurs ont effectué du 13 au 16 mars 2015, une sortie pédagogique dans le consistoire de Dolisie sous le thème : « Unité et complémentarité dans l’œuvre de Dieu, secret du succès » (Ex.17 : 8-16). Selon le Doyen de la Faculté, cette activité est organisée chaque année dans le cadre du stage pratique des étudiants appelés à devenir pasteurs afin de leur permettre de bien connaître l’Eglise et de mieux découvrir ses réalités à tous les niveaux. Arrivés à Dolisie par train « gazelle » le 13 mars dans la soirée, les étudiants ont été répartis le lendemain dans les sept paroisses du consistoire (Cité, Plateau, Youlou- Poungui, Loudima, Mont-Belo, Ilou-Panga, Makabana). Conformément à leur programme, ils ont eu des séances de travail avec les responsables des différentes structures paroissiales auprès desquels ils ont obtenu des informations sur : l’historique et le fonctionnement de chaque entité, l’application des textes fondamentaux, les relations entre serviteurs et laïcs, la gestion administrative et financière etc. Pendant le culte dominical célébré le 15 mars dans les différentes paroisses, les étudiants de Mansimou ont été soit officiants, soit prédicateurs. Un concert de chants religieux a été organisé en leur honneur à la paroisse Cité pour la circonstance dans la soirée. Dans la matinée, ils ont participé au colloque des serviteurs. Dans l’après-midi, ils ont visité quelques sites touristiques avant de regagner Brazzaville dans la soirée. Au terme de leur mission, le doyen de la Faculté a remercié le pasteur coordonnateur du consistoire, le pasteur Basile Kondi, tous les serviteurs et fidèles pour l’accueil réservé aux étudiants ainsi que pour les commodités mises à leur disposition pendant leur séjour n Mallot BAYENDA Nécrologie 14 Il a plu à Dieu de rappeler à lui sa servante Mambou Sipola Pauline, le 5 mars 2015 à l’âge de 79 ans. Suite à cette disparition, le pasteur Paul Makiédi, ancien aumônier auprès des hôpitaux et des prisons, les enfants et famille remercient de tout cœur, les autorités synodales, le bureau paroissial de Loutété, le kilombo mère de Loutété, tous les groupes chantants de la paroisse de Loutété, les amis et les connaissances pour leur assistance multiforme tout au long de la veillée de leur chère maman. Maman Pauline Mambou Sipola qui a été inhumée le 13 mars 2015 à Loutété, laisse 6 enfants, 26 petits fils et 20 arriérés petits fils. Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 Assemblée générale de la paroisse de Moukondo P révue du 26 au 28 février 2015, l’Assemblée générale annuelle de la paroisse de Moukondo s’est prolongée jusqu’au 29 février afin d’épuiser les points inscrits à l’ordre du jour. Le culte d’ouverture a eu lieu cette fois en présence du pasteur coordonnateur du consistoire de Brazzaville 2, le pasteur Aimé Patrice Miakayizila. Le pasteur Juste Alain Gonard Bakoua, responsable de la paroisse a livré le sermon à partir du texte de Matthieu 16 : 18. « L’Eglise est la propriété de Jésus » a-t-il dit aux délégués à l’Assemblée générale: « Laissons-nous conduire par Jésus et laissons Dieu conduire son Eglise », a-t-il conclu. L’équipe de la modération qui a conduit les travaux a été composé de : -Modérateur: Amos Ebata, -Vice-modérateur : Jacques Mvatama -Rapporteur : Mabika -Rapporteur adjoint : Aimé Mviboudoulou -Membre : Mfoundou Le lendemain, les délégués ont écouté le rapport moral du pasteur responsable qui a présenté le tableau moral et spirituel de la paroisse, six mois après sa prise de fonction. Il a conclu son propos en invitant les fidèles à avoir soif de la prière, d’obéir à Dieu de pratiquer les bonnes œuvres et de s’engager davantage dans la construction du Temple. Les différents rapports (activités, évaluation, révision, etc.) ont été examinés par la suite et adoptés avec des amendements. Des délibérations ont été prises. L’une d’elle a porté sur l’administrateur paroissial qui est