Le Figaro - International : Une poétesse

Transcription

Le Figaro - International : Une poétesse
Le Figaro - International : Une poétesse libanaisebrise un tabou
Mon Figaro
: Se
A la une
Météo
connecter | S'inscrire
●
●
RSS
Newsletters
En page d'accueil
International
• Accueil ● • International ● • France ● • Politique ● • Médias
• High-Tech ● • Santé ● • Emploi ● • Sciences ● • Automobile
●
●
• Débats
• Voyages
●
●
• Economie ● • Blogs
• Culture ● • Sports
●
Mise à jour 12:01
• Patrimoine
●
Abonnement
Plus de Figaro
●
●
Rechercher un article
Le
Flash Actu
Sports
|17h40 Le CAC 40 finit en nette hausse
Medias
|17h22 Cuba, un régime "en fin de course" (USA)
Rechercher
●
●
Une poétesse libanaise
brise un tabou
Delphine Minoui, à Beyrouth
22/04/2009 | Mise à jour : 12:01 |
17h16 Les pirates gros acheteurs de musique
17h10 4 otages occidentaux libérés au Mali
16h35 Besancenot accuse Sarkozy
●
16h35 Pétrole: hausse des stocks aux USA
Figaro en PDF
16h24 Wall Street repasse au vert
Ajouter à ma sélection
16h21 Clinton menace l'Iran de sanctions
16h16 Allemagne : PIB -3,3% au 1e trimestre
16h10 Élise: la mère prête à un accord
1/6
tout le flash
CAC 40 : 3.025,24 (+1,73%) Valeurs
la bourse | mes outils | cotation | communiqués
Offre découverte
●
●
Joumana Haddad a financé elle-même Jasad, qui connaît un vif succès au Liban, mais
aussi dans les pays voisins.
Joumana Haddad a créé un nouveau magazine
qui parle très librement de sexualité. Une
http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/22/01003-20090422ARTFIG00393-une-poetesse-libanaise-brise-un-tabou-.php (1 of 8) [4/23/2009 12:56:04 AM]
Le Figaro - International : Une poétesse libanaisebrise un tabou
première dans le monde arabo-musulman.
Elle ne conduit plus sa voiture. Non par snobisme, mais par souci de sécurité. À 38 ans,
Joumana Haddad sait qu'elle risque gros. Cette poétesse libanaise vient de tenter
l'impossible en lançant, il y a trois mois, le premier magazine à tendance érotique du
Moyen-Orient. Un pari audacieux, dans une région du monde voilée de conservatisme
religieux, qui lui vaut des dizaines de lettres d'insultes par jour. Les pirates d'Internet
se sont déjà attaqués quinze fois à son site Web, en ne laissant comme unique trace
qu'une phrase coranique : «Il n'y a de Dieu que Dieu.»
L'objet du « péché » s'appelle Jasad, «corps » en arabe. Sur sa couverture en papier
glacé, la première lettre, le «jim» - l'équivalent de notre «j» -, a été calligraphiée sous
forme de menottes ouvertes. «Pour montrer qu'avec ce magazine, je cherche à briser
le tabou sexuel», dit-elle. Vendu sous cellophane dans les librairies libanaises, «pour
éviter d'attirer le regard des trop jeunes», et par souscription dans les pays voisins, il
réserve bien des surprises. Au sommaire du premier numéro : des reproductions
d'aquarelles détaillant différentes pauses du Kama-sutra, un dossier sur
l'homosexualité et une rubrique «Ma première fois», où une personnalité raconte ses
ébats sexuels… Le succès est immédiat : 4 000 exemplaires vendus en onze jours ! Le
deuxième numéro, qui vient de paraître, rend hommage au… pénis. Reproduction de
sculptures, analyse étymologique du mot, conseils, tout y passe. À en décoiffer un
●
cheikh enturbanné.
●
Carnet du jour
G20 : un tournant historique
«Arrêtons l'hypocrisie»
Les risques de fatwas, Joumana préfère ne pas y penser. «Arrêtons d'être hypocrites et
de traiter le corps comme s'il s'agissait d'une chose honteuse», s'insurge-t-elle.
D'ailleurs, tient-elle à rappeler, «nos détracteurs devraient se replonger dans notre
passé litté-raire, Le Jardin parfumé, un manuel d'érotisme rédigé par Cheikh Nefzaoui,
ou Les Mille et Une Nuits, qui feraient rougir le plus libéré des Occidentaux» .
De confession chrétienne, la poétesse refuse de tout mettre sur le dos de l'islam.
Aujourd'hui, elle se bat contre tous les rigorismes, y compris ceux de sa communauté.
«Derrière nos apparences de femmes libérées, nous subissons le poids des traditions.
Prenez le mariage civil : il n'est pas reconnu au Liban. Absurde ! C'est pourquoi, après
●
mon divorce, je suis allée me remarier sur l'île de Chypre pour contourner l'Église…»,
confie-t-elle. C'est cette rage de vivre, exprimée dans Jasad, qu'elle a pris le risque
d'autofinancer. «J'ai investi 50 000 dollars de ma poche. J'avais trouvé un sponsor,
mais à force de le voir tenter de censurer le contenu, je m'en suis débarrassé…», lâche
l'effrontée, qui n'a pas peur d'aller à contre-courant.
«J'avais 12 ans quand j'ai lu le marquis de Sade, que mon père avait camouflé dans sa
biblio-thèque. Audacieuse, je l'ai toujours été», se souvient-elle. Dans sa maison, où
des exemplaires du magazine traînent un peu partout, ses deux fils, âgés de 16 et
10 ans, sont libres de le feuilleter. «Quand on voit ce que les jeunes regardent en
●
cachette sur les sites pornos de l'Internet, Jasad n'a franchement rien de provoquant !»
Mais si l'équipe rédactionnelle - essentiellement composée de musulmans, du Liban,
d'Irak, de Syrie, d'Égypte - assume pleinement ce qu'elle écrit, l'imprimeur, lui, préfère
taire son nom. «De grandes marques, comme L'Oréal, craignent d'acheter des encarts
publicitaires dans notre magazine, par peur de choquer leurs clients des pays du
Golfe…» Comble du paradoxe : c'est en Arabie saoudite, où il est vendu sous le
manteau ou sur commande, que Jasad fait le plus d'émules. «Les trois quarts de mes
400 abonnés sont saoudiens !», s'exclame Joumana.
Imprimer
Partager
Envoyer
S'abonner
●
Figaro
magazine
DOSSIER - Retour sur un accord qui va rénover le capitalisme.
Crise : les New Yorkais solidaires
Golden boys au chômage ou simples citoyens, ils multiplient les
actes de solidarité envers les chômeurs.
●
Galerie Photo
Bouteflika, le pouvoir
jusqu'au bout
Le chef de l'État a fait de sa
présidence une affaire de famille et de
réseaux d'intérêts.
●
http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/22/01003-20090422ARTFIG00393-une-poetesse-libanaise-brise-un-tabou-.php (2 of 8) [4/23/2009 12:56:04 AM]
●