Le Figaro - International : Une poétesse
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Joumana Haddad a créé un nouveau magazine qui parle très librement de sexualité. Une http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/22/01003-20090422ARTFIG00393-une-poetesse-libanaise-brise-un-tabou-.php (1 of 8) [4/23/2009 12:56:04 AM] Le Figaro - International : Une poétesse libanaisebrise un tabou première dans le monde arabo-musulman. Elle ne conduit plus sa voiture. Non par snobisme, mais par souci de sécurité. À 38 ans, Joumana Haddad sait qu'elle risque gros. Cette poétesse libanaise vient de tenter l'impossible en lançant, il y a trois mois, le premier magazine à tendance érotique du Moyen-Orient. Un pari audacieux, dans une région du monde voilée de conservatisme religieux, qui lui vaut des dizaines de lettres d'insultes par jour. Les pirates d'Internet se sont déjà attaqués quinze fois à son site Web, en ne laissant comme unique trace qu'une phrase coranique : «Il n'y a de Dieu que Dieu.» L'objet du « péché » s'appelle Jasad, «corps » en arabe. Sur sa couverture en papier glacé, la première lettre, le «jim» - l'équivalent de notre «j» -, a été calligraphiée sous forme de menottes ouvertes. «Pour montrer qu'avec ce magazine, je cherche à briser le tabou sexuel», dit-elle. Vendu sous cellophane dans les librairies libanaises, «pour éviter d'attirer le regard des trop jeunes», et par souscription dans les pays voisins, il réserve bien des surprises. Au sommaire du premier numéro : des reproductions d'aquarelles détaillant différentes pauses du Kama-sutra, un dossier sur l'homosexualité et une rubrique «Ma première fois», où une personnalité raconte ses ébats sexuels… Le succès est immédiat : 4 000 exemplaires vendus en onze jours ! Le deuxième numéro, qui vient de paraître, rend hommage au… pénis. Reproduction de sculptures, analyse étymologique du mot, conseils, tout y passe. À en décoiffer un ● cheikh enturbanné. ● Carnet du jour G20 : un tournant historique «Arrêtons l'hypocrisie» Les risques de fatwas, Joumana préfère ne pas y penser. «Arrêtons d'être hypocrites et de traiter le corps comme s'il s'agissait d'une chose honteuse», s'insurge-t-elle. D'ailleurs, tient-elle à rappeler, «nos détracteurs devraient se replonger dans notre passé litté-raire, Le Jardin parfumé, un manuel d'érotisme rédigé par Cheikh Nefzaoui, ou Les Mille et Une Nuits, qui feraient rougir le plus libéré des Occidentaux» . De confession chrétienne, la poétesse refuse de tout mettre sur le dos de l'islam. Aujourd'hui, elle se bat contre tous les rigorismes, y compris ceux de sa communauté. «Derrière nos apparences de femmes libérées, nous subissons le poids des traditions. Prenez le mariage civil : il n'est pas reconnu au Liban. Absurde ! C'est pourquoi, après ● mon divorce, je suis allée me remarier sur l'île de Chypre pour contourner l'Église…», confie-t-elle. C'est cette rage de vivre, exprimée dans Jasad, qu'elle a pris le risque d'autofinancer. «J'ai investi 50 000 dollars de ma poche. J'avais trouvé un sponsor, mais à force de le voir tenter de censurer le contenu, je m'en suis débarrassé…», lâche l'effrontée, qui n'a pas peur d'aller à contre-courant. «J'avais 12 ans quand j'ai lu le marquis de Sade, que mon père avait camouflé dans sa biblio-thèque. Audacieuse, je l'ai toujours été», se souvient-elle. Dans sa maison, où des exemplaires du magazine traînent un peu partout, ses deux fils, âgés de 16 et 10 ans, sont libres de le feuilleter. «Quand on voit ce que les jeunes regardent en ● cachette sur les sites pornos de l'Internet, Jasad n'a franchement rien de provoquant !» Mais si l'équipe rédactionnelle - essentiellement composée de musulmans, du Liban, d'Irak, de Syrie, d'Égypte - assume pleinement ce qu'elle écrit, l'imprimeur, lui, préfère taire son nom. «De grandes marques, comme L'Oréal, craignent d'acheter des encarts publicitaires dans notre magazine, par peur de choquer leurs clients des pays du Golfe…» Comble du paradoxe : c'est en Arabie saoudite, où il est vendu sous le manteau ou sur commande, que Jasad fait le plus d'émules. «Les trois quarts de mes 400 abonnés sont saoudiens !», s'exclame Joumana. Imprimer Partager Envoyer S'abonner ● Figaro magazine DOSSIER - Retour sur un accord qui va rénover le capitalisme. Crise : les New Yorkais solidaires Golden boys au chômage ou simples citoyens, ils multiplient les actes de solidarité envers les chômeurs. ● Galerie Photo Bouteflika, le pouvoir jusqu'au bout Le chef de l'État a fait de sa présidence une affaire de famille et de réseaux d'intérêts. ● http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/22/01003-20090422ARTFIG00393-une-poetesse-libanaise-brise-un-tabou-.php (2 of 8) [4/23/2009 12:56:04 AM] ●