en même temps évangéliste. Les délégués l’ont maintenu en poste jusqu’à la fin de son mandat, bien qu’il soit sous la tutelle du consistoire. Le pasteur coordonnateur qui a suivi de bout en bout les travaux de l’Assemblée générale, s’est adressé à la fin aux délégués en les exhortant à un comportement digne des enfants de Dieu afin que Moukondo ne se distingue plus par des comportements négatifs. C’est encore lui qui a prononcé les paroles de bénédiction finales n Luc ELION Paroisse de Moukondo SOCIETE Politique africaine La démocratie mise à mal par les révisions et les changements des constitutions Un vent de révision souffle en Afrique sur les constitutions surtout dans les pays où les chefs d’Etat sont en fin de mandat africaines. Presque partout c’est toujours la limitation du nombre de mandats présidentiels qui pose problème et que l’on cherche à tout prix à supprimer. L a liste des présidentielles et des législatives prévues en Afrique est longue en 2015 et en 2016. En tenant compte des fins de mandat prévus et s’il n’y a pas de report, dix présidentielles auront lieu en 2015 et seize présidentielles en 2016 ; soit un total de 26 présidentielles sur deux ans dans 54 pays. Cela veut dire que les années 2015 et 2016 sont cruciales pour la démocratie sur le continent. Droit de l’Etat ou Etat de Droit ? Dans bon nombre de pays, les scrutins à venir n’annoncent pas de possibilité d’alternance au pouvoir mais au contraire des confrontations entre démocratie et pouvoirs inamovibles qui tentent de faire changer la constitution ou d’en changer certains aspects, notamment celui de la limitation du nombre de mandats par des référendums afin de se maintenir aux affaires. La limitation des mandats qui est l’un des piliers de l’alternance au pouvoir est mis à mal par certains dirigeants africains qui tiennent à s’éterniser au pouvoir. Dans cette phobie de vouloir à tout prix rester le plus longtemps au pouvoir, certains chefs d’Etat africains en fin de mandat imaginent des scénarios pour organiser des référendums pour modifier, voire changer la Constitution de leur pays. En Afrique, la révision de la Constitution se résume aux aspects ayant trait au statut du chef de l’Etat, de la dévolution, de l’alternance politique ; plus exactement sur la prolongation ou non du mandat présidentiel. A ce niveau deux tendances apparaissent : la première, négative, se situe dans la trajectoire du renouvellement ou de l’allongement du mandat arrivé à terme au bout de deux mandats successifs ; la rééligibilité ne se faisant qu’une seule fois. Cette tendance est observée en Rdc, au Burundi et dans d’autres pays africains. La deuxième tendance qui est positive, se démarque par le jeu de l’abandon du pouvoir après l’exercice de deux mandats consécutifs, respectant l’esprit et la lettre de la Constitution. C’est le cas du Mali et du Ghana. Deux procédés de modifications sont possibles : la révision par voie référendaire et celle effectuée par le parlement en exercice .Cette dernière formule est la plus utilisée. La raison en est simple : la majorité présidentielle coïncidant avec la majorité parlementaire, le tour est vite joué. Révision constitutionnelle : instrument de pérennisation du pouvoir En principe, si rien n’interdit à ce que le législateur modifie, complète ou abroge les dispositions législatives antérieures, le droit de l’État, cependant, doit se concilier avec l’Etat de droit .En principe, la souveraineté du peuple ne peut être entamée que par le peuple lui-même. Ce que le peuple a fait, il lui appartient, de le défaire, en retour. Mais les révisions constitutionnelles peuvent représenter un danger pour le processus et la consolidation de la démocratie en Afrique. Elles constituent aujourd’hui un des enjeux pour la lutte pour le pouvoir : chacun veut modifier la constitution pour s’assurer un avantage décisif dans l’accession ou le maintien aux commandes de l’Etat. Ce qui nécessairement, met à mal le principe de l’alternance politique. Selon l’enseignant et chercheur tchadien ADJA Djounfoune, la révision constitutionnelle est perçue d’abord comme « une technique d’établissement de la monopolisation du pouvoir par le chef de l’Etat » et ensuite comme « un instrument de pérennisation du système politique ». En tenant compte de la longévité au pouvoir, l’absence de possibilité d’alternance et la mauvaise qualité des élections, on peut aisément distinguer ce que sont les chefs d’Etat africains actuels. Il y a ceux qui sont résistants à la démocratie ; ceux qui veulent supprimer les limitations du nombre de mandats présidentiels ou changer les Constitutions par voie référendaire ; ceux qui n’en n’ont jamais eu et ceux qui les ont déjà supprimés comme en Ouganda, au Gabon, au Tchad, au Cameroun ou à Djibouti. Si par principe, le référendum donne la possibilité aux citoyens de dire « oui » ou « non » à une proposition de mesure législative ou constitutionnelle, comme on le voit souvent en Suisse, au Pays Bas et dans d’autres grandes démocraties européennes, en Afrique les référendums donne toujours le « oui » gagnant puisqu’il est organisé pour légitimer la conservation du pouvoir. En effet, le principal enjeu de ces référendums truqués d’avance est de conserver le pouvoir ; un pouvoir clanique, nourri par les structures financières étatiques et soutenu par des milices ou par une partie de l’armée. Par ailleurs, dans les pays enclins à modifier ou à changer la Constitution, on a tendance à personnaliser la stabilité du pays au chef d’Etat au pouvoir et de s’en servir comme argument pour soutenir la modification de la Constitution. L’autre argument évoqué est celui de laisser le chef d’Etat arrivé en fin de mandat, de poursuivre, sinon achever les chantiers qu’il a débuté. A cet effet, un professeur de droit à l’université du Sénégal, a dit : « Un président de la République qui n’a pu réaliser ses ambitions pour le pays en dix ans ne saurait les réaliser en quinze ans, voire plus. Ce faisant, il serait sage pour lui de laisser sa place à d’autres ressources plus inspirées et mieux aguerries». En réalité, la plupart des chefs d’Etat ont souvent peur de quitter le pouvoir parce qu’ils craignent d’être victimes de règlements de compte pour les crimes politiques et économiques posés pendant leur gestion. Dès lors, ils manipulent les Constitutions pour répondre à un dénominateur commun : modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir à vie. Cette question sur la limitation du nombre de mandats, d’ailleurs évoquée par la diplomatie américaine et abordée par le président français lors du sommet de la Francophonie de Dakar en novembre 2014, a été reprise par l’Onu à la fin de la même année. En effet, le secrétaire général Ban Ki-Moon, s’est clairement exprimé sur le sujet au dernier sommet de l’Union africaine le 30 janvier 2015 : « Je partage les craintes émises vis-à-vis des dirigeants qui refusent de quitter leurs fonctions à la fin de leur mandat. Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s’accrocher au pouvoir ». Dommage que les chefs d’Etat africains ne tirent jamais les leçons des vieilles démocraties occidentales qui ont des Constitutions presque immuables depuis des siècles et que l’on ne modifie pas au gré des humeurs ou des intérêts individuels. Heureusement que quelque part en Afrique, des chefs d’Etat ont su partir du pouvoir par la grande porte sans chercher à modifier les Constitutions de leurs pays. Le Sud-Africain Nelson Mandela, le Mozambicain Joachim Chissano, Les Ghanéens Jerry Raylings et Kuffor, le Sénégalais Abdou Diouf, font aujourd’hui honneur à l’Afrique. Un sage africain a dit : « Il faut savoir quitter la table pendant qu’on a encore faim » n Alphonse NTALU Nécrologie Décès du missionnaire suédois Verner Smedberg Le missionnaire suédois Verner Smedberg est décédé le 17 mars 2015 en Finlande. Fils d’un missionnaire qui a aussi travaillé au Congo, Verner Smedberg a passé une grande partie de son enfance au Congo aux côtés de ses parents. Rentré en Suède, il est revenu travailler au Congo en 1961 en qualité de volontaire. Spécialisé dans le domaine de la construction, M. Verner s’est distingué comme un constructeur. C’est lui qui a construit le Temple de Mayoko. C’est encore lui qui a construit le Temple et le collège Hammar de Dolisie en 1964. Une anecdote dit de lui que le jour où l’Eglise devait céder à l’Etat le collège Hammar nationalisé comme les autres écoles confessionnelles, il s’empressa de poser la croix sur la façade principale du Temple de Hammar comme pour dire que cet édifice cultuel ne pouvait être cédé. Verner a aussi construit le Temple de Fouks à Pointe-Noire ainsi que le bâtiment principal du séminaire de Mansimou en 1972, puis le bâtiment de la Croix bleue congolaise en 1995 à Mansimou. Le dernier bâtiment qui porte sa touche est la clinique dentaire du Centre hospitalier de Makélékélé, construit entre 1994 et 1995. Peu bavard, M. Verner était un homme chaleureux, plein d’amour et qui a partagé l’Evangile non pas par la prédication, mais par son savoir-faire. C’est au Congo qu’il a rencontré la sage-femme finlandaise Kyllikki Launovaana qui deviendra son épouse le 2 février 1964. De leur union sont nés deux enfants : Laila et Sami. Verner Smedberg s’en est allé dans le Royaume de Dieu à l’âge de 83 ans comme son épouse, décédée aussi à 83 ans deux ans plus tôt. Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 15 SPORTS Le football africain «de plus en plus suivi» Jeux africains 2015 Inquiétudes pour les sportifs congolais A cinq mois des Jeux africains, les congolais se demandent dans quels sports ils pourraient figurer sur le podium. Pas de budget pas de médailles pourrait-on dire. Mais le temps de la préparation suffirait-il pour entendre la congolaise? Dur dur sont les prévisions. Pourtant un pays n’organise pas une si grande compétition dite du cinquantenaire des jeux pour n’applaudir que les autres ! J’ai peur de revivre un certain championnat africain d’athlétisme organisé à Brazzaville où une médaille de bronze, la seule gagnée par le Congo était comme de l’or. Demain avec tant de sports, le peuple congolais ne comprendra pas si l’hymne national la Congolaise ne retentissait pas. La tâche est difficile pour le département du sport qui devra se battre pour faire de bons choix dans la préparation en tenant compte du temps. La mairie de Brazzaville est inactive : routes en mauvais état, des feux de signalisation qui fonctionnent mal, une ville poubelle. Beaucoup reste à faire car pendant les jeux, la circulation risque fort d’être difficile pour atteindre les sites de la compétition ; la ville s’étant agrandie. En 1965 lors des premiers jeux africains, Brazzaville comptait 300.000 habitants. En 2015 on parle de plus de 1.000.000 d’habitants. La ville ne porte encore pas des habits des jeux africains 2015. S’il n’y avait pas les gymnases en construction et la cité olympique de Kintele où les travaux avancent, Brazzaville ne parlerait pas jeux africains du cinquantenaire ! Il est grand temps de se réveiller pour sauver l’essentiel n Ghislain Joseph GABIO L affirme Issa Hayatou e président de la Confédération africaine de football (Caf), Issa Hayatou, a affirmé que le football africain est «de plus en plus suivi à travers le monde», liant notamment cet intérêt à l’engagement des responsables en charge de son management. «Il est indéniable aujourd’hui que le football africain jouit d’une certaine respectabilité. Les compétitions majeures de la Caf sont aujourd’hui suivies dans le monde entier. Les footballeurs africains font le bonheur de nombreux clubs dans toutes les parties du monde et sont de plus en plus respectés», a relevé M. Issa Hayatou, à l’occasion d’une visite dans la commune de Rufisque-Nord (Maroc). «Tout ce qui a été entrepris pour le rayonnement du football africain l’a été grâce à l’engagement de nombreux responsables», a ajouté le président de la Caf, qui a particulièrement loué l’engagement de Badara Mamaya Séne, membre de la Commission des arbitres de la CAF. M. Issa Hayatou Il a réaffirmé ses ‘‘respectueux remerciements’’ en l’endroit du président de la République du Sénégal, Macky Sall pour ‘‘avoir d’accueilli au Sénégal les championnats d’Afrique U20 et U23’’. «Badara Mamaya Séne a fait partie de ces acteurs qui ont contribué au développement du football africain, d’abord en tant qu’arbitre et ensuite comme membre de la Commission des arbitres de la CAF, depuis plusieurs années», a-t-il souligné. Le ministre des Sports, Matar Ba, de son coté, a loué ‘’les qualités de manager’’ d’Issa Hayatou dont il a souhaité la reconduction à la tête de la CAF. M. Hayatou s’est aussi félicité de l’initiative prise par le conseil municipal de la commune de Rufisque-Nord qui l’a élevé au rang de citoyen d’honneur de la commune en sa séance du 21 mars 2015. «Depuis 1982, vous occupez des postes de responsabilités à la Caf. Et nous mentionnons l’engagement, la souplesse et la délicatesse avec lesquels vous dirigez la Caf. Je souhaite que vous restiez encore plus longtemps à la tête de l’institution, afin que vous puissiez concrétiser vos projets pour le football africain», a dit M. Ba n «Tout en vous remerciant de cet honneur, je vous annonce que j’accepte d’être un citoyen d’honneur de votre commune. Désormais, vous pouvez me considérer plus qu’hier comme un citoyen de Rufisque», a dit M. Hayatou aux autorités municipales. Fekrou Kidane (Source APS) Handball : tournoi Jeux olympiques 2016 Une palette complète de services profesINTEGRATEUR NATIONAL & INTERNATIONAL Football: Coupe d’Afrique des nations junior MANUTENTION PORTUAIRE CONSIGNATION DE NAVIRES FRET AERIEN & MARITIME DOUANES & TRANSIT LOGISTIQUE DEMENAGEMENT Notre devise ALLER LOIN BRAZZAVILLE: 1, AVENUE FOCH (Face à la Mairie) Tél : (242) 05 550 10 87 / 06 622 00 01 POINTE-NOIRE : ROND POINT KASSAI (Face au CCF) Tél. (242) 05 550 10 75 / 06 622 00 03 Quatre équipes : Angola, RD.Congo, Tunisie et Sénégal dames se sont disputées la qualification pour les Jeux olympiques de Rio au Brésil. La finale a été remportée par l’Angola qui a battu la Tunisie par 26 buts à 23. L’Angola qui a renouvelé ses effectifs après les championnats d’Afrique où elle avait occupé la troisième place, participera aux Jeux olympiques pour la sixième fois. La Tunisie disputera un tournoi mondial pour espérer se qualifier n La Can des moins des 20 ans qui s’est déroulée à Dakar a été remportée par le Nigéria qui a battu le Sénégal en finale par 1 but à 0. Le Ghana prend la troisième place grâce à sa victoire sur le MALI par 3 buts à 1. Nigeria, Sénégal, Ghana, Mali représenteront l’Afrique à la Coupe du monde juniors qui se déroulera en Australie. Pour rappel le Congo avait été éliminé par le Sénégal 3-4 en match qualificatif pour les 1/2 finales alors qu’il menait par 3 buts à 2, à cinq minutes de la fin n Championnats européens de football Nous nous sommes intéressés à l’Angleterre, l’Espagne, la France, l’Italie et Allemagne. Angleterre : Chelsea possède 6 points d’avance sur Manchester City. Espagne : le classico a permis à Barcelone après sa victoire 2 buts à 1 sur le Réal de Madrid de compter 04 points d’avance sur les Blancs de Madrid. France : La défaite de Lyon puis la victoire du P.S.G permet aux Parisiens d’occuper la première place du championnat pour la première fois. Italie : La Juventus a relegué La Roma à plus de 10 points. Allemagne : Bien que battu les Munichois écrasent toujours le championnat et ne seront plus rejoints n Synthèse de Ghislain Joseph GABIO Pour une information prophétique, une analyse critique et constructive, réclamez Le CHEMIN 16 Le CHEMIN N° 273 MARS 2015 !